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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie et d’innovation

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, November 8, 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-deux minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bon, bien, bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver ce matin. Hier, les Québécois, les Québécoises s'attendaient à un coup de main dans la mise à jour économique parce que le coût de la vie frappe fort, ça coûte tellement cher vivre au Québec. L'épicerie, les loyers, les maisons, tout coûte tellement cher. Les gens n'arrivent plus puis ils s'attendaient à ce que François Legault et la CAQ leur donnent un coup de main. Bien, les gens ont été déçus, il n'y a rien dans la mise à jour économique d'hier pour aider concrètement et rapidement les Québécois, les Québécoises à faire face à une inflation qui est galopante puis qui fait mal au portefeuille de tout le monde au Québec, surtout la classe moyenne, puis encore plus le monde en bas de l'échelle. Il faut faire quelque chose.

À Québec solidaire, on vous avait annoncé que ce serait la priorité de notre session parlementaire. De toute évidence, François Legault a baissé les bras. Bien, nous, on ne baissera pas les bras. Et le premier exemple dont les gens nous parlent quand ils nous parlent de la crise du coût de la vie, c'est le prix de l'épicerie. Le panier d'épicerie coûte trop cher au Québec, ça n'a juste pas d'allure. Il y a un Québécois sur 10, un Québécois sur 10 qui va dans les banques alimentaires, on ne peut pas accepter ça. Pendant ce temps-là, on observe, depuis la fin de la pandémie une explosion, une explosion des profits des grandes chaînes d'épicerie. Pendant que les Québécois, les Québécoises vident leur portefeuille à la caisse, bien, le portefeuille des actionnaires des grandes bannières de l'épicerie se remplit toujours davantage.        Aujourd'hui, on va faire une demande, on va faire une proposition au gouvernement du Québec, celle de déclencher une enquête sur les marges de profit des grandes bannières du domaine de l'épicerie. Ce n'est pas compliqué, ce n'est pas coûteux et c'est une première étape nécessaire pour qu'on fasse la lumière, pour qu'on donne une réponse aux Québécois et aux Québécoises qui se posent la question à chaque fois qu'ils font leur épicerie : Pourquoi ça me coûte aussi cher? Pourquoi ça me coûte aussi cher? François Legault a, de toute évidence, donc, baissé les bras sur le prix de l'épicerie. Nous, on ne lâchera pas. On va faire cette proposition-là cet après-midi par la voie d'une motion, et je laisse mon collègue Haroun nous en parler davantage.

M. Bouazzi : Merci, Gabriel. Donc, aujourd'hui, on dépose une motion pour débattre et demander au gouvernement de déclencher une enquête sur les marges de profit des épiceries. Gabriel et moi avons rencontré le Conseil canadien du commerce de détail qui représente les grandes chaînes d'alimentation. Il n'y a pas longtemps d'ailleurs on leur a demandé de nous expliquer pourquoi, en quatre ans, les marges des magasins d'alimentation ont doublé, et on n'a vraiment pas été convaincus des maigres réponses que nous avons reçues. Ça fait plus d'un an que Québec solidaire parle de ce qu'on appelle le «greenflation». La Banque du Canada commence à nous donner raison en expliquant que les augmentations des profits dépassent et participent en fait à l'inflation qu'on vit actuellement. Il est temps d'arrêter de se fier à la parole des grandes épiceries et d'aller au fond des choses. C'est une main tendue à François Legault. Il est temps de se tenir debout face à ces géants de l'épicerie, et nous avons hâte d'en débattre tantôt pour la motion du mercredi.

Journaliste : Vous allez être très actifs, aujourd'hui, sur les lignes de piquetage. Là, il y a déjà de vos députés qui sont devant l'Enfant-Jésus. Vous allez aller à l'Hôtel Dieu cet après-midi.

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : Est-ce que vous croyez que le ministre Girard a orchestré sa mise à jour pour laisser entendre aux travailleurs de l'État qu'il n'y avait plus d'argent?

