(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Nadeau-Dubois : On est
prêts. Bonjour. Bonjour, tout le monde. Je vous souhaite une belle journée
aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
Ce matin, je veux d'abord vous parler du
projet de loi n° 15. Les consultations sur le projet
de loi n° 15 ont repris hier, et il y a quelque chose qui ressemble à un
consensus, là, qui se dégage de tout le monde dans le réseau de la santé qui
vient témoigner, c'est que la réforme Dubé, c'est une opération de
centralisation. C'est ce que Québec solidaire a dit dès les premiers jours
suivant le dépôt du projet de loi, puis ça se confirme, plus on entend des gens...
puis ça, c'est les gens sur le terrain, dans notre système de santé, là, qui
viennent le dire, c'est une opération de centralisation, puis ce n'est pas de
ça dont on a besoin en santé au Québec.
En santé, au Québec, on a besoin de
décentraliser, on a besoin d'écouter le monde sur le terrain, et là tout le
monde qui travaille dans ce réseau-là, qui tient ce réseau-là à bout de bras le
répète : Cette réforme-là nous amène vers un système plus centralisé, puis
ça, c'est une mauvaise nouvelle pour les patients, pour la population qui ne
veut pas une réforme de bureaucrates, qui ne veut pas encore une réforme de
structure. Ce que la population veut, c'est recevoir des soins. Et, cette
réforme-là, il n'y a rien qui nous permet de croire que ça va améliorer l'accès
aux soins pour les Québécois, pour les Québécoises.
Le principal problème, en ce moment, en
santé, ce n'est pas le seul, mais c'est un... Un des énormes problèmes, c'est
le manque de personnel. Il manque de personnel dans notre système public, et
cette réforme-là ne va rien faire pour ramener du monde, ramener des
infirmières dans notre système public pour soigner les Québécois, pour soigner
les Québécoises.
Nous, on va continuer à travailler pour
améliorer le plus possible le projet de loi, mais je pense que M. Dubé doit
faire preuve d'humilité puis reconnaître que son projet centralise trop le
réseau et qu'il faut au contraire s'en aller vers un système plus décentralisé.
Je veux aussi glisser un mot sur le
salaire des députés. On a appris une très mauvaise nouvelle ce matin en ouvrant
le journal, que la CAQ allait s'entêter, que la CAQ allait procéder à une
augmentation immédiate et rétroactive du salaire des députés de 30 000 $
par année. C'est une mauvaise nouvelle parce que je pense que ça envoie un
message de déconnexion envers les gens qu'on représente ici, à l'Assemblée
nationale. 30 000 $ par année, là, il y a du monde qui font ça, dans
la vie, pour une année complète. En ce moment, le gouvernement propose une
augmentation de 9 % pour les femmes, les hommes qui tiennent nos services
publics à bout de bras, qui l'ont fait pendant la pandémie, et la CAQ veut que
les députés se votent à eux-mêmes une augmentation de 30 000 $. Ça
envoie un message de déconnexion. C'est... Je pense que ça manque de respect
pour les gens qu'on représente. Ce n'est pas respectueux de la population
québécoise de procéder comme ça puis de mettre les députés dans une situation
où ils sont juges et parties sur leur propre rémunération.
Ça fait des années qu'on le sait, que ça ne
devrait pas marcher comme ça. Ça fait des années qu'on a un rapport qui le dit
noir sur blanc. Il faut se donner un processus indépendant, exécutoire pour
sortir les députés de la décision sur leur propre salaire. C'est une question
de gros bon sens.
Donc, ce matin, je constate que la CAQ a
pris sa décision. Donc, je tends la main aux autres partis d'opposition. Au
début, on se sentait un peu seuls, à Québec solidaire. Là, j'ai entendu, dans
les derniers jours, des déclarations du Parti québécois où on voit que le Parti
québécois, de plus en plus, partage notre inconfort profond avec cette manière-là
de procéder. Je suis content de voir ça. Et je viens d'entendre les libéraux, puis
ce que je demande aux libéraux, c'est de se reconnecter sur le Québec, sur les
Québécois, Québécoises. Ce n'est pas la priorité des gens, en ce moment, au
Québec, qu'on se vote à nous-mêmes, comme députés, une augmentation de salaire.
Ce n'est pas raisonnable de procéder comme ça.
Donc, moi, je leur tends la main parce qu'il
faut que les partis d'opposition, ensemble, disent à la CAQ : Ce n'est pas
une bonne idée, n'allons pas de l'avant. En tout cas, pas comme ça.
Franchement, ce n'est pas comme ça qu'on devrait déterminer le salaire des
parlementaires au Québec, qui font un travail exceptionnel, un travail dur, un
travail qui mérite d'être bien rémunéré, d'être rémunéré à sa juste valeur, personne
ne conteste ça, mais pas comme ça. Pas par un processus où on vote nos propres
salaires, pas dans le contexte actuel. Franchement, il faut refaire nos
devoirs, suivre les recommandations de L'Heureux-Dubé, mettre en place un
véritable comité indépendant et exécutoire pour que ces questions-là soient
entièrement dépolitisées et transpartisanes.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
vous allez donner votre argent à qui, monsieur...
