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(Onze heures huit minutes)
Mme Rizqy : Alors, le 12 avril
2022, on a le premier ministre du Québec qui disait : «Il n'y a aucun,
aucun projet pour des écoles qui est refusé, aucun, aucun. M. le Président, les
faits sont têtus, effectivement.» Or, lorsqu'on fait le suivi avec la reddition
de comptes pour le projet de loi n° 66, qui était le projet de loi pour
accélérer les projets et non pas les ralentir, on voit qu'il y a plusieurs
écoles qui sont en planification, donc il y en a cinq en planification. Alors,
j'ai fait le suivi via des demandes d'accès auprès des centres de services
scolaires, le mot «planification» doit lire plutôt «mis sur pause», et, comme
par hasard, ce sont tous dans les comtés libéraux. Donc, c'est un peu plus de
220 millions de dollars qui est gelé, alors qu'il y en a deux qui
sont dans mon comté, à Saint-Laurent.
Qu'est-ce qu'on doit savoir de ville
Saint-Laurent? Dans les dernières années, on est passé de 98 000 à 104 000 habitants.
C'est l'arrondissement, à la ville de Montréal, qui a la plus importante
proportion d'enfants âgés de 0 à 14 ans. Le ministre Drainville, lorsque
je l'ai questionné, au mois de mai dernier, en crédits, dit : Oui, mais on
va attendre les projections. À ce que je sache, là, il y a des recensements qui
sont faits, puis, dans les recensements, à ville Saint-Laurent, on n'a pas
baissé de démographie, on a augmenté. Et ce qui est le plus important à
regarder, c'est le nombre d'enfants. Pendant ce temps-là, moi, à Saint-Laurent,
dans le quartier Chameran, au kilomètre carré, c'est comparable à Mumbai. Ce n'est
pas des farces. Toujours à ville Saint-Laurent, il y a environ 600 jeunes
qui sont transportés dans trois autres écoles différentes par manque de place.
Alors, quand j'entends le premier ministre
dire : On ne refuse pas de projets, trois petits points : sauf dans
les comtés libéraux. Pendant ce temps-là, à l'Île-des-Soeurs, les enfants sont
dans une tour de bureaux. Ça aussi, ça a été mis sur pause.
Dernière demande d'accès à l'information,
vous savez, on fait des demandes d'agrandissement, de rénovation puis de
modernisation des écoles puis des constructions neuves, sur les 48 projets
acceptés, tous dans les comtés caquistes, sauf une école dans un comté
indépendant qui est ciblé par la CAQ, Vaudreuil. D'entendre le ministre de l'Éducation
dire : Oui, mais on est plus de députés, je veux bien qu'ils soient plus
de députés, là, mais, toutes proportions gardées, là, ça ne donne pas
100 % des écoles, puis, pendant ce temps-là, il faut aller avec les
besoins. Alors, moi, là, en ce moment, là, je veux que le gouvernement
comprenne une chose, c'est le gouvernement de tous les Québécois, pas
uniquement pour les comtés caquistes.
Puis là, je vais répondre à vos questions.
M. Laforest (Alain) : Oui.
Moi, j'ai une question sur un autre sujet. Ce matin, là, le premier ministre a
lancé un appel au calme, vous vous occupez des jeunes, là, entre autres en
disant qu'il ne faut pas qu'on se retrouve dans l'intolérance au niveau de la
communauté LGBTQ+. Est-ce que... Et là il parle d'un comité de sages pour
analyser tout ça, mais il ne donne pas de garantie qu'on ne réduira pas,
peut-être, les avancées qu'on a faites au cours des dernières années, là.
Est-ce que vous avez une crainte que le
gouvernement pourrait rouvrir certaines lois, enlever certains droits,
augmenter nos droits, ou on doit aller vers l'avant plus que reculer dans ce
dossier-là?
Mme Rizqy : Moi, j'ai
confiance que, lorsqu'on demande aux gens de parler de façon calme… puis de se
rappeler une chose, ce sont tous des humains, tout le monde, que, oui, il y a
des femmes, oui, il y a des hommes, puis, oui, il y a des gens qui se posent
des questions, puis, oui, il y en a qui ont fait des transitions. Puis ces
gens-là ont des droits, puis on ne peut pas se servir des droits et libertés
comme dans un buffet puis prendre ce qui nous intéresse, on doit défendre aussi
toutes les minorités.
M. Laforest (Alain) : Mais
est-ce que vous craignez qu'il pourrait y avoir un recul?
Mme Rizqy : On n'acceptera
pas, au Parti libéral du Québec, des reculs sur les droits et libertés fondamentales
des gens. On va être là pour les défendre.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous avez des indications qui permettent de conclure qu'il y a une
ingérence politique dans les décisions qui vous apparaissent comme défavorables
pour les circonscriptions libérales?
