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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’accès à l’information et de protection des renseignements personnels, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Thursday, May 25, 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-quatre minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour, tout le monde. Je sais que vous voulez entendre mon chef et mon collègue, mais j'aimerais d'abord mettre au jeu un enjeu qui me semble de la première importance. Ça concerne la loi sur les soins de fin de vie. Vous savez que, depuis déjà une semaine, on parle de ces soins qui sont offerts dans un complexe funéraire, ce qui contrevient essentiellement à l'article 4 de la loi sur les soins de fin de vie, lequel article dit de façon très, très claire que les soins sont offerts dans une installation maintenue par un établissement, un établissement de santé, ou dans les locaux de maison de soins palliatifs, ou encore à domicile. Alors, si l'on regarde par tous les moyens l'interprétation d'un article comme celui-là, le fait d'offrir des soins de fin de vie ailleurs, notamment dans un salon funéraire, contrevient à la loi.

On apprend ce matin que la ministre Bélanger voudrait introduire dans le projet de loi n° 11, qui va modifier cette loi, un article pour empêcher la promotion des soins de fin de vie dans des lieux comme les salons funéraires, donc, aborder la question de la promotion, mais, sinon, ne pas s'attaquer au fond du problème, c'est-à-dire le consensus qui était celui des parlementaires au moment de l'adoption du projet de loi, c'est-à-dire l'article 4.

Donc, sur le fond, moi, ce matin, je veux que la ministre nous dise quels sont les avis légaux qu'elle a pu obtenir pour permettre de justifier que certaines installations, certains commerçants, certains entrepreneurs puissent offrir au privé, pour des frais de plusieurs centaines de dollars, des locaux qui ne sont pas des établissements, qui ne sont pas des domiciles, pour offrir les soins de fin de vie. Je pense que c'est important qu'on clarifie les choses, puis on va entrer en commission parlementaire ce matin, et il faudrait clarifier la situation. Le consensus est précieux, dans ce dossier-là, qui est très délicat. Je pense qu'il faut faire attention à toute dérive, et c'est ce qu'on risque à l'heure actuelle. Merci.

M. St-Pierre Plamondon : Merci beaucoup, Joël. Bonjour, tout le monde. Panne d'Internet et d'imprimante, ce matin, donc je vais y aller avec des technologies plus rudimentaires, pour deux sujets qui sont très importants, ce matin. Donc, d'une part, la motion visant à déclassifier tous les documents relatifs à Option Canada et aux fraudes alléguées lors du référendum de 1995 et, également, notre position, au Parti québécois, sur l'augmentation de salaire projetée par le gouvernement de la CAQ.

Donc, dans un premier temps, je veux vous parler de la motion, parce qu'hier on a eu un beau moment de politique, dans la mesure où, sur la motion, tous les partis se sont dits en faveur de la motion visant à rendre publics les documents sur les manœuvres électorales douteuses d'Option Canada, ce qui inclut le Parti libéral et la CAQ, deux partis fédéralistes. Et donc les partis politiques ont démontré être capables de coopérer et de se mettre d'accord sur certains principes fondamentaux de notre démocratie, notamment la vérité et la publicité des débats sur ce qui compte.

Donc, je tiens à souligner... en fait, je tiens à féliciter les libéraux et la CAQ, parce qu'ils auraient pu faire de l'obstruction, ne pas collaborer, et ils ont choisi des valeurs universelles de bon fonctionnement de nos institutions, et ils ont choisi de collaborer sur cet enjeu fondamental, tout en maintenant leur position officielle, là, mais je tiens à le souligner. Donc, on devrait assister... étant donné la prise de position de tout le monde hier, on devrait assister à un vote nominal, dans quelques instants, qui rendra effective cette divulgation publique, transparente et complète par le Directeur général des élections de ces 4 500 documents et 90 témoignages.

Maintenant, sur le salaire des députés, je veux officiellement annoncer la position de notre formation politique sur cette question après plusieurs journées de réflexion qu'on a vraiment prises au sérieux, dans la mesure où on voulait refléter une position qui est conforme à nos convictions, conforme à notre compréhension du sujet, et donc mérite certaines nuances. Comme vous le savez, nous, on croit, au Parti québécois, à la lecture du rapport qui a été fait, que c'est un rapport rédigé par des députés qui ne sont plus... des ex-députés, des gens qui n'ont plus d'intérêt, c'est un rapport qui est parfaitement bien rédigé, et les conclusions nous semblent raisonnables, on l'a dit dès le premier jour. Nous maintenons notre position.

