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(Douze heures vingt-trois minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Vous me permettrez de réagir au nom du Parti québécois quant au plan d'immigration
du Québec 2024 du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
Ainsi, le gouvernement de la CAQ a tranché, et il m'importe de faire un rappel.
Lors de l'élection de 2018, la CAQ
promettait un seuil de 40 000. Qui s'en souvient? Nous et plusieurs
électeurs qui avaient pris note de cet engagement. Ensuite, c'est devenu 50 000.
50 000, ça, c'est le chiffre où le premier ministre disait : Si on
atteint ça, c'est la louisianisation du Québec ou c'est suicidaire. Mais ça a
été 50 000 pour une bonne partie du mandat. Et là, aujourd'hui, le
gouvernement nous annonce que ça va être 56 500, mais, selon nos calculs,
ce ne sera pas... ça va être plutôt 62 500, lorsqu'on inclut les gens d'affaires.
Donc, un nouveau record historique, parce que, lorsqu'on entend le premier
ministre, tout est historique, il s'autoproclame historique à chaque fois.
Bien, ce qui est historique, c'est qu'on passe de 60 000 à 62 500 et
qu'on oublie qu'il y a près de 500 000 temporaires. On oublie les
temporaires. On fait comme s'il n'existait pas, on fait un peu comme la Chambre
de commerce de Montréal métropolitain demande de faire : Faites entrer des
gens, ne posez pas trop de questions. Est-ce qu'on a parlé du français? Est-ce
qu'on a parlé de la main-d'oeuvre et des services disponibles, du logement?
Non. Le gouvernement répond à une commande, la commande vient du patronat. Ce n'est
pas un gouvernement nationaliste, c'est un gouvernement affairiste.
La CAQ, en matière de français, en matière
d'immigration, en matière de plusieurs enjeux, n'a pas remplacé le Parti
québécois. Elle a remplacé le Parti libéral du Québec. Il n'y a pas de
consensus sur les seuils au Québec contrairement à ce qu'on dit. Il y a un
consensus entre la CAQ, le Parti libéral et Québec solidaire.
Seul le Parti québécois propose moins
d'immigration. Il dit la vérité. Pourquoi? Notre capacité d'accueil, bien
accueillir les gens, un toit sur la tête, des services pour les enfants, des
écoles, un emploi convenable, bien vivre l'aventure québécoise. Dire la vérité,
c'est de parler des ressources qu'on a, de notre capacité d'accueil réelle, pas
de faire une surenchère sur notre ouverture. La longue histoire du Parti
québécois a démontré de tout temps qu'en matière d'immigration, lorsque ça
comptait, on était là. Des «boat people» de la fin des années 70 jusqu'à
aujourd'hui, on a toujours dit les choses telles qu'elles étaient. Pour réussir
une immigration, il faut avoir les ressources pour y arriver.
En terminant, on demande un taux de
français... Parce que les personnes, les nouveaux arrivants vont pouvoir être
ici pendant trois ans et ensuite passer un test oral de langue de niveau
quatre. On parle des travailleurs temporaires. Et, s'ils passent ce test, pas
un test écrit, un test oral, ils peuvent rester encore pour trois ans.
Savez-vous c'est quoi, un test 4? C'est quand vous commandez un café au
Québec... C'est comme un Québécois qui se rend dans un tout-inclus dans le Sud
et qui se rend au bar puis qui dit : Je voudrais «una cerveza por favor».
Bien, si vous êtes capable de dire ça, trois ans de plus. C'est ça, la grande
exigence de la CAQ en matière de langue. Donc, on rit de nous, on a voulu nous faire
croire qu'on avait une méthode, on était méthodique puis on était sérieux. Non,
trouver une façon de démontrer qu'on allait juste être comme le Parti libéral,
avec un nationalisme homéopathique à travers ça, c'est ça, la CAQ.
Alors, en matière d'immigration, les jeux
sont faits, on sait à qui on a affaire, la CAQ et le Parti libéral. Et QS,
c'est : on ouvre la porte, on n'a pas les ressources, on ne pose pas de
questions puis on encourage. L'approche du Parti québécois, c'est : Voici
les places disponibles, voici nos ressources pour bien accueillir les gens,
voici la vérité qu'il faut dire aux Québécois en matière d'immigration, alors
voici notre position. Je résume : la CAQ, qui avait promis
40 000 immigrants en 2018, est rendue à 62 500. C'est un autre
engagement électoral rompu.
On a parlé de pénurie de main-d'oeuvre, de
français, on est d'accord avec ça, mais on a occulté la question du logement et
des services : On s'arrangera. Quand je regarde la ministre du Logement,
j'aime mieux ne pas avoir à m'arranger avec.
Ça amène une autre question importante,
les temporaires. Il y en a près de 500 000, 471 000. Ça augmente sans
arrêt. On a choisi, dans la consultation, de ne pas en parler, pourtant, ils
sont partout. Est-ce qu'on a la capacité de les accueillir, de faire comme
s'ils n'étaient pas là? Bien, avec la CAQ, oui.
Puis le test de français de niveau quatre,
oral, c'est une blague. C'est des expressions qu'on peut apprendre facilement.
Alors, comme je vous ai dit, apprendre à commander un café en français, c'est
comme aller dans un tout-inclus dans le Sud, être un Québécois francophone puis
dire : «una cerveza por favor», et ça, ça prouve que je parle espagnol. Ça
ne prouve absolument rien, tout comme ça ne prouve pas que ce gouvernement est véritablement
nationaliste et prend les mesures nécessaires pour protéger le français. Merci.
Journaliste
: Is it possible to have your reaction…
M.
Bérubé
: Well, as a representative of the immigration file for the Parti
québécois, I just want to say that the objective of the CAQ, back in 2018, was
40,000 permanent immigrants by year, now it's, by our «calcul», 62,000. It's a
lot more, it's more than the Liberal. And I do remember Premier Legault saying
that if it's 50,000 and over, it's suicidal, it's going to be like Louisiana.
So, I remember that. And now, they decide not to look at those temporary
immigrants. They are almost half a million, we don't talk that much about them.
We don't make sure that we have all the services needed.
And the last element is
for the renewal of the temporary workers. We're going to ask them a short
sentence in French to make sure they speak French, could it be «J'aimerais un
café, s'il vous plaît». That's enough, that's it, you speak French. It's like
asking to someone like me... going in club Med and in South America, «Una
cerveza, por favor», hey, I speak Spanish. This is all about, so that's not
very serious. And you know what, this is exactly at the image of the CAQ when
it comes to immigration, nationalism, or French, it's about... it looks
spectacular, but it's like homeopathic, it's not that much of that substance,
but they want you to think that it's great. And I hear Premier François Legault
was there, everything is historical about him, he's very concerned about his
legacy; I'm very concerned about Québec, this is the main difference of the
Parti Québécois and the CAQ right now. And this explains a little bit the poll
that we had earlier today. Thank you.
(Fin à 12 h 31)