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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Wednesday, May 24, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures)

M. Arseneau : Bonjour, tout le monde. Cette semaine, c'est la Semaine des techniciens ambulanciers paramédics. Je voudrais en profiter pour dire qu'on considère que leur travail est absolument essentiel dans le réseau de la santé. Je voudrais rendre hommage à leur travail au quotidien dans des conditions qui ne sont vraiment pas faciles, puis il faut absolument qu'on ouvre un grand chantier au Québec pour valoriser leur rôle, mais également améliorer leurs conditions d'exercice, utiliser leurs compétences à leur plein potentiel et surtout réduire les écarts dans les conditions de travail et d'exercice entre les milieux urbains et l'ensemble du territoire rural du Québec.

Donc, on voit qu'à l'heure actuelle le gouvernement, même dans son projet de loi n°15 ou dans les différents efforts qu'on veut faire pour améliorer le réseau de la santé... bien, la crise qui sévit actuellement dans les soins préhospitaliers d'urgence, elle, elle est ignorée à toutes fins pratiques. Donc, on remet à plus tard ce travail-là. On dit vouloir se concentrer sur la répartition des appels. Nous, on pense qu'il faut agir maintenant et qu'on peut marcher et mâcher de la gomme en même temps, c'est-à-dire qu'on ne peut pas transformer le réseau de la santé sans véritablement améliorer les soins d'avant première ligne, c'est-à-dire les soins préhospitaliers d'urgence.

Alors, bonne semaine aux techniciens ambulanciers paramédics! Et là-dessus je laisse la parole à mon collègue, Pascal.

M. Bérubé : Merci, éminent collègue. Ouvrons les guillemets : «Un jeune père ou une mère de famille a le droit d'aller gagner le plus d'argent possible pour donner le plus possible à ses enfants. C'est comme ça que je vois la vie, moi.» Cette phrase a été prononcée par le premier ministre hier. L'enjeu, ce n'est pas tellement sa justesse, c'est qu'elle est prononcée à l'égard des députés, ce qui ajoute au malaise de cette demande de la CAQ qui vise essentiellement à assurer la cohésion d'un caucus. Je vous rappelle que des députés qui n'ont même pas six mois de vie politique ont décidé de réclamer une augmentation de salaire, ce qu'on n'a jamais demandé. C'est malaisant depuis le début. On l'a évoqué. Évidemment, je vous annonce qu'on aura, dans les prochaines heures, une décision à vous annoncer quant à notre vote, mais qui est pas mal déjà réglée parce qu'on devra voter prochainement là-dessus, mais ce débat-là, réclamé par la CAQ pour ses députés, nous place encore dans une situation épouvantable.

Alors, qu'est-ce qu'on va faire aujourd'hui? On va parler pas de nous, pas de nos conditions, celles des enseignants. Et je vous annonce que notre motion ce matin sera la suivante :

«Que l'Assemblée nationale affirme que les enseignants et enseignantes du Québec méritent une rémunération égale aux enseignantes et aux enseignants ontariens.»

D'ailleurs, je suis convaincu qu'on aura au moins un appui dans le caucus de la CAQ, la députée de Hull, qui a été présidente du Syndicat de l'enseignement de l'Outaouais, Suzanne Tremblay, qui indiquait déplorer la situation. Je la cite : «Il faudrait à tout le moins se rapprocher de la moyenne canadienne, qui est autour de 84 000 $. On est loin de cette moyenne-là.» Et, ce matin, un article nous indique que les Ontariens font des offres aux enseignants et enseignantes du Québec pour traverser la ligne, pour aller travailler chez eux. Ça, c'est notre premier élément.

Le deuxième, je me dois de l'aborder ici pour qu'il reste une trace. Et on a fait adopter hier une motion sur le respect à l'égard des députés. D'ailleurs, plusieurs députés de la CAQ nous ont remerciés de l'avoir proposée et ils étaient heureux qu'on envoie ce message pour eux au gouvernement. Mais il existe des traditions, à l'Assemblée nationale, qui sont liées au respect entre les parlementaires, entre ceux du gouvernement et ceux de l'opposition.