Cependant, notre constat, c'est que, dans l'ordre des choses, dans la hiérarchie des gens, au Québec, qui méritent un rattrapage, qui méritent plus d'équité en termes de rémunération, et à la lumière également d'un certain nombre de déclarations du gouvernement qui placent toute la classe politique dans une situation très inconfortable, à savoir qu'on a suggéré que les députés puis les enseignants, ça, c'étaient deux catégories dont on ne pouvait pas discuter ensemble, tout l'argumentaire sur les pères de famille et les mères de famille qui veulent plus d'argent pour leurs enfants... comme si ça s'appliquait seulement aux députés et pas à des papas, mamans, enseignants ou infirmiers, infirmières, des gens dans la fonction publique. Donc, on a également exprimé à plusieurs reprises notre malaise à se servir nous-mêmes ou à traiter nous-mêmes de notre rémunération avant de s'assurer d'un traitement équitable d'une grande proportion de travailleurs qui méritent avant nous, à notre avis, qu'on rétablisse leur situation.

Dans quel cas, on prend acte d'une suggestion qui me semble raisonnable, également, venant de Québec solidaire, à savoir qu'en 2026... on pourrait reporter cette augmentation en 2026, qui laisserait notamment le temps de régler des conventions collectives, des négociations qui, pour l'instant, n'aboutissent pas. Donc, dans la mesure où le gouvernement accepte cet amendement -là pour reporter en 2026, nous voterons pour cette augmentation. Dans la mesure où le gouvernement ne va pas de l'avant et s'entête à... je pense que c'est même rétroactif, là, l'augmentation, s'entête à faire de cette augmentation une augmentation immédiate et rétroactive, nous voterons contre parce qu'on juge que, vis-à-vis des centaines de milliers de travailleurs du secteur public, de la santé et de l'éducation, c'est indéfendable et inconfortable. Nous sommes un parti... au Parti québécois, nous sommes un parti protravailleur, nous le demeurons en tout temps, et là on a vraiment un malaise à ce niveau-là.

Ce qui soulève la question suivante, que vous aurez, chers collègues journalistes : Qu'allez-vous faire avec les sous si la CAQ procède et que vous recevez désormais une augmentation de salaire directement dans votre compte de banque? On y a réfléchi, et nous ferons la chose suivante, et nous le ferons les trois ensemble : nous accepterons seulement une augmentation à la hauteur de ce qui sera consenti aux enseignants, enseignantes, infirmiers, infirmières, travailleurs du secteur public de la santé. Nous ferons une moyenne de toutes ces conventions collectives qui ne débouchent pas, dans le cadre desquelles on dit aux travailleurs : Il n'y a pas d'argent pour vous, et nous ne prendrons que ce qui sera octroyé à tous ces travailleurs. Donc, on se limitera à un traitement égal et juste, en toute solidarité avec ces travailleurs-là.

Comment le faire — et ça explique un peu le temps qu'on a mis pour être certain que tout ça soit faisable — c'est très simple, en fait. On va remettre à un vérificateur comptable le soin de faire le calcul de la moyenne de ce qui sera octroyé en augmentations de salaire sur quatre ans pour les travailleurs du secteur public. Cette moyenne-là, ce sera notre limite à nous, ce qui veut dire que tout l'argent qu'on reçoit en plus, on va le mettre dans une comptabilité à part. Quand on aura une confirmation de cette moyenne-là, de ce qui est octroyé aux travailleurs du secteur public, on ira chercher la portion qui correspond à ce qui a été octroyé à tous les travailleurs. Le reste sera donné en oeuvres de charité. Ce sera tout détaillé dans un rapport par un comptable vérificateur, avec également le nom des organismes, combien a été donné.

