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Onze heures vingt-quatre minutes)
M. Grandmont : Merci
beaucoup. D'abord, sur le tramway. D'abord, je dois vous dire qu'on a écouté
avec attention, là, le point de presse, là, du maire... le maire Marchand,
pardon, le maire Marchand tout à l'heure. Je dois vous dire que le sentiment
que j'en... avec lequel je ressors de cette écoute-là, c'est un mélange de
fierté et en même temps d'urgence.
D'abord, sur la fierté. Moi, je suis,
honnêtement, là, très impressionné par le maire, qui nous dit : Écoutez,
on a une situation exceptionnelle, ça prend des moyens exceptionnels. On a
une... sur la table, une proposition qui, moi, me remplit de fierté. On a un
maire qui décide d'aller de l'avant avec une proposition qui va nous permettre
d'avoir un prix moins cher pour la réalisation du tramway. Par ailleurs, qui n'est
pas étrange, là, je veux dire, c'est des choses qui existent déjà, par exemple,
il y a des pouvoirs qui sont donnés, qui sont similaires du côté de Montréal.
On pourra éventuellement vous revenir là-dessus. Mais je suis très content de
voir que le maire demeure convaincu que ce projet-là doit se réaliser dans les
échéanciers. Je suis convaincu qu'il peut le faire au prix qu'il annonce aussi.
Je suis content de voir aussi qu'il veut
proposer une vision à long terme et de grande envergure pour l'ensemble du
territoire de la ville de Québec. Je pense que c'est ça qu'on a de besoin au
Québec. C'est une nouvelle façon de faire le développement des grands projets
de transport collectif au Québec et non pas attendre 40 ans, puis à un
moment donné, faire : Bien, O.K., il faudrait faire une ligne bleue, O.K.,
il faudrait faire un tramway à Québec. Ça fait que ça, c'est la première chose
que j'ai à vous dire.
La deuxième chose, c'est que j'espère que
la CAQ, le gouvernement va répondre présent à la main tendue par le maire de
Québec. D'abord, j'aimerais rappeler que la CAQ a voté en faveur de deux
motions que nous avons déposées. Donc, la CAQ, le gouvernement est d'accord
avec l'idée de réaliser le projet de tramway. Là, on a une ville qui vient de
nous dire : on va le faire en respectant les échéanciers, on va le faire
en respectant... en ayant un prix raisonnable, qui... Donc, moi, je pense que
la CAQ doit annoncer assez rapidement qu'elle veut travailler avec la ville, on
n'a pas les moyens d'attendre longtemps.
On n'a pas les moyens d'attendre pour
plusieurs raisons. La première chose, et ça a été nommé par le maire aussi, d'abord,
vous savez comme moi que chaque... puis j'insiste souvent là-dessus, une saison
de travaux, c'est vite perdu au Québec, la saison de travaux n'est pas très
longue, mais aussi parce qu'il y a d'autres risques potentiels. D'abord, il y a
l'argent du fédéral. On sait qu'on a au moins 1 milliard de dollars
qu'on pourrait perdre pour les augmentations de tarifs... les augmentations de
coûts qui viennent du fédéral. Mais il y a aussi le contrat d'Alstom. Il ne
faut pas le perdre, c'est des jobs payantes ici, au Québec, à La Pocatière.
Alstom-Bombardier peut réaliser le matériel roulant, et je pense qu'il faut que
la CAQ réagisse rapidement.
Moi, je suis content de voir une
proposition et un maire qui nous dit qu'on peut amener la ville de Québec,
notre capitale nationale, dans le XXIᵉ siècle. Je pense qu'il faut avoir l'ambition
de le faire, mais au gouvernement de répondre rapidement à la main tendue et d'y
aller pour une collaboration étroite avec la ville de Québec.
Je vais laisser... Avant de répondre à des
questions, je vais laisser ma collègue Ruba vous parler d'un autre sujet.
