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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Désirée McGraw, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Tuesday, May 23, 2023, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-six minutes)

M. Tanguay : Alors, c'est beau. Bonjour. Bon matin à toutes et à tous. Nous avons vu comme vous tous, là, le dévoilement du Plan pour une économie verte 2030 de la CAQ. Clairement, on remarque là aussi que nous avons devant nous, en matière environnementale, un gouvernement sans vision, un gouvernement sans ambition, un gouvernement brouillon, un gouvernement qui improvise et qui, après cinq ans de l'atteinte de leur objectif, là, 3,7 % d'ici 2030, après cinq ans, ils n'ont toujours pas trouvé de mesures pour 40 % de l'atteinte de l'objectif. Alors, des mesures pour 40 % qui ne sont pas identifiées et qui ne sont pas budgétées. Et ça... nous avons donc besoin d'avoir un gouvernement qui, pour l'environnement, c'est important, qui va en faire une priorité et qui va nous aider, entre autres en matière économique, en matière énergétique, à développer une vision commune collective pour que, non seulement on atteigne notre objectif de lutte aux changements climatiques, mais qu'on puisse le faire avec tous les acteurs économiques et sociaux. Et ça, malheureusement, c'est ce que l'on n'a pas avec la CAQ.

Je vais maintenant céder la parole de la porte-parole officielle... de l'opposition officielle en matière, entre autres, d'environnement et de lutte aux changements climatiques, Désirée McGraw.

Mme McGraw : Merci beaucoup et bon matin. Bonjour, tout le monde. Alors, comme l'a dit notre chef, le plan d'économie verte, vraiment, il manque d'ambition, de vision et de cohérence. D'une part, il aurait fallu identifier 100 % des mesures pour atteindre une cible, cible déjà timide de 37,5 % d'ici 2030. Il aurait fallu aussi avoir des cibles intérimaires à l'intérieur de ce mandat politique, c'est-à-dire d'ici 2025.

La CAQ, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a poursuivi le travail des importants legs des gouvernements libéraux antérieurs qui a pris des décisions structurantes, hydroélectricité, éolien, marché de carbone, aucune valeur ajoutée par la suite. Nous avions un élan et... nous avions eu un élan sur les gouvernements libéraux et la CAQ l'a freiné. Le premier ministre aime bien se comparer avec l'Ontario. Il faut faire, donc, de bonnes comparaisons.

Les changements climatiques, c'est un enjeu mondial. Il faudrait se comparer avec les meilleurs dans le monde. Mais si on veut se comparer avec l'Ontario, ce qui compte, c'est les efforts. Et au Québec, on fait la moitié des efforts de l'Ontario. Ils ont doublé les efforts. Donc, je pense que c'est important de bien se comparer aux meilleurs et non au moins bon pour bien paraître. Merci.

M. Lacroix (Louis) : M. Tanguay, est-ce que vous... C'est quoi votre position sur la demande de M. St-Pierre Plamondon de récupérer les documents de la commission Grenier. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette démarche-là? Est-ce que vous pensez que les Québécois auraient quelque chose à apprendre de ces documents-là?

M. Tanguay : Moi, je pense que c'est une démarche tout à fait valable. C'est important. C'est un débat important. On a bien hâte d'en discuter en caucus, et on va le faire, si vous allez me permettre, là, avec le libellé de la motion. Alors, on a bien hâte d'avoir le libellé de la motion. J'entends que ce serait la motion du mercredi, alors on pourra vous revenir. Mais nous, là, au départ, c'est une question importante qui intéresse, je pense, l'opinion publique, les gens, et on fera le débat en caucus à la vue du libellé.

M. Desrosiers (Sébastien) : Pourquoi vous ne l'avez pas fait, vous, quand vous étiez au gouvernement, déclassifier ces documents-là?

M. Tanguay : Écoutez, ça fait cinq ans de ça, donc 2014-2018. Écoutez, c'est un débat qui a été amené aujourd'hui par le Parti québécois. Un gouvernement ne peut pas tout faire dans tous les domaines.

M. Lacroix (Louis) : Mais je comprends, philosophiquement, vous n'avez rien contre le fait qu'on dévoile des documents qui pourraient démontrer que le camp du non, à l'époque, avait utilisé des moyens douteux pour avoir gain de cause?