M. Nadeau-Dubois : Si la mise à jour a été arrangée avec le gars des vues pour envoyer un message aux travailleurs, travailleuses du secteur public, c'est raté, c'est raté. Je veux dire, il y a un sondage qui est sorti hier, c'est très clair, là, François Legault est en train de perdre la bataille de l'opinion publique. Les femmes et les hommes qui sont en grève en ce moment, là, c'est les gens qu'on appelait les anges gardiens il y a quelques années, c'est les gens qui tiennent notre système de santé, notre système d'éducation debout. François Legault ne leur offre même pas l'inflation. C'est insultant. Moi, je les comprends, insultés, et on est fier d'être à leurs côtés sur les lignes de piquetage. Et les Québécois, Québécoises, là, en grand nombre, sont d'accord avec eux, sont d'accord avec nous. Ils ne sont pas d'accord avec François Legault.

Journaliste : Est-ce que vous ne craignez pas que l'opinion publique se retourne contre les travailleurs quand ils vont constater les conséquences d'une grève comme celle-là, le report des chirurgies, par exemple?

M. Nadeau-Dubois :  La stratégie de François Legault, dans les prochaines semaines, ça va être celle que les gouvernements libéraux ont utilisée dans le passé. La stratégie, ça va être diviser pour mieux régner. C'est ça qui va se passer. On va entendre François Legault dire : Les travailleurs, travailleuses prennent en otage. Il a déjà commencé à parler comme ça d'ailleurs. La population, les méchants syndicats perturbent les services à la population. Là, ce que les Québécois, Québécoises ont compris, c'est que ça ne marche pas comme ça, que les gens qui font la grève en ce moment, c'est aussi des contribuables, c'est aussi des gens qui veulent des bons services publics et que, si on appauvrit les travailleurs, travailleuses, c'est tout le Québec qu'on va appauvrir. Est-ce qu'on a les moyens de ne pas encore avoir un prof devant chaque classe au Québec? Est-ce qu'on a les moyens d'avoir un système de santé dysfonctionnel? La réponse, c'est non. Les Québécois, Québécoises sont derrière les travailleurs, travailleuses. Nous, on est avec eux autres. Et là, c'est François Legault qui doit entendre le message, là : la stratégie de la division, cette fois-ci, ça ne marchera pas.

Journaliste : À quel pourcentage vous êtes derrière eux...

M. Nadeau-Dubois : 100 %.

Journaliste : ...d'augmentation salariale? On donne 100 % d'augmentation salariale?

M. Nadeau-Dubois : Non. On est à... On est de... 100 % de cœur avec eux, mais votre question c'est? Combien...

Journaliste : La hausse, c'est combien?

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : À 14,8 %, ce n'est pas assez. Même les offres différenciées pour les infirmières qui sont à 17 %, ce n'est pas assez.

M. Nadeau-Dubois : Bien d'abord, nous, sur les offres différenciées, on l'a toujours dit... François Legault semble enfin le reconnaître. Nous, on n'est pas contre des offres différenciées. D'ailleurs, dans notre propre plateforme électorale, on en proposait notamment pour les psychologues parce qu'il y a un problème avec le recrutement des psychologues dans le secteur public. Donc, nous, les offres différenciées, on n'a rien contre ça par principe. Il faut que ça soit négocié à la table de négociation. Après ça, sur les offres, nous, on a toujours dit la même chose, pour Québec solidaire, le strict minimum, c'est appauvrissement zéro. On ne peut pas demander aux gens qui travaillent dans nos services publics de s'appauvrir. Regardez les prix des loyers, les prix de l'épicerie, les prix des maisons. On peut-tu demander au monde qui travaille dans nos écoles de perdre du pouvoir d'achat? Ce n'est pas raisonnable.

Journaliste : Sur le troisième lien, il y a un sondage ce matin, là, qui indique que la population de Québec le souhaite toujours, mais qu'il y a juste 6 % des gens de la grande région de Québec qui pensent que la CAQ va vraiment le réaliser. Qu'est-ce que ça vous dit quand 84 % qui disent que ça ne se fera jamais, là? Qu'est-ce que ça vous dit sur le leadership du gouvernement Legault dans ce dossier-là?

