Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures vingt-neuf minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bon, bien,
d'abord, ce matin, je veux souligner la présence de notre amie Sandrine Bourque
dans la «hot room» avec nous. C'est sa dernière, elle va nous quitter comme
attachée de presse dans les prochaines semaines, après nous avoir accompagnés
et avoir travaillé avec vous pendant plusieurs années, puis je voulais souligner
son travail exceptionnel. Elle nous quitte pour des excellentes raisons, elle
fait des choix que j'ai dû faire aussi, à ma manière, dans les dernières
dernières années, puis je veux lui souhaiter le meilleur pour la suite.
Ceci étant dit, je suis accompagné, ce
matin, de mes deux collègues solidaires de la région de Québec. C'est important
pour moi ce matin d'être là avec eux autres, les deux députés de Québec
solidaire de la région de Québec, parce que ce qui vient de se passer, c'est
une grande déception pour bien des gens dans la ville de Québec, dans la région
de Québec. La question qu'il faut se poser, c'est : Quand François Legault
promet quelque chose aux gens de Québec, là, qu'est-ce que ça vaut? Quand
François Legault promet un projet aux gens de Québec, qu'est-ce que vaut sa
parole? Encore une parole reniée, encore une promesse brisée. La vérité, c'est
que, cinq ans après la prise du pouvoir de la CAQ, il n'y en a pas, de legs de
la CAQ pour la région de Québec.
Mes collègues vont vous en dire plus, mais
je voulais aussi, avant de leur passer la parole, vous parler de la motion qui
devrait être votée dans les prochaines minutes au salon bleu, à l'Assemblée
nationale. La priorité numéro un des Québécois, des Québécoises en ce
moment-là, ce qui est sur toutes les lèvres, ce dont les gens nous parlent à
tous les jours, c'est le coût de la vie puis c'est le prix du panier d'épicerie.
Il ne se passe pas une journée sans qu'on ne reçoive pas, dans nos comtés, sur
nos médias sociaux, des témoignages de gens qui n'arrivent plus, qui font des
choix difficiles, qui font des sacrifices quand vient le temps de faire leur
épicerie. On n'a pas le droit d'accepter ça au Québec, un Québécois sur 10 qui
va dans des banques alimentaires pendant que les grandes chaînes d'épiceries
font des milliards et des milliards de profits. Cette année, en 2023, c'est 6 milliards
de profits que feront les magasins d'alimentation. C'est indécent. Il faut
faire quelque chose.
La proposition, à Québec solidaire, là,
elle est simple, elle n'est pas coûteuse, c'est un premier geste :
enquêter ici, au Québec, sur les marges de profit des grandes épiceries. La CAQ
a annoncé qu'ils voteraient contre cette proposition-là. Les bras m'en tombent.
De toute évidence, François Legault a juste abandonné sur le dossier du coût de
la vie. Il n'y a rien, dans sa mise à jour économique, pour aider les gens à
payer leur loyer, à payer leur épicerie, à arriver à la fin du mois. On a
devant nous un gouvernement qui a juste abdiqué à aider les Québécois et les
Québécoises dans la crise du coût de la vie.
Je suis profondément déçu de la décision
de la CAQ de battre notre motion. Les libéraux, le PQ vont nous appuyer. Et
François Legault, une semaine après avoir dit : C'est bon, j'ai compris,
je vais vous aider, abandonne complètement les Québécois et les Québécoises sur
la préoccupation numéro un des gens, le prix du panier d'épicerie. Ce n'est pas
normal qu'au Québec il y a des concours de circulaires, il y a des chroniques,
maintenant, à la radio, du meilleur circulaire de la semaine, parce que les
gens ne sont plus capables de manger à leur faim sans courir les aubaines. Je n'en
reviens pas que François Legault soit à ce point déconnecté de ce que vivent
les gens ordinaires au Québec.
