(Neuf heures une minute)
M. Bérubé : Bonjour,
tout le monde. Ce matin, Radio-Canada rapporte une réflexion à l'effet que la
gestion des transports au Québec pourrait être plus indépendante du politique.
C'est souhaité, c'est souhaitable avec ce qu'on vit avec le troisième lien,
avec des décisions politiques successives qui ne sont pas appuyées sur des
études ou des experts.
Or, ça nous a rappelé des souvenirs. Il y
a 10 ans, le ministre des Transports du Parti québécois, Sylvain Gaudreault,
avait déposé un projet de loi pour créer une agence en matière de transports,
une agence qui allait essentiellement s'assurer de l'entretien du réseau
routier, la gérance des chantiers pour s'assurer qu'il y ait une totale
indépendance, que la gestion des travaux au Québec, la gestion de la voirie,
des grands ouvrages soit indépendante du politique. Donc, c'était un projet de
loi formel. Évidemment, un nouveau gouvernement est arrivé en 2014, n'a pas
repris l'idée — c'était le gouvernement libéral — le
gouvernement de la CAQ non plus.
Je termine en vous disant que, lorsqu'on a
annoncé ça, évidemment il y a des gens qui étaient contre ça, et la principale
personne qui était contre ça avait dit... «"Créer une agence, c'est créer
une instance qu'on éloigne du contrôle parlementaire", renchérit Éric
Caire, de la Coalition avenir Québec.» C'était le principal opposant au fait de
séparer la planification et la gestion des transports au Québec du politique.
Je vous réitère aujourd'hui qu'on a
ressorti ce projet de loi, qui est toujours intéressant, puis on a refait une
sortie en 2021 aussi pour indiquer que ce serait toujours souhaitable. Alors,
réflexion intéressante qu'on avait initiée et qu'on souhaite poursuivre pour s'assurer
qu'on ne se retrouve plus dans une situation comme celle-ci, où les citoyens
réalisent que la planification des transports relève essentiellement d'une
volonté d'être populaire ou de se faire réélire bien davantage qu'une
planification à long terme. Je vous remercie.
M. St-Pierre Plamondon : Merci,
Pascal. Bonjour, tout le monde. Bien, évidemment, nos pensées, ce matin, sont
avec les gens des régions touchées par les précipitations, les inondations et
les forts vents. Je pense d'abord à la région de Charlevoix, surtout à
Baie-Saint-Paul, où on a vu des images très inquiétantes, mais il y a également
d'autres régions qui sont touchées, par exemple, dans Lanaudière, Saint-Côme,
Sainte-Émélie-de-l'Énergie, donc plusieurs endroits où la situation est
difficile, et la météo nous annonce d'autres précipitations cet après-midi.
Donc, j'ai, bien sûr, une pensée pour tous
ces gens qui sont touchés, mais une pensée très spéciale pour les deux pompiers
volontaires qui manquent toujours à l'appel dans la région de Charlevoix, une
pensée pour leurs familles. Je sais que les recherches continuent, donc
espérons le meilleur. Appelons les gens également, dans la mesure où il y aura
d'autres précipitations cet après-midi, à la plus grande prudence pour la suite
des choses.
Sur ce, je vais prendre vos questions.
M. Desrosiers (Sébastien) : Les
municipalités, depuis des mois... en fait, c'était le cas durant la dernière
campagne électorale, demandaient plus d'argent pour s'adapter aux changements
climatiques. Il est démontré que les changements climatiques font en sorte que
ces événements-là seront plus récurrents. Il y en a eu en 2017, 2019, il y a eu
Fiona. Est-ce que vous êtes favorables à ce qu'on donne plus d'argent puis même
qu'on réponde à leur demande de 2 milliards par année pour les cinq
prochaines années?
M. St-Pierre Plamondon : On
est favorables, je leur ai dit. Lors de l'élection, ils nous ont posé la
question. Et je veux juste rappeler les engagements du Parti québécois en
matière d'adaptation climatique... aux changements climatiques, parce que notre
programme était très complet, puis on avait budgété des sommes en conséquence.
