(Huit heures deux minutes)
M. Beauchemin : Bonjour, tout
le monde. Le niveau de confiance de nos PME qui a été révélé ce matin, le Baromètre
des affaires démontre que leur confiance, pour les 12 derniers mois, a été
vraiment faible. Pendant que la confiance augmente ailleurs au Canada, au
Québec elle a diminué de 2 %. Les propriétaires de PME vivent une pression
extraordinairement... extraordinaire principalement à cause du manque de main-d'oeuvre
qualifiée.
Je vous rappelle qu'avec la CAQ on sait
que le bassin de la population de travailleurs actifs, là, n'augmentera pas au
cours des quatre prochaines années. Ils mettent tous leurs oeufs dans le panier
de la productivité. Il y a deux éléments pour augmenter notre productivité :
les compétences des employés, puis je vais laisser ma collègue vous en parlez
dans quelques instants, et la modernisation des entreprises, mais encore
faut-il avoir les moyens de faire ce virage.
Je vous rappelle que, dans le dernier budget,
aucune mesure concrète n'a été prévue pour bonifier la productivité de nos
petites entreprises. D'ailleurs, la FCCQ, le FCEI et le MEQ ont dénoncé le
manque de mesures dans le dernier budget pour les petites entreprises. Il est
temps que le ministre de l'Économie du Québec se préoccupe de nos petites
entreprises, pas juste des grosses entreprises. Et je vais passer la parole à
ma collègue.
Mme Cadet : Merci, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. Bonjour à tous. Bien, écoutez, mon collègue
vient de le dire, nous... donc, plusieurs, donc, des regroupements d'affaires,
donc, trouvent que, dans le dernier budget, il y avait peu d'éléments pour les
petites entreprises. Et, ce matin, avec l'étude de la FCEI, donc, ce qu'on
constate, c'est que le principal enjeu des PME, bien, c'est la main-d'œuvre
qualifiée.
Hier, en étude des crédits, j'ai posé des
questions sur les programmes de requalification à la ministre de l'Emploi. Elle
a été incapable de nous fournir les détails de si ces programmes fonctionnent
ou pas. Donc, vous comprenez que, quand 45 % des répondants de la FCEI
pensent que la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée est le frein numéro un à leur
développement, le fait que le socle de l'opération main-d'œuvre de la CAQ, qui
était la requalification, ne fonctionne pas ou, en fait, qu'on n'a pas d'idée
si ça fonctionne ou pas, bien, ça laisse présager que, d'une part, bien, le
gouvernement est brouillon mais aussi que, d'autre part, il y avait peu de
considération pour les éléments de mesures des... des initiatives mises en
place.
Il y a 100 millions qui ont été
dépensés pour le PRATIC. Il y a 114 millions qui ont été dépensés pour le
PARAF. La ministre nous dit que, bon, sous peu, on devrait avoir, donc,
certains résultats pour le PARAF, mais, pour le PRATIC, donc, on attend
toujours. Donc, ça devrait venir l'automne prochain, mais c'est quand même un
gros point d'interrogation pour des programmes qui ont été mis en oeuvre en
2019, et nous sommes en 2023.
Je profite de la tribune que j'ai ce matin
aussi, considérant l'actualité, pour vous faire part que j'ai émis un
communiqué, hier, sur le projet de loi n° 19. Donc, les consultations
particulières se sont terminées la semaine dernière, donc je vous invite à en
prendre connaissance, mais, d'ores et déjà, l'un des éléments qui nous a
frappés, là, parmi tous les groupes qu'on a entendus, bien, c'est la
présentation de l'UPA, de L'Union des producteurs agricoles, qui nous parlait
des mesures, donc, mises en place pour la protection, donc, des enfants, donc,
qui oeuvrent dans ce secteur-là.