Depuis le début de l'année 2023, à cinq reprises, des ministres de la Coalition avenir Québec ont refusé d'inviter des députés du Parti québécois à des activités où ils devraient être. C'est arrivé dans l'est de Montréal pour Paul St-Pierre Plamondon. C'est arrivé pour une annonce dans la circonscription de mon collègue Joël Arseneau, d'affaires municipales. Ça m'est arrivé pour une consultation municipale au Bas-Saint-Laurent. Ça m'est arrivé pour une visite de collège de la ministre de l'Enseignement supérieur, qui s'en est excusée, mais quand même. Et c'est arrivé la semaine dernière avec la ministre Chantal Rouleau. Je vous explique comment ça se passe.

Consultation régionale sur les groupes communautaires. Alors, ça se passe à Rimouski. Je vois la photo apparaître. Je dis à la ministre : Mais pourquoi je ne suis pas invité? Réponse : Je n'étais pas dans votre circonscription. Ah oui? C'est une consultation régionale, mais vous avez invité la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata. Ça fait 16 ans que je suis en politique. Jamais les libéraux ne m'ont fait ça, ne serait-ce qu'une seule fois.

La courtoisie la plus élémentaire est la suivante, puis je la rappelle : Quand il y a une annonce dans une circonscription, on invite le député, puis il peut dire s'il peut venir ou pas, c'est toujours apprécié. Quand il y a une consultation régionale, on invite le député. Quand il y a une annonce à caractère régional, on invite le député. Je ne l'aurais pas évoqué si ça ne devenait pas si fréquent, cinq fois depuis le début de l'année. Moi, je ne peux pas laisser passer ça. Et comme je n'ai pas de tribune à l'Assemblée nationale pour l'exprimer, je fais juste rappeler la courtoisie la plus élémentaire. Un jour, les députés de la CAQ seront dans l'opposition, ils seront heureux qu'on les considère eux aussi. Alors, on ne peut pas, d'un côté, plaider que les députés devraient avoir un rôle plus actif et faire deux catégories de députés, les députés de la CAQ au pouvoir puis les députés de l'opposition. Et en ce qui me concerne, je ne pense pas, en 16 ans de vie politique, que mon action nécessite qu'on m'exclue d'une consultation aussi importante. Savez-vous ce que j'aurais fait si je serais allé? Je n'aurais pas dit un mot, j'aurais pris des notes, j'aurais laissé toute la place aux groupes communautaires. Alors, je ne sais pas ce qu'on va vous répondre à la CAQ, mais j'ai les dates des cinq événements, et c'est regrettable. Et on pourrait dire : On laisse passer, mais non, ça ne fonctionne pas comme ça. J'ai déjà fait adopter une résolution dans le passé pour rappeler ça au gouvernement, je pense que c'étaient les libéraux, mais là ça ne marche pas. Alors, j'en ai parlé au whip, puis ça ne change rien, alors je m'adresse à vous. L'instance après le whip, c'est vous. Alors, voilà. Puis on est disponible pour vos questions, évidemment.

M. Lacroix (Louis) : Mais pourquoi vous en aviez parlé aux libéraux, vous avez fait adopter une motion, s'ils ne vous ont jamais fait ça?

