(Neuf heures trente-trois minutes)
La Modératrice : Donc,
bonjour et bienvenue à ce point de presse. Prendront parole Etienne Grandmont,
Marwah Rizqy, Méganne Perry Mélançon, suivis de parents qui nous accompagnent
aujourd'hui, Jean-François Gagné, Ann-Julie Rhéaume, et également des enfants,
Sale, Maïra et Alexis.
M. Grandmont : Merci,
tout le monde, d'être là aujourd'hui, ça me fait grand plaisir. D'abord, j'aimerais
remercier nos invités, nos invités de marque. On a, notamment, Ann-Julie,
Jean-François, Annie, Audrey et les autres. Merci d'être là aujourd'hui. Puis merci
à tous nos amis aussi qui sont présents, aujourd'hui, pour venir témoigner. Il
y en a quelques-uns qui vont prendre la parole pour témoigner de ce qu'ils
vivent sur le chemin de l'école.
Je suis très content aujourd'hui qu'on
fasse... qu'on tienne ce point de presse devant vous aujourd'hui pour, d'abord,
souligner la mobilisation des parents, depuis plusieurs mois déjà, sur la
question de la sécurité routière. Vous savez, ça a redémarré, c'est périodique,
ça revient tout le temps. Ça a redémarré en décembre, suite au décès de la
petite Maria, à Montréal. Les parents se sont rapidement mobilisés. À tous les
mois, il y a eu des actions, on va en parler encore aujourd'hui. Il y a des
nouvelles actions qui ont été faites. Donc, très contents de vous avoir ici
aujourd'hui. Je voudrais souligner aussi le fait que tous les députés
solidaires ont été présents dans l'une ou l'autre de ces mobilisations-là.
Vous savez, moi aussi, j'ai des enfants, j'ai
trois filles. Elles ont toutes été à pied à l'école, à partir de neuf ans, à
peu près, là. À tous les matins, je regarde partir mes filles. Des fois, je n'ai
pas le temps d'y penser, mais, des fois, la petite boule, là, au ventre, là, je
l'ai, moi aussi, parce que je les entends, ces cas-là, je les entends, ces
événements tragiques, qu'on rencontre, malheureusement, encore toujours. Parce
que ce n'est pas normal, en 2023, de devoir mettre sa vie en danger pour aller
étudier, ça n'a juste aucun sens.
Je veux juste insister sur le fait que le
gouvernement, et c'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui, le gouvernement du
Québec a une grande responsabilité à jouer dans la sécurité routière autour des
écoles. Oui, c'est une responsabilité partagée, les villes ont quelque chose à
faire là-dessus, mais les villes n'ont pas toutes les moyens financiers et
techniques pour être capables d'agir. Et donc, dans ce cas-là, c'est une première
intervention que le gouvernement peut faire, accompagner les municipalités
financièrement et techniquement. Il y a aussi le Code de la sécurité routière,
qui relève du gouvernement, et on est dus, on est vraiment dus pour un bon
dépoussiérage du Code de la sécurité routière.
Dernière chose aussi, il y a plusieurs
villages du Québec, sur les 1 100 municipalités du Québec, dont la
route principale, c'est une route à numéros, ça appartient au MTQ, et, dans ce
cadre-là, c'est le gouvernement du Québec qui doit être responsable d'agir. On
se rappellera encore, tristement, du décès de la petite Anaïs, à Saint-Flavien
de Lotbinière, sur une route qui appartient au gouvernement du Québec.
Donc, il faut améliorer les aménagements,
les trottoirs, les pistes cyclables. Mais maintenant, qu'est-ce qu'on fait
rapidement pour régler ce problème-là? On a cette conférence de presse qui est
organisée, les parents vont rencontrer la ministre aussi, tantôt, et il y a une
interpellation, tout à l'heure, au salon bleu, qui va porter, justement, sur la
question de la sécurité routière autour des écoles. La ministre nous avait
promis un plan fin avril. On est ici aujourd'hui, tous et toutes, pour lui
demander que ce plan-là soit ambitieux, qu'il réponde aux besoins et à l'inquiétude
des parents, et que ce plan-là arrive bientôt. On n'a pas le temps d'attendre
d'autres événements malheureux. Ce sera tout pour moi, merci. Marwah,
maintenant.
