To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Paradis, député de Jean-Talon

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Paradis, député de Jean-Talon

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, October 18, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures)

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour, tout le monde. Rapidement ce matin, juste souligner... parce qu'il y avait beaucoup, beaucoup de nouvelles hier, souligner que le Parti québécois a bel et bien obtenu une question par jour suite à la décision de la présidente. Et donc je le souligne au passage parce que c'était, pour nous, difficile de faire valoir ce qu'on a comme sujets, comme questions, si on n'a absolument pas le droit de parole une certaine journée au salon bleu. Et là, grâce à l'élection de Pascal Paradis et à la décision de la présidente, dorénavant, à chaque jour, il y aura une question du Parti québécois.

Ça demeure une question sur 10, ça veut dire que les deux autres partis d'opposition se séparent toutes les autres questions. Ça demeure une anomalie, qui s'ajoute à l'anomalie du financement, mais c'est pour nous une avancée importante dans notre capacité de faire valoir notre point de vue et de faire notre travail, donc on s'en réjouit ce matin. Sur ce, je vais prendre vos questions.

Journaliste : On parle beaucoup du tramway, M. St-Pierre Plamondon. Là, semble-t-il que la relation entre la ministre Guilbault et les sociétés de transport n'est pas très bonne. Québec propose d'éponger 20 % seulement des déficits des sociétés de transport au Québec. Est-ce que vous trouvez que c'est assez?

M. St-Pierre Plamondon :Non, et c'est inquiétant, à un moment clé de l'évolution des transports collectifs au Québec parce que, comme on le sait, avec la pandémie, il y a eu un impact sur l'achalandage, et l'objectif, c'est de ramener le plus possible l'achalandage, de manière à équilibrer le modèle, mais également pour des raisons de transport, c'est-à-dire que, lorsqu'il y a beaucoup d'usagers de transport collectif, il y a moins de coûts de fonctionnement de nos routes, de tout ce qui découle de l'automobile. À ce moment clé là, essentiellement, c'est un bris du contrat historique, là, où est-ce que c'était à peu près un tiers, un tiers, un tiers, dans le financement de ces transports collectifs là, et, si tu as un bris de contrat, ça veut dire moins de services. Si tu as moins de services, tu auras moins d'usagers, et là on tombe dans une spirale vers le bas, ce qui est exactement l'inverse du concept de mobilité durable, qui est le titre, pourtant, de la ministre, et l'inverse de ce qu'on devrait faire en ce moment, tant sur le plan financier que sur le plan environnemental.

Journaliste : Parce que le gouvernement, dit : On y croit, au transport collectif. Est-ce que vous y croyez quand ils disent ça?

M. St-Pierre Plamondon :En anglais, on dit : «Talk is cheap». C'est que c'est tellement facile, dans plein de sujets, parce que la CAQ utilise ce modus operandi là dans plusieurs domaines, de faire des déclarations, mais, avec la CAQ, il faut toujours s'intéresser à, dans les faits, il se passe quoi, et, dans les faits, ici, on est en train de parler d'un grave recul qui aura des conséquences sur la mobilité durable, sur le transport collectif.

Donc, on demande à la ministre d'écouter et de retourner à une table de négociation pour arriver avec mieux que ce qui est envisagé en ce moment.

Journaliste : Quel serait le rôle d'un Québec souverain, par exemple, à l'étranger, dans des conflits comme on voit actuellement, par exemple, le conflit israélo-palestinien, etc.? Quelle serait l'approche d'un gouvernement québécois dans un Québec souverain? Est-ce qu'on serait impliqué de façon, par exemple, diplomatique? Est-ce que... Je ne sais pas, sur le point de vue international, là, on se positionnerait où?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, si on regarde le rôle d'États de plus petite taille dans la diplomatie mondiale, bon, prenons le Danemark, que j'affectionne particulièrement, prenons la Norvège, prenons la Suisse, la Hollande, plusieurs nations plus petites jouent le rôle de facilitateurs vers la paix et vers les principes qui peuvent permettre le plus de stabilité et de respect des droits de la personne.