De ce côté-là, en fait, nous, on est en
faveur d'ajouter, donc, à l'une des exemptions prévues à la loi, une exemption
qui encadrerait, donc, le travail des enfants, donc, de moins de 14 ans
dans le secteur agricole pour l'accomplissement de tâches légères comme la
cueillette de petits fruits. On a été assez rassurés, là, sur cet élément-ci
qu'il ne s'agit pas d'un... qu'on n'utilise pas les enfants comme solution à la
pénurie de main-d'oeuvre mais que c'était une main-d'oeuvre qui était déjà
recherchée, une main-d'oeuvre âgée de moins de 14 ans qui était déjà
recherchée dans ce secteur-là pour l'accomplissement de ces petites tâches. Ça
fait que c'est une continuité de la vie familiale et sociale dans ce contexte.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
donc aux entreprises mêmes qui ont plus de 10 employés, de 10 salariés,
c'est ça?
Mme Cadet : Exactement. Tu
sais, je vous dirais, dans le fond, vous avez vu, donc, l'exemption qui existe,
en ce moment, dans le cadre du projet de loi, donc, qui concerne les
entreprises familiales, donc, de moins de 10 employés. L'UPA, ce qu'elle
nous a dit, c'est qu'ils n'ont pas nécessairement... puis vous pouvez aller le
voir, ils n'ont pas nécessairement d'enjeu avec ce cadre-là parce que c'est
environ 94 % des entreprises agricoles qui se qualifieraient.
Le défi dans la réalité agricole, c'est
que, bon, vous savez, donc, la définition des entreprises familiales de moins
de 10 employés, bien, familiales, c'est papa, maman, beau-papa,
belle-maman, mais ça ne va pas tellement... ça ne va pas plus loin que ça. Dans
le contexte, donc, si on est sur la ferme de son oncle ou même, bon, si on est
dans un contexte plus général même de son voisin où est-ce qu'on n'a pas de
lien de familiarité, c'est... de lien de famille, plutôt, ça devient difficile
à encadrer dans ce cadre-là.
Donc, eux ne demandent pas de modifier la
définition d'entreprise familiale, ce qu'ils disent, c'est que, dans le
contexte, puisque... Même au niveau de la réalité, sur un terrain, quand est-ce
qu'on délimite quand est-ce qu'on est sur notre... qu'on cueille des petits
fruits, donc, sur notre terrain, sur le terrain du voisin? Donc, ça devient un
petit peu nébuleux, là.
Mme Lajoie (Geneviève) : Je
veux juste être sûre de comprendre votre position. Vous voulez qu'on fasse quoi
exactement? Qu'on ouvre à toutes les entreprises agricoles?
Mme Cadet : Oui, exactement.
Mme Lajoie (Geneviève) : O.K.
D'accord.
M. Laforest (Alain) : M. Beauchemin,
vous venez du monde de la finance, là, du monde des banques, là. Vous, si on
vous présente une étude puis que vous avez des coûts, allez-vous regarder les
chiffres ou vous allez vous dire : Ce n'est pas important?
M. Beauchemin : Bien, c'est
certain qu'il faut rentrer les coûts. Je ne comprends pas exactement le
contexte.
M. Laforest (Alain) : Bien,
c'est parce que le premier ministre, hier, il a eu l'étude concernant le
troisième lien. Bon, il y a l'étude non caviardée puis il y a l'étude
caviardée. Tout le Québec a l'étude caviardée, mais le gouvernement a une étude
non caviardée. Le premier ministre a dit hier : Moi, je n'ai pas regardé
les chiffres. Ma question, au fond : Est-ce que ça vous surprend?
M. Beauchemin : Bien, ça me
surprend, c'est certain. On ne peut pas penser faire des promesses... qui ont
été brisées, encore une fois, là, mais on ne peut pas penser faire des
promesses sans avoir pris le temps de faire les analyses, pris le temps de
faire les calculs, d'avoir toutes les données. Il faut avoir toutes les données
pour prendre les bonnes décisions.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
est-ce que c'est inquiétant que le premier ministre dise qu'il ne s'est pas
intéressé aux coûts du projet qui doit remplacer celui qu'il avait promis en
campagne électorale?
M. Beauchemin : Effectivement,
c'est inquiétant, parce que, dans le fond, ça démontre une autre chose qui
semble être le mode d'affaire de la CAQ depuis un petit bout de temps, c'est un
petit peu brouillon de ne pas avoir été capable de faire les calculs, de ne pas
avoir ces données-là puis d'y aller encore avec des promesses aujourd'hui,
c'est...
