(Huit heures vingt-sept minutes)
M. Arseneau : Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, moi, j'ai une pensée pour les parents et les enfants du
quartier Notre-Dame de Rouyn, qui se demandent s'ils peuvent aller jouer dans
la cour d'école de façon sécuritaire. On en a déjà parlé, mais je pense que c'est
important de ramener sur la place publique le fait que cette compagnie a un
droit de polluer l'environnement et le voisinage aux dépens des familles et des
enfants et que, malgré toute la saga qu'on a vécue ces derniers mois, bien, il
n'y a rien de véritablement changé. Et maintenant on se dit : Jusqu'où
est-ce qu'on peut faire confiance à la compagnie lorsqu'elle rassure les gens,
envoie un communiqué en disant : Il n'y a aucune poussière... aucun
contaminant dans ces poussières qui sont entreposées à l'extérieur de la
fonderie, et que des tests du gouvernement, du ministère de l'Environnement, menés
quelques semaines plus tard, démontrent des concentrations élevées d'arsenic,
de cadmium, de nickel, de plomb?
Alors, moi, j'en appelle à un
positionnement responsable de la part du gouvernement, qui doit véritablement,
là, donner un coup de barre et s'assurer que l'environnement autour de la
fonderie soit véritablement sain pour les voisins... et qu'on arrête de penser
qu'il faut que l'usine continue de fonctionner et que ce soient les voisins,
eux, qui soient déménagés, comme le prévoit le plan gouvernemental.
M. St-Pierre Plamondon : Merci,
Joël. Deux points avant de commencer. Évidemment, la situation des inondations,
on continue à la surveiller de près. On réitère notre soutien à toutes les
régions qui sont touchées. Et évidemment, si on peut être utiles d'une
quelconque manière, on se rend disponibles. Donc, c'est vraiment un sujet
prioritaire pour tout le monde à l'Assemblée nationale présentement.
Un mot également que je veux... Aujourd'hui,
c'est une journée internationale consacrée à la liberté de presse, un rappel
que, dans plusieurs pays dans le monde en ce moment, être journaliste, c'est
mettre sa vie en danger et un rappel que, dans tous les pays au monde, la
démocratie est une chose fragile et que la démocratie passe par de l'information
de qualité. Je le mentionne parce que ça me semble être important de le
rappeler aujourd'hui.
Sur ça, je vais prendre vos questions.
M. Lacroix (Louis) : M.
St-Pierre Plamondon, sur ce qui s'est passé à Saint-Urbain, l'histoire
malheureuse des deux pompiers qui sont décédés courageusement en essayant d'aider
des gens de leur communauté, on a entendu les familles... qui sont déchirées, évidemment,
mais qui reprochent aussi à la municipalité d'avoir envoyé des pompiers qui
étaient probablement mal préparés, mal équipés dans un événement aussi
important. Est-ce qu'à votre avis on doit essayer de comprendre ce qui s'est
passé? Au-delà de l'enquête du coroner qui va avoir lieu, est-ce que ça
commande une enquête particulière, une enquête publique pour savoir... Parce
que ça va arriver encore, là, dans le futur, ces événements-là, puis des corps
de pompiers volontaires au Québec, il y en a beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Le papa dit : Mon fils ne savait pas nager. Donc, on a la responsabilité
de s'assurer que des choses comme celles-là ne surviennent plus jamais, ce qui
implique d'avoir une enquête ou une démarche qui nous permet de comprendre
comment on a pu prendre des décisions comme celles-là, considérant que c'était
vraiment d'exposer ces deux personnes à un risque qui ne correspond pas aux
outils puis à la préparation qui étaient nécessaires. Donc, il est tôt quand
même, on va voir quelles sont les conclusions préliminaires sur comment on a pu
envoyer, dans de telles circonstances, une personne, par exemple, qui ne sait
pas nager, mais on est totalement favorables à une enquête si on juge que c'est
nécessaire pour vraiment faire la lumière et s'assurer que plus jamais des
situations comme celles-là ne surviennent.
M. Gagnon (Marc-André) : Je
comprends qu'on était sur un sujet délicat, là, mais je ne vois pas vos
sourires ce matin. Pourtant, le sondage, est-ce qu'il vous en a mis un au
visage ce matin?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
écoutez, c'est normal qu'on parle d'inondations puis de d'autres sujets qui
sont beaucoup plus délicats que les sondages. Bon, les sondages, il y en a
plusieurs, il y en a toujours. J'ai toujours été très prudent dans la manière
de les commenter.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
est-ce que celui-là est encourageant pour vous?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
il est encourageant. Il ne faut jamais prendre un sondage puis faire plein d'inférences.
