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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, September 14, 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-sept minutes)

M. Arseneau : Bonjour, tout le monde. Alors, le nombre de sans-abri a doublé depuis l'accession au pouvoir de la CAQ en 2018, et probablement davantage encore. On dénombre, aujourd'hui, 10 000 sans-abri, des sans-abri visibles. Et ça, c'est sans compter l'itinérance qu'on dit cachée.

C'est qu'il y a pire encore. C'est que, si ça a augmenté de 33 % dans la ville de Montréal, ailleurs en région, le phénomène des sans-abri, le phénomène des personnes en état d'itinérance a littéralement explosé. On parle, évidemment, de l'Outaouais, là, avec un chiffre de 268 %, mais c'est vrai à Sherbrooke, c'est vrai au Saguenay, c'est vrai dans les Laurentides. C'est vrai même à Rimouski maintenant, où il y a un campement qui s'est établi. Aux Îles-de-la-Madeleine, ça fait deux ans que le CISSS des Îles distribue des tentes aux personnes qui sont en situation d'itinérance pour tenter de leur venir en aide.

Évidemment, c'est une crise de l'itinérance qui découle de la crise du logement, qui n'a pas été reconnue par le gouvernement pendant quatre ans. Donc, une partie du phénomène vient des expulsions, on parle de 23 %. C'est ce que le rapport nous rapporte. Et, à l'heure actuelle, bien, les maires, les villes ont raison de réclamer, de la part du gouvernement, des actions d'urgence.

Et on ne sent pas que le gouvernement est au rendez-vous. Le ministre a annoncé aujourd'hui 20 millions de dollars, c'est largement insuffisant, ça manque d'ambition. Comme ça manque d'ambition de dire que, lorsqu'on réfère à la Finlande puis à l'itinérance zéro : Ah bien, c'est un exemple extrême. Il faut avoir davantage d'ambition, si on veut s'attaquer au problème de front, plus de moyens, également. Le soutien aux villes, oui, mais le soutien aux organismes, également, qui ont besoin d'intervenir sur le terrain avec des moyens conséquents, des services psychosociaux, également. Et je... on y reviendra sans aucun doute dans vos questions, mais je pense qu'il y a un moment de vérité qui s'en vient, là, pour le gouvernement.

Et l'approche doit être non seulement l'approche des services sociaux et de Lionel Carmant, mais l'approche du gouvernement. Je vous rappellerai qu'en 2021 on a adopté un plan interministériel. Où sont les autres ministères, le ministère de l'Habitation, le ministère des Affaires municipales, le ministère de l'Économie, le ministère de l'Éducation, évidemment, les CISSS et les CIUSSS, où sont-ils dans ce portrait-là? La question est posée.

M. Bérubé : Merci, Joël. Bonjour, tout le monde. Un plaisir de vous retrouver en ce début de session parlementaire.

Alors, semaine 1 de la rentrée, on a un lanceur d'alerte dans le caucus de la CAQ. Le député d'Orford, Gilles Bélanger, probablement insatisfait des réponses qu'on lui donne à l'intérieur du gouvernement, à l'intérieur de son caucus, a fait le choix d'accorder une entrevue à Radio-Canada, indiquant son insatisfaction, son inquiétude, en pesant bien ses mots pour illustrer qu'il est inquiet quant à un engagement électoral de la Coalition avenir Québec qui touche la ruralité.

Je connais très bien ce dossier, la téléphonie cellulaire. C'est un enjeu de sécurité, c'est un enjeu de liberté pour les citoyens. Je vous rappelle que, dans un grand axe routier, par exemple entre Matane et Amqui, sur la route 195, il n'y a aucun signal cellulaire. Si vous faites un accident là, vos probabilités de mourir sont pas mal plus élevées. Ça existe partout au Québec. C'est un engagement électoral de la CAQ.

Et là, qu'en tout début de mandat un député dise : Écoutez, il va falloir qu'il se passe de quoi, là, parce que, moi, les maires, ils me parlent, là, puis ils s'attendent à ce qu'on livre, je veux saluer le député d'Orford de nous faire cette contribution, tout comme on a salué hier le député de Beauce-Sud d'avoir intervenu dans le prix de l'essence. Il y a au moins un député qui suit ça, le prix de l'essence. Il ne fallait pas compter sur le ministre responsable de la Capitale-Nationale. S'il y a d'autres députés de la CAQ, comme ça, qui veulent contribuer davantage, publiquement, je les invite à le faire. C'est sain. C'est ça, un député. Ce n'est pas seulement de dire : Exprime-toi, puis là, là, assure-toi de dire la même affaire que le ministre. Des fois, ça n'a aucun sens, il faut le dire. Alors, je veux saluer cette contribution.

