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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, November 8, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures)

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour, tout le monde. Donc, juste un retour sur ce qui s'est passé hier au salon bleu. Des fois, il y a tellement de choses... de questions, mais il me semble qu'hier il est arrivé deux choses très importantes.

Premièrement, ma question au premier ministre sur ce qu'on pourrait faire pour aider les premiers acheteurs à accéder à la propriété. En ce moment, on est devant toute une génération qui jamais ne pourra être propriétaire. Juste souligner le ton du premier ministre et le fait qu'il ne répond aucunement à une question toute simple : Pouvez-vous étudier à tout le moins les choses qui se font à l'étranger à ce niveau-là? Pouvez-vous étudier ce que le Québec a déjà fait dans les années 80-90 au niveau des taux d'intérêt, au niveau de l'accessibilité à la propriété? Je fais juste souligner à quel point le ton était hargneux, mais à quel point il n'y a eu aucune réponse au sujet qu'on apportait, de la même manière que notre motion portait sur le soutien aux médias. On sait que la CAQ n'a rien fait dans ce domaine-là, et que là, ça a des conséquences très, très visibles et très importantes sur le milieu médiatique. On a demandé des mesures qui sont demandées par le milieu, et ça a été refusé. Donc, c'est comme si la CAQ nous dit : On sait qu'il y a une crise des médias, on n'a rien fait au cours des dernières années et nous n'avons pas l'intention non plus d'agir. Et ça me semble pour la démocratie et pour le fonctionnement des médias assez grave.

Donc, je voulais quand même souligner ces deux événements-là hier au Salon bleu, ça me semble important. Sur ce, je vais prendre vos questions.

Journaliste : Qu'est-ce qui explique ça, à votre avis? Est-ce que vous... Croyez-vous que le fait que vous soyez plus populaire dans les sondages maintenant, là... Tu sais, vous avez quand même une... vous êtes sur une lancée, là, dans les sondages. En tout cas, dans l'opinion publique, le PQ semble gagner des points. Est-ce que vous pensez que ça peut expliquer une certaine hargne du premier ministre et... par le fait que vous soyez devenu par exemple l'ennemi public numéro un?

M. St-Pierre Plamondon :L'ennemi public numéro un?

M. Bérubé : ...

M. St-Pierre Plamondon :C'est ça, je ne suis pas l'ennemi du public, en tout cas. Je ne sais pas ce qui se passe du côté de la CAQ et du premier ministre, mais je sais qu'on a encore plusieurs années devant nous d'un mandat caquiste. Quand les oppositions demandent d'étudier des solutions à des problèmes aussi réels et importants que l'accès à la propriété, on ne devrait pas être dans ce ton-là puis on devrait à tout le moins prendre au sérieux la question, répondre au sujet. Il a dit quelque chose d'ahurissant, là. Il a dit : Si tu donnes 10 000 $ en aide aux premiers acheteurs, la maison va augmenter de 10 000 $. Mais ce n'est pas vrai, donc il n'y a aucune logique à ça. Ce n'est pas ce qui se passe dans les autres pays. De la même manière que la hausse du prix des maisons, ce n'est pas le reflet de la hausse des salaires. Ce sont toutes des sornettes pseudoéconomiques. C'est inquiétant parce que ça vient du premier ministre sur des sujets qui sont importants pour toute une génération, qui vit une iniquité jamais vue. On est en train de dire à toute une génération : Vous n'aurez jamais le droit d'être propriétaires comme vos parents, puis vos grands-parents, puis vos arrière-grands-parents l'étaient. Ça me semble être un sujet social. C'est un bris du contrat social. Je m'attends à des réponses plus soignées et plus respectueuses de la part du premier ministre.

Journaliste : Le débrayage de la FIQ ce matin, qui va payer pour ça?

M. St-Pierre Plamondon :Qui va payer pour ça?

Journaliste : Qui va payer pour ces débrayages-là, là?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, essentiellement, si le gouvernement a l'entière responsabilité des conséquences de comment il mène la négociation, je vous réitère ce que j'ai dit à plusieurs reprises déjà. Si on rentre dans la négociation avec l'idée d'appauvrir une large proportion des travailleurs et qu'on maintient cette ligne-là, il ne faut pas se surprendre que ça aura des conséquences et on doit appuyer les travailleurs qui disent simplement : Vous ne pouvez pas nous demander de nous appauvrir dans un contexte où la pression au panier d'épicerie, sur le loyer, sur le prix de l'énergie est très, très forte. 2 % par année, ce n'est pas défendable de la part du gouvernement.