Et, fait important, nous nous engageons à faire ça pour l'entièreté du mandat, puis c'est important, parce que, si la position, c'est que ça devrait avoir lieu en 2026, bien, évidemment que notre engagement doit être jusqu'en 2026, et non pas sur un an seulement, là. Donc, à chaque année, on vous donnera, là... si ça vous intéresse, on vous donnera le rapport, le calcul du revenu brut, ensuite du revenu disponible net, on le donne à qui, etc., mais nous nous limiterons... par principe, par conviction puis par souci de cohérence, nous nous limiterons à ce qui est donné en augmentations aux enseignants et enseignantes, infirmiers, infirmières, personnel de la santé et fonction publique. On en fera une moyenne et on va se dire : Ce n'est pas vrai qu'on va se donner plus que des gens, des travailleurs qui méritent avant nous de voir une augmentation, devraient être plus hauts sur la liste que ce que nous, on obtient.

Mais, pour autant, on n'est pas prêts à faire ce que d'autres partis font, c'est-à-dire déconsidérer complètement l'augmentation. Lisez le rapport et comparez le salaire d'un député au personnel politique, aux fonctionnaires, au personnel dans d'autres domaines, comme le pouvoir judiciaire, etc., le rapport, il n'est pas déraisonnable, il est raisonnable. Ce qui est vraiment inacceptable, c'est comment on a traité certains travailleurs du secteur public. Et nous, par solidarité, par souci, également, de mettre en valeur l'importance de revaloriser la fonction publique et les enseignants, le personnel de la santé, on va obtenir exactement ce qu'eux obtiendront, et ce, pour l'entièreté du mandat.

Journaliste : Si ça fonctionnait, là, puis on reportait à 2026, là, à ce moment-là, vous le prendriez au complet?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est-à-dire que c'est rendu en 2026, puis, en effet, tout le monde aura le même salaire en 2026, mais ça démontrerait que ce n'est pas une question d'empocher quelque chose à court terme, pour nos poches, là, ce serait vraiment une pure question de politique publique qu'on reporte à un autre mandat, à une autre législature, avec pas les mêmes députés, donc c'est beaucoup moins intéressé. Mais là, de toute évidence, ce n'est pas la position du gouvernement, et, pendant ce temps-là, on fait poireauter des travailleurs qui ont des réclamations beaucoup plus urgentes que les nôtres. Et ça, pour nous, il est là, notre malaise, on l'a répété, répété, répété. Donc, on se dit, la seule façon d'être cohérent, c'est de se limiter puis d'obtenir exactement ce que ces travailleurs-là obtiendront, juste par souci de cohérence puis pour trouver une position qui est juste et équilibrée dans des circonstances qui sont délicates — notamment au niveau de l'image des politiciens, là, ce n'est pas le fun.

Journaliste : En quelque sorte, vous avez probablement fait le constat que ce n'était peut-être pas payant politiquement d'appuyer cette hausse-là, je me trompe?

M. St-Pierre Plamondon : Non, ce n'est pas ça, au contraire. Dès le départ, notre position, c'était : le rapport est fondé. Donc, on n'a pas essayé de jouer une joute politique en faisant croire à la population que toute augmentation du salaire de député serait inacceptable. On est vraiment... on est demeurés très modérés. Simplement, quand tu dis à un journaliste : Es-tu es en train de comparer le traitement d'un député avec celui d'un enseignant, quand tu fais l'argument que les papas et les mamans méritent de gagner plus d'argent pour leurs enfants, mais que ça n'a pas l'air de s'appliquer à tous les travailleurs de la fonction publique, enseignants puis personnel de la santé, qui, eux aussi, sont des papas et des mamans puis qui, par surcroît, gagnent moins que nous autres, dans l'absolu. Il y a un moment donné, moi, je regrette, ce n'est pas...

Journaliste : ...un peu à blâmer. Il a torpillé, là, l'opération de relations publiques qu'il avait amenée pour faire avaler la pilule?

M. St-Pierre Plamondon :Il y a quatre, cinq déclarations de personnes différentes à la CAQ, dont le premier ministre, qui sont absolument difficiles à défendre et qui rendent cette opération-là absolument inconfortable pour les députés. Donc, nous, on se disait : Comment est-ce qu'on peut demeurer cohérent puis en paix avec nos convictions, à savoir que le rapport est fondé, ce n'est pas un problème d'ajuster la rémunération du député, mais, dans les circonstances et compte tenu du peu de respect et le peu qu'on offre aux travailleurs que je viens de nommer, bien, on va au moins avoir la petite gêne de se limiter à exactement ce qu'eux obtiendront. Ça crée une solidarité, notre destin est lié au leur.

