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Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, November 1, 2023, 12 h 40

Salle de l'Assemblée nationale (1.172), hôtel du Parlement

(Douze heures quarante six minutes)

M. Cliche-Rivard : Alors, je n'ai pas assisté au point de presse, mais j'ai quand même lu en détail le plan qui a été déposé ce matin. Ce qu'on réalise, finalement, puis c'est ce qu'il faut qu'on arrête de dire, là, il faut qu'on arrête de faire des sous-catégories dans la planification puis qu'on parle des vrais chiffres. Là, la ministre est en train de nous dire que c'est 51 000 à la base, auquel on ajoute le PEQ hors quota, puis auquel on ajoute les arriérés des gens d'affaires.

Donc, on va juste dire les vraies affaires comme on les a toujours dites, là : Le chiffre, finalement, de la planification, c'est 64 600 dans sa... dans son extension maximale. Ça fait que, quand on dit, là, que la QAC finalement a choisi 50 000 ou 51 000, ce n'est pas vrai. Il y a une planification, et c'est 64 600 à son maximum. Je voudrais juste qu'on garde le focus là-dessus. Évidemment, c'est à l'intérieur de ma fourchette 60 000-80 000 que j'ai toujours mis de l'avant. Alors, bien sûr que c'est dans le bas de ma fourchette, mais c'est dans les chiffres qu'on met de l'avant de toute façon.

Maintenant, la CAQ, je vois qu'elle décide de s'attaquer aux arriérés, mais seulement dans une catégorie. Il y a une seule exception de rattrapage d'arriérés qui est faite, c'est pour les gens d'affaires, ça, c'est les investisseurs, travailleurs autonomes, repreneuriat, etc. Mais il n'y a aucun rattrapage qui est fait sur les arriérés puis le «backlog» en matière de réunification familiale, en matière de refuge puis en matière humanitaire. Et ça, dans les dernières semaines, dans les derniers mois, on a vu des gens qui nous ont témoigné que seulement au Québec, on allait attendre trois ans pour réunir nos familles, nos enfants, nos conjoints, alors que ça, ça n'avait pas lieu à l'extérieur du Québec. On a vu Le Devoir nous rapporter des chiffres qu'avec les quotas tel que présenté on va avoir 10 000... pardon, 10 ans de délais de traitement dans la catégorie du refuge, 25 ans de délais de traitement dans la catégorie humanitaire. Mais la seule place où la ministre accepte de bouger sur les arriérés puis sur les délais, c'est dans les gens d'affaires.

Alors, la question est malheureuse, mais elle se pose. Bref, ce qu'on apprend aujourd'hui, c'est qu'il faut être millionnaire, finalement, pour avoir droit à des délais de traitement qui sont raccourcis par la CAQ. Mais quand vous êtes un citoyen, quand vous êtes une famille, quand vous attendez votre enfant, là il n'y a pas de passe-droit, vous, vous allez attendre trois ans et plus. C'est malheureux. C'est décevant. C'est déplorable. La ministre a été avertie que son plan allait séparer des familles, allait créer du désarroi, de la détresse. Elle n'a pas agi et elle sera responsable. Et elle est responsable de ça parce qu'on sera les seuls au pays à séparer les familles jusqu'à trois ans. Je trouve ça déplorable. Puis on a donc assumé on MIFI qu'on aurait des programmes d'immigration de 25 ans. C'est une décision délibérée d'un ministère de créer et d'avoir des programmes qui durent des décennies de délais de traitement. Je vois mal comment on peut être crédible.

Et, en terminant, il y a une erreur claire d'analyse dans ce que la ministre nous dit. Elle prévoit que le programme de l'expérience québécoise diplômé hors quota aura seulement environ 6 000, 6 500 demandes annuellement. Tous les experts s'entendent pour dire qu'on va être dans le double de ça. Alors, même dans ce qu'elle prévoit, le fameux 64 600, là, on pourrait être beaucoup plus proche de 70 000, 72 000. Il faut dire les vraies choses. Il faut dire les vrais chiffres. Et tout le monde s'entend que c'est une sous-évaluation marquée. Juste avant la réforme du PEQ, on avait au moins 8 000 admissions dans ce programme-là annuellement, alors je vois extrêmement mal comment on peut budgéter ou prévoir que c'est seulement 6 500 personnes qui vont se qualifiés dans ce programme hors seuil. Donc, moi, ce que je dis, c'est que : Arrêtons de faire des sous-catégories, là, disons les vrais chiffres et estimons correctement. Et, soudainement, on va être pas loin de 70 000. C'est ça qu'il faut dire à la population, puis il faut être honnête, il faut que le message soit réel. C'est ce que je demande. Questions?

