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(Onze heures et une minute)
M. Fontecilla : Bonjour,
mesdames et messieurs. Je vous rappelle, aujourd'hui, mardi, c'est le début
tant attendu de l'étude détaillée du projet de loi n° 31, un projet de loi
qui a suscité beaucoup d'attentes. On va se rappeler que la ministre de l'Habitation,
Mme Duranceau, a passé six mois à parcourir le Québec et à rencontrer tous les
acteurs afin d'arriver avec un projet de loi qui allait, supposément, enfin,
régler un très grand nombre des problèmes qu'on vit en ce moment au Québec, là,
en pleine crise du logement, là. Ce projet de loi, vous le savez, comporte d'importantes
carences, des choses qui ne sont pas dites. Les absences brillent dans ce
projet de loi et en particulier la protection de certains secteurs du monde
locatif, les locataires aînés.
Hier, j'ai eu... j'ai tenu une conférence
de presse, accompagné d'organismes qui viennent... qui sont au service des
personnes en situation d'itinérance et des personnes âgées qui ont été
évincées. Ces organismes-là nous disent qu'ils constatent, depuis quelque
temps, une croissance assez importante du nombre d'aînés qui vivent... qui se
retrouvent en situation d'itinérance, et un bon nombre de ces personnes-là ont
perdu leur logement suite à une éviction. Donc, il est impératif que le
gouvernement profite de l'occasion historique, là, qui se trouve devant nous
pour améliorer la protection des aînés.
Il y a eu, en 2016, l'adoption du projet
de loi n° 492, proposé par notre ex-collègue, Mme Françoise David, d'ailleurs,
on l'appelle la loi Françoise David. Il faudrait des façons... des façons très
rapides, on pourrait procéder à l'adoption de certains amendements du Code
civil afin d'améliorer les protections envers les personnes âgées qui sont
victimes d'éviction. Et, dans ce sens-là, moi, j'entends faire un travail
constructif dans l'étude détaillée du p.l.n° 31, apporter des solutions,
apporter des nouvelles perspectives, évidemment, critiquer les aspects négatifs
de ce projet de loi, et, tout d'abord, exiger le retrait de l'article 7
concernant l'abolition, à toutes fins pratiques, de la cession de bail, et
faire en sorte qu'on puisse arriver à un projet de loi qui aide concrètement
les 1,3 million des ménages locataires au Québec, là, qui vivent des très
grandes difficultés.
Encore une fois, la CAQ a une opportunité
historique d'améliorer les conditions de vie d'un très grand nombre des
Québécois et des Québécoises, là. Il ne faut pas qu'il rate cette chance-là. Il
devrait être à l'écoute des oppositions et des groupes qui sont venus lui
apporter des solutions. Merci.
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Andrés. Je pense qu'il faut être clair sur c'est quoi, la situation au Québec,
là. Ce qu'on vit en ce moment, c'est une épidémie d'éviction. Et il n'y a plus
personne qui est à l'abri. Ça touche les familles, ça touche les étudiants, les
étudiantes et ça touche de plus en plus les aînés.
Hier, mon collègue Andrés et mon amie
Françoise David ont lancé un cri du cœur. Il faut protéger nos aînés de la
crise du logement. Moi, je demande ce matin à François Legault d'entendre cet
appel. On ne peut pas accepter que des aînés seuls qui vivent sur leurs gagnés
se fassent foutre à la porte, se fassent jeter à la rue pour que des
spéculateurs fassent une piastre rapide. C'est immoral et ça devrait être
illégal. On ne peut pas accepter que des grands-papas, que des grands-mamans
qui ont donné leur vie pour le Québec soient menacés d'itinérance parce que la
crise du logement est rendue complètement folle puis parce que nos lois, au
Québec, ne les protègent pas suffisamment contre l'éviction.
Heureusement qu'il y a quelques années
notre amie Françoise David a fait adopter une loi. C'était un premier pas. Et
aujourd'hui, de concert avec elle, ce qu'on demande, c'est que la loi Françoise
David soit modernisée. Et on peut le faire dans le cadre du projet de loi n° 31.
Il faut protéger plus d'aînés au Québec contre l'éviction. Imaginez ça veut
dire quoi pour une femme ou un homme de 75, 80 ans ou même de 65 ans
qui se fait jeter à la rue parce que, par exemple, il y a un spéculateur qui
vient d'acheter son bloc appartements. Imaginez les vies que ça brise. C'est
inadmissible. François Legault se plaît souvent en période de questions à me
dire : Ah, Québec solidaire, ils n'ont pas le monopole de la compassion.
