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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, November 7, 2023, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-sept minutes)

M. Tanguay : Bon matin à tous et à toute. Journée de mise à jour économique. Deux messages. On voit que le gouvernement n'a plus de marge de manœuvre à l'aube de sa sixième année. Ça va être long, les trois années qui sont devant nous avec François Legault et la CAQ. À l'aube de sa sixième année, il n'y a plus de marge de manœuvre, aucune marge de manœuvre.

Ce matin, le ministre des Finances Girard a même confirmé que chaque dollar qu'il doit mettre, par exemple, de plus dans les négociations actuellement, bien, il va falloir qu'il l'emprunte. Et il y a des revenus des sociétés d'État, également, qui ont été réduits. Alors, le 7 milliards qu'avait laissé le gouvernement libéral en 2018, ça fait longtemps qu'il a été dépensé par la CAQ, dépensé, entre autres, par des mesures qui n'étaient pas structurantes et qui ne nous aident pas, aujourd'hui, à faire face à la situation. Donc, un gouvernement caquiste de Legault, François Legault, qui n'a plus aucune marge de manœuvre.

Également, un gouvernement qui maintient ses lunettes roses. Je vous réfère uniquement à la page F11 de la mise à jour économique, F11, allez-y voir, où le gouvernement analyse deux scénarios, un scénario pour l'atteinte à l'équilibre budgétaire qui est prévue en 2027-2028. Le gouvernement dit : Si c'est une récession, voici les ajustements qu'on va faire, mais, si c'est une croissance forte, voici les ajustements, à la fin, en 2027-2028, c'est uniquement 100 millions qui vient ajuster. C'est complètement irrationnel de prétendre ça, selon ces deux scénarios qui sont extrêmes, de dire qu'en 2027-2028 ça n'aura pas plus un impact que 200 millions, plus ou moins 100 millions, dans le positif ou dans le négatif.

Assez, c'est assez. On a demandé... et mon collègue leader de l'opposition officielle Monsef Derraji a envoyé aujourd'hui une lettre au président de la Commission des finances publiques. Nous, l'opposition officielle, nous voulons entendre et nous allons entendre en commission parlementaire le ministre des Finances Eric Girard et la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel. On veut les entendre. Les parlementaires doivent se pencher sur les finances publiques parce que, François Legault, il est en train de perdre «big time» le contrôle.

M. Derraji : Je vais ajouter quelques informations par rapport à la mise à jour budgétaire, et le Parti libéral du Québec s'inquiète par rapport à la baisse de la productivité de notre économie. Au fait, on se demande à quoi sert M. Fitzgibbon. Malgré l'argent, malgré qu'il a la mainmise sur beaucoup de choses, malheureusement, les résultats ne suivent pas. Perte de vitesse de l'économie, les investissements en machines immatérielles en baisse énorme, chose qu'on n'a pas vue depuis très, très, très longtemps.

Au fait, les milliards que M. François Legault donne à Fitzgibbon, on se demande aujourd'hui à quoi ça sert, justement, parce qu'on n'aide pas les PME, clairement, on n'aide pas les PME. Et cette mise à jour oublie les PME dans sa planification.

Encore une fois, nous avons en face de nous un ministre des Finances très jovialiste avec des prévisions où je tiens à rappeler encore une fois qu'il s'est trompé. Il s'est trompé sur l'indice de consommation, il s'est trompé sur le nombre de logements, entre ce qui a été budgété, ce qui était prévu au budget et ce qu'il livre aujourd'hui, le gouvernement de la CAQ. Merci.

Journaliste : Pour la classe moyenne, la mesure la plus importante serait de 282 $, là, environ, là, l'indexation fiscale. Est-ce que ça permet de faire face à l'inflation, environ 300 $ par année?

M. Tanguay : Bien, écoutez, première des choses, ce n'est pas François Legault... si vous faites référence à l'indexation des prestations, ce n'est pas François Legault qui a inventé ça, c'est en vertu d'une politique qui est déjà en place au gouvernement. Et ça, François Legault, il le disait, entre autres, dans les dernières semaines. Il disait : pour ce qui est de la dernière année, j'ai augmenté, j'ai indexé de 6.4 %. C'est la politique qui l'oblige à faire ça, puis ça fait des années et des années, avant même qu'il soit premier ministre. Alors, il n'a rien annoncé aujourd'hui, si ce n'est que la simple indexation qui est prévue depuis plusieurs années. Et là, il la fixe à 5 %, mais il n'y a rien de nouveau, il n'y a rien d'argent neuf là-dedans, là.

