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(Onze heures vingt-sept minutes)
M. Tanguay : Bon matin à tous
et à toute. Journée de mise à jour économique. Deux messages. On voit que le
gouvernement n'a plus de marge de manœuvre à l'aube de sa sixième année. Ça va
être long, les trois années qui sont devant nous avec François Legault et la
CAQ. À l'aube de sa sixième année, il n'y a plus de marge de manœuvre, aucune
marge de manœuvre.
Ce matin, le ministre des Finances Girard
a même confirmé que chaque dollar qu'il doit mettre, par exemple, de plus dans
les négociations actuellement, bien, il va falloir qu'il l'emprunte. Et il y a
des revenus des sociétés d'État, également, qui ont été réduits. Alors, le 7 milliards
qu'avait laissé le gouvernement libéral en 2018, ça fait longtemps qu'il a été
dépensé par la CAQ, dépensé, entre autres, par des mesures qui n'étaient pas
structurantes et qui ne nous aident pas, aujourd'hui, à faire face à la
situation. Donc, un gouvernement caquiste de Legault, François Legault, qui n'a
plus aucune marge de manœuvre.
Également, un gouvernement qui maintient
ses lunettes roses. Je vous réfère uniquement à la page F11 de la mise à
jour économique, F11, allez-y voir, où le gouvernement analyse deux scénarios,
un scénario pour l'atteinte à l'équilibre budgétaire qui est prévue en
2027-2028. Le gouvernement dit : Si c'est une récession, voici les
ajustements qu'on va faire, mais, si c'est une croissance forte, voici les
ajustements, à la fin, en 2027-2028, c'est uniquement 100 millions qui
vient ajuster. C'est complètement irrationnel de prétendre ça, selon ces deux
scénarios qui sont extrêmes, de dire qu'en 2027-2028 ça n'aura pas plus un
impact que 200 millions, plus ou moins 100 millions, dans le positif
ou dans le négatif.
Assez, c'est assez. On a demandé... et mon
collègue leader de l'opposition officielle Monsef Derraji a envoyé aujourd'hui
une lettre au président de la Commission des finances publiques. Nous,
l'opposition officielle, nous voulons entendre et nous allons entendre en
commission parlementaire le ministre des Finances Eric Girard et la présidente
du Conseil du trésor Sonia LeBel. On veut les entendre. Les parlementaires
doivent se pencher sur les finances publiques parce que, François Legault, il
est en train de perdre «big time» le contrôle.
M. Derraji : Je vais ajouter
quelques informations par rapport à la mise à jour budgétaire, et le Parti
libéral du Québec s'inquiète par rapport à la baisse de la productivité de
notre économie. Au fait, on se demande à quoi sert M. Fitzgibbon. Malgré
l'argent, malgré qu'il a la mainmise sur beaucoup de choses, malheureusement,
les résultats ne suivent pas. Perte de vitesse de l'économie, les
investissements en machines immatérielles en baisse énorme, chose qu'on n'a pas
vue depuis très, très, très longtemps.
Au fait, les milliards que M. François
Legault donne à Fitzgibbon, on se demande aujourd'hui à quoi ça sert,
justement, parce qu'on n'aide pas les PME, clairement, on n'aide pas les PME.
Et cette mise à jour oublie les PME dans sa planification.
Encore une fois, nous avons en face de
nous un ministre des Finances très jovialiste avec des prévisions où je tiens à
rappeler encore une fois qu'il s'est trompé. Il s'est trompé sur l'indice de
consommation, il s'est trompé sur le nombre de logements, entre ce qui a été
budgété, ce qui était prévu au budget et ce qu'il livre aujourd'hui, le
gouvernement de la CAQ. Merci.
Journaliste : Pour la classe
moyenne, la mesure la plus importante serait de 282 $, là, environ, là,
l'indexation fiscale. Est-ce que ça permet de faire face à l'inflation, environ
300 $ par année?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
première des choses, ce n'est pas François Legault... si vous faites référence
à l'indexation des prestations, ce n'est pas François Legault qui a inventé ça,
c'est en vertu d'une politique qui est déjà en place au gouvernement. Et ça,
François Legault, il le disait, entre autres, dans les dernières semaines. Il
disait : pour ce qui est de la dernière année, j'ai augmenté, j'ai indexé
de 6.4 %. C'est la politique qui l'oblige à faire ça, puis ça fait des
années et des années, avant même qu'il soit premier ministre. Alors, il n'a
rien annoncé aujourd'hui, si ce n'est que la simple indexation qui est prévue
depuis plusieurs années. Et là, il la fixe à 5 %, mais il n'y a rien de
nouveau, il n'y a rien d'argent neuf là-dedans, là.