M. Zanetti : Hier, quand j'ai
appris, on peut appeler ça, l'abandon du soutien de la CAQ au projet de
tramway, là, j'étais vraiment en colère et frustré, parce que... encore. Tu
sais, ça fait 20 ans qu'il y a des études là-dessus, des consultations par du
monde de Québec, implantés dans le milieu. Il y a eu jusqu'à des consultations,
là, dans des quartiers, avec du monde qui vont, finement, donner leur avis sur
ce projet-là. Puis là la CAQ qui se trouve une autre façon d'essayer d'envoyer
ça dans le dalot, ça me fait capoter.
Ce projet-là, là, c'est un projet qui est
mûrement réfléchi puis qui est adapté à Québec, qui a été conçu, là, à Québec,
puis là la CAQ, qu'est-ce qu'ils font? Bien, ils remettent ça entre les mains
de la Caisse de dépôt, pour décider, en six mois, pour faire, en six mois, un
travail qui serait meilleur que ce qui a été fait par du monde de Québec en 10
à 20 ans. Je ne comprends vraiment pas cette logique-là.
Ça fait cinq ans, là, que je suis ici
comme député de l'opposition, à Québec, là. Je n'ai jamais vu la CAQ proposer
un projet puis le livrer. C'est du monde qui sont incapables de choisir leur
camp, toujours entre deux chaises, toujours en train de changer d'idée. Ils
veulent plaire à tout le monde, ils ne font rien. Le caucus de Québec de la
Coalition avenir Québec, là, c'est rendu la coalition pour l'atrophie de
Québec. Il n'y a rien qui se passe. Moi, je n'en reviens pas, ça me fait
capoter, incapables de livrer quoi que ce soit. Puis, tu sais, bon, demain, il
va y avoir une annonce, là, sur la promenade Samuel-De Champlain. Qu'est-ce que
ça va valoir, ce qui va être annoncé là? Un autre dossier sur lequel il y a eu
beaucoup de valses-hésitations. Je n'ai rien d'autre à dire là-dessus.
M. Grandmont : J'ai déjà
réagi hier, j'ai réfléchi à ça, encore, pendant la nuit, puis mon indignation s'est
transformée en colère pendant la nuit. Pour faire des projets de transport
collectif, ça prend du courage, du courage politique, puis ça prend une vision.
Il faut être mûrement décidés à livrer ces projets-là quand on est conscients
de l'importance que ça revêt pour les prochaines années, quand on sait que,
pour les 20 prochaines années, on va avoir 100 000 déplacements de plus à
Québec qui vont venir s'ajouter à ceux qui sont déjà existants. Bien là, moi,
ce que je vois aujourd'hui, là, c'est un gouvernement qui n'a aucune vision,
aucun courage politique, un gouvernement qui n'a aucune considération pour les
gens de Québec, pour toute l'expertise des gens du bureau de projet de la ville
de Québec, qui a mis 20 ans à bâtir un projet, qui a fait des consultations,
qui a produit tous les rapports nécessaires, qui a fait tout le processus de
planification dans les règles de l'art, aucune considération pour ça. Ce qu'on
fait, c'est qu'on remet ça dans les mains de la Caisse de dépôt, qui a six mois
pour étudier si ça va être un bon projet, alors que le gouvernement lui-même
avait déjà commandé des études, suite au BAPE, qui lui avaient confirmé que c'était
le bon projet, et que l'achalandage était vraisemblable, de façon qu'il était
calculé par la ville de Québec.
Donc, on a un gouvernement de la CAQ qui n'a
aucune considération pour Québec. Moi, ce que je vois, c'est un gouvernement
sur lequel on ne peut pas compter, puis on a une belle démonstration à Québec.
Je ne répéterai pas ce qui a été dit par mes collègues, mais, pour vrai, là, ce
que je vois, c'est un gouvernement qui n'a pas de respect pour les gens de
Québec et pour l'expertise qu'on a ici, à Québec, à réaliser des projets d'envergure.