M. Grandmont : Je vais y
aller avec une courte allocution, moi aussi, si vous permettez. Après ça, on
pourra y aller avec les questions, fort pertinentes, sur la question du salaire
des députés.
Moi, je voudrais vous parler du projet de
loi n° 25, qui va être... qui a été déposé hier, qui
touche les locations Airbnb...
M. Laforest (Alain) : ...les
gens qui nous écoutent, ils n'ont aucune idée c'est quoi...
M. Grandmont : Oui, le projet
de loi, dans le fond, qui demande, en fait, une responsabilisation d'Airbnb. Ça
faisait depuis 2017 que Québec solidaire le demandait, une responsabilisation d'Airbnb.
Il n'y a pas 18 mois, mon collègue Andrés Fontecilla avait proposé des
amendements dans le cadre de l'étude d'un projet de loi qui touchait justement
à l'encadrement des Airbnb, proposait des amendements qui allaient dans le sens
du projet de loi qui a été déposé hier. Donc, ça va être enfin le cas, on va
pouvoir contrôler, s'assurer que les plateformes d'hébergement annoncent des
hébergements qui sont... qui respectent la loi, qui affichent leur certificat
d'enregistrement. En pleine crise du logement, c'était juste indécent et
hallucinant de voir que ces plateformes-là permettaient, autorisaient des
annonces qui étaient illégales.
Donc, on est contents de voir que la CAQ
va finalement serrer la vis à la multinationale, et aux multinationales, et aux
différentes plateformes qui existent. Il y a 19 plateformes, là, qui sont
visées par le projet de loi. C'est dommage, c'est triste, c'est malheureux que
ça ait pris un feu, des décès à Montréal, mais, au moins, enfin, ça va avancer.
Et on va être très proactifs parce qu'on a hâte aussi qu'Airbnb et les autres
plateformes soient mieux encadrées au Québec. On ne peut pas les laisser agir
en toute impunité et ne pas respecter les lois québécoises. Donc, on va faire
tout ce qu'il faut pour que ce projet de loi là soit adopté rapidement.
Par contre, dans ce projet de loi là, il y
a un gros, gros, gros trou, il manque toujours quelque chose, et on va
travailler rapidement à s'en assurer, c'est de mettre un frein aux évictions
pour transformation en Airbnb. Pour nous, c'est juste impossible. On a vu des
très, très... des cas éloquents récemment dans les médias, on veut s'assurer
que ce genre de situation là n'arrive pas. Ça doit être inscrit dans la loi,
des gens ne doivent pas se faire sortir de leurs logements pour transformation
en Airbnb. Et je vous annonce que nous allons proposer des amendements qui
iront dans ce sens-là. Nous allons nous assurer que la ministre a inclus, dans
son projet de loi, un ou plusieurs amendements, là, qui vont éviter, qui vont
empêcher la transformation... les évictions pour transformation en Airbnb. Nous
allons faire des propositions, là, dans le cadre de l'étude détaillée du projet
de loi. Merci.
M. Lacroix (Louis) : M.
Nadeau-Dubois, vous allez... Vous, dans votre cas, c'est plus que 30 000 $
que vous allez recevoir, étant donné que vous êtes chef du deuxième groupe
d'opposition. Alors, qu'est-ce que vous allez faire avec l'argent? Vous allez
le donner à qui, l'argent supplémentaire?
M. Nadeau-Dubois : D'abord...
Je vais répondre à votre question, mais la prémisse de votre question est
importante, parce que ça, il faut aussi qu'on... que tout le monde qui suit ce
débat-là ait les bons faits. La fameuse indemnité de base, là, que la CAQ
souhaite bonifier, il y a seulement 10 députés à l'Assemblée nationale qui
la reçoivent, hein, 115 députés sur 125 font plus d'argent que ça parce
qu'ils ont des fonctions additionnelles. Donc, le fameux montant que la CAQ
parle d'augmenter, c'est juste 10 députés dont c'est la vraie
rémunération, là. 115 députés sur 125 ont toutes sortes d'allocations et
de bonus, qui peut faire monter leur rémunération parfois au-delà de 200 000 $.
Donc, déjà, c'est la preuve qu'on ne peut
pas augmenter seulement l'indemnité sans faire un ménage complet de l'ensemble
de la formule de rémunération des députés, notamment tout ce régime
d'allocations, qui est parfois un peu chaotique, et le régime de retraite, et
le régime de retraite, qui est extrêmement généreux. On ne peut pas isoler
l'indemnité de base et ne pas parler de tout le reste. Ça, c'est procéder à la
pièce et c'est un des éléments qui est problématique dans la proposition de la
CAQ.
Pour ce qui est de ce qu'on va faire,
nous, avec l'argent, on verra en temps et lieu, on va en discuter en caucus.
Nous, on n'a toujours pas abandonné, on continue à travailler pour convaincre
les autres partis de ne pas aller de l'avant.
M. Lacroix (Louis) : Oui,
mais ça va se faire, là. 90 députés d'un bord, là, puis 19 de l'autre.