Et, étant donné la nature des Québécoises et des Québécois, parce que, s'il y a un endroit au monde où on n'aime pas le conflit, c'est bien au Québec, je suis presque certain qu'on aurait un rôle très, très axé, comme on l'a présenté hier, sur les principes universels, donc préserver les droits de la personne en tout temps, donc s'éloigner de partisanerie circonstancielle et agir comme facilitateur vers la paix, comme d'autres nations dans le monde le font, mais c'est particulièrement cohérent avec le caractère québécois.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :Ah! encore plus. Je confère à la personnalité québécoise une saine naïveté qui peut amener les nations à faire mieux que ce qu'on voit, qui est épouvantable, en ce moment. Donc, pour répondre à votre question, les Québécois et les Québécoises s'attendraient que le gouvernement du Québec tente d'amener les parties au minimum de décence sur le plan du respect du droit de la personne.

Journaliste : Mais est-ce qu'on aurait des relations diplomatiques? Est-ce que, par exemple... dans la diplomatie québécoise d'un Québec souverain, est-ce qu'on aurait des ambassades, par exemple, dans... en Israël? Est-ce qu'on aurait des ambassades ailleurs?

M. St-Pierre Plamondon : Évidemment.

Journaliste : On aurait une diplomatie mondiale.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, oui. Puis il faut comprendre à quel point aussi c'est payant d'avoir une diplomatie lorsqu'on peut avoir également une diplomatie commerciale. Le gros problème du Canada par rapport aux intérêts commerciaux et diplomatiques du Québec, c'est l'effacement du Québec dans une marée d'intérêts concurrentiels, là, donc tu as l'intérêt de l'Alberta, les intérêts de l'Ontario, les intérêts... Donc, la voix du Québec, la personnalité du Québec et les intérêts commerciaux du Québec se trouvent complètement effacés dans ces conflits d'intérêts là. Donc, c'est payant de faire de la diplomatie. C'est payant d'exister. Si vous avez le choix sur le plan diplomatique et commercial, entre ne pas exister ou exister, en tout temps, choisir d'exister.

Journaliste : ...à l'étranger.

M. St-Pierre Plamondon : On en a quelques-uns, là. Là, on parle d'une diplomatie...

Journaliste : ...il y en a 17, là.

M. St-Pierre Plamondon : Mais ça n'a rien à voir avec la diplomatie d'un pays. Ça n'a rien à voir avec la représentation aux Nations unies. Ça n'a rien à voir avec gagner un championnat du monde de hockey. Le rayonnement qui découle d'un drapeau... Combien de fois je me suis fait dire, justement, par la télévision danoise, dans l'entrevue en danois : Donc, vous, est-ce que vous vous considérez comme Canadien français? Vous êtes des Canadiens français. Au Danemark, les gens ne savent pas qu'on parle français au Québec. Il y a une bonne partie de la population, je l'ai vécu, qui assume que le Canada est un pays unilingue. Donc, le fait d'exister dans les instances internationales a énormément d'impact et surtout propulserait nos entreprises dans les domaines d'excellence ou les domaines où est-ce qu'on est concurrentiels.

Journaliste : ...faire partie de groupes, par exemple, comme l'OTAN. Est-ce que ça serait un peu ça, votre projet que vous allez proposer en 2026?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, donc on va définir à travers notre congrès, là, ces questions là, mais oui, je veux dire, à chaque fois que le Québec peut avoir une représentation internationale et donc une influence positive sur le cours des choses, on va le prendre, évidemment.

Journaliste : ...donc, une armée, là, il y aurait une armée québécoise, il y a...

M. St-Pierre Plamondon : Oui, maintenant, sous réserve des paramètres qui seront définis au sein du Parti québécois par rapport à ces questions-là. C'est-à-dire qu'on a un débat qui s'en vient là-dessus, notamment...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça, c'est...

Journaliste : O.K., mais ça sous-tend quel pourcentage du PIB d'un Québec souverain serait consacré à la défense, parce que ça, si on veut faire partie de l'OTAN, c'est une question qui est vraiment très importante.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, il y a le budget d'un Québec souverain qui pourrait vous intéresser à ce niveau-là. Je vous invite à lire le budget qui sera publié lundi.