Journaliste : ...chirurgies électives qui vont être annulées aujourd'hui?

M. St-Pierre Plamondon :Ah! Il y a des conséquences très graves à mal gérer les finances du Québec et les négociations avec les travailleurs essentiels. Moi, je ne comprends pas que le gouvernement puisse nous dire : On a budgété dans les finances... Dans la mise à jour budgétaire, on a budgété en fonction de l'appauvrissement des travailleurs en santé et en éducation. J'espère que c'est leur position officielle, mais que ce n'est pas ça la réalité, parce que sinon, c'est un grave problème de planification qui, évidemment, aura des conséquences parce que c'est prévisible que les travailleurs répondront : Non, ce n'est pas normal qu'on s'appauvrisse, alors que vous avez pris toutes sortes de décisions financières où est-ce que là il semblait y avoir beaucoup d'argent disponible.

Journaliste : Mais, quand on reporte des chirurgies, des accouchements planifiés par exemple, est-ce que vous ne craignez pas que l'opinion publique se tourne contre les travailleurs ou du moins que...

M. Bérubé : Je vais donner un exemple, je vais donner un exemple très concret. Il y a eu un sit-in des infirmières de Rimouski la semaine dernière. Pourquoi elles l'ont fait? Pour avertir le public qu'il y avait un danger pour la population, que les infirmières, épuisées, n'étaient pas considérées dans l'organisation, n'étaient pas considérées quant à leurs conditions. Ils nous ont avertis, le public et les élus, qu'il y avait un danger important. Ça, c'est le cas de l'hôpital de Rimouski.

Les infirmières font un travail essentiel de nous informer de la véritable situation en santé, ce que Christian Dubé ne vous dira pas. Pourquoi le ministre de la Santé, chaque fois qu'il y a une inauguration, il est là, mais, quand il y a une crise ou une rupture de service, il n'y va pas, sur place? S'il arrivait un enjeu où la population était en danger, le ministre de la Sécurité publique, il se rendrait, mais le ministre de la Santé, quand il y a une rupture pour les femmes enceintes, une rupture qui fait en sorte que les urgences sont fermées, il ne se rend pas sur place. Moi, c'est quelque chose que j'observe depuis 2018, et je n'arrive pas à comprendre ça dans l'ordre des priorités d'un gouvernement. Alors, que les infirmières nous disent : Ça n'a pas de sens ce qui se passe là, la moindre des choses, c'est de les appuyer.

Journaliste : Mais, M. St-Pierre Plamondon, vous dites que 2 % par année, c'est de l'appauvrissement. Elles méritent combien, les infirmières?

M. St-Pierre Plamondon :C'est-à-dire que, minimalement, la position de départ du gouvernement doit être l'inflation. Les infirmières vont répondre : Si vous voulez que ce soit attractif puis qu'on cesse de perdre du personnel, il va falloir faire mieux que ça. Et ensuite là tu as le cadre d'une négociation de bonne foi. Deux positions...

Journaliste : ...au-delà de l'inflation, là, de quelques... Ils sont à 15 %, je pense, puis l'inflation va être à 12,7 %...

M. St-Pierre Plamondon :La moyenne... C'est parce qu'ils jouent avec la moyenne, là, mais, pour un grand nombre de travailleurs, ce qui est sur la table, c'est 10,3 % sur cinq ans, puis 10,3 % sur cinq ans, c'est 2 % par année. Il n'y a aucune chance que l'inflation soit...

Journaliste : ...déjà augmenté, ils ont déjà eu plus, comme les enseignants. C'est des heures différenciées pour le personnel de la santé puis le personnel...

Journaliste : Alors, sur cinq ans, ça mérite combien, une infirmière, en augmentation, à votre avis, là?

M. St-Pierre Plamondon :Je ne commencerai pas, là, à lancer, pour chacun des groupes de travailleurs, des chiffres. Moi, ce que je veux voir, c'est un cadre de négociation de bonne foi et minimalement des offres qui n'appauvrissent pas les travailleurs. Dans le cas des infirmières, il y a vraiment un enjeu d'attractivité, qui a été nommé à plusieurs reprises, donc... Ensuite, il y a... Oui?