Mme Rizqy : Bien, le ministre
de l'Éducation dit qu'il ne se mêle pas des écoles puis de la construction des
écoles. Bien, à ce que je sache, il s'est quand même mêlé des toilettes. Alors,
désolée, là, mais ça ne fait aucun sens. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, j'ai
un accroissement de population à ville Saint-Laurent. J'ai des enfants qui sont
refusés dans une école parce qu'il manque de places. On a 600 jeunes qui
sont transportés dans un autobus pour aller dans trois autres écoles
différentes par manque de places. Et ces écoles, qui étaient jugées
prioritaires, qu'on devait les accélérer, sont mises sur pause. Pourquoi,
alors?
M. Robillard (Alexandre) : Mais
donc vous jugez que, la façon dont le processus se déroule, il manque
d'objectivité?
Mme Rizqy : Bien, moi, ce que
je dis, c'est la chose suivante, c'est que ce n'est pas normal que les écoles
refusées sont dans les comtés libéraux, que les nouvelles écoles promises sont
toutes dans les comtés caquistes. Ça ne fait aucun sens. Ça ne répond pas aux
besoins de la population, qui sont les élèves. Pendant ce temps-là, moi, j'ai
des enfants, à ville Saint-Laurent, qui mangent à terre puis j'en ai d'autres qui
sont transportés en autobus.
Puis, vous savez, on a le REM qui s'en
vient à Saint-Laurent. On nous demande de faire de la densification. Or, c'est
déjà le cas, dans les cinq dernières années, on a augmenté le nombre de portes,
à ville Saint-Laurent, par 10 000 nouveaux résidents. Et là on projette
d'avoir 20 000 nouveaux résidents. Là, ils sont en train de nous
créer un Griffintown à ville Saint-Laurent, s'il continue comme ça, en refusant
nos écoles.
M. Robillard (Alexandre) : Puis
est-ce que vous avez constaté qu'il y a seulement des projets dans des
circonscriptions libérales qui sont refusés de cette façon-là…
Mme Rizqy : Refusés… en fait,
mis sur pause, hein, parce que...
M. Robillard (Alexandre) : …ou
s'il y a d'autres circonscriptions de l'opposition qui sont défavorisées?
Mme Rizqy : Bien, l'Île-des-Soeurs
est rendue... n'est plus libérale, à ma grande peine, mais...
M. Robillard (Alexandre) : …dans
quelle circonscription?
Mme Rizqy : L'Île-des-Soeurs,
c'est Verdun.
M. Robillard (Alexandre) : L'Île-des-Soeurs,
oui.
Mme Rizqy : ...n'est plus
libérale, mais, en définitive, quand on regarde...
M. Robillard (Alexandre) : Mais
ce que je veux dire, c'est :Est-ce que, de votre... selon votre analyse,
il y a seulement les comtés libéraux qui sont pénalisés dans l'opposition ou il
y a d'autres comtés de l'opposition qui sont pénalisés de la même façon?
Mme Rizqy : J'ai aussi une
école qui est à Sherbrooke, dans le comté de Christine Labrie, là, l'école
Montcalm, que, l'agrandissement, on n'arrête pas de le repousser, là. Je ne
sais pas si ça a été mis sur pause dans ce comté-là, mais, visiblement, l'école
Montcalm, ça fait quand même plusieurs années qu'on en parle.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que c'était une erreur, en rétrospective, que le ministre… Vous avez évoqué sa
prise de position sur les toilettes dans les écoles, est-ce que c'était une
erreur, en rétrospective, qu'il prenne position sur ce sujet-là, dans le
contexte actuel, quand on voit les manifestations d'hier? Est-ce que ça a mis
de l'huile sur le feu? Est-ce que le gouvernement a mis de l'huile sur le feu?
Mme Rizqy : Je ne pourrais
pas vous répondre, là, à savoir s'il a mis... Je ne pense pas, non. Il y avait
une question qui était posée, il a répondu, puis, sa réponse, je pense qu'elle
était très correcte, là, qu'il y ait des écoles où est-ce qu'on dise qu'il va y
avoir des toilettes filles, des toilettes gars puis des toilettes réservées,
uniques, là, individuelles, là, ce n'est pas...
M. Robillard (Alexandre) : Mais
décider de mandater un comité, tout ça, est-ce que c'est de nature à alimenter
un débat...
Mme Rizqy : Vous savez, on l'a
fait, hein, le débat là-dessus, hein, il y a quelques années, en 2016, puis on
est venu ajouter… puis venir clarifier, donner des droits, protéger la
communauté trans. Alors, est-ce qu'ils veulent donner plus de droits? J'espère
que oui, là, mais est-ce qu'il y a des questions qui sont légitimes? Les
questions sont légitimes, mais moi, comme élue, ma responsabilité, comme élue,
c'est de calmer le jeu. Puis c'est comme ça que moi, je me gouverne.
Quand j'entends des politiciens dire :
C'est un choix, être gay ou lesbienne, non, ce n'est pas un choix, ça ne l'est
pas, c'est un état de fait. Alors, moi, je vais me gouverner comme ça puis je
vais continuer… je crois sincèrement à la pédagogie puis je crois au dialogue.
S'il y a des gens qui ont des questions, s'il y a des parents qui sont
inquiets, mon bureau de comté et nous, on est là pour répondre à vos questions.
Des voix : Merci.
(Fin à 11 h 16)