C'est vrai, mais je lui demande, dans ce dossier-là, de faire preuve de
compassion. Nous lui tendons la main aujourd'hui. M. Legault, aidez-nous à
aider les aînés du Québec, aidez-nous à protéger les aînés contre les
évictions.
Journaliste : M. Fontecilla,
vous allez déposer des amendements, si je comprends bien.
M. Fontecilla : Tout à fait,
plusieurs amendements. Mais concernant les personnes aînées, nous allons
déposer trois amendements. Tout d'abord, abaisser l'âge minimal pour être...
pour bénéficier de la protection de la Loi 492 de 70 à 65 ans.
Ensuite, allonger la période dans laquelle il faut occuper un appartement, là,
pour être bénéficiaire de cette loi-là de 10 ans à seulement cinq ans. Et
ensuite, augmenter le revenu maximal admissible, parce qu'en ce moment, là, les
personnes qui sont admissibles à la protection de cette loi, il faut être
vraiment pauvre pour être admissible. Nous, on veut l'allonger... on veut
augmenter le seuil maximal pour que plus d'aînés puissent en bénéficier.
Journaliste : M. Nadeau-Dubois,
on a tous été horrifiés par le massacre du Hamas, mais la réplique israélienne
est extrêmement forte, est-ce que ça va trop loin, la réplique israélienne en
ce moment, compte tenu de la proportion de l'attaque qu'il y avait eu au
départ? Est-ce que vous trouvez que la réponse d'Israël est proportionnée?
M. Nadeau-Dubois : Le
Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU, là, a été très clair,
assiéger une population civile et la priver d'eau, de nourriture,
d'électricité, c'est contraire au droit international. Ça, ce n'est pas mon
opinion, là. D'ailleurs, je ne suis pas juriste, encore moins juriste
internationale, mais quand le Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU
dit ça, il faut l'écouter. C'est du gros bon sens.
Pour mettre fin au cycle incessant des
violences qui dure depuis des décennies dans cette région-là, là, il faut
reconnaître le droit de toutes les populations civiles, israéliennes comme
palestiniennes, de vivre dans la paix, de vivre dans la sécurité. Il faut
garantir le respect des droits humains de tout le monde. Il n'y a aucun civil
qui mérite de périr dans une guerre, jamais, en aucune circonstance.
Journaliste : Alors qu'elle
est... quelle devrait être la position du Québec dans ce conflit-là?
M. Nadeau-Dubois : Le Québec
doit être un acteur pour la paix. Moi, je suis profondément troublé de voir que
Justin Trudeau n'est même pas capable de reconnaître ce que l'ONU reconnaît,
que procéder à un siège d'une population civile, c'est contraire au droit
international. Même la guerre a des règles, là.
Québec, le Québec, le gouvernement du
Québec doit être un acteur pour la paix. Le gouvernement du Québec doit appeler
au respect du droit international par toutes les parties, au respect de... à la
protection des populations civiles. Le Québec doit réaffirmer aussi que s'en
prendre à des infrastructures civiles, ça aussi, c'est contraire au droit
international. Il n'y aura... Il faut restaurer le droit international dans la
région. Et le Québec a une longue tradition pacifiste, je veux qu'on soit à la
hauteur de cette tradition-là.
Journaliste : Alors, est-ce
que... si vous dites qu'assiéger une population civile est contraire au droit
international...
M. Nadeau-Dubois : C'est
l'ONU qui le dit, hein, pas moi, je relais leur propos et je suis d'accord avec
eux.
Journaliste : O.K., d'accord.
M. Nadeau-Dubois : Qui
serais-je pour ne pas être d'accord avec eux.
Journaliste : Alors, est-ce
qu'Israël est en train de commettre un crime de guerre?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
suis pas juriste, ce n'est pas... C'est à la Cour pénale internationale de
trancher ces questions-là, Mais le droit international, il est clair, là,
échouer à protéger les populations civiles dans le cadre d'un conflit, s'en
prendre à des infrastructures civiles, priver une population civile d'accès à
l'eau, à la nourriture, à l'énergie, c'est contraire au droit international.
Là-dessus, c'est clair. Il faut sortir de l'escalade de la violence. C'est
épouvantable. C'est des centaines d'enfants qui meurent. Ça va prendre quoi
pour que la communauté internationale se réveille et dise : Un instant,
travaillons pour la paix?