Journaliste : ...marge de manœuvre. On a vu la mise à jour économique hier. Est-ce que vous estimez qu'il y a une marge de manœuvre à Québec pour les travailleurs du secteur public?

M. St-Pierre Plamondon :Bien oui, il y en a une. Dans la mesure où le ratio dette-PIB descend au cours des prochaines années dans les projections qui ont été déposées hier, on peut choisir de maintenir le ratio dette-PIB et de faire des offres qui donnent une chance au secteur public de garder le personnel, d'en attirer et qui n'appauvrissent pas aucun travailleur.

Journaliste : Donc, s'endetter davantage pour offrir de meilleures conditions de travail, c'est ça?

M. St-Pierre Plamondon :Non, maintenir le ratio dette-PIB.

Journaliste : Est-ce que...

Journaliste : Oui, mais c'est parce que là... Excuse-moi, Caroline, je veux juste... Mais c'est parce qu'il n'y a plus de marge de manœuvre. On l'a vu hier, dans la mise à jour économique, il n'y a plus de marge de manœuvre, là. Alors, si tu vas au-delà de ce qu'il y a dans la mise à jour économique, M. Girard hier a dit que les offres actuelles étaient incluses dans les projections, alors ça veut dire qu'il faut que tu ailles chercher de l'argent quelque part. Il a dit qu'à chaque fois qu'il va y avoir des nouvelles dépenses ça va se régler par des emprunts.

M. St-Pierre Plamondon :Oui, mais c'est trop facile, là. Tu fais une mise à jour économique de sorte qu'il n'y ait aucune marge de manœuvre, mais tu fais d'autres choix financiers ailleurs, puis après on se cache derrière la mise à jour économique pour dire : On fait des offres qui sont nettement en deçà de ce qui est nécessaire parce qu'il y a une mise à jour économique. Ce sont les choix du gouvernement, la mise à jour économique. Le gouvernement peut faire d'autres choix.

Notamment, je vous rappelle, là, on a choisi de se priver de 1,7 milliard de dollars de revenus par année pour des baisses d'impôt. On fait des choix très, très particuliers en promettant... en donnant des chèques avant les élections. Puis c'est sûr que ça a eu une influence sur le vote, là, les chèques à 400 $, 600 $, 500 $. On fait ces choix-là, puis après on se pointe... on se présente devant les travailleurs puis on dit : Écoutez, là, regardez ma mise à jour budgétaire, il n'y a aucune marge de manœuvre...

Journaliste : ...vous ne les avez pas réclamées, ces baisses d'impôt là, en disant que les Québécois étaient trop taxés, trop imposés?

M. St-Pierre Plamondon :Non. On a proposé complètement autre chose où est-ce qu'on voulait aider la proportion de Québécois et de Québécoises dont les revenus sont plus faibles, mais on n'allait pas donner, dans ce qu'on proposait, de l'argent à des familles qui, en fait, sont aisées.

Journaliste : Est-ce qu'on se dirige vers l'austérité?

M. St-Pierre Plamondon : Non, je pense, c'est un peu exagéré, là, comme terme. Honnêtement, je... Évidemment, le ministre Girard, je pense qu'on peut... sans que ce soit péjoratif, on peut parler d'un ministre conservateur. Ses origines politiques, d'ailleurs, sont conservatrices. Donc, ce sont des budgets très prudents à tous les égards, puis je ne le dis pas nécessairement négativement.

Mais l'austérité, là, c'est vraiment de s'attaquer, de vraiment couper de manière très importante, on l'a connu, là, sous Philippe Couillard, je ne pense pas qu'on est dans la même situation ici, mais je pense que la mise à jour budgétaire est faite de sorte qu'on dise aux travailleurs : Regardez, là, on est complètement pris à la gorge, on ne peut absolument rien faire pour vous. Alors que lorsqu'on examine les choix financiers du gouvernement au cours des dernières années, ils en ont dépensé beaucoup d'argent sur toutes sortes de choses, ils ont pris, en fait, ce qu'on appelait à l'époque les surplus de la honte, là, mais les surplus libéraux, ils ont tout dépensé puis ils arrivent ensuite les mains vides devant les travailleurs qui ont été qualifiés d'anges gardiens, de travailleurs absolument essentiels, là. Donc, c'est très incohérent puis...

