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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Tuesday, May 9, 2023, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures deux minutes)

La Modératrice : Bonjour et bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendront la parole Vincent Marissal, député de Rosemont, suivi de Josyane Giroux, présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec, et de Sarah Landry, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme.

M. Marissal : Merci, Camille. Alors, vous savez qu'on a repris ce matin les auditions sur le projet de loi n° 15, le projet de loi mammouth, là, de réforme en santé de la CAQ. Ce matin, en particulier, je veux vous parler de la profession sage-femme, qui est, selon elles, menacée, justement, par le projet de loi n° 15. On parle, par exemple, de subordination de la profession dans la profession médicale, ce qui serait, vous en conviendrez, un recul majeur pour cette profession qui se bat depuis des décennies pour des gains, ma foi, somme toute encore assez mineurs. C'est aussi une profession qui est sous-valorisée au Québec, malheureusement, qui est méconnue, qui est sous-utilisée. On est largement en deçà des taux qu'on voulait atteindre dans la politique de prénatalité au Québec, justement, pour la profession sage-femme, on est largement en dessous, même de moitié et plus.

Alors, je demande au ministre, et je vais déposer une motion aujourd'hui là-dessus à l'Assemblée nationale, de protéger les acquis de la profession sage-femme, justement, dans le projet de loi n° 15. Pour le moment, c'est non seulement inutile, mais c'est contre-productif de devoir les subordonner de nouveau à un pouvoir médical, d'autant que la pratique au quotidien n'est pas toujours, aussi, facile. Les sages-femmes nous parlent, par exemple, d'ingérence, de difficulté de travailler dans certains secteurs et surtout du manque de disponibilité, justement, des sages-femmes à travers le Québec. On a entendu parler ce matin, notamment, de certaines régions qui sont à découvert. Et on le sait, par exemple, même dans mon coin de l'est de Montréal, ça a pris des années, des années, des décennies de combat pour finalement avoir un minimum de services.

Alors, je vous passe maintenant Josyane Giroux, qui va vous parler plus... davantage de la profession sage-femme, justement, et de ce qu'on recherche dans le projet de loi n° 15. Merci.

Mme Giroux (Josyane) :Bonjour. Merci. D'abord, merci, M. Marissal, pour cette opportunité.

D'entrée de jeu, je pense que c'est toujours important, vous l'avez bien dit, la profession sage-femme est encore méconnue au Québec. Donc, les sages-femmes, on est des professionnelles de première ligne en santé reproductive et sexuelle. On offre des services à la population à travers la province, principalement dans les maisons de naissance, donc des suivis de grossesse, une présence à l'accouchement, au postnatal aussi, pour les familles qu'on suit.

Je suis présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec, qui est l'association qui représente l'ensemble des sages-femmes qui exercent dans le système de santé public. Donc, toutes les sages-femmes exercent au niveau du public. Et malheureusement nous ne sommes pas entendues en commission. Nous avons entendu ce matin l'Ordre des sages-femmes du Québec, mais, comme représentante des sages-femmes, mon premier message est de rappeler l'importance qu'on soit entendues en commission. Nous avons des recommandations à faire au gouvernement, qui pourraient vraiment bénéficier la population.

Donc, les enjeux du projet de loi, vous l'avez bien mis sur la table : une subordination médicale sous tous les points. Nous avons des acquis actuellement qui nous permettent d'exercer de façon autonome, de pouvoir répondre aux besoins des populations, et, à tous les niveaux, on vient transformer notre capacité à exercer dans le système de santé, que ce soit au niveau d'une hiérarchie par le directeur médical, la fusion de notre conseil professionnel au CMDP ou encore des processus disciplinaires qui ne respectent peut-être même pas les droits fondamentaux d'équité procédurale et d'être évaluées par nos pairs.

