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Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version finale

Thursday, May 25, 2023, 14 h 52

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures cinquante-trois minutes)

M. Derraji : Bonjour. Écoutez, la réforme de l'immigration annoncée par M. François Legault démontre une fois de plus le décalage entre son discours en campagne électorale et celui qu'il tient encore, une fois élu. Au fait, ce François Legault est prêt à dire n'importe quoi pendant la campagne électorale et dire le contraire une fois élu, on le voit... on l'a vu, plutôt, lors de l'annonce du troisième lien, maternelles quatre ans, là, maintenant, au niveau de l'immigration. Il déclarait qu'il était suicidaire d'augmenter les seuils d'immigration pendant la campagne électorale, quelques mois plus tard, on le voit faire le contraire de ce qu'il a déclaré pendant la campagne électorale.

Autre chose. Aujourd'hui on assiste à un recul majeur de la part du gouvernement caquiste par rapport à la réforme du Programme de l'expérience québécoise. Aujourd'hui la ministre de l'Immigration jette à la poubelle la réforme de son ex-collègue, M. Simon Jolin-Barrette, qu'il a faite en 2019. Encore une fois, on voit le côté brouillon et pas fiable de ce gouvernement. Je suis prêt à prendre vos questions.

Journaliste : Pensez-vous qu'il y a un bassin suffisant de potentiels immigrants francophones au Québec, M. Derraji, pour atteindre les objectifs, là, que le gouvernement s'est fixé, là, dans cette réforme?

M. Derraji : Je ne pense pas. D'ailleurs, le gouvernement lui-même, à certains moments, il a ouvert la porte aux francotropes. Moi, je pense que c'est une erreur grave, si on ne regarde pas d'autres bassins, comme les bassins francotropes, il y a beaucoup de gens. Une langue, ça s'apprend quand on vit au Québec, et nous avons beaucoup d'exemples.

Le problème du gouvernement est le suivant : les ressources en francisation ne sont pas là. Je vous donne un exemple. À Québec, là où on est maintenant, ça prend au-delà de 34 jours pour commencer un cours de francisation. Le taux d'abandon est énorme : à Rouyn-Noranda, ça dépasse 40 %. Lors de l'étude du crédit, on l'a vu, avec la ministre de l'Immigration, par rapport aux taux d'abandon, de décrochage, que ce soit à temps partiel et à temps plein.

Journaliste : Francisation Québec, pour l'instant, c'est un terme, c'est un slogan.

M. Derraji : C'est un gros mystère.

Journaliste : Qu'est-ce que vous vous attendez, de ce programme-là, ce nouveau programme là?

M. Derraji : Bien, mes attentes sont très élevées parce que le système de la francisation maintenant ne marche pas. Je viens de le mentionner, il y a un délai énorme avant que les immigrants commencent leurs cours. C'est démontré maintenant que, même les temporaires... Et je sais que M. Legault est habile au niveau politique, il ne veut pas parler des temporaires, ça ne fait pas son affaire. Et, au niveau des temporaires, la liste aussi est énorme. Il y a beaucoup de temporaires qui aimeraient suivre des cours de francisation. Ils ne sont pas capables, parce qu'il y a manque de profs, manque de places, et ça prend beaucoup de temps avant de démarrer une classe. Donc, ça ne marche pas, au niveau de la francisation. Il ne veut pas parler des travailleurs temporaires étrangers, mais il se contente encore une fois de parler des seuils, sachant que ce même premier ministre disait, pendant la campagne électorale : C'est suicidaire, augmenter les seuils.

Journaliste : Mais là ça se rapproche de ce que, vous, vous aviez proposé?

M. Derraji : Vous parlez de la campagne électorale?

Journaliste : Au niveau des seuils, parce qu'il me semble que, vous, c'étaient à peu près 70 000, là. Dans leur cas, ils proposent 60 000, mais, avec les étudiants, ça pourrait aller à 70 000, là.

M. Derraji : Ça pourrait dépasser, parce que, si vous avez vu un des scénarios au niveau du PEQ, il n'y a pas de limite, parce qu'ils sont déjà là sur le territoire.

Journaliste : Oui, c'est ça. Mais, tu sais, si on y va avec une moyenne, autour de... tu sais, on nous disait que, dans les dernières années, le plus haut chiffre qu'il y avait eu, c'était 8 000, à peu près, ce qui nous amènerait à 68 000, tu sais, disons 69 000, 70 000, donc c'était la cible que, vous, vous aviez envisagée, donc vous ne trouvez pas qu'ils se rapprochent quand même de ce que vous aviez proposé?

M. Derraji : Ils se rapprochent d'un portrait, mais oublient l'autre portrait. C'est pour cela, j'ai déposé un projet de loi, pour avoir le portrait des travailleurs temporaires étrangers.

Au fait, ce que M. Legault a instauré, et, ça, on le voit maintenant depuis les cinq dernières années, c'est tout le volet des travailleurs temporaires étrangers. La question qui se pose aujourd'hui : Pourquoi M. François Legault refuse d'inclure le portrait des travailleurs temporaires étrangers dans la planification pluriannuelle? Ces personnes utilisent les mêmes services que les permanents : logement, services publics, garderies, santé. Regardez ce qu'on vient de voir dans les médias au niveau de Rimouski, où des étudiants n'arrivent pas à trouver une place pour se loger et donc ils sont incapables de rejoindre leurs cours. Donc, on ne peut pas lancer une planification pluriannuelle avec un faux portrait, c'est une fausse planification.

Journaliste : Et, sur le principe, au lieu de... vous critiquez les manques de ressources en francisation, mais, sur le principe d'accueillir des gens qui parlent déjà le français, et d'en accueillir plus qui parlent déjà le français, ça semble tenir la route, théoriquement?

M. Derraji : Dans un monde idéal, c'est parfait. On n'est pas les seuls à aller chercher des talents. Ça, je pense, M. Legault, il l'oublie. Et encore une fois, regardez, les exemples ne manquent pas au Québec. Si M. Legault voulait appliquer cette mesure à l'époque où les parents de notre ex-collègue Carlos Leitão voulaient venir au Québec, on n'aura pas vu... on ne va pas voir un Carlos Leitão au Québec.

Donc, ce que je dis au gouvernement : Encore une fois, pour ne pas dire n'importe quoi, pour ne pas faire une fausse annonce et des slogans qu'on veut ramener des francophones, de permettre à des francotropes, qui veulent venir et choisir le Québec, des cours faciles pour apprendre, et, une langue, ça s'apprend, hein?, c'est les mesures qui manquent, c'est la flexibilité.

Journaliste : Pour justifier ça, M. Legault dit que les indicateurs pour le français sont dans le rouge, que ça prend des mesures exceptionnelles. Est-ce que vous êtes d'accord que les mesures sont dans le rouge et que ça prend une mesure exceptionnelle?

M. Derraji : Ça fait cinq ans que, M. Legault, il est là, je pense qu'il parle de son bilan. Il parle de son bilan, parce qu'au niveau de la francisation, lors de l'étude du crédit, ça a été démontré : taux d'abandon, de décrochage très élevés, que ça soit temps partiel ou temps complet.

Et on en revient à la question des temporaires : Pourquoi on n'a pas misé sur des cours de francisation pour les travailleurs temporaires? Ils veulent rester, pourquoi ne pas les accompagner, pourquoi pas ne pas adapter les cours de francisation aux temporaires?

Journaliste : Merci.

M. Derraji : C'est bon? Merci.

(Fin à 14 h 59)

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