Journaliste : ...M. Legault
disait : Il y aura de l'aide spécifique pour les gens pour faire face à
l'inflation, il le dit encore la semaine dernière en réaction au sondage.
M. Tanguay : Oui. Bien,
écoutez, moi, là-dedans, ce qu'on voit, c'est un rendez-vous manqué. Et ce
qu'on constate, c'est un gouvernement qui n'a plus de marge de manœuvre,
malheureusement. Alors, après avoir envoyé des chèques qui ont coûté
6.7 milliards, des chèques même de gens qui gagnaient 100 000 $ par année,
bien, à ce moment-là, ça lui a fait plaisir, point de vue électoraliste,
François Legault, dans l'année électorale, d'envoyer un chèque de 500 $,
promettre ça durant la campagne électorale puis de livrer un 400 $,
600 $, mais le 6,7 milliards est parti, il n'y a plus de marge de
manœuvre aujourd'hui. Et on a toujours plaidé pour avoir des mesures ciblées
sur les plus vulnérables de la société, toujours ce qu'on ne retrouve pas.
Journaliste : M. Tanguay,
concernant les syndicats, vous, vous prendriez où cet argent-là pour augmenter
le salaire des employés? Puis est-ce qu'on se dirige vers l'austérité si jamais
on n'arrive pas à s'entendre?
M. Tanguay : Écoutez, ce sera
au gouvernement de prendre ses responsabilités. Encore une fois, vous nous
demandez aujourd'hui : vous le prendriez où, l'argent? On est dans la
sixième année caquiste, c'est eux autres qui ont dépensé de façon irrationnelle
le 7 milliards qu'on leur avait laissé. Alors aujourd'hui, c'est eux qui
gouvernent, c'est à eux à nous arriver avec les solutions. Mais chose certaine,
de la marge de manœuvre, il n'y en a plus. Puis même le ministre l'a dit :
Tout ce que je dois ajouter de plus, il faut que je l'emprunte. Et en plus, il
met ses lunettes roses.
S'il était, s'ils étaient clairs aujourd'hui
avec les Québécoises et Québécois, ils ne nous parleraient plus de retour à
l'équilibre budgétaire en 2027-2028 à la lumière des données que l'on a
aujourd'hui, du fait qu'ils n'ont pas réglé les ententes syndicales aussi.
Alors, c'est un gouvernement qui a tout dépensé, un gouvernement qui a encore
des lunettes roses puis un gouvernement qui n'est pas bon.
Journaliste : ...de
l'austérité qui s'en vient?
M. Tanguay : Bien, moi,
écoutez, la façon dont il l'a dit à la page F11, «une limitation de la
croissance des dépenses permettrait de limiter la hausse des déficits prévue»,
ça, c'est dans un cas où un scénario où il devrait serrer la ceinture. C'est
leur définition à eux de ce qu'ils nous prédisent dans les cas où un retour à
l'équilibre budgétaire serait impossible. Mais pour nous, on voit l'exercice
comme étant très, très difficile.
Journaliste : Par rapport à
l'équilibre budgétaire, ce que vous avez dit, là, vous, vous ne pensez pas que
c'est possible, le retour à l'équilibre budgétaire à l'horizon qui est prévu
par le gouvernement?
M. Tanguay : Mon point est le
suivant. Le gouvernement, dans son budget de mars dernier, avait prévu un
retour à l'équilibre budgétaire en 2027-2028. Là, il dit : Bon, là on est
face à deux scénarios possibles, deux scénarios extrêmes, soit une récession ou
une croissance forte, c'est réellement les deux extrêmes. Bien, il dit qu'à
terme, en 2027-2028, ça va juste influencer de 100 millions de
dollars. Ça ne tient pas la route. Ça ne tient pas la route qu'un scénario
extrême où l'autre n'ait, après quatre années, qu'un impact de 100
millions de dollars. Alors, encore une fois, c'est un ministre qui a ses
lunettes roses.