Journaliste : ...M. Legault disait : Il y aura de l'aide spécifique pour les gens pour faire face à l'inflation, il le dit encore la semaine dernière en réaction au sondage.

M. Tanguay : Oui. Bien, écoutez, moi, là-dedans, ce qu'on voit, c'est un rendez-vous manqué. Et ce qu'on constate, c'est un gouvernement qui n'a plus de marge de manœuvre, malheureusement. Alors, après avoir envoyé des chèques qui ont coûté 6.7 milliards, des chèques même de gens qui gagnaient 100 000 $ par année, bien, à ce moment-là, ça lui a fait plaisir, point de vue électoraliste, François Legault, dans l'année électorale, d'envoyer un chèque de 500 $, promettre ça durant la campagne électorale puis de livrer un 400 $, 600 $, mais le 6,7 milliards est parti, il n'y a plus de marge de manœuvre aujourd'hui. Et on a toujours plaidé pour avoir des mesures ciblées sur les plus vulnérables de la société, toujours ce qu'on ne retrouve pas.

Journaliste : M. Tanguay, concernant les syndicats, vous, vous prendriez où cet argent-là pour augmenter le salaire des employés? Puis est-ce qu'on se dirige vers l'austérité si jamais on n'arrive pas à s'entendre?

M. Tanguay : Écoutez, ce sera au gouvernement de prendre ses responsabilités. Encore une fois, vous nous demandez aujourd'hui : vous le prendriez où, l'argent? On est dans la sixième année caquiste, c'est eux autres qui ont dépensé de façon irrationnelle le 7 milliards qu'on leur avait laissé. Alors aujourd'hui, c'est eux qui gouvernent, c'est à eux à nous arriver avec les solutions. Mais chose certaine, de la marge de manœuvre, il n'y en a plus. Puis même le ministre l'a dit : Tout ce que je dois ajouter de plus, il faut que je l'emprunte. Et en plus, il met ses lunettes roses.

S'il était, s'ils étaient clairs aujourd'hui avec les Québécoises et Québécois, ils ne nous parleraient plus de retour à l'équilibre budgétaire en 2027-2028 à la lumière des données que l'on a aujourd'hui, du fait qu'ils n'ont pas réglé les ententes syndicales aussi. Alors, c'est un gouvernement qui a tout dépensé, un gouvernement qui a encore des lunettes roses puis un gouvernement qui n'est pas bon.

Journaliste : ...de l'austérité qui s'en vient?

M. Tanguay : Bien, moi, écoutez, la façon dont il l'a dit à la page F11, «une limitation de la croissance des dépenses permettrait de limiter la hausse des déficits prévue», ça, c'est dans un cas où un scénario où il devrait serrer la ceinture. C'est leur définition à eux de ce qu'ils nous prédisent dans les cas où un retour à l'équilibre budgétaire serait impossible. Mais pour nous, on voit l'exercice comme étant très, très difficile.

Journaliste : Par rapport à l'équilibre budgétaire, ce que vous avez dit, là, vous, vous ne pensez pas que c'est possible, le retour à l'équilibre budgétaire à l'horizon qui est prévu par le gouvernement?

M. Tanguay : Mon point est le suivant. Le gouvernement, dans son budget de mars dernier, avait prévu un retour à l'équilibre budgétaire en 2027-2028. Là, il dit : Bon, là on est face à deux scénarios possibles, deux scénarios extrêmes, soit une récession ou une croissance forte, c'est réellement les deux extrêmes. Bien, il dit qu'à terme, en 2027-2028, ça va juste influencer de 100 millions de dollars. Ça ne tient pas la route. Ça ne tient pas la route qu'un scénario extrême où l'autre n'ait, après quatre années, qu'un impact de 100 millions de dollars. Alors, encore une fois, c'est un ministre qui a ses lunettes roses.

