(Huit heures vingt-neuf minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Alors, qu'est-ce qui se passe à la CAQ en matière d'immigration? Le
slogan, c'était, autrefois, dans l'opposition, En prendre moins, mais en
prendre soin. Maintenant, c'est : En prendre beaucoup plus, puis on n'en
parle plus. Hier, la motion qu'on a présentée, très simple : «Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement du Québec qu'il considère les immigrants temporaires — il
y en a 300 000 — dans son évaluation de la capacité d'accueil du
Québec et les inclue dans le calcul des seuils d'immigration annuels dans son
prochain plan d'immigration.» Juste ça. Même les libéraux sont d'accord avec
nous. Ils ne veulent pas parler de ça, c'est un tabou.
Il y a différentes positions. Il y a la
ministre, il y a le premier ministre, il y a le ministre responsable de la
langue. Il y a Pierre Fitzgibbon qui, dans l'échelle de nationalisme de la CAQ,
là, vient de monter, là, depuis hier. Ils ne veulent pas l'aborder en fin de
semaine, ils ne demandent plus les pouvoirs. Et je ne sais pas ce qu'il se
passe, mais il y a des débats à l'intérieur du caucus, manifestement, on a des
raisons de le croire, et les 300 000 temporaires, qu'ils peuvent
renouveler à l'infini, hein, c'est comme ça que ça fonctionne, là, ils ne
veulent pas en parler. Puis, regardez, là, c'est assez incroyable. Je veux
dire, quand le Parti libéral lui-même demande ça, comme nous, moi, je me pose
des questions sur qu'est-ce qui se passe à l'intérieur. Est-ce qu'ils répondent
à une commande qu'on leur a faite, de dire... de certains milieux d'affaires :
Donnez-leur pas de contraintes, il n'y en a pas, de problème?
Ça fait que, notre capacité d'accueil, c'est
des gens qui sont là, qui occupent des logements, qui occupent des emplois, qui
sont sur le territoire, 300 000, puis même, l'immigration permanente,
passée de 40 000, l'engagement de la CAQ en 2018, à 50 000, Charest,
Couillard, normalisée à 56 000, à, potentiellement, 70 000. Le
gouvernement est coincé, le gouvernement de la CAQ. Et Paul St-Pierre-Plamondon
a tellement posé la question qui tue : Est-ce que c'est le déclin du
français accéléré ou la marginalisation du Québec à l'intérieur du Canada? Puis
il n'y avait pas de troisième choix de réponse, et le premier ministre,
manifestement, est au bout de sa logique, de ce qu'il peut faire à l'intérieur
du Canada. Donc, c'est ce qu'on remarque cette semaine. Et on revient avec une
motion aujourd'hui qui leur demande, croyez-le ou non : Êtes-vous toujours
d'accord pour qu'on ait l'ensemble des pouvoirs en immigration au Québec? Ça a
l'air que ce n'est plus le cas. Bien, on va le tester, ce matin, en motion.
Je suis accompagné de mon collègue Joël,
qui... As-tu quelque chose à ajouter en santé?
M. Arseneau : Oui, un petit
mot, ce sera très court. Même si le dossier est préoccupant, en fait, très
inquiétant, on apprend aujourd'hui, à la une de LaPresse,
que le secret médical est bafoué, sur une base quotidienne, un peu partout. En
fait, on n'a pas l'ampleur du problème. Et, souvent, le premier ministre veut
comparer le Québec à l'Ontario. Bien, moi, je lui demande, dans ce dossier-là,
qu'il le fasse, parce qu'on peut avoir une idée de l'ampleur de ce problème-là
en Ontario, mais au Québec, le ministère n'a aucune idée de ce qui se passe
dans les établissements, en disant, même, que ce n'est pas... il n'y a pas
vraiment de leviers pour ça. Moi, je pense que le gouvernement, je pense que le
ministre Dubé a tous les leviers pour faire enquête, voir l'étendue du problème
et sévir, évidemment, là, pour empêcher que les gens aillent fouiller dans les
dossiers médicaux.
C'est la confiance envers le système de
santé qui est à risque. Il y a toutes des questions, évidemment, d'intimité, il
y a même des questions financières, d'emploi, d'assurance qui peuvent être
mises en cause par de telles pratiques, qui sont, évidemment, abusives. Alors,
je demande au gouvernement d'agir. J'espère qu'on va leur poser les bonnes
questions, puis qu'ils vont mettre en place des mécanismes dans les plus brefs
délais.
