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(Neuf heures treize minutes)
Le Modérateur : Bonjour, tout
le monde. Bienvenue à ce bilan de fin de session du Parti québécois. Prendront
la parole les trois députés du Parti québécois, principalement le chef Paul
St-Pierre Plamondon. À noter qu'ils sont accompagnés de la porte-parole
nationale du Parti québécois, Méganne Perry Mélançon.
M. St-Pierre Plamondon : Tout
le monde est prêt? Alors, bonjour, tout le monde. Très heureux de faire ce
bilan de session avec vous aujourd'hui, une session qui se termine, qui est
marquée par plusieurs bonnes nouvelles pour le Parti québécois. Une session qui
a débuté, tout d'abord, par l'événement qui nous a permis de devenir les
premiers députés de l'histoire à siéger dans cette Assemblée sans avoir à
prêter serment au roi ou à la reine d'Angleterre. On nous disait que c'était
impossible, et on a persévéré, on s'est tenus debout en fonction de nos
principes, de nos convictions, avec le résultat qu'on connaît aujourd'hui.
C'est une mentalité qui a guidé notre
action politique tout au long de cette session, et je vous dirais même que c'est
une approche politique pour le Parti québécois. Pendant que la CAQ occupe l'espace
du parti qui dit une chose et fait exactement l'inverse par après, nous, on
occupe l'espace du parti qui est cohérent sur la base de ses convictions, et ça
va continuer de nous guider pour les prochains mois et les prochaines années
comme philosophie politique. Prenez, par exemple, notre volonté de connaître
toute la vérité sur les archives du camp du Non et la commission Grenier, nous
aurons la même approche : service de la vérité, persévérance, cohérence.
Une des grandes réussites pour nous, je
crois, dans cette session, c'est qu'on nous a prédit... suite à une élection
qui a été très appréciée, une campagne électorale qui, en fait, était la plus
appréciée des Québécoises et des Québécois, on nous a prédit, dans toutes
sortes de tribunes, qu'à trois seulement on ne serait pas visibles, on serait
inaudibles. On nous a également prédit que... parce que le financement qui nous
était accordé est absolument réduit à comparer des autres partis, parce que le
nombre de questions qu'on nous donne est très, très limité à comparer des
autres partis, qu'on serait inaudibles, invisibles. Je pense que c'est tout le
contraire. Le bilan de notre session, c'est qu'on a été pertinents, présents et
énergiques sur beaucoup, beaucoup de dossiers importants pour l'avenir du
Québec, et on sent réellement, à travers tout ça, un retour en force de la
question nationale, et ça, c'est déterminant.
On le voit partout, dans les sondages
notamment, l'indépendance est en avance par sept points chez les francophones :
48 % pour le Oui, 41 % pour le Non. Au cours des dernières années,
François Legault nous a répété sans arrêt que les Québécois n'en veulent pas.
Là, ce n'est pas le cas, et c'est noir sur blanc, le Oui est en avance, et c'est
notre option qu'on porte fièrement, constamment, à l'Assemblée nationale. Vous
l'avez vu notamment sur la question de l'Initiative du siècle avec le fédéral,
vous le voyez avec toutes sortes de demandes de la CAQ qui se sont soldées par
des échecs, un écart qui se creuse, mais on le voit surtout à travers l'intérêt
médiatique pour la question fondamentale de l'avenir du Québec : l'avenir
du Québec dans le monde, l'avenir du Québec en français, l'avenir du Québec sur
le plan des changements climatiques.
Donc, pour nous, ce qui s'est produit,
avec la petite équipe que vous voyez là, c'est que cette énergie, cette
cohérence, cette sincérité dans notre engagement se traduit par un retour dans
l'espace public de l'indépendance du Québec et se traduit par des commentaires,
dans la rue, de gens qui nous disent : On aime votre travail, vous
travaillez fort, vous travaillez bien, puis on vous apprécie. Donc, il y a de l'écoute
en ce moment, et c'est ce qui nous attend pour les prochains mois. Les
Québécois commencent petit à petit à réaliser que l'option de l'indépendance
devient de plus en plus vraisemblable, réaliste, mais surtout nécessaire si on
veut une pérennité linguistique et culturelle, si on veut faire des choix sur
le plan environnemental.
Donc, on progresse à cause de l'indépendance,
avec l'indépendance, et non pas malgré l'indépendance. Et, dans l'histoire du
Parti québécois, ce n'est pas un fait anodin qu'on réussisse ça en ce moment. C'est
en assumant pleinement ce que nous sommes que nous sommes devenus... nous avons
réussi à atteindre le statut de deuxième force politique au Québec, suivant à
peu près tous les paramètres de mesure de cette... suivant tous les
indicateurs. Et, de plus en plus, donc, nous sommes vus comme l'alternative à
ce gouvernement caquiste.
Et, à ce titre, bien, j'en profite pour
remercier Joël et Pascal, mes collègues et mes compagnons. Je remercie
également Méganne, qui a pris le poste de porte-parole du Parti québécois, et
ça nous aide énormément. Je remercie les coporte-parole, qui mettent du temps
dans chaque région du Québec. On a réussi à avoir une présence régionale sentie
en Abitibi, Estrie, Charlevoix, Saguenay, Mauricie... Je ne nommerai pas toutes
les régions, mais, avec le peu de moyens financiers qui nous a été octroyé,
puis à trois députés, je pense que c'est un tour de force qui doit être
souligné. Et ça découle d'une amitié et d'une appréciation sincères au sein de
notre équipe, entre les députés, la coporte-parole et la petite équipe qu'on a.
Et je veux témoigner de cette affection-là.
Donc, en conclusion, peut-être un mot sur
la CAQ, parce que vous aurez des questions aussi sur le bilan du gouvernement,
donc faire le tour rapidement. On est devant un gouvernement qui a une usure
prématurée ici, là, qui se comporte en gouvernement usé, alors qu'on est en début
de session, des revirements injustifiables et indéfendables sur le troisième
lien, l'immigration, la langue française, le mode de scrutin, les nominations
partisanes, pas de projet, pas de vision d'avenir et, malheureusement, un
premier ministre qui décide... qui préfère utiliser son capital politique pour
donner des augmentations de salaire à ses députés plutôt qu'utiliser ce
capital-là pour défendre le Québec vis-à-vis les revendications qu'il était
censé porter vis-à-vis le fédéral, qui se moque de nous en permanence.
