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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, October 25, 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour, tout le monde. Beaucoup de sujets importants, ce matin, je laisserai la parole, tout d'abord, à mon collègue, Joël, parce qu'on est témoins de quelque chose d'inusité, voire historique. Je ne me souviens pas d'un moment où six ex-premiers ministres sortent pour empêcher une décision du gouvernement, pour demander au gouvernement de ne pas faire une erreur. Donc, c'est un moment, je pense, qui mérite d'être analysé. Je laisse la parole à Joël sur cette question-là.

M. Arseneau : Merci beaucoup, Paul. Bien, effectivement, la sortie des premiers ministres est importante, parce qu'à l'heure actuelle ce qu'on sait, c'est qu'on a des fleurons en matière de recherche, des centres universitaires qui font, évidemment, l'envie de bien des nations, de bien des pays, et là le gouvernement s'apprête à dissoudre, essentiellement, leur existence juridique mais aussi à miner leur capacité d'aller chercher des fonds, d'une part, à mener la recherche, l'enseignement et surtout veut dissocier la question des soins des autres fonctions de ces instituts.

Alors, évidemment, ça vient appuyer ce qu'on demandait au gouvernement dès le départ, s'il veut vraiment décentraliser, mais on ne tente pas de réparer ce qui fonctionne, et c'est exactement ce que le gouvernement veut faire. Alors, pourquoi essayer de réparer quelque chose qui fonctionne? En fait, on risque d'essentiellement mettre à mal des institutions qui, à l'heure actuelle, font leur travail de façon admirable et miner leur indépendance et leur capacité d'action et de rayonnement pour elles-mêmes et pour le Québec. C'est ce qui est très grave. C'est la raison pour laquelle on va revenir à la charge ce matin en commission parlementaire, forts de l'appui des premiers ministres.

Puis je pense que ce n'est pas terminé. Les institutions aussi vont se faire valoir au cours des prochains jours parce que le gouvernement s'apprête à commettre une erreur majeure qui aura des impacts pendant des années et des années sur la recherche, l'enseignement, l'innovation et la capacité, justement, pour le Québec de se distinguer sur le plan international puis de soigner correctement, évidemment, adéquatement et avec les meilleurs soins les Québécoises et les Québécois.

Journaliste : ...M. Arseneau, si M. Dubé est sorti hier déjà de façon préventive pour tenter de prévenir les coups, là, donc c'est quoi, l'erreur qui est majeure avec la proposition... la modification qui a été proposée?

M. Arseneau : Bien, essentiellement, la machine bureaucratique veut absorber des centres universitaires, des instituts de recherche qui fonctionnent dans un but de centralisation, puis on le sait, que ça va créer une espèce de sclérose de ces centres de recherche là d'enseignement, d'innovation, et c'est ce qu'il faut à tout prix éviter. Il est tout à fait possible pour le gouvernement, pour le ministre Dubé de créer une catégorie particulière pour ces six centres-là, conserver leur existence juridique puis continuer à leur permettre de fonctionner puis de se développer puis d'aller chercher des fonds en philanthropie puis d'innover.

Des voix : ...

M. Arseneau : Hein?

Journaliste : On sort les six centres de Santé Québec carrément, on aurait un système hybride?

M. Arseneau : Bien, en fait, c'est tout à fait possible de conserver l'existence juridique des entités. Le gouvernement s'y refuse. Il faut effectivement éviter que ce soit sous le pouvoir d'administration du conseil de Santé Québec. Oui, créer une catégorie à part sur le plan juridique, là, on peut s'organiser en commission parlementaire, mais il faut éviter qu'ils soient absorbés essentiellement par Santé Québec.

Journaliste : Mais pourquoi il veut les absorber, à votre avis? Quel est le but derrière la manœuvre?

M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est pas la première fois qu'on voit la CAQ faire la promotion d'une centralisation qui enlève des contrepoids, qui enlève des voix dissonantes, au fond... bien, dissonantes ou constructives, mais au nom de l'efficacité. Et il y a vraiment un risque par rapport à l'innovation puis par rapport à la saine gestion de chaque organisme, que ce soit en éducation ou en santé, parce que plus on crée des structures centralisées sans qu'il y ait de voix de gens qui connaissent, sur le terrain, la réalité pour équilibrer le discours puis viser le plus juste possible, bien, plus les risques d'erreurs, plus la stagnation risquent de survenir. Donc, c'est vraiment ça, le risque.