Journaliste : Je voudrais revenir sur le débat d'hier après-midi. Vous avez tenu à féliciter les libéraux et la CAQ, je pense que vous avez fait exprès pour ne pas nommer Québec solidaire. Ce que vous appelez un beau moment de politique, là, est-ce qu'il a été gâché par Ruba Ghazal?

M. St-Pierre Plamondon :Je m'explique mal qu'on prenne un forum de discussion sur un événement historique majeur... on a réussi un beau moment de politique en collaborant tous ensemble, je m'explique mal qu'on fasse un détournement de ce moment-là à des fins ultrapartisanes, à des attaques envers un parti et un chef qui n'est même pas présent pour se défendre. Ce n'est pas le bon forum, ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas le bon lieu, mais, en plus, c'est de s'attaquer de manière très hargneuse à quelqu'un qui n'est pas là. Tout ça au nom du rassemblement, mais il n'y avait rien de rassembleur, c'était de la hargne qui n'avait pas sa place, à mon avis.

Donc, en même temps, je veux qu'on retienne que, sur une question qui, à une autre époque, peut-être, aurait fait l'objet de tous les blocages et les manœuvres pour empêcher de procéder à cette déclassification, au final, il y a bel et bien quatre partis politiques avec des orientations très différentes qui se sont mis d'accord sur la recherche de la vérité, la recherche de la justice et le bon fonctionnement de nos institutions. Donc, on devrait ne pas porter trop attention à ce moment-là et retenir qu'il s'est passé quelque chose de très bien. On s'est mis d'accord sur quelque chose qui aurait pu sembler impossible à une autre époque.

Journaliste : Et vous parlez d'attention, est-ce que Mme Ghazal vous a volé votre show, d'une certaine façon?

M. St-Pierre Plamondon :Nous, on est juste reconnaissants que tous les partis aient voté dans la bonne direction, suivant des principes qui nous unissent. Puis là, ensuite, ce que Ruba Ghazal fait, sa décision de prendre la parole sur un sujet qui n'est pas le sujet qui nous occupe et de faire de la politique ultrapartisane, ça lui appartient, ça ne m'appartient pas à moi, là.

Journaliste : Le lavage de linge sale, là, entre souverainistes au salon bleu, est-ce que c'est de nature à nuire à la cause?

M. St-Pierre Plamondon :Je vois difficilement comment ça peut aider, mais c'est surtout de... On a des forums qui doivent être utilisés à bon escient, et hier c'était un forum pour discuter de 1995, de fraude électorale et de principe de recherche de la vérité et de la justice. Ça aurait dû être ça et seulement ça, le sujet de discussion, quitte à avoir des désaccords. Donc, c'est un peu inexplicable.

Journaliste : Quelle est la prochaine étape, là, une fois que la motion sera votée, probablement en faveur, là, on présume, là, mais, après ça, pour faire déclassifier les documents, là?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, en fait, ce qui arrive, c'est qu'une motion unanime qui demande formellement au Directeur général des élections quelque chose, c'est une demande que le directeur doit accueillir. Donc, on aura probablement une réponse assez rapide du Directeur général des élections qui dit : Bien, je prends acte, et voici comment je vais procéder ou voici comment je vais me gouverner. On parle bel et bien ici de deux institutions distinctes, mais on parle également d'une volonté unanime de tous les partis politiques par rapport à un pouvoir que le Directeur général des élections a déjà, parce que, quand on regarde comment la fameuse ordonnance a été rédigée, là, ça laissait de l'espace décisionnel au directeur. Donc, on va attendre la réponse puis on s'attend à ce que le Directeur général des élections prenne acte de la volonté des élus et procède à la divulgation complète de tous les documents et témoignages.

Journaliste : Et il pourrait dire non?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, il pourrait dire non, mais ce serait surprenant. En fait, ce n'est probablement pas ça qui va arriver, là, compte tenu des étapes qu'on vient de suivre...

Journaliste : L'UPAC qui s'intéresse au Centre de services scolaire Marie-Victorin... Bien, vous semblez avoir une réaction toute prête.