Et ajoutez à cela une correction qu'ils
ont apportée dans la mise à jour économique quant à la croissance prévue pour
l'an prochain. Ce n'est plus 1,4, c'est 0,7. Mais ça ne change rien, à terme,
là, l'avion va atterrir sur la piste d'atterrissage. C'est avoir pas mal des
lunettes roses.
Journaliste : ...chercher
dans les provisions, là, qu'il avait mis de côté. Est-ce que ce n'était pas une
bonne chose, justement, de faire ça dans le budget...
M. Tanguay : Bien, il avait
mis 1,5 milliard de provisions, et il est allé déjà en piger
1 milliard. Et il reste encore, quoi, deux, trois trimestres à couvrir.
Alors, je veux dire, il n'y en a plus, de marge de manœuvre. Ajoutez à cela que
les revenus autonomes des sociétés d'État, Loto-Québec, Hydro-Québec, ont été
réduits, j'y vais de mémoire, de 831 milliards dans la mise à jour...
millions, pardon, 831 millions dans la mise à jour économique. Alors, vous
voyez que ça ne balance pas.
Journaliste : Mais, sur les
négociations du secteur public, si je comprends que ce que vous dites,
c'est : vous êtes d'accord qu'il n'y a plus de marge de manœuvre, là, au
regard des chiffres, là, qu'il y a dans la mise à jour...
M. Tanguay : Bien, le
gouvernement, ça fait un an qu'il a commencé à discuter. À ce même moment là,
il y a un an, il promettait encore des chèques à tout un chacun de 400 $ à
600 $. Et ça, ça lui a coûté plus de 3 milliards de dollars. Je
parle du deuxième chèque. Premier chèque, il savait que les professionnels de
l'État, le front commun allaient négocier. Il a décidé de prendre 6,7 milliards,
cette année-là, en 2022, pour envoyer des chèques. Il aurait été bien avisé.
Alors, aujourd'hui, on nous demande, l'opposition officielle : vous feriez
quoi, vous? Bien, mettez-nous au pouvoir les cinq dernières années, puis ça
aurait balancé. Mais, avec François Legault, c'est une gestion péquiste, ça ne
balance pas.
Journaliste : ...mieux
investi...
M. Tanguay : Aurait été mieux
investi de dire : Parfait, on aurait, à ce moment-là, pu soutenir, avec
des mesures ciblées, les plus vulnérables. On en avait proposé, des
propositions, puis je peux vous en faire la liste si vous voulez. Et également,
donc, ça aurait occulté une certaine partie du montant, mais, le reste, vous
devez prévoir. Gouverner, c'est prévoir puis faire des choix, mais de façon
électoraliste il a signé des chèques pour 6,7 milliards.
Journaliste : Il n'y aurait
pas eu de baisse d'impôt avec les libéraux.
M. Tanguay
: Bien,
écoutez, la baisse d'impôt, nous, on en avait parlé durant la campagne
électorale, il l'a fait. Mais là je suis au-delà de la baisse d'impôt. La
baisse d'impôt n'explique pas tout, là, la baisse d'impôt n'explique pas tout.
Journaliste : Est-ce que les
chèques vont expliquer en partie l'austérité dans laquelle le Québec va être
plongé?
M. Tanguay : La façon du
gouvernement...
Journaliste : ...ça va être
la faute des chèques?
M. Tanguay : Ce sera, je
pense, le gouvernement et sa gestion. Puis je vais laisser mon collègue, qui
était à la mise à jour économique, porte-parole en matière de finances. Il est
clair que ça, ça a un impact de 6,7 milliards. C'est quelque chose qui,
dans le budget, pour un équilibre budgétaire, a un impact majeur. Je ne sais
pas si tu voulais ajouter d'autres choses.
M. Derraji : Bien, au fait,
la question est extrêmement importante, mais il ne faut pas regarder juste la
case des dépenses. C'est la case des revenus qui nous inquiète. La case des
revenus, pour une saine gestion des finances publiques, oui, on regarde les
dépenses, mais on doit regarder les revenus. Regardez, aujourd'hui, les
revenus, les sociétés d'État, les revenus autonomes : moins
830 millions de dollars. Quand je vois la productivité... Là, on s'en va
maintenant dans le secteur privé. Quand je vois la baisse des exportations,
c'est des revenus en moins pour l'État québécois. Donc, les scénarios
jovialistes du ministre de l'Économie doivent prendre en considération que,
malgré que le superministre de l'Économie a la mainmise sur Investissement
Québec, et d'ailleurs c'est négatif, je vous invite à aller voir le résultat
d'Investissement Québec, c'est qu'on s'inquiète, au Parti libéral, des revenus
de l'État, pas uniquement autonomes de l'État mais aussi les revenus liés à
l'exportation. Il y a l'augmentation de la productivité. On est au négatif au
niveau de la productivité, et ça, ça nous inquiète.