M. Bérubé : Sinon, c'est
sujet libre aujourd'hui.
M. Lacroix (Louis) : M.
Bérubé, vous avez dit hier que vous n'êtes pas en politique pour faire de l'argent.
M. Bérubé : Oh! que non.
M. Lacroix (Louis) : Mais
quand vous dites à Annie-Soleil : Chérie, on me propose une augmentation
de 30 000 $ par année...
M. Bérubé : Elle est au
courant.
M. Lacroix (Louis) : ...est-ce
que je devrais dire oui ou non, qu'est-ce qu'elle vous conseille? Je sais que
vous vous fiez beaucoup à son opinion.
M. Bérubé : Oui. Alors, c'est
un hommage que je lui rends, Annie-Soleil. Alors, tu es interpellée dans un
point de presse officiel de l'Assemblée nationale. Il n'y a pas de discussion
là-dessus, elle a confiance en mon jugement là-dessus. Écoutez, avant la
dernière campagne, je vous l'ai dit, là, puis je veux être très clair
là-dessus, si c'était une question d'argent, je ne serais plus ici. On m'a
offert beaucoup plus dans plusieurs domaines. Ce n'est pas un enjeu pour moi.
Les discussions ont duré cinq minutes.
On n'a jamais demandé d'augmentation de
salaire, Joël et moi, puis même chose pour Paul. On est les moins bien payés de
l'Assemblée nationale. Il y a 10 députés, là, qui ont le salaire minimum
pour un parlementaire, on est des 10, il y en a sept à Québec solidaire, et il
y a la députée indépendante.
Le projet de loi, il va être adopté. Il y
a une pression forte des députés de la CAQ. C'est une affaire entendue, il va
être adopté avec la majorité, ou avec les libéraux, idéalement, ou avec nous, c'est
leur souhait. On a un malaise qui est important. J'ai entendu toutes sortes de
choses hier sur le fait que ça prendrait des salaires plus importants pour
attirer des candidats. Puis là j'ai écouté vos questions tout à l'heure. Moi,
je vais vous donner une certitude de la dernière campagne électorale. Les gens
les voyaient, les sondages. Vous savez, la certitude qu'on avait, sur les 125 candidats,
il n'y avait aucun opportuniste.
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais ce n'est pas ça, la question. C'est, oui ou non...
M. Bérubé : Oui, mais c'était
ça, ma ligne.
M. Laforest (Alain) : Mais...
oui... question, là, c'est oui, non, peut-être, une fois au chalet...
M. Bérubé : C'est en
discussion.
M. Laforest (Alain) : ...pour
le 30 000 $? Vous le
prenez ou vous ne le prenez pas?
M. Bérubé : Bien, est-ce qu'on
va voter en faveur du projet de loi? C'est loin d'être acquis. La forme et le
fond. Bon, d'abord, entendons-nous qu'il n'y aura jamais de bon moment pour
augmenter le salaire d'un député. Je me souviens de l'époque Bouchard, j'étais
là, j'étais dans le personnel politique, il n'y a jamais de bon moment. On est
en négociation du secteur public. C'est expéditif, on sent de la pression. J'émets
une hypothèse, que je n'ai même pas testée avec mon caucus, mais, si c'est si
important que ça de ne pas juger nous-mêmes de nos conditions, qu'est-ce qui
empêcherait le gouvernement que l'application des règles s'applique à la
prochaine législature? C'est un exemple que je vous donne qui pourrait faire en
sorte que, déjà, on serait décollés, il faudrait être réélus pour qu'on puisse
y accéder. Sinon, on n'a pas décidé encore. Bien, vous ne sentez pas qu'on est
en faveur du projet de loi jusqu'à maintenant.
M. Robitaille (Antoine) : Allez-vous
demander à être exemptés?
M. Bérubé : Je vais voir la
formule. On me dit qu'il pourrait y avoir une formule d'exemption. On n'en est
pas là, on n'en est pas là.
M. Robillard (Alexandre) : À
quelles conditions vous accepteriez cette hausse-là?
M. Bérubé : On a encore des
discussions à avoir, mais je veux quand même vous indiquer que l'écart va
tellement être grand... Parce que ce n'est pas seulement le salaire de base. Si
vous avez une fonction... Alors, celui qui m'a précédé sur cette tribune, le
chef de Québec solidaire, gagne 34 500 $ de plus que moi. Non
seulement son salaire de député augmente, mais son allocation aussi augmente.