Et ajoutez à cela une correction qu'ils ont apportée dans la mise à jour économique quant à la croissance prévue pour l'an prochain. Ce n'est plus 1,4, c'est 0,7. Mais ça ne change rien, à terme, là, l'avion va atterrir sur la piste d'atterrissage. C'est avoir pas mal des lunettes roses.

Journaliste : ...chercher dans les provisions, là, qu'il avait mis de côté. Est-ce que ce n'était pas une bonne chose, justement, de faire ça dans le budget...

M. Tanguay : Bien, il avait mis 1,5 milliard de provisions, et il est allé déjà en piger 1 milliard. Et il reste encore, quoi, deux, trois trimestres à couvrir. Alors, je veux dire, il n'y en a plus, de marge de manœuvre. Ajoutez à cela que les revenus autonomes des sociétés d'État, Loto-Québec, Hydro-Québec, ont été réduits, j'y vais de mémoire, de 831 milliards dans la mise à jour... millions, pardon, 831 millions dans la mise à jour économique. Alors, vous voyez que ça ne balance pas.

Journaliste : Mais, sur les négociations du secteur public, si je comprends que ce que vous dites, c'est : vous êtes d'accord qu'il n'y a plus de marge de manœuvre, là, au regard des chiffres, là, qu'il y a dans la mise à jour...

M. Tanguay : Bien, le gouvernement, ça fait un an qu'il a commencé à discuter. À ce même moment là, il y a un an, il promettait encore des chèques à tout un chacun de 400 $ à 600 $. Et ça, ça lui a coûté plus de 3 milliards de dollars. Je parle du deuxième chèque. Premier chèque, il savait que les professionnels de l'État, le front commun allaient négocier. Il a décidé de prendre 6,7 milliards, cette année-là, en 2022, pour envoyer des chèques. Il aurait été bien avisé. Alors, aujourd'hui, on nous demande, l'opposition officielle : vous feriez quoi, vous? Bien, mettez-nous au pouvoir les cinq dernières années, puis ça aurait balancé. Mais, avec François Legault, c'est une gestion péquiste, ça ne balance pas.

Journaliste : ...mieux investi...

M. Tanguay : Aurait été mieux investi de dire : Parfait, on aurait, à ce moment-là, pu soutenir, avec des mesures ciblées, les plus vulnérables. On en avait proposé, des propositions, puis je peux vous en faire la liste si vous voulez. Et également, donc, ça aurait occulté une certaine partie du montant, mais, le reste, vous devez prévoir. Gouverner, c'est prévoir puis faire des choix, mais de façon électoraliste il a signé des chèques pour 6,7 milliards.

Journaliste : Il n'y aurait pas eu de baisse d'impôt avec les libéraux.

M. Tanguay : Bien, écoutez, la baisse d'impôt, nous, on en avait parlé durant la campagne électorale, il l'a fait. Mais là je suis au-delà de la baisse d'impôt. La baisse d'impôt n'explique pas tout, là, la baisse d'impôt n'explique pas tout.

Journaliste : Est-ce que les chèques vont expliquer en partie l'austérité dans laquelle le Québec va être plongé?

M. Tanguay : La façon du gouvernement...

Journaliste : ...ça va être la faute des chèques?

M. Tanguay : Ce sera, je pense, le gouvernement et sa gestion. Puis je vais laisser mon collègue, qui était à la mise à jour économique, porte-parole en matière de finances. Il est clair que ça, ça a un impact de 6,7 milliards. C'est quelque chose qui, dans le budget, pour un équilibre budgétaire, a un impact majeur. Je ne sais pas si tu voulais ajouter d'autres choses.

M. Derraji : Bien, au fait, la question est extrêmement importante, mais il ne faut pas regarder juste la case des dépenses. C'est la case des revenus qui nous inquiète. La case des revenus, pour une saine gestion des finances publiques, oui, on regarde les dépenses, mais on doit regarder les revenus. Regardez, aujourd'hui, les revenus, les sociétés d'État, les revenus autonomes : moins 830 millions de dollars. Quand je vois la productivité... Là, on s'en va maintenant dans le secteur privé. Quand je vois la baisse des exportations, c'est des revenus en moins pour l'État québécois. Donc, les scénarios jovialistes du ministre de l'Économie doivent prendre en considération que, malgré que le superministre de l'Économie a la mainmise sur Investissement Québec, et d'ailleurs c'est négatif, je vous invite à aller voir le résultat d'Investissement Québec, c'est qu'on s'inquiète, au Parti libéral, des revenus de l'État, pas uniquement autonomes de l'État mais aussi les revenus liés à l'exportation. Il y a l'augmentation de la productivité. On est au négatif au niveau de la productivité, et ça, ça nous inquiète.