M. Bérubé : Non, non, non.

Journaliste : Non?

M. Bérubé : J'ai lu l'article, donc, un cadre qui a utilisé des travailleurs pour des travaux personnels. C'est dans l'ordre des choses que l'UPAC enquête sur toute personne qui a une charge publique, qui utilise l'argent des Québécois à des fins personnelles ou qui détourne cet argent. C'est correct. Donc, l'UPAC poursuit son travail à la lutte à la corruption et la malversation, donc l'enquête suit son cours, mais il est évident que c'est sain que ces histoires-là puissent faire l'objet d'enquêtes. Et j'invite les citoyens du Québec, et particulièrement les détenteurs de charges publiques, les fonctionnaires, à ne pas hésiter à faire des plaintes à l'UPAC, à faire des signalements s'ils obtiennent des informations et s'ils sont témoins de malversation. On n'est pas à l'abri de ça, au Québec, et on a une unité qui est là pour ça, alors procédons.

Journaliste : Il y a des questions qui sont soulevées sur la transparence dans la nomination des D.G. Même si, pour l'instant, c'est encore fait par les C.A., ça va changer avec le projet de loi n° 23. Est-ce que vous êtes rassuré par ce que vous voyez dans le projet de loi ou est-ce qu'à l'inverse ça va être encore plus opaque?

M. Bérubé : Bien non, en fait. Les nominations vont provenir du ministre, directement, donc, les directeurs de centres de services scolaires vont être nommés directement par le ministre. Notre souhait, c'est que ça n'ouvre pas la porte à des nominations partisanes, parce que des nominations partisanes, on l'a évoqué il n'y a pas tellement longtemps, depuis 2018, le gouvernement en a fait plusieurs. Je rappelle que le premier projet de loi que le nouveau gouvernement de la CAQ devait faire adopter portait sur les nominations partisanes. Nous, on a une liste complète de 15 nominations partisanes d'envergure de ce gouvernement, et non les moindres. Là, on va nommer 70... ou confirmer 70 directions de centres de services scolaires. Oui, ils vont relever du ministre, mais sur quels critères ils vont être choisis? Est-ce qu'on va voir d'anciens candidats de la CAQ, par exemple?

Pourquoi je vous dis ça? Parce qu'il y a au moins un cas de sous-ministre actuel, au Tourisme, où... J'ai quelque chose en commun avec cette sous-ministre, on était tous les deux candidats à la dernière élection. Moi, je suis resté député, elle est devenue sous-ministre. Alors, ça, ça se passe sous la CAQ actuelle, et il ne faudrait pas que ça soit une extension de cette pratique, la nomination ou la confirmation de certaines directions de centres de services scolaires.

Le Modérateur : ...on va prendre une dernière en français.

Journaliste : Quelles sont vos attentes par rapport à la réforme qui sera annoncée aujourd'hui et quels effets anticipez-vous sur le marché du travail, notamment?

M. Bérubé : Sur, d'abord, l'enjeu du français, de la cohésion sociale, le gouvernement avait comme slogan : En prendre moins, mais en prendre soin. Tout semble indiquer qu'on a un nouveau slogan : En prendre beaucoup plus et on n'en parle plus. Je m'explique. Les 300 000 temporaires ne font pas partie de l'analyse, ne font pas partie des préoccupations. On a fait une motion là-dessus, on a questionné, ça semble dans l'angle mort, volontairement, du gouvernement. La préservation du français, sa promotion, la francisation, c'est très important. Le gouvernement a tout un test, là, aujourd'hui, parce qu'il y aura le comité sur la langue, mais l'immigration en fait partie. Nous, on veut les vrais chiffres sur la capacité d'intégration du Québec, et, jusqu'à maintenant, le gouvernement refuse de fixer un chiffre.