M. Robillard (Alexandre) : C'est
quoi, les risques de cette façon de faire là de la part du premier ministre?
M. Beauchemin : Des
dépassements de coûts, des projets qui ne sont pas bien ficelés, des
redessinages de dessins, de recommencer à zéro, un paquet de trucs, là, qui...
M. Robillard (Alexandre) : Puis
comment vous expliquez que le premier ministre ne sache pas ça, alors que,
visiblement, il serait en position de le savoir?
M. Laforest (Alain) : Rappelons
qu'il les connaît, les chiffres, là, ils sont juste caviardés, là, il y a juste
nous autres qui n'ont pas le droit de les voir.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
lui, il n'a pas voulu aller voir...
Des voix : ...
M. Beauchemin : Excusez, là,
la question précise? Pourquoi que, donc?
M. Robillard (Alexandre) : Bien,
je veux dire, je ne me souviens pas de ma question.
Des voix : ...
M. Beauchemin : O.K. Bien, de
ne pas donner l'information aux Québécois de façon transparente, qui semble
être aussi, encore une fois, la façon de faire, fait en sorte que le lien de
confiance — en parlant de lien — va être un petit peu brisé,
puis ça fait en sorte que les gens n'auront peut-être pas l'acceptabilité
sociale d'avancer dans un projet comme ça.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
qu'il y a de l'aveuglement volontaire de sa part dans ça? Est-ce que c'est plus
pratique de ne pas savoir le coût?
M. Beauchemin : Bien là, je
ne peux pas vraiment... je ne peux pas vraiment donner la...
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que vous le croyez quand il vous dit qu'il ne connaît pas les chiffres, qu'il
n'est pas au courant?
M. Beauchemin : Je ne peux
pas... je ne sais pas s'il les a parfaitement tous bien étudiés, si de
l'information qui a été barrée a été complète, je ne peux pas parce qu'elle est
barrée, mais...
Mme Cadet : Bien, moi, je n'y
crois pas. Bien...
M. Bergeron (Patrice) : Vous
ne le croyez pas?
Mme Cadet : Bien, non, moi,
je ne le crois pas, là. Je ne peux pas croire qu'il s'en tienne... Bien, comme
vous l'avez dit, c'est de l'aveuglement volontaire, là, tu sais, soit qu'il ne
les a pas regardés mais que ça faisait bien son affaire de ne pas les regarder,
tu sais, soit il les a vus puis il ne veut pas les divulguer. Mais, dans tous
les cas, on semble vouloir montrer les chiffres qui font notre affaire puis de
cacher ceux qui ne font pas notre affaire.
M. Beauchemin : Ça semble
être la façon de faire. Quand tu as les rapports de McKinsey, on ne veut pas le
publier, mais on donne un rapport sur le développement de l'Internet haute
vitesse à travers toute la province parce qu'au mois de juin 2022 ce rapport-là
mettait en belle lumière le gouvernement. Donc, tu sais, on dirait que, quand
ça met en bonne lumière le gouvernement, les rapports sont transparents, quand
ce n'est pas le cas...
M. Lacroix (Louis) : Oui,
mais, en même temps, l'argument principal pour lequel ils ne font pas le
troisième lien, c'est parce que ça coûte trop cher.
M. Beauchemin : Oui.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
il ne va pas voir les chiffres, mais ça coûte trop cher.
M. Beauchemin : Mais pourquoi
ne pas rendre tout ça public? Tu sais, dans le sens...
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
qu'il y a des contradictions dans tout ça, selon vous?
M. Beauchemin : Bien, c'est
dur à dire si... L'information, étant donné qu'on ne l'a pas, O.K., c'est dur à
dire si c'est une bonne décision. Mais, tu sais, si le premier ministre a
décidé que c'était trop cher pour y aller de l'avant, j'ose croire que ça doit
être la réalité, mais on...