Par contre, on peut déceler une tendance, là, sur un an, et je pense que ça
parle du potentiel du Parti québécois. Donc, je vais quand même être prudent
puis modeste pour ne pas commenter chaque chiffre. J'ai toujours tenté de faire
ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Parlons
de la situation de la Capitale-Nationale plus particulièrement. Avez-vous été
surpris par les résultats? Je veux dire, Agnès Maltais a tenu le fort pendant
longtemps, jusqu'à il y a quelques années, puis là on voit que c'est une
remontée quand même significative. Est-ce que vous voyez un lien, là-dedans,
avec le projet de tunnel Québec-Lévis qui a été largement modifié?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
sûr qu'il y en a un, parce qu'il s'établit un contraste très frappant entre la
CAQ et le Parti québécois dans notre manière de concevoir la politique. Le
Parti québécois est un parti basé sur des convictions puis qui a une habitude
de faire le meilleur travail, avec le plus de rigueur possible, avant de
proposer quelque chose. Écoutez, ce n'est pas normal qu'à la dernière élection
notre projet de troisième lien faisait l'objet de plus de recherche puis plus
de préparation que le projet du gouvernement, alors qu'il disposait des moyens
de l'État, d'un ministère à sa disposition. Il y a vraiment deux styles, deux
conceptions de la politique qui contrastent. Donc, évidemment que le troisième
lien... et d'autres, c'était le sens de notre publicité. On voulait mentionner
que c'est dans plusieurs dossiers où la CAQ a mis de l'avant quelque chose en
sachant... ou, en tout cas, en ne mettant pas les préparatifs, de sorte qu'ensuite
on se permet de faire absolument l'inverse.
M. Laforest (Alain) : Comment
vous expliquez ce transfert-là? Parce que ce qu'on voit dans la région de
Québec, c'est que le transfert de points de pourcentage ne va pas aux conservateurs,
va au Parti québécois. Donc, est-ce que vous sentez que les militants péquistes
retournent vers la maison le temps d'un sondage?
M. St-Pierre Plamondon : Il y
a deux éléments à considérer. Moi, je suis au moins la moitié du temps dans la
région de Québec, et ça fait plusieurs mois que... dans les restaurants aussi,
ma fille me demande d'aller jouer au bowling avec elle, que les gens viennent
nous parler pour nous encourager puis nous dire qu'ils nous apprécient. Moi, je
le vis sur le plan humain et personnel depuis plusieurs mois.
L'autre élément, c'est qu'à l'échelle
nationale ça fait maintenant plusieurs sondages... et là il y a une tendance,
plusieurs sondages qui indiquent que nous sommes la deuxième force politique au
Québec. Donc, ça aussi, ça joue un rôle parce que... Comme je vous dis, il ne
faut pas tirer de conclusions hâtives, les sondages, ça peut fluctuer dans un
sens comme dans un autre, mais il y a quand même des tendances qu'on peut voir,
à savoir que le Parti québécois s'impose comme une alternative à la CAQ, comme
la deuxième force politique au Québec.
M. Desrosiers (Sébastien) : Et
à quoi vous l'attribuez, cette tendance-là que vous observez depuis plusieurs
sondages?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
que les gens me disent sur le terrain, c'est qu'ils apprécient qu'on s'assume
dans chacun des dossiers, qu'on soit rigoureux puis qu'on soit authentiques
dans nos convictions. Et évidemment que c'est un contraste extrêmement frappant
avec ce qu'on a vu de la CAQ au cours des derniers mois, dans plein, plein de
dossiers, dans plusieurs dossiers, et c'était le sens de nos communications.
Maintenant, à nouveau, les sondages
pourront monter et descendre. Il ne faut pas... Il faut faire attention avec
les sondages. Ce qu'on peut dire sans se tromper, c'est qu'il y a un potentiel
réel au niveau du Parti québécois à l'échelle nationale.
M. Laforest (Alain) : Mais
les sourires ne sont pas là. J'ai l'impression que le café n'était pas bon, là,
les sourires ne sont pas là. Je regarde M. Bérubé, mais il est plus joyeux que
ça d'habitude... Là, il a une mine patibulaire. J'ai l'impression qu'il n'a pas
pris son café ou il n'était pas bon ce matin. Il était-tu bon, le café, à
matin, là?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
mais mettez-vous à notre place. Nous, notre...