Donc, devant une CAQ qui refuse d'aller
plus loin, qui refuse d'être cohérente, nous, on va être cohérents puis on va
continuer des luttes légitimes. Je vous rappelle, à ce titre, que la CAQ a
refusé de faire un suivi sur le référendum pour les pouvoirs en immigration,
là, François Legault avait lancé ça trois jours avant le scrutin, pas de son,
pas d'image. Refus de la CAQ de tenir une commission sur l'avenir du Québec,
tel qu'on l'a demandé, alors que le deux tiers des Québécois sont d'accord avec
ça. Recul du gouvernement sur les demandes au fédéral, sur les langues
officielles, sur ce qu'il qualifiait, François Legault, de pouvoir nécessaire à
la nation, il n'y a plus de demande formelle en matière d'immigration.
Et, pire, je termine là-dessus, là, parce
que la CAQ n'a pas de projet de société et accumule les échecs, on se retrouve
avec une CAQ qui passe toutes ses énergies à essayer d'éteindre notre projet de
société. Donc, combien de fois, durant cette session, en Chambre... peut-être,
la population ne le sait pas, mais les journalistes l'ont vu, combien de fois
François Legault s'est comporté exactement comme Jean Charest, en étant
méprisant et hargneux envers le projet de société du Parti québécois, à défaut
d'avoir quelque chose à proposer pour l'avenir, à défaut d'avoir des
explications sur les questions légitimes qu'on pose?
Donc, on va continuer cette action-là, on
va continuer notre remontée et, avec mes compagnons, on va continuer à être
100 % dédiés, à donner l'heure juste aux Québécois, à se rendre utiles, à
collaborer lorsque c'est possible, mais également à être fermes sur ce qui
compte vraiment pour l'avenir du Québec. C'est le sens de notre action
politique. Et, sur ce, je vais prendre vos questions.
Le Modérateur : Alors, on est
prêts à prendre vos questions. Maxime Denis, TVA.
M. Denis (Maxime) : Bonjour.
J'aimerais vous entendre sur votre bilan à vous. C'était une première, d'entrer
au salon bleu, c'était un rêve d'enfance pour vous, d'être là et de se faire
affronter comme ça par François Legault continuellement, d'essayer d'avoir sa
question, sa place dans ce salon-là. Quel bilan, quelles leçons vous tirez de
la session?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais vous répondre spontanément. Il y a des aspects du parlementarisme que je
trouve nobles et qui sont bien plus beaux que ce que les gens peuvent penser en
regardant ça à la télévision, j'ai vu des parlementaires collaborer, des
commissions parlementaires qui font avancer des dossiers, mais, la partie des
questions en Chambre, moi, j'ai dû m'adapter à une réalité où le premier
ministre ne répond pas aux questions, vous en êtes témoins, et souvent ça vire
dans la partisanerie hargneuse, dans des accusations qui n'ont rien à voir avec
le sujet. Je me mets dans la peau des gens qui regardent ça à la maison, là,
puis, des fois, je... Laissez-moi rêver à une amélioration, un jour, de notre
système parlementaire... qui, en passant, est bien mieux qu'à Ottawa, là, donc,
on a une réserve puis un sens du respect, au Québec, à Québec, qui est bien
meilleure que celle d'Ottawa, mais laissez-moi quand même rêver à un jour où
les questions auront un sens parce qu'elles rencontreront des réponses en lien
avec la question.
M. Denis (Maxime) : Le défi,
ça va être de durer, pendant les trois prochaines années, à trois.
M. St-Pierre Plamondon : Bon
point.
M. Denis (Maxime) : Vous avez
des bonnes distances de route à faire, dans les airs. Comment vous allez tenir
le fort pendant trois ans? Vous devez être brûlés en ce moment, là.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, non.
M. Denis (Maxime) : Comment
vous allez faire pour tenir pendant trois ans encore?
M. St-Pierre Plamondon : On
en a parlé entre nous autres, je pense que l'appréciation sincère puis la
chimie entre les trois mousquetaires, et maintenant avec Méganne, qui vient
nous aider, va nous porter sur ces trois ans-là. On occupe... On abat beaucoup
plus de boulot per capita que quiconque en ce moment à l'Assemblée nationale,
mais on en est très fiers, et on a cette chimie-là qui fait qu'on a, somme
toute, énormément de plaisir à le faire. Quand la population vient nous voir,
sur la rue, puis nous dit : Ne lâchez pas, c'est bon, votre travail, je
vous apprécie, on est comme portés. Donc, ma prédiction, c'est : Oui, on
est capables de maintenir ce rythme-là au cours des trois prochaines années, à
l'exception de mon congé de paternité qui s'en vient cet été.
M. Denis (Maxime) : Avez-vous
trouvé le prénom, d'ailleurs, finalement?
M. St-Pierre Plamondon : On
est... Il en reste trois, trois noms en finale, et là on est rendus au point où
est-ce qu'on se dit : On va lui regarder la bette puis on regardera lequel
des trois marche. On est rendus là, là. Il en reste trois, mais je ne veux pas
dire lesquels parce que, là, ça va repartir un autre cycle.
Une voix : Pascal, Joël...
M. St-Pierre Plamondon : Méganne!
Des voix : Ha, ha, ha!
Journaliste : Bonjour.
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour.
Journaliste : Je vais revenir,
justement, sur votre cohésion. Je vais revenir sur deux événements qui m'ont
marqué durant cette session-ci.
À un certain moment, lorsqu'il y a eu le
dépôt du projet de loi en santé, M. Arseneau a déchiré sa chemise immédiatement
concernant ce projet de loi là. Quelques jours plus tard, selon certaines
chroniques et l'opinion publique, vous êtes revenu, M. St-Pierre
Plamondon, en disant : Non, non, non, on ne déchire pas notre chemise, on
tend notre main, on veut travailler avec le gouvernement là-dessus.