Journaliste : Dans ce contexte-là, est-ce que c'est, quoi, irresponsable de la part de M. Legault de promettre de geler à 3 % les tarifs résidentiels pour Hydro-Québec de façon éternelle?

M. Derraji : Erreur historique, et c'est pour cela qu'on veut obliger M. le ministre des Finances à venir et ne pas fuir le débat. Ce n'est pas un mandat d'initiative que nous avons déposé, mandat réglementaire. Il doit venir nous expliquer sa façon de gérer les finances publiques, comment il voit les revenus de l'État versus les dépenses. On s'en va vers un plan d'investissement d'Hydro-Québec extrêmement important. On n'a aucune idée de prévisibilité si les revenus autonomes d'Hydro-Québec seront là, au rendez-vous. Si ma case de revenu baisse, ou j'ai zéro, ou un rendement négatif, c'est sûr qu'il y aura un impact sur les services publics. D'ailleurs, le chef vient de le dire, F11, il avoue lui-même que, si les revenus ne sont pas là, il y a des choix. Mais nous, ce qu'on questionne aujourd'hui, en tant que Parti libéral, rigueur budgétaire, gestion responsable des finances publiques, on s'inquiète des revenus de l'État à la fois autonomes, mais aussi du secteur privé.

Journaliste : Avez-vous calculé, pour Hydro, ça pourrait être un manque à gagner de combien? Je sais que c'est 13 %, mais...

M. Derraji : Bien, c'est pour cela qu'on reformule la demande pour le voir. Mais, je vais vous référer à la page D.16, en date d'aujourd'hui, mars 2023, perte de 850 millions de dollars. Et là on annonce un plan d'investissement en infrastructures pour Hydro-Québec en milliards de dollars, mais qu'on nous dit qu'il n'y aura pas d'impact. Si on sait que, dorénavant, pour les prochaines années, les revenus, les dividendes d'Hydro-Québec vont baisser, clairement, on...

M. Tanguay : Qu'ils le disent.

M. Derraji : ...bien, qu'ils le disent, ils doivent être francs avec les Québécois, qu'on a des pertes de revenus autonomes. Mais, je vous le dis aujourd'hui, la sonnette d'alarme, ce n'est pas uniquement les revenus autonomes de l'État, on s'inquiète de la façon avec laquelle ce gouvernement gère l'économie. On le voit clairement, après cinq ans, après que M. Fitzgibbon a nommé son chum à la tête d'Investissement Québec, les revenus ne sont pas là. Quand on investit en économie, ça doit revenir en cash aux Québécois. On prend l'argent des Québécois en subventions pour le donner aux entreprises. La productivité ne suit pas là. Et, un autre absent, on voit ce qui se passe avec les salles des nouvelles. Pourquoi le gouvernement a fait abstraction qu'il y a un problème dans les salles de nouvelles?

Journaliste : Qu'est-ce qu'il aurait dû avoir? Des mesures immédiates? Juste avant vous, le PQ a parlé d'un fonds des médias.

M. Tanguay : Isabelle Melançon l'a dit depuis... l'a dit il y a quelques années, là, plusieurs années. Nous, ce qu'on proposait, c'est une taxe sur les GAFAM de 3 % pour un fonds média et un fonds... notamment, un fonds média, alors... et culture, médias et culture. Alors, ça aurait été une mesure qui aurait pu être mise en place il y a plusieurs années. C'était une proposition libérale.

Journaliste : Ils ne paient pas.

M. Tanguay : Bien, je pense qu'à un moment donné il va falloir trouver comment, effectivement, on peut aller chercher cet argent-là. Alors...

Journaliste : Le fédéral, ils ont adopté une loi. Ils ne paient pas.