M. Laforest (Alain) : ...ma question,
c'est : Votre café était-tu bon ce matin, là?
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
il goûtait comme d'habitude, là. Puis on continue à faire le travail comme d'habitude.
Notre engagement, c'est d'être constructifs dans les dossiers où on peut être
constructifs puis d'être intraitables sur des choses comme donner l'heure juste
aux gens puis s'assurer que la vérité ressorte. Et donc est-ce qu'on change, ce
matin, devant vous, notre façon de travailler en fonction des sondages? Pas du
tout. Au contraire, la chose qu'on doit faire, c'est d'être le plus cohérent,
le plus constant, le plus nous-mêmes possible pour la suite des choses,
indépendamment des chiffres. Et ça, je vous ai déjà dit ça à d'autres époques
où les sondages étaient plus difficiles, donc...
Mme Plante (Caroline) : Parlons
de votre publicité, M. St-Pierre Plamondon. Vous avez vous-même évoqué la
publicité. Il y a plusieurs observateurs qui l'ont qualifiée de négative. C'est
quand même une publicité négative. Est-ce que vous allez continuer dans cette
voie-là, avec ce genre de publicité là? Est-ce que c'est une stratégie qui vous
réussit?
M. St-Pierre Plamondon : Le
but de la publicité, c'était de mettre en lumière qu'il n'y a pas que le
troisième lien. Puis il m'en manquait, de l'espace, il a fallu retirer les
trop-perçus d'Hydro-Québec, il a fallu retirer les installations sportives, il
a fallu retirer le REM de l'Est. Des engagements de la CAQ qui ne reposaient
sur rien, sur du vent, puis ensuite on se rend compte que le gouvernement fait
l'inverse, là, il y en a beaucoup, beaucoup. C'était ça, le but. Donc, des
fois, la vérité, l'heure juste, elle est négative. Mais ça, comme opposition,
si le gouvernement ne tient pas ses engagements, c'est négatif, mais on ne peut
pas s'empêcher de le souligner.
Mme Plante (Caroline) : Alors,
vous allez continuer comme ça, avec ce genre de publicité là?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
c'était vraiment... on sentait le besoin de souligner que ce n'est pas que le
troisième lien. Ça donne quelque chose de plus négatif qu'à notre habitude
parce que les faits sont négatifs, la vérité est négative, mais... Non, non,
notre engagement sur tous les projets de loi où on pense qu'on peut aider le
Québec en collaborant avec le gouvernement, là, il n'y a aucun changement de
philosophie. Maintenant, est-ce qu'on va s'empêcher de donner l'heure juste aux
gens de peur que ce soit négatif? Des fois, la vérité est négative.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...s'apprête
à déposer un projet de loi dans lequel il pourrait s'arroger beaucoup de
pouvoirs, nommer, démettre des directeurs généraux. Est-ce qu'il se donne trop
de pouvoirs, Bernard Drainville?
M. Bérubé : D'abord, Bernard
Drainville a dit hier, en commission parlementaire, qu'il ne pouvait pas trop
s'avancer parce que ça serait un outrage au Parlement, il a dit la même chose
en Chambre, mais il a choisi de révéler l'information. Je ne le blâme pas, mais
il a choisi de la révéler dans au moins un média ce matin. Alors, c'est le
contraire de ce qu'il a dit hier.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'il va en subir les conséquences?
M. Bérubé : C'est-à-dire?
M. Lacroix (Louis) : Bien, à
l'Assemblée nationale, les partis politiques ont les moyens...
M. Bérubé : Non. Non, parce
que, de façon... On peut parler de l'objectif d'un projet de loi. On ne peut
pas donner le titre, on ne peut pas donner les articles précis. Puis moi,
j'encourage les ministres à échanger là-dessus tant que ça ne va pas à
l'encontre de ça. Je ne le blâme pas.
Maintenant qu'on a quelques éléments,
évidemment on n'a pas tout le portrait, ce que je retiens... Vous vous souvenez,
les commissions scolaires ont été abolies puis remplacées par les centres de
services scolaires. C'était la loi n° 40. J'ai posé
la question hier : Qu'est-ce que ça donne aux étudiants? Bien, il n'y a
plus de commissaires scolaires élus avec pas beaucoup de pourcentage. Y a-tu
d'autre chose? Non.