M. Tanguay : Écoutez, nous, là, on n'a rien à cacher, là, on n'a rien à cacher. Ceci dit, les considérations qui pourraient être soulevées pourraient être de l'ordre de : Est-ce qu'il y a des droits fondamentaux juridiques à préserver pour certaines personnes, et ainsi de suite? On va refaire le débat à la lecture de la motion. Mais, fondamentalement, pour notamment un aspect historique, je pense que c'est un débat important. Encore une fois, avant de vous dire si on vote en faveur ou pas, on va lire le libellé.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que le juge Gosselin a toute l'indépendance de rendre des décisions à la Cour du Québec après son élection par M. Jolin-Barrette?

M. Tanguay : Écoutez, nous, on ne remet pas en question la façon dont va se comporter le juge Gosselin. Vous l'avez vu, ce sur quoi on en a, contre quoi on en a, c'est le fait que Simon Jolin-Barrette a nommé son ami juge, de un, sans le révéler au premier ministre, sans le révéler au Conseil des ministres. On a vu que, dans d'autres cas, ça s'est fait, entre autres, Eric Girard qui l'avait dit. Et, de deux, sans se retirer. Puis ça tombe sous le sens, je pense, en 2023, quand vous avez à nommer quelqu'un, vous êtes ministre, vous faites... c'est vous qui faites la recommandation au Conseil des ministres, de divulguer et de vous retirer. Il me semble que c'est des automatismes qu'on n'a pas vus là. Mais pour le juge Gosselin, indépendamment de tout ça, je ne pense pas que ça vient entacher sa candidature et sa façon.

M. Robillard (Alexandre) : Mais donc où est le problème si l'indépendance du juge n'est pas entachée par...

M. Tanguay : Moi, je ne le crois pas...

M. Robillard (Alexandre) : ...ce que vous dénoncez? Il est où, le problème?

M. Tanguay : Question de perception. Moi, je ne le crois pas, je n'ai aucun fait qui pourrait me dire : Ah! Oui, c'est sûr qu'il va juger de façon à préserver les lois votées par la CAQ. Non, non, non, je n'ai aucun fait là-dessus. Par contre, au niveau de la perception quant à la plus stricte indépendance judiciaire, le ministre ne pouvait pas agir comme ça.

M. Lacroix (Louis) : Mais en même temps, le processus de nomination des juges, c'est le Parti libéral qui l'avait adopté à la suite de la commission Bastarache. Et ce processus-là fait en sorte que c'est le ministre de la Justice, ultimement, qui a le dernier mot et non pas le Conseil des ministres.

M. Tanguay : C'est le Conseil des ministres qui nomme, ce n'est pas le ministre de la Justice. Le ministre de la Justice reçoit...

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais dans le processus, le... en fait, le Conseil des ministres entérine la décision du juge, le choix du ministre.

M. Tanguay : Mais, sans tomber dans les technicalités, le conseil... Il ne peut pas y avoir de nomination sans que le Conseil des ministres s'en saisisse et décide oui ou non. Et, à ce stade-là, une fois que le ministre a fait sa recommandation, bien, en amont, il aurait fallu qu'il le dise. Je pense que le premier ministre puis les ministres autour de la table, ils auraient aimé ça le savoir. Puis moi, je pense qu'il aurait mérité de se retirer durant ce débat-là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais je ne comprends pas, vous dites qu'il y a un problème de perception?

M. Tanguay : Oui, parce que c'est son chum.

M. Robillard (Alexandre) : Quel est le problème?

M. Tanguay : Bien, il a nommé son chum. Voyons donc! Le ministre de la Justice nomme son chum ministre. Il y a un problème...

Des voix : ...

M. Tanguay : ...bien, il y a un problème dans l'administration, dans la perception que les gens peuvent avoir quant à l'administration, l'indépendance de l'administration judiciaire. C'est un fondement même. Alors, on ne peut pas dire : Ah! oui, ce juge-là, c'est un chum du ministre. Il faut effacer ça de notre mémoire. Il est nommé là pour juger de façon objective.

M. Robillard (Alexandre) : Et donc la perception, elle est...

M. Tanguay : La perception est entachée. Mais sur la personne du juge Gosselin, de Me Gosselin, moi, je n'ai aucun fait de me dire qu'il ne va pas être un bon juge. C'est sur le processus, c'est sur la perception.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce qu'il peut rester en poste malgré le fait que, sur le plan des perceptions, c'est entaché?