M. Nadeau-Dubois : Ça fait
six ans que je suis au Parlement. Moi, je crois à notre capacité de convaincre
les autres partis d'opposition, parce que je ne crois pas que la CAQ puisse
aller de l'avant seule. Je pense... Moi, je pense que c'est une question qui
doit être...
M. Lacroix (Louis) : M.
Nadeau-Dubois, le cas échéant, allez-vous accepter cet argent-là? Allez-vous accepter
cet argent-là?
M. Nadeau-Dubois : On verra. On
verra.
M. Lacroix (Louis) : Vous
êtes contre le principe.
M. Nadeau-Dubois : Oui, M.
Lacroix. Je vous le dis, on verra en temps et lieu puis on répondra à cette
question-là. On va en discuter en caucus. C'est une décision qu'on va prendre
collectivement, vous le comprendrez. Le projet de loi va être déposé demain. Le
débat ne fait que commencer. On en discutera en caucus, on vous donnera une
réponse.
Moi, je veux qu'on ait, au Québec, ce
débat-là. C'est un débat important. Est-ce que les députés devraient
s'attribuer à eux-mêmes des augmentations de salaire? À Québec solidaire, ça
fait des années, ça fait plus de 10 ans qu'on dit non. Le rapport
L'Heureux-Dubé a dit non. On n'est pas les seuls à dire ça. Je veux dire, on
avait mandaté des experts, il y a 10 ans, pour nous donner une marche à
suivre, et on ne l'a pas suivie. C'était aussi l'avis de François Legault à
l'époque. Moi, je n'ai pas abandonné, nous n'avons pas abandonné de convaincre
les autres partis politiques de ne pas aller de l'avant.
M. Lacroix (Louis) : Juste
pour le sport, là, ça vous donne combien, vous... ça vous donnerait combien de
plus?
M. Nadeau-Dubois : Je vais
être bien honnête, je n'ai pas fait le calcul encore. Mais vous avez raison que
les députés comme moi, qui ont des fonctions parlementaires additionnelles,
vont avoir une augmentation de bien plus que 30 000 $.
M. Lacroix (Louis) : ...
M. Nadeau-Dubois : Je vais
être bien honnête avec vous, je n'ai pas fait le calcul.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
donc, vous, le problème, ce n'est pas tant le montant, c'est le processus.
M. Nadeau-Dubois : C'est les
deux. C'est les deux. C'est les deux. On ne peut pas bonifier l'indemnité de
base comme ça, à la pièce, en sortant du calcul les autres conditions de
travail des députés, notamment le régime de retraite. La juge L'Heureux-Dubé
avait qualifié ce régime de retraite là de Ferrari. Ce ne sont pas mes mots, ce
sont les siens. Il y a tout un régime d'allocations supplémentaires qui
s'ajoutent à l'indemnité de base, un régime dans lequel il faut faire un ménage.
La juge L'Heureux-Dubé recommandait aussi de faire le ménage là-dedans pour
avoir une formule de rémunération qui soit plus appropriée, qui soit plus simple.
Ce travail-là, il faut le faire au Québec,
et ça fait des années qu'on met ça en dessous du tapis et qu'on procède comme
ça, à la pièce, à des bonifications. On l'a fait en 2019, lorsque la fiscalité
fédérale a été changée, les députés ici se sont levés pour se voter un
ajustement de leur salaire pour qu'il n'y ait pas de perte au net. Cette
manière-là de procéder, elle n'est pas raisonnable puis elle n'est pas
respectueuse des Québécois et des Québécoises, qui, eux, ne peuvent pas, ne
peuvent pas se lever dans leur milieu de travail, un à la suite des autres,
pour s'attribuer une augmentation de salaire. Ça envoie un message de
déconnexion. Ce n'est pas bon pour la confiance entre la population puis la
classe politique.
M. Gagnon (Marc-André) : Le
régime de retraite, donc, des parlementaires, est-ce qu'il est trop généreux?
M. Nadeau-Dubois : C'était
l'avis de la juge L'Heureux-Dubé. C'était l'avis de la juge L'Heureux-Dubé.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
là moi, je vous demande votre avis.
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense que, cette question-là, il faut la faire trancher — ça fait
10 ans qu'on le répète — par un comité indépendant et
exécutoire. Et ce que je pense, c'est que prendre l'indemnité de base seule et
l'isoler de tout le reste, ce n'est pas une bonne manière de procéder. Ce n'est
pas une bonne manière de procéder.
M. Lacroix (Louis) : Pourriez-vous
demander une clause d'exclusion, par exemple, dire, par exemple, dans le projet
de loi, bien, qu'un député soit... ait la possibilité de dire : Bien, moi,
je n'en veux pas?
M. Nadeau-Dubois : Le projet
de loi n'est pas encore déposé. Ça fait qu'on va regarder comment il est rédigé,
puis, oui, on aura une discussion en caucus à savoir comment on agit, nous, si
le projet de loi est adopté, mais on va prendre ça étape par étape, puis on
vous reviendra là-dessus.