Alors, imaginez deux classes de députés, ceux qui sont les prolétaires, hein,
qui gagnent le minimum, probablement parce qu'on ne le mérite pas, et ceux qui
augmentent. Je veux dire, il faut regarder tout ça. Ceci étant dit, dans le rapport,
il y a quand même quelque chose d'implacable, les députés fédéraux gagnent
presque le double des députés à Québec. Il y a là un enjeu.
Des voix : ...
M. Bérubé : Non, non, non. On
ne sait même pas ce qu'on va voter.
Des voix : ...
M. Bérubé : Je vais répondre
à tout le monde.
M. Bossé (Olivier) : ...à
l'Assemblée nationale gagne quand même deux fois le salaire moyen des
Québécois.
M. Bérubé : Bien, absolument,
puis on l'a dit, on connaît le revenu disponible dans nos comtés. On est très
mal à l'aise. Moi, je n'ai pas demandé ça puis j'aurais fait tout le mandat
sans augmentation, sans aucun problème. Là, on est confrontés à ça...
M. Lacroix (Louis) : Vous
êtes une victime.
M. Bérubé : Bien non, bien
non, bien non.
M. Robillard (Alexandre) : ...les
parlementaires québécois soient les mieux payés de toutes les provinces
canadiennes?
M. Bérubé : Bien, je n'ai
même pas regardé. Moi, mon comparatif, c'est beaucoup avec les fédéraux, mais
vous sentez bien qu'on est mal à l'aise. On ne demande pas ça. On n'est pas en
politique pour l'argent, ce n'est pas pour ça. Puis ça ne vient pas de nous.
Moi, je pense que c'est chacun des députés de la CAQ que vous devriez accrocher,
en lui disant : Pourquoi qu'il y a des députés que ça fait moins de six
mois qui sont en politique, puis, déjà, ils demandent une augmentation de
salaire? Elle est là, la question.
M. Laforest (Alain) : Ça fait
30 ans qu'on parle d'augmentation de salaire.
M. Bérubé : Ça fait
16 ans que je suis là, je n'ai jamais demandé d'augmentation. Je suis un
employé modèle.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
parlez de deux classes de députés. Gabriel Nadeau-Dubois gagne tant. Vous, vous
gagnez tant, vous gagnez moins. Mais est-ce que vous êtes en train de dire que
les ministres, les chefs de parti ne devraient pas gagner plus que les simples
députés?
M. Bérubé : Non, parce que
c'est toujours la comparaison. Les directeurs de cabinet, saviez-vous qu'à
l'Assemblée... au Québec ils sont tous au maximum, à 154 000 $? Tous.
Alors, il n'y a pas un député qui gagne ça. Même, il y a certaines hautes
fonctions qu'ils ne gagnent pas ça. Alors, qu'est-ce que ça vaut, le travail
d'un député? C'est ça qui a été évalué dans le rapport. Maintenant, sur la forme,
l'adopter, donc, ce qu'on comprend... on n'a pas vu le projet de loi...
l'adopter dans... d'ici le 10 juin, puis ce serait potentiellement
rétroactif, là, c'est beaucoup.
M. Laberge (Thomas) : Qu'est-ce
que vous négociez avec la Coalition avenir Québec?
M. Bérubé : Bien, rien du
tout.
M. Laberge (Thomas) : Mais ils
vous mettent de la pression.
M. Bérubé : Ils ne mettent
pas de la pression, ils viennent me voir puis ils disent : On peut-u...
M. Laberge (Thomas) : ...vous
devez marchander avec eux.
M. Bérubé : Non, non, non.
Ils viennent me voir puis : Est-ce qu'on peut compter sur vous?
M. Laberge (Thomas) : ...proposent
rien en échange de votre appui?
M. Bérubé : Rien, rien,
tellement qu'ils n'ont pas voulu me reconnaître comme leader parlementaire,
parce que c'était moi, ils n'ont pas voulu me donner de budget. Ça, on a oublié
ça.
Des voix : ...
M. Bérubé : Ils nous disent :
Est-ce qu'on peut compter sur vous, parce qu'on ne veut pas être tout seuls? Je
les comprends, mais...
M. Laberge (Thomas) : Vous ne
leur avez pas suggéré ça...
M. Bérubé : Oh! que non.
M. Laberge (Thomas) : ...leader,
puis... Non?