Journaliste : Un projet avec
36 % d'appuis, c'est un bon projet?
M. Grandmont : Quand on fait
des projets de transport collectif, là, on l'a déjà répété à plusieurs
reprises, là, l'acceptabilité sociale, c'est dur à aller chercher. Et c'est pour
ça que, comme gouvernement, surtout quand on a appuyé, par deux motions, quand
on a appuyé la ville à travers tout le processus de réalisation de ce
projet-là, qu'on n'a pas le courage politique de le mener à terme, parce qu'on
sent que la soupe est chaude... Moi, là, je trouve vraiment que c'est un grave
problème qu'on a.
On n'élit pas les gens pour gouverner par
sondages, on élit les gens pour prendre des décisions difficiles, pour livrer
des projets qu'ils savent très bons pour la population. On sait ce qui nous
attend, des déplacements de plus dans les prochaines années, on a les
changements climatiques qui nous pendent au bout du nez, il faut refaire la
façon de construire notre ville, mais la ville... la CAQ, là, actuellement,
elle abdique sur l'importance que revêt le fait d'être élu puis de devoir
livrer des projets qui sont importants.
M. Nadeau-Dubois : Je veux
juste dire quelque chose là-dessus. Tu sais, ce n'est pas juste un débat sur le
tramway, hein, c'est un débat sur quel type de politicien on veut au Québec. Tu
sais, au fond, il y a deux types de politicien, il y a les politiciens qui
gouvernent avec les sondages puis il y a des politiciens qui gouvernent avec du
courage. Bien, François Legault, là, les Québécois, les Québécoises ont
compris, il était quel type de politicien.
Journaliste : M. Grandmont,
quand vous avez annoncé votre candidature à la dernière élection, vous mettiez
en doute la volonté de la Coalition avenir Québec de faire le projet de
tramway. Est-ce que vous êtes surpris? Est-ce que vous avez vraiment pensé que
la CAQ voulait faire le projet de tramway?
M. Grandmont : Écoutez, vous
savez, moi, je me suis lancé en politique en disant qu'effectivement ce
projet-là, il était important. Puis je ne me suis pas trompé, à tous les jours,
pendant ma campagne électorale, on m'a parlé du projet de tramway. On m'a dit
que ce projet-là, il fallait absolument qu'il se réalise, qu'il était bon pour
la ville. Oui, on doutait, c'est le rôle de l'opposition aussi de douter de la
CAQ, là, dans ce genre de projet là, mais c'est aussi tous les signaux qu'ils
envoyaient depuis leur accession au pouvoir. Ça a toujours été difficile, on a,
tout le temps, senti qu'il a fallu leur tordre... pas leur tordre un bras, mais
les pousser dans la bonne direction.
Alors, quand je vois la CAQ aujourd'hui
faire le «move» qu'ils ont fait hier, ça me... ça vient me confirmer qu'on
avait raison d'avoir peur de la CAQ sur leur capacité à livrer des projets
comme celui-là. Ça venait confirmer qu'il fallait toujours les pousser, pour
vrai... C'est ça. Ce sera ça.
Journaliste : ...vous avez
réussi à faire adopter pendant l'élection partielle dans Jean-Talon?
M. Grandmont : C'est une très
bonne question. C'est sûr qu'une motion, ça n'a rien engageant, je pense que
vous le savez déjà très, très bien. Ce n'est pas comme une loi, c'est un moyen
pour nous qu'on a de continuer à augmenter ou à aller chercher l'appui,
positionner les partis politiques sur un enjeu x ou y. Par contre, ce que ça me
dit, c'est que la CAQ n'a aucune vergogne à dire quelque chose de façon
publique, d'appuyer un projet puis de simplement balayer ça du revers de la
main quand ça ne fait plus leur affaire.