Mme Rizqy : Oui, merci. Bonjour,
tout le monde. Vraiment, merci, Étienne et Méganne, d'être présents, mais
surtout, merci aux élèves d'être présents avec leurs parents. Merci
particulièrement aux parents de l'école de mon comté, qui ont écrit une
pétition que j'ai déposée ici, à l'Assemblée nationale.
On dit que la vérité sort de la bouche des
enfants. Alors, aujourd'hui, je pense que c'est parfait que ce soient des
enfants qui nous parlent de leur réalité, comment ils se sentent sur le chemin
de l'école. Aucun parent ne devrait avoir cette anxiété lorsque son enfant
quitte la maison pour aller à l'école, soit à pied ou en vélo. On s'attend à ce
que les enfants puissent aussi revenir à la maison en toute sécurité. Il y a
des solutions qui existent. Et aujourd'hui, l'objectif de l'interpellation, on
s'est donné le mot, Etienne et moi, on veut que ce soient des propositions
constructives, mais qui vont être appliquées rapidement, parce que le temps,
évidemment, il compte, et on n'en veut plus, d'incidents malheureux. Alors,
j'ai hâte d'entendre Alexis et d'autres enfants nous parler de leur réalité.
Merci beaucoup.
Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien,
bonjour, tout le monde. Merci, d'abord, de me laisser une petite place dans
cette conférence de presse là, qui est tellement importante. Merci à Etienne, à
Marwah et, également, aux parents qui sont initiateurs de ce mouvement-là, très
important, qui a eu lieu, qui survient à la suite d'événements très, très
malheureux, notamment la petite Maria... Alicia... plutôt, Anaïs, excusez-moi.
Et, justement, je pense que c'est un
moment important de rappeler au gouvernement qu'il a une responsabilité. C'est
souvent une responsabilité qui est partagée avec les municipalités, mais, en
termes de normes, comment on veut aménager les trajets scolaires, je pense
qu'il faut que le gouvernement puisse avoir un plan clair, et des intentions
claires, et surtout, pouvoir chiffrer aussi ces actions-là, et c'est ce qu'on
aurait souhaité voir dans le dernier budget qui a été déposé récemment, et je
pense que c'est là où on va souhaiter des vraies réponses aujourd'hui, à
l'interpellation. J'aurais bien aimé pouvoir être de la partie pour les
questions, mais je sais que vous allez faire un très bon travail pour essayer
de tirer le maximum d'informations. Donc, un sujet important pour cette
interpellation-là. Je salue l'initiative. Et puis j'ai hâte d'entendre aussi,
oui, la perception de nos jeunes qui sont là aujourd'hui. C'est toujours
intéressant d'être avec eux en point de presse. L'information, ils la
connaissent, ils la possèdent, et puis je pense qu'il va falloir que l'écoute
soit au rendez-vous.
Donc, la sécurité routière, bien, ce n'est
pas... ça ne doit pas être optionnel. Il faut qu'on se dote des meilleurs
outils, des meilleures pratiques en la matière. C'est nos jeunes, c'est ce
qu'on a de plus précieux au Québec. Et, bien, là-dessus, je pense que les
outils existent, puis il faut qu'ils soient bien adaptés à chaque cas, donc
chaque école aura son aménagement. Je pense qu'il ne faut pas y aller de façon
drastique, avec des mesures mur à mur. C'est ce qu'on tente, aujourd'hui,
d'amener comme proposition. Alors, je vous remercie pour votre écoute.
Maïra : Bonjour à tous. Je
m'appelle Maïra, et voici mon ami Sale. Je veux vous parler... Je vais à
l'école des Berges, près de ma maison, dans le quartier Saint-Roch.
Sale : Il faudrait faire
quelque chose, parce que les voitures roulent trop vite sur la rue, devant
l'école.
Maïra : Parfois, les voitures
ne s'arrêtent même pas au petit bonhomme. J'ai failli me faire écraser une
fois. Un monsieur m'a poussé juste à temps avant que la voiture ait failli
m'écraser. Il faut changer les règles pour qu'on soit en sécurité.