M. Gagnon (Marc-André) : Il
n'y avait pas eu de rattrapage quand même depuis longtemps, hein? C'est une
question qui est remise sous le tapis depuis des années, là, la rémunération
des élus. Reconnaissez-vous quand même qu'une fois que ce sera mis en place,
adopté, que ce sera entré en vigueur... que ça risque de faciliter peut-être
votre recrutement de candidats? Parce qu'il y a des gens qui décident de ne pas
se lancer en politique parce qu'ils font un bien meilleur salaire.
M. Nadeau-Dubois : D'abord,
certains... Quand on parle de rattrapage, certains sous-entendent que les
salaires des députés sont stagnants, qu'ils sont bloqués depuis plusieurs
années. Ce n'est pas vrai. Les salaires des députés sont indexés, donc ils
augmentent à un certain rythme au Québec. Donc, on est... Ce n'est pas vrai que
ça fait 20 ans que le salaire n'a pas bougé. Ça, quand même, c'est... Il
faut dire les vraies affaires au monde. Excusez-moi, votre question, c'était...
M. Gagnon (Marc-André) : Ma
question, c'est : Est-ce que ça va faciliter votre recrutement?
M. Nadeau-Dubois : Bien, si
l'objectif, c'est de faciliter le recrutement, pourquoi la hausse est immédiate
et rétroactive? Si l'objectif, c'est de recruter de nouvelles personnes pour la
prochaine élection, pourquoi la hausse s'applique dès maintenant? Moi, je pense
que ça, c'est une contradiction dans le discours de la CAQ. Si c'est vraiment
ça, l'objectif, bien, qu'on rende la hausse effective en 2026.
M. Gagnon (Marc-André) : Là,
vraisemblablement, le gouvernement va se défendre en disant : Bien,
écoutez, nous, on ne fait que suivre ce qu'il y a dans... ce que les travaux du
comité sur lequel siégeaient une libérale puis un ancien... un péquiste...
M. Nadeau-Dubois : Le
problème avec... Moi, d'abord, le travail de M. Ouellet, de Mme Thériault,
c'est un travail de qualité, ils ont fait ce qu'ils ont pu. Le problème, ce
n'est pas le comité, ce n'est pas sa composition, le problème, c'était son
mandat. Le problème, c'était le mandat du comité. Le comité a eu le mandat de
n'examiner qu'une seule chose, l'indemnité de base, en laissant de côté tout le
reste, en laissant de côté le régime de retraite — je veux dire,
c'est l'éléphant dans la pièce — en laissant de côté toutes les
allocations qui s'ajoutent à l'indemnité en question, au salaire de base. C'est...
Ce mandat-là était trop restrictif. Ça n'a pas permis ce qu'on devrait faire,
c'est-à-dire un vrai exercice général et global de la rémunération des députés
au Québec. C'est ça, le problème. Moi, je n'en... Même, je vous dis, je n'en
tiens pas rigueur au comité lui-même, ils se sont fait donner un mandat qui
était... qui se restreignait à une question seulement.
La juge L'Heureux-Dubé, là, dans son
rapport, il y a 10 ans, elle recommandait une augmentation de salaire,
mais c'était compensé par un ajustement à la baisse du régime de retraite,
c'était compensé par un ménage dans les allocations supplémentaires, et donc
l'opération se faisait à coût nul pour les contribuables. C'était un vrai
exercice global et général d'examen de ces choses-là. Là, on n'est pas devant
ça, on est devant une augmentation à la pièce immédiate et rétroactive, et une
augmentation qui est très importante, là. On est en pleine inflation, les gens
ont de la misère à arriver, et on va se voter à nous-mêmes 30 000 $.
Je veux dire, ça nous met dans une position qui est une position de déconnexion
envers les gens qu'on représente, puis c'est ça qui nous dérange, à Québec
solidaire.
M. Lacroix (Louis) : Pensez-vous
qu'il y a eu de la pression sur M. Legault pour augmenter les salaires de
ses députés, par exemple?
M. Nadeau-Dubois : Je ne le
sais pas. Je ne le sais pas.
M. Lacroix (Louis) : Il y a
des gens, là, qui ont laissé beaucoup d'argent sur la table pour se présenter.
M. Nadeau-Dubois : Je ne le
sais pas. Je ne le sais pas, puis moi, je veux qu'on... On aura ce débat-là de
manière respectueuse, sans pointer les gens du doigt, sans leur attribuer des
motifs ou des motivations indignes, là. Moi, je pense que tout le monde est en
politique pour les bonnes raisons dans tous les partis politiques. Oui, il y a
des gens qui font des sacrifices financiers pour venir en politique. Il y a
aussi des gens qui ont fait leur vie dans le milieu communautaire puis pour qui
un salaire de député, ça représente une augmentation. Tous ces gens-là sont là
pour défendre la population, pour défendre leur projet de société. On n'a pas
tous le même, mais moi, je ne prêterai pas d'intentions vilaines à personne
dans ce dossier-là.