Mme Ghazal : Oui, merci.
Merci beaucoup, Etienne. Un sujet extrêmement tragique, ce qui se passe en ce
moment en Israël et en Palestine. Moi, je suis extrêmement choquée, troublée
que la CAQ ait refusé la motion, que j'ai déposée aujourd'hui à l'Assemblée
nationale, qui demande un cessez-le-feu. Pour moi, c'est un bris, de la part de
la CAQ et de M. Legault, avec la tradition pacifiste du Québec.
Il y a un an, pendant la campagne
électorale, M. Legault nous disait à quel point le peuple québécois est
pacifiste et à quel point il n'aime pas la violence. Puis ça, c'est vrai, le
peuple québécois est pacifiste, ça fait partie de nos valeurs, la paix. Puis de
venir ici puis d'être le seul parti, parce que tous les autres ont consenti à
cette motion, qu'il soit le seul parti qui n'entende pas cet appel pacifique du
peuple québécois, moi, je trouve ça extrêmement, extrêmement, heurtant. Ça me
heurte au plus profond.
Moi, en ce moment, là, j'ai été abonnée
dans des comptes où on... des comptes de journalistes qui sont à Gaza, les
rares journalistes, j'ai été obligée de me désabonner, parce que je me
réveillais le matin puis ce que je voyais, c'est des bébés morts. Il y a 10 000 morts
d'un côté et de l'autre, des Israéliens puis des Palestiniens, dont 3 000 enfants
qui n'ont rien demandé puis qui sont morts.
Donc, nous, ici, au Québec, notre devoir
minimum, c'est de demander, ici, comme Assemblée nationale, au nom du peuple
québécois, que la... Que ça arrête, puis qu'on protège les civils israéliens et
palestiniens.
Journaliste : M. Grandmont,
qu'est-ce qui vous laisse croire, qu'est-ce qui fait que vous êtes convaincu
que l'estimation, là, de 8 point quelques milliards est crédible?
M. Grandmont : Bien, écoutez,
je pense que la ville de Québec comprend très, très bien... connaît très, très
bien son territoire, d'une part. Le bureau de projets, vous le savez, je l'ai
vu travailler de l'interne aussi, c'est des gens extrêmement compétents, c'est
une grosse équipe aussi. Puis d'autant plus qu'il ne faut pas oublier que dans
le processus d'appel d'offres, là, tous les documents techniques qui ont été
déposés par les deux consortiums, la ville de Québec a payé pour ça, la ville
les a, ces documents-là, donc c'est très possible, très faisable d'utiliser
cette expertise-là, ces documents-là et de faire une évaluation des prix qui
soit raisonnable, d'une part, et aussi d'être capable de livrer le projet.
Maintenant, sur le coût plus précisément,
ce qui pourrait expliquer la différence avec le coût qui est présenté par la
ville puis les chiffres qui ont circulé récemment, de un, la ville ne cherche
pas à faire du profit, hein? C'est la première des choses, la ville n'a pas à
surfacturer, de ce que je comprends, là, des processus d'appel d'offres, n'a
pas à surfacturer pour d'éventuelles pénalités qu'elles pourraient avoir dans
le processus. Globalement, là, la ville peut être capable de contenir les coûts
de façon raisonnable, je pense, et c'est tout à fait crédible parce que c'est
mené par la ville elle-même. Ce n'est pas mené par un entrepreneur général, là,
un consortium qui, lui, va peut-être peser sur le crayon un petit peu plus fort
à cause du contexte politique, à cause du contexte économique dans lequel on se
trouve.
Journaliste : Mais ce n'est
pas un peu inusité pour la ville de reprendre elle-même un projet de cette
ampleur-là?