Journaliste : Donc, la mise à jour a été un peu faite pour les négos actuelles, là, tu sais, en fonction des négociations.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, elle me semble étrangement faite sur mesure pour soutenir l'argumentaire que c'est impossible de donner des salaires attractifs aux travailleurs de la fonction publique. Or, lorsqu'on regarde le ratio dette/PIB, son évolution, l'approche très agressive aussi sur les déficits, mais surtout les choix financiers qui ont été faits ailleurs par la CAQ, à un moment donné, je pense qu'il faut respecter l'intelligence des travailleurs, là, ils ne sont pas dupes.

Journaliste : J'aimerais vous entendre sur... il y a un élément aussi qui était présenté hier, le rapport d'experts, là, sur certaines recommandations pour réduire l'écart de richesse entre Québec et Ottawa. Je ne sais pas si vous l'avez vu.

M. St-Pierre Plamondon : Non, je n'ai pas vu. À quel endroit?

Journaliste : Là-dedans, on parle de... c'était des recommandations, là, je n'ai pas la page, mais quand même il a été mention de ça, c'était même dans les pages préférées du ministre, on parle de baisser les impôts, inciter les travailleurs à retarder leur retraite. Il y a M. Fortin là-dedans.

M. St-Pierre Plamondon : Ah, oui, j'ai vu, ça, c'est le cahier qui était en annexe. Oui, j'ai vu. Oui.

Journaliste : Oui, c'est ça. Avez-vous une opinion là-dessus? Avez-vous regardé ça un peu? Est-ce qu'il y a des solutions là-dedans qui vous paraissent intéressantes?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, bien, je l'ai lu. Tant mieux si le gouvernement consulte des fiscalistes. Il y a un chapitre qui m'intéresse particulièrement, qui est celui du taux de participation au marché du travail.

Donc, je réitère que l'immigration, le fait de hausser les seuils, n'apportera pas de solution à la pénurie de main-d'oeuvre. Par contre, rehausser le taux de participation de la population au marché du travail, ça, ça apporte une solution. Et ça soulève donc la question des aînés, des retraités et des femmes. Et l'annexe qu'ils ont présentée dit que le taux de participation des aînés est plus faible au Québec puis que le taux de participation des femmes, surtout des femmes qui ont une famille, est en deçà de celui des hommes, mais on voit très peu de mesures concrètes par rapport à cet enjeu fondamental, à savoir, nous, on a proposé vraiment des congés fiscaux, des incitatifs très forts pour que les retraités décident de redonner du temps au marché du travail. Et pour ce qui est des places en garderie, il ne faut pas se surprendre s'il y a 35 000 enfants en attente d'une place, bien, évidemment que ça a un impact sur le taux de participation du travail des parents qui, donc, ne peuvent pas aller travailler. Il est là le coeur, le noeud du problème. Et là-dessus on parle du sujet dans cette annexe-là, mais on n'offre pas de solution convaincante. Rappelons que le Parti québécois proposait un enfant, une place en CPE, exactement comme à l'école primaire. Il y a un prix à ça, on l'avait budgété. Mais le gouvernement de la CAQ aura vraiment failli à la tâche au niveau des places en garderie, et ça a un impact sur le taux de participation, et donc sur la pénurie de main-d'oeuvre.

Journaliste : Est-ce que... par exemple, il recommande des baisses d'impôt, augmenter la TVQ, ça, est-ce que ce sont des solutions qui vous apparaissent intéressantes ou qui...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ça me semble être... Ça ne me semble pas être une proposition du gouvernement, là, c'était comme une annexe.

Journaliste : C'est des experts qui recommandent ça au gouvernement.

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça, c'est comme une annexe, on ne l'a pas étudiée, là, je sais que M. Godbout prône... le rapport Godbout d'il y a plusieurs années prônait un réajustement entre les impôts et la taxe de vente, mais, pour être honnête, on ne l'a pas étudié, donc on n'a pas vu de quel scénario il s'agit, puis c'est écrit en des termes très, très généraux, là, donc...

Journaliste : Est-ce qu'il faut exiger du contenu québécois dans la filière batterie?