M. Nadeau-Dubois : La confiance est brisée. La confiance est brisée. Les gens qui étaient contre le troisième lien ne croient plus dans la parole de François Legault. Les gens qui étaient pour le troisième lien ne croient plus à la parole de François Legault. Donc, le gâchis est total. C'est ça qui arrive quand on lance des promesses en l'air, on est obligé après ça de les briser parce que ça ne tenait pas la route, puis tout le monde se sent trahi.

Journaliste : Est-ce que le gouvernement aurait dû exiger du contenu québécois dans la filière batterie?

M. Bouazzi : Il est évident... Cette filière batterie commence vraiment à prendre des allures de maîtres chez eux. Northvolt arrive et décide de nos normes environnementales. On garroche des milliards sans avoir le moindre contrôle sur les baisses de GES au Québec. Et aujourd'hui on apprend qu'il n'y a même pas, même pas l'obligation d'avoir du contenu québécois. On se demande, mise à part leur vendre de l'électricité pas chère et leur donner des milliards, quels sont réellement les gains, qui sont d'ailleurs, je vous le rappelle, pas publics. On n'a pas aujourd'hui le montage qui nous permet de savoir qu'il y a des retours sur investissement. C'est évidemment tout à fait inacceptable et c'est dans la lignée de tout le reste. C'est que ces compagnies-là viennent chez nous, elles sont maîtres chez nous, de nos normes, de notre économie, de notre argent public.

Journaliste : Mais est-ce que vous croyez à ça, vous, que si on n'avait pas... on avait exigé du contenu québécois à Northvolt, par exemple, on aurait risqué de perdre le contrat?

M. Bouazzi : Bien... Qu'est-ce que ça coûte? La question qu'on doit se poser, mis à part la volonté extrême du ministre Fitzgibbon de faire une annonce, quel coût on est prêt à mettre sur la table? On est rendu à 1 million et demi par job d'argent public. Rendu là, c'est quand que ça devient rentable? On en est rendu à changer nos normes environnementales pour nous dire qu'elles sont vertes. Est-ce que c'est vraiment la bonne décision? On n'est même pas capable d'avoir des batteries qui vont être au Québec. Ça fait que, concrètement, là, ce qu'on a sur la table, c'est une compagnie qui vient, à qui on donne des milliards, qui décide de nos normes, qui peut décider d'acheter n'importe quelle composante à l'extérieur du Québec pour faire ces batteries-là et les vendre ailleurs, et, elles, garder tout l'argent. Je veux dire, quels sont les revenus... Je vous avouerai que même d'un point de vue, je veux dire, juste, de développement économique, on ne comprend pas. On a des leviers au Québec pour faire de l'investissement, c'est du capital de risque. La Caisse de dépôt, par exemple, fait exactement ce genre de choses. Aujourd'hui, on parle de la Caisse de dépôt pour les questions d'Hydro-Québec, mais on n'est pas capable de faire appel à la Caisse de dépôt pour ce genre d'investissement. Probablement parce que ce n'est pas rentable du tout. On ne les a pas les chiffres actuellement. J'ai du mal... On n'a pas arrêté de faire des demandes d'accès à l'information pour essayer de comprendre ce qui se passe, parce qu'on a juste la parole du gouvernement actuellement. Tout ce qui sort dans les médias ne nous rassure pas. Sur les baisses de GES, la réponse du ministère a été : Il n'y a pas le moindre document ou courriel qui associe des baisses de GES à la filière batterie, à la filière batterie au complet. Sur les normes environnementales, on a reçu un document caviardé du début à la fin sur 40 pages. Je veux dire, concrètement, il y a un manque de transparence totale, et évidemment qu'il faudrait... Et je me permets quand même... Dans le développement économique de filières comme ça, en général, on prend le plus gros joueur, on le subventionne et puis on s'attend à ce qu'il y ait toute une chaîne autour de PME, de compagnies qui se crée... pour créer de l'économie locale. Nous, on subventionne toute la chaîne au complet, toute la chaîne au complet, mais en plus on ne s'assure pas qu'ils vont se donner de l'argent les uns aux autres. On ne comprend pas la vision économique mise à part un amour des multinationales pour qu'elles viennent ici prendre notre énergie et notre argent.