Je sensibilise, par contre, les élus des
autres formations politiques au message qu'on envoie comme groupe d'élus, comme
parlementaires. Si on se lève, les uns après les autres, pour s'attribuer une
augmentation de salaire, je pense que c'est le genre d'image qui affecte la
confiance envers les institutions politiques, et c'est pour ça qu'on est contre
ce processus-là.
M. Gagnon (Marc-André) : ...chose
là-dessus, là. Le moment choisi pour déposer le projet de loi, tu sais, en
début de mandat, là — on voit que ça va être déposé jeudi — pour
être certain que ça passe, finalement, dès la première véritable session
parlementaire de la nouvelle législature... Vous pensez quoi du moment?
M. Nadeau-Dubois : Tout ça
s'est fait très rapidement, hein? Il faut savoir qu'à la dernière législature
il y avait eu un vrai travail transpartisan où tous les partis avaient
réellement contribué à définir le mandat d'un éventuel comité de révision des
salaires puis des conditions des députés. On avait fait, à l'époque, ce
travail-là de manière patiente et transpartisane. Là, en quelques mois
seulement, la CAQ a mis au jeu un comité dont le mandat était restrictif, avec
un calendrier qui était extrêmement rapide. Et là je constate qu'on procède, en
effet, très, très vite pour s'assurer d'une adoption d'ici la fin de la
session. Je ne comprends pas pourquoi ça fonctionne... pourquoi la CAQ procède
comme ça. Nous l'avons dit en privé, je le dis en public, on ne devrait pas
faire des affaires comme ça.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Sur la question des chirurgies...
M. Laforest (Alain) : Une
question sur un autre sujet, là...
M. Desrosiers (Sébastien) : Les
chirurgies peut-être?
M. Laforest (Alain) : Vas-y
donc.
M. Desrosiers (Sébastien) : M.
Dubé doit annoncer ce matin une entente avec les médecins spécialistes pour
rattraper le retard d'ici décembre 2024. Est-ce que vous croyez qu'il va y
arriver?
M. Nadeau-Dubois : Je
constate que Christian Dubé n'atteint pas ses objectifs. La CAQ, en santé,
n'atteint pas ses objectifs et donc se fixe constamment des nouveaux objectifs,
met des nouveaux échéanciers parce que les précédents ne sont jamais respectés.
Pourquoi? Parce qu'on ne règle pas le problème de fond. Et le problème de fond,
là, ce n'est pas l'organigramme, c'est qu'il manque de monde dans le système.
Il manque de monde dans le système public. Elles s'en vont vers le privé parce
que le public ne prend pas soin des infirmières, ne prend pas soin des
soignantes.
Moi, ce que je veux, c'est qu'on arrête de
débattre de l'organigramme puis qu'on parle des conditions de travail de ces
femmes-là. Et, en fait, c'est même pire, la CAQ est en train de mettre sur pied
des hôpitaux privés qui vont accélérer l'exode des soignantes du public vers le
privé. Donc, il faut que Christian Dubé se recentre sur les vraies priorités.
Les vraies priorités, ce n'est pas de centraliser, c'est de s'occuper du monde
qui s'occupe du monde dans notre système de santé.
M. Desrosiers (Sébastien) : Pensez-vous
qu'il faut donner des incitatifs aux spécialistes pour rattraper le retard?
M. Nadeau-Dubois : Bien, on
va voir... Écoutez, là, je sais que l'annonce était vers 9 heures... est
prévue vers 9 h 20. On n'a pas vu encore les détails de l'annonce du
gouvernement, ça fait qu'on va attendre avant de la commenter. D'emblée, je
n'exclurais rien, mais on va attendre de voir le contenu de l'annonce pour la
commenter.
M. Carabin (François) : Vous
avez dit tantôt, sur l'étude du projet de loi n° 15, que vous souhaitiez
que M. Dubé fasse preuve d'humilité... Je pense qu'Alain pourra poser sa
question par la suite.
M. Laforest (Alain) : Non,
vas-y. Je suis un bon élève.
M. Carabin (François) : Est-ce
que l'attitude du ministre hier, en consultations particulières, vous laisse
croire qu'il en est capable?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je n'ai
pas assisté aux consultations particulières hier, ça fait que je ne vais pas
commenter l'attitude dont je n'ai pas été témoin directement. Désolé de la
réponse plate, mais je n'ai pas vu les... je n'ai pas été témoin directement
des échanges. C'est mon collègue Vincent qui y était, ça fait que je n'ai pas
vu c'était quoi, l'attitude du ministre.
Ce que je pense, par contre, c'est qu'à
partir de maintenant il faut se recentrer sur les vraies priorités, puis les
vraies priorités, c'est ramener du monde dans notre système de santé. Il ne
manque pas d'infirmières au Québec, hein, il y en a plus que jamais, c'est
juste qu'elles ne sont plus dans notre système public. Elles ont quitté vers le
privé. Il faut les ramener. C'est la priorité de toutes les priorités. Et les
débats d'organigrammes, je suis désolé, là, ça ne ramène personne dans le
système de santé.
C'est rare que M. Laforest est aussi
discipliné que ça, en levant la main comme ça, comme un écolier.
M. Laforest (Alain) : Je veux
parler d'éducation, voilà. Je vais parler d'éducation.