Journaliste : J'en ai juste une. Dire qu'on le fait pour la protection du français, est-ce que c'est une bonne raison?

M. Cliche-Rivard : Qu'est ce qu'on fait pour la protection du français? C'est dans quelle perspective, votre question? C'est sur les temporaires ou sur les permanents? Tout?

Journaliste : ...

M. Cliche-Rivard : Bien, c'est parce que, ce matin, il y a eu des annonces sur le fait que le renouvellement du permis de travail PTET...

Journaliste : ...un droit de protéger la nation, le droit de protéger le français, est-ce que ça, ça protège la nation puis ça protège le français?

M. Cliche-Rivard : Mais ça, là, vous me parlez du plan d'immigration ou vous me parlez des mesures de ce matin au PTET? Lequel des deux? C'est ça que je veux juste savoir.

Journaliste : Bien, c'est tout. C'est ce qu'il a dit. Ça inclut les deux.

M. Cliche-Rivard : Tout. Ah! bon. Bien, ce n'était pas clair. Donc, c'est important, la protection de Français, et c'était dans notre plan et ma position que n'importe quelle personne qui est sur le territoire du Québec devrait entamer sa francisation au moment d'arriver. Donc, moi, je pense qu'on doit mettre les mesures en place et on doit s'assurer que ça fonctionne et on doit s'assurer, là, que tous les résidents temporaires du Québec, là, qui sont au Québec se francisent. C'est vers là où on doit s'en aller. C'est prioritaire et c'est un enjeu essentiel pour moi.

Journaliste : Mais...

M. Cliche-Rivard : Mais quoi?

Journaliste : Mais vous accusez le gouvernement de faire traîner du monde pendant 25 ans.

M. Cliche-Rivard : Mais ces gens-là sont francophones. Les gens qui sont ici, là, qualifiés, comme réfugiés, qui attendent leur résidence permanente, ça fait au minimum quatre ou cinq ans qu'ils sont déjà ici en emploi. Les gens de la catégorie humanitaire, ça fait probablement cinq, six, sept, huit ans qu'ils sont au Québec, des fois 20 ans qu'ils sont au Québec. C'est les gens les plus vulnérables des vulnérables. Les familles qu'on réunifie, vous vous en venez rejoindre votre époux ou votre enfant va vous rejoindre, la pérennité du français, là, elle va être assurée par ce que vous allez faire à la maison, l'intégration du ménage puis la vie avec un Québécois puis une Québécoise. Il n'y a aucun enjeu et il n'y a aucun lien entre protéger le français puis faire poireauter pendant 25 ans des gens. Ça n'a pas de lien, là. Merci.

Journaliste : Can I ask you a few questions in English?

M. Cliche-Rivard : Of course.

Journaliste : Just, first of all, on the new requirements for temporary workers, in terms of the French test, what do you make of this measure? Do you think it goes far enough?

M. Cliche-Rivard : It was very clear for us that every single individual that comes to Québec as a foreign worker, as a student should start and should be introduced to the French language as soon as possible. This is the ideal where we should be going and moving forward. Now, I get that this can be made step by step, this is possible. This is a good step forward, but I think the aim should always be that if you intend to reside in Québec for two, three, four, five years or more, you should be introduced and you should be learning towards being able to communicate in French at all times in your social life and the public life. And this can only be done with important measures and access to those measures for those people by Francisation Québec. And there's no way that we can only put the burden on those people without providing the means and the ways to make sure that they will be capable of succeeding those objectives. So, I'm saying yes, but let's make sure that all the reasonable resources are available for them to succeed those goals.

Journaliste : And in terms of... as well, you mentioned several times the delays in treating the paperwork, but we heard from Minister Fréchette earlier and she says that's because of the Federal Government. In fact, she's asking them to go through that paperwork faster to grab those permits quicker. So, what are you asking exactly of the Minister? How much of this falls on her?

M. Cliche-Rivard : So, towards permanent residency and the categories, this is 100% on Québec's fault. Regards to foreign workers, students, work permits, everything's that's temporary, that's a different question. What I'm addressing with the delays is the threshold or the quotas that Minister Fréchette is putting forward versus how many files we have in the backlog. This is creating directly, by her fault, extreme delays that go up to 25 years in some categories.

Journaliste : Can you explain how, though, exactly?