M. Bérubé : Bien, demandez
aux députés s'ils sont prêts à y aller avec le gouvernement. Ça, c'est leur
choix, ils peuvent le faire, mais c'est mal parti pour notre appui.
M. Duval (Alexandre) : À
quelles conditions vous allez donner votre appui?
M. Bérubé : On va attendre le
projet de loi.
M. Duval (Alexandre) : Vous
avez vu le rapport, là, M. Bérubé, vous savez ce qu'il y a dedans, tout.
M. Bérubé : Le rapport, oui,
mais pas le projet de loi.
M. Duval (Alexandre) : Oui,
mais un plus un égale deux, là, on peut se douter qu'il n'y a pas mal
d'affaires qui sont dans le rapport qui vont être dans le projet de loi. À
quelles...
M. Bérubé : On peut-u se
donner quelques heures pour y revenir?
M. Duval (Alexandre) : Oui,
mais quelles sont les conditions qui rendraient cette hausse acceptable, là?
M. Bérubé : On va le lire
avant. On aura cette discussion-là avec Joël et Paul. Puis on va vous revenir,
là, on ne va pas se cacher pour donner la réponse. Le problème que j'ai
aujourd'hui, il y a des médias de différentes régions, comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
qui me disent : M. Bérubé, voulez-vous venir parler du salaire des
députés? Aïe! vous avez cinq députés de la CAQ, puis il n'y en a pas un qui
veut parler? Non, on va vous donner les numéros des cinq députés, puis vous
allez leur demander à eux. C'est eux et elles qui ont eu le débat à l'intérieur
du caucus. Et là tout le poids repose sur nous, qu'est-ce que vous allez faire,
allez-vous voter pour, puis tout ça. C'est les députés caquistes qui devraient
être ici, en disant : Bien, nous, on trouve que c'est une bonne idée puis
on l'a plaidé au caucus. C'est ça qui se passe.
M. Duval (Alexandre) : ...poser
la question aussi, là.
M. Bérubé : Oui, mais vous
savez ce qu'ils vont faire, ils vont passer tout droit puis... tu sais.
Mme Lajoie (Geneviève) : Sur
l'immigration, M. Bérubé, vous avez dit tout à l'heure, là, pour... vous avez
déposé une motion hier pour que les temporaires soient aussi inclus dans la
discussion, les consultations. Je voudrais savoir la position du Parti
québécois. C'est combien... Si on inclut les permanents et les temporaires,
c'est quoi, votre seuil d'immigration?
M. Bérubé : Bien, sur le
seuil, c'est nous qui avions le plus bas, on était en bas, même, du 40 000
dans la dernière campagne, que vous avez suivie. Les temporaires, il faut les
inclure dans la capacité d'accueil. Donc, je présume que, dans le rapport que
la ministre Fréchette, au nom du gouvernement, va rendre public... on nous dit
sans arrêt d'attendre après ça... bien, ils vont être... dans la capacité
d'accueil, ils vont inclure les temporaires. Mais, quand on dit «temporaires»,
on peut renouveler à l'infini, là, ça fait que tu deviens pas mal permanent. Si
tu le demandes sans arrêt, c'est accepté. Donc, je ne comprends pas pourquoi
ils ne veulent pas inclure ça. Puis là avec l'Initiative du Siècle, c'est
sérieux, finalement. Puis, vous avez vu, Justin Trudeau, il défend ça, finalement.
Ça fait que ce n'est pas seulement, ce n'est pas... une idée vague, là, c'est
assumé. Justin Trudeau, il défend les seuils. Alors, je dis au gouvernement du
Québec... De vous-mêmes, vous dites : C'est nous autres qui contrôlent les
seuils. Je rappelle très amicalement au...
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
ne répondez pas à ma question, M. Bérubé.
M. Bérubé : Bien, j'essaie
d'y...
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous,
au Parti québécois, là, c'est quoi les seuils, si on additionne temporaires et
permanents? Est-ce que vous demandez au gouvernement de prendre position
là-dessus?
