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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, August 31, 2023, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-six minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Très content de vous retrouver ce matin pour cette deuxième journée du caucus présessionnel de Québec solidaire. D'ailleurs, je salue mes collègues du caucus, qui sont derrière moi, puis je souligne un moment important qu'on vit ensemble : c'est le premier point de presse de Guillaume Cliche-Rivard dans un caucus présessionnel depuis son élection dans Saint-Henri-Sainte-Anne. Beaucoup de premières pour Guillaume ces temps-ci. On est très contents de l'avoir avec nous — on souligne comme ça toutes les premières de Guillaume depuis un certain temps, on a beaucoup de plaisir.

Mais ce qui fait pas mal moins plaisir aux Québécois, puis c'est un sujet sérieux, c'est le coût de la vie. Tout coûte cher au Québec. La vie au Québec, ça coûte trop cher. Cet été, sur le terrain, il n'y a pas une journée qui s'est passée sans qu'on nous parle du prix de l'épicerie, du prix des loyers, des hypothèques qui montent, des fournitures scolaires qui atteignent des prix records. Le monde n'arrive plus. C'est l'épicerie, c'est le bail, c'est l'hypothèque. Jamais la vie n'a coûté aussi cher au Québec.

Et où est la CAQ? En campagne électorale, François Legault s'est vanté d'être le champion du portefeuille des Québécois et des Québécoises. Il nous a promis un bouclier anti-inflation. Un an plus tard, le chèque est dépensé. Un an plus tard, on se rend compte que son bouclier, bien, c'était un bouclier à usage unique. Le Québec est maintenant champion canadien de l'inflation, le bouclier de François Legault ne protège plus personne, le chèque est dépensé, les prix augmentent, les gens continuent à étouffer. La classe moyenne au Québec étouffe.

François Legault ne rencontre pas souvent des gens qui font leur épicerie au Dollarama, puis ça paraît. Il ne sait pas c'est quoi, lui, vérifier son compte AccèsD avant d'aller faire l'épicerie. Nous, on va lui rappeler à chaque jour la réalité des Québécois puis des Québécoises, qui étouffent avec un coût de la vie qui explose.

Ce matin, mes collègues et moi, on prend un engagement auprès des Québécois, des Québécoises : à chaque jour de la prochaine session parlementaire, Québec solidaire va poser à la CAQ une question sur le coût de la vie. À chaque jour, il y aura une question portefeuille de Québec solidaire à la CAQ. Une question portefeuille par jour, c'est notre engagement pour la prochaine session. Et ce ne sera pas juste moi qui va talonner François Legault. Mes collègues en arrière de moi ne lâcheront pas le morceau. On va parler du prix de l'épicerie, du prix des loyers, du prix des hypothèques, on va parler du coût de la rentrée scolaire, ma collègue, Ruba, a déjà commencé, on va parler des coûts de la santé privés au Québec. Pendant que les gens étouffent, ils ne sont pas capables d'avoir des soins dans le public, qu'est-ce qu'ils font? Ils se retournent vers le privé, puis ça leur coûte des milliers de dollars pour avoir des soins. Ça aussi, ça fait partie de la crise du coût de la vie. Mon collègue, Vincent, ne lâchera pas le morceau là-dessus. On va parler de l'endettement des étudiants et des étudiantes. Vous allez voir mon collègue, Alexandre, talonner la CAQ sur cette question-là. On va parler des proches aidants qui suffoquent financièrement, actuellement. Vous allez voir ma collègue, Christine, talonner la CAQ sur ce dossier-là. On a fait des propositions par le passé. On en a fait tout au long de la dernière session, on va continuer à en faire, on va en faire plusieurs dans les prochaines semaines. Vous allez nous voir parler du coût de la vie tous les jours de la prochaine session.

Vous savez, François Legault parle souvent de fierté. J'ai lu ce matin dans le journal que, dans les banques alimentaires, une personne sur trois qui fait la file, c'est des enfants. Il est-tu fier de ça? Moi, je ne suis pas fier de ça. Nous autres, on n'est pas fiers de ça. Il est-tu fier que nos profs au Québec soient moins bien payés qu'en Ontario? Il est-tu fier de lire dans le journal des histoires de femmes enceintes qui ne sont pas capables de se nourrir, en 2023, au Québec, dans un pays riche? Nous, on n'est pas fiers de ça. Il y a quelques mois, j'étais à Rimouski. Il y a des infirmières qui dorment dans des tentes parce qu'elles ne trouvent pas de logement. Il est-tu fier de ça, François Legault? Ça, c'est les résultats de son gouvernement. Nous, ce n'est pas ça le Québec qui nous rend fiers.