M. Nadeau-Dubois : D'ailleurs, peut-être juste préciser qu'on va déposer une motion ce matin exactement sur ce sujet-là pour demander que les prêts pardonnables, que nous allons tous et toutes collectivement donner à Northvolt, soient conditionnels à la présence de contenu local. Franchement, c'est le strict minimum qu'en échange de l'argent public viennent des garanties concrètes qu'il y ait des retombées au Québec. Puis le flair de Pierre Fitzgibbon, ce n'est pas une garantie suffisante.

Journaliste : Quelle question avez-vous pour M. Sabia qui viendra à l'Assemblée nationale, vraisemblablement à la fin du mois? Vous allez concentrer vos questions sur quoi?

M. Bouazzi : Bien, il y a énormément de questions qu'on a. On est très heureux d'ailleurs qu'il vienne enfin. C'est une vieille demande qu'on a depuis longtemps. Nous, ce qui nous intéresse, c'est que la transition énergétique soit une réussite. Toute la question du Dollarama de l'énergie pour des multinationales qui ne sont pas là, qui seraient... qui prendraient la place d'une électrification de l'économie québécoise pour nous est vraiment importante. Toute la question de l'efficacité énergétique par rapport aux énormes investissements de développement de nouvelles énergies est importante. Toute la question aussi de la justice face à cette transition énergétique. Vous savez, au Québec, moins on est riche, plus on paie d'électricité. Les gens vivent dans des passoires énergétiques. À date, il n'y a pas eu la moindre maison qui a été isolée depuis cinq ans. Maintenant que la CAQ est au pouvoir, on ne voit pas où est le programme qui permet d'éviter à ces personnes-là de payer plus cher leur électricité. Encore une fois, les contrats que Fitzgibbon est en train de signer actuellement avec des compagnies qui ne sont pas encore ici vont finir, à terme, par nous faire payer tous collectivement l'électricité que ces compagnies-là vont... et, pour nous, c'est vraiment important de protéger la mission d'Hydro-Québec. Et finalement la question de la privatisation ou de la dénationalisation d'Hydro-Québec, pour nous, est un véritable risque. C'est un joyau qui nous appartient toutes et tous, et il faut absolument le protéger. On connaît les allégeances du ministre de l'Économie et de M. Sabia, et évidemment ça ne nous rassure pas à ce stade, et on attend des réponses à nos questions.

Journaliste : What do you think, Mr. Nadeau-Dubois… yesterday, Mr. Girard was quite clear in saying that, you know, to pay more to the common front, to the union workers, would require us borrowing, borrowing money. Do you think that the update is a tool for the Government to say no to the unions?

M. Nadeau-Dubois : I think the Government is obsessed with the prize of what it's going to cost to give a fair wage to the people working in our public sector. What they don't see is the cost of not doing it. If we don't pay a fair salary to those people, we will all lose collectively. We will have a more weak education system, we will have a weaker health care system. If we impoverish public sector workers, every Quebecker will be impoverished. Giving good working conditions and good salaries to the people working for us in our public sector is not an expense, it's an investment. So, Mr. Legault and Mr. Girard have to understand that, it's going to cost us a lot more to not pay them correctly than to pay them correctly.

Journaliste : But, in French, you said the… if it was an intent to…

M. Nadeau-Dubois : Of course, if it…

Journaliste : …you said : It was a failure.

M. Nadeau-Dubois : If that mini budget was like a strategy to send a message to the workers or to the population, I think it's a failure. Mr. Legault is currently losing the battle of opinion on that issue. The Quebeckers understood, they saw the pandemic, they saw the pandemic, they saw those courageous women and men fighting for us on an everyday basis to keep our services going, they understand, in the middle of an historic cost-of-living crisis, that those people, at least, at least, deserve not to lose buying power, they deserve at least for their salary to follow inflation.

(Fin à 9 h 8)

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