M. Grandmont : C'est comme je
vous dis, à Montréal, actuellement, la RTM et la STM ont des pouvoirs
similaires à ce que la ville, dans le fond, s'apprête à mettre en œuvre si le
gouvernement se montre partenaire de cette initiative-là, là. Donc, pour moi,
ce n'est pas étranger. Puis, par ailleurs, puis je pense que le maire les a
nommés ce matin, mais des grands projets d'infrastructure, peut-être pas de
cette ampleur-là, mais quand même, le Centre Vidéotron, c'est un projet à
370 millions, le centre de biométhanisation, c'est un projet d'envergure
aussi puis c'était la ville qui était le maître d'oeuvre. Ça se peut, la ville
elle-même, d'être l'entrepreneur général d'un projet d'infrastructure. Moi, j'y
crois vraiment.
Journaliste : ...M. Legault,
on l'a relancé, tout à l'heure, après la période des questions sur le
8,4 milliards de dollars. Il a dit : C'est cher, très cher,
inquiétant.
M. Grandmont : Ah oui?
Journaliste : Est-ce que ça
vous rassure d'entendre ça?
M. Grandmont : Bien, j'espère
qu'il a répondu à chaud puis qu'il va y réfléchir parce que je l'inviterais à
regarder combien les projets d'infrastructure au Québec ont tous augmenté. Ce
n'est pas... puis même les projets... d'ailleurs, c'est le Journal de Québec,
je pense, qui a fait un article sur les projets de transport collectif en
Amérique du Nord, en général, les coûts ont augmenté, c'est vrai, partout. Le
pont de l'île aux tourtes, ça a augmenté de beaucoup. Le pont-tunnel
Louis-Hippolyte-La Fontaine, ça a augmenté beaucoup. Là, à un moment donné,
c'est le double du prix de qu'est ce qui était annoncé, là. On avait dit
4 milliards... 4.1, on est rendu à 8.4. C'est grosso modo deux fois le
coût. Moi, je pense que dans le contexte dans lequel on se trouve actuellement,
c'est raisonnable. Maintenant, il faut que le gouvernement, et au premier chef,
M. Legault, évidemment, donne son assentiment à ce projet-là. Il doit
aller de l'avant avec un pilote aux commandes qui est la ville de Québec, qui
devient l'entrepreneur général.
Journaliste : Qui doit payer
pour le manque à gagner? Parce que, là, on a 1,8 du Québec, 1,2 du fédéral. Il
y a un gros trou, là.
M. Grandmont : Bien, pour
moi, c'est le même... En tout cas, je laisserais aux différents partis de
négocier, mais d'après moi, ça devrait être exactement les mêmes paramètres qui
prévalaient au départ, c'est-à-dire 50 % pour le gouvernement du Québec,
40 % pour le gouvernement fédéral et 10 % pour la Ville de Québec. Je
pense que c'est l'enveloppe puis il y a pas mal un consensus qu'on entend et
qui a perduré jusqu'à aujourd'hui, là. Donc, je pense que ça devrait être la
même chose, même dans ce contexte-là.
Journaliste : M. Legault
utilise un jargon beaucoup ces temps-ci, qui est transport structurant lourd,
là. Je ne reprends peut-être pas exactement... transport lourd, là. En parlant
de transport collectif, on ne s'attend pas à ce que ce soit un métro, là.
Alors, si ce n'est pas un tramway, ce n'est pas un métro, ça peut être quoi
d'autre qu'un système d'autobus plus élaboré? Est-ce que ce serait une solution
de rechange pour vous qui peut fonctionner?
M. Grandmont : Bien, d'une
part, disons, sur les axes 800 et 801, pour ceux qui comprennent et qui
connaissent un peu Québec, là, les axes Métrobus sur les voies réservées, on a
déjà des bus articulés. On ne peut pas aller plus gros que ça, là. Je veux
dire, on ne peut pas ajouter des autobus supplémentaires sur ces voies
réservées là. L'évolution normale du transport collectif, c'est de passer à des
véhicules plus capacitaires. Puis toutes les études à Québec ont montré que
c'était le tramway, la prochaine étape pour la Ville de Québec. Donc, ça, c'est
la première des choses qu'il dit.