M. Bérubé : Bien, les seuils
permanents, à mon souvenir, c'était 35 000, mais là le nouveau... On
n'avait pas les chiffres, à la dernière campagne, pour les temporaires. Moi, je
ne les avais pas, en tout cas, puis nous, on ne les avait pas. Donc, on a
besoin de voir l'analyse qu'ils font dans leur plateforme et, très rapidement
après, dès que ça va être déposé au gouvernement du Québec, on va arriver
là-dessus, parce qu'on va être capables de voir la durée, dans quels domaines
ils sont, combien de ces personnes parlent français. Là, Pierre Fitzgibbon a
décrété que c'était tout le monde en français. Parfait, on avance. Mais j'ai
besoin de cette donnée-là, puis je ne l'ai pas.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
en incluant les temporaires, est-ce qu'obligatoirement vous allez être obligés
de revoir à la baisse votre seuil de permanents?
M. Bérubé : Encore là, le temporaire,
est-ce qu'il est là un an, deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans? C'est
quoi, la moyenne? Ils sont dans quels secteurs? Ils sont dans quelles régions
aussi? Parce qu'il y a des régions où la francisation est plus facile.
D'ailleurs, la régionalisation de l'immigration, c'est 25 % qu'on
demandait. Il semblerait que c'est moins que ça, puis les succès ne sont pas
là.
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
ce serait possible de maintenir votre seuil tout en intégrant...
M.
Bérubé
: Non,
je ne pense pas. Non, je pense qu'il faut revoir notre seuil en tenant...
Une voix : À la baisse.
M. Bérubé : Bien, en tenant
compte du nombre important de temporaires.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
ce ne sera pas à la hausse?
M. Bérubé : Je ne pense pas,
non.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
300 000, là...
M. Bérubé : C'est beaucoup.
M. Lecavalier (Charles) : ...sachant
qu'on est partis de presque zéro en 2018...
M. Bérubé : C'est sept fois
plus que sous les libéraux, hein, vous savez ça?
M. Lecavalier (Charles) : ...est-ce
que ce que c'est trop, à votre avis? Vous dites qu'ils occupent des logements,
ils occupent des emplois.
M. Bérubé : Mais c'est qui?
C'est quoi, le profil? Combien parlent français? Ils sont dans quels secteurs? Ils
sont dans quelles régions? Je regrette de le dire — les caquistes
n'aiment pas quand je dis ça — c'est sept fois plus que sous les
libéraux de Philippe Couillard, sept fois plus. Il y a un effet CAQ, là, tu
sais. Des fois, j'entends les ministres dire : Il y a un effet CAQ ou un
effet... nommez le nom de famille du ministre. Là, il y a un effet CAQ en
matière d'immigration temporaire, très, très clair. Puis pourquoi qu'il y en a
sept fois plus? Qu'est-ce qui se passe, dans l'administration du ministère de
l'Immigration ou de l'Économie, pour qu'on en ait sept fois plus? C'est un
phénomène que je ne connaissais pas lors de l'élection.
M. Laforest (Alain) : Manon
Brouillette au C.A., c'est quoi, la ligne, là, ce matin?
M. Bérubé : Moi, je ne la
connais pas.
M. Laforest (Alain) : Vous ne
la connaissez pas?
M.
Bérubé
: Non.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que c'est un bon choix? Vous n'êtes pas capable de le dire?
M. Bérubé : Bien là, on a
hâte de voir, le P.D.G., c'est qui, on ne sait pas c'est qui. On nous dit que ce
serait peut-être déjà sélectionné. On a hâte de voir, c'est une nomination
importante. D'ailleurs, il y en aura une autre, nomination, qui va être très
importante, Joël pourra vous en parler mieux que moi, mais sur l'agence, là, de
la santé, après le projet de loi n° 15, là, cette personne-là va avoir
énormément de pouvoirs.
Je peux-tu vous rappeler quelque chose? Je
l'ai dit en Chambre hier. Vous souvenez-vous c'était quoi, le premier projet de
loi que la CAQ devait faire adopter en 2018? Ils vous avaient dit ça, là, quand
ils avaient seulement deux porte-parole, avant la nomination du Conseil des
ministres. C'était une loi pour encadrer les nominations partisanes. Ils ne
l'ont jamais déposée. Je dis ça, je ne dis rien.
M. Denis (Maxime) : Sur Éric
Duhaime, votre lecture de son retour avec les drag-queens cet après-midi?
M. Bérubé : Il revient avec les
drag-queens?
M. Denis (Maxime) : Peut-être
qu'il sera déguisé, je ne sais pas.
M. Bérubé : Chacun ses
combats.
Mme Lajoie (Geneviève) : Ce
n'est pas le vôtre?