Nous, on va parler au nom des hommes puis des femmes qui travaillent fort puis qui n'arrivent plus, en ce moment, au Québec. On va le faire à tous les jours, c'est une promesse. Nous, on pense que s'occuper de l'économie, en ce moment, au Québec, c'est de s'occuper des économies des gens. C'est ce qu'on va faire à chaque jour de la prochaine session parlementaire. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre les questions.

Journaliste : Bonjour. Est-ce que vous m'entendez? Oui? Pourquoi pensez-vous que M. Legault ne côtoie pas beaucoup de gens qui font leur épicerie au Dollarama? Est-ce que c'est parce que c'est quelqu'un qui, financièrement, est aisé? Et vous, ça vous arrive souvent d'en côtoyer, des gens, qui font leur épicerie au Dollarama?

M. Nadeau-Dubois : François Legault est complètement déconnecté de ce que vivent les Québécois puis les Québécoises au quotidien. François Legault pensait, il y a quelques années, qu'un logement à Montréal, c'était 500 $. Ce gouvernement-là au complet est déconnecté du quotidien des Québécois, des Québécoises, qui travaillent fort puis qui n'arrivent plus.

Puis, oui, moi, j'en fréquente souvent, des gens qui font leur épicerie au Dollarama, parce qu'on va dans les groupes communautaires, on va dans les banques alimentaires, à Québec solidaire, on est auprès de ces gens-là, on entend leur souffrance. Puis, quand on parle de banques alimentaires, là, je ne parle pas des gens sur l'aide sociale. Allez dans les banques alimentaires puis vous allez rencontrer qui? Des gens de la classe moyenne. Des gens qui travaillent à temps plein puis qui ne sont pas capables de remplir leurs paniers d'épicerie. C'est ça, le Québec après cinq ans de gouvernement Legault. Nous, ce Québec là, on le connaît, on le fréquente, on le côtoie. Ce n'est pas le cas de François Legault.

Journaliste : Est-ce qu'il ne côtoie pas assez le vrai monde?

M. Nadeau-Dubois : C'est ce que je pense, oui. C'est ce que j'ai dit.

Journaliste : Sur le Fonds vert, des investissements de 4 millions de dollars pour soutenir des entreprises liées au cannabis, qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que c'est l'objectif du Fonds vert?

M. Nadeau-Dubois : La confiance des Québécois envers le Fonds vert, là, elle est ébranlée sévèrement. Nous, on va demander aujourd'hui une enquête de la Vérificatrice générale pour se pencher sur la gouvernance du Fonds vert. Ce n'est pas normal qu'on lise hier dans le journal qu'il y a des subventions qui sont données pour faire des réserves de protection de gorilles au Gabon. Aujourd'hui, d'autres informations qui sont questionnantes. Ça prend une enquête de la Vérificatrice générale pour faire la lumière là-dessus. Un expert vient de démissionner du comité consultatif qui est censé conseiller le gouvernement sur ces affaires-là. La confiance est ébranlée, il faut la rétablir. Puis la Vérificatrice générale, on pense, c'est la bonne institution pour s'occuper de ça.

Journaliste : Oui. Bonjour. Je veux juste revenir un peu, justement, sur la déclaration de... «Dollarama, il ne regarde pas son AccèsD». Vous y avez pensé, là, à cette déclaration-là, mais est-ce que c'est un jeu dangereux, d'attaquer François Legault sur des images de la sorte, alors qu'on vous associe beaucoup aussi à la gauche caviar? Vous avez publié sur les réseaux sociaux, cet été, des photos de vous devant un barbecue, avec des belles grosses pièces de viande chères.

M. Nadeau-Dubois : ...

Journaliste : Non, mais c'est parce que, si on s'attaque aux images, vous êtes attaquable là-dessus aussi, donc pourquoi est-ce que...