Je termine en faisant un rappel historique. Quand la CAQ est arrivée, en 2018, ce qu'elle proposait, c'était une cible de 40 000 immigrants au Québec. Ensuite, elle a légitimé les seuils de Jean Charest et Philippe Couillard, à 50 000. Ensuite, vous avez entendu le ministre Boulet parler de 58 000 — là, il est revenu à 50 000 — on peut s'imaginer qu'on va tomber à 70 000, potentiellement, à 100 000, avec les pressions. On est loin du compte. C'est une promesse rompue. Et comment le gouvernement va l'expliquer aujourd'hui? Parce qu'on s'attend à ce qu'il y ait une augmentation des seuils, aujourd'hui, qui n'ont pas fait l'objet de débat. Alors, il y aura manifestement une consultation, là, à l'automne, c'est ce que j'entends. Le Parti québécois, là, notre chef, a eu une position très claire là-dessus lors de la dernière campagne, on a l'esprit clair. Donc, comment tu peux oublier 300 000 personnes qui sont sur le territoire du Québec en disant : Ça ne compte pas? Il y a là tout un test pour la ministre et pour le gouvernement.

Et je serai disponible pour vous cet après-midi, pour une réaction. C'est un enjeu qu'on prend au sérieux. Et, aujourd'hui, on apprend les nouvelles données sur la population du Québec, hein, on est 8 point quelques millions, mais notre poids à l'intérieur du Canada diminue. Paul l'a illustré beaucoup mieux que moi, soit la marginalisation du Québec à l'intérieur du Canada soit une marginalisation du français au Québec, alors...

Journaliste : J'en ai deux dernières. Je sais que le temps file, mais Éric Caire, les libéraux pensent qu'on est rendus là, c'est-à-dire de lui enlever son ministère. Vous avez vu, là, toutes les sommes qui sont prévues en termes d'investissements, là, pour des projets informatiques d'ici 2033.

M. Bérubé : Il est de tradition de ne pas se mêler des affaires internes des formations politiques, que ça soit à l'intérieur des caucus, que ça soit les choix de ministres. Ceci étant dit, le fait que le gouvernement fait confiance et maintienne le ministre, ça dit quelque chose. En tout cas, les députés de la CAQ l'ont remarqué, ça, je peux vous dire.

Journaliste : Mais est-ce que le Parti libéral a raison, là, de demander la tête d'Éric Caire?

M. Bérubé : C'est leur choix. Nous, on prend acte que le gouvernement a confiance en Éric Caire. Ça dit beaucoup. Et je répète ce que je viens de vous dire, parce que les députés de la CAQ nous parlent, hein, ils n'ont pas le droit, mais ils nous parlent pareil, et eux, ils disent : S'il est encore en poste, puis nous, on ne l'est pas, c'est un drôle de message.

Journaliste : Et, sur la congestion monstre de la fin de semaine dernière à Montréal, là, près de l'aéroport, vous avez pensé quoi des propos d'hier de Mme Guilbault?

M. Arseneau : Bien, je pense que c'est un peu maladroit de la part de la ministre de blâmer les automobilistes pour une attente de 3 heures, 3 h 30 dans le trafic, à Montréal, alors que c'est un circuit qu'on devrait parcourir dans une vingtaine de minutes. Des gens ont manqué leurs vols, et tout ça, et ce serait de leur faute? Je pense qu'il y a plusieurs experts qui se sont déjà prononcés là-dessus.

Il faut être... faire preuve d'humilité, là, quand on est à la tête du ministère des Transports. On sait qu'on peut améliorer les communications, et essentiellement ce qu'elle dit, c'est : Informez-vous, vous auriez dû aller voir sur le site web du MTQ ou appeler le 5-1-1. Mais quelles étaient les alternatives qui étaient offertes? Ce n'est pas clair. Puis, je pense, dans tous les cas, là, lorsqu'on interrompt la circulation sur une voie publique, bien, c'est le rôle du ministère de s'assurer que les utilisateurs, les usagers soient bien informés et aient une alternative.

Journaliste : Faites-vous le 5-1-1, vous autres, une fois de temps en temps?

M. St-Pierre Plamondon :Puis je vais ajouter la chose suivante juste sur ce point important. Le rôle d'un ministre ou d'une ministre, ce n'est pas de commenter l'actualité. Puis vous parliez d'Éric Caire il y a quelques instants, là, le rôle de conseiller, là, Éric Caire le conseiller. Je regrette, lorsqu'on est nommé ministre, on est responsable de ce qui se produit, donc on ne peut pas se contenter de venir devant les médias en disant : C'est inacceptable, puis ensuite de pointer du doigt tout le monde comme si ce n'était pas nous en charge.