Journaliste : ...quel est le but derrière la manœuvre? Est-ce que... Il y a des milliards... des millions, là, dans les fondations. Est-ce que le gouvernement veut donner à Santé Québec la mainmise sur ces millions-là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça. Mais, si quelqu'un donne pour de la recherche, on ne peut quand même pas leur dire : Bien, finalement, ce ne sera pas de la recherche parce que, nous autres, ça nous tente de faire d'autre chose avec l'argent. Pour que six premiers ministres interviennent en disant : Ce que vous faites là est vraiment problématique, prenez une pause, réfléchissez-y, il faut que le degré de risque soit extrêmement élevé. On n'a jamais vu ça, et la CAQ n'a pas le choix que d'entendre ce message-là.

Journaliste : Est-ce que le plaidoyer des premiers ministres est... pour l'indépendance des six centres, là, est miné par la présence de Jean Charest?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Non, non, justement, le fait qu'il y ait des premiers ministres d'allégeances politiques très différentes qui sortent conjointement et qui sont entièrement d'accord sur le fait qu'on s'apprête à faire une erreur grave devrait mobiliser toute l'attention de Christian Dubé et de la CAQ au complet. Et c'est ça qui va arriver.

Journaliste : Mais, quand on se réfère à ce que M. Legault a dit hier, quand il se disait insulté par la comparaison avec Jean Charest, est-ce que ça se peut que ça, ça nuise au plaidoyer pour l'indépendance des six premiers ministres?

M. St-Pierre Plamondon : Non, mais ça se peut que le premier ministre Legault ait à s'expliquer là-dessus. Je pense que François Legault n'aime pas que je place un miroir devant lui au salon bleu. J'ai simplement relevé que ses paroles sont identiques à ce que disait Jean Charest et à ce que disait Jean Chrétien. Il n'a jamais été question d'insulte là-dedans. Dans un livre d'Oscar Wilde intitulé Le Portrait de Dorian Gray, on voit le personnage principal ne pas aimer l'image de son âme, à travers le temps, évoluer. C'est comme si François Legault n'aime pas que je lui fasse prendre conscience du fait que ses arguments, aujourd'hui, sont identiques à ceux portés par Jean Chrétien et Jean Charest. Mais il ne peut pas, parce que ça lui déplaît, commencer à dire que le nom d'un ancien premier ministre, c'est une insulte. En tout cas, bonne chance avec ça, il va devoir s'expliquer, parce que, du point de vue, justement, de Jean Charest, ça nécessite, à tout le moins, des explications de la part du premier ministre.

Journaliste : ...c'est insultant.

M. St-Pierre Plamondon : Pardon?

Journaliste : C'est vous qui avez proféré que c'était insultant.

M. St-Pierre Plamondon : Non. Ce ne sont pas des insultes, c'est le nom d'un ancien premier ministre fédéraliste. Et tout ce que je fais, c'est que je relève le fait que François Legault tient le même discours, mot pour mot, que ceux de Jean Chrétien et Jean Charest. Il n'est pas question d'insulte, il est question du premier ministre Legault qui n'aime pas se faire rappeler ça, qui n'aime pas avoir un miroir devant lui, tout simplement.

Journaliste : La personne qui le reçoit considère ça comme une insulte, puis la personne qui l'a dit...

M. St-Pierre Plamondon : C'est à lui, ça, ça ne veut pas dire que c'est vrai.

Journaliste : Est-ce qu'il devrait s'excuser auprès de M. Charest par respect pour la fonction?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, moi, je pense qu'il devrait, à tout le moins, corriger le tir et dire : Je n'aurais pas dû utiliser le mot «insulte». Mais je désire mentionner que mon point de vue n'est pas celui de Jean Charest et, dans quel cas, j'ai bien hâte de voir en quoi ce n'est pas le même point de vue, parce que ce sont exactement les mêmes paroles.

Journaliste : ...Jean Chrétien, c'est quand même...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, les chicanes, ça ne s'invente pas.

Journaliste : ...vous dites qu'il devrait s'excuser d'avoir utilisé le mot «insulte» concernant Jean Charest.