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne m'attaque pas à l'individu. Les salaires de tous les députés, par ailleurs, sont publics. Ce que je dis, c'est que François Legault ne connaît pas ce Québec là, François Legault ne connaît pas ce Québec là, puis les actions de son gouvernement en sont la preuve. Ce premier ministre là pensait, il y a quelques semaines... il y a quelques années, pardon, qu'un loyer à Montréal, c'était 500 $. C'est un gouvernement déconnecté. C'est un premier ministre déconnecté. Ça n'a rien à voir avec ses finances personnelles, ça a à voir avec les gestes qu'il pose en tant que premier ministre du Québec.

Journaliste : Donc, une question par jour, si j'ai bien compris, sur le coût de la vie?

M. Nadeau-Dubois : Oui, exact. Oui.

Journaliste : Et quelle sera la place des changements climatiques dans votre «lineup»?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on se lance dans cette campagne-là avec deux grandes priorités : la météo extrême, les changements climatiques, et la question du coût de la vie. C'est ça que les gens nous ont parlé tout l'été. C'est ça, les problèmes que vivent les Québécois, les Québécoises en ce moment. Ils ont vu la météo extrême, les inondations, les feux de forêt, le smog. Ils s'attendent à ce qu'on en fasse plus, puis, là-dessus, la main, elle est tendue vers les autres partis, du côté de Québec solidaire, pour qu'on fasse un plan de match ensemble.

Et le coût de la vie, c'est, en ce moment, le problème numéro un des Québécois et des Québécoises. Les gens méritent une opposition ici, à Québec, qui les a entendus, qui les comprend dans leur détresse financière puis qui parle en leur nom. C'est ça qu'on va faire.

Journaliste : Mais est-ce que ce n'est pas ce qui est difficile, parfois, quand vous voulez mettre de l'avant les enjeux environnementaux? C'est que le problème numéro un, ce n'est jamais l'environnement, et vous le dites vous-même, en ce moment, c'est le coût de la vie, alors comment allez-vous faire pour que ça devienne aussi un enjeu prioritaire?

M. Nadeau-Dubois : La bonne nouvelle, c'est qu'on a plus qu'une question par jour puis on a des questions à tous les jours, ça fait qu'on est capable de talonner le gouvernement Legault sur plusieurs enjeux à chaque jour. Et jamais on ne va choisir entre les changements climatiques et le coût de la vie.

D'ailleurs, c'est deux enjeux qui sont liés. La météo extrême de cet été, là, il y a un lien entre ça puis le prix des fraises, des bleuets puis des carottes, en ce moment, à l'épicerie, là. Les producteurs agricoles du Québec font partie des premières victimes des changements climatiques, et ça, ça a des conséquences sur le prix de l'épicerie. Donc, pour moi, ce n'est pas des enjeux qui sont déconnectés l'un de l'autre, bien au contraire.

On va travailler à faire ces liens-là, on va travailler avec l'opposition, qui parle de ce qui intéresse les gens en ce moment quand ils soupent, le soir, ou quand ils sont autour de la machine à café au travail.

Journaliste : Bonjour à tous. Je veux aller sur la partielle dans Jean-Talon. Vous avez dit à plusieurs reprises que vous ne vouliez pas vous mêler de la chicane de la famille péquiste-caquiste, sauf qu'en même temps ce qu'on voit, c'est une course à deux qui se dessine, et, effectivement, les deux partis s'attaquent beaucoup. Et vous...

M. Nadeau-Dubois : Oui. Ça, c'est le moins qu'on puisse dire, oui.

Journaliste : Oui, mais vous, on vous ignore dans cette course-là.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Moi, ce que je remarque, depuis deux semaines, c'est que le PQ parle de la CAQ, la CAQ parle du PQ. Nous, on parle de ce que les gens parlent, on parle de ce que les gens vivent, et ça me convient tout à fait.

Journaliste : Vos adversaires ne vous voient pas comme une menace dans cette partielle-là.

M. Nadeau-Dubois : Ça ne me dérange pas du tout. Nous, on est sur le terrain depuis trois semaines et, pendant que la famille PQ-CAQ se chicane entre elle, nous, on est sur le terrain, on parle du coût de la vie, de la crise du logement, de la météo extrême, on parle de ce qui intéresse le monde au Québec. Ça, ça les interpelle. Je pense que ça les interpelle bien plus que les chicanes entre péquistes et ex-péquistes.