Plus récemment, sur le dossier du Centre
des congrès, Pascal Bérubé a dit qu'il aurait fait la même chose que Mme Proulx,
que... rapidement, il réagissait en disant que c'était ça que le gouvernement
devait faire. Et, sur Twitter, vous êtes revenu en disant : Ça prend un
pas de recul. Bon, il y a certains chroniqueurs qui sont revenus là-dessus.
Est-ce que vous dirigez votre parti, votre
formation selon l'opinion de certains chroniqueurs et les sondages, M. St-Pierre
Plamondon?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
on ne peut pas... on ne peut sûrement pas dire ça.
Écoutez, sur la question de la santé, en
fait, ce qu'on a fait, Joël et moi, c'est : on a mis par écrit ce qu'on
espérait du gouvernement dans une lettre ouverte au Devoir puis on a
travaillé avec le gouvernement. On ne peut pas dire qu'à date on a des
engagements très fermes sur certains des points, mais on a décidé ensemble de
se créer un espace vis-à-vis les points que Joël a soulevés. Donc, c'est bien
correct comme ça.
Dans la question plus exigeante du Centre
des congrès, Pascal a très bien porté, le matin même, notre position comme
formation politique, puis c'est important qu'il le fasse pour qu'il n'y ait pas
de confusion dans la tête des gens sur la position du Parti québécois sur la
question spécifique du droit à l'avortement.
Ce que je me suis permis de faire, et j'en
suis fier, c'est, quelques jours après, une fois que tout le monde était
unanime à l'Assemblée nationale sur la question de l'avortement, de simplement
soulever la question de la liberté d'expression puis de la suite des choses,
parce qu'on se rendait compte que la ministre, le plus sérieusement du monde,
affirmait que, désormais, c'était au cas par cas, en fonction de son arbitraire
et de sa discrétion, elle déciderait de qui peut se rassembler ou pas puis
discuter. C'était nécessaire comme pas de recul.
Je vois que Québec solidaire a accepté de
suivre. Je m'attends à ce que les libéraux, à la lecture de ce que la
Commission des droits de la personne vient de publier, puis je m'attends à ce
que d'autres intervenants, là, interviennent... je m'attends à ce que les
libéraux aussi se rangent à notre position et qu'on demande des comptes au
gouvernement. Parce qu'à la fin ne perdons pas de vue que ce n'est pas la
décision de quiconque ici, là, c'est bel et bien une décision d'intervention
dans les choses du D.G. du Centre des congrès qui vient du gouvernement. C'est
au gouvernement de nous donner des réponses plus soutenues et plus solides que
simplement : C'est moi qui, au cas par cas, dorénavant, va simplement
décider de qui se rassemble ou pas, là. C'est sûr que ça ne fonctionne pas.
C'était la bonne position à prendre. Puis
oui, des fois, c'est la flexibilité d'être juste trois, on se parle puis on est
agiles en fonction de ce qu'on pense et l'intérêt public. Donc, notre position
sur l'avortement, le droit à l'avortement, elle est claire, puis on invite tout
le monde à une réflexion avant de faire des erreurs à long terme au niveau de
la liberté d'expression. Il me semble que c'était la chose à faire.
Journaliste : Vous avez dit :
Le Oui est en avance, donc, seulement avec les francophones. Est-ce qu'on fait un
pays avec seulement une majorité de francophones au Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Bien
non, mais ça demeure que le Oui, depuis longtemps, n'avait pas été en avance
chez les francophones. Et je ne fais pas ça en lien avec le seuil du 50 %,
mais bien avec le discours de François Legault. François Legault va avoir
énormément de difficulté, au cours des prochains mois, des prochaines années, à
continuer de dénigrer et répondre que ce projet-là ne correspond pas à la
volonté des Québécois, alors que, dans plusieurs de ses circonscriptions
gagnées par la CAQ, vraisemblablement, le Oui est en avance sur le Non. Il va
falloir qu'il compose avec ça. Il ne pourra pas continuer à simplement faire du
Jean Charest et mépriser notre projet de société par tous les subterfuges. Ça
ne durera pas pendant trois ans, c'est impossible.
M. Bourassa (Simon) : Bonjour.
Simon Bourassa, Noovo. Mon collègue parlait tantôt des prochaines années qui
s'en viennent, là, bien... mais, au-delà de votre belle énergie, là, ça va
prendre des sujets, des idées...
M. St-Pierre Plamondon : Au-delà
de votre bonne volonté.
M. Bourassa (Simon) : Oui.
Non, mais c'est vrai. Sur quoi vous allez capitaliser pour tenter de garder le
momentum politique dont vous bénéficiez depuis quelques mois?
M. St-Pierre Plamondon : On
ne le sait pas. Le fondement de notre action...
M. Bourassa (Simon) : Non,
mais l'indépendance, l'environnement...
M. St-Pierre Plamondon : Prenez
un pas de recul puis regardez comment on fonctionne. Notre action politique
n'est pas fondée sur des stratégies puis laquelle... quel truc va nous
permettre, pour la suite... On donne l'heure juste puis on est dédiés. On est
complètement dédiés, intègres dans cette aventure-là. Donc, on n'a pas à
prédire quel sujet nous permettra d'être pertinents, nous serons pertinents, c'est
tout. Et c'est cette authenticité-là que les gens nous disent... quand ils nous
interpellent, ils disent : Continuez comme ça, soyez ce que vous êtes.
Donc, on n'a pas à faire de stratégie. J'ai déjà dit ça aussi en campagne
électorale. C'est quoi, votre stratégie pour le débat? J'ai déjà répondu :
La meilleure stratégie, c'est de ne pas en avoir puis de répondre avec le plus
de justesse possible sur chacun des sujets de manière à être utile. Donc, non,
on n'a pas à déterminer à l'avance quels nouveaux sujets... Il s'agit juste
d'être cohérents, constants et pertinents à la lumière de tout ce qui se passe
dans notre société. On va continuer à faire ça.