M. Nadeau-Dubois : Ah! c'est
pour parler d'éducation. Ça fait que je vais prendre votre question.
M. Laforest (Alain) : Une
question, en 15 secondes : Vous pensez quoi de l'initiative des deux
enseignants de Val-Bélair?
M. Nadeau-Dubois : La fête
des Mères, la fête des Pères? Il n'y a pas de mouvement, au Québec, pour
annuler la fête des Mères ou la fête des Pères. Ça n'existe pas. Ça fait que
j'invite tout le monde à se concentrer sur les vraies priorités dans notre
système d'éducation. Il y a des enfants qui n'ont pas de prof en ce moment. Parlons
de ça.
M. Laforest (Alain) : Mais on
annule certaines choses, là. Ça commence comme ça souvent, là.
M. Nadeau-Dubois : Le
mouvement militant pour l'annulation de la fête des Mères, il n'existe pas. Ça
fait que je ne le commenterai pas, il n'existe pas. Ce n'est pas le
commencement de rien. Il n'y a rien qui commence, il n'y a rien qui finit, ça
n'existe pas, puis moi, je suis tanné qu'on parle des affaires qui n'existent
pas. Parlons de ce qui se passe dans nos écoles. Il y a des milliers de...
M. Laforest (Alain) : ...il y
a une communication qui a été envoyée par deux enseignants.
M. Nadeau-Dubois : Il y a eu
un événement isolé, mais ce que certains tentent de nous faire croire, c'est
qu'il y aurait quelque chose comme un mouvement ou comme une vague. Ça n'existe
pas. Les vrais problèmes dans notre système d'éducation, c'est qu'il y a des
enfants qui manquent de profs. Moi, je vais fêter la fête des Mères en fin de
semaine. Je vais fêter la fête des Pères — c'est quand, la fête des Pères? — ...
M. Grandmont : Je ne sais
plus.
M. Nadeau-Dubois : ...quand
ça va arriver. J'invite toutes les écoles à fêter la fête des Mères, la fête
des Pères. Je veux dire, il n'y en a pas, de mouvement concerté pour annuler
ça, ça n'existe pas.
M. Laforest (Alain) : Fêtez-vous
Noël encore ou vous fêtez décembre?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
fête Noël, je souhaite joyeux Noël puis je suis tanné qu'on s'invente des peurs
alors qu'il y a tellement d'affaires qui vont mal dans notre société.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
la communication qui a été envoyée aux parents, là, elle n'a pas été inventée,
elle a été envoyée. Vous l'avez vue? Elle a circulé.
M. Nadeau-Dubois : Il ne faut
pas exclure qu'il ait pu y avoir une maladresse ou une autre de manière isolée,
là, mais il y a tellement de vrais problèmes en éducation, là, il y a tellement
de vrais problèmes en éducation. Il manque des profs partout, il y a des écoles
en ruine, et là il y a des politiciens qui tentent de nous faire croire que la
priorité et que l'affaire d'État aujourd'hui, c'est la fête des Mères puis la
fête des Pères. Ce n'est pas sérieux.
M. Gagnon (Marc-André) : ...qu'il
y a des parents, qui existent dans la réalité, qui ont reçu cette
communication-là puis qui n'ont peut-être pas aimé ça.
M. Nadeau-Dubois : Je peux
comprendre ça. C'est des événements qui sont isolés. Il y a peut-être eu
maladresse. Mais il y a tellement de vrais problèmes au Québec, M. Gagnon.
Une voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Non, non,
non, mais c'est parce que c'est important, là. Moi, je suis payé par des fonds
publics, je suis ici en train de répondre à vos questions aujourd'hui puis je
parle de ça alors qu'il y a tellement d'enjeux importants. Tu sais, je veux
dire, c'est...
M. Laforest (Alain) : Annuler
le serment au roi, c'est important, ça, c'est une priorité des Québécois, là,
c'est ça que vous êtes en train de nous dire ce matin?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense que la... comment dire, la... les institutions politiques, oui, c'est
important. Ça ne fait peut-être pas toujours la une des journaux, mais c'est
important, nos institutions politiques, c'est important.
M. Laforest (Alain) : ...priorités
des Québécois, ça, d'annuler? Parce que vous nous parlez de priorités des
Québécois...
M. Nadeau-Dubois : Oui, bien,
je pense qu'en ce moment, là, ce qui inquiète bien des parents au Québec, là,
c'est de savoir que, quand leurs enfants rentrent à l'école le matin, ils n'ont
peut-être pas de prof.
M. Gagnon (Marc-André) : Les
profs qui avaient envoyé cette communication-là, est-ce que c'est des «wokes»?
Parce que c'est ce que monsieur...
M. Nadeau-Dubois : Je n'en
sais rien. Je n'en sais rien.
M. Gagnon (Marc-André) : Non?
Vous n'avez pas de définition à nous donner là-dessus?