M. Nadeau-Dubois : Pour
revenir là-dessus, là, je pense que vous posez une bonne question. Hier, Mme
Guilbault sort d'une rencontre avec le maire Marchand, et là on se rend compte
que tout était chorégraphié. Je suis plutôt convaincu que la Caisse de dépôt
n'a pas appris, en point de presse, qu'elle aurait un mandat et qu'elle aurait
six mois pour l'accomplir. Mme Guilbault, donc, avait chorégraphié l'opération
avant de rencontrer M. Marchand. La question qui se pose, c'est : Depuis
quand, depuis quand Geneviève Guilbault travaille, en coulisse, pour refuser,
avant même de l'avoir rencontré, le projet du maire? Et, quand on adopte...
quand on adoptait des motions ici, à l'Assemblée nationale, est-ce que ces
démarches-là étaient déjà en cours? Les gens de Québec ont le droit de savoir,
ça a été quoi, la séquence.
Journaliste : Mais vous
voulez qu'ils fassent quoi, là? Parce que vous croyez à ça, vous, que la ville
de Québec, là, peut s'improviser, du jour au lendemain, entrepreneur puis
construire un tramway? Ils ont l'expertise pour faire ça, la ville de Québec,
là, à 8,4 milliards, on est obligé d'accepter ça?
M. Grandmont : Écoutez, moi,
je pense que le plan B, que le maire a présenté, ça aurait dû être le plan A
depuis le début. La ville de Montréal... pas la ville de Montréal, mais...
Bien, la ville de Montréal et la STM font déjà des projets, ils sont en train
de piloter la ligne bleue. Ça existe déjà, cette façon de fonctionner là. La
ville a livré elle-même...
Journaliste : ...
M. Grandmont : ...je vais
répondre à la question, la ville a livré son amphithéâtre de cette façon-là
aussi, avec pas de dépassement de coûts. La ville est en train de faire son
centre de biométhanisation. D'avoir une ville qui agit comme entrepreneur
général, là, pour le dire simplement, ce n'est pas anormal, c'est une façon de
fonctionner qui existe et qui se répand de plus en plus à travers le monde.
Parce que les modes PPP, là, de mettre le risque sur le privé, là, on le voit
avec la surchauffe partout dans le monde, là, les prix explosent partout. C'est
une façon qu'on faisait les projets avant qui est en train de revenir, et
c'était tout à fait logique et normal de faire ça.
Journaliste
: Le maire
Marchand disait que la balle était dans le camp...
M. Zanetti : Juste répondre à
cette question-là aussi. Pourquoi est-ce que Québec ne serait pas capable de
faire ce que Montréal fait? Pourquoi est-ce que Québec ne serait pas capable de
mener des projets de transport collectif ambitieux? Moi, là, je sens juste du mépris
de la Coalition avenir Québec, mépris pour le monde de la Rive-Sud qui voulait
un troisième lien, mépris pour le monde de la Rive-Nord, mépris pour les
banlieues, mépris pour le centre, mépris pour le monde de Québec, mépris pour
le maire, mépris pour les électeurs.
Journaliste : Le maire
Marchand disait que la balle était dans le camp du gouvernement, si j'ai bien
compris ce que vous dites, dans le fond, vous avez l'impression que le
gouvernement prend le singe puis il le met sur les épaules de la Caisse de
dépôt?
M. Grandmont : Je ne sais pas
ce que ça va faire, tu sais, mais, pour moi, la Caisse de dépôt et placement du
Québec, le CDPQ Infra n'a pas... J'entendais la ministre, hier, dire qu'elle a
une expertise, la Caisse de dépôt et placement. Elle a une expertise pour aller
chercher de l'argent, pour faire de la rentabilité sur les projets. Regardez le
REM de l'Ouest, en fait, le projet qui existe actuellement, non seulement les
gens paient leur passage 3,50 $ ou... à peu près, à chaque passage, mais
en plus elle vient de garantir un profit de 8 millions de... des profits
de 8 % annuellement. Comment? Parce que les municipalités contribuent
financièrement en plus au modèle d'affaires de la Caisse de dépôt et placement.