Journaliste : Dans ce
contexte-là, est-ce que c'est, quoi, irresponsable de la part de M. Legault de
promettre de geler à 3 % les tarifs résidentiels pour Hydro-Québec de
façon éternelle?
M. Derraji : Erreur
historique, et c'est pour cela qu'on veut obliger M. le ministre des Finances à
venir et ne pas fuir le débat. Ce n'est pas un mandat d'initiative que nous
avons déposé, mandat réglementaire. Il doit venir nous expliquer sa façon de
gérer les finances publiques, comment il voit les revenus de l'État versus les
dépenses. On s'en va vers un plan d'investissement d'Hydro-Québec extrêmement
important. On n'a aucune idée de prévisibilité si les revenus autonomes
d'Hydro-Québec seront là, au rendez-vous. Si ma case de revenu baisse, ou j'ai
zéro, ou un rendement négatif, c'est sûr qu'il y aura un impact sur les
services publics. D'ailleurs, le chef vient de le dire, F11, il avoue lui-même
que, si les revenus ne sont pas là, il y a des choix. Mais nous, ce qu'on
questionne aujourd'hui, en tant que Parti libéral, rigueur budgétaire, gestion
responsable des finances publiques, on s'inquiète des revenus de l'État à la
fois autonomes, mais aussi du secteur privé.
Journaliste : Avez-vous
calculé, pour Hydro, ça pourrait être un manque à gagner de combien? Je sais
que c'est 13 %, mais...
M. Derraji : Bien, c'est pour
cela qu'on reformule la demande pour le voir. Mais, je vais vous référer à la
page D.16, en date d'aujourd'hui, mars 2023, perte de
850 millions de dollars. Et là on annonce un plan d'investissement en
infrastructures pour Hydro-Québec en milliards de dollars, mais qu'on nous dit
qu'il n'y aura pas d'impact. Si on sait que, dorénavant, pour les prochaines
années, les revenus, les dividendes d'Hydro-Québec vont baisser, clairement,
on...
M. Tanguay : Qu'ils le
disent.
M. Derraji : ...bien, qu'ils
le disent, ils doivent être francs avec les Québécois, qu'on a des pertes de
revenus autonomes. Mais, je vous le dis aujourd'hui, la sonnette d'alarme, ce
n'est pas uniquement les revenus autonomes de l'État, on s'inquiète de la façon
avec laquelle ce gouvernement gère l'économie. On le voit clairement, après
cinq ans, après que M. Fitzgibbon a nommé son chum à la tête d'Investissement
Québec, les revenus ne sont pas là. Quand on investit en économie, ça doit
revenir en cash aux Québécois. On prend l'argent des Québécois en subventions
pour le donner aux entreprises. La productivité ne suit pas là. Et, un autre
absent, on voit ce qui se passe avec les salles des nouvelles. Pourquoi le
gouvernement a fait abstraction qu'il y a un problème dans les salles de
nouvelles?
Journaliste : Qu'est-ce qu'il
aurait dû avoir? Des mesures immédiates? Juste avant vous, le PQ a parlé d'un
fonds des médias.
M. Tanguay : Isabelle
Melançon l'a dit depuis... l'a dit il y a quelques années, là, plusieurs
années. Nous, ce qu'on proposait, c'est une taxe sur les GAFAM de 3 % pour
un fonds média et un fonds... notamment, un fonds média, alors... et culture,
médias et culture. Alors, ça aurait été une mesure qui aurait pu être mise en
place il y a plusieurs années. C'était une proposition libérale.
Journaliste : Ils ne paient
pas.
M. Tanguay : Bien, je pense
qu'à un moment donné il va falloir trouver comment, effectivement, on peut
aller chercher cet argent-là. Alors...
Journaliste : Le fédéral, ils
ont adopté une loi. Ils ne paient pas.