M. St-Pierre Plamondon : Je n'ai pas dit qu'il devrait s'excuser, attention, ça, c'est vos propos, non, ça, c'est vos propos.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Non, non, ce n'est pas ça que j'ai dit, j'ai dit : Je crois qu'il devrait corriger son affirmation. Je n'ai pas dit qu'il devrait s'excuser, ça, c'est vos propos. Mais le fait est que je ne vois pas dans quel scénario le premier ministre du Québec va laisser cette affirmation-là comme ça, puis que tout va continuer normalement, là, ça mérite un correctif.

Journaliste : ...face à M. Charest et M. Chrétien...

M. St-Pierre Plamondon : Bien oui.

Journaliste : Un des arguments de Christian Dubé, entre autres, à la suite de la lettre des premiers ministres ce matin, c'est de dire qu'il y a beaucoup de gens qui sont réfractaires au changement.

M. St-Pierre Plamondon : J'ai raté ça. À quel endroit...

Journaliste : Il a dit ça... Les gens sont réfractaires au changement.

M. St-Pierre Plamondon : Sur quels points?

Journaliste : Sur les points, sur sa réforme en santé.

M. St-Pierre Plamondon : J'ai raté ça. Joël, si tu l'as entendu, moi, je n'ai pas entendu ça.

M. Arseneau : Mais, en fait, je pense que c'est un argument facile pour dire aux gens : Laissez-moi faire ma centralisation telle que je l'entends. Mais ce n'est pas un argument de fond, là, de dire que les gens veulent conserver ce qui fonctionne et continuer de rayonner à travers le Québec, ce serait être réfractaire au changement. On peut être réfractaire à une réforme qui sera catastrophique pour des instituts de recherche, des centres universitaires qui sont reconnus à travers le monde, et, si on s'y oppose, ce n'est pas parce qu'on est contre le changement, c'est parce qu'on veut éviter au gouvernement de faire des erreurs graves de centralisation.

Puis je veux répondre à la question, M. Lacroix, tout à l'heure, le gouvernement, même s'il s'en défend, a entrepris une centralisation sans précédent dans le domaine de la santé. Il fait disparaître tous les conseils d'administration de tous les établissements, y compris ceux qu'on mentionne aujourd'hui. Pour concentrer le pouvoir entre les mains de certains hauts dirigeants, ceux qu'on a qualifiés de Top Gun, qui vont mieux gérer que tous les gens qui sont sur le terrain, y compris ceux qui maintiennent l'excellence dans des centres universitaires de recherche et de santé depuis, dans certains cas, plus d'une centaine d'années, moi, je regrette, ce n'est pas être contre le changement, c'est de prévenir le gouvernement qui s'apprête à faire une erreur monumentale.

Et ça, moi, je salue la sortie des premiers ministres à cet égard. Puis je ne pense pas qu'ils le font, là, pour se faire valoir, je ne pense pas qu'ils le font par plaisir. Je ne pense pas qu'ils avaient du temps à perdre, après avoir rencontré le premier ministre, après avoir rencontré le ministre, de dire : Bien là, on va faire une sortie puis on va envoyer des gens en entrevue, là, comme s'ils étaient en politique active, pour dire au gouvernement : On veut que votre réforme fonctionne, mais ne faites pas cette erreur-là. Je pense qu'ils l'ont fait, parce qu'ils voient qu'il n'y a pas...

Journaliste : ...excusez-moi de vous interrompre, venant de l'ancien mentor de M. Legault, parce que c'est M. Bouchard qui a recruté François Legault en politique en 1998, est-ce que ça a davantage de poids, est-ce que vous croyez que M. Legault devrait écouter son ancien mentor?

M. St-Pierre Plamondon : En politique québécoise, une intervention ne peut pas avoir plus de poids que six premiers ministres qui te disent que tu es en train de faire une erreur grave. Il n'y a pas de scénario où une intervention a plus de poids politique que ce qu'on vient de voir.

Journaliste : Est-ce que vous pensez qu'il va être inévitable d'augmenter les tarifs d'électricité au cours des prochaines années? C'est ce qu'a évoqué Michael Sabia dans une rencontre d'employés, entre autres pour encourager une meilleure efficacité énergétique.