M. St-Pierre Plamondon :Merci. Mon collègue Pascal va compléter avec enthousiasme. Écoutez, là, on investit des centaines de millions de dollars en fonds publics à une entreprise, donc... Lorsqu'on regarde combien ça nous coûte par emploi, là, c'est déjà très, très élevé. Et là on apprend qu'on n'a pas osé demander de contenu québécois. En d'autres mots, on ne s'est pas assuré que ces fonds publics là profitent à l'économie québécoise. Et là qu'on ne me dise pas que les accords internationaux empêchaient d'exiger quoi que ce soit, c'est faux. Il y a des principes de réciprocité, certes, mais, si les autres le font, on peut le faire nous aussi. On a juste décidé de ne pas le faire pour être certain d'avoir le contrat. Mais, à un moment donné, c'est indéfendable sur le plan de comment on utilise les fonds publics sans s'assurer que ça soit profitable pour tout le monde. Et c'est à l'image d'un paquet d'autres projets.

Donc, officiellement, la CAQ est nationaliste, mais regardez le parc éolien Apuiat, Pascal va vous en parler, regardez les trains faits en Inde pour le REM, regardez les panneaux de vitre des stations de REM qui sont fabriqués à Abou Dhabi, les trains californiens pour VIA Rail, les trains chinois pour Exo. Il n'y a aucune volonté du gouvernement de s'assurer que, lorsque ce sont nos impôts, on s'assure au moins d'en avoir pour notre argent en encourageant l'économie québécoise. Et c'est vraiment malaisant, c'est honteux.

Journaliste : ...le gouvernement Ford et le gouvernement Legault hier ont demandé au gouvernement fédéral d'aller en appel d'offres pour les avions de reconnaissance, en disant : On ne peut pas donner ce contrat-là à Boeing uniquement, mais... c'est parce que, dans la filière batterie, on ne demande pas de contenu québécois, mais hier, on envoie une lettre au fédéral en disant : Allez en appel d'offres pour les avions de reconnaissance, donnez pas le contrat à Boeing.

M. St-Pierre Plamondon : Je vais laisser, mais...

M. Bérubé : Bien, c'est exactement... bien, vous avez démontré l'incohérence. Mais c'est vraiment une manifestation du nationalisme homéopathique de la CAQ. Il n'en demande pas trop. Puis, si tu n'en demandes pas, tu n'en auras pas. Dans le dossier du parc Apuiat, j'espère bien le prononcer, puis je regarde votre collègue, là, qui connaît bien le dossier...

Journaliste : Apuiat.

M. Bérubé : Apuiat, parfait, avec Boralex, ils avaient le choix entre l'Asie puis Matane. Qu'est-ce qui... Ils ont pris qui, comme turbinier? L'Asie. Ils n'ont pas demandé de contenu. Ils n'en ont pas eu. Ça, c'est un exemple très concret dans le domaine de l'éolien, puis l'entente n'est pas publique. Vous pouvez demander à la députée de Duplessis, elle était dans l'entreprise quand ils ont négocié, peut-être qu'elle va pouvoir vous en dire plus. Zéro. Alors, les travailleurs de Matane, là, chez Marmen, qui est le plus gros employeur en Mauricie aussi, ils disaient : Le gouvernement du Québec avait le choix entre des travailleurs québécois puis en Asie, ils ont choisi l'Asie. C'est la même affaire à La Pocatière avec le REM. C'est la même affaire avec ça. Le nationalisme, ça commence quand? Je ne sais pas. Ça ne serait pas prématuré de commencer dans le domaine économique, et notre motion d'aujourd'hui va porter justement là-dessus.

Journaliste : ...ne croyez pas qu'on aurait pu perdre le contrat si...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça, là, c'est qu'à un moment donné, si on n'est pas capable d'exiger des retombées sur l'économie québécoise et que ça nous coûte une fortune en fonds publics… et à un moment donné aussi, il faut jeter un oeil intelligent, objectif sur ce contrat-là, mais évidemment, lorsqu'il y a des fonds publics d'impliqués, il faut s'assurer que ça ait l'impact économique sur le Québec qui est visé, que ça fasse travailler nos entreprises d'ici. Si ce n'est pas le cas, c'est quoi, la logique? Payer une fortune pour quelques emplois par... tu sais, on paie une fortune par emploi pour annoncer un projet? Donc, l'idée d'avoir des exigences minimales comme ça se fait aux États-Unis, comme ça se fait ailleurs dans le monde, c'est incontournable. Et malheureusement la CAQ là-dessus n'a aucune volonté politique, aucun courage, comme en témoignent les nombreux projets dont je vous ai parlé.