M. Robillard (Alexandre) : Mais
la question de mon collègue, c'était de dire : La raison de changer le
projet, c'est le coût. Or, le coût de ce qui le remplace, le premier ministre
n'a pas l'air d'être au courant. Donc, est-ce qu'il n'y a pas une contradiction
dans ça?
M. Beauchemin : Assez
évidente, assez évidente, oui.
Mme Cadet : Bien,
manifestement. Manifestement qu'il y a une contradiction sur cette question-là.
Tu sais, s'il nous dit, d'un côté, que, bon, il y a... c'est une question de
coût qu'on ne fait pas le tunnel autoroutier puis que là on... il y a encore
une question de coût dans cette... dans l'autre... dans l'alternative, là, qui
est mise de l'avant, bien, je pense qu'il y a un certain problème de cohérence,
là.
M. Beauchemin : Le problème,
c'est...
M. Lacroix (Louis) : Là-dessus,
il dit... il commence par dire que... Parce que, quand on lui a demandé à
savoir est-ce qu'on devrait dévoiler le coût du nouveau projet, l'estimé du
nouveau projet, il commence par dire : Bien, c'est une évaluation
sommaire, donc on ne veut pas dévoiler une évaluation sommaire. Puis, après ça,
il dit : On ne veut pas la dévoiler parce qu'il pourrait y avoir des
appels d'offres.
M. Beauchemin : Mais c'est
donc... Je comprends le concept de ne pas vouloir dire combien qu'il pense que
ça coûte pour ne pas influencer les appels d'offres, mais il pourrait quand
même donner un ordre de grandeur, il pourrait quand même donner une idée, il
pourrait y avoir au moins une indication de ce que l'enveloppe pourrait
représenter. À date, on est un petit peu, encore une fois, dans le noir, puis
ça démontre juste le côté brouillon de ce gouvernement-là.
M. Bossé (Olivier) : Les
associations économiques, les MRC de la rive sud, les municipalités disent que
le retrait de ce projet-là va faire stagner l'économie sur la Rive-Sud de Québec,
est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Beauchemin : Je n'ai pas
vu les rapports sur lesquels ils se sont penchés pour conclure de cette
façon-là. Moi, je pense que ça prendrait cette information-là pour que je
puisse vous donner une bonne réponse, là. Le développement économique peut se
faire de plusieurs façons. Le troisième lien autoroutier n'est pas la façon la
plus optimale d'en arriver à ça, probablement, mais le transport en commun, ça
va peut-être aider, mais, encore une fois, on n'a pas l'information.
Mme Lajoie (Geneviève) : J'aimerais
vous entendre, M. Beauchemin, sur le plan fédéral sur les langues
officielles. Comment vous accueillez ce qu'a présenté le gouvernement de M. Trudeau?
M. Beauchemin : Bien, en fait,
je vais passer la rondelle à ma collègue, ici, sur cette question-là.
Mme Cadet : Bien, je vous
dirais, tu sais, d'emblée, tu sais, on le sait, c'est important qu'on puisse
faire des investissements en langue française, si on prend le chapeau fédéral, donc,
à travers le pays. Ça fait que, quand on accueille des investissements de 4,1 milliards
en matière de langue puis notamment en matière de protection de la langue
française, c'est sûr que, puisqu'on ne peut jamais en faire assez, on accueille
ça de façon assez positive, somme toute.
Ceci dit, je n'ai pas eu l'occasion de
faire toute l'analyse, là, de l'ensemble du plan qui a été déposé hier, mais
d'emblée ce qu'on voit, c'est qu'il semble y avoir peu d'investissements pour
la protection du français au Québec. Donc, évidemment, moi, comme porte-parole
en matière de langue française, j'aimerais voir plus d'investissements pour la
protection du français au Québec. On est... on salue, là, le fait, en fait, que
la ministre des Langues officielles... que la seule des deux langues
officielles qui est menacée au Canada, bien, c'est le français, parce que c'est
le cas. Donc, elle reconnaît, donc, ce contexte... ce concept d'asymétrie là,
mais on aurait aimé que le plan puisse aller de pair avec cette déclaration-là.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que 400 millions pour sauver l'anglais au Québec, c'est suffisant? Dans le
plan, il y a de l'argent pour sauver ou pour encourager les communautés
d'expression anglaise au Québec. Est-ce que c'est suffisant?