M. Bourassa (Simon) : Le Parti
libéral est en réflexion, là, sur... bien, sur son parti, là, de manière assez
large. Est-ce qu'il y a ce genre de réflexion là qui se fait au Parti québécois...
sans, tu sais, l'officialiser comme les libéraux le font, par exemple, mais
est-ce qu'il y a une introspection qui se fait sur la façon dont les idées
cheminent au parti, tu sais, sur des questions qui, souvent, sont peut-être un
peu plus sensibles, le nationalisme, l'immigration? Est-ce que vous vous
penchez là-dessus?
M. St-Pierre Plamondon : On a
évidemment notre congrès, là, qui détermine le programme, ça a lieu en 2025. Mais
il faut rappeler que le Parti québécois a eu une période de refondation puis
une période de réflexion, ce qui fait que, depuis quelques années, même quand
les sondages étaient moins bons, je vous disais : On est exactement là où
on veut être. C'est parce qu'on avait déterminé notre raison d'être. Puis,
entre nous, c'était très, très clair, ce qu'on voulait incarner, et ça permet
cette cohérence, cette constance-là dans le temps.
Donc, on n'est pas ici, au Parti
québécois, du tout dans la situation des libéraux, qui semblent se chercher une
doctrine, là, se chercher un... ils se cherchent, alors que, de notre point de
vue, on a eu un congrès de refondation en 2019, depuis ce temps-là, nos
orientations, notre façon de faire de la politique est très, très, très constance,
donc on n'est... constante, donc on n'est pas du tout dans une logique de
recherche, mais plutôt de maintenir cette cohérence qui est si appréciée, là,
de la population.
Journaliste : Bonjour. Vous
aviez pris l'engagement de déposer le budget de l'an 1 en juin.
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Journaliste : Est-ce que vous
maintenez cet engagement-là? Ça va arriver quand?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vous annonce une date aussitôt que la dernière étape sera complétée, qui est
celle des économistes indépendants qui vérifient chacun des chiffres. Donc,
aussitôt que j'ai le feu vert, je vous reviens avec une date. Aujourd'hui, je
ne suis pas en mesure de vous donner une date, et il y a...
Journaliste : Mais allez-vous
faire ça dans l'été ou...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
il y a un élément de plus qui embarque, c'est que, si ma femme accouche
rapidement... c'est parce qu'il faut que je sois présent...
Journaliste
: À
l'accouchement.
M. St-Pierre Plamondon : ...lors
de l'annonce.
Journaliste : Et à l'annonce.
M. St-Pierre Plamondon : Donc,
aussitôt que je suis en mesure... J'ai quelques... On a des variables avec
lesquelles on jongle. Je l'ai lu, le budget. Donc, tout est...
Journaliste : Il est prêt, là?
M. St-Pierre Plamondon : ...tout
est beau. Il y a une vérification qui est en cours, qui demande de vérifier
ligne par ligne, colonne par colonne. Et j'ai des considérations personnelles
qui peuvent aussi, là... donc à voir aussi. Il y a la présence des
journalistes, c'est-à-dire vos dates de vacances. Ça serait le fun que vous
soyez là si... Donc, on jongle avec un certain nombre de variables que je ne
contrôle pas. Mais, si votre question, c'est d'être rassurée sur le budget de
l'an 1, il s'en vient, puis, aussitôt que j'ai le feu vert, je vous donne
une date.
Journaliste : Au mieux en
juin ou ce n'est pas... ou ça, on oublie ça, déjà, pour juin?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne veux pas... Il y a des variables que je ne contrôle pas pour l'instant.
Laissez-moi vous revenir quand j'aurai la date de manière finale.
Journaliste : Puis,
justement, l'indépendance, la souveraineté, est-ce que ça va prendre davantage
de place dans votre discours pour les prochains... pour la prochaine session,
pour les prochaines années? Est-ce que vous allez apporter du concret à ce
projet-là? C'est quoi, votre stratégie là-dessus? Parce que, là, vous semblez
en faire... bien, c'est une priorité, évidemment, mais vous semblez en faire
quand même un enjeu central, là, de vos travaux.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
forcément, parce qu'au dernier conseil national je vous ai annoncé un
calendrier. Donc, après le budget de l'an 1, c'est le livre bleu, puis
ensuite c'est... en fait, c'est la réponse à l'Initiative du siècle, puis
ensuite c'est le livre bleu, puis ensuite c'est la définition de la
citoyenneté.
Et moi, je me suis engagé, au cours de la
semaine, à ce qu'à l'automne on reprenne la discussion sur les changements
climatiques, l'adaptation puis la cohérence de nos choix en matière de gaz à
effet de serre. Attendez-nous sur les 2 milliards qu'on envoie à Ottawa
pour qu'on engraisse les multinationales de l'Alberta dans les sables
bitumineux, là. Il y a des limites à ne pas être cohérent vis-à-vis un
pétrogouvernement, qui est le gouvernement fédéral.
Donc, sur l'environnement, la langue,
l'immigration, la prochaine session va nous amener constamment à ramener
l'indépendance du Québec comme seule solution cohérente avec les grands défis
de notre époque.
Journaliste : Comment vous
allez faire suivre, un peu, les gens? Parce que, là, vous nous donnez un
calendrier, plusieurs étapes. Ça va être quoi, la stratégie pour mobiliser les
gens autour de ce projet-là?
M. St-Pierre Plamondon : Comme
je vous dis, on est moins dans la stratégie, on est dans donner l'heure juste.
Je vais... C'est une question qui est pertinente, mais on n'a pas... je n'ai
pas, pour l'instant, d'annonce spécifique à faire en ce sens-là. On se
concentre sur la pertinence de ce qu'on fait. Et on peut dire qu'à ce jour, à
travers le serment du roi, la commission Grenier, l'Initiative du siècle, pour
laquelle on avait une réponse, il y a de l'adhésion organique dans la
population à ce qu'on donne comme point de vue, à la pertinence qu'on apporte
au débat public.
Journaliste : Bonjour.
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour.