Journaliste : La menace de
grève dans le secteur public, M. Nadeau-Dubois, là. Bon, le front commun
qui a obtenu un mandat assez clair de ses membres, est-ce que c'est encore
envisageable d'obtenir un règlement, là, avec le gouvernement prochainement,
selon vous?
M. Nadeau-Dubois : Ce sont
des votes de grève historique, là, 95 %, c'est énorme, c'est un message
extrêmement clair pour la CAQ, là. Les travailleurs, les travailleuses secteur
public ne se sentent pas respectés. Moi, je suis allé marcher avec elles puis
avec eux puis c'est ça qu'ils m'ont dit. Oui, on veut arrêter de s'appauvrir
avec l'inflation, mais on veut surtout se faire respecter. La question
maintenant doit être posée à Sonia Lebel puis à François Legault. La balle est
dans leur camp. Qu'est-ce qu'eux ils vont faire pour éviter une grève?
Journaliste : Pour vous, les
demandes salariales sont raisonnables?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
négocierai pas sur la place publique, mais il y a un principe de base sur
lequel le gouvernement devrait être capable de s'entendre avec les syndicats.
On ne devrait pas s'appauvrir en travaillant dans nos services publics. C'est-u
acceptable que les femmes puis les hommes qui travaillent fort dans nos
services publics, qui se lèvent tôt et se couchent tard, s'occupent de nos enfants,
des aînés, des malades? C'est-u acceptable que ce monde-là s'appauvrisse en
travaillant? Bien, voyons donc! Ce n'est pas possible. Ça, ce n'est pas
possible.
Journaliste : Est-ce que le
DGE est sur le point de commettre un outrage au Parlement en refusant de
divulguer la preuve de la commission Grenier sur une simple motion, là, en
affirmant que c'est insuffisant?
M. Nadeau-Dubois : Il faut
trouver une solution au blocage actuel. Et moi, je veux saluer le travail de
mon collègue Sol Zanetti qui, depuis des semaines, travaille à rassembler les
différents partis derrière une solution. C'est lui qui avait proposé une
rencontre transpartisane pour s'entendre avec le DGEQ sur une manière de
procéder. La présidence de l'Assemblée nationale a, tu sais, je pense, inspirée
de la proposition de mon collègue. La rencontre a eu lieu. Je sais que mon
collègue, Sol, a recontacté les autres partis politiques dans les derniers
jours pour demander une nouvelle rencontre. Il faut que tout le monde s'assoie
autour d'une table puis qu'on trouve une solution. Les Québécois et les
Québécoises ont le droit de savoir ce qui s'est passé.
Journaliste : Le blocage
vient d'où?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
suis pas dans ces rencontres-là. Je pense que mon collègue, Sol, pourrait vous
donner les détails de comment ça s'est déroulé, quels ont été les arguments qui
ont été échangés. C'est lui qui était dans cette rencontre-là, mais l'objectif
ne devrait pas être négociable, là. Les Québécois et Québécoises ont le droit
de savoir ce qui s'est passé en 1995.
Journaliste : ...est-ce que
vous pensez, comme le Parti québécois, qu'une motion est suffisante pour que le
DGE procède?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
croyait que la motion aurait dû être suffisante. Là, on nous dit que ce ne
l'est pas. J'ai cru comprendre que le Parti québécois allait présenter un
projet de loi. On va l'étudier. On va le regarder quand il sera déposé. Que ce
soit une motion, que ce soit un projet de loi, il faut une solution rapide. Les
Québécois et Québécoises ont le droit de savoir ce qui s'est passé en 1995.
Journaliste : C'est
l'ensemble des députés qui est d'accord avec...
M. Nadeau-Dubois : Exact,
Élections Québec. Il faut trouver une voie de passage pour que cette
information-là soit publique. Est-ce que c'est la motion? Est-ce que c'est un
projet de loi? Je ne suis pas juriste, là, mais il faut que les documents
soient publics. Ça, on n'en démord pas.
Journaliste : Votre
déclaration d'hier, là, sur laquelle, après 2026, vous allez poser des
questions, pouvez-vous nous expliquer... c'est un peu démotivant pour l'instant
de penser...
M. Nadeau-Dubois : Ce n'est
pas demain matin.
Journaliste : Ah! bien là, ça
ne va peut-être pas bien aller puis, après ça, je vais peut-être m'en aller?