Puis ce n'est pas un projet d'intégration urbaine comme le projet de tramway
était... est pensé à Québec.
Une voix : ...
M. Grandmont : On verra, bien
entendu, ce que la Caisse proposera, là, mais moi, l'expertise de la Caisse,
j'ai de la misère à y croire pour l'instant. Puis par ailleurs, comme je l'ai
dit tantôt, la CAQ avait elle-même commandé deux études qui venaient confirmer
que Québec avait le bon projet.
Journaliste : La façon dont
la Caisse avait géré le REM de l'Est, qu'est-ce que ça vous dit sur sa manière
de gérer les projets de transport collectif?
M. Grandmont : Bien, c'est
ça, exactement, ça va dans le sens de ce que je disais tantôt. La Caisse, là,
son objectif, c'est la rentabilité, c'est développer des projets pour générer
des profits avec la contribution financière des municipalités en plus des
contributions des utilisateurs. L'intégration urbaine du REM de l'Est, là,
c'était le... c'est ça qui a fait planter ce projet-là. Aucune considération
pour créer une ville agréable, trouver une qualité de vie autour du transport
collectif. Le réseau de transport structurant de Québec, le tramway, là, c'est
ça, sa force, c'est d'avoir une capacité à intégrer, à développer et à refaire
la ville sur elle-même, développer une qualité de vie pour les gens en même
temps que d'offrir des choix aux gens pour se déplacer. Mais, pour vrai, là, la
démonstration, pour moi, elle n'est pas faite. On va attendre de voir qu'est-ce
qu'ils vont proposer, là, mais, pour l'instant, je ne suis pas convaincu puis
pas rassuré.
Journaliste : Mais là ce
qu'on voit avec le REM, c'est une ligne qui passe à travers plusieurs
municipalités et qui nous amène au centre-ville de Montréal. Est-ce que c'est
logique ou est-ce que c'est pensable d'avoir la Caisse qui s'implanterait sur
un territoire où il y a déjà une société de transport? Il y a-tu des défis
qu'on ne voit pas puis que le gouvernement ne voit pas?
M. Grandmont : Écoutez, il y
en a beaucoup, des défis, des défis comme ceux que vous nommez actuellement,
celui, là, de la juxtaposition de plusieurs sociétés de transport. Il y a des
défis de respect du patrimoine mondial de l'UNESCO, hein, je ne sais pas s'ils
sont au courant de ça, par exemple. Je dire, ce qu'il y a à dire pour terminer
peut-être là-dessus, là, c'est que le tramway, là, on les a faites, toutes les
études, on a déjà fait tous les scénarios possibles. On a regardé pour un
métro, c'était trop cher. On a regardé pour un monorail suspendu, c'était...
l'intégration n'avait juste pas de bon sens. On a regardé tout, tout... Un SRB,
on a regardé, ce n'était pas assez capacitaire. On a regardé tous les
scénarios. Moi, j'ai hâte de voir à quelle conclusion va arriver la Caisse de
dépôt et placement à la fin, là, de son six mois, là, mais je ne serais pas
surpris que ce soit un tramway encore qui soit sur la liste, qui soit sur le...
tu sais, puis on aura encore perdu six mois.
M. Nadeau-Dubois : Et on aura
perdu 400 millions de dollars. Le 180 degrés de la CAQ, là,
vient de nous coûter 400 millions de dollars. 400 millions, là,
c'est ce que ça a coûté, le Centre Vidéotron, à Québec. Donc, c'est comme si on
avait construit le Centre Vidéotron et que, le jour de l'inauguration, on
l'avait mis en feu. 400 millions de dollars de perdus à cause du manque de
courage politique de la CAQ d'aller de l'avant avec un bon projet de transport
en commun. Aïe! C'est de l'argent, ça, 400 millions.