M. Tanguay : Je pense que la nomination, ce sera confirmé comme étant... On verra. Nous, on a demandé à la Commissaire à l'éthique de se pencher là-dessus. On verra ce qu'elle nous dira là-dessus, mais pour nous, il y avait un grand problème.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce qu'à votre avis il ne devrait pas avoir le droit de savoir s'il y avait plusieurs noms sur la liste?

M. Tanguay : Qui aurait le droit de savoir, excusez-moi?

M. Bergeron (Patrice) : La population, est-ce qu'elle ne pourrait pas le savoir si... parce que le ministre dit : Non, moi, je n'ai pas à dire ça.

M. Tanguay : Moi, je pense qu'on devrait le savoir. Encore une fois, la transparence est importante quant à la perception que les gens ont de notre système judiciaire. De savoir il y avait combien de candidats, de savoir... puis excusez-moi, là, je ne sais pas le compte, il a refait faire les devoirs à quatre ou cinq reprises, là, il a relancé des appels d'offres. Sur quelle base, il le fait?

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Tanguay : Non, non, non, de façon générale, lui, comme ministre. Je pense, Sonia LeBel l'avait fait deux fois. Lui, il l'aurait fait quatre ou cinq fois. Moi, j'aimerais ça savoir combien de fois, pour quel motif, en toute transparence. Puis il peut le dire, là : Nous, on cherche à avoir plus de femmes, une meilleure représentativité, il y avait un article ce matin sur la représentativité des communautés culturelles, alors meilleure représentativité, sur quels motifs. Alors, plus de transparence là-dessus, ce serait important, et de savoir le nombre de candidats aussi.

M. Lacroix (Louis) : Mais ça veut dire que votre processus que vous avez vous-même, les libéraux, fait adopter à l'époque, il est perfectible puis il n'est pas correct, là.

M. Tanguay : Il est perfectible. Il est perfectible, mais, par contre, je vais vous dire une chose : Il faut-u écrire dans la loi... puis, s'il faut le faire, bien, on le mettra, mais il faut-u écrire dans la loi : Aïe! si c'est ton grand, grand, grand chum, dit-le au Conseil des ministres, puis retire-toi? Moi, je pense qu'ici il faut le dire dans la loi, parce que Simon Jolin-Barrette, il n'était pas capable d'enregistrer ça ou d'appliquer ça. Écoutez, c'est ça, le drapeau rouge.

M. Lacroix (Louis) : Non, mais en ce sens où vous dites : On devrait savoir qui sont les autres candidats, alors que...

M. Tanguay : Ah! le nombre, je parlais du nombre de candidats, mais savoir qui est candidat, moi, je pense qu'on ne doit pas aller là, savoir qui est candidat. Je pense qu'il faut savoir pourquoi on a refait faire... ce n'est pas dans le cas du juge Gosselin, mais refait un concours, sur quels critères, puis avec combien de candidatures. Le reste, je ne voudrais pas qu'on rentre, là, dans avoir les C.V., et ainsi de suite.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce qu'il faut changer le processus pour préciser quand un ministre doit se récuser...

M. Tanguay : C'est des questions à se poser. Je pense, c'est des questions à se poser. Puis s'il fallait le mettre à Simon Jolin-Barrette clairement dans la loi que, normalement, si c'est ton chum, tu le dis puis tu te retires, bien, s'il faut le mettre dans loi pour l'avenir, bien, mettons-le dans la loi.

M. Robillard (Alexandre) : Sur les dispositions en matière de diversité, est-ce que ça, il devrait y avoir des dispositions...

M. Tanguay : Bien, ça, je pense qu'il faut mieux faire collectivement. Il faut mieux faire collectivement. Et, vous savez, en ce sens-là, je pense que la diversité doit être représentée au sein de nos institutions. Est-ce qu'on doit le mettre dans la loi? Ça pourrait faire partie d'un débat également.

M. Bergeron (Patrice) : Qu'est-ce que ça dit sur le discernement puis le jugement du ministre, d'avoir, donc... de n'avoir pas dit à ses collègues que...

M. Tanguay : Ça dit que Simon Jolin-Barrette, il en a échappé une, une grosse. Et j'aimerais savoir... sachant qu'il l'a échappée à ce point là, j'aimerais savoir les quatre ou cinq cas où il a relancé le concours. J'aimerais d'autant plus savoir basé sur quoi, sur quels critères, parce qu'un juge ne peut pas... un ministre ne peut pas magasiner les juges, il doit avoir des critères. Puis sans personnaliser le débat, sans dire c'est à cause de telle personne, mais c'est... sur quoi, il s'est basé pour dire : Refaites le concours à quatre ou cinq reprises? On a le droit de savoir.