M. Nadeau-Dubois : Non, non.
Bien, on m'a posé la question. On m'a demandé : Gabriel, allez-vous
vous... Pour combien de temps vous vous voyez faire de la politique? C'est ça,
la question qu'on m'a posée. Puis ce que j'ai répondu, c'est : Je n'en
ferai pas 25 ans comme François Legault. Ça, c'est certain. Moi, depuis
que j'ai 16 ans, je dédie ma vie à lutter contre les injustices. J'ai fait
ça pour le droit à l'éducation. J'ai fait ça contre des pipelines. Aujourd'hui,
je fais ça contre la crise du logement, contre la crise du coût de la vie qui
étouffe la classe moyenne. J'essaie de sonner l'alarme sur l'insécurité
alimentaire qui est en train de devenir, ça aussi, une vraie crise au Québec.
Je ne vais jamais arrêter de faire ça. Jamais. En ce moment, je le fais en
étant porte-parole puis député. Combien de temps je vais le faire dans cette
chaise-là? Je ne le sais pas. C'est sûr que je le fais jusqu'en 2026, mais je
ne serai pas là pour toujours. Je n'ai pas l'intention d'être un éternel député
de l'opposition. Il y a des sacrifices familiaux aussi que je fais puis qui,
peut être, vont devenir lourds à porter un jour.
Ça fait que j'ai juste répondu sincèrement
à la question m'était posée : Tu vas être là combien de temps, Gabriel?
J'ai répondu : Jusqu'en 2026. Ça, c'est non négociable, parce que j'ai
encore l'énergie, j'ai encore... j'ai vraiment l'impression, puis, je pense,
plus que jamais, d'être à la bonne place au bon moment. Ça fait six ans que je
suis porte-parole maintenant. Je sais pourquoi je suis ici, je sais pourquoi je
me bats. Quand je me lève face à François Legault, je pense aux aînés qui sont
menacés d'éviction, je pense aux petits gars puis aux petites filles qui ont le
ventre vide à l'école, je pense aux femmes qui se font broyer par notre système
de santé. Je pense même que je peux dire que je suis encore plus convaincu des
raisons fondamentales de mon engagement aujourd'hui que jamais. Mais il y a un
prix humain à tout ça, puis je ne ferai pas de la politique pendant
25 ans.
Journaliste : En disant ça,
est-ce que... Qu'est-ce que vous envoyez comme message à vos troupes en disant
cela?
M. Nadeau-Dubois : J'ai
répondu sincèrement à une question qui m'était posée. C'était une entrevue dans
laquelle je voulais surtout parler du retour aux sources que j'ai envie de
faire dans le cadre de la campagne à ma réélection comme porte-parole. Moi,
c'est ça que je veux dire aux membres de mon parti, qu'après six ans j'ai pris
de la maturité, de l'expérience, de la profondeur et que j'ai envie de revenir
aux sources de pourquoi je fais ça, pourquoi je suis devant vous ce matin,
pourquoi je me lève face à François Legault. Je ne fais pas ça parce que j'ai
du plaisir. Ça m'arrive d'en avoir, mais je ne fais pas de la politique parce
que j'aime la politique, je fais de la politique parce que, les injustices, je
déteste ça. Et j'ai envie de revenir à cette indignation-là, qui est à la
source de mon engagement politique, puis c'est ça que j'avais envie de dire aux
membres de Québec Solidaire.
Journaliste : ...les mêmes
questions l'an passé, par exemple? Est-ce que c'est... aux quatre ans, vous
dites : Je me pose ces questions-là, ou, là, vous dites, 2026, ça ne va
pas être pareil?
M. Nadeau-Dubois : Je vais
être... Moi, je pense que c'est sain, pour les élus, pour les gens qui
s'engagent en politique, de se questionner presque tout le temps sur pourquoi
je suis là, pourquoi je fais ces sacrifices-là, est-ce que j'ai... est-ce que
je suis encore là pour les bonnes raisons. Je pense, c'est sain de se
questionner régulièrement. C'est sûr que, quand on vit une élection comme celle
qu'on a vécu en 2022, à Québec solidaire, ces questionnements-là sont plus
vifs. Puis je l'ai fait en toute transparence dans les derniers mois et, un an
plus tard, je... oui, il y a des défis pour Québec solidaire, mais je... J'ai
vraiment l'impression de revenir aux sources de mon engagement et d'être plus
que jamais branché, là, sur pas juste ce qui se passe dans ma tête, mais ce qui
se passe dans mes tripes. Puis, quand vous me voyez débattre avec François
Legault de la crise du logement, de la crise du coût de la vie, je pense, ça
paraît, ça paraît que que je crois ce que je fais. Puis c'est ça que je veux
dire aux membres de Québec solidaire, j'ai envie de rester, j'ai envie de
continuer.
