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(Huit heures vingt-sept minutes)
M. Arseneau :
Bonjour,
tout le monde. Alors, le nombre de sans-abri a doublé depuis l'accession au
pouvoir de la CAQ en 2018, et probablement davantage encore. On dénombre,
aujourd'hui, 10 000 sans-abri, des sans-abri visibles. Et ça, c'est
sans compter l'itinérance qu'on dit cachée.
C'est qu'il y a pire encore. C'est que, si
ça a augmenté de 33 % dans la ville de Montréal, ailleurs en région, le
phénomène des sans-abri, le phénomène des personnes en état d'itinérance a
littéralement explosé. On parle, évidemment, de l'Outaouais, là, avec un
chiffre de 268 %, mais c'est vrai à Sherbrooke, c'est vrai au Saguenay,
c'est vrai dans les Laurentides. C'est vrai même à Rimouski maintenant, où il y
a un campement qui s'est établi. Aux Îles-de-la-Madeleine, ça fait deux ans que
le CISSS des Îles distribue des tentes aux personnes qui sont en situation
d'itinérance pour tenter de leur venir en aide.
Évidemment, c'est une crise de
l'itinérance qui découle de la crise du logement, qui n'a pas été reconnue par
le gouvernement pendant quatre ans. Donc, une partie du phénomène vient des
expulsions, on parle de 23 %. C'est ce que le rapport nous rapporte. Et, à
l'heure actuelle, bien, les maires, les villes ont raison de réclamer, de la
part du gouvernement, des actions d'urgence.
Et on ne sent pas que le gouvernement est
au rendez-vous. Le ministre a annoncé aujourd'hui 20 millions de
dollars, c'est largement insuffisant, ça manque d'ambition. Comme ça manque
d'ambition de dire que, lorsqu'on réfère à la Finlande puis à l'itinérance zéro :
Ah bien, c'est un exemple extrême. Il faut avoir davantage d'ambition, si on
veut s'attaquer au problème de front, plus de moyens, également. Le soutien aux
villes, oui, mais le soutien aux organismes, également, qui ont besoin
d'intervenir sur le terrain avec des moyens conséquents, des services
psychosociaux, également. Et je... on y reviendra sans aucun doute dans vos
questions, mais je pense qu'il y a un moment de vérité qui s'en vient, là, pour
le gouvernement.
Et l'approche doit être non seulement
l'approche des services sociaux et de Lionel Carmant, mais l'approche du
gouvernement. Je vous rappellerai qu'en 2021 on a adopté un plan
interministériel. Où sont les autres ministères, le ministère de l'Habitation,
le ministère des Affaires municipales, le ministère de l'Économie, le ministère
de l'Éducation, évidemment, les CISSS et les CIUSSS, où sont-ils dans ce
portrait-là? La question est posée.
M. Bérubé :
Merci,
Joël. Bonjour, tout le monde. Un plaisir de vous retrouver en ce début de
session parlementaire.
Alors, semaine 1 de la rentrée, on a
un lanceur d'alerte dans le caucus de la CAQ. Le député d'Orford, Gilles
Bélanger, probablement insatisfait des réponses qu'on lui donne à l'intérieur
du gouvernement, à l'intérieur de son caucus, a fait le choix d'accorder une
entrevue à Radio-Canada, indiquant son insatisfaction, son inquiétude, en
pesant bien ses mots pour illustrer qu'il est inquiet quant à un engagement
électoral de la Coalition avenir Québec qui touche la ruralité.
Je connais très bien ce dossier, la
téléphonie cellulaire. C'est un enjeu de sécurité, c'est un enjeu de liberté
pour les citoyens. Je vous rappelle que, dans un grand axe routier, par exemple
entre Matane et Amqui, sur la route 195, il n'y a aucun signal cellulaire.
Si vous faites un accident là, vos probabilités de mourir sont pas mal plus
élevées. Ça existe partout au Québec. C'est un engagement électoral de la CAQ.
Et là, qu'en tout début de mandat un
député dise : Écoutez, il va falloir qu'il se passe de quoi, là, parce
que, moi, les maires, ils me parlent, là, puis ils s'attendent à ce qu'on livre,
je veux saluer le député d'Orford de nous faire cette contribution, tout comme
on a salué hier le député de Beauce-Sud d'avoir intervenu dans le prix de l'essence.