M. Bérubé : Non, non.
M. Laberge (Thomas) : Qu'est-ce
que... Sur la fête des parents...
M. Bérubé : C'est quand?
M. Laberge (Thomas) : ...c'est
une dérive idéologique?
M. Bérubé : Bien, on a eu des
informations supplémentaires. Ce n'était pas une mauvaise intention. Ça a créé
de la confusion, ça nous a mis mal à l'aise.
M. Denis (Maxime) : Avez-vous
parlé trop vite?
M. Bérubé : Non, parce que
j'ai attendu de vérifier si c'était vrai, contrairement à d'autres. J'ai
attendu, puis, quand ça a été confirmé que c'était vrai, j'ai tweeté ce que
j'ai tweeté. J'ai eu l'information. Il faut faire attention avec ces enjeux-là,
parce qu'on brime aussi tous les autres qui veulent fêter, alors soyons
attentifs à ça. Mais la question que je me suis posée : Est-ce un cas où
le ministre de l'Éducation, si la loi est adoptée, pourrait intervenir? C'est à
ça que j'ai pensé. Le ministre n'a pas répondu à ça. Peut-être que la question
ne lui a pas été posée.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
est-ce que les raisons à l'origine de la décision des profs, c'était quand
même... selon vous, c'était correct? Parce que là, vous dites...
M. Bérubé : On n'avait pas ce
contexte-là, on avait juste les résultats...
M. Laforest (Alain) : Mais là
vous l'avez, là.
M. Bérubé : Oui. Ces
nuances-là nous sont salutaires.
M. Lecavalier (Charles) : Mais,
M. Bérubé, vous nous rappelez souvent que vous avez une formation comme
professeur, vous avez déjà été prof. Comme enseignant, qu'est-ce que vous
pensez... comment vous pensez, là... ces deux profs-là qui se retrouvent, là,
au centre d'une tempête médiatique... il y en a une qui a été obligée d'effacer
son compte Facebook...
M. Bérubé : Je n'aime pas ça
du tout, je n'aime pas ça du tout.
M. Lecavalier (Charles) : Avez-vous
l'impression que vous avez participé à ça...
M. Bérubé : Non, je ne croirais
pas, parce que, de la manière que j'ai questionné... Non, je n'ai pas
d'acharnement, là. J'ai posé une fois une question, puis je ne suis pas revenu
là-dessus. Donc, non. Je trouve ça triste. D'ailleurs, chaque fois qu'on a
ostracise des personnes, ce n'est pas salutaire. Disons que ce n'était pas...
M. Denis (Maxime) : ...d'Éric
Duhaime, justement, que ses troupes se mobilisent, s'en prennent... que ce soient
aux drags ou aux profs...
M. Bérubé : On n'est pas
là-dedans, non. Ce n'est pas le style de la maison.
M. Duval (Alexandre) : En
immigration, une famille belge francophone...
M.
Bérubé
: J'ai
vu ça, oui.
M. Duval (Alexandre) : ...installée
depuis trois ans dans la région de Montréal, qui remplit tous les critères,
vous feriez quoi avec cette famille-là, vous?
M. Bérubé : On lui
dirait : Bienvenue. On lui dirait : Bienvenue. On ferait en sorte que
cette personne-là habite ici, avec nous, puis elle vive l'expérience québécoise
avec nous.
M. Robitaille (Antoine) : Justement,
dans le dossier sur l'immigration, qu'est-ce que vous répondez à ceux qui
disent qu'il y a une part sombre du nationalisme québécois qui s'exprime
dans...
M. Bérubé : Qui dit ça?
C'est-u quelqu'un qui est passé ici?
M. Robitaille (Antoine) : C'est
dans un journal ce matin, là.
M. Bérubé : Ah! bon.
M. Robitaille (Antoine) : Mais
donc est-ce que vous... qu'est-ce que vous répondez à ces gens-là?
M. Bérubé : O.K. Bien,
je pense que le véritable humanisme, c'est de faire en sorte que les personnes
qui viennent ici soient bien accueillies, qu'elles aient un emploi, qu'elles
aient un logement, qu'elles aient une place en CPE pour leurs enfants, qu'elles
participent à l'aventure québécoise. Je pense que le vrai humanisme, c'est de
faire en sorte de dire les choses qui importent. Quand les groupes
communautaires montréalais disent : Il y a tellement de demandes qu'on n'a
plus le financement pour bien servir les gens, qui défend ces groupes-là?
