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Point de presse de M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, September 28, 2023, 12 h 10

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures douze minutes)

M. Bouazzi : Bonjour. Ça fait qu'aujourd'hui on prend le temps de réagir sur la question de la filière batterie. Vous savez, à Québec solidaire, la filière batterie est vraiment très importante. C'était dans notre plateforme et pour deux raisons très importantes. Une, c'est évidemment que ça s'insère dans une stratégie plus large de baisse de gaz à effet de serre, de transition énergétique. Et la deuxième, c'est que c'est une industrie porteuse qui doit, effectivement, créer de la richesse dans notre société, valoriser les minerais que nous avons.

Aujourd'hui, le gouvernement annonce une grande... un énorme investissement, hein, ce qu'il qualifie lui-même du plus grand investissement privé de l'histoire du Québec, 7 milliards d'argent, dont 3 millions publics, donc privé mais beaucoup d'argent public quand même. Et, à ce stade, il n'y a rien qui prouve, il n'y a rien qui prouve que les retombées économiques dont parle le gouvernement sont sur la table. Je rappelle qu'on parle de masse d'argent absolument colossale, d'une compagnie qui n'a pour l'instant aucune usine qui travaille à pleine capacité. Il y a des vrais risques associés à ce genre d'investissement. Et, pour vous donner un ordre de grandeur, on parle d'à peu près 450 000 $ par job créé. C'est énormément d'argent. On se rappelle tous de la question de Bombardier. Pas clair du tout que c'est moins risqué que le milliard qu'on avait mis à l'époque sur la table. Donc, il y a vraiment un enjeu de transparence. J'ai du mal à comprendre comment est-ce que c'est rentable.

L'autre question, évidemment, c'est la question climatique. Pour un projet aussi grand... On parle de plusieurs centaines d'hectares, on s'attend à avoir un BAPE, on s'attend aussi et surtout que le gouvernement nous dise quels sont les objectifs de baisse de gaz à effet de serre associés à cette industrie, surtout que... Et puis, s'il n'y en a pas, il faudrait vite qu'il s'en donne.

M. Desrosiers (Sébastien) : Vous dites... Parce que, dans le fond, M. Legault dit : Nous, on s'assure que c'est rentable, que les retombées dépassent les investissements. Donc, au fond, vous, vous n'achetez pas ça.

M. Bouazzi : Bien, nous... Je vous avouerais, moi, je n'ai pas eu accès. On ne sait même pas c'est quel pourcentage d'actions qu'on a exactement dans cet investissement. J'ai passé, comme vous le savez peut-être, 15 ans dans une banque qui passe beaucoup de temps à analyser les projets et j'ai du mal à comprendre elle est où, l'équation. Il y a un manque de transparence évident. On parle... depuis le début, là, toutes les annonces confondues, on parle entre 200 000 $ et 600 000 $ et, si on compte le fédéral, entre 400 000 $ et 1 million de dollars par job créé. C'est des gens qui travaillent déjà ailleurs. Ils payaient déjà des impôts ailleurs. Ils vont peut-être être payés plus. On espère qu'ils seraient payés plus dans la filière. Combien ils vont payer d'impôts? Il y a même des compagnies parmi celles-là, où on met de l'argent, qui sont inscrites dans des paradis fiscaux. Je veux dire, l'équation, il faut qu'on la voie. C'est tellement d'argent qu'on a du mal à comprendre où sont les retombées. On espère qu'il y en a. Je vous dis, il y a clairement un manque de transparence. On ne peut pas juste accepter la parole telle qu'elle est.

M. Desrosiers (Sébastien) : On peut penser qu'il y a des travailleurs, peut-être, qui vont venir de l'extérieur du Québec pour venir travailler là. Ces travailleurs-là vont payer des impôts. C'est une usine qui va être là pendant, on dit, au moins 50 ans.

M. Bouazzi : Exact, mais combien vous payez d'impôts pour arriver à un demi-million par job? Je veux dire, ça va prendre, quoi, un siècle? À un moment, il va falloir qu'on la voie, l'équation. Pour l'instant, si c'est juste ça, le raisonnement, il est insuffisant. Le gouvernement, aujourd'hui, a parlé de 18 000 jobs créées à terme, directes et indirectes, et des investissements de 30 milliards à terme. Si on divise le 18 000... les 30 milliards par 18 000, on a quand même du mal à arriver à une équation qui fasse de l'allure pour que ça soit rentable. Rappelons qu'on est en plein emploi, ça fait que les 18 000 personnes paient déjà des impôts ailleurs, ça fait que c'est le différentiel seulement qui compte. Ça fait que si ce n'est pas ça, l'objectif, qu'il le dise, si c'est celui-là, qu'il rende publics les chiffres.

Hier, par ailleurs, sur la question des travailleurs particulièrement, M. Fitzgibbon, il a dit: Pas de problème, on va ramener les travailleurs temporaires de l'étranger pour travailler dans cette compagnie. Ça fait qu'on a des multinationales étrangères qui viennent prendre de l'électricité ici, qu'on subventionne à coups de milliards, qui vont vendre, possiblement, leurs batteries à l'étranger. À ma connaissance, il n'y a même pas la condition qu'une partie de ces batteries-là soient utilisées au Québec. Et, en plus, on va ramener des travailleurs temporaires plutôt que... ou des résidents permanents ou des Québécois, pour travailler ici. On a besoin de comprendre. Il ne faut pas que ça soit juste un très, très bon deal pour les multinationales. Nous, pour nous, c'est important que ça soit bon pour les Québécoises et Québécois, et ça, ça veut dire des retombées économiques locales et des objectifs de GES qui sont atteints.

M. Desrosiers (Sébastien) : Vous avez parlé de, justement, vos préoccupations environnementales. Selon notre compréhension, là, il n'y aurait pas de BAPE automatique pour un projet comme celui-là. Est-ce que c'est une demande formelle de Québec solidaire qu'il y ait une évaluation du BAPE pour ce projet-là?

M. Bouazzi : Absolument, et je vous avouerais qu'on est très inquiet. Le 22 février dernier, le ministre de l'Environnement a changé les normes environnementales pour l'industrie de la batterie particulièrement, sans jamais en faire aucune communication publique, en rehaussant, justement, les limites. On a aussi une certaine inquiétude dans la manière avec laquelle le projet a été subdivisé. On comprend que le projet, dans sa totalité, devrait demander un BAPE. Si on prend chaque petit morceau ensemble, il est possible qu'on essaie de s'en tirer. On ne pense pas que c'est une bonne manière de faire.

C'est énorme. On parle, effectivement, d'un énorme investissement sur plusieurs centaines d'hectares, 300 hectares, si mes souvenirs sont bons, toutes sortes d'enjeux, évidemment, écologiques, et puis il ne faudrait pas que la batterie la plus verte au monde ne soit pas capable de soutenir un BAPE. Et puis c'est un enjeu de transparence avant tout, un BAPE, hein, on s'entend? On écoute les experts, on écoute, les citoyennes et citoyens, et on a des recommandations pour prendre des décisions en fonction de la réalité sur le terrain. Si c'est la batterie la plus verte au monde, je pense qu'il n'y aurait pas de problème.

M. Desrosiers (Sébastien) : Merci beaucoup.

M. Bouazzi : Merci.

(Fin à 12 h 19)

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