Donc, on s'est engagés, lors de la
dernière campagne électorale, à nommer un ministre responsable de l'adaptation
aux changements climatiques, à financer la résilience des infrastructures face
aux changements climatiques, à intégrer le verdissement aux normes de
conception des rues, des routes du ministère des Transports, à adopter, dans
tous les ministères, des objectifs de verdissement des actifs immobiliers et à
appuyer les municipalités pour améliorer l'urbanisme, les accès aux points
d'eau, intégrer l'adaptation aux changements climatiques dans tout projet
d'infrastructure. Donc, on a budgété ça. Ça me semble évident.
Et rappelez-vous la réaction des
municipalités lorsqu'ils ont réalisé que la porte leur était fermée au nez, il
n'y a pas plus tard qu'un an. Et je vous invite à suivre attentivement ce qui
va se passer vendredi, parce que l'UMQ a invité chaque chef de parti à venir
s'entretenir avec eux, et je suis sûr que ce sujet-là va revenir à nouveau.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais
est-ce que vous sentez que la CAQ en fait assez? Est-ce que vous sentez qu'on a
tiré des leçons, au fond, de 2017 puis 2019?
M. St-Pierre Plamondon : La
dernière campagne a été un moment important parce qu'elle a permis de réaliser
que certains partis prenaient la question des changements climatiques au
sérieux et d'autres faisaient ce que la CAQ, malheureusement, fait souvent,
c'est-à-dire des demi-mesures, des mesures d'apparence mais qui ne répondent
pas aux besoins énoncés, dans ce cas-ci, par les villes, mais à des besoins qui
sont, en fait, énoncés par la science, là, à savoir que, si ce genre
d'événements climatiques extrêmes devient la norme, si, également, les îlots de
chaleur, en été, deviennent invivables, il faut verdir puis il faut adapter
l'urbanisme. C'est une réalité. Et malheureusement, non, on ne voit pas aucun
signe d'un gouvernement qui prend ça réellement au sérieux.
Mme Morin-Martel (Florence) : On
apprenait ce matin, là, qu'il y a certaines personnes trans ou non binaires qui
sont incapables de faire changer leur... le sexe, là, sur la carte d'assurance
maladie. On parle d'idées suicidaires, des conséquences assez lourdes pour eux.
Il y a un comité... La RAMQ assure qu'il y a un comité qui se penche sur la
question. Qu'est-ce qui peut être fait en attendant pour aider ces gens-là qui
souffrent?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
rappelons que le Parti québécois a voté pour la nouvelle législation qui permet
ces changements administratifs. Donc, ici, on est devant l'incompétence
administrative, c'est-à-dire que la loi, elle existe, c'est simplement que la
RAMQ n'est pas capable de livrer, exactement comme la SAAQ n'est pas capable de
livrer. Et donc, là, je comprends qu'on a fait un comité pour essayer de
comprendre, mais, tu sais, à un moment donné, là, on a la responsabilité, dans
chaque branche de l'État, d'être conforme à la loi. Et donc je pense que ce
qu'on doit faire en ce moment, c'est de pousser pour que ce genre de situations
là, qui sont dues à une lourdeur administrative, à une incapacité de l'État à
livrer correctement ces changements-là, ce soit corrigé le plus rapidement
possible.
Mme Morin-Martel (Florence) : Oui,
il y avait... il y a eu des demandes, par exemple, d'émettre un document
temporaire.
M. St-Pierre Plamondon : Bien
oui, bien oui, bien oui. C'est qu'il y a des solutions, là, dans le sens que,
si on n'est pas devant une mauvaise intention mais simplement de
l'incompétence, prenons une solution transitoire pour confirmer à la personne
qu'en fait notre société, l'État québécois consent puis est d'accord. Puis là
il y a des problèmes d'émission de cartes, mais, dans l'intervalle, émettons un
document, faisons quelque chose. La loi est la loi, et la loi, elle a été
votée.