Journaliste : Tout à l'heure,
mon collègue Nicolas a relevé ce qui pourrait apparaître comme certaines
contradictions dans différents dossiers, des positions que... parfois, ont pu
évoluer, et tout ça. Est-ce que le fait d'être trois vous oblige à éviter des
positions clivantes puis de ménager toujours un peu la chèvre et le chou?
M. St-Pierre Plamondon : Pourquoi?
C'est quoi, le lien entre le fait d'être trois ou...
Journaliste : Bien, parce
qu'étant donné que vous êtes seulement trois puis que vous voulez être plus que
trois éventuellement, à moins que je me trompe, là, est-ce que ça vous oblige à
toujours avoir des positions qui plaisent un peu à tout le monde, tu sais, ne
pas être clivants, là?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, ça nous donne une agilité. C'est qu'on est trois puis, 99 % du temps,
on a la même opinion. Donc, ça nous rend très agiles, ça nous rend capables
d'ajuster le tir. Il y a une cohésion puis une affection aussi qui nous donnent
l'énergie dont on parlait tantôt.
Rappelons, par contre, que je m'étais
engagé, durant la campagne électorale, à maintenir, dans la mesure du possible,
le ton le plus collaboratif pour tenter d'influencer ce gouvernement qui a 90
députés et qui, parfois, convenons-en, fait preuve d'arrogance. Donc, j'ai
toujours en tête cet engagement que j'ai pris envers la population d'être
capable, avec mes collègues, de conjuguer le fait de donner l'heure juste avec
le fait de conserver un espace de collaboration pour tenter d'amener ces 90
députés à considérer d'autres points de vue que le leur, et ce n'est pas une
mince tâche.
Journaliste : Dans la
première session, qui était très courte, là, vous aviez attiré l'attention avec
le fait que vous ne vouliez pas prêter serment à la reine. Cette session-ci,
vous avez aussi attiré l'attention avec une requête pour les documents à la
commission Grenier, bon. Est-ce que vous sentez une pression de toujours devoir
sortir des choses de votre chapeau pour vous maintenir comme ça dans
l'actualité, vous maintenir dans l'espace public?
M. St-Pierre Plamondon : Mais
c'est parce que votre question semble sous-entendre que ce seraient les deux
seules fois où on était pertinents, mais regardez, là, cette semaine, sur la
liberté d'expression, regardez nos positions sur plusieurs questions
d'actualité, en éducation, en santé. On a été pertinents et on a pris de
l'espace médiatique sur plein de sujets, pas seulement ces deux sujets-là.
Journaliste : Non, je
comprends, mais, dans ce cas-là, ce n'est pas pareil. Vous êtes un parti
politique. Comme tous les autres, vous avez réagi à un enjeu social, là, tu
sais. Mais ce que je vous dis, c'est que... est-ce que vous sentez une pression
de devoir aller tout le temps plus loin pour, justement, vous maintenir dans
l'espace puis montrer que vous êtes ailleurs, tu sais?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
je comprends. Non, mais on pose des gestes vers l'indépendance du Québec, et ça
amène, des fois, de la politique que... Je comprends plus votre question, là. C'est
un peu comme de la politique extraordinaire, en dehors des choses courantes.
C'est dans la perspective de bâtir notre projet de société puis de s'assurer
que notre société bâtit sur la base de la vérité. Il y a tellement de mensonges
institutionnalisés dans le fédéralisme. Il y a tellement de mensonges dans le
peu de réponses puis le genre de réponses que j'obtiens du premier ministre en
ce moment sur ces questions-là que ce n'est pas tant d'occuper de l'espace que
de s'assurer qu'on est constants vers notre projet de société, à savoir qu'on
est appelés à devenir un pays, que notre destin, c'est de réussir ce défi-là et
d'ainsi donner raison aux patriotes et à toutes les générations de Québécoises
et de Québécois qui souhaitent ça depuis maintenant des siècles.
Journaliste : Quelle est la
stratégie, justement, derrière cette demande-là des documents de la commission
Grenier?
M. St-Pierre Plamondon : Ça
faisait longtemps qu'on voulait le demander, en fait, mais, pour reprendre la
question de tantôt, c'est que, dans le quotidien, il y a tellement de sujets le
matin, en point de presse, dans la «hot room», que c'est une demande qu'on a
décalée pendant des mois, et des mois, et des mois, et là, tout d'un coup, on a
trouvé un espace, la journée des Patriotes. Mais on en a plusieurs comme ça,
des demandes fondées sur la justice, la vérité et notre volonté de réussir
l'indépendance du Québec. Donc, attendez-vous... Il y en a plusieurs, là.
Journaliste : Et comment ça
s'inscrit dans votre stratégie?
M. St-Pierre Plamondon : Pardon?
Journaliste : Comment ça
s'inscrit dans votre stratégie? Je n'ai pas bien compris si vous avez dit
tantôt si vous en faisiez, de la stratégie, ou pas, mais j'essaie de savoir, ça,
est-ce que ça s'inscrit dans une stratégie du Parti québécois.
M. St-Pierre Plamondon : Ça
s'inscrit dans notre volonté de bâtir une société fondée sur la vérité et non
pas sur le mensonge qu'entretient le camp du Non de manière constante, et donc
d'arriver à l'indépendance du Québec, d'arriver à réaliser notre projet de
société. Donc, de temps à autre, on a plusieurs points... qui auraient dû être
faits depuis longtemps, tu sais. Plusieurs ont posé la question : Mais
comment plusieurs générations de politiciens ont-ils accepté de prêter serment
au roi d'Angleterre? Récemment, les gens disent : Mais comment est-ce
qu'on a accepté que, la vérité sur les fraudes électorales, au moment... un des
moments les plus importants de notre histoire, on ait pu garder ça sous clé
pour l'éternité? De temps à autre, on va soulever des choses inacceptables en
demandant justice puis en demandant la vérité, parce qu'une société qui est
bâtie sur la vérité a beaucoup plus de chances de prendre les bonnes décisions
et d'être prospère.