Donc, j'invite la ministre à prendre la responsabilité de ce qui se produit et d'expliquer pourquoi on en est là, au lieu de blâmer, comme c'est souvent le cas avec la CAQ, un peu tout le monde, comme si eux n'étaient pas responsables, n'étaient pas en charge. On les a élus pour gérer un ministère, donc, si un ministère ne fait pas son travail, c'est la responsabilité de la ministre ou du ministre.

Journaliste : ...là-dessus, là, mais le 5-1-1, est-ce que vous l'avez déjà utilisé? Est-ce que c'est un bon outil ou c'est dépassé?

M. St-Pierre Plamondon :C'est désuet un peu, là. On n'a pas investi énormément dans le 5-1-1 au cours des dernières années. Puis, dans ces contextes-là, puis vu l'absence aussi de promotion, là, je ne peux pas dire qu'on a un plan très élaboré. Est-ce qu'on peut commencer à pointer du doigt des automobilistes qui ont vécu l'enfer par faute de planification du ministère? Je pense que la ministre ne prend pas ses responsabilités lorsqu'elle dit ça.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : M. St-Pierre Plamondon, please, can you give us maybe an update of your request regarding declassifying the referendum documents? What are the next steps?

M. St-Pierre Plamondon : Well, the next steps... Given that, yesterday, we agreed on a very, very simple motion that says that the «Directeur général des élections» should declassify all documents and testimonies, once all parties agreed… And it was a very important and interesting moment from a political standpoint, because we agreed on fundamental principles of democracy, that the truth should prevail and that information should be available to every citizen on important issues of justice. So, we all agreed on that, so it was a very positive moment. So, we will have a formal vote in a few moments, where we're going to have an individual nominal vote. Once that is done, the demand becomes official, and it is sent to the «Directeur général des élections», who will answer the demand, and we expect, in all logic, that it will trigger the... Sorry

Journaliste : ...to a bill to do that? Does the Parliament have to go to a bill? Because there are obviously confidentiality agreements, legally, that exist in this area. So, would it require a law, in your opinion, as a lawyer?

M. St-Pierre Plamondon : So, of course, you can proceed through a law. Now, in this specific situation, the «ordonnance»... the court order has two characteristics. It's not a tribunal, but an administrative inquiry that is part of the «Directeur général des élections»' power, according to the law. Second thing, in the order, when we read it, it says that order could be modified by the «Directeur général des élections» if deemed appropriate. So, there is discretionary power that was given by the judge. In which case, normally, we should proceed through a law, but, in that specific context, it is okay to give an order through a motion, and the «Directeur général des élections» has the power to agree with that order, and we expect that that's precisely what's going to happen.

Journaliste : What do you expect… immigration announcement today?

M. St-Pierre Plamondon : Well, basically, as Pascal just mentioned, we are worried about the French language and worried about an analysis that is not complete. We know that there are 300,000 temporary immigrants and that, so far, the Government doesn't want to consider that reality in the planning, global planning of what should be the priority and how we should organize intelligently immigration. So, that's worrying. If you are not willing to see a large part of the picture, there are many questions to be asked.

And the other topic, of course, is that, through two elections, the CAQ was very, very strong on the topic of immigration, saying : We need to reduce the immigration, that was in 2018, and then, they did the exact opposite one year later. And then, they came with comments, very… comments that we deemed inappropriate in the words that were chosen, but it was also to say that we needed to not go further than 50,000, because otherwise it would be suicide… there is… «suicidaire»…

Des voix : Suicidal.

M. St-Pierre Plamondon : Suicidal, yes. There's so many songs that... yes, yes, sorry, I should've known that.

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça, exactement.

And so, you understand… we all understand that what we're going to see today is maybe just another moment where we realize that what the CAQ said during an electoral campaign has no value, it doesn't tell you what they're actually going to do, which triggers a fundamental question : What are elections for, then?

So, our stance on that topic and on all other topics is still the same a few months later. We will see if it's the case with the CAQ, that has been through many promises or statements that we realized later were completely inaccurate or false a few months after the elections.

Le Modérateur : Merci.

M. St-Pierre Plamondon : Merci.

(Fin à 9 h 24)