Journaliste : Donc, pour vous, la stratégie que vous avez, elle est la bonne, vous n'allez pas la changer, même si...

M. Nadeau-Dubois : Nous, notre stratégie, c'est de parler de ce que le monde parle. Pensez-vous que les gens, en ce moment, là, ils arrivent le soir, après une grosse journée de travail, puis ils se disent : C'est intéressant, les chicanes entre les ex-péquistes puis les péquistes? Non. Ce qui intéresse le monde, c'est le prix de l'épicerie, le prix des loyers, le prix des hypothèques, c'est la météo extrême qui a bousillé des plans de vacances, qui a provoqué du smog. C'est ça qui intéresse les Québécois, Québécoises. C'est ça dont les gens nous ont parlé cet été.

Et nous, notre travail, comme opposition, c'est d'être la voix de ces gens-là. Ces gens-là, ils ont besoin d'un parti ici, là, qui va dire à François Legault : Ça coûte trop cher, tout coûte trop cher au Québec, qu'est-ce que vous faites? Puis on ne va pas juste critiquer, hein, on va faire des propositions. Tenez-vous bien, il va y en avoir beaucoup.

Journaliste : Merci.

Journaliste : Bonjour, M. Nadeau-Dubois. Pour poursuivre sur la partielle, je ne sais pas si vous avez entendu hier le chef du Parti québécois évoquer l'idée qu'on encadre les possibilités pour le personnel rémunéré par l'Assemblée nationale de faire du porte-à-porte. Qu'est-ce que vous pensez de cette idée-là?

M. Nadeau-Dubois : Bien, s'il faut resserrer... s'il y a des règles qui ne conviennent pas puis qu'il faut les revoir puis les resserrer, je n'ai aucune opposition à ça, mais je vais vous dire une chose : Nous, on a 200 bénévoles inscrits dans Jean-Talon. Ça, c'est plus qu'il y a un an, lors de la campagne générale. Moi, je n'ai pas peur de vous dire on a combien de bénévoles dans notre campagne, ça fait plusieurs jours qu'on le répète parce qu'on en est fiers, et on va faire une grosse campagne sur le terrain. Et, quand il y a des gens qui viennent donner un coup de main puis qui sont aussi, dans la vie professionnelle, des employés de Québec solidaire, bien, ils le font sur leur temps, 100 % bénévole, non rémunéré.

Journaliste : Il y a une autre course qui se dessine, c'est-à-dire la course au co-porte-parolat.

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : Il va peut-être falloir changer de nom, d'ailleurs. C'est difficile.

M. Nadeau-Dubois : Bien là, il y a... j'ai entendu porte-parolerie l'autre fois, j'étais comme : Je ne suis pas sûr que j'aime ça. Porte-parolat, porte-parolerie. On peut dire : une course pour le poste de porte-parole féminin et masculin de Québec solidaire.

Journaliste : Vous avez deux candidates derrière vous. Est-ce que... Comment vous allez faire pour que cette course-là ne porte pas ombrage à la session de Québec solidaire d'ici à la partielle?

M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien, d'abord, on est une équipe qui travaille ensemble depuis longtemps, hein? Christine et Ruba ont été élues en 2018, Émilise faisait partie de cette bande des 10 de 2018, on se connaît, on s'apprécie, on est une équipe. Il va y avoir des débats, c'est certain. Manon et moi, on veut garder une belle unité, pas juste au sein du caucus, hein, mais dans l'ensemble du parti, c'est une préoccupation qu'on a. Il y aura des débats, mais ce n'est pas les premiers débats, à Québec solidaire, puis on est capables de se retrouver dans nos valeurs fondamentales puis de tourner la page. Jusqu'à maintenant, je trouve que ça va super bien. Les filles, je pense, sont bien d'accord avec ça aussi. Donc, c'est ça, on va... Moi, ça ne m'inquiète pas beaucoup, ça ne m'inquiète pas beaucoup, puis je pense que c'est même une opportunité, c'est une opportunité de montrer notre équipe. À Québec solidaire, on a une équipe, on est 12 députés, ici, à l'Assemblée nationale, et il y a une nouvelle génération de leaders solidaires qui va se révéler aux yeux des Québécois, des Québécoises.