M. St-Pierre Plamondon : Bon, voici la conséquence d'avoir retiré la Régie de l'énergie de ces questions-là. Pour des raisons politiques, on enlève le mandat d'expert à la Régie de l'énergie, on le reprend, puis on en fait de la politique, puis on dit : Nous autres, on va limiter ça à 3 %, puis on se retrouve... à l'inflation. Puis là on se retrouve dans une situation où une déclaration de M. Sabia par-ci, les intérêts du gouvernement par-là, on va essayer de trouver quel devrait être le bon tarif d'hydroélectricité.

On revient avec la position du Parti québécois, qui était la même il y a maintenant presque deux ans, je crois, à savoir : on devrait confier ça à un examen objectif à la Régie de l'énergie en fonction de considérations comme l'inflation, certes, mais les considérations environnementales, les considérations commerciales, parce qu'on vend cette électricité-là ailleurs également. Tout ça devrait être examiné avec rigueur et non pas faire l'objet de déclarations soit en fonction des ambitions de M. Sabia ou en fonction des sondages internes de la CAQ, ce n'est pas une manière d'examiner...

Journaliste : ...recommandait d'augmenter les tarifs au-delà de 3 %, vous dites : Nous, on serait d'accord avec ça.

M. St-Pierre Plamondon : Tant que l'examen est sérieux et considère tous les critères. C'est ce qui a toujours été par le passé, on avait une Régie de l'énergie qui se penchait sur ça. Et ça a toujours été un sujet, l'augmentation du prix de l'énergie, c'est normal, mais ça ne peut pas se faire sur un coin de table en fonction de la déclaration de l'un puis de l'ambition de l'autre.

Journaliste : Mais, sous la houlette de la Régie de l'énergie, Hydro-Québec... engranger 1,5 milliard d'argent de plus que ce qu'il aurait dû avoir, c'est pour ça qu'on a passé une loi pour enlever ça des mains de la Régie de l'énergie.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, mais la Régie de l'énergie entend toutes les parties avant de prendre une décision, et elle prend une décision...

Journaliste : ...des mauvaises décisions apparemment.

M. St-Pierre Plamondon : Je pense qu'entre une façon de prendre des décisions où est-ce que tout le monde est entendu puis que les experts sont au cœur du processus ou une façon de prendre des décisions où est-ce que la CAQ regarde ses sondages internes puis Michael Sabia se donne des objectifs de rentabilité, sans aucun doute, on est mieux de procéder par la Régie de l'énergie. C'est un système qui fonctionnait. Ça ne veut pas dire qu'on est d'accord avec chacune des décisions, mais au moins tout le monde a été entendu, tous les critères ont été évalués.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Un point important, on n'a pas attendu M. Sabia encore, hein? On a demandé de l'avoir en commission parlementaire...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Bon, bien, c'est ça. Donc, allons-y par étapes, parce qu'on a des questions.

Journaliste : ...d'Hydro-Québec, là, le 1,5 milliard, vous avez été les premiers à vilipender Hydro... la Régie de l'énergie. Là, vous dites : On se retourne vers la régie.

M. St-Pierre Plamondon : Attention, c'est ça, la beauté d'Hydro-Québec, ça va dans nos poches. Ensuite, lorsqu'on veut... on prend un engagement, comme l'avait fait la CAQ, de dire : Bien, il y a eu, à notre avis, un trop-perçu, on va vous le rembourser, parfaitement légitime que les oppositions...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Justement, c'est parfaitement légitime que les oppositions disent : Là, soyez sérieux et respectez vos engagements.

Journaliste : ...ils vont engranger encore.

M. St-Pierre Plamondon : Pas nécessairement. Ils vont prendre la meilleure décision après avoir entendu tout le monde. Ensuite, politiquement, étant donné que ces argents-là, ces profits-là vont dans les coffres de l'État, si un parti politique prend un engagement, très normal que les partis d'opposition demandent une cohérence puis un respect des engagements.