M. Bérubé : C'était la CAQ, excusez-moi, c'était le premier mandat de la CAQ. C'est mon erreur.

M. Carmichael (Simon) : Est-ce que vous pensez que la CAQ fait exprès de ne pas vous inviter ou c'est...

M. Bérubé : Il faudrait poser la question à Mme Rouleau. Qu'est-ce qui explique une consultation régionale qui a lieu à Rimouski, elle invite sa collègue de la CAQ de Rivière-du-Loup Témiscouata à Rimouski, mais elle n'invite pas le député de Matane-Matapédia, qui est au Bas-Saint-Laurent aussi, qui était disponible pour y aller? Les groupes communautaires m'en ont parlé : Pourquoi vous n'êtes pas là, M. Bérubé? Parce qu'ils ne m'ont pas invité. Et la réponse qu'elle m'a servie sur Twitter, c'est : Je n'étais pas dans votre circonscription. Là, je lui rappelle que sa collègue était là. Silence radio. Ça ne marche pas. Dans le cas de Joël, c'est une annonce des affaires municipales aux îles, il n'est même pas invité. Ça ne marche pas. Mais, toutefois, il y a des collègues qui sont exemplaires là-dessus, qui, eux, nous annoncent d'avance qu'ils vont être là. C'est le cas de Jean Boulet qui m'a annoncé bien d'avance qu'il venait à Rimouski pour une consultation, en fait, pour une conférence. Mais là, cinq fois depuis le début de l'année pour les trois collègues du Parti québécois, c'est une mauvaise habitude qui doit cesser.

M. Denis (Maxime) : Vous dites que votre décision est prise sur le vote pour le salaire des élus, mais pas tout de suite. Qu'est-ce qui vous retient de nous le dire, là?

M. Bérubé : On veut vérifier un certain nombre de choses. Sur l'amendement de Québec solidaire, on est plutôt pour. L'idée que ça pourrait s'appliquer à la prochaine législature, c'est très intéressant parce que ce n'est pas rétroactif puis ce n'est pas les députés actuels qui votent. Je trouve que c'est une piste que d'ailleurs j'avais évoquée devant vous, avant QS, qui est intéressante. Puis il y a, encore une fois, la forme et le fond, l'opportunité pendant les négociations du secteur public, le fait que, écoutez, les deux personnes qui s'adressent à vous aujourd'hui sont les moins bien payées de l'Assemblée nationale et n'ont jamais réclamé une augmentation de salaire. Je vous rappelle aussi que non seulement les députés vont être indexés, mais ceux qui ont des fonctions vont être indexés aussi, donc l'écart va être encore plus grand. Et on le sait que la vérité, c'est que c'est une mesure pour assurer la cohésion du caucus.

M. Bellerose (Patrick) : Dans ce cas-là, pourquoi c'est intéressant de l'appliquer à la prochaine législature, si vous dites : Ce n'est pas vraiment... sur le fond?

M. Bérubé : Au moins, ça ne touche pas les députés qui l'ont demandé en caucus ou à qui on l'a proposé. C'est déjà mieux que ça s'applique à la prochaine législation, il faut que vous vous fassiez réélire. Mais on sait très bien que c'est pour ça qu'ils le font, pour s'assurer que tout le monde est heureux. Alors, est-ce que ça donne envie à un député de quitter le caucus de la CAQ, si tu as une fonction parlementaire, tout le monde en à la CAQ, les 90, puis elle est indexée en plus? Ça fait partie des mesures que la CAQ a mises en place pour favoriser l'unité de son caucus.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que vous jugez que les députés sont suffisamment bien payés, ou est-ce que c'est pertinent, justement, d'augmenter leur salaire à la prochaine législature de 30 %?

M. Bérubé : C'est la forme et le fond. Puis moi j'y vais sur ce qui est proposé présentement et, au minimum, on est mal à l'aise. Et c'est très mal parti pour notre appui, vous l'avez bien senti, mais donnez-nous encore quelques heures, on va...

M. Bellerose (Patrick) : Mais j'en comprends que, sur le fond, vous êtes d'accord, c'est sur la forme qui vous... qui créé un malaise.

M. Bérubé : Non, on est plutôt... sur ce projet de loi là, pour l'instant, là, rien n'indique qu'on va voter pour. C'est le plus loin que je peux aller, mais vous voyez bien, là, qu'on n'est pas les partisans enthousiastes du projet de loi.