Journaliste : Mais
faites-vous le lien entre votre démarche par rapport au serment au roi, votre
démarche par rapport à la commission Grenier puis d'autres prises de position
comme ça puis ce que vous mettez de l'avant, là, l'espèce de... l'adhésion
organique, là, qui fait monter le Oui chez les électeurs francophones?
M. St-Pierre Plamondon : On a
en banque d'autres remises en question du régime fédéral qui nous est imposé et
qu'on n'a pas signé dans la Constitution, dans le rapatriement de la
Constitution de 1982, mais on a également un engagement de servir l'intérêt des
Québécoises et des Québécois au quotidien, d'être pertinents, de demeurer
collaboratifs avec le gouvernement. Donc, c'est d'équilibrer ça. Je pense qu'on
a réussi à le faire.
Journaliste : Mais faites-vous
le lien entre vos initiatives, particulièrement sur le serment au roi, sur la
commission Grenier, puis l'adhésion organique qui fait remonter le Oui dans le
vote francophone?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne le sais pas, mais je sais que, dans l'espace médiatique, et ce serait le
premier facteur que j'identifie, dans la discussion publique, notamment dans
les médias, mais dans les chaumières, clairement, la question nationale,
l'indépendance du Québec a repris sa place, prend beaucoup plus de place. Je
pense que les gens réalisent que c'est soit le déclin linguistique et
culturel dans le Canada ou on sort du Canada et on crée notre propre pays, puis,
à ce moment-là, on a notre voix à l'ONU puis on a notre équipe de hockey aux
Olympiques. C'est binaire, là, c'est vraiment un ou l'autre. Cette réflexion-là
prend beaucoup plus d'espace qu'avant. C'est un peu grâce à nous, un peu grâce
à d'autres personnes? Je ne sais pas exactement la cause à effet, mais c'est
une réalité indéniable.
Journaliste : Est-ce que
c'est plus compliqué que vous pensiez d'en arriver avec le budget de
l'an 1? Parce qu'on a l'impression, là, que vous reportez l'échéance de
manière répétée, là. C'est comme si... On a l'impression qu'on se dirige vers
des calendes grecques, là.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non.
Journaliste
: Êtes-vous
capable de nous... de vous fixer une date butoir, là, une fois pour toutes?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
mais il y a aussi... Il y a des considérations personnelles, mais il y a aussi
le fait que... Je ne pense pas que, dans la population, là, une date ou une
autre... Tant qu'on livre la... Tant qu'on livre le budget de l'an 1, il
n'y a personne qui...
Journaliste : ...questionne
plus par rapport aux engagements que vous prenez...
M. St-Pierre Plamondon : On
va tous les tenir.
Journaliste : ...puis qui
changent.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
ils ne changent pas...
Journaliste : Donc, les gens,
ils se font une opinion sur les engagements que vous prenez puis que vous
tenez.
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ça.
Journaliste : Donc, est-ce
que vous êtes capable de prendre un engagement définitif sur le moment où ces
chiffres-là vont être rendus publics?
M. St-Pierre Plamondon : Donc,
votre préoccupation... un peu comme, supposons, le troisième lien et la CAQ, si
je... si, ce matin...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : J'aimerais
ça répondre, par contre.
Journaliste : ...que vous
répondiez à la question.
M. St-Pierre Plamondon : Justement,
j'aimerais ça répondre. Si je vous disais ce matin : On avait promis le
budget de l'an 1, puis il n'aura pas lieu, je comprendrais tout à fait
votre question. Ce que je vous dis, c'est que je vous reviens avec une date, mais,
en date d'aujourd'hui, j'ai besoin du feu vert des vérificateurs et j'ai des
considérations personnelles liées à l'accouchement de mon épouse. Mais la
population va entendre que c'est certain qu'ils vont avoir le budget de
l'an 1. Donc, je ne vois pas cet enjeu-là. Je vous reviens avec la date
aussitôt que les variables que je ne contrôle pas sont précisées, tout
simplement.
Le Modérateur
: ...
Journaliste : Oui, je
m'excuse, là, c'est vrai, je prends beaucoup de temps, mais je veux juste...
Dernière... Dernier truc. Est-ce que vous allez appuyer la motion de la CAQ sur
la demande au DGE, là, pour les documents de Grenier, là?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
donc, évidemment, on va appuyer toute démarche pour obtenir les documents, mais
on s'explique mal pourquoi la CAQ s'entête à procéder par résolution, alors que,
les opinions juridiques qu'on a obtenues, c'est que c'est difficile,
juridiquement, pour l'Assemblée nationale de donner un ordre contraignant au
Directeur général des élections, qui est dans son pouvoir discrétionnaire. La
certitude, la seule certitude, c'est de faire une loi, et, pour une raison
qu'on ignore, qui est inexplicable, la CAQ refuse de passer par le chemin de la
loi. Donc, on ne votera pas contre, on va voter pour, parce que toute démarche
dans la bonne direction est une démarche, mais il y a quand même quelque chose
d'inexplicable dans cette chose-là.
Et, parlant de motion, nous arriverons
avec une motion sur la liberté d'expression qui va permettre à chaque parti de
nous donner l'heure juste. Est-ce qu'on a le texte ici?
M. Arseneau : Moi, je ne
l'ai pas.
M. Bérubé : Non.
M. St-Pierre Plamondon : Mais
vraiment suivre notre motion...
M.
Bérubé
: On
va leur envoyer.
M. St-Pierre Plamondon : ...mais
on va réitérer... laisser chaque parti voter sur la liberté d'expression et le
pouvoir arbitraire de la CAQ dans la détermination de qui correspond aux
principes fondamentaux de la société québécoise. Donc, ça, ça me semble être un
vote à suivre aujourd'hui, parce que j'ai entendu mon collègue Marc Tanguay,
des libéraux, nous parler des valeurs libérales, là. Là, la Commission des
droits de la personne est on ne peut plus claire. Je m'attends à ce que
d'autres intervenants politiques viennent nous dire la même chose. J'ai hâte de
voir le vote du Parti libéral, et le vote de la CAQ, bien évidemment, qui, à
date, nous répond que l'arbitraire, c'est bien correct pour déterminer qui a le
droit de s'exprimer ou pas. Je pense qu'il y a un terrain glissant.