Sinon, ce que Joël vient de vous dire sur Rimouski, le campement, c'est là que j'ai fait mon bac, c'est juste à côté de chez nous. C'est inimaginable qu'on ait un campement de tentes en plein centre-ville de Rimouski. Ça crève le cœur. Je ne croyais jamais voir ça de mon vivant dans ma région. Alors, c'est très préoccupant.

Et je m'arrête maintenant là-dessus. Et nous sommes évidemment disponibles pour toutes vos questions.

M. Carabin (François) : M. Arseneau, j'aimerais vous parler de Lionel Carmant. Ça fait maintenant cinq, six ans qu'il est en poste comme ministre responsable des Services sociaux, il n'a pas réussi à réduire les listes d'attente en santé mentale, notamment. Puis là on voit ce matin une augmentation de plus de 40 % du nombre de personnes en situation d'itinérance au Québec. Est-ce qu'à ce moment-là le ministre Carmant mérite toujours son poste de ministre des Services sociaux?

M. Arseneau : Moi, je ne veux pas m'attaquer à l'individu, mais le constat d'échec, il est flagrant. Et je vous ramène l'idée que c'est un plan interministériel qui a été déposé. Mais on sent que M. Carmant, et je pense qu'il fait preuve d'empathie puis il fait preuve de sérieux dans son travail, visiblement, n'a pas les coudées franches pour agir ou pour porter secours soit aux municipalités, soit, évidemment, aux équipes de services psychosociaux ou encore aux organismes communautaires. Je pense qu'il est bien intentionné, mais visiblement, à l'heure actuelle, il a besoin d'aide de son premier ministre puis de d'autres ministres influents au gouvernement pour agir.

M. Bergeron (Patrice) : M. Legault a dit... M. Legault l'a dit, la semaine dernière, que M. Carmant faisait un bon travail. Il a dit ça à la fin de son caucus. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette affirmation-là?

M. Arseneau : Bien, en fait, on peut mesurer le travail et le bon travail du ministre aux résultats. Et, à l'heure actuelle, les résultats sont catastrophiques.

M. Bergeron (Patrice) : Donc, il fait un travail catastrophique?

M. Arseneau : Bien, en fait, le résultat de son travail est catastrophique. Donc, il faut travailler encore davantage, il faut que les efforts soient accrus, il faut que les moyens surtout soient conséquents. Et visiblement le travail qu'il fait ne donne pas les résultats escomptés. Alors, comment conclure qu'il fait un bon travail, si on a des résultats où on double, en l'espace de cinq ans, le nombre de personnes itinérantes dans la rue, et peut-être même davantage, là, si on avait les chiffres de cette année?

M. Laforest (Alain) : Ce que vous laissez entendre, c'est qu'il n'a pas... du Conseil des ministres, qu'il n'a pas l'appui du premier ministre. Parce que, dans vos propos, la première réponse, là, vous dites que le travail... le résultat est catastrophique, mais vous dites qu'il travaille bien puis c'est quelqu'un qui est... qui a la cause à cœur. C'est ce que je comprends de ce que dites. Mais c'est qui qui le laisse tomber?

M. Arseneau : Bien, évidemment que, si on doit faire une lutte à l'itinérance et aux problèmes actuels et s'associer aux villes, qui demandent des moyens, aux organismes, qui demandent également des moyens, bien, ça prend la contribution du Conseil du trésor. Ça prend un engagement aussi sur le plan, par exemple, du ministère de l'Habitation, des Affaires municipales, également. Mais, si on laisse le ministre Carmant se dépêtrer tout seul sans lui accorder les moyens nécessaires, bien, évidemment, ça donne les résultats qu'on voit aujourd'hui.

M. Duval (Alexandre) : Vous dites que, 20 millions, c'est insuffisant. Vous chiffrez à combien la somme nécessaire pour à tout le moins mettre le couvercle sur la marmite?

