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(Seize heures six minutes)
M. Cliche-Rivard : D'abord,
je veux mettre une chose au clair, les attaques du Hamas, je l'ai dit, je le
redis, là, sont des attaques terroristes et je les condamne, nous les
condamnons. Québec solidaire les condamne fermement. Ce sont des attaques
injustifiables, point final. Malheureusement, devant le refus de la CAQ de
reconnaître les vies palestiniennes perdues et les violations du droit
international par Israël, Québec solidaire s'est tenu aux côtés du Parti
québécois et on s'est abstenu de voter en faveur de la motion de la CAQ. On
voulait quand même reconnaître la notion de paix et condamner les actes
terroristes du Hamas compris dans la motion, alors on a tout de même permis aux
parlementaires de voter, de s'exprimer sur la question et de tenir une minute
de silence. Je remercie d'ailleurs le Parti québécois qui s'est tenu debout
avec nous dans cette position. Il est dommage que la CAQ ait manqué de
modération et de sens d'équilibre. Il y a quelques heures, Israël a bombardé un
hôpital à Gaza. Le bilan provisoire, c'est 500 morts. Bombarder un
hôpital, c'est un crime de guerre, point final.
L'Assemblée nationale a le devoir d'en
parler. L'OMS et le gouvernement canadien l'ont vivement dénoncé. Donc, comment
est-ce que le gouvernement peut justifier de déposer une motion qui ne fait
aucune mention des milliers de morts des deux côtés? On avait l'opportunité de
faire un pas pour la paix au Québec, puis je ne comprends pas la décision de la
CAQ de refuser nos amendements. En mon âme et conscience, en notre âme et
conscience, nous ne pouvions pas rejeter du revers de la main la motion. On ne
pouvait pas rejeter du revers de la main les civils, les vies palestiniennes.
Il faut être capable d'avoir suffisamment d'empathie et de compassion pour
penser à toutes les victimes. Voilà.
On avait soumis des propositions d'amendements,
je vous l'ai dit. Malheureusement, ils ont été rejetés, donc on n'a pas été en
faveur ou en capacité de voter en faveur. Mais, bien sûr, il était hors de
question pour nous qu'on bloque la motion. Condamner le Hamas, c'est quelque
chose que je vais faire fermement puis que je vais continue de faire fermement,
et de bouger en faveur de la paix ou de réclamer une résolution pacifique du
conflit, c'est quelque chose qu'on va toujours mettre de l'avant aussi.
Malheureusement, il manquait de nuances et il manquait de modération dans cette
version.
Journaliste : À votre avis,
est-ce que la CAQ ou le gouvernement de François Legault a pris position dans
le conflit en faveur d'Israël?
M. Cliche-Rivard : Je vais
leur laisser prendre leur position. Moi, ce que je déplore...
Journaliste : À la lumière de
la motion d'aujourd'hui?
M. Cliche-Rivard : À mon
avis, on avait une chance et une opportunité de mettre les vies humaines des
deux côtés sur le même pied d'égalité. Un civil, c'est un civil. Et,
malheureusement, cette main tendue là ou cette opportunité-là n'a pas été
saisie.
Journaliste
: Et donc
quelle...
M. Cliche-Rivard : Je vous
laisse tirer vos conclusions.
Journaliste : Mais est-ce que
vous pouvez nous dire votre amendement, de quoi il consistait?
M. Cliche-Rivard : Oui. En
fait, il y avait une première clause qui disait... on ajoutait : «qu'elle
déplore que l'escalade de la violence ait engendré le décès de nombreux civils»,
et on nommait «Israéliens comme Palestiniens», donc des deux côtés, alors que
la première phrase parle seulement de victimes israéliennes. Et on ajoutait :
«qu'elle en appelle au respect du droit international par toutes les parties,
ce qui implique notamment de protéger les populations et les infrastructures
civiles et de garantir l'accès à l'eau, la nourriture et à l'énergie pour la
population de la bande de Gaza». Donc, on a appelé à des procédures puis à des
protections claires en vertu du droit international pour protéger les
populations civiles gazaouis, qui sont là en ce moment, pris dans le blocus
israélien qui est illégal.
Journaliste : Donc, la
reconnaissance, pourquoi ça a été refusé?
M. Cliche-Rivard : Je ne vais
pas présumer des intentions de l'autre côté, je vais les laisser venir à vous
puis s'expliquer.
Journaliste : Avec la motion
actuelle qu'a adoptée le Québec, le Québec, sa position à l'heure actuelle,
selon votre lecture, c'est quoi, vis-à-vis ce conflit-là?
M. Cliche-Rivard : Tu sais,
la motion, ce qu'elle dit, c'est qu'elle condamne le Hamas. Moi, j'appuie tout
à fait cette proposition-là. Puis la motion, ce qu'elle dit, c'est qu'elle
déplore les morts israéliens. Je l'appuie aussi. Puis elle appelle à la paix,
et je l'appuie aussi, mais il manquait tout un autre côté, puis ça, c'est la
protection des civils palestiniens puis de déplorer les morts du côté
palestinien aussi. Alors, il manquait de nuances, il manquait de modération.