Il y a au moins un député qui suit ça, le prix de l'essence. Il ne fallait pas
compter sur le ministre responsable de la Capitale-Nationale. S'il y a d'autres
députés de la CAQ, comme ça, qui veulent contribuer davantage, publiquement, je
les invite à le faire. C'est sain. C'est ça, un député. Ce n'est pas seulement
de dire : Exprime-toi, puis là, là, assure-toi de dire la même affaire que
le ministre. Des fois, ça n'a aucun sens, il faut le dire. Alors, je veux
saluer cette contribution.
Sinon, ce que Joël vient de vous dire sur
Rimouski, le campement, c'est là que j'ai fait mon bac, c'est juste à côté de
chez nous. C'est inimaginable qu'on ait un campement de tentes en plein centre-ville
de Rimouski. Ça crève le cœur. Je ne croyais jamais voir ça de mon vivant dans
ma région. Alors, c'est très préoccupant.
Et je m'arrête maintenant là-dessus. Et
nous sommes évidemment disponibles pour toutes vos questions.
M. Carabin (François) : M.
Arseneau, j'aimerais vous parler de Lionel Carmant. Ça fait maintenant cinq, six
ans qu'il est en poste comme ministre responsable des Services sociaux, il n'a
pas réussi à réduire les listes d'attente en santé mentale, notamment. Puis là
on voit ce matin une augmentation de plus de 40 % du nombre de personnes
en situation d'itinérance au Québec. Est-ce qu'à ce moment-là le ministre
Carmant mérite toujours son poste de ministre des Services sociaux?
M. Arseneau : Moi, je
ne veux pas m'attaquer à l'individu, mais le constat d'échec, il est flagrant. Et
je vous ramène l'idée que c'est un plan interministériel qui a été déposé. Mais
on sent que M. Carmant, et je pense qu'il fait preuve d'empathie puis il fait
preuve de sérieux dans son travail, visiblement, n'a pas les coudées franches
pour agir ou pour porter secours soit aux municipalités, soit, évidemment, aux
équipes de services psychosociaux ou encore aux organismes communautaires. Je
pense qu'il est bien intentionné, mais visiblement, à l'heure actuelle, il a
besoin d'aide de son premier ministre puis de d'autres ministres influents au
gouvernement pour agir.
M. Bergeron (Patrice) : M.
Legault a dit... M. Legault l'a dit, la semaine dernière, que M. Carmant faisait
un bon travail. Il a dit ça à la fin de son caucus. Est-ce que vous êtes d'accord
avec cette affirmation-là?
M. Arseneau : Bien, en fait,
on peut mesurer le travail et le bon travail du ministre aux résultats. Et, à l'heure
actuelle, les résultats sont catastrophiques.
M. Bergeron (Patrice) : Donc,
il fait un travail catastrophique?
M. Arseneau : Bien, en fait,
le résultat de son travail est catastrophique. Donc, il faut travailler encore
davantage, il faut que les efforts soient accrus, il faut que les moyens
surtout soient conséquents. Et visiblement le travail qu'il fait ne donne pas
les résultats escomptés. Alors, comment conclure qu'il fait un bon travail, si
on a des résultats où on double, en l'espace de cinq ans, le nombre de
personnes itinérantes dans la rue, et peut-être même davantage, là, si on avait
les chiffres de cette année?
M. Laforest (Alain) : Ce que
vous laissez entendre, c'est qu'il n'a pas... du Conseil des ministres, qu'il n'a
pas l'appui du premier ministre. Parce que, dans vos propos, la première
réponse, là, vous dites que le travail... le résultat est catastrophique, mais
vous dites qu'il travaille bien puis c'est quelqu'un qui est... qui a la cause
à cœur. C'est ce que je comprends de ce que dites. Mais c'est qui qui le laisse
tomber?
M. Arseneau : Bien,
évidemment que, si on doit faire une lutte à l'itinérance et aux problèmes
actuels et s'associer aux villes, qui demandent des moyens, aux organismes, qui
demandent également des moyens, bien, ça prend la contribution du Conseil du
trésor. Ça prend un engagement aussi sur le plan, par exemple, du ministère de
l'Habitation, des Affaires municipales, également. Mais, si on laisse le
ministre Carmant se dépêtrer tout seul sans lui accorder les moyens
nécessaires, bien, évidemment, ça donne les résultats qu'on voit aujourd'hui.
M. Duval (Alexandre) : Vous
dites que, 20 millions, c'est insuffisant. Vous chiffrez à combien la
somme nécessaire pour à tout le moins mettre le couvercle sur la marmite?