M. Desrosiers (Sébastien) : On le voit, on le comprend...

M. Bérubé : On n'y va même pas d'ailleurs, on ne siège même pas dessus. On leur laisse gérer leurs affaires de CAQ.

M. Desrosiers (Sébastien) : O.K., donc on comprend que vous n'êtes pas à la veille de voter pour. Qu'est-ce que vous pensez des chances du projet de loi d'être adopté avant la fin de la session?

M. Bérubé : Bien, c'est... les chances sont énormes, il y a deux articles.

M. Desrosiers (Sébastien) : Même si Québec solidaire, par contre, veut...

M. Bérubé : Allonger la procédure?

M. Desrosiers (Sébastien) : Allonger la procédure, filibuster.

M. Bérubé : J'ai déjà fait ça dans le passé. À deux articles, c'est compliqué. Je veux dire, il reste quand même plusieurs semaines, là, il reste cette semaine puis trois autres semaines, dont deux semaines intensives. C'est sûr qu'il va passer.

M. Desrosiers (Sébastien) : Est-ce que vous pourriez vous joindre à Québec solidaire pour allonger les procédures?

M. Bérubé : Ah non! ce n'est pas le style de la maison. Et, je veux dire, on les laisse gérer ça. Idéalement, la CAQ devrait être les seuls à gérer ça pour démontrer le ridicule de la chose. Ça ne peut pas... Une mesure de cohésion de son caucus ne peut pas devenir une politique publique, et c'est mal parti. Et d'ailleurs, quand le premier ministre dit hier : Il y avait des membres d'anciens caucus, pourquoi ils n'ont pas nommé d'anciens caquistes sur le comité? Je me pose la question.

M. Lacroix (Louis) : Michael Sabia, qu'est-ce que vous pensez de la nomination?

M. Bérubé : Bon, pas tout à fait un vent de renouveau, là. Les libéraux l'aimaient beaucoup, les caquistes l'aiment autant. L'Ontarien, Michael Sabia, a une carrière remarquable dans le domaine financier, mais Hydro-Québec, ça a été démontré, dans les dernières années, avec Sophie Brochu, avec la représentation populaire qu'on s'en fait, je fais référence à Christine Beaulieu, et j'aime Hydro, ce n'est plus ce que c'était. Il y a un virage, une transition énergétique, écologique. Je ne suis pas convaincu que M. Sabia a ce bagage-là. Alors, il va être nommé manifestement, on va devoir vivre avec, mais disons que le gouvernement n'a pas fait preuve de beaucoup d'audace.

M. Lecavalier (Charles) : ...M. Bérubé, vous dites : L'Ontarien, Michael Sabia, là, mais Mme Marois, si je ne me trompe pas, l'a renommé à la Caisse de dépôt.

M. Bérubé : Il était déjà à la Caisse de dépôt.

M. Lecavalier (Charles) : Oui, mais son contrat n'avait pas été renouvelé?

M. Bérubé : Mon souvenir en... en fait, il prolongeait son contrat, ce n'est pas nous qui l'avons nommé.

M. Lecavalier (Charles) : Mais ça vous dérange qu'il soit Ontarien?

M. Bérubé : Je dis que... bien, c'est une évidence, mais qu'au Québec il y a plein de talents qui auraient pu être mis à contribution, faire preuve de plus d'audace pour ça. Moi, je ne connais aucun engagement de Michael Sabia en matière énergétique, en matière environnementale. C'est le choix du...  Je suis étonné, c'est qu'il n'y a aucune différence entre l'appréciation des libéraux et de la CAQ. D'ailleurs, je rappellerai que Bernard Drainville, encore une fois, ça, je m'en souviens, j'étais au gouvernement avec lui, avait indiqué que ça n'avait aucun sens qu'il soit là, qu'il n'était pas un nationaliste. Et François Legault aussi, à plusieurs reprises, a demandé aux libéraux : Pourquoi vous nommez cette personne-là qui est tout sauf nationaliste? Alors, de plus en plus, là, ceux qui pensent que la CAQ a remplacé le Parti québécois, non, la CAQ a remplacé le Parti libéral.