M. Tanguay : Il faut. Mais
j'entends qu'il y a des discussions. Mais c'est là, c'est de là que vient la
fuite des capitaux, bien, c'est là où il faut regarder ce qui peut être fait
là-dessus.
Des voix : ...
Journaliste : Puisque vous
avez parlé d'Investissement Québec, si je peux me permettre, BASF, est-ce que
le ministre Fitzgibbon s'est emballé trop vite?
M. Derraji : Ah! bien,
écoutez, nous, au Parti libéral, on le dit depuis le début, les
investissements, les choix stratégiques de M. Fitzgibbon ne se reposent sur
aucune logique. La preuve, après cinq ans, on le voit maintenant. Vous savez,
quand un gouvernement prend la décision de prendre l'argent des contribuables
et donner des subventions, ça veut dire que, dans son calcul, on va avoir au
moins pour notre dollar. Les Québécois, aujourd'hui, n'ont pas pour leurs
dollars. On le voit. L'entreprise privée, c'est moins 6 %. Investissements
en machinerie, ça veut dire quoi? Robotisation, automatisation. Baisse de
productivité. Je n'ai même pas parlé de vieillissement démographique, c'est
dans le document, on le mentionne. Donc, quand on voit tout cela, avec le
pouvoir que le superministre a, il n'est plus juste ministre de l'Économie, on
lui a rajouté l'Énergie... en fait, c'est les deux éléments clés qu'on peut
avoir pour avoir des retombées économiques. Les retombées économiques ne sont
pas là.
Journaliste : Puis, à propos
de BASF, est-ce qu'on devrait avoir une information claire, pour que le terrain
puisse être utilisé par une autre entreprise peut-être?
M. Tanguay : Bien oui. Moi,
je lisais un article ce matin, puis c'était le député qui parlait, ce n'était
pas le ministre. Alors, j'ai hâte d'entendre le ministre là-dessus, là. On nous
dit qu'il n'y a eu aucun dollar de l'argent public qui a été investi jusqu'à
maintenant parce que BASF regarde ailleurs. Alors, c'est l'obsession des gros
deals. Pendant ce temps-là, il y a 61 % des faillites, au Canada, qui sont
pour le Québec. Alors, l'obsession des gros deals, s'ils mettaient aussi de
l'énergie ou autant d'énergie sur nos PME, je pense que ça serait plus rentable
pour tout le monde, entre autres nos entrepreneurs.
Journaliste : Charkaoui, vous
en pensez quoi? ...
M. Tanguay : Ah! bien,
écoutez, je ne sais pas si... Écoutez, c'est tout à fait inacceptable.
Journaliste : M. Tanguay, je
vous sors de l'argent pour parler d'argent. Le tramway de Québec, il y a un
sondage ce matin, là, qui dit que 60 % des gens de la région de Québec
voudraient avoir un référendum. Maintenant que la ville a déposé un plan plutôt
clair avec un montant final, sa façon de faire, est-ce que vous pensez qu'il
devrait y avoir un référendum sur le tramway?
M. Tanguay : Écoutez, je
pense que l'analyse doit se poursuivre. Il y a une nouvelle réalité annoncée
par le maire la semaine passée. Nous, évidemment, on y croit toujours, au
tramway, mais, évidemment, ça ne peut pas être indépendamment du prix.
8,4 milliards, c'est beaucoup d'argent. Nous, on souhaite et on s'attend à
ce qu'il y ait une rencontre rapidement. Ça fait une semaine, là, puis le
gouvernement ne s'est pas encore assis.
Journaliste : ...du
référendum, là, est-ce que les gens de Québec devraient être appelés à voter
pour ou contre le tramway?
M. Tanguay : Je pense que là
n'est pas la solution, je pense que la solution est transparence, répondre à
toutes les questions, avoir un budget qui puisse être fiable également. Et, en
ce sens-là, le gouvernement a un rôle à jouer de leader, et je constate qu'il
n'a toujours pas eu de rencontre avec le maire. Il est temps qu'il s'assoie.
Journaliste : ...Québec, la
marge de manœuvre pour donner plus d'argent aux villes pour l'adaptation aux
changements climatiques?