Journaliste : Et, sur le Plan nord-américain, là, dans la géopolitique nord-américaine, comment vous voyez... tu sais, on sait, en ce moment, là, sur le plan des échanges avec... dans le... avec les États-Unis puis le Mexique, tout ça. Est-ce que... Comment vous situez le Québec dans cette... un Québec indépendant, dans cette dynamique commerciale nord-américaine là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ce qui a changé depuis René Lévesque. À l'époque de Lévesque, on était très inquiets de la capacité du Québec de demeurer en contact commercial avec les nations voisines, parce que la mondialisation n'avait pas eu lieu. Quand on regarde les exemples de changements, là, politiques qui mènent à la création d'États ou au retrait de certaines ententes, ce qu'on constate, c'est que les cadres internationaux ne sont pas appelés à changer parce qu'un État s'ajoute à la liste. Puis les entreprises n'ont pas intérêt à se priver d'un marché alors que tout est stable puis le cadre qui s'applique là va être le même qu'ailleurs. Donc, de ce point de vue là, le risque commercial, au niveau des échanges avec... dans le cadre de l'ALENA, supposons, les différents accords internationaux, le risque est beaucoup... il est moindre, substantiellement moindre qu'à l'époque de Lévesque quand on a commencé à penser le projet.

Journaliste : Puis, sur le plan de la devise, est-ce que le Québec souverain conserverait le dollar canadien ou aurait sa propre devise?

M. St-Pierre Plamondon : C'est un débat qui va être tranché lors du congrès à travers la démarche également du Livre bleu, mais, a priori, moi, je suis favorable à ce qu'il y ait un plan de transition qui mène éventuellement à une politique monétaire proprement dite québécoise, parce que...

Journaliste : Autrement dit, une devise québécoise.

M. St-Pierre Plamondon : Oui. Parce que l'enjeu, avec la péréquation puis les revenus découlant du pétrole de l'Alberta, c'est que, oui, il y a un versement de péréquation, mais il y a un gonflement de la monnaie canadienne qui nuit épouvantablement à nos exportations, donc de ne pas avoir notre propre politique monétaire... On l'a vu dans l'Union européenne, certains pays ne sont pas capables d'avoir leur propre stratégie qui colle à leurs avantages concurrentiels...

Journaliste : ...sujet-là que les Québécois sont propriétaires d'une certaine quantité, par exemple, ou un certain montant d'argent canadien, donc on est tout à fait... Lui, ce qu'il disait, c'est qu'on était... on avait le droit d'utiliser cet argent-là parce qu'il nous appartient jusqu'à un certain point, là. Alors, ce ne serait pas un peu de s'affaiblir sur le plan économique que d'avoir une devise québécoise qui pourrait être soumise à un paquet d'aléas économiques mondiaux?

M. St-Pierre Plamondon :Ce qui affaiblit le Québec, en ce moment, sur le plan économique, c'est que nos politiques ne sont pas en fonction de la réalité économique québécoise mais de la réalité de chacune des provinces canadiennes qui rentrent en concurrence. Prenez le taux d'intérêt, là. Le taux d'intérêt de la Banque du Canada est fixé sur la base de réalités très différentes d'une province à l'autre, et il doit y avoir un arbitrage. Et c'est vrai également pour la politique monétaire, c'est-à-dire où est-ce qu'on veut placer notre dollar en fonction de nos objectifs d'exportation puis de nos secteurs concurrentiels. Plus l'ensemble est grand... puis je vous réfère à Jane Jacobs, The Question of Québec Separatism, plus l'ensemble politique est grand, plus les arbitrages sont compliqués puis les conflits d'intérêts sont nombreux. Donc, il faut que...

Journaliste : ...la monnaie n'est peut-être... n'a pas une certaine stabilité supplémentaire?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, si on prend... Bien, évidemment, en termes de transition, on va reprendre beaucoup le concept de souveraineté-association, là. Je veux dire, dans la définition, telle que je l'entrevois, du Québec indépendant, nos collaborations avec le Canada vont être nombreuses, vont peut-être même être plus efficaces qu'en ce moment à certains égards. Donc, oui, il y aura un plan de transition, mais, ultimement, la réponse théorique, là, la réponse absolue, c'est que le Québec gagnerait à avoir sa propre politique monétaire en fonction de nos impératifs économiques et non pas ceux de l'Alberta et de l'Ontario. Ça crée des arbitrages.