Moi, je vois cette campagne comme une opportunité de faire connaître l'équipe de Québec solidaire, de faire connaître trois femmes exceptionnelles qui font, les trois, partie de l'avenir du parti. J'y vois du positif. Et, peu importe, qui gagne au congrès de novembre, je vais former une équipe avec la personne que les membres vont avoir choisie.

Journaliste : Bon. Vous vous êtes réunis en caucus hier. Vous ne craignez pas qu'il y ait des déchirements au sein du caucus?

M. Nadeau-Dubois : Bien, hier, là, il n'y a rien qui a déchiré. Ça s'est super bien passé. On est tous allés faire du pancartage et du porte-à-porte dans Jean-Talon. On est tous allés prendre une petite bière après. C'était super le fun.

La Modératrice : Mme Prince.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour.

M. Nadeau-Dubois : Bonjour.

Mme Prince (Véronique) : Je vais revenir, je vais poursuivre sur ce que mon collègue, Thomas, disait. Dans Jean-Talon, ce qui se passe entre la CAQ puis le PARCE QUE, ça risque de se transposer aussi dans la session parlementaire, tu sais. Dans la dernière année, François Legault vous avait désigné comme son adversaire principal. Ça vous a profité, à vous et à lui, puis là il est en train de désigner son adversaire principal, Paul St-Pierre Plamondon, donc il est en train de faire avec le PQ ce qu'il a fait avec vous dans la dernière année, ce qui risque de faire en sorte que vous allez retomber un peu dans la peau du PQ, c'est-à-dire, un peu dans l'ignorance, aux yeux de la CAQ, pendant toute une session parlementaire. C'est long, quand même. Comment allez-vous faire pour contrecarrer ça?

M. Nadeau-Dubois : Il y a des gens dont c'est le métier, dans la vie, de faire de l'analyse politique, puis je leur laisse ce métier-là, c'est des gens qui le font bien. Moi, mon travail, c'est d'être la voix des Québécois, des Québécoises dans ce qui les préoccupe pour vrai. Puis ce à quoi on assiste en ce moment...

Journaliste : Ça ne vous inquiète pas, l'ignorance de François Legault?

M. Nadeau-Dubois : Bon. J'avais dit que je ne ferais pas d'analyse, mais je vais en faire un peu. Ce à quoi on assiste, en ce moment, ce n'est pas juste à une chicane, c'est à une chicane de famille. Le PQ et la CAQ sont d'accord sur tellement d'enjeux que, forcément, ça crée des frictions. Il y a tellement de gens, des élus et du personnel, qui sont passés du PQ à la CAQ dans les dernières années, que, forcément, ça se chicane. Je veux dire, c'est bien connu, au Québec, là, les chicanes qui brassent le plus, c'est les chicanes de famille, et c'est ce à quoi on assiste en ce moment.

Puis nous, le message qu'on envoie aux gens de Jean-Talon, c'est : pendant que la famille péquistes et ex-péquistes se chicane, nous, on vous parle de la crise du logement, du coût de la vie et de la météo extrême, des changements climatiques. Nous, c'est ça, notre plan de match pour la session, puis c'est là-dessus que vous allez nous voir en action durant la campagne électorale, et je pense que c'est ça, notre rôle à l'Assemblée nationale.

Journaliste : Mais ça va suffire à vous démarquer? Parce que tous les partis vont parler du coût de la vie, tous les partis vont parler de l'inflation, vont parler tous d'environnement.

M. Nadeau-Dubois : On verra, mais je vous invite à aller voir les sujets des différents partis lors de la dernière session parlementaire, qui posait des questions sur les changements climatiques, qui posait des questions sur le coût de la vie à la dernière session. Faites le calcul. Nous, on l'a fait. C'est très révélateur : c'est Québec solidaire qui est l'opposition sur ces enjeux-là.