M. Tanguay : Il faut. Mais j'entends qu'il y a des discussions. Mais c'est là, c'est de là que vient la fuite des capitaux, bien, c'est là où il faut regarder ce qui peut être fait là-dessus.

Des voix : ...

Journaliste : Puisque vous avez parlé d'Investissement Québec, si je peux me permettre, BASF, est-ce que le ministre Fitzgibbon s'est emballé trop vite?

M. Derraji : Ah! bien, écoutez, nous, au Parti libéral, on le dit depuis le début, les investissements, les choix stratégiques de M. Fitzgibbon ne se reposent sur aucune logique. La preuve, après cinq ans, on le voit maintenant. Vous savez, quand un gouvernement prend la décision de prendre l'argent des contribuables et donner des subventions, ça veut dire que, dans son calcul, on va avoir au moins pour notre dollar. Les Québécois, aujourd'hui, n'ont pas pour leurs dollars. On le voit. L'entreprise privée, c'est moins 6 %. Investissements en machinerie, ça veut dire quoi? Robotisation, automatisation. Baisse de productivité. Je n'ai même pas parlé de vieillissement démographique, c'est dans le document, on le mentionne. Donc, quand on voit tout cela, avec le pouvoir que le superministre a, il n'est plus juste ministre de l'Économie, on lui a rajouté l'Énergie... en fait, c'est les deux éléments clés qu'on peut avoir pour avoir des retombées économiques. Les retombées économiques ne sont pas là.

Journaliste : Puis, à propos de BASF, est-ce qu'on devrait avoir une information claire, pour que le terrain puisse être utilisé par une autre entreprise peut-être?

M. Tanguay : Bien oui. Moi, je lisais un article ce matin, puis c'était le député qui parlait, ce n'était pas le ministre. Alors, j'ai hâte d'entendre le ministre là-dessus, là. On nous dit qu'il n'y a eu aucun dollar de l'argent public qui a été investi jusqu'à maintenant parce que BASF regarde ailleurs. Alors, c'est l'obsession des gros deals. Pendant ce temps-là, il y a 61 % des faillites, au Canada, qui sont pour le Québec. Alors, l'obsession des gros deals, s'ils mettaient aussi de l'énergie ou autant d'énergie sur nos PME, je pense que ça serait plus rentable pour tout le monde, entre autres nos entrepreneurs.

Journaliste : Charkaoui, vous en pensez quoi? ...

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, je ne sais pas si... Écoutez, c'est tout à fait inacceptable.

Journaliste : M. Tanguay, je vous sors de l'argent pour parler d'argent. Le tramway de Québec, il y a un sondage ce matin, là, qui dit que 60 % des gens de la région de Québec voudraient avoir un référendum. Maintenant que la ville a déposé un plan plutôt clair avec un montant final, sa façon de faire, est-ce que vous pensez qu'il devrait y avoir un référendum sur le tramway?

M. Tanguay : Écoutez, je pense que l'analyse doit se poursuivre. Il y a une nouvelle réalité annoncée par le maire la semaine passée. Nous, évidemment, on y croit toujours, au tramway, mais, évidemment, ça ne peut pas être indépendamment du prix. 8,4 milliards, c'est beaucoup d'argent. Nous, on souhaite et on s'attend à ce qu'il y ait une rencontre rapidement. Ça fait une semaine, là, puis le gouvernement ne s'est pas encore assis.

Journaliste : ...du référendum, là, est-ce que les gens de Québec devraient être appelés à voter pour ou contre le tramway?

M. Tanguay : Je pense que là n'est pas la solution, je pense que la solution est transparence, répondre à toutes les questions, avoir un budget qui puisse être fiable également. Et, en ce sens-là, le gouvernement a un rôle à jouer de leader, et je constate qu'il n'a toujours pas eu de rencontre avec le maire. Il est temps qu'il s'assoie.

Journaliste : ...Québec, la marge de manœuvre pour donner plus d'argent aux villes pour l'adaptation aux changements climatiques?