Journaliste : Donc, en fonction de ce que vous dites, si on se fie avec les... la hausse du taux d'inflation au Québec, les taux d'intérêt augmenteraient, là. Parce que la seule place où ça surchauffe, actuellement, au Canada, c'est ici. Donc, vous dites : Si on n'oublie le Canada, au Québec, il faut monter les taux d'intérêt, là.

M. St-Pierre Plamondon :Dépendamment de pourquoi, au Québec, ça chauffe...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :C'est ça, mais pourquoi ça chauffe d'un point de plus au Québec que dans le reste du Canada? Dépendamment du diagnostic, tu aurais une politique sur mesure pour le Québec et non pas une politique qui est une espèce de mélange hétéroclite de la situation de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de l'Ontario puis des Maritimes. C'est juste ça.

Journaliste : Justement, sur le plan des échanges commerciaux, bon, vous avez parlé de l'ALENA puis de la place qu'un Québec indépendant pourrait conserver dans cette dynamique-là. À l'échelle pancanadienne, là, au niveau des échanges commerciaux puis aussi de la libre circulation, vous voyez ça comment, un Québec souverain, là?

M. St-Pierre Plamondon :Souveraineté association. Le plus possible... Si on prend l'indépendance de la Norvège de la Suède, au début du XXe siècle, là, je ne me souviens pas la date exacte, quand tu as des nations amies et qui ont quand même des points en commun puis qui sont habituées de collaborer, une fois que le droit de décider par toi-même démocratiquement est établi puis que notre diplomatie est engagée, ma posture va être un maximum de collaboration et de facilitation avec le reste du Canada. Parce que, souvenons-nous, les indépendantistes au Québec, contrairement à d'autres... toutes sortes d'autres mouvements, trouvent le Canada bien sympathique, il n'y a pas... À part quand qu'il y a des vagues de Québec bashing, là, on en a notre camion des fois, mais sinon, en général, la posture des Québécois vis-à-vis du Canada, elle est très, très ouverte.

Journaliste : ...est-ce que vous voyez des postes frontaliers, là, une frontière québécoise puis un contrôle ou c'est plus une libre circulation?

M. St-Pierre Plamondon :À négocier. Donc, écoutez, là, vous me posez toutes les questions du livre bleu, qui va être publié éventuellement, mais la posture, c'est celle d'une souveraineté-association et d'une négociation de bonne foi où les intérêts de part et d'autre sont bien servis, parce qu'on va toujours demeurer loyal envers les intérêts géopolitiques de l'Amérique du Nord, notamment sur le plan des ressources, de la défense. Le fait de devenir indépendant puis d'avoir une voix à l'international ne change pas le fait que les intérêts régionaux demeurent importants puis que la collaboration avec tes voisins demeure importante. On a un long historique de collaboration avec les États-Unis, évidemment, mais vis-à-vis le Canada, ma posture est celle d'une souveraineté-association.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :Oui, c'est vrai qu'on est tombés...

Journaliste : Est-ce que vous maintenez que la motion d'hier sur Israël manquait d'équilibre et de nuances quand vous voyez, ce matin, la sortie de Joe Biden, par exemple, qui est résolument derrière Israël? Est-ce que ça change quelque chose?

M. St-Pierre Plamondon :Du tout. Le cas spécifique de l'hôpital, on a été très clairs hier : avant de parler de crime de guerre, ça prend un tribunal puis une vérification des faits, mais ça n'a rien à voir avec la motion d'hier, parce que c'est avéré, c'est même déclaré par Israël qu'on bombarde des logements de civils, qu'on coupe l'alimentation, l'eau, l'électricité, qu'on empêche l'évacuation des civils. Tout ça sont des violations de l'acte, des violations très claires du droit international.

Donc, une fois que ça s'est établi, la responsabilité du gouvernement du Québec, si on parle à l'international, c'est d'être rigoureux, pondéré, mais surtout loyal envers les principes universels de défense des droits de la personne. On ne peut pas créer des catégories de gens qui bénéficient de droits de la personne et d'autres qui n'en ont pas. On ne peut pas jouer là-dedans. En tout cas, quand on parle d'un Québec indépendant, notre vision à nous, c'est un Québec qui est pacifiste et qui agit avec rigueur et pondération.