M. Cliche-Rivard : Absolutely. It's very simple. If there's... Let's give an example. If there's 10 000 cases pending in one category, let's say, per example, in the family category, OK? Then, there is 10 000 cases in the backlog, but the quota or the maximum is only 1 000 per year. This makes... It's going to take 10 years for us to go towards or through that backlog. So, she's there for creating an artificial 10 years process of... treatment process for this category. It's very simple. So, if there is 50 000 people in that same backlog and you only take 5 000 per year, there will be 10 years, they'll be waiting 10 years before they get permanent residency. It's very simple.

And this is made through by the immigration plan, Québec immigration plan deciding: This is my maximum per category, I am not taking more than 1 000 in this, 10 000 in this, 5 000 in this, while the backlog is much greater, and she avoids that, and she is creating artificial backlogs that goes up to decades in some categories.

La Modératrice : ...Cathy avait des questions en anglais, donc on retourne en français.

Journaliste : It's just because, if we take the PTET...

M. Cliche-Rivard : Oui.

Journaliste : ...Mr. Cliche-Rivard, and if we subtract the workers working in agriculture, and then, you have, like, maybe 30 000 people, some of them are... a lot of them are coming from Guatemala and they are going back home. So, what's the impact of this measure if it was the most important measure that was announced today, and they are convinced that they are going to make a difference with the protection of French?

M. Cliche-Rivard : We should always be aiming that all temporary workers and all temporary residents of Québec can be able to access French classes and should aim to be in touch or start their... access to French language as soon as they come in Québec. They should be available, that the resources should be available. They should have access.

Now, this is our final aim, that every student, every worker, everyone coming into Québec for a long period, two, three, four, five years, should have access to those resources and should start right away their «francisation», starting learning French...

Journaliste : Learning French.

M. Cliche-Rivard : Learning French. This is the aim. Now, there is a step-by-step process, this is one step. We should be going further, but we need to make sure that the resources are there for them to be able to access those French classes. Now, what we will face as a problem is, if we force the success of level 4 in French language, but that we do not provide the resources for them to be able to get those classes, we will have a problem. So, that's what l'm asking.

Journaliste : And, a professional point of view, for you, as a former immigration lawyer... I guess, you're still a lawyer with...

M. Cliche-Rivard : I am.

Journaliste : So, your clients or the ones that you were defending or you were supporting in your day-to-day job, did they have those resources to learn French?

M. Cliche-Rivard : They did not. So, Francisation Québec is one step forward, but we did all read, last summer and this September, that it was not fully effective and that it's a majority... for September, it's a majority of the people who applied for a class that didn't get through. And this is going to be... If this continue to be a problem and that we are asking for people to qualify level 4, but we can't provide the resources in the classes, we are going to have an issue.

So, what I am saying is that we cannot only push forward the burden on those people without offering the services, and, being able to provide classes within... or courses, within the businesses and the workplace, I think it's one positive solution which we put forward. Workers should be paid and should be freed from their regular work burden to attend those French classes. Because to wish and to think that simply… after all the job that they've been doing, after doing de laundry and everything they need to do at home, with sometimes two jobs, that they will start getting level 4 by the weekend, that's just unrealistic and impossible.

So, let's put measures to protect French, but let's get them the measures and the resources to achieve those goals.

La Modératrice : En français.

Journaliste : M. Cliche-Rivard, moi, j'aimerais comprendre si l'exigence de Français, pour renouveler un permis de travail, pour les travailleurs étrangers temporaires, exclut les travailleurs agricoles. On tombe à, grosso modo, 35 000 personnes. De ce nombre-là, on ne sait pas quel pourcentage renouvelle un permis ou cherche à... en tout cas, la ministre ne le savait pas tantôt. On vise qui avec ça? Puis est-ce qu'on vise dans le mille?

M. Cliche-Rivard : Dans mon orientation puis dans mes planifications, moi, j'ai la prétention puis la volonté que toute personne, tout résident temporaire au Québec, étudiants étrangers, l'ensemble de la panoplie, à terme, là, soit capable de se franciser à l'arrivée tout de suite, et qu'on n'ait plus des gens qui passent deux, trois, quatre, cinq, six ans sans se franciser au Québec. Maintenant, ça, c'est impossible si on ne donne pas accès aux cours de francisation puis c'est impossible si on ne met pas des mesures incitatives dans les universités, dans les cégeps, dans les collèges, dans les lieux de travail pour que ça se passe.