M. Nadeau-Dubois : Non, pas
plus aujourd'hui qu'il y a quelques mois.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
parlez de vrais problèmes. Les maisons des aînés, peut-être, rapidement, on
apprend qu'il y a des projets qui ne seront pas livrés à temps. Est-ce que...
bien, est-ce que ça vous inquiète, dans le fond, puis est-ce qu'il y en a, des
maisons des aînés, qui se construisent dans les circonscriptions de vos
députés?
M. Nadeau-Dubois : Je n'ai
pas fait la revue de nos circonscriptions pour savoir s'il y a des maisons des
aînés, mais ce qu'on constate puis ce que le travail de Radio-Canada a révélé,
c'est qu'il y a une... il n'y a pas d'adéquation entre les besoins de places et
les lieux où sont construits les CHSLD. Pourquoi? Donc, il y a apparence de
partisanerie. Il y a apparence de partisanerie. On construit plus de places en
maisons des aînés dans des régions où il y a moins de besoins sur les listes
d'attente. Pourquoi?
M. Gagnon (Marc-André) : Pendant
la période des questions, hier, vous avez posé une question à M. Legault sur
les claims miniers, puis il vous a répondu que, quand un projet minier est
déposé, il doit y avoir acceptabilité sociale. Ça, c'est la règle de base qu'il
se donne. Est-ce que ça devrait être la même chose aussi pour le nouveau projet
de troisième lien, là, 100 % transport collectif? Parce qu'on voit que,
dans le dernier sondage, il y a à peu près 70 % des gens qui ne sont pas
d'accord.
M. Nadeau-Dubois : Oui, bien,
moi, ce que je constate, là, c'est que, dans la grande région de Québec, qu'on
ait été pour ou contre le troisième lien, il y a un bris de confiance. Les gens
ne croient plus la CAQ quand la CAQ parle du troisième lien. Donc, on a besoin
de transport collectif dans la région de Québec, ça, c'est certain, et là le
travail du gouvernement, c'est de proposer un nouveau projet qui va faire
adhérer les gens. Ils ont brisé la confiance, ils doivent la réparer, ils
doivent présenter un projet qui fait adhérer le monde de la région de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
pour le faire, il faut que les gens adhèrent?
M. Grandmont : Il faut
surtout qu'il soit appuyé sur la science, en fait, un vrai projet qui va être
bon pour la région de Québec, pour voir aux déplacements des gens aujourd'hui
puis des gens demain, dans les prochaines décennies, parce que c'est des
projets qui se planifient sur... pour du long terme. Il faut absolument que ce
soit basé sur des études probantes, il faut absolument que ça se décide sur des
bonnes analyses des Origine-Destination, sur le type de planification qu'on
veut faire, aussi, de l'aménagement du territoire, de notre occupation du
territoire.
Et c'est, malheureusement, ce qui avait
fait défaut au projet de troisième lien. C'est un projet qui était sorti de la
tête de la Chambre de commerce de Lévis, poussé par certains médias, puis il y
a des politiciens qui ont vu une opportunité politique là puis qui sont rentrés
dans ce projet-là sans s'appuyer sur des vraies études, sur des vrais... une
vraie base scientifique solide. Donc, on s'attend, ou on espère, à tout le
moins, que la ministre et le gouvernement, François Legault, dans ce nouveau
projet qui est sur la table, ne fassent pas la même erreur que l'ancien
troisième lien.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
il y avait une certaine acceptabilité sociale de l'ancien projet du troisième
lien qui ne semble pas être là avec le nouveau. Est-ce que l'acceptabilité
sociale, c'est un critère incontournable pour le projet de tunnel?
M. Grandmont : C'est un des
critères dont il faut tenir compte, c'est un des intrants dont il faut tenir
compte, mais c'est un intrant, comme plusieurs autres intrants sont importants
pour réaliser des projets.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
même si les gens n'en veulent pas, ils peuvent le faire? Non, non, mais...
M. Nadeau-Dubois : L'acceptabilité
sociale, d'abord, c'est une notion qui est floue, hein, puis qui peut être
définie de plusieurs manières, mais mettons qu'on l'accepte, pour le bien de
notre discussion, là, la notion d'acceptabilité sociale, elle est importante
dans tous les projets, le troisième lien comme dans tous les autres. La
question, c'est : Comment on la définit? Vous dites qu'il y avait
acceptabilité sociale pour le précédent projet. Ça dépend où. Dans les
quartiers centraux de Québec, pas du tout. Dans certaines banlieues, oui. Donc,
l'acceptabilité sociale, il faut bien la définir, puis ça dépend de quelle
région. Puis, dans le cas du projet de troisième lien 1.0, 2.0, 3.0, 4.0, 5.0,
6.0 puis 7.0... Il y en a eu sept, versions?
M. Grandmont : On n'est plus
sûr, là, six ou sept.
M. Nadeau-Dubois : En tout
cas, dans le cas de tout ça, il y avait une acceptabilité sociale qui était, en
fait, à géométrie variable selon les régions. Pour le nouveau projet, je pense
que ce qu'on souhaite tous, c'est un projet qui est le plus rassembleur
possible pour toute la région, et le fardeau de la preuve repose sur les
épaules du gouvernement. Un projet de transport collectif, le monde à Québec,
je pense, en général, en veulent, mais il faut que ça soit bien fait, et c'est
le travail de la CAQ maintenant de présenter un projet rassembleur qui va faire
adhérer les gens.