Alexis Tremblay : Bonjour à
tous. Bien, moi, ce texte s'adresse à Mme Guilbault, parce que, bien, la
sécurité des enfants, c'est un peu en rapport avec les transports. Alors, bien,
voilà :
Chère Mme Guilbault, j'aimerais vous
parler de quelque chose qui me tient à coeur, la sécurité des enfants face aux
automobilistes... au Québec, selon les résultats de l'INSPQ environ un enfant
de 5 à 12 ans était blessé chaque jour. Il est primordial de garder les enfants
en sécurité lors du parcours vers l'école, parce que s'y rendre est,
évidemment, un besoin essentiel. Pour cela, j'ai une proposition :
installer des photoradars fantômes pour inciter les gens à ralentir, et donc
faire attention aux enfants qui circulent.
J'aimerais vous présenter ce cône. Je l'ai
peinturé de mes mains. Il symbolise la sécurité des enfants, puis le voilà.
J'aimerais le remettre à Mme Guilbault. La sécurité des enfants est importante,
car les enfants sont l'avenir du Québec. Merci de m'avoir accordé du temps pour
me laisser prendre la parole.
Bien à vous,
Alexis Tremblay, du conseil de vie des
élèves de l'école des Berges.
La Modératrice : Merci,
Alexis. On va passer maintenant aux parents. On a Ann-Julie et Jean-François
Gagné.
Mme Rhéaume (Ann-Julie) : Eh
bien, bonjour. Les enfants qui nous accompagnent aujourd'hui sont très
courageux, premièrement, d'être venus s'adresser à vous, mais aussi de marcher
vers l'école tous les matins, malgré l'insécurité. Ils font partie du moins de
10 % d'enfants québécois, aujourd'hui, qui utilisent les transports actifs
pour se déplacer. Moins de 10 %, ce n'est pas beaucoup. Dans les dernières
années, on a vu des enfants mourir en faisant ce qui nous semble la chose la
plus naturelle du monde, c'est-à-dire marcher vers l'école. On en a vu d'autres
être gravement blessés, et c'est des drames qui auraient tous pu être évités.
Et un autre drame, qu'on voit peut-être
moins, c'est celui des enfants qui vont à l'école en voiture, parce que leurs
parents ont trop peur de les laisser aller à pied ou même de les accompagner.
Et puis on les comprend d'avoir peur. Comme parents, ce qu'on veut, c'est des
enfants qui bougent, qui sortent dehors, qui sont en bonne santé mentale,
physique, qui développent leur autonomie, mais on ne peut pas leur offrir ça si
on n'a pas un environnement qui est sécuritaire. Les villes auront beau faire
toutes les campagnes pour inciter les jeunes à aller à l'école à pied puis à
vélo, quel parent va laisser partir son enfant s'il doit marcher sur
l'accotement d'une route, où est-ce qu'il se fait frôler par des camions qui
roulent à 70 kilomètres-heure, ou s'il doit traverser un boulevard à six voies,
où est-ce que la seule sécurité, c'est un passage piétons, qui n'est à peu près
jamais respecté, ou, pire, de partir en vélo au milieu de la circulation, sans
aucune protection, au mieux, peut-être, une petite ligne jaune ou un dessin par
terre? C'est inacceptable. Et, en plus, ça se passe dans un contexte où, on le
sait, les véhicules sont de plus en plus nombreux, de plus en plus gros, de
plus en plus lourds, de plus en plus hauts, avec des angles morts de plus en
plus grands. Donc, pour nous, ça crée une très grande insécurité, et c'est une
tendance qu'il faut renverser.
Alors, ça fait des mois qu'on demande à la
ministre Guilbault de prendre le leadership sur ce dossier-là, d'écouter les
experts et de permettre au maximum de parents québécois de retrouver le plaisir
de marcher avec leur enfant. Merci.
M. Gagné (Jean-François) :
Bonjour. Dans notre groupe, il y a des parents de partout au Québec :
Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke, mais aussi des plus petites villes, des
plus petits villages, comme Saint-Flavien. Avec nos mobilisations, on s'est
rendu compte que le MTQ refuse souvent des aménagements sécuritaires pour les
piétons. Un exemple parmi tant d'autres. À Prévost, dans les Laurentides, le
ministère insiste pour avoir une route à 90 kilomètres-heure devant une école
primaire, alléguant que les automobilistes, même si on diminue la vitesse, ne
la respecteront pas. Puisque les villes se font répondre que ces routes sont
selon les normes, il faut se rendre à l'évidence, il faut changer ces
normes-là. Elles doivent être adaptées aux besoins d'aujourd'hui, pour faire en
sorte que les plus vulnérables d'entre nous, nos enfants, mais aussi nos aînés,
puissent marcher de façon sécuritaire.
