To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations internationales et de francophonie

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations internationales et de francophonie

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, October 17, 2023, 16 h 06

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures six minutes)

M. Cliche-Rivard : D'abord, je veux mettre une chose au clair, les attaques du Hamas, je l'ai dit, je le redis, là, sont des attaques terroristes et je les condamne, nous les condamnons. Québec solidaire les condamne fermement. Ce sont des attaques injustifiables, point final. Malheureusement, devant le refus de la CAQ de reconnaître les vies palestiniennes perdues et les violations du droit international par Israël, Québec solidaire s'est tenu aux côtés du Parti québécois et on s'est abstenu de voter en faveur de la motion de la CAQ. On voulait quand même reconnaître la notion de paix et condamner les actes terroristes du Hamas compris dans la motion, alors on a tout de même permis aux parlementaires de voter, de s'exprimer sur la question et de tenir une minute de silence. Je remercie d'ailleurs le Parti québécois qui s'est tenu debout avec nous dans cette position. Il est dommage que la CAQ ait manqué de modération et de sens d'équilibre. Il y a quelques heures, Israël a bombardé un hôpital à Gaza. Le bilan provisoire, c'est 500 morts. Bombarder un hôpital, c'est un crime de guerre, point final.

L'Assemblée nationale a le devoir d'en parler. L'OMS et le gouvernement canadien l'ont vivement dénoncé. Donc, comment est-ce que le gouvernement peut justifier de déposer une motion qui ne fait aucune mention des milliers de morts des deux côtés? On avait l'opportunité de faire un pas pour la paix au Québec, puis je ne comprends pas la décision de la CAQ de refuser nos amendements. En mon âme et conscience, en notre âme et conscience, nous ne pouvions pas rejeter du revers de la main la motion. On ne pouvait pas rejeter du revers de la main les civils, les vies palestiniennes. Il faut être capable d'avoir suffisamment d'empathie et de compassion pour penser à toutes les victimes. Voilà.

On avait soumis des propositions d'amendements, je vous l'ai dit. Malheureusement, ils ont été rejetés, donc on n'a pas été en faveur ou en capacité de voter en faveur. Mais, bien sûr, il était hors de question pour nous qu'on bloque la motion. Condamner le Hamas, c'est quelque chose que je vais faire fermement puis que je vais continue de faire fermement, et de bouger en faveur de la paix ou de réclamer une résolution pacifique du conflit, c'est quelque chose qu'on va toujours mettre de l'avant aussi. Malheureusement, il manquait de nuances et il manquait de modération dans cette version.

Journaliste : À votre avis, est-ce que la CAQ ou le gouvernement de François Legault a pris position dans le conflit en faveur d'Israël?

M. Cliche-Rivard : Je vais leur laisser prendre leur position. Moi, ce que je déplore...

Journaliste : À la lumière de la motion d'aujourd'hui?

M. Cliche-Rivard : À mon avis, on avait une chance et une opportunité de mettre les vies humaines des deux côtés sur le même pied d'égalité. Un civil, c'est un civil. Et, malheureusement, cette main tendue là ou cette opportunité-là n'a pas été saisie.

Journaliste : Et donc quelle...

M. Cliche-Rivard : Je vous laisse tirer vos conclusions.

Journaliste : Mais est-ce que vous pouvez nous dire votre amendement, de quoi il consistait?

M. Cliche-Rivard : Oui. En fait, il y avait une première clause qui disait... on ajoutait : «qu'elle déplore que l'escalade de la violence ait engendré le décès de nombreux civils», et on nommait «Israéliens comme Palestiniens», donc des deux côtés, alors que la première phrase parle seulement de victimes israéliennes. Et on ajoutait : «qu'elle en appelle au respect du droit international par toutes les parties, ce qui implique notamment de protéger les populations et les infrastructures civiles et de garantir l'accès à l'eau, la nourriture et à l'énergie pour la population de la bande de Gaza». Donc, on a appelé à des procédures puis à des protections claires en vertu du droit international pour protéger les populations civiles gazaouis, qui sont là en ce moment, pris dans le blocus israélien qui est illégal.

Journaliste : Donc, la reconnaissance, pourquoi ça a été refusé?

M. Cliche-Rivard : Je ne vais pas présumer des intentions de l'autre côté, je vais les laisser venir à vous puis s'expliquer.

Journaliste : Avec la motion actuelle qu'a adoptée le Québec, le Québec, sa position à l'heure actuelle, selon votre lecture, c'est quoi, vis-à-vis ce conflit-là?

M. Cliche-Rivard : Tu sais, la motion, ce qu'elle dit, c'est qu'elle condamne le Hamas. Moi, j'appuie tout à fait cette proposition-là. Puis la motion, ce qu'elle dit, c'est qu'elle déplore les morts israéliens. Je l'appuie aussi. Puis elle appelle à la paix, et je l'appuie aussi, mais il manquait tout un autre côté, puis ça, c'est la protection des civils palestiniens puis de déplorer les morts du côté palestinien aussi. Alors, il manquait de nuances, il manquait de modération. Et, évidemment, comme je l'ai dit, il était hors de question de battre cette motion. Elle a des a priori et des alinéas qui sont tout à fait justifiés et qu'on appuie, mais le portrait n'était pas complet et les propositions visées à le rendre complet, malheureusement, ça a été refusé.