M. Arseneau : On avait
annoncé, si je me souviens bien, 280 millions sur cinq ans lors du dépôt
du plan de 2021-2026. On estime qu'on devrait ajouter trois fois plus de moyens
pour pouvoir agir de façon efficace sur le terrain. Donc, le 20 millions
qui est annoncé, c'est une mesure, essentiellement, pour dire on fait quelque
chose, mais on pense qu'il en faudrait au moins trois fois plus.
M. Laforest (Alain) : Donc,
c'est près du milliard?
M. Arseneau : Bien, en fait,
il faut se donner les moyens de nos ambitions. Regardez les annonces qui sont
faites en soutien à des entreprises étrangères pour développer la filière
batterie, on ne lésine pas sur les moyens. Pourquoi est-ce qu'on lésine sur les
moyens lorsqu'il est question de sortir les gens de la rue, de soutenir les
personnes les plus vulnérables, les plus défavorisées? C'est là la question des
choix, là, qui se pose au gouvernement. Puis visiblement le super ministre de l'Économie
a plus de poids face au Conseil du trésor et face à M. Legault que le ministre
Carmant, qui n'est pas ministre en titre.
M. Bergeron (Patrice) : ...c'est
ça que vous avez bien dit, 280 fois 3? Ça fait 1 milliard.
M. Arseneau : Oui, 280 fois 3.
M. Bergeron (Patrice) : Oui. O.K.,
O.K.
M. Gagnon (Marc-André) : Concernant
le prix de l'essence et la motion qui a été adoptée hier, j'avais l'impression
que votre demande... Bon, c'est qu'il y a eu une enquête, donc, sur le prix.
Mais votre souhait, selon ce que j'avais compris, c'était que ça passe par
l'Office de la protection du consommateur. Or là, on a entendu le ministre
Jolin-Barrette, notamment, dire... et M. Julien dire : Bien, on va laisser
la... les régies se pencher là-dessus. Est-ce que c'est suffisant?
M. Bérubé : D'abord, M.
Julien n'est même pas au courant du dossier, donc on va l'écarter. Merci,
Samuel, d'avoir fait le travail pour le gouvernement.
L'idée, c'est que ça diminue, et là, si on
se fie au fédéral — j'ai entendu M. Fitzbgibbon dire : On va
référer — ça ne donne rien. Quelle que soit l'instance — parce
qu'il y a aussi «toute instance», je pense, c'est comme ça dans la motion — l'idée,
c'est que, pour les gens de la région de Québec, le prix diminue. Parce qu'il
est trop élevé, si on compare avec d'autres. C'est ça, la finalité, c'est ça,
le but de la motion. S'il faut que le gouvernement crée d'autres instances ou
prenne des mesures pour faire diminuer le prix, quelles qu'elles soient, c'est
salutaire. Présentement, c'est très élevé, ça n'a aucun sens.
Les gens nous en parlent à l'élection
partielle. Paul St-Pierre Plamondon, qui fait campagne presqu'à tous les soirs
dans Jean-Talon, à Sainte-Foy puis à Sillery, m'en parlait quand on fait le
rapport des sujets qui ont été discutés. Je profite de l'occasion pour dire — le
premier ministre avait fait du porte-à-porte dans Marie-Victorin — il
y a beaucoup de citoyens qui veulent lui parler, qui ont des messages pour lui,
alors je ne sais pas s'il va en faire un peu plus tard, mais ça, c'est dans les
choses qu'on entend. Ils veulent parler, notamment, de cet enjeu-là, qui est
très local, qui touche.
Un autre enjeu qu'on entend parler. Je le
glisse là, là, très, très brièvement. Il y a beaucoup d'employés du secteur
public dans la circonscription de Jean-Talon. Pourquoi on accorde 21 % en augmentation
aux policiers puis si peu aux employés de l'État? Le premier ministre n'a pas
encore répondu à cette question-là. Ce ne serait pas prématuré d'y répondre.
M. Bergeron (Patrice) : Vous,
c'est quoi, votre hypothèse sur le salaire aux policiers?
M. Bérubé : Je ne le sais
pas, mais j'aimerais qu'il y réponde. Si ça vaut 21 %, puis ils évaluent
que ça vaut 21 % avec les calculs qu'ils ont faits, soit, mais comment
justifier ce qu'on va donner aux employés de la santé, de l'éducation, de
l'ensemble du réseau public? Moi, si j'étais un travailleur de l'État, j'aimerais
avoir cette réponse.