Mme Cadet : Je ne me
prononcerai pas sur est-ce que le montant qui est mis de l'avant dans le plan
pour protéger les institutions des Québécois d'expression anglaise... si c'est
suffisant ou pas, il faudrait faire une analyse, là. Tu sais, on vient de parler
de gouvernement brouillon puis qui... en fait, là, qui prend des décisions, qui
s'emballe puis qui fait des... qui émet des commentaires, tu sais, sans avoir
vu les besoins. Je n'ai pas vu l'analyse des besoins de la communauté des
Québécois d'expression anglaise, ça fait que je ne peux pas vous dire si c'est
suffisant ou si ce n'est pas suffisant.
M. Laforest (Alain) : Mais,
si on revient sur ce que vous avez dit concernant la protection du français, c'est
un peu le même discours que tenait le ministre Roberge hier, là. Donc, vous
envoyez le même message à Ottawa, là, il faut corriger le tir?
Mme Cadet : Bien, j'envoie ce
message-là, mais aussi le message qu'on envoie, c'est que... c'est un peu
qu'est-ce qu'on a vu avec la question des transferts en santé, c'est que le
gouvernement, il ne semble pas nécessairement avoir le gros bout du bâton avec ses
négociations avec le fédéral. Puis, s'il manque d'investissement sur la langue
en français, est-ce que le ministre de la Langue, qui est aussi ministre des
Relations canadiennes, a fait son travail à ce niveau-là? Moi, c'est la
question que je lui pose, à M. Roberge.
M. Duval (Alexandre) : Le
gouvernement a toujours écarté la gestion dynamique des voies sur le pont
Pierre-Laporte, et là on découvre, dans les études présentées la semaine
dernière, qu'on pourrait ajouter une septième voie sur le pont Pierre-Laporte
pour améliorer la fluidité de la circulation. Quel est le point de vue du Parti
libéral sur cette gestion dynamique des voies et sur l'opportunité que
représenterait cette solution-là?
M. Beauchemin : Bien, on ne
l'a pas analysé en détail, là. Je pense que notre collègue en transports
pourrait peut-être vous donner plus d'information sur le sujet, mais c'est
certain, encore une fois, qu'avoir l'ensemble de l'information est essentiel
pour prendre les bonnes décisions. Ce n'est peut-être pas la réponse parfaite,
là, mais la réalité, c'est qu'on ne l'a pas, cette information-là. On ne sait
pas si c'est optimal, on ne sait pas comment l'accessibilité...
M. Laforest (Alain) : ...Champlain
l'a fait pendant des années, là.
M. Beauchemin : Oui,
effectivement, mais, je veux dire, je ne sais pas si c'est applicable aussi
bien pour le pont Laporte, ça fait que je ne sais pas.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Quand
on voit que le niveau d'épuisement, dans le réseau de l'éducation, dépasse les
frontières de la profession enseignante, ça touche aussi le personnel
d'appoint, les concierges, les secrétaires, sommes-nous mûrs, au Québec, pour des
états généraux en éducation? Parce qu'on en a procédé, dans les dernières
années, à des rehaussements salariaux. Visiblement, l'épuisement, lui, ne
diminue pas. Qu'est-ce qu'on fait?
M. Beauchemin : Bien, moi, je
pense que Madwa et moi, on va vous dire que c'est peut-être le dossier plus de
Marwah Rizqy pour pouvoir avoir une meilleure réponse plus précise. On n'est
pas aux faits et gestes de tout ce département-là.
M. Bossé (Olivier) : ...d'enregistrer
des professeurs dans leur classe?
Mme Cadet : Comment?
M. Bossé (Olivier) : D'enregistrer
les professeurs dans leur classe. Là, ça sort, il y en a plusieurs qui font
enregistrer à leur insu, entre guillemets. Est-ce que vous pensez que ça prend
ça pour qu'on dévoile les cas, bien, d'abus peut-être?