M. Lacroix (Louis) : Mais qu'est-ce que vous pensez de son passage à la Caisse de dépôt et placement? Il a quand même fait passer l'avoir... il a triplé l'avoir de la Caisse de dépôt et placement...

M. Bérubé : Oui, mais au plan des investissements au Québec, c'était perfectible, disons. Mais sur la Caisse de dépôt, c'est une chose, mais Hydro-Québec, c'est autre chose, là. Il y a des enjeux environnementaux. Il y a les relations avec les autochtones. Il y a les relations avec l'environnement. Il y a le virage... la transition énergétique. Il a peut-être une sensibilité que je ne connais pas. Ce serait bien de l'entendre à l'Assemblée nationale, de pouvoir lui poser des questions en début de mandat. À l'étude des crédits, le P.D.G. actuel par intérim n'était pas là. Alors, ce serait intéressant. C'est quand même un des postes les plus prestigieux.

M. Bergeron (Patrice) : Vous ne voudriez pas connaître la courte liste des candidats qui auraient pu être envisagés?

M. Bérubé : Vous savez qu'ils ne nous donneront jamais ça.

M. Bergeron (Patrice) : Mais ça ne vous intéresserait pas?

M. Bérubé : Bien, si vous l'avez, je vais la lire, c'est sûr.

M. Desrosiers (Sébastien) : Donc, vous critiquez M. Sabia, qu'il n'a pas de bagage en termes énergétiques, mais vous vouliez aussi quelqu'un qui était indépendant du gouvernement. Est-ce que vous pensez que M. Sabia est cette personne-là?

M. Bérubé : C'est que c'est quelqu'un qui a une indépendance d'esprit, ça, je n'en doute pas du tout. C'est quelqu'un qui a été dans des officines importantes. Mais c'est sûr, le profil, c'est parce que ça envoie un message. Si on avait quelqu'un qui a aussi à la fois un profil économique et en matière d'environnement, ça donne une direction. Alors, j'imagine qu'il aura un peu des lettres de mandat, je ne sais pas. Mais je vous rappelle à toutes les déclarations de François Legault sur le nationalisme de M. Sabia, ce n'est pas la première fois qu'ils ont critiqué des gens nommés sous les libéraux et puis là, après, bien, ils les récupèrent. Alors, j'ai l'impression que c'est le choix commun de M. Legault et de M. Fitzgibbon.

M. Carmichael (Simon) : Pourquoi c'est important d'avoir un nationaliste à la tête d'Hydro-Québec?

M. Bérubé : Parce qu'Hydro-Québec, ça nous appartient, parce que c'est une organisation qui fait notre fierté, parce que c'est une des plus belles expressions de nationalisme économique. Alors, ce n'est pas rien. Moi, je veux un nationaliste à la tête d'Hydro-Québec. Est-ce que Michael Sabia est un nationaliste québécois au plan économique? Est-ce que, quant à l'investissement au Québec, aussi, à la reddition de comptes... Parce que vous savez que ça n'a pas toujours été simple, il va falloir qu'il soit un bon communicateur.

M. Denis (Maxime) : Bien, justement, ce n'est pas une preuve d'amour qu'il revienne au Québec, tu sais, qu'il travaille là-dessus? Il a été ici longtemps à la Caisse de dépôt, puis là Hydro-Québec.

M. Bérubé : M. Sabia a des conditions qui lui permettent amplement de manifester son amour pour le Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous considérez que Mme D'Amours, c'est une nationaliste?

M. Bérubé : Mme D'Amours, la rectrice de l'Université Laval?

M. Lecavalier (Charles) : Mme Brochu.

M. Bérubé : C'était quelqu'un qui suscitait beaucoup d'enthousiasme, à la fois dans les réseaux économiques et écologistes. C'était vraiment quelqu'un qui avait un bel équilibre, c'était une communicatrice.

M. Lecavalier (Charles) : Mais la critique que vous faites, c'est sur le nationalisme, il faut être nationaliste pour être à la tête d'Hydro. Est-ce qu'elle l'était, à votre avis?