Journaliste : ...vous dites,
au fond, là, c'est que QS ne peut plus plafonner, selon vous, là?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
souvent, les journalistes, puis c'est correct, là, c'est leur travail, me
questionnent beaucoup sur : Ah! le plafonnement de Québec solidaire, comme
si, comment dire... Le plus impatient, là, c'est moi, ou, en tout cas, à
égalité peut-être, j'ai... peut-être mes collègues aussi sont bien des
patients. Mais, je veux dire, moi, je ne suis pas allé en politique pour que
Québec solidaire soit dans l'opposition, je suis allé en politique pour que
Québec solidaire soit au gouvernement. Est-ce qu'on se rapproche, est-ce qu'on
se rapproche assez vite de cet objectif-là à mon goût? Non. Est-ce qu'on est
plus loin aujourd'hui de cet objectif-là qu'il y a deux ans? Non plus. Je veux
qu'on avance plus vite. Le reste du plafonnement, il existe, je veux qu'on
l'évite à tout prix.
Journaliste : En 2026, est-ce
que, devant un plafonnement équivalent, là, à... à des résultats semblables,
pour vous, ce serait inacceptable?
M. Nadeau-Dubois : On va
attendre les résultats de 2026 pour juger de s'ils sont acceptables ou pas.
Mais moi, je ne suis pas en politique pour être un éternel député de
l'opposition, je n'ai pas... je n'ai pas l'intention de devenir un politicien
de carrière, et je veux tout donner, d'ici 2026, pour que Québec solidaire
avance. Je répète ce que j'ai déjà dit, c'est-à-dire que le risque du
plafonnement, je le vois, tout le monde le voit. Moi, je veux qu'on avance, je
veux qu'on avance plus vite que ce qu'on a avancé en 2022.
Journaliste : ...pour
atteindre votre objectif?
M. Nadeau-Dubois : Oui,
Québec solidaire doit continuer d'évoluer, c'est certain, je l'ai dit au
lendemain de l'élection.
Journaliste : Est-ce que...
Vous qui êtes un expert, là, dans les droits de scolarité, qu'est-ce que
vous...
M. Nadeau-Dubois : J'ai une
expertise expérientielle plus qu'académique, mais...
Journaliste : Bon, bien, on
vous a déjà vu combatif sur cet aspect-là.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez de la hausse des droits de scolarité pour les étudiants hors
Québec?
M. Nadeau-Dubois : J'en pense
que le problème est réel, il y a un vrai déséquilibre de financement entre les
universités anglophones puis francophones. C'est un problème important au
Québec, c'est... et les préoccupations aussi, quant à l'avenir de la langue
française, sont légitimes puis on les partage.
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Mais la
solution, ce n'est pas une... La bonne solution, ce n'est pas d'augmenter les
frais de scolarité. Il y a d'autres solutions pour soutenir mieux le réseau
postsecondaire francophone, et Québec solidaire va faire une proposition
alternative dans les prochains jours.
La Modératrice : On va passer
en anglais ensuite.
Journaliste : Vous considérez
que les étudiants étrangers peuvent étudier à rabais ici?
M. Nadeau-Dubois : On va
faire une proposition alternative, dans les prochains jours, qui va viser à
régler le problème. C'est quoi, le problème? C'est qu'on a un déséquilibre de
financement inacceptable. Là, on ne peut pas accepter que nos cégeps puis que
nos universités francophones soient aussi mal financés par rapport au réseau
anglophone, ce n'est pas viable pour le Québec, puis on va faire une
proposition pour régler ce problème.
Journaliste : ...une dernière
question sur la main-d'oeuvre indépendante? Parce qu'on voit que, malgré le...
M. Nadeau-Dubois : En Santé?
Journaliste : ...oui, malgré
la loi, ça ne s'améliore pas, là. Les CISSS et les CIUSSS pensent y avoir
recours au temps. C'est comme si la date limite qui était donnée n'existait
pas, là.