M. Arseneau : On avait annoncé, si je me souviens bien, 280 millions sur cinq ans lors du dépôt du plan de 2021-2026. On estime qu'on devrait ajouter trois fois plus de moyens pour pouvoir agir de façon efficace sur le terrain. Donc, le 20 millions qui est annoncé, c'est une mesure, essentiellement, pour dire on fait quelque chose, mais on pense qu'il en faudrait au moins trois fois plus.

M. Laforest (Alain) : Donc, c'est près du milliard?

M. Arseneau : Bien, en fait, il faut se donner les moyens de nos ambitions. Regardez les annonces qui sont faites en soutien à des entreprises étrangères pour développer la filière batterie, on ne lésine pas sur les moyens. Pourquoi est-ce qu'on lésine sur les moyens lorsqu'il est question de sortir les gens de la rue, de soutenir les personnes les plus vulnérables, les plus défavorisées? C'est là la question des choix, là, qui se pose au gouvernement. Puis visiblement le super ministre de l'Économie a plus de poids face au Conseil du trésor et face à M. Legault que le ministre Carmant, qui n'est pas ministre en titre.

M. Bergeron (Patrice) : ...c'est ça que vous avez bien dit, 280 fois 3? Ça fait 1 milliard.

M. Arseneau : Oui, 280 fois 3.

M. Bergeron (Patrice) : Oui. O.K., O.K.

M. Gagnon (Marc-André) : Concernant le prix de l'essence et la motion qui a été adoptée hier, j'avais l'impression que votre demande... Bon, c'est qu'il y a eu une enquête, donc, sur le prix. Mais votre souhait, selon ce que j'avais compris, c'était que ça passe par l'Office de la protection du consommateur. Or là, on a entendu le ministre Jolin-Barrette, notamment, dire... et M. Julien dire : Bien, on va laisser la... les régies se pencher là-dessus. Est-ce que c'est suffisant?

M. Bérubé : D'abord, M. Julien n'est même pas au courant du dossier, donc on va l'écarter. Merci, Samuel, d'avoir fait le travail pour le gouvernement.

L'idée, c'est que ça diminue, et là, si on se fie au fédéral — j'ai entendu M. Fitzbgibbon dire : On va référer — ça ne donne rien. Quelle que soit l'instance — parce qu'il y a aussi «toute instance», je pense, c'est comme ça dans la motion — l'idée, c'est que, pour les gens de la région de Québec, le prix diminue. Parce qu'il est trop élevé, si on compare avec d'autres. C'est ça, la finalité, c'est ça, le but de la motion. S'il faut que le gouvernement crée d'autres instances ou prenne des mesures pour faire diminuer le prix, quelles qu'elles soient, c'est salutaire. Présentement, c'est très élevé, ça n'a aucun sens.

Les gens nous en parlent à l'élection partielle. Paul St-Pierre Plamondon, qui fait campagne presqu'à tous les soirs dans Jean-Talon, à Sainte-Foy puis à Sillery, m'en parlait quand on fait le rapport des sujets qui ont été discutés. Je profite de l'occasion pour dire — le premier ministre avait fait du porte-à-porte dans Marie-Victorin — il y a beaucoup de citoyens qui veulent lui parler, qui ont des messages pour lui, alors je ne sais pas s'il va en faire un peu plus tard, mais ça, c'est dans les choses qu'on entend. Ils veulent parler, notamment, de cet enjeu-là, qui est très local, qui touche.

Un autre enjeu qu'on entend parler. Je le glisse là, là, très, très brièvement. Il y a beaucoup d'employés du secteur public dans la circonscription de Jean-Talon. Pourquoi on accorde 21 % en augmentation aux policiers puis si peu aux employés de l'État? Le premier ministre n'a pas encore répondu à cette question-là. Ce ne serait pas prématuré d'y répondre.

M. Bergeron (Patrice) : Vous, c'est quoi, votre hypothèse sur le salaire aux policiers?

M. Bérubé : Je ne le sais pas, mais j'aimerais qu'il y réponde. Si ça vaut 21 %, puis ils évaluent que ça vaut 21 % avec les calculs qu'ils ont faits, soit, mais comment justifier ce qu'on va donner aux employés de la santé, de l'éducation, de l'ensemble du réseau public? Moi, si j'étais un travailleur de l'État, j'aimerais avoir cette réponse.