Mme Prince (Véronique) : Mais son argument, c'est de dire : Bon, ça fait quelques années que je suis ministre de la Justice puis c'est un petit milieu, donc on vient qu'à connaître vraiment beaucoup de monde.

M. Tanguay : Oui, mais moi, je ne vais pas aux noces de tout le monde, puis moi, je ne suis pas allé sur les bancs d'école avec tout le monde, puis je ne suis pas grand, grand chum avec tout le monde. C'est juste ça. On est 8,5 millions de Québécois.

M. Denis (Maxime) : Plus largement, là, avec les excuses de Drainville, avec Émilie Foster, avec ça la semaine passée, il est-u temps que les vacances arrivent pour la CAQ? Qu'est-ce que... quelle lecture ça vous donne du gouvernement en ce moment?

M. Tanguay : Un gouvernement, effectivement...

M. Denis (Maxime) : Brouillon.

M. Tanguay : ...brouillon, oui. J'essayais de ne pas trop vous accabler avec ça, mais je pense que le terme a bien été implanté. Je pense que c'est un gouvernement... Il y aura eu un avant et un après le 18 avril, troisième lien, hein? Puis, encore une fois, brouillon, ce n'est pas juste une ritournelle ou une étiquette politique le fun comme ça, c'est réellement brouillon, ce qu'ils font. Puis ça a commencé, l'année a commencé sur les chapeaux de roue, ou le début de l'année, il faudrait parler à Geneviève Guilbault, savoir quand l'année commence, mais ça a commencé avec le fiasco de la SAAQ. Puis, depuis ce temps-là, on dirait que c'est des résultats, des échecs après échecs, après échecs d'un gouvernement brouillon. Alors, je ne veux pas que le gouvernement parte en vacances, je veux qu'il travaille, puis je veux qu'il arrive avec des solutions réfléchies.

M. Desrosiers (Sébastien) : Bien, justement, sur le troisième lien, il semble que François Legault a donné une directive à ses députés. Qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que les députés de la CAQ qui ne sont pas d'accord avec une décision comme celle-là devraient pouvoir exprimer leur dissidence?

M. Tanguay : Moi, je pense que, dans un caucus... un caucus, là, c'est une famille politique. Vous avez des débats. Des fois, vous êtes pour, des fois vous êtes contre, vous en gagnez, vous en perdez. Là où le bât blesse dans ce cas-là, c'est que, ce qui est révélé, puis des sources à l'interne du caucus, il n'y a pas eu de débat. Moi, quand je demande à Jonatan Julien, député de Charlesbourg, ministre responsable de la Capitale-Nationale, je lui pose la question en crédit : C'est une décision que tout le monde était d'accord? Il a dit, pour lui, la décision était unanime, tous les collègues étaient d'accord. On apprend par sources à l'interne qu'il n'y a même pas eu de débat. C'était ça, la décision était prise.

Alors, mon point, c'est que, dans un caucus, sans dire que tout un chacun va sortir publiquement : Puis moi, là-dessus, je ne suis pas d'accord, moi, je ne suis pas d'accord, je ne suis pas d'accord, on en finirait plus. Dans un caucus, vous êtes à l'aise ou vous n'êtes pas à l'aise. Il y a des débats qui font en sorte que vous vous rassemblez sur les grandes valeurs, et vous faites des débats, on vous écoute, puis une décision de cohérence et de cohésion est prise. Puis, après ça, on doit avoir une certaine solidarité. Mais de là de dire, puis je termine là-dessus, qu'il n'y a pas de débat, c'est ça, sur une promesse phare, ça ne tient pas la route.

M. Desrosiers (Sébastien) : Donc, vous êtes d'accord avec François Legault, d'une certaine façon? Parce que lui, ce qu'il disait, c'était vendredi, c'est : On doit être solidaires de la décision qui est prise en équipe puis montrer un front uni. Ça, vous êtes d'accord avec ça?

M. Tanguay : Oui. Le «en équipe», on voit que ça n'a pas été pris en équipe. Alors, il ne peut pas demander une solidarité sur sa décision : Je vous informe de ça, et, après ça, de leur dire : Bien, c'est ça la décision, taisez-vous! Tu ne peux pas dire à des députés : Taisez-vous!