Journaliste : ...on voit une recension, ce matin, là, des différents projets de transports structurants qui tous dépassent beaucoup le budget initial. Est-ce que... pas enlever un peu du poids à l'argument comme quoi il faudrait peut-être mettre au rancart le projet de tramway, parce qu'on s'attend à des dépassements de coûts bientôt?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, je vais laisser Joël répondre là-dessus mais simplement mentionner qu'on spécule énormément sur le tramway. Tant qu'on n'aura pas de l'information fiable, ça demeure de la spéculation. Je vais laisser Joël, parce que... sur les dépassements de coûts, là, mais...

M. Arseneau : Bien, effectivement, si on ne parle que du tramway comme étant le seul endroit où on risque d'avoir des coûts supérieurs à ce qui était évalué au départ, on fait fausse route. Le gouvernement, là, à peu près tous les projets qu'il a mis en œuvre, bien, se sont révélés des catastrophes sur le plan financier. Qu'on pense aux maisons des aînés. On est partis avec l'idée de construire des maisons des aînés avec un coût par porte de l'ordre d'à peu près, quoi, 700 000 $. On est rendu à 1,4 million de dollars la porte. Puis de toute façon on n'arrive pas à livrer les places, on n'arrive pas à les livrer, on n'arrive pas à les ouvrir. Pensez aux classes des maternelles quatre ans, on a dû interrompre le projet, et ainsi de suite. On pourrait même parler de cette formule qui devait être absolument extraordinaire sur le plan de la livraison du service du REM et sur le plan du respect des échéanciers et des budgets. C'était via la Caisse de dépôt et placement. On a fait sauter la banque puis on a dépassé les délais. Alors, pourquoi est-ce que c'est que ce serait uniquement sur la tête de la ville de Québec, de son maire et du projet de tramway qu'on s'acharnerait? Bien, c'est parce qu'il y a une raison derrière ça. On aimerait ça que la CAQ soit davantage transparente puis appuie fermement le projet et aide plus.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : Si vous me permettez juste une question, monsieur.... Bien, M. St-Pierre Plamondon, juste une petite question sur le budget de l'an 1, les chroniqueurs de ce matin, là, Francis Vailles, Gérald Fillion, qui vous accusent d'être jovialiste, d'avoir des hypothèses, donc, très positives. Je vous donne un exemple en tête, Francis Vailles dit que vous avez conservé les taux d'intérêt payés sur la dette du Canada, alors qu'il faudrait augmenter ces intérêts payés au Québec. Donc, en faisant des choix qui étaient, disons, très roses, ça ne vient pas de décrédibiliser votre exercice?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je constate que six économistes venant de quatre universités ont signé ce document en disant : Il est crédible, c'est une évaluation qui est juste. Je préfère nettement l'analyse de Luc Godbout, un de nos plus éminents fiscalistes, qui qualifie l'exercice de sérieux, de crédible. Bien sûr, si un journaliste, en l'espace de 48 heures, décide de mettre de côté la méthodologie Legault... Bélanger-Campeau et de dire : Moi, ce n'est pas ça que je suis puis je vais inventer ma propre méthodologie, voici comment ça fonctionne, bien, évidemment, on va arriver avec toutes sortes de résultats. Mais quelle est la valeur de ça, là?

Prenons par exemple les taux d'intérêt dont vous parlez. Est-ce qu'un État du Québec payé aurait des meilleurs taux qu'une province? La réponse est probablement oui, mais on n'en a pas tenu compte parce que ce n'est pas une certitude. Si on commence, donc, à faire des arbitrages politiques puis à faire des prédictions des choix, comme sur le Fonds des générations, la méthode de certains journalistes, c'est de dire : Bien, moi, je ne tiens pas compte de la méthode Bélanger-Campeau puis je présume qu'on va emprunter pour mettre dans le Fonds des générations pour potentiellement les baisses d'impôts ou rembourser la dette. Ça me semble être un choix politique assez irrationnel vu les taux d'intérêt élevés.

Mais, en d'autres mots, on ne peut pas faire des arbitrages à l'extérieur de la méthodologie, prendre ce qui nous tente, prendre ce qui ne nous tente pas. Dans ce qui nous tentait, nous, qu'on n'a pas pris, les budgets fédéraux. On dit 12 milliards d'économies sur sept ans, mais on est pris avec les chiffres fédéraux qui, lorsque c'est sur un horizon de trois, quatre, cinq ans, prévoient toujours que le déficit va se résorber. Ça n'arrive jamais. Donc, on prévoit des déficits de 14, 15 milliards, alors que le déficit, présentement, est de 46. Mais on est pris avec ces chiffres-là, ça ne nous avantage pas, mais on a conservé la méthodologie Bélanger-Campeau. Donc, à un moment donné, si on choisit une méthodologie, on est obligé de la suivre. Après, il y a plein de gens qui peuvent faire leurs prédictions, leur méthodologie, un peu comme on ferait un pool de hockey du budget de l'an 1, mais il demeure que six économistes ont travaillé là-dessus pendant des mois. Je... tu sais, je...