M. Desrosiers (Sébastien) : Peut-être
un mot sur les garderies. La CAQ crée des... parvient à créer des places, mais
les éducatrices désertent le réseau, 3 000 ont quitté. C'est quoi, la
solution? Qu'est-ce qui ne fonctionne pas?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
on parle de 3 000 éducatrices qui auraient quitté le réseau de garderies
en une année, là, ce n'est pas rien, c'est très important.
À nouveau, je vais être obligé de répéter
ce qu'on a répété en campagne, ce qu'on répète depuis très longtemps. Si on
veut un milieu de travail qui est intéressant, attrayant et stable... On a
entre les mains un modèle qui est étudié de par le monde parce qu'il est
performant, mais également, pour parler de l'expérience de mes enfants puis ce
que je vois en CPE, c'est un milieu qui est très agréable, c'est celui des CPE.
Donc, nous, ce qu'on veut, c'est rehausser les conditions de travail dans les
CPE, et on s'est engagés à rendre le réseau 100 % CPE parce que c'est un
modèle qui a fait ses preuves et ça permettrait d'uniformiser la situation et
de travailler sur des conditions de travail qui rendent cette tâche-là
attractive.
Et je rappelle que ce sont nos
tout-petits, c'est notre avenir. Moi, il n'y a rien de plus important dans ma
vie que quand je confie mes enfants de trois et cinq ans à des gens que je ne
connais pas beaucoup. Je veux dire, si on n'est pas prête, comme société, à
investir là-dedans, quel est le sens de nos valeurs? C'est nos enfants. Et on a
un modèle extraordinaire qui a été créé par le Parti québécois.
Donc, on réitère notre proposition de
campagne : un réseau 100 % CPE, financé correctement, de sorte à
créer des conditions de travail qui sont attrayantes.
Le Modérateur : On peut
passer en anglais.
M. Authier (Philip)
: Do you have… Good morning.
M. St-Pierre
Plamondon : Good morning.
M. Authier (Philip)
: Do you have any surprises for M. Roberge this morning at the
«crédits» that you're going to ask him, any surprise questions you have for
him?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, if it's a surprise question,
I'm bound to keep it a secret.
M. Authier (Philip)
: Well, that's what I wanted… I'll come anyway.
M. St-Pierre
Plamondon : But, yes, don't… stay tuned, be
part of this important exercise. There are several issues. If we look at what
we learned this morning, the temporary immigration has really jumped, by seven
times, the number of people since the Liberals. And Minister Fréchette, in Immigration,
says : Well, I'm not going to impose any norm about the French language,
the knowledge of the French language with that form of immigration,
that is very... becoming a large chunk, nowadays, of our immigration, whereas
at the Parti québécois, we have proposed to have a certain amount of
English-speaking students, but a guaranteed amount of students who can speak
French, because, of course, it affects the ecosystem, the linguistic ecosystem
of Montréal.
So, we're going to come
back with those measures, but, if we're not willing, within our powers… Let's remember that François Legault said
that, if we don't get the full powers in immigration, it's going to be the «louisianisation»
of Québec. If, within our own powers, we're not even
able to take measures to protect the French language, how useful is
Jean-François Roberge's marketing ploys when he says : I'm going to go to
a high school and consult with Secondary V students about the future of
the French language? What use? If we're not taking the decisions we're supposed
to take in terms of laws, «faucon pèlerin» initiatives and going to high
schools, it's not going to cut it, it's not going to change anything, and that's
going to be one of the topics today for Jean-François Roberge.
Je ne sais pas si
tu voulais dire quelque chose là-dessus, l'immigration en français.
M.
Bérubé
: Quite good. He's way better than me.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
M. St-Pierre
Plamondon : Rien à dire?
M.
Bérubé
:
I'm good. Non, c'est bon.
M. St-Pierre Plamondon :
C'est bon.
(Fin à 9 h 12)