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais les électeurs, là, qui ont élu ces personnes-là, entre autres, en raison du troisième lien, on imagine, dans la région de Québec, je comprends que vous dites, bon, le débat doit se faire à l'interne, mais eux, ils n'ont pas accès à ce débat-là. Est-ce qu'ils méritent de savoir que leur député n'est pas d'accord?

M. Tanguay : Il arrive, là... quand vous ne faites pas le débat au sein du caucus puis quand le premier ministre, le chef, il essaie... le chef, il essaie d'imposer sa décision, c'est ce qui arrive. Il y a des collègues, il y a des députés qui vont aller parler à des journalistes, qui vont être des sources journalistiques. Le débat se transfère dans les médias. Et dans la population, les citoyens sont en raison de se demander : Coudon, mon député, là, il y a de l'air fâché, il n'y a pas de l'air à avoir... d'un, il n'a pas participé à la décision. Est-ce que c'est un de ceux qui se plaignent? Je veux savoir où loge mon député. Là, vous venez d'ouvrir un débat sur la place publique. Alors, François Legault, en évitant de faire le débat au sein de son caucus, en décidant, lui, le chef, par lui-même, bien, il a fait en sorte qu'il y a un enjeu de cohésion.

M. Lacroix (Louis) : Il arriverait quoi à un député de votre parti, là, de votre formation, qui irait contre la ligne de parti? Qu'est-ce qui arriverait avec?

M. Tanguay : Bien, une fois que le débat...

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il serait exclu?

M. Tanguay : Bien, je n'irai pas dans la gradation, là, puis dans les conséquences, on aurait une bonne discussion. Parce qu'une fois que le débat a eu lieu au sein du caucus, encore une fois, c'était un sage qui me disait ça, un ex-collègue qui avait siégé bien, bien des années... il dit : Marc, dans un caucus, tu fais le débat, tu dis ce que tu as à dire, tu parles, tu défends tes électeurs. Puis, des fois tu en gagnes, des fois, tu en perds, mais, à la fin de la journée, tu dis : Oui, je suis dans le bon caucus, caucus libéral. Alors, une fois que le débat est fait, ce qu'ils n'ont pas fait, à la CAQ, clairement pas, bien, on doit se rallier. Sinon, si le collègue député est mal à l'aise, bien, il y a une question à se poser, s'il est dans le bon caucus.

M. Lacroix (Louis) : Mais Jean-Marc Fournier disait... excuse-moi, je veux juste... en 2015, et je vais le citer au mot, il disait : «Les députés votent librement. S'ils décident de ne pas se soumettre à une décision, s'ils décident de ne pas se sentir bien dans un caucus, ils ne font plus partie du caucus. Ils ne sont pas forcés d'être dans un caucus, ils sont libres». Autrement dit, c'est : Tu as le droit de ne pas penser comme les autres, mais tu vas en subir les conséquences.

M. Tanguay : Bien, écoutez, c'est au député qui, sur une décision prise en caucus, n'est réellement pas content puis est réellement mal à l'aise... c'est une question qu'il doit se poser : Est-ce qu'il est dans le bon caucus? Mais, encore une fois, je reviens là-dessus, ce qui lie... le ciment d'un caucus, c'est les valeurs, c'est ce qui nous anime, c'est le programme, c'est les objectifs. Ce n'est pas vrai que toutes les décisions en caucus, là, sont unanimes, là, je n'apprends rien ce matin, là, mais il y a un consensus, puis les gens sont à l'aise avec le consensus.

Puis, dans le cas de François Legault et de la CAQ, ça a été une décision imposée, et là les collègues sont en train d'aller dans les journaux pour faire le débat qu'ils n'ont pas fait au caucus.

M. Bergeron (Patrice) : M. Tanguay, est-ce que les élus caquistes, les 90, comprennent bien, selon vous, leur rôle de parlementaires, le droit de parole, le privilège de droit de parole qu'ils ont? Nous, on se rappelle des caucus, ici, libéraux, avant que ça rentre, ils donnaient tous leurs opinons, puis, des fois, c'était totalement divergent avant de rentrer au caucus. Ici, c'est bien rare qu'on en entend un sortir du rang.