Journaliste : ...just jumping in English. Mr. Arseneau, with Bill 15 and the letter of the six former premiers, why people at home should care about this letter where they are asking for... about university centers, institutes and the merging with Santé Québec, and why they should not be satisfied with what Mr. Dubé said yesterday with amendments?

M. Arseneau : Well, the reason why it should concern everyday people is because we have six university research centers that are extremely well-known throughout the world. They innovate, there is also teaching, they are a key to... the Québec, the entire Québec health system, to be one of the best in the world. And, if they don't have the capacity to raise money, to develop their research projects and to apply their, you know, innovative methods, you know, through the care that they give Quebeckers, well, we are going to lose something very precious, and we are going to be backtracking. We're trying to repair what's not broken. That's what's wrong with this idea because there is this philosophy that, if we hire a top gun leaders or...

Journaliste : Managers.

M. Arseneau : ...managers from the private sector, whatever sector, they will do a better job than those people who've been leading university research centers for more than a hundred years in certain cases. That doesn't make sense.

Journaliste : But Mr. Dubé came out yesterday and said that he would keep the board of directors... at least.

M. Arseneau : No, I think he's trying to find a middle ground whereby they are still going to be under control of Santé Québec, but they are not going to have full rein on what they... on their projects, on what they can do. But, you know, they will, basically, be allowed to choose a certain number of research projects, and so on, but it goes together, it has to be integrated. You have to be able to manage your care, you know, the soins. You know, you have the care of the patients, innovate, teach and, as well, you know, raise money, and, you know, that's the way it's been for decades. Again, why change what's working for the institutions, working for Québec and Québec's citizens too?

Journaliste : Do you feel that the letter went far enough or would you like to have seen them, maybe, call for other changes...

M. Arseneau : There are other changes that they could have brought about, but I think they... Well, we're discussing these things, you know, day after day, in the commission. No, I think, to make an impact, they had to, you know, choose a focus, and that's what they said, that's what they did, and I think it's... You know, you don't want the former Premiers to get involved in the daily work of the commission, you know. So, obviously, if they've done that yesterday, it's because there is péril en la demeure, there is a decision that should not be made, and that's one focus that they're keeping, and that's a good strategy...

Journaliste : Mr. St-Pierre Plamondon, can we just hear you on Premier Legault's comments yesterday about Mr. Charest. Do you feel that you went too far in saying that? Was that your intention to insult him?

M. St-Pierre Plamondon : I never insulted anyone. I just mentioned the fact, that is accurate, that the argument used by François Legault, at the salon bleu, are the exact same words than those of Jean Chrétien and Jean Charest. François Legault might not like that I put a mirror in front of him, he might not like what he sees, but that's not an insult. It's just reality. Now, it's up to him to explain how you can qualify... how you can say out, in public, that the name of a former Premier is an insult. It's up to him to explain how this works. But I think it's not about insults, it's about François Legault being uncomfortable with his own position on those topics.

Journaliste : I just... you mentioned Oscar Wilde. I just...

M. St-Pierre Plamondon : Have you read Le Portrait de Dorian Gray?

Journaliste : It's a long book.

M. St-Pierre Plamondon : Because the picture changes gradually.

Journaliste : But I have read The Portrait of Dorian Grayfor Dummies... In the book, Dorian Gray sells his soul for eternal youth and beauty.

M. St-Pierre Plamondon : But the picture changes as he makes decisions that are not according to himself and according to ethics.

Journaliste : Right. And so, it ends badly, as that price. But do you think the Premier has sold his soul? Is that the connection you're making?

M. St-Pierre Plamondon : I strongly encourage every citizen to read Oscar Wilde and I let them answer that question.

(Fin à 8 h 49)