M. Bérubé : Oui, je suis d'accord avec le François Legault de 2012 là-dessus. Il l'est moins maintenant. Donc, je... C'est un poste important. Puis moi, j'aime autant dire les choses comme elles sont. Il peut juste nous surprendre, mais on part avec ces questions-là.

M. Carabin (François) : Vous aviez demandé de pouvoir voter, si je ne m'abuse, sur le nouveau P.D.G. d'Hydro-Québec.

M. Bérubé : Je ne pense pas que ça arrive.

M. Carabin (François) : Est-ce que ça tombe à l'eau?

M. Bérubé : Bien, ils nomment leurs gens, hein, selon leur bon vouloir, surtout ces nominations importantes. Alors, M. Sabia est le choix du président. Alors, c'est le premier ministre qui nomme, avec M. Fitzgibbon, puis c'est lui le ministre titulaire...

M. Bergeron (Patrice) : Qui vous auriez vu là, vous?

M. Bérubé : Je ne sais pas. Je pense qu'il y a plein de gens qu'on ne connaît pas nécessairement personnellement, mais qui ont un profil qui nous amène ailleurs. M. Sabia a travaillé à BCE, a travaillé dans le domaine ferroviaire, a travaillé au conseil privé, a été sous-ministre à Ottawa, pas tout à fait les premières conditions qu'on demande à un P.D.G. d'Hydro-Québec, il me semble. Peut-être que vous me trouvez dur là-dessus, mais je ne sais pas, moi... on jase, là.

M. Bellerose (Patrick) : Justement, vu le parcours de M. Sabia, à quoi vous vous attendez de son passage à la tête d'Hydro-Québec? Pour vous, est-ce que ça va être juste : On ouvre les vannes d'un point de vue économique puis on ne se soucie pas de l'environnement?

M. Bérubé : C'est un excellent opérateur au plan financier, sur les rendements, mais ça va être plus compliqué que ça. Il y a la transition énergétique, il y a les négociations avec New York, il y a la sobriété énergétique, les relations avec les Premières Nations, beau contrat. On lui souhaite sincèrement bonne chance.

M. Lacroix (Louis) : Mais Éric Martel n'avait pas de profil sur le plan énergétique non plus...

M. Bérubé : Non, mais on ne l'aurait pas nommé, on ne l'aurait pas nommé. C'est les libéraux qui l'ont nommé. Voilà.

M. Carabin (François) : Mais, sur le plan environnemental, énergétique, qu'est-ce qui vous laisse croire que M. Sabia ne ferait pas la job?

M. Bérubé : On ne le sait pas. C'est-à-dire que le profil ne nous indique pas d'expérience dans le domaine. Alors, qu'il nous surprenne. Mais on est un peu étonnés parce que les critiques de la CAQ — on va vous les sortir tout à l'heure — étaient très abondantes sur son nationalisme à la Caisse de dépôt. C'est étonnant.

Le Modérateur : On va prendre une dernière en français.

M. Denis (Maxime) : Sans faire d'âgisme, là, mais est-ce qu'à 70 ans on le voit, avec son col roulé, sur le terrain, gérer des crises?

M. Bérubé : Alors, je vais retenir la première partie de votre déclaration, je ne ferai pas d'âgisme.

M. Carmichael (Simon) : Mais la juge Rouleau, ce matin, disait que M. Jolin-Barette avait fait une brèche importante dans le processus de confidentialité de la sélection des juges en appelant certains employeurs pour confirmer la candidature. Vous, qu'est-ce que vous en pensez? Puis est-ce qu'un ministre de la Justice devrait pouvoir appeler des employeurs pour faire une «due diligence»?