M. Tanguay : Il est clair que, sous François Legault, il y a, je pense, poussé à des limites qu'on n'avait jamais vues avant, un contrôle du message. Contrôle du message. Je reviens avec cet exemple-là du troisième lien. La décision était prise par François Legault puis probablement Geneviève Guilbault. C'est sorti dans les médias, les collègues députés l'ont appris par les médias puis, après ça, ils ont dit : Bien là, on est pogné avec la décision. Puis François Legault, selon des sources, est allé les voir au fameux matin du caucus en disant : Je n'en veux pas un qui sorte public contre ça. Il l'a dit de façon polie, mais c'était ça, le message.

Alors, écoutez, moi, je pense qu'il doit y avoir présentement beaucoup de collègues députés d'arrière-ban caquistes malheureux parce qu'ils n'ont pas de débat au sein de leur caucus. C'est ce que je constate.

Mme Prince (Véronique) : Mais ça n'a jamais été comme ça au Parti libéral...

M. Tanguay : Il y avait des débats.

Mme Prince (Véronique) : ...sous le gouvernement Couillard, sous le gouvernement Charest, alors qu'il y a eu des périodes très tumultueuses, là?

M. Tanguay : Oui, oui, tout à fait. Exact, mais on avait des débats. Puis vous avez raison, des questions tumultueuses dans les médias, des collègues qui avaient des opinions bien tranchées, mais il y avait un débat qui se faisait, là, il y avait un débat qui se faisait.

Mme Lajoie (Geneviève) : Il y en avait des fois qui n'allaient pas voter, je pense à Pierre Paradis, par exemple.

M. Tanguay : Ah! bien, ça, ça peut arriver, ça peut arriver à l'occasion, effectivement, mais, en ce sens-là, ce n'est pas la norme. Et des débats, c'est important d'en avoir au sein du caucus.

M. Lecavalier (Charles) : ...sur la fameuse commission Charbonneau, là, il y avait un militant qui a voulu en débattre, personne...

M. Tanguay : Ah oui, ça, c'est... écoutez, ça, c'est un...

M. Lecavalier (Charles) : ...l'absence de débats, il y en a eu dans d'autres partis que la CAQ, là.

M. Tanguay : Oui, mais ça, écoutez, parti politique, c'est le lieu de faire les débats, alors c'est important que les débats se fassent.

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais il n'y a pas eu... on l'avait invité à se la fermer.

M. Tanguay : Non, non, il n'y a personne qui avait invité, mais le débat n'avait pas...

M. Lacroix (Louis) : Non? Vous n'étiez pas président, à l'époque...

M. Tanguay : Je ne sais pas. J'étais-tu président? Moi, j'étais président de 2009 à 2011. Il faudrait voir. Ça se peut. Ça se peut.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur le salaire des députés, le projet de loi, Québec solidaire vient de dire qu'ils vont utiliser tous les moyens à leur disposition parlementaire, on entend, pour empêcher l'adoption de ce projet de loi là. Est-ce que vous êtes prêt, vous, à appuyer un bâillon si le gouvernement doit se rendre là?

M. Tanguay : Moi, je ne pense pas. Non, on ne parle pas de bâillon, là. On ne parle pas de bâillon, là, ce matin, là. On n'en est pas là du tout, du tout. Je pense que les collègues de Québec solidaire...

Mme Lajoie (Geneviève) : Bien, on en est là, puisque, là, Québec solidaire dit ça. Donc, il est quand même.... il reste huit jours de session à peu près, là.

M. Tanguay : Oui, mais on verra. On n'en est pas là. On n'en est pas là du tout, du tout. Puis les collègues de Québec solidaire, ils ont le droit de dire ce qu'ils ont à dire, puis ça fait partie de la démocratie.

M. Lecavalier (Charles) : Pourquoi il faut que ça soit adopté, là, avant l'été, le plus rapidement possible?

M. Tanguay : Bien, nous, on suit l'agenda du gouvernement là-dessus. Le projet de loi a été déposé. Il est appelé. Alors, c'est le leader du gouvernement qui sonne la marche puis qui dit : J'appelle tel projet de loi, puis je l'envoie après ça ou pas en commission parlementaire. Alors, nous, on appuie le projet de loi, mais on va suivre les rendez-vous qui vont être fixés par le leader du gouvernement, là.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que l'appui est unanime de votre caucus à ce projet de loi là?