Les solutions sont connues depuis
longtemps par les experts en aménagement du territoire. On ne veut pas de
campagnes de sensibilisation, de consultations, de peintures qui ne protègent
personne. Ce qu'on veut, ce sont des aménagements qui réduisent réellement la
vitesse et le débit des voitures. Ce sont des trottoirs vers toutes les écoles,
des saillies, des intersections surélevées, des rues-écoles, des dos d'âne.
Nous avons donc interpellé nos villes et villages pour qu'ils partagent nos
demandes avec le gouvernement. Ce sont donc une cinquantaine de villes et MRC,
qui représentent plus de quatre millions de Québécois et Québécoises, qui
appuient nos demandes. Aujourd'hui, nous déposons ces résolutions, signées par
ces villes, qui demandent au ministère de soutenir et financer ces
aménagements. Pour nous, c'est ce que ça veut dire, ministère du Transport et
de la Mobilité durable. Merci, bonne journée.
La Modératrice : On va passer
à la période de questions. Je vous demanderais de rester brefs, limités à une question,
puisqu'il y a une interpellation qui commence dans quelques minutes. Merci.
Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour.
Je voudrais parler à madame...
Mme Rhéaume (Ann-Julie) : Oui?
Mme Lajoie (Geneviève) : Je
n'ai pas votre nom.
Mme Rhéaume (Ann-Julie) : Rhéaume,
Ann-Julie Rhéaume.
Mme Lajoie (Geneviève) : Ann-Julie
Rhéaume. Écoutez, je voulais... Vous avez dit tout à l'heure : il n'y a
que 10 %, donc, des enfants qui marchent pour aller à l'école au Québec,
ce qui est très peu. Vous dites que c'est parce que certains parents ont même
peur, maintenant, d'amener leurs enfants en marchant à l'école, c'est ça?
Mme Rhéaume (Ann-Julie) : Oui.
Je crois que ce n'est pas la totalité de ceux qui y vont en voiture, il y a
aussi des problèmes d'étalement urbain, de distance, puis il y a d'autres
problèmes que l'insécurité. Mais certainement, il y en a qui ont trop peur. Je
veux dire, ici, on a des gens de Saint-Flavien, où il y a eu un accident mortel.
C'est clair que ces parents-là, maintenant, y vont en voiture. Alors, c'est un
phénomène qui existe. Tu sais, je ne peux pas le chiffrer, mais c'est un
phénomène qui existe, certainement.
Mme Lajoie (Geneviève) : Je
ne sais pas si vous ou les députés peuvent répondre, mais qu'est-ce qu'il faut
faire pour améliorer la sécurité aux abords des écoles? Est-ce qu'il y a des
règles qu'il faut... Vous parliez tout à l'heure... Monsieur parlait de
90 kilomètres-heure devant une école. C'est quoi, qu'est-ce qu'il faut
faire concrètement, ce que vous demandez exactement à la ministre Guilbault?
M. Grandmont : À court
terme, il y a plusieurs choses qui... il y a des choses qui peuvent être faites
à très court terme. On sait que les radars photo, ça fonctionne, mais que c'est
une solution qui ne dure pas dans le temps. On le sait que ça fonctionne à très
court terme. Nous, ce qu'on avait proposé, c'était une école-un radar, toutes
les écoles qui veulent un radar en aient un devant son école pour abaisser la
sécurité... abaisser la vitesse de circulation, pardon. Parce qu'on sait que
juste un panneau, ça a été dit tantôt, là, juste un panneau, les gens ne
respectent pas ça. Quand la configuration de la route indique ou induit une
vitesse de 70 kilomètres-heure, même si on met le panneau à 30, ça ne
fonctionnera pas. Donc, l'idée, c'est d'avoir un radar photo à court terme.