Journaliste : ...savoir : Avez-vous trouvé curieux le fait hier que M. Legault évoque la date du 31 octobre pour une grosse grève? C'est ce qu'il a dit, les syndicats ont nié. Avez-vous...

M. St-Pierre Plamondon :Mais ça, c'est démenti, hein?

Journaliste : Oui. Avez-vous... Qu'est-ce que vous avez pensé de cette sortie-là, qu'on évoque une date comme ça?

Journaliste : C'est l'Halloween.

M. St-Pierre Plamondon :Oui, c'est ça. C'est peut-être... Écoutez, je... À nouveau, on peut faire des négociations de tactique dans l'espace public, ça n'avancera pas cette négociation-là. Donc peut-être, de part et d'autre, on va laisser tomber les déclarations puis on va retourner à la table. Puis ce qu'on a comme message... Parce que c'est toujours délicat, hein, de s'immiscer de l'extérieur, là, de s'immiscer dans les négociations dont... parce que des fois il nous manque des morceaux. Ce qui est clair, c'est pour les travailleurs qui ont reçu une offre initiale de 9 % sur cinq ans, le message, il est limpide : On va vous appauvrir, parce que l'inflation ne cadre absolument pas avec cette augmentation-là. Que le gouvernement commence par bonifier ces offres-là à un niveau acceptable. Probablement qu'il y aura du dialogue, et, à ce moment-là, on perdra moins de temps à essayer d'anticiper si c'est le 31 octobre, la grève. Personne ne veut de grève, là, ni les travailleurs ni la population. Puis le gouvernement ne devrait pas faire des déclarations qui anticipent une grève, alors qu'il y a du temps devant nous, puis ce qu'on a besoin, c'est de gestes concrets.

Journaliste : Est-ce que le fait que les élus se soient donné une augmentation de 30 %, ça met le gouvernement dans une très mauvaise position pour négocier?

M. St-Pierre Plamondon :C'est à dire que si on déclare, pour justifier l'augmentation de son propre salaire, que les élus ont le droit de gagner leur vie, puis de nourrir leurs enfants, puis de bien s'occuper de leurs enfants, puis on déclare que ça prend du courage pour faire une hausse comme celle-là, bien, ça a un impact, évidemment, parce que les travailleurs de la santé, des services sociaux, de l'éducation entendent ça puis ils se disent : Bien, si c'est bon pour toi, c'est bon pour moi. Et ils ont raison. Donc, comment ensuite justifier une offre de 9 % sur cinq ans dans ces circonstances-là? C'est nocif, c'est contre-productif dans le cadre de la négociation, c'est certain.

Journaliste : ...pont de Québec qui est encore bon pour 50 ans. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, écoutez, je...

Une voix : ...

Journaliste : Excusez-moi.

M. St-Pierre Plamondon :Laporte, oui, c'est vrai.

Journaliste : Excusez-moi.

M. St-Pierre Plamondon :Bien, écoutez, je ne suis pas ingénieur, mais si un ingénieur nous dit qu'il y a une part de réparations qui sont normales, périodiques, et que si ces réparations là sont faites, le pont est encore valide pour plusieurs décennies, je prends acte de ça puis je présume que c'est de l'information fiable qui devrait donc influencer la planification, là, des travaux.

Journaliste : They will be protest again today to support the victims in Gaza and also the... what happened with the hospital in Gaza and the victims in Montréal and Québec city. Was that a «faux pas» of the CAQ to not adopt the motion you proposed with Québec solidaire yesterday and recognizing the victims of Gaza? Is it a «faux pas»? Is it putting oil on fire?