Je pense qu'on a les bonnes priorités, je pense qu'on a des bonnes propositions. Ruba, il y a quelques semaines, proposait de doubler le montant pour aider les familles à acheter des fournitures scolaires. C'est la rentrée la plus chère de l'histoire, qu'on vit en ce moment. Moi, je tends la main aux autres partis pour une rencontre sur l'adaptation aux changements climatiques. Vous allez voir mon collègue, Haroun, parler d'économie, d'inflation. Mon collègue, Vincent, a parlé des dérives de la santé privée. Vous allez voir Christine venir en aide aux proches aidants. Je veux dire, on va parler de ce qui préoccupe les Québécois, Québécoises, puis nous, c'est ça, notre travail. Pour le reste, je laisse l'analyse aux analystes.

Journaliste : Une dernière question par rapport, justement, au coût de la vie, là. Eric Girard, hier, a dit qu'il n'y aurait pas d'aide supplémentaire, là, pour les Québécois, pour ne pas contrecarrer les effets, finalement, de la... pour ne pas contrecarrer les mesures de la Banque du Canada. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui là-dessus?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce qu'Eric Girard est en train de dire, c'est qu'il n'aidera pas les Québécois, les Québécoises. Les gens ont besoin d'aide. Tout coûte trop cher. Vivre au Québec, ça coûte trop cher. Les loyers sont trop chers, les hypothèques sont trop chères, l'épicerie est trop chère, la rentrée est trop chère. La santé, ça devient qu'à cette heure, ça va être cher, parce qu'il y a trop... il y a de plus en plus de privé. Puis ce que la CAQ nous dit, c'est : On reste les bras croisés. C'est inacceptable, puis une chance que le caucus solidaire est ici puis est nombreux, parce que nous, on va les talonner pour qu'ils en fassent plus.

La Modératrice : M. Bossé.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous dites que ça prendrait un nouveau chèque cet automne, donc?

M. Nadeau-Dubois : Il faut aider les gens, il faut aider les gens qui en ont besoin, il faut un vrai plan pour aider le monde, parce que ça coûte trop cher, vivre au Québec. Nous, on va proposer plein de mesures pour aider les gens qui en ont vraiment besoin, les gens de la classe moyenne.

M. Bossé (Olivier) : Donc, un chèque un peu ciblé?

M. Nadeau-Dubois : Les gens de la classe moyenne, les gens en dessous de la classe moyenne, dont François Legault ne parle à peu près jamais, nous, on va être là pour ce monde-là puis on pense qu'il y a des moyens plus efficaces de le faire que des chèques envoyés à tout le monde.

M. Bossé (Olivier) : Un moyen?

M. Nadeau-Dubois : Bien là, je vais vous parler des moyens qu'on a déjà proposés parce que je veux me garder des bonnes nouvelles pour les prochaines semaines puis j'ai des collègues qui travaillent fort sur des propositions, je veux les laisser les présenter, mais, dans les derniers mois, on a proposé, donc, de doubler le montant pour les fournitures scolaires pour aider les familles avec la rentrée scolaire. On a proposé de doubler le crédit d'impôt à la solidarité. On a proposé d'encadrer les hausses de loyer au Québec. Je lisais, ce matin, dans le journal, là, un propriétaire qui essayait d'augmenter son loyer de... 1 150 $ d'augmentation. Moi, je me rappelle de l'époque où un trois et demi, ça se payait 500 $, 600 $, à Montréal. Là, à cette heure, les augmentations sont de plus de 1 000 $. On vit où, là?

M. Bossé (Olivier) : C'était ça que M. Legault pensait quand il a dit : 500 $, 600 $...

M. Nadeau-Dubois : Oui,sauf que j'étais pas mal jeune à cette époque-là, je n'étais pas encore député. Donc, ça, c'est trois propositions qu'on a faites dans la dernière session parlementaire. On va en faire encore davantage durant la session.

Journaliste : Dernière question. Vous le dites : Les gens qui font leur épicerie au Dollarama... Je suis convaincu, là, que vous êtes proche, puis que vous allez voir ces gens-là, puis que... À la dernière session, aussi, vous étiez contre la mesure d'augmentation du salaire, mais, quand on vient de se faire augmenter de 30 000$, là, est-ce que c'est plus difficile d'aller voir ces gens-là puis de dire : On vous comprend puis on vous soutient?

M. Nadeau-Dubois : Les gens ont vu l'opposition de Québec solidaire à cette augmentation-là.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a des questions en anglais?

Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci, tout le monde.

(Fin à 9 h 56)

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