Donc, la CAQ s'en prend à sa créature,
hein? Ils ont créé quelque chose, puis là ils s'en prennent à la structure en
disant : Ce n'est pas tout à fait ce qu'on veut. Ce qu'ils vont faire,
c'est qu'ils vont demander aux directeurs généraux d'être les porte-parole du
ministère en toutes circonstances, mais ils ne se rapportent qu'au ministre.
C'est-à-dire qu'il y a des conseils d'administration qui n'ont plus vraiment de
poids dans les centres de services scolaires, et là ça va être vraiment un
pouvoir énorme, que Gaétan Barrette aurait rêvé d'avoir et avait pas mal avec
les P.D.G. de CISSS. C'est le seul changement que ça fait. Autrement dit, il
veut s'assurer d'avoir un contrôle total sur l'ensemble des structures. Vous
vous souvenez, il y a eu un cas au Saguenay—Lac-Saint-Jean où il avait blâmé un
directeur général de centre de services scolaire qui avait juste dit :
Bien, les maternelles quatre ans, ça ne marche pas chez nous.
Ceci étant dit, puis je termine avec ça,
hier il s'est dit des choses très importantes. 1 400 roulottes où il
y a des cours au Québec présentement. Juste dans la région de Québec, il y en a
pour 22 millions, des genres de roulottes de chantier. On a appris
également que monsieur laïcité lui-même, quand on lui parle des écoles
religieuses, hein, où la foi est le fondement du projet scolaire — puis
c'est de toutes confessions, là, ce n'est pas de la catho-laïcité, il y a des
catholiques, il y a des musulmans, il y a des juifs, il y a des orthodoxes — ah!
ça, non, il ne touche pas à ça. Alors, il y a un enjeu de cohérence.
Et puis ça a été, je pense, assez
éprouvant pour lui de réaliser que, son ministère, sa priorité, c'est le
quotidien : s'assurer qu'il y a des enseignants, s'assurer qu'il y a des
écoles qui sont en bon état, s'assurer qu'on a du soutien aux enseignants.
C'est de ça qu'on a parlé. Et je pense que ce projet de loi là ne rapporte rien
au réseau, sinon au ministre.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
est-ce que c'est trop de pouvoirs? C'était ça, ma question.
M. Bérubé : Oui, bien oui,
mais c'est évident. Mais, je veux dire, trop de pouvoirs, si c'est bon pour les
élèves, on dit oui. Nous, notre priorité, là, en matière d'éducation... le
ministre en a sept, nous, on en a une : réussite scolaire. Puis tout le
reste, c'est des moyens pour y arriver.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...un
institut d'excellence, c'est bon pour les élèves ou ça va venir faire de la
bisbille avec les syndicats?
M. Bérubé : Oui, mais c'est
intéressant parce qu'on a l'INESSS en santé, qui est une référence. On ne dit
pas non à ça. On n'a pas vu les détails, mais ce n'est pas mauvais, ce n'est
pas mauvais d'avoir les meilleures pratiques possible, mais va-t-il suivre les
propositions de cet INESSS de l'éducation? Intéressant. Mais, pour le reste, au
quotidien, il manque d'enseignants, ils sont brûlés...
M. Laforest (Alain) : ...avec
les syndicats là-dessus? Parce qu'ils ne sont pas très favorables à ça, là.
M. Bérubé : Bien, c'est son
choix, mais, comment dire, avec les syndicats, il n'y a pas une très bonne
relation, dans le sens qu'ils demandent des choses très concrètes. Par exemple,
vous le savez mieux que moi, les aides à la classe, c'est limité, ce qu'ils
peuvent faire, ils ne peuvent pas poser d'actes pédagogiques. Ça, il en parle
comme étant quelque chose de très important, mais quel est le chantier pour
engager des orthophonistes, des orthopédagogues, des psychologues? Il n'y en a
pas. Donc, ça aussi, c'est important, puis je l'ai amené là-dessus hier. C'est
ça, l'important. Donc, réussite scolaire.
Bernard Drainville, je le connais assez,
j'ai siégé au Conseil des ministres avec lui, je pense qu'il aurait aimé être
un grand réformateur avec ce ministère-là, mais il est happé par le quotidien.