M. Laforest (Alain) : ...les
élus, ça méritait 30 %?
M. Bérubé : En tout cas, vous
avez vu ce qu'on a fait dans le débat, on a voté contre le projet de loi. On ne
prendra pas plus que l'augmentation du secteur public. C'était une volonté du
caucus de la CAQ, ils l'ont demandée, ils l'ont obtenue.
M. Laforest (Alain) : ...21 %
des policiers?
M. Bérubé : Je pense qu'on
aurait dû être davantage en phase avec ce qu'on accorde à la population. C'est
mon opinion. Vous savez que...
M. Laforest (Alain) : Non,
mais vous, vous dites : On va prendre... Vous l'avez, le 30 000. Ça fait
que vous prenez le 9 %, vous prenez 21 % de l'augmentation?
M. Bérubé : Non, c'est-à-dire
qu'on prend celle du front commun, là.
M. Laforest (Alain) : 9 %,
24 %?
M. Bérubé : Si c'est ça
qu'ils obtiennent, pas celui des policiers.
M. Laforest (Alain) : ...24 %.
Vous prenez quoi, là? C'est ça que je vous demande. Il y a trois chiffres, là :
9 %, 21 %, les policiers, 24 %, la FIQ. Vous avez eu 30 %?
M. Bérubé : La moyenne, la
moyenne, la moyenne. Ceci étant dit, les deux députés qui vous parlent sont les
moins bien payés de l'Assemblée nationale, alors ce n'est pas un enjeu pour
notre engagement, mais manifestement, c'en était un pour le caucus de la CAQ.
M. Carabin (François) : Pour
revenir sur l'itinérance, M.... Bien, je vais vous inviter à rester, M. Bérubé,
parce que vous parlez beaucoup de capacité d'accueil. Je me demandais à quel
point, selon vous, l'immigration contribuait au chiffre qu'on a eu hier, le 10 000 personnes,
dans...
M. Bérubé : Je ne le sais pas.
Mais je sais qu'il y a une préfète du Centre-du-Québec qui est venue nous dire
hier que ça prenait de la régionalisation de l'immigration. Puis la question
lui a été posée : Vous avez combien de logements disponibles? Réponse :
zéro. Comment on fait? On fait quoi? Alors, c'est sûr que c'est un enjeu. Il y
a un certain nombre de tabous qu'il faut être capables d'aborder, parce que ne
comptez pas sur le gouvernement de la CAQ, qui a maintenant la même position
que les libéraux puis Québec solidaire sur le dossier de l'immigration et des
seuils.
Si on veut accueillir correctement les
gens, il faut les loger, ça prend des places dans les classes, des places en
CPE, des services sociaux, l'accès à des ressources communautaires pour qu'ils
soient heureux, puis qu'ils réussissent leur intégration, puis qu'ils vivent
heureux leur aventure québécoise. La vérité, c'est de dire ça. Si on ne fait
pas... on ne prend pas acte de ça, des capacités sur le territoire, bien,
après, les mêmes personnes qui plaident pour augmenter les seuils de façon
considérable, elles ne vont pas revenir vous dire : Oui, finalement, on
n'avait pas de place puis on n'a pas ce qu'il faut. Je pense, la façon
responsable, c'est la façon qu'on l'a abordée.
Et ce qui se passe jusqu'à maintenant en
commission... puis c'est un peu malheureux, parce qu'on est peu nombreux pour
faire toutes les commissions, mais tout ce que j'ai entendu à date, c'est qu'on
va augmenter le seuil, qui était de 40 000 pour la CAQ en 2018, puis là,
maintenant, ça va être plus de 70 000, là.
M. Carabin (François) : Donc,
est-ce que les seuils actuels...
M. Bérubé : On n'a pas les
chiffres.
M. Carabin (François) : ...considérant
qu'il n'y a pas... il y a une pénurie de logements, peuvent avoir contribué au
cumul?
M. Bérubé : Je n'ai pas
d'indication, mais c'est sûr que ce n'est pas l'immigration, c'est tout le
monde. C'est la capacité de l'État de faire du logement social, des promoteurs,
de faire du privé. C'est tout ça qui est en cause.
M. Duval (Alexandre) : Hier,
le Commissaire à la langue française disait que ce serait possible d'augmenter
les seuils d'immigration à partir de 2026, si on atteignait une certaine cible
de langue... en fait, du français utilisé par les nouveaux arrivants
économiques dans l'espace public. Est-ce que ces calculs-là et cette évaluation
vous amènent à revoir un peu votre proposition? Parce que, si on fixe une cible
et qu'on l'atteint, le commissaire dit : Le poids du français va se
maintenir et va augmenter. Alors...