M. Bérubé : Ce n'est pas nationaliste, c'est affairiste.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : On the public sector unions, we heard Mr. Girard say yesterday that there isn't really any wiggle room in the budget, that we have to likely borrow money if the Government were to offer workers more. What do you make of that?

M. St-Pierre Plamondon : Well, they had gigantic surplus when they came into power because the Liberals were in an austerity mode. They spent that money on all sorts of things. On the tax cuts, that is making our financial situation more difficult, and we're lacking $1,7 billion a year because of those tax income reductions. And they spent on checks, $500 here, measures that are very generous towards the private enterprise, and then they… once they have spent everything, they have very little money for housing crisis, for food supplies, and for workers who are doing the essential work in our society. So, they cannot be taken seriously when they say that. They have made choices and they present things as if they can't make any choices, as if they were totally bound by this «mise à jour économique». The truth is they are making choices that are not considering essential workers and they have the full responsibility for that.

Journaliste : Speaking of essential workers, nurses' unions are on strike this morning. There might be some delays in hospitals. What message would you have for the public? Do you feel this is on the Government or on the unions?

M. St-Pierre Plamondon : It's obviously on the Government to make sure that we do not reach a point where essential services are disrupted. And the way both in the tone and the way to approach those negotiations and in what is in effect being offered, the Government has a very large responsibility, and we don't want to get there. I don't think anyone, including the workers... there is no one in Québec who wants to reach a point where essential services are halted or stopped. But it's up to the Government to take that negotiation more seriously.

Journaliste : The Government said... well, explained to Investissement Québec that if they would have put some criteria for local providers, maybe they would have lost this huge opportunity. So, are they wrong in basically asking Northvolt to negotiate in good faith and act in good faith?

M. St-Pierre Plamondon : What use is there in spending public funds to attract companies if those companies are not going to impact Québec's economy? Like, why would we do that? So, there's no logic in spending very important sums of money while not demanding that it has a substantial impact on our economy. The logic is gone if that's the case. So, no, I think as you see in the US, as you see in Europe, when you spend public funds, you demand at the same time that there is local content to make sure that the decision is sound from an economic standpoint.

Journaliste : Adil Charkaoui just said that he'll react on his Facebook page at 11 o'clock, accusing politicians of defamation. How far can free speech go in the case of Adil Charkaoui?

M. St-Pierre Plamondon : Yes, as far as the Criminal Code and hate speech, and that's very clear according to law. So, I'm not going to repeat what he said, but it's obviously a call to not only attack, but eliminate other people. There's no way that we're going to tolerate that in our society. And the Criminal Code is very obvious. So, he can write what ever he wants on his Facebook page, I expect authorities to do their jobs, and I'm not the only one, the Premier said the same thing.

Le Modérateur : On va prendre une dernière en anglais.

Journaliste : In French, you were saying that the economic update appears to be sort of like a tool for the Government to tell the unions to get lost. Can you elaborate on that?

M. St-Pierre Plamondon : Well, it's just that you can't hide behind an update to say that there is no money and it's really impossible to do anything else. Everybody has followed how the CAQ spent the surpluses from the Liberals, surpluses of shame of the Liberals. They had a lot of money. They decided to spend on tax income cuts, on checks and on all sorts of measures. They cannot afterward say: It's really out of our control, we can't do anything about it. And you have to look as well at the GDP... debt GDP ratio. The Government could choose to have a GDP debt ratio that is stable instead of being very aggressive on reducing that ratio. So, there is some space, but there's no political will, and that's how it's being framed, it's being presented. The truth is all workers have followed how the CAQ has decided to spend the money, and that's a political choice.

Journaliste : So, if you were in office, you would give more to the public sector by increasing the debt? Is that what you would do?

M. St-Pierre Plamondon : I would at least consider... Well, there are so many things that we would have done differently. The Government decided that the priority was to raise our own salaries, was to make tax income cuts that are depriving us of 1.7 billion a year in revenues. They've decided that we needed to spend on certain companies or certain fiscal advantages for private companies. I mean, the scenario would be completely different if we were in power, but what we would do, obviously, differently, we wouldn't budget while planning on giving an offer to public workers that are, in most cases, making them more poor than they were before the negotiations. We would have never done that sort of planification.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 26)