Mme Cadet : Bien, je pense
que ça prend... Bien, tu sais, vous avez parlé des états généraux en éducation,
tu sais, je pense que ça prend une conversation beaucoup plus large sur comment
mieux encadrer la profession enseignante. Hier, on a vu que le ministre
Drainville a fermé la porte de façon assez rapide sur la question des ordres
professionnels. C'est une réflexion qui est intéressante. Est-ce que c'est la
solution? Bien, je pense que... on me l'a dit, donc, Mme notre collègue,
Marwah Rizqy, va pouvoir peut-être élaborer sur cette question-là, mais est-ce
que c'est la solution? C'est sûr qu'il y a des... Il faut qu'on ait une
conversation un peu plus générale sur cette question.
Mais, maintenant, c'est certain que ces
enregistrements-là, là, c'est... sont assez préoccupants. Donc, il ne faudrait
pas que ce soit la seule voie pour qu'on puisse prendre acte des différents
abus que l'on voit dans le milieu de l'éducation.
M. Laforest (Alain) : ...depuis
le temps qu'on en parle, là, est-ce que ça prend un ordre professionnel au
niveau de l'enseignement, là? Ça fait des années...
Mme Cadet : Nous, on pense
que le ministre Drainville a fermé la porte de façon trop rapide sur cette
question-là. Tu sais, nous, on est ouverts à avoir la réflexion.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que les jeunes sans recours devraient justement... quand ils sont aux prises
avec un enseignant qui les intimide, qui les engueule, ne devraient pas,
justement, les enregistrer? Puisque ça semble fonctionner.
Mme Cadet : Bien, écoutez, tu
sais, encore une fois, tu sais, je pense qu'il faut qu'on ait un certain cadre,
là, pour qu'on puisse dénoncer les situations d'abus. Tu sais, on a vu... Puis,
encore une fois, c'est ma collègue, Marwah Rizqy, donc, quand elle a pris...
quand on a eu connaissance, là, bon, justement, par le biais des
enregistrements, des différentes situations d'abus, elle a demandé, donc, une
enquête. On a vu, donc, que le ministre, donc, a pris acte de cette
recommandation-là, donc a demandé ces enquêtes-là, mais il faut manifestement
qu'on ait une conversation plus large sur la question pour éviter que...
M. Bergeron (Patrice) : ...qui
sont dans cette situation-là, ils font quoi? Ils attendent qu'on ait une
conversation sur le sujet ou ils disent... ils vont s'adresser à leur
direction? Qu'est-ce qu'ils font?
Mme Cadet : Bien... Vas-y.
M. Beauchemin : Je ne pense
pas qu'ils peuvent... je ne pense pas qu'on... on ne peut pas empêcher des
jeunes de faire ce qu'ils veulent. Donc, s'ils veulent les enregistrer, tu
sais, je veux dire, on ne peut pas... on n'a pas... on ne peut pas contrôler
tout le temps les jeunes de leurs actions. À l'âge qu'ils ont, ils peuvent
faire...
Mme Cadet : Mais, dans tous
les cas, tu sais, nous, on pense que le ministre Drainville, tu sais, lui, il a
une certaine responsabilité dans ce dossier-là. Il semble avoir un petit peu
perdu le contrôle de qu'est-ce qui se passe à l'intérieur de la machine. Puis
semble-t-il que les enseignants... Encore une fois, on parlait de lien de
confiance qui est brisé, bien, il semble y avoir un lien de confiance qui est
brisé entre le milieu de l'éducation puis le ministre Drainville.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
à un élève, là, qui sent que son enseignant abuse, que ce soit dans le langage,
ou autre, est-ce que vous l'invitez, cet élève-là, à enregistrer son professeur
pour dénoncer?
Mme Cadet : Bien, on l'invite
à dénoncer ces situations-là. Puis on le voit, il y a une espèce... il semble y
avoir une certaine omerta à l'intérieur du milieu. Donc, on l'invite à dénoncer
de toute manière possible. Puis, si à travers, donc, cette dénonciation-là,
donc, on est capable de lever le voile sur ce qui se passe à l'intérieur des
écoles, bien, certainement que ça va pouvoir nourrir la conversation nationale
qu'on doit avoir sur le sujet.