Il faut qu'il gère au quotidien des crises puis des enjeux très importants, et
j'ai l'impression que ça le fatigue quand on pose des questions là-dessus. Pas
juste moi, Marwah Rizqy, Ruba Ghazal. Hier, c'était assez clair.
Donc, c'est énormément de pouvoirs. Si ça
rapporte à la réussite scolaire, tant mieux, mais, je pense, c'est une autre
démonstration du pouvoir que le gouvernement de la CAQ veut s'arroger, de la
communication... qu'il n'y ait pas de couac avec la CAQ et de s'assurer que
tout le monde... ça part du cabinet du ministre et ça s'en va jusqu'en bas.
Donc, je ne sais pas ce que ça a donné.
Ils ont enlevé les commissaires scolaires, sauf pour les anglophones. Ah! ça,
par exemple, ils tenaient à le maintenir, mais ça n'a rien donné de plus.
M. Gagnon (Marc-André) : ...sur
la publicité, là. Vous êtes là depuis longtemps.
M. Bérubé : Moi, ça?
M. Gagnon (Marc-André) : Oui.
La publicité négative, ce n'est pas un jeu dangereux?
M. Bérubé : C'est comme si
c'était hier.
M. Gagnon (Marc-André) : Ce
n'est pas un jeu qui peut devenir dangereux?
M. Bérubé : Bien, les faits sont...
Qu'est-ce qui est négatif? Si vous me posez la question, l'ensemble des données
sont factuellement vraies, et ce qui est négatif, c'est de renier ses
engagements.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
il y a des gens qui ont eu l'impression que c'était une pub des conservateurs.
M. Bérubé : Bien, les gens
qui ont... les gens qui ont adhéré de façon importante au Parti québécois,
parce que cette publicité-là a créé de l'intérêt, ils sont d'avis que... Bien,
des fois, ce qui est plus rapide, c'est de faire un engagement que les gens
veulent entendre. Nous, ce n'est pas toujours la voie la plus facile, mais
c'est la plus responsable, puis, à terme, les gens réalisent ça. Alors,
maintenant, on est établis comme la deuxième force politique. On n'est pas
premiers, mais on est sérieux puis on est patients. Puis, comme vous me parlez
de ma longévité, maintenant 16 ans à l'Assemblée nationale, la dernière
fois que le Parti... Quelqu'un m'a dit ce matin que, la dernière fois que le
Parti québécois était en avance dans la région de la Capitale-Nationale, Noir
Silence était en première place des palmarès.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que c'est votre définition de «faire de la politique autrement»? M. Plamondon a
souvent dit ça, «faire de la politique autrement», puis là on voit une
publicité qui semble dater d'il y a 20 ans ou 25 ans.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
bien, j'ai parlé de... j'ai parlé de politique différemment en faisant
référence au fait d'être rigoureux avant de proposer quelque chose puis dans la
manière de s'adresser aux gens en faisant appel à leur intelligence. Je parlais
également de faire de la politique différemment sur la perspective d'avoir des
convictions. C'est ressorti au serment au roi, mais dans la campagne. Donc,
tout ça, les gens l'ont vu en campagne, l'ont vu dans l'épisode du serment au
roi, le voient dans notre travail au quotidien, et ça contraste avec la CAQ.
Maintenant, le dilemme que vous soulevez,
c'est : Est-ce qu'on devrait s'empêcher d'énoncer certains faits ou de
faire un bilan du gouvernement parce que les faits sont négatifs? À un moment
donné, il faut être capable de se dire dans le blanc des yeux ce qui est la
réalité, là.
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière en français.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...efficace,
la publicité? Dans vos chiffres, est-ce que vous voyez...
M. St-Pierre Plamondon : On
n'a pas de donnée à ce stade-ci, là. C'est vraiment... On voulait faire le
point que ce n'est pas que le troisième lien, c'est le français, c'est
l'immigration, c'est les maternelles quatre ans, c'est une liste... la réforme
du mode de scrutin, des choses qu'on a dites parce que c'était payant
électoralement, puis clairement on voit, dans le comportement, ensuite, du
gouvernement, qu'il n'y a pas d'intention. Il n'y a même pas d'intention de
tenir cet engagement-là. Ça doit être... ça doit être mentionné quelque part,
là.
Mme Plante (Caroline) : ...pardon
de vous interrompre. Est-ce qu'il y a un lien entre cette publicité et vos
résultats dans le sondage, dans la région de Québec?