M. Tanguay : Bien, je pense que c'est une demande, de toute façon, qui va revenir nous hanter si le gouvernement du Québec ne fait pas suite aux demandes des villes quant à l'adaptation aux changements climatiques. On voit que, dans la vie de M. et Mme Tout-le-monde, ça a des impacts bien tangibles, là, quand on parle des inondations, quand on parle des feux de forêt, quand on parle d'hydroélectricité, donc, manque d'électricité, verglas. Je pense qu'il est bien avisé pour le gouvernement de s'asseoir avec les villes puis dire : Qu'est-ce qu'on peut faire à titre préventif?

Journaliste : J'aimerais vous entendre sur la sortie de M. St-Pierre Plamondon, qu'il a faite en fin de semaine, sur l'immigration. J'aimerais entendre votre réaction.

M. Tanguay : Bien, écoutez, je pense qu'il faut faire attention. Je pense que c'est un sujet, évidemment, qui est important, mais il faut faire attention aux expressions que l'on utilise, là. Je pense qu'il faut garder un débat serein, qui est important, mais un débat serein.

Journaliste : Vous êtes plus loquace sur M. Plamondon que sur Adil Charkaoui?

M. Tanguay : Pardon? Excusez-moi?

Journaliste : Vous êtes plus loquace sur M. Plamondon que sur Adil Charkaoui.

M. Tanguay : Ah bien, je pense que la position est claire. C'est inacceptable, pour ce qui est de M. Charkaoui, inacceptable. Totalement inacceptable.

Journaliste : On fait quoi avec lui?

M. Tanguay : Ah bien, écoutez, je vais laisser les autorités voir s'il y a matière à donner des suites judiciaires à ça, mais, pour l'instant, c'est inacceptable, très clairement, là.

Journaliste : In French, you said that Mr. Legault is losing control.

M. Tanguay : Absolutely.

Journaliste : Like, you went far in saying this. How come your statement is so strong today?

M. Tanguay : He is losing control because he doesn't have the revenues to face Québec's challenges, and still, today, at the beginning of a sixth year, he's still saying that everything will be fine, even if it's a recession or even if it's the other scenario, where there's a huge increase of the process, four years from now, we'll have a balanced budget. It could not happen. For instance, another example, when the minister of Finance said that : Every dollar that I have to add in the offer to the public services, I need to borrow that money, but don't be surprised, it will have an impact on the public finances. It's just irrealistic, and I think that it's still a Government who doesn't take the full measure of his past decisions, the fact that he nos longer has the means to face these challenges. And I think that he has to be transparent, with respect to what will be the impacts of his bad decisions on the public finances.

Journaliste : OK, but just... let's look at the public sector's negociation. M. Girard just said that anymore expenses, like big amounts... the offer is on the table, like, if they're... he'll need to borrow money to answer the needs of public sector employees. How come? Like, what does that tell you?

M. Tanguay : He had that... he had that kind of money. For instance, in 2022, he decided to invest $6.7 billion sending checks to all Quebeckers up to $100 000 of salary, annual salary. So, I think...

Journaliste : That was a mistake, for you?

M. Tanguay : That was a big, a huge mistake, and we denounced it at the time. It's not by sending checks to everyone that you will help those who are more vulnerable, and that was the targetted measure that we were looking forward. So, today, he's saying that : I don't have anymore money for the negociation, and when you see, in the past, his decision, he created that incapacity for him to say other things than : I should borrow money, now, to face our obligations.

Journaliste : ...indexation, like, this is what he's promoting today, indexation.

M. Tanguay : But again, there's a debate with the workers' reprensatives. It's not yet the indexation, it's not even yet the indexation, based on what we heard from the unions.

Journaliste : But, I mean... no, no, I'm talking about the indexation, the main measure that Mr. Girard is announcing today.

M. Tanguay : But today, this is nothing new under the sun. It's based on a policy, if it's not a law, adopted many, many, many years ago, prior to him being Minister of Finance, and it's statutory, it's automatic. So, there's no new money today, with respect to indexation of all these programs.

Journaliste : So, how come Mr. Girard is putting it upfront like this?

M. Tanguay : Because he has nothing to offer more, he has nothing new under the sun to announce today. So, even the numbers force him normally to say : OK, it's not going good, the public finance. But still, he's keeping his «lunettes roses». Thank you.

M. Derraji : Merci.

(Fin à 11 h 49)

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