Et, évidemment, comme je l'ai dit, il était hors de question de battre cette
motion. Elle a des a priori et des alinéas qui sont tout à fait justifiés et qu'on
appuie, mais le portrait n'était pas complet et les propositions visées à le
rendre complet, malheureusement, ça a été refusé.
M. Cliche-Rivard : Puis l'image
du Québec à l'international, après avoir adopté cette motion, c'est quoi, selon
vous?
M. Cliche-Rivard : Je pense
que, dans ce dossier là, comme dans les autres, on va se garder de conclusions
hâtives. On verra quelles sont les conclusions, quelles sont les suites, là. Je
ne vais pas commencer à faire un procès d'intention qu'à cause de ça il y a une
telle conclusion, là. On verra.
Journaliste : Mais vous avez
vu le premier ministre, Justin Trudeau, condamner fermement cette attaque-là?
M. Cliche-Rivard : Oui, je l'ai
cité. L'OMS a condamné aussi.
Journaliste : Est-ce le
Québec...
Journaliste : Il n'est pas
trop tard, hein, pour le gouvernement du Québec de reconnaître cette violation-là,
puis j'espère que la part des choses va être faite. Une motion, c'est une
motion, ce n'est pas la première puis ce n'est pas la dernière sur le conflit
israélo-palestinien, il y en a eu plusieurs, des motions, à l'Assemblée, puis
il va y en avoir probablement d'autres dans les prochaines semaines.
L'évolution malheureuse, je le devine, là, comme vous le devinez, de la
situation va faire en sorte qu'on aura à se positionner, possiblement au jour
le jour, sur ce qui se passe. Il y avait une belle opportunité puis il restera
encore une opportunité, là, ça ne fait pas trois jours, ce bombardement-là
tragique sur l'hôpital. Alors, est-ce que le gouvernement du Québec fera la
bonne chose puis condamnera cette attaque-là?
Après, il y a des enquêtes à faire. Ça a
été énoncé. C'est une allégation du Hamas. On a vu les images, vous les avez
vues, je ne les remets pas en doute, mais qui a lancé... Quelle sera l'enquête?
Je veux dire, moi, je ne suis pas devin, moi, ou je ne suis pas enquêteur des
Nations unies pour faire cette constatation-là.
Journaliste : Je voudrais
savoir ce que vous pensez de la déclaration de M. Legault en point de
presse tout à l'heure, lorsque la question lui a été posée, justement, sur
Israël. J'aimerais ça que vous...
M. Cliche-Rivard : Bien,
pouvez-vous me donner sa réponse?
Journaliste : Bien, il a dit
grosso modo qu'Israël avait le droit de se défendre, il a dit que l'acte commis
par le Hamas, c'était un acte terroriste et qu'Israël avait tout à fait le
droit de se défendre. Il a dit, je le paraphrase, là, mais qu'il y avait des
Palestiniens, malheureusement, qui étaient entre les deux, mais qu'Israël avait
le droit de se défendre.
M. Cliche-Rivard : Il y a des
règles en droit international, la guerre, elle est régie, là, par le droit de
la guerre. Ça existe, là. Il y a les Conventions de Genève. Il y a du droit
international humanitaire, il y a du droit de la guerre, il y a des
conventions. Je veux dire, il y a une façon... c'est tragique de le dire, là,
mais il y a une façon légale de faire la guerre. Et de s'en prendre aux
populations civiles et de surcroît aux hôpitaux, ça ne fait pas partie de ce
qui est permis par les Conventions de Genève, notamment. Donc, bien sûr qu'il y
a droit à une riposte, mais cette riposte-là doit viser des objectifs
militaires et ne doit certainement pas viser des hôpitaux ou d'autres lieux où
des civils se retrouvent.
Journaliste : Est-ce que...
juste une petite dernière peut-être, est-ce que vous craignez qu'une position
comme celle qui a été prise aujourd'hui dans une... dans cette motion-là puisse
amener ou menacer le climat social au Québec? Il y a déjà des manifestations à
Montréal, il y a des... on a vu des gens qui ont manifesté en faveur du Hamas,
entre autres, il y a eu toutes sortes de manifestations à Montréal. Alors,
est-ce que vous craignez que ça puisse avoir un effet sur le climat social?
M. Cliche-Rivard : C'est
quelque chose à laquelle on doit travailler tous et toutes pour l'éviter, ce
clivage-là. Puis je pense que la discussion, l'ouverture, le dialogue et des
valeurs pacifistes telles que sont celles du Québec sont celles à mettre de
l'avant. Moi, je ne veux pas qu'on déchire notre chemise aujourd'hui, ou à
l'Assemblée entre parlementaires, je pense qu'il y a une motion pour la paix
qui a été adoptée, c'est un message pour la paix que je veux envoyer.
Évidemment, on condamne les actes terroristes, on condamne les crimes contre
l'humanité, et il faut qu'on se parle au Québec, tous les groupes, et il faut éviter
qu'il y ait quelconques dérapages, puis il faut travailler à cette paix sociale
là, puis ça ne sera pas de tout repos, mais c'est le mandat qu'on se donne en
tant que parlementaires, en tant que société civile, puis j'espère qu'on va y
arriver. Merci.
(Fin à 16 h 14)