Le Modérateur : Il reste
environ huit minutes. M. Bossé.
M. Bossé (Olivier) : J'en
ai juste une. Bonjour. À pareille date l'an passé, on parlait... on prédisait
la mort du PQ, à l'extérieur de Matane-Matapédia probablement. Un an plus tard,
est-ce que... Mais c'est vrai, c'est ce qu'on disait il y a 12 mois.
M. Bérubé : Je n'y
croyais pas.
M. Bossé (Olivier) : Un
an plus tard, est-ce que vous avez l'impression d'avoir sauvé le PQ?
M. St-Pierre Plamondon : On
est dans une logique de service public. On est juste contents d'être là.
M. Bérubé : Ça va bien.
M. St-Pierre Plamondon : On
est heureux, on est contents d'être là, on est contents du travail qu'on fait.
La population nous a donné des conditions qu'on n'avait pas prévues mais qui,
finalement, génèrent un travail qui est très apprécié de tout le monde puis qui
nous rend très fiers. C'est tout.
Le Modérateur
: ...
M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui,
bonjour. Marco Bélair-Cirino, du Devoir. Vous dites qu'on constate un
élan indépendantiste au Québec. Qu'est-ce que le premier ministre du Québec
doit faire face à cet élan-là? Vous ne lui demandez tout de même pas de tenir
un référendum sur l'indépendance du Québec?
M. Bérubé : Ne pas
nuire.
M. St-Pierre Plamondon : Ne
pas nuire. On demande juste ça. Être cohérent avec les demandes de la CAQ dans
leur programme et les maintenir. J'ai demandé notamment : Avez-vous,
depuis l'élection, demandé les pouvoirs en immigration, parce que vous étiez
prêt à faire un référendum là-dessus en élection, là? Jamais eu de réponse.
Juste être cohérent, s'en tenir à leur programme et cesser de nous dénigrer en
Chambre en qualifiant notre projet de société de grand soir qui n'arrivera
jamais puis en nous disant que les Québécois n'en veulent pas. Cesser de nuire.
C'est tout ce qu'on demande.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais
ça, ça nuit aux indépendantistes et à votre formation politique ou, au
contraire, ça vient les revigorer, les...
M. St-Pierre Plamondon : Vous
me demandez ce que j'espérerais du premier ministre?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui.
M. St-Pierre Plamondon : Qu'il
s'en tienne à son programme pour vrai et qu'il cesse de nous dénigrer. C'est
tout ce que je demande.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce
qu'on peut faire l'indépendance du Québec en 2026, 2027, 2028, selon vous?
M. St-Pierre Plamondon : Tout
est possible.
M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K.
Il va peut-être y avoir des sondages d'opinion dans les prochains jours...
M. St-Pierre Plamondon : Il
y en a souvent.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui.
Le bond à Québec que vous avez... bien, en fait, qui a été observé par Léger,
est-ce que vous le sentez encore aujourd'hui sur le terrain ou comme un feu de
paille pour vous?
M. St-Pierre Plamondon : Ah
non! Moi, je suis allé aux Remparts avec mon fils, je suis allé aux Capitales
voir le baseball, et les gens nous parlent puis ils ont du fun avec nous. Ils
viennent prendre des photos, ils viennent parler de politique. C'est comme si
ça redonne le goût de la politique à des gens. Donc, c'est indéniable que ça a
lieu.
En même temps, je vous l'ai déjà dit quand
les sondages étaient plus difficiles, là, il ne faut pas faire de la politique
en fonction des sondages, il faut maintenir le cap, maintenir notre cohérence,
se concentrer à être pertinent, laisser un espace de collaboration, tout ce que
je viens de vous dire, là. Nous, notre mission, c'est de continuer dans la
cohérence et la solidité de ce qu'on présente. On ne peut pas, à chaque
sondage, essayer de faire des ajustements, ce n'est pas... Les sondages ne sont
que le reflet de notre action politique, mais notre action politique ne se
définit pas par les sondages.
M. Laberge (Thomas) : Bonjour.
Thomas Laberge, La Presse canadienne. Juste pour peut-être clarifier sur
ce que mon collègue vous demandait... Donc, un référendum, toujours, dans le
premier mandat. Si vous formez le gouvernement aux prochaines élections,
référendum, premier mandat, c'est clair.
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Donc, notre position est exactement la même. Comme je vous disais, c'est parce
que l'espace politique qu'on occupe puis qu'on va continuer d'occuper, c'est
celui du parti qui a des convictions et qui demeure cohérent dans le temps,
puis on laissera à la CAQ l'espace politique du parti qui dit quelque chose
pour faire constamment l'inverse. On laissera les gens choisir entre ces deux
options-là.
M. Laberge (Thomas) : Parlant
de cohérence dans le temps, lorsqu'on s'est parlé la dernière fois, je vous ai
posé une question sur la charte des valeurs, et vous avez dit : Je vais
répondre des décisions de... tu sais, de mon... bien, pas mon gouvernement,
mais de mon Parti québécois en tant que Paul St-Pierre Plamondon comme chef.
Est-ce que vous essayez de marquer une certaine rupture avec des éléments du
passé du Parti québécois, comme la charte des valeurs ou autres?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'est pas tant ça, c'est juste qu'il faut... Prenez l'exemple d'hier en
Chambre, je pose une question sur l'immigration temporaire au premier ministre,
il me répond que le Parti québécois n'a rien fait en matière d'immigration
temporaire à l'époque 2012-2014. C'est parce que ça fait 11 ans,
puis, à l'époque, il y avait peu ou pas d'immigration temporaire. Donc, c'est
une manière de complètement dévier la question. Et, à un moment donné, il faut
qu'on évalue les positions du Parti québécois en date d'aujourd'hui et des
décisions politiques qu'on prend ensemble, parce que, sinon, on peut revenir
sur les années 80 puis des décisions... Le Parti québécois a une histoire,
mais je pense que les gens comprennent que ce qui est présenté par le Parti
québécois, c'est l'oeuvre des gens qui sont là aujourd'hui suite à notre
réflexion à nous, pas celle des générations précédentes.