M. Tanguay : Il y a eu des débats, il y a eu des débats, puis ça, c'est une chose importante, c'est que les débats restent au sein du caucus. Les débats restent... Alors, je ne vais pas commenter.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que c'est unanime?

M. Tanguay : Déjà là, j'enfreindrais une règle qu'on ne commente pas ce qui se dit au sein du caucus. Mais il y a eu des débats, c'est clair.

M. Desrosiers (Sébastien) : Un député qui ne serait pas en accord, aurait-il droit de nous le dire?

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, encore une fois, c'est des décisions qui sont prises en caucus et qui doivent rester en caucus. Alors, toute personne est libre à la liberté d'expression. Mais, à ce moment-là, on se pose la question : Est-ce que ça aide à la cohésion d'équipe? Est-ce que le point qui a été fait publiquement aide aux objectifs que l'on veut atteindre comme groupe? Je ne penserais pas, là. Donc, il y aurait... Un collègue peut toujours se poser la question : Est ce que je suis dans le bon caucus?

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que les libéraux ont droit à la dissension publique?

M. Tanguay : Bien, écoutez, il y a des... il y a différents aspects à votre question. Premier élément, entre autres, il y a des projets de loi où il n'y a pas de ligne de parti, notamment en ce qui concerne mourir dans la dignité. Du reste, ça revient aux débats qui doivent être faits au caucus. Puis un collègue qui déciderait de sortir public puis dire : Bien, moi, je ne suis pas d'accord là-dessus puis j'en fais une question de principe, bien, naturellement, il va être question de savoir : Est-ce que tu es dans le bon caucus? Puisque tu en fais une question de principe.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça va être un vote libre, sur le salaire?

M. Tanguay : Non, on a une ligne de parti là-dessus, on a une cohésion d'équipe et on va être en faveur.

M. Robillard (Alexandre) : Airbnb, ils ont décliné l'invitation à participer au projet de loi, à l'étude du projet de loi sur l'hébergement touristique. Est-ce que c'est un manque... une illustration de leur manque dans le sens des responsabilités face à ce sujet-là?

M. Tanguay : C'est regrettable. Ils auraient dû être là parce que c'est un acteur central puis il y a beaucoup de questions que l'on veut leur poser. Ils auraient dû être là. Je le déplore.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, sur le plan de l'image, est-ce que ça leur nuit, ça?

M. Tanguay : Je pense qu'on a besoin, pour avoir une loi efficace, qu'ils soient autour de la table. Qu'ils décident de ne pas être là, je le déplore. Ils auraient dû être là.

M. Denis (Maxime) : Est-ce que, justement, il y a des leçons qui ont été apprises, avec le cas de Marie-Claude Nichols notamment, sur la liberté de parole puis la ligne de parti?

M. Tanguay : Oui, il y a toujours... Puis là-dessus, je vous dirais, là... c'est que c'est une...

M. Denis (Maxime) : Est-ce que ça va traîner un peu?

M. Tanguay : C'est... tu sais, on n'est pas parfait, personne. On n'est pas parfait, personne. Puis il est clair que, si on avait à revivre cet épisode-là, de part et d'autre, il aurait été probablement vécu différemment. Mais, voilà. Alors, on n'est pas parfait, personne.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce qu'on ne peut pas aspirer à autre chose? Mme Foster a dit : Il y a d'autres pays, là, où des députés peuvent avoir un peu plus de liberté sur... Tu sais, est-ce qu'un député, par exemple, pour un cas de circonscription, ne pourrait pas dire : Oui, bien, mon parti dit ça, mais moi, j'ai une réserve? Je ne sais pas. C'est parce que vous semblez...

M. Tanguay : C'est une bonne question...

M. Lecavalier (Charles) : ...être assez tranché, là. C'est : Si vous n'êtes pas pour le caucus, trouvez-vous un autre parti.

M. Tanguay : Non, bien, je n'ai pas dit ça de même, là.

M. Lecavalier (Charles) : Bien, ça ressemblait un peu à ça.

M. Tanguay : Non, non, mais attendez.

M. Lacroix (Louis) : ...pas dit ça de même, mais...

M. Tanguay : ...mais la question est à se poser, la question...

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que je suis dans le bon caucus, ça veut dire : Trouvez-vous un autre parti, ça?