M. Laforest (Alain) : ...les élus, ça méritait 30 %?

M. Bérubé : En tout cas, vous avez vu ce qu'on a fait dans le débat, on a voté contre le projet de loi. On ne prendra pas plus que l'augmentation du secteur public. C'était une volonté du caucus de la CAQ, ils l'ont demandée, ils l'ont obtenue.

M. Laforest (Alain) : ...21 % des policiers?

M. Bérubé : Je pense qu'on aurait dû être davantage en phase avec ce qu'on accorde à la population. C'est mon opinion. Vous savez que...

M. Laforest (Alain) : Non, mais vous, vous dites : On va prendre... Vous l'avez, le 30 000. Ça fait que vous prenez le 9 %, vous prenez 21 % de l'augmentation?

M. Bérubé : Non, c'est-à-dire qu'on prend celle du front commun, là.

M. Laforest (Alain) : 9 %, 24 %?

M. Bérubé : Si c'est ça qu'ils obtiennent, pas celui des policiers.

M. Laforest (Alain) : ...24 %. Vous prenez quoi, là? C'est ça que je vous demande. Il y a trois chiffres, là : 9 %, 21 %, les policiers, 24 %, la FIQ.  Vous avez eu 30 %?

M. Bérubé : La moyenne, la moyenne, la moyenne. Ceci étant dit, les deux députés qui vous parlent sont les moins bien payés de l'Assemblée nationale, alors ce n'est pas un enjeu pour notre engagement, mais manifestement, c'en était un pour le caucus de la CAQ.

M. Carabin (François) : Pour revenir sur l'itinérance, M.... Bien, je vais vous inviter à rester, M. Bérubé, parce que vous parlez beaucoup de capacité d'accueil. Je me demandais à quel point, selon vous, l'immigration contribuait au chiffre qu'on a eu hier, le 10 000 personnes, dans...

M. Bérubé : Je ne le sais pas. Mais je sais qu'il y a une préfète du Centre-du-Québec qui est venue nous dire hier que ça prenait de la régionalisation de l'immigration. Puis la question lui a été posée : Vous avez combien de logements disponibles? Réponse : zéro. Comment on fait? On fait quoi? Alors, c'est sûr que c'est un enjeu. Il y a un certain nombre de tabous qu'il faut être capables d'aborder, parce que ne comptez pas sur le gouvernement de la CAQ, qui a maintenant la même position que les libéraux puis Québec solidaire sur le dossier de l'immigration et des seuils.

Si on veut accueillir correctement les gens, il faut les loger, ça prend des places dans les classes, des places en CPE, des services sociaux, l'accès à des ressources communautaires pour qu'ils soient heureux, puis qu'ils réussissent leur intégration, puis qu'ils vivent heureux leur aventure québécoise. La vérité, c'est de dire ça. Si on ne fait pas... on ne prend pas acte de ça, des capacités sur le territoire, bien, après, les mêmes personnes qui plaident pour augmenter les seuils de façon considérable, elles ne vont pas revenir vous dire : Oui, finalement, on n'avait pas de place puis on n'a pas ce qu'il faut. Je pense, la façon responsable, c'est la façon qu'on l'a abordée.

Et ce qui se passe jusqu'à maintenant en commission... puis c'est un peu malheureux, parce qu'on est peu nombreux pour faire toutes les commissions, mais tout ce que j'ai entendu à date, c'est qu'on va augmenter le seuil, qui était de 40 000 pour la CAQ en 2018, puis là, maintenant, ça va être plus de 70 000, là.

M. Carabin (François) : Donc, est-ce que les seuils actuels...

M. Bérubé : On n'a pas les chiffres.

M. Carabin (François) : ...considérant qu'il n'y a pas... il y a une pénurie de logements, peuvent avoir contribué au cumul?

M. Bérubé : Je n'ai pas d'indication, mais c'est sûr que ce n'est pas l'immigration, c'est tout le monde. C'est la capacité de l'État de faire du logement social, des promoteurs, de faire du privé. C'est tout ça qui est en cause.

M. Duval (Alexandre) : Hier, le Commissaire à la langue française disait que ce serait possible d'augmenter les seuils d'immigration à partir de 2026, si on atteignait une certaine cible de langue... en fait, du français utilisé par les nouveaux arrivants économiques dans l'espace public. Est-ce que ces calculs-là et cette évaluation vous amènent à revoir un peu votre proposition? Parce que, si on fixe une cible et qu'on l'atteint, le commissaire dit : Le poids du français va se maintenir et va augmenter. Alors...