Mais, l'objectif à plus long terme, ce
qu'on demande, c'est que les aménagements des rues, la façon de le faire, puis
c'est ce qui a été nommé tout à l'heure, la configuration de la rue soit telle
qu'elle induise une vitesse plus basse. Quand vous circulez dans un petit
quartier, Saint-Jean-Baptiste, par exemple, juste en arrière, ici, puis que les
rues sont toutes étroites, qu'il y a des voitures stationnées, mais que
l'espace pour circuler est très, très étroit, même si on mettait
70 kilomètres-heure comme panneau sur la rue, vous rouleriez à
30 kilomètres-heure, alors que, sur une autoroute, c'est fait large, la
vision est très large, c'est fait pour rouler à 100, 110, 120, 130,
malheureusement, mais c'est fait pour rouler vite. Donc, c'est vraiment une
question d'aménagement. Ça, c'est l'objectif ultime.
À court terme, ce qu'on demande, nous,
chez Québec solidaire, c'est des radars, mais, sur le plus long terme, c'est,
rapidement, commencer à penser à investir massivement, accompagner les villes
dans la création d'aménagements, et ça, le gouvernement peut aider les
municipalités financièrement et doit agir aussi sur les routes dont il a la
responsabilité.
Mme Lajoie (Geneviève) : J'aurais
peut-être une question pour Mme Rizqy, mais sur un autre sujet.
Mme Rizqy : ...
Mme Lajoie (Geneviève) : Après?
O.K.
M. Bergeron (Patrice) : Bonjour.
Juste avant de commencer, une précision sur tous les noms qui ont été donnés,
là, parce que, sinon, on va...
La Modératrice : ...oui, oui.
Mme Lajoie (Geneviève) : O.K.,
parce que, sinon, on n'y arrivera pas, là. O.K. Je voulais savoir : Est-ce
que vous avez senti, soit les parents... les élus, bien, c'est un peu
différent, vous êtes de l'opposition, mais chez les parents, une écoute du
gouvernement, actuellement, de toutes les revendications que vous avez faites,
là?
M. Gagné (Jean-François) : Bien,
en fait, Geneviève Guilbault a annoncé qu'il y aurait un plan, bientôt, qui
inclurait des radars photo. Donc, pour l'instant, c'est la réponse qu'on a eue.
Est-ce que, nous, ça nous satisfait? Bien, la réponse à ça, c'est non.
C'est-à-dire que, nous, ce qu'on veut, ce sont des... comme l'a dit
M. Grandmont, ce qu'on veut, ce sont des aménagements qui font que la
vitesse, elle est, d'emblée, réduite. Donc, par exemple, chez moi, à
Montréal-Nord, bien, on a des rues, à 50 kilomètres-heure, qui sont six
voies de large. Bien, ça, c'est... Je veux dire, mes enfants traversent ça tous
les matins, mais jamais je ne vais les laisser traverser cette rue-là tout
seuls, parce que, finalement, les gens, ils roulent à 70 kilomètres-heure,
peu importe le panneau qu'on va y mettre.
Donc, est-ce qu'on est satisfaits de ce
qu'on nous offre jusqu'à présent? Bien, la réponse, c'est non. Maintenant,
est-ce qu'on a confiance qu'il y a un plan qui pourrait être produit qui serait
dans le sens que, nous, on demande? Bien, oui. Je veux dire, on a vu cette
semaine que la ministre Guilbault est capable d'écouter les experts. Bien, les
experts en aménagement urbain, ils savent quoi faire, et donc il ne reste qu'à
appliquer ces solutions-là. Puis ça, c'est pour nos enfants, au bout du compte,
là.
M. Bergeron (Patrice) : Beaucoup
des automobilistes qui circulent autour des écoles sont aussi des parents. Ils
ne passent peut-être pas pour laisser leurs enfants, mais juste parce qu'ils
circulent dans le coin. Est-ce qu'il n'y a pas aussi un changement de mentalité
à opérer? Parce qu'après tout, là, on a bien beau mettre les aménagements qu'on
veut, là, je pense qu'on constate, chez les... souvent, les automobilistes
québécois un comportement qui est différent de ceux du reste de l'Amérique du
Nord. Alors, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose à faire de ce côté-là aussi,
là?