M. Tanguay : Non. Posez-vous la question. Parce que si vous êtes malheureux...

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Tanguay : Alors, la question se pose à ce moment-là, la question se pose. Ce n'est pas dire : Ah! elle est sortie publiquement, de facto, n'existe plus au sein du caucus. Mais ça, c'est une question, pour avoir fait un bac en sciences politiques, là, intéressante qu'on pourrait peut-être collectivement se poser.

M. Lecavalier (Charles) : Bien, vous allez faire une réforme parlementaire.

M. Tanguay : Une réforme parlementaire? Je ne sais pas, on attend, on attend d'être convoqué par le leader parlementaire là-dessus. Il y a des propositions de part et d'autre. Il n'y a pas eu, là... je n'ai pas eu connaissance récemment qu'il y avait eu de rencontre de fixée.

M. Denis (Maxime) : On s'attend à quoi samedi? C'est quoi, le gros «highlight» de votre congrès en fin de semaine, vu qu'il n'y a pas de...

M. Tanguay : Bien, on va parler de la relance, on va parler de la relance. Sans divulguer d'éléments d'ordre du jour, c'est clair qu'il va y avoir beaucoup de consultations des militantes et des militants, entre autres sur la relance et, notamment, ça ne sera pas les seuls, mais notamment, on pourra voir le comité de relance, coprésidé par Madwa-Nika Cadet et André Pratte, qui vont consulter les membres. Donc, ça, ça va être un moment important, mais il y en aura d'autres qui vont venir consulter également.

M. Bossé (Olivier) : Comme chef intérimaire, est-ce que vous essayez encore de ramener Mme Nichols, vous?

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, les... je n'ai pas eu de conversation depuis avec Mme Nichols et la porte est toujours ouverte. Merci beaucoup. Merci.

M. Authier (Philip) : ...

M. Tanguay : Oh, you had a question. O.K., sorry, I was just… Go ahead, sorry, sorry.

M. Authier (Philip) : Do you think that the CAQ caucus is in disorder? Because it seems that a lot of people, a lot of the Québec city MNAs, about the tunnel, had more things to say, but they… now their story's floating around that they're being muzzled.

M. Tanguay : Yes, absolutely, and I think that it's very, very important for a caucus to have internal debates, it's important for the MNAs. We are elected to bring our constituencies challenges and propose solutions and to have a thorough discussion within the walls of the caucus. And we see, with respect to the CAQ caucus, that Mr. Legault is not the one pleading for more debate. He decided himself, probably with Geneviève Guilbault, to put aside the so-called third link, «troisième lien autoroutier», without any consultation, and the MNAs learned the decision within the media. And we can see that they're living with the backlash. Now, the MNAs are expressing themselves via different medias, stating that there's a lack of debate within their caucus.

M. Authier (Philip) : Don't you agree with the principle that, in a caucus, once a decision is taken, the MNAs should be… show solidarity with the decision once it's taken?

M. Tanguay : Yes. Yes, I think that it's important. It's important.

M. Authier (Philip) : That being the case, do they not get to express themselves enough in the caucus?

M. Tanguay : I think that they… Based on what we've learned, I think that there was no debate at all. They learned via the media the decision and they had… François Legault had to call an emergency… an emergency caucus a certain morning a couple of days after to try to bring together their MNAs, because there was a lot of… they were stunned and a lot of anger as well. So, I think that, unfortunately, it shows the kind of leadership that François Legault is putting forward. I'm the boss. I'm the one deciding. The other ones just follow. And I don't think that you can run a caucus like this, and I don't that you can be a leader in Québec with that type of leadership.

Mme François (Mélissa) : I was wondering what do you think of the situation of Pierre Dufour? Some indigenous groups are asking for him to resign. He should resign? What do you think?

M. Tanguay : I think that what he said, contesting a factual conclusion from the Viens commission, was unacceptable at all. I think that the most important thing, the Premier thing to do, was to present regrets. And now, people are questioning the sincerity of his regrets. Now, I would not be demanding him for him to resign, but I think it's a question that he should be asking himself.

M. Spector (Dan) : Pierre Poilievre and Mr. Legault are meeting this afternoon. If you were Premier, would you meet with him?

M. Tanguay : Sure. Yes.

M. Spector (Dan) : What are you expecting out of their meeting? What are you hope they cover?

M. Tanguay : I think that Premier Legault will have the occasion to present his government's priorities and see at the federal level if the official opposition will be able to help and support. So, I think that it's part of good conduct to meet with Mr. Poilievre.

Merci beaucoup. Merci. Thank you.

(Fin à 12 h 03)

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