M. Tanguay : Bien, je pense
que c'est une demande, de toute façon, qui va revenir nous hanter si le
gouvernement du Québec ne fait pas suite aux demandes des villes quant à
l'adaptation aux changements climatiques. On voit que, dans la vie de M. et Mme
Tout-le-monde, ça a des impacts bien tangibles, là, quand on parle des
inondations, quand on parle des feux de forêt, quand on parle
d'hydroélectricité, donc, manque d'électricité, verglas. Je pense qu'il est
bien avisé pour le gouvernement de s'asseoir avec les villes puis dire :
Qu'est-ce qu'on peut faire à titre préventif?
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur la sortie de M. St-Pierre Plamondon, qu'il a faite en fin de
semaine, sur l'immigration. J'aimerais entendre votre réaction.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
je pense qu'il faut faire attention. Je pense que c'est un sujet, évidemment,
qui est important, mais il faut faire attention aux expressions que l'on
utilise, là. Je pense qu'il faut garder un débat serein, qui est important,
mais un débat serein.
Journaliste : Vous êtes plus
loquace sur M. Plamondon que sur Adil Charkaoui?
M. Tanguay : Pardon? Excusez-moi?
Journaliste : Vous êtes plus
loquace sur M. Plamondon que sur Adil Charkaoui.
M. Tanguay : Ah bien, je
pense que la position est claire. C'est inacceptable, pour ce qui est de M.
Charkaoui, inacceptable. Totalement inacceptable.
Journaliste : On fait quoi
avec lui?
M. Tanguay : Ah bien,
écoutez, je vais laisser les autorités voir s'il y a matière à donner des
suites judiciaires à ça, mais, pour l'instant, c'est inacceptable, très
clairement, là.
Journaliste
: In
French, you said that Mr. Legault is losing
control.
M. Tanguay
: Absolutely.
Journaliste
: Like, you
went far in saying this. How come your statement is so strong today?
M. Tanguay
: He is
losing control because he doesn't have the revenues to face Québec's
challenges, and still, today, at the beginning of a sixth year, he's still
saying that everything will be fine, even if it's a recession or even if it's
the other scenario, where there's a huge increase of the process, four years
from now, we'll have a balanced budget. It could not happen. For instance,
another example, when the minister of Finance said that : Every dollar
that I have to add in the offer to the public services, I need to borrow that
money, but don't be surprised, it will have an impact on the public finances.
It's just irrealistic, and I think that it's still a Government who doesn't
take the full measure of his past decisions, the fact that he nos longer has
the means to face these challenges. And I think that he has to be transparent,
with respect to what will be the impacts of his bad decisions on the public
finances.
Journaliste
: OK, but
just... let's look at the public sector's negociation. M. Girard just said that
anymore expenses, like big amounts... the offer is on the table, like, if
they're... he'll need to borrow money to answer the needs of public sector
employees. How come? Like, what does that tell you?
M. Tanguay
: He had
that... he had that kind of money. For instance, in 2022, he decided to invest $6.7
billion sending checks to all Quebeckers up to $100 000 of salary, annual
salary. So, I think...
Journaliste
: That was
a mistake, for you?
M. Tanguay
: That was a
big, a huge mistake, and we denounced it at the time. It's not by sending checks
to everyone that you will help those who are more vulnerable, and that was the
targetted measure that we were looking forward. So, today, he's saying
that : I don't have anymore money for the negociation, and when you see,
in the past, his decision, he created that incapacity for him to say other
things than : I should borrow money, now, to face our obligations.
Journaliste
:
...indexation, like, this is what he's promoting today, indexation.
M. Tanguay
: But again,
there's a debate with the workers' reprensatives. It's not yet the indexation,
it's not even yet the indexation, based on what we heard from the unions.
Journaliste
: But, I
mean... no, no, I'm talking about the indexation, the main measure that Mr.
Girard is announcing today.
M. Tanguay
: But today,
this is nothing new under the sun. It's based on a policy, if it's not a law,
adopted many, many, many years ago, prior to him being Minister of Finance, and
it's statutory, it's automatic. So, there's no new money today, with respect to
indexation of all these programs.
Journaliste
: So, how
come Mr. Girard is putting it upfront like this?
M. Tanguay
: Because he
has nothing to offer more, he has nothing new under the sun to
announce today. So, even the numbers force him normally to say : OK, it's not
going good, the public finance. But still, he's keeping his «lunettes roses».
Thank you.
M. Derraji : Merci.
(Fin à 11 h 49)