Après ça, la vision du maire était super
intéressante parce qu'il a dit : Bon, on pourrait aller vers Charlesbourg,
retourner là-bas. On pourrait aller vers Lebourgneuf. On pourrait avoir une
descente meilleure aussi jusqu'au traversier du côté du Vieux-Québec. Est-ce
que c'est des tramways à chacun de ces endroits-là? Probablement pas. Moi, je
pense qu'il y a moyen d'avoir effectivement du mode de transport par bus plus
lourd que ce qu'on a actuellement. Alors, si la vision de M. Legault, ça
rejoint ça, je suis d'accord. S'il n'est pas capable de nommer le mot
«tramway», alors que c'est ça qu'on a à Québec, bien, on a un certain problème,
et je l'invite à le nommer et à se montrer partenaire du projet de tramway à
Québec parce que c'est de ça dont on a besoin. C'est de ça dont on parle depuis
six ans. La signature avec M. Couillard, c'était en 2017. C'est de ça dont
on parle depuis le début des années 2000. Les premières études pour le
tramway, c'était au début des années 2000. Ce projet-là, cette
infrastructure-là, cette technologie-là, c'est ça dont on a besoin à Québec.
Journaliste : ...du millage
sur la question de ma collègue, tu sais, j'ai une réaction écrite du cabinet de
la ministre des Transports qui dit : On l'a toujours dit, on est pour un
projet majeur de transport à Québec. Encore là, on ne nomme pas le tramway.
Donc, est-ce qu'il faut dissiper le doute sur le mode? Vous, vous êtes
convaincu, c'est le tramway «all the way», même si ça coûte deux fois plus
cher?
M. Grandmont : C'est le mode
de transport qui est étudié depuis 23 ans. C'est le mode de transport dont
on a besoin, pas partout, j'en conviens. Vers Lebourgneuf, peut être que ce
n'est pas la ligne... ce n'est pas un tramway dont on a besoin maintenant...
Journaliste : D'Estimauville?
M. Grandmont :
D'Estimauville, bien là, c'est ça, le projet. On a besoin d'un tramway jusqu'à
D'Estimauville.
Journaliste : Oui, mais il y
avait une première phase de...
M. Grandmont : Oui, entre
Legendre jusqu'à l'Université Laval, évidemment.
Journaliste : Est-ce
qu'après, ça prend vraiment un tramway jusqu'à D'Estimauville?
M. Grandmont : Est-ce que
vous croyez que c'est logique, un tramway entre Legenre puis l'Université
Laval? Ça ne tient pas la route. Il faut faire le projet de
19,3 kilomètres tel qu'on avait sur la table. C'est un tramway dont on a
besoin. C'est un projet pour lequel, je vous le dis, on perd de l'argent. Si on
ne va pas chercher les enveloppes du fédéral, cet argent-là est perdu. Il y a
d'autres villes au Canada, là, qui se battent pour avoir de l'argent pour
développer le transport collectif. Il y en a qui ont compris que c'est
important pour le développement économique et pour l'environnement, ils ont
besoin de développer du transport collectif aussi. Il faut que cet argent-là
reste ici. Puis c'est un contrat aussi qu'on a avec Alstom, Bombardier, à La
Pocatière, qu'on ne peut pas perdre non plus. C'est des jobs ici au Québec.
Moi, je pense qu'il faut absolument qu'on reste alignés sur le projet de
tramway pour le tronçon central. Pour les autres lignes, là, on discutera quand
on sera rendus à la rivière, là, mais pour l'instant, là, c'est vraiment le
projet. Et j'invite vraiment la ministre des Transports et de la Mobilité
durable et le premier ministre à, eux, dissiper tout doute quant à leur appui
au projet de tramway. Il n'y a rien d'extraordinaire dans ce qui était proposé
aujourd'hui. C'est juste une belle vision d'avenir pour le Québec, une capacité
qu'on se donne de réduire les coûts puis un projet d'avenir pour la grande
région de Québec, là.