Journaliste : Vous avez voté
contre l'augmentation du budget de l'Assemblée nationale. J'aimerais juste
comprendre pourquoi.
M. Nadeau-Dubois : Bien, on a
voté contre l'augmentation de salaire des députés. Pour nous, c'était une
question de cohérence, d'exprimer notre opposition à cette augmentation-là même
si la CAQ a la majorité au Bureau de l'Assemblée nationale et qu'on savait bien
qu'on n'aurait pas la capacité à nous seuls de le bloquer, mais, pour nous,
c'était important de rappeler qu'en pleine crise du coût de la vie ce n'est pas
là que l'argent devrait aller.
Journaliste : En 2015, M.
Grandmont, quand vous étiez à Transports viables, vous l'aviez contesté, le
projet de tramway. Vous disiez qu'on devait revoir les investissements.
Qu'est-ce qui a changé depuis?
M. Grandmont : Pouvez-vous...
Je ne comprends pas le sens de votre question.
Journaliste : Quand vous
étiez directeur de Transports viables, à l'époque, le projet de tramway, vous
aviez dit : Il faut revoir l'investissement.
M. Grandmont : Ah! là, on
réfère au projet qui passait sur le boulevard Charest.
Journaliste : Mais qu'est-ce
qui a changé depuis? C'est ça je vous demande.
M. Grandmont : Bien là, là,
vous référez à un ancien projet, en fait, là. En 2015, on était sur...
Journaliste : ...acceptable
que celui de 2015.
M. Grandmont : Bien, le
projet qui était sur la table en 2015, je vous rappelle, qui avait été
transformé en SRB ensuite... Parce que je me souviens que l'ancien ministre des
Transports et responsable de la Capitale-Nationale ne voulait pas investir trop
dans le transport en commun, ça fait qu'il avait transformé ça en SRB. Bien,
écoutez, ça ne répondait pas à ce que la science nous dit de faire pour une
première ligne de tramway, tout simplement, là. On voulait faire passer ça dans
un endroit où il n'y a personne qui habite ou à peu près. Le projet qui a été
développé par la suite, à partir d'en 2017, c'était le bon mode au bon endroit.
On passe par le centre-ville de Québec, on dessert tout le plateau, jusqu'à...
entre Sainte-Foy puis le centre-ville, puis, après ça, Saint-Roch, jusqu'à
après ça, une branche, idéalement, qui aurait dû être à Charlesbourg. Mais
cette deuxième mouture du projet de tramway là, c'est celui-là que les études
de la CAQ sont venues confirmer, là. Donc, je ne sais pas s'il y a une
mésentente, une incompréhension sur mon appui ou pas, mais sur le projet qu'on
avait sur la table jusqu'à avant-hier, là, c'était le bon projet pour la ville
de Québec, ça a toujours été ça.
Journaliste
:So, you said that it's not only a debate about the tramway, it goes beyond
that. What people should understand... today, with what happened...
M.
Nadeau-Dubois : No, of course, it's not only a
debate about public transit or about the tramway in Québec
City, it's also a debate about what kind of politician do you want. Do we want
politicians that govern with the polls, or we want politicians that govern with
courage? I think, a lot of Quebeckers understand what type of politician
François Legault is.
Journaliste
:
And the fact that there are more or less $400 million or $500 million that have
been put on the table already on this project, is it an insult for the greater
Québec City region and Quebeckers living here, we've been talking for the
tramway for years?
M.
Nadeau-Dubois : So much time lost, so much money lost, $400 million,
that's a lot of money. And it's the equivalent of building the Vidéotron
Center. So, the U-turn of the Coalition avenir Québec just cost us $400 million
at minimum. It's just like if the day of the inauguration of the Centre Vidéotron,
we would have put it on fire. I mean, it's unbelievable. What is wrong with
that Government? Why are they unable to just deliver what they promised they
would do? It's a problem across Québec. But here, in Québec, it's particularly
clear that Government just is not able to hold his word.