Est-ce que c'est nous ou d'autres formations politiques? Je pense que c'est ça,
le véritable humanisme, c'est de dire des choses qui sont vraies sur la base
des chiffres.
Et le Parti québécois, en matière d'immigration,
là, je veux rappeler un certain nombre de choses. Quand il y a eu les «boat
people» au début des années 80, avec des Vietnamiens qui sont venus au
Québec, le gouvernement Lévesque a été un des plus ouverts au monde là-dessus,
accueillir des gens qui étaient des dissidents du régime Duvalier en Haïti,
dans toutes sortes de domaines. Le Parti québécois, historiquement, a fait
beaucoup avec les leviers qu'il avait. Alors, le...
M. Robitaille (Antoine) : Justement,
cette tradition-là...
M. Bérubé : Elle se
poursuit.
M. Robitaille (Antoine) : ...qui
est héritée de Gérald Godin, de Jacques Couture, est ce qu'elle est vivante...
M. Bérubé : Bien sûr.
M. Robitaille (Antoine) : ...au
Parti québécois ou à Québec solidaire?
M. Bérubé : Bien, bien
sûr. Québec solidaire se réclame souvent de Gérald Godin, mais c'était un
député du Parti québécois, puis le père Couture aussi. Donc, sur ces enjeux-là,
je veux dire, si on veut bien accueillir les gens, bien, on regarde notre
capacité d'accueil. Sinon, c'est quoi? Une surenchère, pour dire : Bien,
nous, on a plus de coeur que vous? Non, on n'embarque pas là-dedans. On est
sensibles à ces enjeux-là, puis c'est important pour nous. Alors, si des... Je
n'ai pas lu le texte auquel vous faites référence, mais le nationalisme
québécois, c'est aussi de tenir compte de tout le monde et de notre capacité à
bien accueillir les gens, puis moi, j'y tiens, à ça.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...question
sur le salaire des élus, M. Bérubé. Est-ce que c'est vous qui avez...
vous, le Parti québécois, qui avez proposé Martin Ouellet sur le comité?
M. Bérubé : Non, on l'a
appris.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
n'avez pas été consultés, donc, avant la formation du comité?
M. Bérubé : On a été
informés de ça. Puis on a été étonnés que, parce que c'est la CAQ qui voulait
ça, ils n'ont pas nommé d'anciens caquistes, hein? Il y en a, des anciens
caquistes, là, des députés. Puis, non, on a été informés de ça. Moi, je n'ai
pas été consulté, sinon que pour me dire : As-tu le cellulaire de Martin
Ouellet?
M. Robillard (Alexandre) : C'est
la proposition des vieux partis, c'est ça?
Le Modérateur : On va passer
en anglais, s'il vous plaît.
M. Bérubé : Non, c'est
la proposition de la CAQ et de son caucus. Et j'espère que chacun des députés
de la CAQ va s'exprimer devant vous pour dire pourquoi ils veulent
l'augmentation de salaire aujourd'hui. Mais je compte sur
vous.
M. Spector (Dan) : Can you tell us about the pressure you've been hearing from CAQ
MNAs on the salary issue?
M.
Bérubé
: Well, it's not about, really, pressure, it's about lobbyists, to
make sure that the CAQ is not alone with this bill. So, they want to make sure
that they're not going to be alone to support the pressure of the people. So, I
guess the Liberal Party is not against the bill. QS is against. We have our own
question. But it's a CAQ thing,
they have to deal with it.
Mme Greig (Kelly) : …discussions like whether… you know, they don't want to just stand-up by themselves and have that
image. Is it an image problem?
M.
Bérubé
: The question they say, like: Can we count on you for supporting a bill about raising the
salary of the MNAs? We'll see. On verra.
M. Spector (Dan) : Did you hear that the Quebec English School Boards Association says it will challenge
Bill 23 in its current form? They say it goes against the constitutional
rights of the English institutions. What do you think of that?
M.
Bérubé
: You're telling me something I don't know. That's their right,
that's their right. And they… About the school boards, they still have their
school boards with elected people, and, the CAQ never says that, but they agree
on letting the anglophone community of Québec… they're still having their elected officials on school boards. Not
on the French side. So, I don't want to be involved in any discussion about a court case, but that's
their right, and that's the right of the National
Assembly to vote any bill that they want, Bill 96,
Bill 101, Bill 21. The National Assembly is a sovereign assembly.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 50)