M. Grandmont : Bien,
c'est vraiment multifactoriel, tu sais. La question est bonne, là, puis ça
mériterait une réponse. Mais je vous invite à écouter l'interpellation tantôt,
parce qu'on va aller très large sur tous les moyens. On a parlé de la grosseur
des véhicules, de leur taille, de la masse qu'ils ont. La vitesse de
circulation est importante, c'est induit par des aménagements, comme je le
mentionnais tantôt.
Oui, il y a aussi ce sentiment de peur là
qu'on connaît, qui est documenté. Là, je n'ai pas de chiffres, malheureusement,
moi non plus ce matin, mais qui est documenté, sur le fait qu'il y a beaucoup
de parents qui vont porter leurs enfants en voiture parce qu'ils considèrent
que ce n'est pas... c'est parce qu'il y a trop de voitures autour de l'école,
mais, ce faisant, ils rempirent le problème. Puis il suffit de s'installer
autour d'une école un matin, je l'ai fait dans mon ancien travail, de regarder
les comportements des parents qui viennent porter leurs enfants. Ça stationne
en double, ça fait des «U-turn», ça fait de la vitesse. Je veux dire, on est
dans un mode de vie qui n'a juste pas de bon sens, tout le monde est à la
course.
Alors, ce qu'il faut pour être capables
d'induire le bon comportement, c'est travailler sur les aménagements. Je
reviens toujours à ça, là, si on a des aménagements qui permettent d'avoir...
d'induire un comportement, on va vraiment régler les enjeux de sécurité
routière autour des écoles, puis c'est ce qu'on remarque ailleurs dans le
monde, des rues-écoles... le maire Marchand en a parlé récemment, là...
construire des aménagements qui vont calmer, apaiser les abords des écoles.
M. Bergeron (Patrice) : Une
petite dernière, si vous permettez, je sais que vous êtes pressés, mais est-ce
que c'est vraiment plus accidentogène aujourd'hui que ça l'était il y a
quelques années, peut-être, là, autour des écoles?
M. Grandmont : Bien, est-ce
qu'il y a plus de cas? Ce qu'on remarque, sur les piétons, oui, effectivement,
il y a une... De manière générale, là, les accidents impliquant des
automobilistes, ça tend à diminuer, la gravité des accidents impliquant des
automobilistes diminue. Par contre, pour ce qui est des piétons et des
cyclistes, on n'arrive jamais à descendre les bilans, améliorer les bilans.
Donc, on a vraiment un enjeu, là, endémique, là, à régler, actuellement, au
Québec. Puis on l'a dit tantôt, là, ça se fait... Tu sais, on n'arrive pas à
baisser, là, à améliorer notre bilan, alors qu'il y a moins de jeunes qui se
déplacent à pied et à vélo vers l'école. On a dit tantôt : Il y a
10 % des jeunes qui se dirigent à l'école, aujourd'hui, à pied. Moi, quand
j'étais jeune, c'était 80 % des jeunes qui allaient à l'école à pied. Il y
a eu un renversement complet de la tendance.
La Modératrice : Je vais
prendre une dernière question très rapidement. Les députés vont devoir quitter
pour l'interpellation tout de suite.
M. Bourassa (Simon) : Bonjour.
Est-ce qu'on ne devrait pas y penser, au moment de la construction des écoles,
où est-ce qu'on situe les écoles aussi? Est-ce qu'il n'y a pas moyen
d'interpeller le ministère de l'Éducation là-dessus? Peut-être, Mme Rizqy, là.
Mme Rizqy : Oui, très
brièvement. Absolument. Écoutez, récemment, on a même vu, là, une... dans le
cas d'Anjou, une école qui va être collée sur une autoroute, à Beauport aussi.
Puis c'est ça aussi, là, c'est que le MTQ puis le ministère de l'Éducation
doivent s'assurer qu'on est conséquents, et que, si on dit que l'école, c'est
important, puis qu'il faut protéger les enfants les plus vulnérables, bien,
effectivement, il faut prendre ça aussi en considération dans l'aménagement des
nouvelles écoles.
La Modératrice : Merci. Les
députés vont devoir quitter pour l'interpellation. On va les rendre disponibles
pour des entrevues après, là, sans problème.
Mme Rizqy : Oui, je vais
prendre les questions. Je vais laisser les invités quitter puis je vais prendre
les questions.
La Modératrice : Exactement...
(Fin à 9 h 53)