Journaliste : M. Grandmont,
je veux vous entendre sur le sondage qui a été publié ce matin, la CAQ perd des
plumes. Du côté de Québec solidaire, on passe, pour les intentions de vote, de
17 % à 15 %. Je voudrais vous entendre là-dessus.
Mme Ghazal : Bien, en fait,
pour nous, on ne va pas commenter les sondages, là, dans le détail puis
qu'est-ce que ça veut dire, mais...
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Oui, c'est ça.
Mais peut-être que ça montre aussi qu'il y a une frustration de la part de la
population face à la CAQ. Donc, c'est à M. Legault peut-être de corriger
les choses puis d'être plus ancré puis connecté aux réelles préoccupations des
gens. Nous, c'est ce qu'on fait. On est très, très focussées sur les
préoccupations des gens, c'est-à-dire le coût de la vie, la question du
logement. On est les plus vocaux là-dessus. Dans nos bureaux de comté, c'est de
ça qu'on nous parle.
Journaliste : ...du Parti
québécois monte alors que le vôtre descend.
Mme Ghazal : Nous, pour vrai,
là, le travail... Vous nous voyez aller, là, on est très focussés... Il n'y a
pas une seule semaine qui passe sans qu'on pose des questions sur le coût de la
vie. Quand on parle, par exemple, des travailleurs, travailleuses qui tiennent
à bout de bras nos services publics, c'est les sujets sur lesquels on est.
Quand on parle de transport, des gens qui doivent aller travailler, puis que
là, le gouvernement n'investit pas assez. Donc, comme on l'a toujours fait...
Des sondages, là, ce n'est pas le premier. On en a vu passer des sondages,
puis, à chaque fois, la meilleure chose, la meilleure approche à faire, c'est
de rester focussé sur nos objectifs. Et ça veut dire d'être le plus connectés
possible puis de parler des réalités qui préoccupent à tous les jours les
Québécois et Québécoises, et c'est ce qu'on fait.
Journaliste : ...comment vous
voyez ça, là? Comment vous réagissez...
Mme Ghazal : Bien, on ne peut
pas tout faire notre travail basé sur les sondages puis l'humeur du moment. On
en prend note. On en prend acte. Mais ça veut dire que, pour nous, on va
continuer à faire le travail qui est d'être connecté aux préoccupations des
gens. On a tous nos bureaux de comté. Moi, il n'y a pas une journée qui passe
sans qu'on parle de la crise du logement, là. C'est constamment comme ça. Je
pourrais en lire, là, au salon bleu, des témoignages de gens, de leurs
préoccupations par rapport à l'épicerie qui augmente, par rapport au fait qu'il
y a des enfants qui ont faim quand ils vont à l'école. Puis, en ce moment, on
est avec M. Drainville, là, sur un projet de loi pour créer un institut
puis abolir le Conseil supérieur de l'éducation. On est en train de nous faire
perdre notre temps au lieu de nous occuper de l'éducation puis des vrais
problèmes qu'il y a dans les écoles.
Journaliste : Les
journalistes parlent beaucoup des souverainistes qui étaient passés à la CAQ,
qui rentrent à la maison, au Parti québécois. Il y a aussi des souverainistes
qui étaient péquistes, qui étaient peut-être rendus avec Québec solidaire, qui
sont en train de revenir au Parti québécois. Ce n'est pas quelque chose qui
vous inquiète?
Mme Ghazal : Je n'ai pas ces
détails-là. Moi, je ne vois pas ça. Est-ce que c'est des...
Journaliste : C'est une
hypothèse que je...