M. Bérubé : Il a été questionné à plusieurs reprises là-dessus, entre autres au 98,5, je me souviens, et on lui a demandé s'il avait appelé des gens, il dit oui. Quand le ministre de la Justice, procureur général du Québec, vous appelle, ça a un certain poids. Je vous suggère que cette saga n'est pas terminée. Bien sûr, il y a la Commissaire à l'éthique et de la déontologie qui enquête sur la nomination d'un juge à Québec, mais, à ma connaissance, ça n'inclut pas la nomination de Sept-Îles. Et je vous demande de rester attentifs au cas de Sept-Îles, parce qu'il nous parvient un certain nombre d'informations qui portent à croire qu'il y avait des gens amplement qualifiés sur la Côte-Nord, de l'embouchure de la rivière Saguenay jusqu'à la Basse-Côte-Nord, qui auraient pu faire le travail. Et on ne comprend toujours pas ça. Alors, ne perdons pas des yeux et de l'esprit la nomination à Sept-Îles. Je vous le dis, continuons de fouiller sur cette question.

M. Carmichael (Simon) : Mais est-ce que c'est correct qu'un ministre de la Justice appelle l'employeur d'un futur juge?

M. Bérubé : Oui, vas-y, Joël.

M. Arseneau : Bien, en fait, on semble dire que, parce qu'il y avait des recommandations dans le rapport Bastarache, qui aurait souhaité qu'on puisse faire des vérifications, donc des appels... mais ça n'a pas été retenu dans le cadre législatif. Là, aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est que ça doit être strictement confidentiel. Et, visiblement, si on fait des appels, si on parle à des gens puis qu'on demande des références sur un certain nombre de candidats, bien, la confidentialité ici, là, est remise en question. Alors, les critiques de la juge aujourd'hui sont sérieuses, puis je pense que M. Jolin-Barrette doit encore une fois se justifier sur cette pratique dans le cadre des nominations.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

M. Spector (Dan) : On the Sabia nomination, what are your feelings?

M. Bérubé : Well, we were expecting something new, someone who can join as well economy and ecology, someone who is a Québec nationalist, and, on the resume of Mr. Sabia, we don't see that. So, this is not something really new for us. It seems that the CAQ has the same appreciation of Mr. Sabia that the Liberals use to have. So, we need to wait and see, but it's not something very ambitious for me.

Mme François (Mélissa) : Are you saying he's not the right one for the job?

M. Bérubé : Maybe no one else wanted to get the job, but I have doubts on that. So, it's a pretty conservative choice, and the Liberals did make this choice a few years ago for the Caisse de dépôt, and it seems that they are in the same state of mind at the CAQ, so it's kind of... I don't know how to use the word, but it's... we'll see, we're taking act of that.

M. Grillo (Matthew) : Could you describe the... to run Hydro-Québec?

M. Bérubé : You have to be a nationalist, for sure. Hydro-Québec, it's about us, it's about one of the biggest economic levers that we have for the Québec nation. So, for the job, you need to be a nationalist and I hope Mr. Sabia is a Québec nationalist.

M. Spector (Dan) : Can you just describe your memories a bit of the criticism that Bernard Drainville and François Legault had for him back in the days.

M. Bérubé : Oh, there's a lot. He said that he needs to quit his job back in the days, he's not the good man in charge, we have plenty of declarations of mister... That's the good thing when you turn your coat in politics, we have plenty of quotes of Bernard Drainville. So, we'll make sure he receives that in a few minutes.

Mme François (Mélissa) : Can I be on the list?

M. Bérubé : Sure.

M. Spector (Dan) : Oh, maybe just quickly on the Québec solidaire amendment proposal for the salary.

M. Bérubé : We agree. I think it's a good idea that, instead of us voting our conditions, it could be for the next «legislature». So, it's good idea. We had this idea before them. I talked about this here. So, we'll see, but it's not a PQ thing. We don't even go to the salon bleu for those debates. It's a CAQ thing. So, we let them deal with it. And we're not in... we don't think it's a good debate right now, it's not a priority. The priority, it's the paramedics, it's the teachers… We have a great motion today about the salary of the teachers in Québec. We're going to ask the CAQ government if they think that they deserve the same salary that the Ontarian teachers have.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 23)

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