M. Nadeau-Dubois : C'est un
échec, c'est un échec total de la CAQ. Je pensais qu'il y avait un consensus,
là, on est censé travailler tous les jours à réduire notre dépendance face aux
agences de placement. Puis il faut le rappeler, les agences de placement, c'est
un symptôme, c'est quoi la maladie? C'est les mauvaises conditions de travail
dans notre système public. Et là le gouvernement est en négociation en ce
moment. On aura beau adopter toutes les lois qu'on veut puis se doter de tous
les objectifs chiffrés qu'on veut, si on ne règle pas la maladie, le symptôme
va empirer. Si on ne donne pas des bonnes conditions de travail aux femmes qui
travaillent dans nos hôpitaux, on va toujours avoir besoin des agences de
placement. On ne s'en sort pas. Donc, ce n'est pas juste... ça ne devrait pas
juste être une priorité pour Christian Dubé, ça doit être une priorité pour
Sonia LeBel aussi.
Journaliste : Le PQ disait
qu'en santé, là, pour la négo, le gouvernement avait le genou à terre.
M. Nadeau-Dubois : Le genou à
terre?
Journaliste : Pour la
négociation. Qu'il n'était pas en position de force.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
95 % ou 80... Des mandats de grève à 95 %, moi, je n'ai jamais vu ça.
Mon ami Andres a un peu plus d'expérience que moi, je pense qu'il n'a jamais vu
ça, lui non plus. C'est historique, c'est historique. Le message, il est clair
comme de l'eau de roche, il faut des meilleures offres sur la table. Le monde,
dans nos services publics, là, ils ne veulent plus s'appauvrir. Je pense qu'ils
ont raison.
M. Nadeau-Dubois : Yes to
English.
Journaliste :
If we go back to English tuitions, Mr.
Nadeau-Dubois. Mr. Rodriguez and Mr. Champagne are slamming the Legault
government's decision saying that Québec distinguished itself. And now, we're
closing doors and he might close the door to many talents. So, what do you say?
M.
Nadeau-Dubois :
Well, I say that the numbers speak for themselves. There is lack of
equity between the anglophone network of universities and the francophone
network. We need more equity. There is no reason why the francophone system
should be not financed enough compared to the anglophone system. But there are
other solutions than rising tuition fees. Raising tuitions fees is not the good
solution to address that problem. And Québec solidaire will do a concrete
proposal in the next days, a better solution for universities than raising
tuition fees.
Journaliste :
Because did you see the reactions of
Bishop's, McGill, Concordia? They are like basically screaming.
M.
Nadeau-Dubois :
The situation of those universities is different. Bishop's is not
McGill. So, I think we have to nuance here. I know my colleague Christine
Labrie is in contact with the Bishop's University…
Journaliste
: What do you think at the Legault government put oil on the fire
with… for those institutions?
M.
Nadeau-Dubois :
I think it's the bad solution to a real problem. It's not the good
solution to solve the problem. But there is a… How do say «déséquilibre»? That
the word I'm looking for since like five minutes.
Journaliste :
Inequalities.
Journaliste : Or imbalances.
M. Nadeau-Dubois :
Imbalance.There's an imbalance.
Clearly, there's an imbalance between the funding of anglophone and francophone
universities, and we know that, we've been… you know, we know that in Québec
since years and years and years. We need to solve that problem but rising
tuition fees is not the good solution.
Journaliste :
What would the good solution be?
M.
Nadeau-Dubois :
We will do a concrete proposal, we are working on it, in the next
days to make sure that we preserve accessibility to education, but also that we
make sure that there is no… there's not two class of universities in Québec. We
make the collective choice to have a public system of university, that means
there has to be a balance between those universities. Right now, that balance
is not achieved.
Journaliste
: As far as the «front commun», the unions voting 95 % in favour of a
strike mandate, how concerned are you this could lead to service breaks?
M.
Nadeau-Dubois : A strike mandate adopted at 95
% is something I have never seen, it's an historic message and it's a message
that is very strong for François Legault. The women and the men that work in
the public services for us, and they work hard, long hours with not good
working conditions, they're just saying: You have to respect us. They don't
want to impoverish themselves while working for us in our public services. You
know, now, the spotlight is on Mr. Legault, what will he do to avoid a strike?
Journaliste
: What do you think he could realistically do at this point?
M.
Nadeau-Dubois : How do you expect public
service workers to accept a salary offer that is underneath the inflation? It's
insulting. They need to do a new offer.
Journaliste
: François Legault thinks a new roof should be installed on the
Olympic Stadium to bring it back into a positive symbol, what do you think
about that?
M.
Nadeau-Dubois : Well, on the objective, we
agree, we need a roof for the Olympic Stadium. For the details on that issue,
the Olympic Stadium is in the riding if my colleague Alexandre Leduc, so I will
refer you to him for the specifics. But we all agree, we need a new roof on the
Olympic Stadium. Merci
(Fin à 11 h 26)