Mme Ghazal : Oui. Bien, c'est
ça, c'est une hypothèse. Je ne sais pas, il pourrait y en avoir
30 hypothèses, là. Je ne ferai pas les analyses. Moi, ce que je trouve qui
est très, très important, à Québec solidaire, on est indépendantistes depuis le
début. On a une autre façon de porter le projet d'indépendance, de
nationalisme, ouvert, inclusif, puis il faut qu'on le mette de l'avant le plus
possible. Puis, après ça... Ça, est-ce que c'est des gens qui sont
indépendantistes, qui quittent, etc.? Ça, je ne rentrerai pas dans ces
analyses-là.
Journaliste : Si
l'indépendance devient un enjeu électoral important lors de la prochaine
campagne, comme le Parti québécois le souhaite, il n'y a pas un moment où le
vote souverainiste risque peut-être de se coaliser autour d'un des deux partis
souverainistes? Là, c'est le PQ qui est en avance...
Mme Ghazal : Moi, je trouve
que ce qui est important, ma source d'inspiration, c'est ce qui se passe dans
les pays étrangers ou dans les nations étrangères, par exemple les Catalans, où
ils ont une force de la population civile qui est pour l'indépendance. Et c'est
pour ça qu'à Québec solidaire on a quelques députés qui avons donné à OUI
Québec. Donc, c'est important de travailler... C'est important, ce n'est pas
juste... Un projet de pays ne doit pas être porté uniquement par des partis
politiques, puis il peut y avoir plusieurs partis politiques. Mais ce qui est
important, c'est que c'est un projet démocratique, foncièrement démocratique,
très collectif, qui doit être porté par la société civile, puis c'est à ça que
j'appelle.
Journaliste : ...qu'il y ait
un genre de OUI Québec qui soit sur le bulletin de vote?
Mme Ghazal : Parce qu'au
Québec on a toujours vu l'indépendance... il faut que ça soit porté par des
partis politiques, et tout ça. Il y a une autre façon aussi de le voir, puis on
le voit à l'étranger, je vous parle de la Catalogne, où la société civile aussi
est très, très forte pour parler de ce projet-là. Puis on a les Oui Québec qui
veulent regrouper toutes les personnes, partis politiques, pas partis
politiques, qui veulent que le Québec soit indépendant. Puis ce mouvement-là,
c'est important qu'il soit fort pour l'avenir, parce que l'indépendance du
Québec, c'est un projet qui est fait par le peuple, pour le peuple, et donc
c'est important de ne pas toujours rester comme traditionnellement au Québec,
toujours de façon étroite, regarder l'indépendance en fonction des partis
politiques.
Journaliste : ...sous-estimé
le Parti québécois?
Mme Ghazal : On n'a jamais
sous-estimé ni surestimé personne. Nous, à Québec solidaire, on a toujours été
clairs, on est un parti indépendantiste. Moi, j'étais là en 2009, quand on a
mis en place notre processus d'accession à la souveraineté. Puis, à ce
moment-là, on était dans un autre contexte, là, en 2009. Donc, on a toujours
été cohérents, il faut juste peut-être le mettre un peu plus de l'avant à notre
façon, à Québec solidaire, mais on n'a pas à regarder ce que les autres font.
En ce moment, ceux qui sont devant nous
puis qui prennent des décisions, c'est la CAQ. Puis c'est pour ça qu'on martèle
toujours notre message par rapport à la crise du coût de la vie, par rapport au
logement. Il y a un projet de loi, maintenant, qui est étudié, le projet de loi
n° 31. Il y a des gens qui souffrent en ce moment. C'est une perte de
temps, ça fait longtemps qu'à Québec solidaire on en parle, avant même que ça
soit aussi criant comme crise. Donc, on reste focussés sur les préoccupations
des gens. C'est comme ça qu'il faut travailler, c'est comme ça qu'on a toujours
travaillé, à Québec solidaire, puis c'est comme ça qu'on va continuer. Merci.
M. Grandmont : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 41)