M. Bérubé : Le message, il n'est pas pour nous, il est pour le gouvernement. Vous savez que la ministre indique qu'elle va tenir compte de la consultation pour le seuil, sauf qu'elle doit le présenter pour novembre, donc il est déjà décidé. Cette consultation est très partielle, voire même un simulacre, à certaines... à certains égards. On ne tient même pas compte des 300 000 temporaires. Pourquoi? Au nom de quoi? Écoute, quand c'est le Parti libéral qui est obligé de rappeler ça au gouvernement, tu sais : Il y a 300 000 temporaires, vous n'en parlez pas...

M. Duval (Alexandre) : Ce n'est pas tout à fait ça, ma question. Je vous demande : Est-ce que le fait que...

M. Bérubé : Mais c'est ma réponse. Vous avez votre question, j'ai ma réponse.

M. Duval (Alexandre) : Oui, mais... pas à ma question, on n'est pas plus avancés. Est-ce que le fait que le Commissaire à la langue française vous dise : C'est possible d'augmenter les seuils, si on met un objectif et qu'on l'atteint, est-ce que ça vous amène à être plus prudents ou à dire : On pourrait réviser notre cible?

M. Bérubé : À nouveau, non.

Le Modérateur : ...

M. Bérubé : Je rappelle que notre cible est la même, on ne change pas d'idée, 35 000.

M. Duval (Alexandre) : Sur la couverture cellulaire, pour terminer, est-ce que la sortie de Gilles Bélanger vous fait craindre que le gouvernement abandonne cette promesse-là?

M. Bérubé : Je cite Gilles Bélanger, il le dit, là : «J'ai 1 000 maires et mairesses qui assument qu'on va livrer.» Ce n'est pas la première fois que Gilles Bélanger s'exprime à l'intérieur de sa formation politique sur les craintes qu'il a qu'on n'atteigne pas les objectifs, d'accord? Alors, il a... Je suis pas mal sûr que ça n'a pas été organisé par les communications de la CAQ, là, cette sortie-là. Quand un député prend la peine de faire ça, je pense qu'il nous envoie un message, alors assurons-nous que ça se fasse correctement. Lui, il semble nous dire, à la première année — ça ne fait même pas un an que la CAQ est au pouvoir, deuxième mandat — qu'il pense qu'on ne va pas y arriver. Moi, ça m'inquiète. Ça me touche directement, là, un enjeu de sécurité, un enjeu d'établissement des gens sur le territoire. Le monde rural, là, qui reçoit ça ce matin va être aussi inquiet. Il y a-tu quelqu'un qui va les rassurer? Je trouve ça sain qu'il l'ait fait. Je ne sais pas si on va le sermonner pour ça. Moi, j'apprécie qu'il prenne ce risque.

M. Gagnon (Marc-André) : À l'évidence, là, ça va prendre plus que la sortie de Gilles Bélanger pour remplir cet engagement-là, là. Je lisais, une trentaine de tours par année, il en faudrait 100, tu sais.

M. Bérubé : C'est un choix politique. Si on ne peut pas y aller, qu'ils nous le disent.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que c'était réaliste, cette cible-là, 330 quelques tours?

M. Bérubé : Bien, qu'ils nous le disent. La CAQ a pris des engagements dans d'autres domaines puis ils nous ont dit : Bien, finalement, on ne sera pas capables pour telle, telle, telle raisons. S'ils ne sont pas capables de le faire, qu'ils nous le disent maintenant.

Donc, on va attendre le bon vouloir des entreprises privées, mais on sait très bien que, la densité de population étant ce qu'elle est dans les régions non desservies, ils y vont pour la rentabilité. C'est un enjeu très important, la téléphonie cellulaire. Internet haute vitesse, c'est à peu près réglé partout, mais la téléphonie cellulaire, c'est aussi important. Puis, sur notre territoire, on est des citoyens de second ordre. Il y a des endroits où on ne peut pas communiquer, puis c'est un enjeu qui... notamment, un enjeu de sécurité.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Bérubé : Merci.

(Fin à 8 h 44)

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