M. Cliche-Rivard : Puis l'image du Québec à l'international, après avoir adopté cette motion, c'est quoi, selon vous?

M. Cliche-Rivard : Je pense que, dans ce dossier là, comme dans les autres, on va se garder de conclusions hâtives. On verra quelles sont les conclusions, quelles sont les suites, là. Je ne vais pas commencer à faire un procès d'intention qu'à cause de ça il y a une telle conclusion, là. On verra.

Journaliste : Mais vous avez vu le premier ministre, Justin Trudeau, condamner fermement cette attaque-là?

M. Cliche-Rivard : Oui, je l'ai cité. L'OMS a condamné aussi.

Journaliste : Est-ce le Québec...

Journaliste : Il n'est pas trop tard, hein, pour le gouvernement du Québec de reconnaître cette violation-là, puis j'espère que la part des choses va être faite. Une motion, c'est une motion, ce n'est pas la première puis ce n'est pas la dernière sur le conflit israélo-palestinien, il y en a eu plusieurs, des motions, à l'Assemblée, puis il va y en avoir probablement d'autres dans les prochaines semaines. L'évolution malheureuse, je le devine, là, comme vous le devinez, de la situation va faire en sorte qu'on aura à se positionner, possiblement au jour le jour, sur ce qui se passe. Il y avait une belle opportunité puis il restera encore une opportunité, là, ça ne fait pas trois jours, ce bombardement-là tragique sur l'hôpital. Alors, est-ce que le gouvernement du Québec fera la bonne chose puis condamnera cette attaque-là?

 Après, il y a des enquêtes à faire. Ça a été énoncé. C'est une allégation du Hamas. On a vu les images, vous les avez vues, je ne les remets pas en doute, mais qui a lancé... Quelle sera l'enquête? Je veux dire, moi, je ne suis pas devin, moi, ou je ne suis pas enquêteur des Nations unies pour faire cette constatation-là.

Journaliste : Je voudrais savoir ce que vous pensez de la déclaration de M. Legault en point de presse tout à l'heure, lorsque la question lui a été posée, justement, sur Israël. J'aimerais ça que vous...

M. Cliche-Rivard : Bien, pouvez-vous me donner sa réponse?

Journaliste : Bien, il a dit grosso modo qu'Israël avait le droit de se défendre, il a dit que l'acte commis par le Hamas, c'était un acte terroriste et qu'Israël avait tout à fait le droit de se défendre. Il a dit, je le paraphrase, là, mais qu'il y avait des Palestiniens, malheureusement, qui étaient entre les deux, mais qu'Israël avait le droit de se défendre.

M. Cliche-Rivard : Il y a des règles en droit international, la guerre, elle est régie, là, par le droit de la guerre. Ça existe, là. Il y a les Conventions de Genève. Il y a du droit international humanitaire, il y a du droit de la guerre, il y a des conventions. Je veux dire, il y a une façon... c'est tragique de le dire, là, mais il y a une façon légale de faire la guerre. Et de s'en prendre aux populations civiles et de surcroît aux hôpitaux, ça ne fait pas partie de ce qui est permis par les Conventions de Genève, notamment. Donc, bien sûr qu'il y a droit à une riposte, mais cette riposte-là doit viser des objectifs militaires et ne doit certainement pas viser des hôpitaux ou d'autres lieux où des civils se retrouvent.

Journaliste : Est-ce que... juste une petite dernière peut-être, est-ce que vous craignez qu'une position comme celle qui a été prise aujourd'hui dans une... dans cette motion-là puisse amener ou menacer le climat social au Québec? Il y a déjà des manifestations à Montréal, il y a des... on a vu des gens qui ont manifesté en faveur du Hamas, entre autres, il y a eu toutes sortes de manifestations à Montréal. Alors, est-ce que vous craignez que ça puisse avoir un effet sur le climat social?

M. Cliche-Rivard : C'est quelque chose à laquelle on doit travailler tous et toutes pour l'éviter, ce clivage-là. Puis je pense que la discussion, l'ouverture, le dialogue et des valeurs pacifistes telles que sont celles du Québec sont celles à mettre de l'avant. Moi, je ne veux pas qu'on déchire notre chemise aujourd'hui, ou à l'Assemblée entre parlementaires, je pense qu'il y a une motion pour la paix qui a été adoptée, c'est un message pour la paix que je veux envoyer. Évidemment, on condamne les actes terroristes, on condamne les crimes contre l'humanité, et il faut qu'on se parle au Québec, tous les groupes, et il faut éviter qu'il y ait quelconques dérapages, puis il faut travailler à cette paix sociale là, puis ça ne sera pas de tout repos, mais c'est le mandat qu'on se donne en tant que parlementaires, en tant que société civile, puis j'espère qu'on va y arriver. Merci.

(Fin à 16 h 14)

Participants


Document(s) Related