M. St-Pierre Plamondon : On
ne peut pas le savoir, puis il faut... c'est là qu'il faut vraiment prendre les
sondages puis les liens qu'on essaie de faire avec du recul.
Mme Plante (Caroline) : ...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
il ne faut pas. Il faut vraiment voir dans le temps long, puis nous, on ne
regarde pas les sondages, on regarde la qualité de ce qu'on fait comme travail,
la pertinence de nos interventions dans le long terme.
M. Robillard (Alexandre) : Vous
parlez beaucoup...
Le Modérateur : On va passer
en anglais, s'il vous plaît. Dernière, dernière question.
M. Robillard (Alexandre) : Vous
insistez beaucoup sur vos convictions. Vous parlez beaucoup de l'importance de
vos convictions. Est-ce que vous faites un lien avec... entre les résultats que
vous observez puis votre conviction profonde, celle de l'article 1, qui
est celle de l'indépendance?
M. St-Pierre Plamondon : Il y
en a sûrement un quelque part, mais c'est un peu la même réponse, tu sais,
c'est très difficile de faire des liens directs, mais il y a sûrement un lien
avec le fait... puis je reviens à notre slogan de campagne, parce que c'est
toujours notre... ce qui nous définit, on est le Québec qui s'assume pour vrai,
on est des gens qui s'assument.
M. Robillard (Alexandre) : Vous
n'avez pas dit le mot «indépendance» quand vous parlez de convictions, c'est
plus... c'est plus, c'est ça, là, le serment au roi, ces choses-là.
M. St-Pierre Plamondon : On
ne peut pas... Oui, c'est ça.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
j'essaie juste de voir, tu sais, dans votre analyse, est-ce que vous pensez que
ça, c'est un facteur ou pas du tout? Puisque ce n'est pas nécessairement sur ce
clou-là que vous tapez ce matin.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
c'est un facteur. Si vous regardez mes interventions en Chambre, si vous
regardez l'ensemble de nos interventions, le fait qu'on détient un projet de
société qui est directement lié à plusieurs des questions que vous me posez,
sur le français, sur les relations avec le Canada, évidemment que ça a un lien.
C'est juste que la difficulté, quand on suranalyse un sondage... il faut être
prudent avant de tirer toutes sortes de conclusions. Je pense que les gens nous
ont dit souvent, à chacun des trois, qu'ils apprécient voir des politiciens qui
ont des convictions, et donc...
M. Gagnon (Marc-André) : L'indépendance,
c'est un projet que vous partagez avec Québec solidaire. Vous allez me dire,
bon : Ce n'est pas exactement le même, mais quand même. Est-ce que des
discussions avec QS, c'est écarté complètement?
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
il n'y en a pas. Ce n'est pas sur la table au Parti québécois. Je ne pense pas
que c'est sur la table à Québec solidaire non plus.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Mme Henriquez
(Gloria) : Do you think that the CAQ Government is doing enough to support municipalities to tackle climate change events like the one we had
in Baie-Saint-Paul?
M. St-Pierre
Plamondon : No, and we know that because we've
just debated, during the elections, what's the proper amount of funding and
preparation for those municipalities who deserve support in order to be ready for
situations like those, because there're going to be many of those situations in
the near future. And what's going to happen on Friday is very interesting, so I
invite everyone to follow how the mayors and politicians will interact together
during the UMQ convention. I'm going to be there. I understand that the Premier
will be there. Last time we were together with UMQ, the Premier shut the door
to the demands of these mayors who were basically saying : We need to
adapt in time, we need support to be able to adapt so that we prevent situations
such as what we're seeing right now. And I think they are totally right, and
that's what I mention to them, and I'm going to add some more pressure on
Friday in order to make sure that the Premier understands the absolute
necessity of that topic.
Mme Henriquez
(Gloria) : When it comes to the firefighters
that were deployed who were volunteer firefighters, and, you know, one of the
parent said some didn't know how to swim, what do you think about this? Should
we do an inquest? What should happen?
M. St-Pierre
Plamondon : We need to make sure that
situations like this will never happen again, and that means that we need, as a
first step, to understand how could we send volunteers in a situation where
their life is threaten. One of these two persons couldn't swim. How do we get
to that decision? And, if we need an inquiry to obtain a complete answer to
that question, we will support that and we'll make sure that we go all the way
in a process that should… that must lead us to the certainty that we'll not be
in situations like this. Human lives are at stake, and it's really difficult to
listen to.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 49)