Là, on va ouvrir ou on va exiger une catégorie d'une trentaine de mille probablement, tant mieux! Mais moi, je pense que ça, c'est une étape, une première étape vers là où on doit s'en aller et on doit s'assurer qu'il n'y ait personne qui, à la fin de son parcours, là, de ses études ou à la fin de son permis de travail ou de ses deux ou trois ans, ne soit pas capable de communiquer dans la sphère publique en français. Ça, ça ne doit plus exister. Et tant mieux si on met de l'avant des mesures aujourd'hui, des premières mesures aujourd'hui, mais il va falloir aller plus loin. Il va falloir développer Francisation Québec parce que si vraiment on veut faire de la sauvegarde du français une priorité, il va falloir qu'on donne les moyens pour y arriver, puis arrêter de pelleter la responsabilité totale et unique sur la personne, sur le travailleur puis l'étudiant, puis d'être capable d'avoir des mesures incitatives, d'être libéré au travail pour étudier certaines heures par semaine, d'être payé pour le faire, que ça fasse partie du cursus régulier d'une personne. Tu viens au Québec, tu étudies au Québec, tu travailles au Québec, voici tes cours de francisation qui vont se faire tout au long de son cheminement pour qu'en quittant, tout le monde soit francophone.

Journaliste : J'ai quand même une question sur le fait que les gens qui vont renouveler un permis de travail, bon, des fois, c'est parce qu'ils veulent faire deux ans de plus ou un trois ans de plus avant de rentrer chez eux. Mais il y en a qui vont renouveler dans l'optique de faire une demande de résidence permanente et donc de devenir un résident permanent et, de toute façon, ils vont devoir démontrer une connaissance du français. Donc, je comprends la volonté que ça commence tôt. Mais là, est-ce qu'on ne fait pas juste soit demander à des gens qui, de toute façon, vont retourner chez eux de connaître le français ou soit à des gens qui, de toute façon, auraient dû démontrer une connaissance de français, de juste le faire plus tôt?

M. Cliche-Rivard : Je pense qu'on est rendu, puis vous le savez, puis vous le rapportez souvent, on est rendu à autour de 500 000 résidents temporaires. Donc, c'est un point important que vous dites que, vers l'accession à la résidence permanente, ils vont devoir apprendre le français. Par contre dans nos catégories économiques, c'est à peu près 35 000 places seulement par année du 50 000, 55 000, là, si on efface le refuge humanitaire, le familial, il reste seulement une trentaine de mille, 35 000 places pour 500 000 permanents. Donc, je ne pense pas qu'on est...

Journaliste : ...

M. Cliche-Rivard : Bien, temporaire, tout à fait. Je ne pense pas qu'on est en train de passer à côté du problème. Au contraire, on l'adresse puis on commence à l'adresser parce qu'il y a à peu près 400 000, 420 000, 430 autres mille qui eux, ne se qualifieront pas à la résidence permanente économique parce qu'il n'y a pas de place dans ce seuil-là. Donc, au contraire, je pense que c'est important.

Journaliste : On ne semble pas avoir été très clair aujourd'hui, là, sur la capacité d'accueil, là. Tu sais, il y a du travail qui a été fait là-dessus. On a entendu beaucoup de groupes en consultation. Mais c'est encore flou, là, lorsqu'on demande à la ministre comment on définit et est-ce qu'on a une réelle idée de la capacité d'accueil au Québec. M. Cliche-Rivard, vous en parlez souvent, là.

M. Cliche-Rivard : J'en parle souvent.

Journaliste : Bon. Selon vous, es- ce qu'on aurait dû arriver, aujourd'hui, avec une meilleure idée de la capacité d'accueil réelle du Québec?

M. Cliche-Rivard : Aujourd'hui, on est arrivé avec un plan sur l'immigration permanente. Des chiffres qui tournent, disons-le, entre 50 000 et 65 000, puis des gens qui sont... bien, pas tous, mais beaucoup de gens qui sont ici là-dedans. Donc effectivement, il faut qu'on parle de capacité d'accueil dans notre immigration permanente. Mais le vrai... la vraie discussion puis le vrai débat, c'est sur l'immigration temporaire. Donc, aujourd'hui, on dépose un plan sur l'immigration permanente qui d'ailleurs elle devait déposer aujourd'hui de par la loi. Là, de toute façon, donc on n'aurait pas pu arriver à d'autres choses qu'aujourd'hui. Mais cette capacité d'accueil là, il faut qu'on la définisse, puis je pense qu'elle va surtout toucher le temporaire parce que là, on est dans des chiffres depuis plusieurs centaines de milliers, là, alors qu'un débat entre faire 50 000, 55 000, 60 000, 65 000, ce n'est pas là où notre capacité d'accueil... si elle est dépassée, ce n'est pas là qu'elle est dépassée.

Journaliste : Merci.

Journaliste : Questions en français, ça va? Oui. Merci, bonne fin de journée.

M. Cliche-Rivard :  Merci, bonne journée.

(Fin à 13 h 04)

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