M. Carabin (François) : M.
Grandmont, juste deux mots sur le projet de loi n° 25. De venir modifier la Loi
sur l'hébergement touristique un an et demi après l'avoir modifiée une première
fois, est-ce que c'est un aveu d'échec?
M. Grandmont : Bien, écoutez,
il faudra leur poser la question à eux, mais c'est clair que nous autres, on
avait proposé... Andrés Fontecilla avait proposé un amendement qui était
essentiellement ce qui est proposé aujourd'hui. Donc, nous, en tout cas, on
trouve ça très malheureux qu'on doive refaire ce travail-là. On savait que le
projet de loi qui avait été étudié il y a 18 mois n'allait pas assez loin,
ne réglait pas tous les problèmes. On a eu... Il a fallu un incendie à
Montréal, il a fallu des morts pour que, finalement, la CAQ se réveille et
décide d'agir dans le sens de ce qu'on avait proposé. Donc, en tout cas, on
perd beaucoup de temps, on a perdu de l'argent, on perd... il y a une perte de
crédibilité, je pense, dans ce dossier-là aussi.
Maintenant, le projet de loi est déposé. C'est
heureux. On va travailler, on va collaborer pour que ça se fasse le plus
rapidement parce qu'il faut protéger et aider les propriétaires, qui sont
souvent dans le voisinage d'un Airbnb débridé, les locataires, évidemment, qui
sont touchés par ça, et puis les municipalités qui ont à vivre, qui ont à gérer
cet enjeu-là de façon importante sans avoir les outils. Donc, c'est un outil de
plus qu'on va donner, et ça, on va le faire. Puis, je le rappelle, il y a
toujours un gros trou : les reprises pour... les évictions pour
transformation en Airbnb. Nous allons proposer des modifications dans ce
sens-là. Ça n'a juste pas de bon sens que ça ne soit pas inclus dans le projet
de loi actuellement. Nous allons proposer des modifications rapidement, là,
dans ce sens-là.
Mme Greig (Kelly) :
On surgeries, if I can... in English,
what do you think the holdup is? Because there's been people waiting for over a
year for their surgeries, the list keeps growing, coming down, going up, I mean…
So, what do you think the holdup is for surgeries?
M. Nadeau-Dubois :
You know, Christian Dubé keeps, you know,
announcing new plans, new objectives and new calendars, and he does that
because the precedent ones have failed. And it's failing because we are not
addressing the core issue, and the core issue is the lack of personnel inside
our public system. We will spend hundreds of hours, in the next weeks,
discussing about a bill that is essentially a… once again, a reform of the
organigram of the health care system. That won't bring anyone back in our
system, and that should be our priority, and that's why Mr. Dubé is forced to
announce new plans, and new things, and new plans, and new things, because he's
not addressing the core problem.
Mme Greig (Kelly) : So, do you think today's announcement will change anything or…
M. Nadeau-Dubois : Well, we will see the announcement. We will see the announcement. I
haven't seen it yet, but the pattern is clear. The pattern is that we have a
minister doing a lot of things but not addressing the main issue. People want
good health care, in a reasonable delay, in all the regions. That should be
priority number one, not a mix-up of the organigram.
Mme François
(Mélissa) :
About
MNA's salary, M. Nadeau-Dubois, I just feel like you, more than anyone else,
should be able to tell us. What are you going to do with that additional
amount?
M. Nadeau-Dubois :
Well, first of all, the bill is not
even tabled yet. So, we will see what's in the bill. Nothing is never
guaranteed in a parliament. If it is adopted, we will have a discussion inside
our caucus to say : What will we do in that regard? But today I want to extend
my hand towards the opposition parties, because I don't think the CAQ can go
forward alone on this one, and I think opposition parties…
Mme François (Mélissa) : ...
M. Nadeau-Dubois : We will see, we will see, we will see. I think opposition parties
need to stick together and to say to the Coalition avenir Québec : It's
not reasonable to vote ourselves, for ourselves, an immediate and retroactive
salary hike of $30,000. This Government is offering 9% for public sector
workers, the men and women that are holding together our public services, and
they want us to vote ourselves $30,000 of increase of salary just like that. It's
not reasonable. And it sends a message of disconnect between the political
class and the population, and it's a bad message to send. And we should be all
preoccupied, whatever our political party, by that message that we are sending.
And that's why we have not abandoned yet our objective to convince the other
political parties to not go forward on this issue.
Mme Greig (Kelly) :
…specifically into this Mother's Day, Father's Day
debate. Do you think that Quebeckers care about this? Is this important?
M. Nadeau-Dubois :
There is no concerted or organized
movement in Québec to cancel Father's Day and Mother's Day. It just does not
exist. So, it's very sad that politicians are using this to get attention,
because we have real problems to take care of in Québec. There are hundreds,
maybe even thousands of students that have just no teacher. Let's focus on
that. Thank you. Merci.
(Fin à 8 h 57)