M. Laberge (Thomas) : Mais
vous avez quand même toute une histoire derrière vous. Bien, vous êtes encore
indépendantistes, ça, vous gardez cet élément-là.
M. St-Pierre Plamondon :
Évidemment.
M. Laberge (Thomas) : Vous
avez une photo de René Lévesque dans votre bureau.
M. St-Pierre Plamondon :
Plusieurs.
M. Laberge (Thomas) : Je veux
dire, où vous tracez cette ligne-là sur les éléments que vous conservez versus
les éléments que vous évacuez?
M. St-Pierre Plamondon : On a
un programme, on a un vote démocratique avec nos membres. Et c'est parce
qu'aussi les questions d'actualité changent, là. On n'est plus dans
l'interdiction du tabac dans les espaces publics, dans l'alcool au volant ou
dans la défusion des villes, là. C'est parce que les choses évoluent dans le
débat public. Donc, il faut prendre la position actuelle du Parti québécois, mais
évidemment que les fondements du parti demeurent et demeureront.
M. Laberge (Thomas) : ...des
valeurs du Québec, c'est moins une préoccupation actuellement?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne sais pas à quelle déclaration ou à quoi vous faites référence.
M. Laberge (Thomas) : Bien, sur
la charte des valeurs.
M. St-Pierre Plamondon : Mais,
dans chaque position qu'on prend, on cherche à définir ce qui est l'intérêt
public, dans l'intérêt de tous les Québécois. C'est ça.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
Good morning.
M. St-Pierre
Plamondon :
Good
morning.
Journaliste :
Sovereignty is clearly very important
for the Parti québécois. It has been working for you guys lately. That being
said, it's not very popular among Anglophones, and, with only four MNAs here,
can the PQ really afford to isolate or push away Anglophones, the anglophone
vote?
M. St-Pierre
Plamondon :
Have
we been doing that? Have we been isolating anyone? I don't think so. But you're
correct, I agree with your statement that we have a challenge in being four,
three plus one, in terms of reaching out to everyone. That's a genuine, very
concrete challenge. How do you ensure that you're there in a dialogue, working
on the field, while you're only three elected members of Parliament, with very
limited budget? And that's why we've been working on «coporte-parole», on
cospokespersons, and we are yet to its developing in terms of coordination.
But, just to be clear,
I've said that and I'm going to say that over and over, I believe there's a
proportion of Anglophones in Québec that are open to the idea of Québec
becoming a country. They are favorable to the French language as a common
language, they want as well their institutions to be
protected. So, I will always campaign to convince the largest proportion of Anglophones
in Québec that we should become a country and that we will be better served
from an economic and environmental point of view.
Journaliste
:
So, when you come back in the fall session, is that going to be part of what
you are going to fight for, Anglophones keeping their institutions, with the
larger project of sovereignty?
M. St-Pierre
Plamondon : So, the next session will be a lot
about adapting to climate change and about the consultation on immigration, because the CAQ doesn't want to have the temporary
immigration, there is the Canadian Century Initiative in all that. So, those
two topics will be there.
What I'm saying is that,
in terms of reaching out to everyone and, at least, answering the questions,
the legitimate questions that Anglophones might have on our project, we will
widen the number of people who are working for the Parti
québécois, have more cospokespersons, and we will come
with documents that explain what it will look like, that will answer questions
that are legitimate within the population. So, that's our plan for the upcoming year.
Journaliste
: On a personal level, I know this is something you wanted for many
years, to get the head of that party, how was it for you? It's your first full
session ending.
M. St-Pierre
Plamondon : Well, we had fun. As I was saying
earlier, we get along very well. So, we laugh, we have good fun doing it. I
really dislike the questions in the «salon bleu». I don't understand how you
can ask questions, in the name of the population, and there is no obligation to
answer the questions, that you can go on partisan attacks and all sorts of
things that are unrelated to the questions. I think, there is an issue there. I
found it very difficult. And, if you see, on my Twitter account, all the
questions and answers, I mean, it's constant, I rarely get an honest and
rigorous answer to my questions. So, that part was difficult
to adapt to. But, in terms of our daily lives, we are very proud of what we are
doing, and we enjoy it.
Journaliste
:
I think, that's why they call it question period, it doesn't necessarily mean
you're going to get an answer.
M. St-Pierre
Plamondon : Exactly. There's no answer period.
Journaliste
: You are not the first one to complain about this.
M. St-Pierre
Plamondon : No?
Journaliste
: I just want to come back to a comment you made about the CAQ
platform, their commitments that they made during elections and the promises
that they make. What do you think of their… the party's approach to its
promises? Because it seems to change quite a bit depending on which way the
wind is blowing.
M. St-Pierre
Plamondon : I think, it's unprecedented.
Rarely, in the history of Québec's politics, we've seen a party say something on several very important topics and do the exact opposite
within a few months after the elections. I think, it's an unprecedented situation. And so it creates a space, that
is CAQ space, where a government says something and does the exact opposite, so people are not
trusting them anymore. And there is our space, and whether people are in
accordance... whether people agree or not with our position, they know that
it's our position and that we'll stick to it and we'll be coherent, that's our
political space. So, it's going to be very interesting to see how it plays out,
because it's really two political approaches that are opposite, that are very
different, and that's how we intend to define ourselves.
Journaliste
: Perhaps, when you are asking questions to Mr. Legault and not
getting answers in the House, it's not, perhaps, the best forum for...
M. St-Pierre
Plamondon : No, but I don't get answer anyway,
so it's my only forum. And it's one thing, not to answer, but it's also the
contempt and the things, that are lies, that are answered. I mean, at some
point, we need to imagine a system where there is more accountability, a more
rigorous and serious accountability than what we are seeing right now. I mean,
it's, by far, the part that is the most difficult to
adapt to if you are a new elected member of Parliament. I think, it's obvious.
Journaliste
: Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon :
Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 56)