M. Bérubé : Le message, il
n'est pas pour nous, il est pour le gouvernement. Vous savez que la ministre
indique qu'elle va tenir compte de la consultation pour le seuil, sauf qu'elle
doit le présenter pour novembre, donc il est déjà décidé. Cette consultation
est très partielle, voire même un simulacre, à certaines... à certains égards.
On ne tient même pas compte des 300 000 temporaires. Pourquoi? Au nom
de quoi? Écoute, quand c'est le Parti libéral qui est obligé de rappeler ça au
gouvernement, tu sais : Il y a 300 000 temporaires, vous n'en
parlez pas...
M. Duval (Alexandre) : Ce
n'est pas tout à fait ça, ma question. Je vous demande : Est-ce que le
fait que...
M. Bérubé : Mais c'est ma
réponse. Vous avez votre question, j'ai ma réponse.
M. Duval (Alexandre) : Oui,
mais... pas à ma question, on n'est pas plus avancés. Est-ce que le fait que le
Commissaire à la langue française vous dise : C'est possible d'augmenter
les seuils, si on met un objectif et qu'on l'atteint, est-ce que ça vous amène
à être plus prudents ou à dire : On pourrait réviser notre cible?
M. Bérubé : À nouveau, non.
Le Modérateur
: ...
M.
Bérubé
: Je rappelle
que notre cible est la même, on ne change pas d'idée, 35 000.
M. Duval (Alexandre) : Sur la
couverture cellulaire, pour terminer, est-ce que la sortie de Gilles Bélanger
vous fait craindre que le gouvernement abandonne cette promesse-là?
M. Bérubé : Je cite Gilles
Bélanger, il le dit, là : «J'ai 1 000 maires et mairesses qui
assument qu'on va livrer.» Ce n'est pas la première fois que Gilles Bélanger
s'exprime à l'intérieur de sa formation politique sur les craintes qu'il a
qu'on n'atteigne pas les objectifs, d'accord? Alors, il a... Je suis pas mal
sûr que ça n'a pas été organisé par les communications de la CAQ, là, cette
sortie-là. Quand un député prend la peine de faire ça, je pense qu'il nous
envoie un message, alors assurons-nous que ça se fasse correctement. Lui, il
semble nous dire, à la première année — ça ne fait même pas un an que
la CAQ est au pouvoir, deuxième mandat — qu'il pense qu'on ne va pas
y arriver. Moi, ça m'inquiète. Ça me touche directement, là, un enjeu de
sécurité, un enjeu d'établissement des gens sur le territoire. Le monde rural,
là, qui reçoit ça ce matin va être aussi inquiet. Il y a-tu quelqu'un qui va
les rassurer? Je trouve ça sain qu'il l'ait fait. Je ne sais pas si on va le
sermonner pour ça. Moi, j'apprécie qu'il prenne ce risque.
M. Gagnon (Marc-André) : À
l'évidence, là, ça va prendre plus que la sortie de Gilles Bélanger pour
remplir cet engagement-là, là. Je lisais, une trentaine de tours par année, il
en faudrait 100, tu sais.
M. Bérubé : C'est un choix
politique. Si on ne peut pas y aller, qu'ils nous le disent.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que c'était réaliste, cette cible-là, 330 quelques tours?
M. Bérubé : Bien, qu'ils nous
le disent. La CAQ a pris des engagements dans d'autres domaines puis ils nous
ont dit : Bien, finalement, on ne sera pas capables pour telle, telle,
telle raisons. S'ils ne sont pas capables de le faire, qu'ils nous le disent
maintenant.
Donc, on va attendre le bon vouloir des
entreprises privées, mais on sait très bien que, la densité de population étant
ce qu'elle est dans les régions non desservies, ils y vont pour la rentabilité.
C'est un enjeu très important, la téléphonie cellulaire. Internet haute
vitesse, c'est à peu près réglé partout, mais la téléphonie cellulaire, c'est
aussi important. Puis, sur notre territoire, on est des citoyens de second
ordre. Il y a des endroits où on ne peut pas communiquer, puis c'est un enjeu
qui... notamment, un enjeu de sécurité.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
M.
Bérubé
:
Merci.
(Fin à 8 h 44)