Donc, des grandes préoccupations que nous avons, et, pour ça, nous avons aussi des recommandations. On pense que c'est important de saisir l'opportunité de ces grands changements qui ont lieu, qui sont importants pour la population, et, en ce sens, une première recommandation, qui est, de toute évidence, la plus importante, c'est le maintien du conseil des sages-femmes. Je ne vais pas en dire plus longtemps, mais vous... voyons, vous informer à quel point le conseil professionnel des sages-femmes est l'organe qui a permis aux sages-femmes de continuer à offrir tous les services qu'elles pouvaient offrir durant la pandémie, parce que c'est une place où il y a une gestion de proximité, un objectif du ministre, et donc de pouvoir réagir, par exemple, lorsqu'il y a une pénurie de main-d'œuvre dans un service de sages-femmes.

Je ne vous en dis pas plus long sur nos recommandations. Je veux simplement vous rappeler qu'on veut être entendues en commission et je remercie, là, Vincent Marissal. Je vais passer la parole à Sarah Landry. Je n'ai pas fait état des recommandations que nous avons, mais la place des usagères et la profession sage-femme, nous sommes liées depuis les tout débuts, et elle va pouvoir vous en dire plus. Merci.

Mme Landry (Sarah) : Bonjour. Bonjour à tout le monde. Merci, M. Marissal, de nous donner cette possibilité de prendre la parole.

Donc, je suis la maman de deux enfants qui sont nés en présence de mes sages-femmes. Je représente aujourd'hui la Coalition pour la pratique sage-femme, qui est une coalition qui regroupe 15 organisations nationales, communautaires et féministes depuis 1988. La coalition a été de tous les combats depuis la réintégration de la pratique sage-femme au Québec.

Ma présence aujourd'hui aux côtés du regroupement n'est pas anodine. La pratique est née de la demande des familles, et cette demande est toujours très présente et grandissante au Québec. Les données les plus récentes qu'on a sont celles recueillies dans le cadre du développement des services en Abitibi-Témiscamingue dans la dernière année, et il y avait 40 % des familles qui voulaient un suivi complet avec sage-femme et plus de 50 % des familles qui désiraient recourir aux services d'une sage-femme dans un moment de leur suivi. Donc, cette demande, elle est présente, et ce qui est central à cette demande, c'est d'avoir un accompagnement qui n'est pas seulement sur l'aspect médical, d'avoir une relation de confiance qui nous permette surtout de faire des choix pendant notre grossesse, notre accouchement.

On est aujourd'hui en train de parler d'une importante réforme de la santé. C'est une occasion de marquer l'histoire. On aimerait, comme ça a été dit ce matin en commission parlementaire, que le projet de loi soit un levier pour faire reconnaître la profession sage-femme. On souhaite que nos sages-femmes soient encore mieux reconnues et qu'elles soient autonomes, parce que c'est l'autonomie des sages-femmes qui va nous permettre de répondre à nos besoins.

Et, en terminant, j'aimerais aussi vous parler de nos propositions. Donc, la Coalition pour la pratique sage-femme travaille très fort pour être capable d'écrire un mémoire, pour être capable de faire des propositions, et j'en nomme deux ici. Donc, le projet de loi pourrait être une occasion de formaliser les comités de parents, qui sont déjà présents, depuis 25 ans, dans les maisons de naissance, et aussi d'ajouter une usagère au conseil des sages-femmes pour encore mieux que les familles contribuent à l'amélioration continue des services, qui est un des objectifs du projet de loi.

En terminant, j'aimerais dire qu'on lance aujourd'hui une campagne d'information et de mobilisation parce que toutes les familles usagères du Québec ne savent pas que ce projet de loi vient affecter les services qu'elles demandent. Alors, pour nous : Sage-femme sous l'autorité médicale, non merci! Son autonomie, mes choix, j'y tiens! Alors, on veut que toutes les... la population du Québec puisse nommer à tous les partis confondus qu'elle souhaite des sages-femmes autonomes. Merci encore pour cette occasion.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Marissal : Merci. Merci, tout le monde.

(Fin à 13 h 10)

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