Journaliste
: Just how much of this is on the Government and how much is up to the city at a certain point?
M.
Nadeau-Dubois : You see, Mayor Marchand did
everything he could to convince the Government of what should have been an evidence, of what should have been
obvious. It's been 10 years, imagine, 10 years of experts and studies saying:
It's a good project. And now we are going to wait to another six months for
another study to say again what we have been... what the experts have been
saying for 10 years. Mister... The mayor Marchand did what he could, but there
is a government that is
uniquely driven by short-term decisions...
Journaliste
: In terms of social acceptability, Mr. Grandmont or Mr. Zanetti, you
know, representing Québec City
residents, what do you say to the argument that this project just didn't have
that social acceptability?
M. Grandmont : Well, experience show that all around the world, doing this type of
project is always difficult for politics. The
acceptability is always low, but, you know, we have been studied this project
for 20 years now. The project office did an amazing job to product, you know, a
project that is the right answer for what we need here, in Québec. Even the
studies «commandées...
Journaliste
: ...
M. Grandmont : ...asked, yes, even the studies asked for... by the CAQ, just after
the BAPE, showed that the tramway is the best project, the best type of, you
know, transportation infrastructure that we need here, in Québec. So, it's incredible to see the CAQ,
even with these ties, decided to quit the project, you know, to make a lot
of... decided to stop the tramway project. So, that's it.
Journaliste
: Mr. Nadeau-Dubois, I just want to get you on the scenes yesterday
of Concordia, the violence...
M.
Nadeau-Dubois : Well, I don't like to see
that. We have to be able to debate about what's happening in Israel and
Palestine in a peaceful way. And, yes, it's... no one likes to see those things,
it's...
Journaliste
: ...calm down or be more respectful?
M.
Nadeau-Dubois : Everyone... You know, I am... we are all witnessing the
rise of... How do you say...
Une voix : ...
M.
Nadeau-Dubois : Hate crimes, yes. We are all
witnessing the rise of hate crimes against the Jewish community. We've seen it
in the last days, in the last weeks, it's unacceptable, it's disturbing. We are
also seeing signs of the rise of islamophobia in the context of that conflict.
And all hate crimes, all hate speech are unacceptable in our society.
But it's important for me also to emphasize that the
vast majority of people taking part in that debate are doing it in a peaceful
and responsible way. When emotions are high, things
like that happen, and it's unacceptable, but let's remember that the majority
of people in Québec that are concerned about what is happening in Israel and
Palestine, I think, are doing that debate in a peaceful and responsible way.
Journaliste
:
I just wanted to ask you about... I'm not sure if you read the article in LaPresse
about Simon Jolin-Barrette planning changes... parking tickets are handled so
that they would no longer be in the courts.
M.
Nadeau-Dubois : I will have to get back to you on that.
Journaliste
:
And also just about the nursing strike that's continuing today, I know a lot of
them are taking issue with comments that Dubé made yesterday about these
thousand surgeries backlogged. What do you think of that?
M.
Nadeau-Dubois : How many thousand surgeries have been postponed, in
the last years, because of the lack of personnel? A lot more than the ones that
will be, sadly, postponed because of the strike. No one likes to see its
surgery postponed, no one wants to see that, and that's the reason why no one
wants a strike.
But the financial and
human cost of that strike is less than the financial and human cost of
continuing to see our health care system crumble before our eyes. If we want to
save our system, if we want to stop postponing surgeries regularly in Québec,
we need to bring back people into the system. And how do we bring back people
into the system? By paying them and by giving them good working conditions.
Those women are fighting exactly for that, they're not fighting for themselves,
they're fighting for us.
M. Grandmont : Merci, tout le
monde.
M. Nadeau-Dubois : Merci,
tout le monde.
(Fin à 8 h 54)