M. St-Pierre Plamondon : It is a lack of judgment of «rigueur» of... it's not rigorous. It's not rigorous. What we added, we tried to add to that motion... Because of course we are totally together with the population in Israël. What happened... What the Hamas did is unacceptable. They are a terrorist organization who slaughtered innocent people. So, of course, we can't vote against anything that is in solidarity with Israël, but at the same time, you can't refuse... So, the two parts we wanted to add is to also state that the

counterattack of Israel must respect international law, which is obvious, it shouldn't be a debate, and to condemn the violations of international law by each side, by each party. So, that should have been accepted, and I think it is a lack of judgement. When we speak, internationally, we have a responsibility, and human rights cannot apply differently depending on which side we're talking about. And we are before very serious violations of international law.

Journaliste : So, Québec is too pro-Israel?

M. St-Pierre Plamondon : I don't know what happened. I cannot say that it's because the CAQ is pro-Israel, I just don't understand what happened there.

Journaliste : Having one question a day at the National Assembly, can you explain what difference that will make for you?

M. St-Pierre Plamondon : It's essentially allowing us to do our work, because we have a different perspective on certain issues and we are allowed to ask this single question that, at least, gives us a voice that will be heard. It's not a lot, in comparison with the nine other questions that are given to QS and the Liberal Party, but, at the end of the day, it is a substantial improvement. And we've shown already that, even without one question a day, we're capable of being relevant and moving things forward here, at the National Assembly, so, with the help of Pascal Paradis, I think we will improve our game and it will be a substantial improvement for the debates.

Journaliste : I would like to get your thoughts just on what the Premier said yesterday about tuitions. In French, he had said, when he looks at the number of anglophone students in Québec, it threatens the french language, but it's supposed to be... it's not supposed to be an anti-Anglophone measure, so I would like to get your thoughts on that. What do you think about that? It seems to be sort of contradicting, both of those statements, right?

M. St-Pierre Plamondon : Well, not really, because we're not talking about anglophone students in Québec, we're talking about how to manage a flow of potential foreign students in the context where there are billions of people in the world and that in the context where our institutions are interesting. And so, you can have an unlimited amount of students interested in studying in Québec. So, it's really about how to balance how many students we welcome and how we proceed from a financial standpoint.

I think the measure doesn't really achieve the goal that has been stated by the CAQ. They're saying it's going to change the linguistic dynamics because we change the tuition fees. It might, slightly. It might make a certain difference in the number of students who don't speak French who study in Montréal, but I think the real issue is, in total, how many students a year are we hosting and in which language. Because it has, of course, an impact in the linguistic dynamics if you have tens of thousands of students who can't speak French around Concordia and McGill. And so, the real conversation should be about how many students do we host a year and what impact for the finances of each university, and that has not been really raised. So, it's a measure that has a limited impact, I think.

On the other hand, I agree that francophone universities should have a better financing, so I'm in favor of balancing those amounts, but, in terms of linguistic dynamics, I think it's not fair to say that it's going to substantially change the dynamics.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Journaliste : ...sorry.

Le Modérateur : ...une dernière en anglais.

Journaliste : They argue that these anglophone students coming from the other provinces, they don't speak French, they're in Montréal, and that shop owners and store owners are so desperate for employees, they hire the students who don't speak any French, and then they're in the shops and then there's more... there's less French in the shops, and that's one of the factors. They're talking about too much English on the streets.

M. St-Pierre Plamondon : It's just demographics. I mean, bringing... I'm going to say a number that is not true, that is exaggerated, bringing 500 000 persons who don't speak French next year, I mean, it's just demographics, how can you have a conversation in French afterwards? And, at the opposite, bring in 1,000 persons next year, and you'll have no linguistic impact. So, it's just about balancing, being... finding a sustainable model in terms of linguistic dynamics. And I'm not sure that we're really achieving that goal through that measure.

Journaliste : What do you think of McGill's reaction and universities' reaction to these measures?

M. St-Pierre Plamondon : Can you... I don't recall exactly. I have read it yesterday, but I...

Journaliste : McGill, Concordia and Bishop's have said these measures will affect their enrollment and possibly imperil their financial stability.

M. St-Pierre Plamondon : Well, we need to take into account over the 10... past 10 years how their financial situation has evolved. And I think the reality is their revenues have really... substantially improved. It might cut down their revenues to a certain extend, but, if you look at their situation 10 years ago, I think they are still in a very good financial situation, and I don't think we can say that about francophone universities, at least not at the same level.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 27)