M. Laforest (Alain) : Sans
nier ce qui se passe, là, puis je ne nie pas ce qui se passe dans les écoles
secondaires ou primaires, là, c'est assez enregistré, là, mais, si on tourne de
l'autre côté de la médaille, est-ce qu'il n'y a pas des jeunes qui seraient
tentés, justement, de faire un coup fourré à des enseignants pour les faire
grimper puis de les enregistrer? Est-ce qu'on peut nier cette situation-là?
Mme Cadet : Bien, écoutez,
c'est certain, comme mon collègue le disait, donc, ce qui se passe à
l'intérieur des classes, donc, ça devient un petit peu... ça devient un petit
peu délicat. Nous, on se remet encore, donc, à indiquer qu'il faut qu'on ait
une conversation là-dessus. Le ministre a fermé la porte beaucoup trop
rapidement à la question de l'ordre professionnel. Et manifestement si... son
zèle sur cette question-là n'est pas en phase avec qu'est-ce qui se passe à
l'intérieur des murs de nos écoles.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Êtes-vous
ouverts, au Parti libéral, à revoir la composition de la classe? Je vous pose
la question parce que...
Mme Cadet : Ah! je vous en
remettrais à ma collègue, Marwah Rizqy, là-dessus, oui, oui.
M. Duval (Alexandre) : Parlant
de conversation nationale, vous avez réclamé des consultations élargies,
pendant longtemps, sur l'avenir énergétique du Québec. Là, on a une
consultation somme toute sommaire qui s'en vient. Qu'est-ce que vous pensez de
l'annonce a été faite, hier, par M. Fitzgibbon?
M. Beauchemin : Bien, il y a
le volet présentiel puis il y a le volet numérique, là, où est-ce que les gens
vont pouvoir contribuer. J'espère que ça va être plus fluide. J'espère que
l'ensemble des acteurs de la société civile qui ont un mot à dire, que ce soient
les Premières Nations, que ce soit...
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que ça répond aux attentes que votre parti avait par rapport à une consultation
élargie?
M. Beauchemin : Bien, la
consultation élargie nous aurait permis d'avoir plus le pouls sur le terrain,
dans chacune des régions du Québec, ce que ça ne nous permettra peut-être
probablement pas d'avoir. C'est ça, la grosse différence, là. Des fois, juste
la proximité encourage la conversation. Là, il y a peut-être des... il y a
peut-être des gens qui... pour qui passer par, justement, une plateforme
électronique, ce n'est peut-être pas quelque chose avec lequel ils vont être à
l'aise, il n'y aurait peut-être pas autant de mémoires qui vont être déposés.
Je ne peux pas vous dire exactement, mais ce n'est pas exactement ce que nous,
on souhaitait, quelque chose qui est ouvert où est-ce qu'on pouvait, justement,
avoir cette relation-là de proximité avec les gens à travers la province, à
travers le Québec.
La Modératrice : Questions en
anglais.
M. Grillo
(Matthew) : Yes. Mr. Beauchemin, with
regards to the third link, with what the Premier said yesterday, not divulging
these numbers to the public, I'm just wondering why do you think he's doing this,
the exact numbers of the four options that were studied.
M. Beauchemin : The exact reason as to why he's doing it, I'm not sure, but what it
ends up doing as a consequence of, it creates this environment where people are
thinking again that, you know,
maybe all of this is not well constructed or this is not well-planned. So,
again, the image is that it's «brouillon», it's a sketchy approach to building
this potential link. You know,
the underlined reason why the Government of Mr. Legault is doing this is something that we should be
asking himself.
M. Grillo (Matthew) : ...during the campaign, that he didn't actually know that there were four options being studied, do you feel as
thought he didn't have good enough... or maybe he didn't know the project well
enough when he was making this promise during the campaign? Do you feel that
way?
M. Beauchemin : Sure sounds that way.
Une voix :
Merci.
M. Beauchemin : Bienvenue.
Merci.
Mme Cadet : Merci.
(Fin à 8 h 24)