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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Tuesday, April 18, 2023, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures vingt-neuf minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour, tout le monde. Donc, journée chargée dans l'actualité. Avant de répondre à vos questions sur certaines des questions très importantes du jour, je désire simplement attirer l'attention sur une pétition sur la cruauté envers les animaux dans le domaine agroalimentaire. Le Parti québécois a fait une sortie là-dessus il y a une semaine. J'attire l'attention sur cet enjeu-là rapidement parce que je pense qu'en effet on est dû pour un changement d'approche, complètement, sur le plan des normes applicables en matière de protection pour les animaux, vis-à-vis la cruauté, je veux juste le mentionner, sachant qu'on a plusieurs autres questions importantes aujourd'hui. Donc, je vous laisse simplement y aller avec les questions.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous pensez du fait qu'on connaisse l'identité maintenant de Catherine Fournier et qu'elle fait un documentaire sur son passage en politique?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, comme vous le savez, ça a été un événement important en politique québécoise et pour le Parti québécois. Et, vous vous souviendrez ce que j'ai dit, le matin de l'arrestation d'Harold LeBel, j'ai dit : Les violences sexuelles, toutes les violences sexuelles doivent être combattues avec force, et personne n'est au-dessus de la loi. J'ai rappelé également qu'on devait faire confiance en notre système de justice et je constate qu'au terme d'un processus qui a dû être difficile et exigeant pour la victime, justice a été rendue, puis on a laissé travailler notre système de justice.

M. Laforest (Alain) : M. Arseneau, vous avez siégé avec les deux, vous en pensez quoi, vous?

M. Arseneau : Bien, écoutez, j'ai siégé avec Catherine Fournier pendant quelques mois, tout au plus, et avec Harold LeBel pendant environ deux ans et demi, trois ans, et je peux juste corroborer ce que Paul a dit. Lorsqu'on a appris l'arrestation d'Harold LeBel, bien, évidemment, c'était avec surprise, avec étonnement et incrédulité. Et puis on a laissé le système de justice suivre son cours et on a pris acte des résultats. Et aujourd'hui, si la victime décide de révéler son identité pour encourager d'autres victimes à poursuivre les agresseurs, à dénoncer les agresseurs, bien, évidemment, on pense que c'est positif.

M. Lacroix (Louis) : Cet événement-là est survenu au moment où M. LeBel et Mme Fournier étaient dans une activité du Parti québécois dans le secteur de Rimouski. Ils étaient, en fait, tous les deux membres du Parti québécois. Quel est l'accompagnement qui a été offert par le parti à Mme Fournier?

M. St-Pierre Plamondon : Premièrement, ce sont des événements qui sont à l'extérieur du cadre du travail, très clairement, et c'est des événements pour lesquels on avait... En tous cas, moi, j'ai cherché quelles informations il y avait au Parti québécois sur ces événements-là, et ce que j'ai constaté, c'est que non seulement c'étaient des événements antérieurs à mon entrée en fonction, mais des événements pour lesquels on n'avait pas d'information fiable.

M. Lacroix (Louis) : ...qui vient avec la fonction sur ce qui s'est passé dans le passé.

M. St-Pierre Plamondon : Des événements pour lesquels on avait... qui a eu lieu dans un lieu privé, à l'extérieur du milieu de travail, et des événements pour lesquels on n'avait aucune information fiable. D'où ma position, à savoir il y a un système de justice qui n'est pas parfait, mais dans lequel il faut faire confiance. Et j'ai été très strict dans ma façon de réagir vis-à-vis Harold LeBel, la journée même, j'ai été très strict également dans ma manière de m'assurer que toute personne dans le parti ne poserait pas de gestes qui peuvent entraver au processus judiciaire.

M. Lacroix (Louis) : M. St-Pierre Plamondon, tous les journalistes qui sont ici, là, savaient dès le départ qui était la victime dans cette histoire-là. Vous ne pouvez pas être aveugle au Parti québécois et faire semblant que vous ne saviez pas non plus, là.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, oui.

M. Lacroix (Louis) : Si tous les journalistes ici savaient qui c'était, vous autres, vous deviez le savoir. Moi, ma question, c'est : Quand un parti politique apprend qu'entre deux collègues il y a une agression sexuelle...

M. St-Pierre Plamondon : Attention! Quand un parti...

M. Lacroix (Louis) : Bien, ça a été démontré par le tribunal, là, M. St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon : Est-ce que je peux répondre, s'il vous plaît?

M. Lacroix (Louis) : Mais je veux finir ma question.

M. St-Pierre Plamondon : Allez-y.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que c'est possible de ne pas donner d'accompagnement à quelqu'un qui a subi une agression sexuelle?

M. St-Pierre Plamondon : Donc, lorsqu'Harold LeBel a été arrêté, on était devant une allégation d'agression sexuelle qu'on a prise extrêmement au sérieux. Je l'ai suspendu le jour même, dans l'heure qui a suivi, en disant : On ne sait pas quelle sera l'issue du procès, donc on va laisser la justice faire son travail, et c'est ce qu'on a fait. Et donc il faut être conscient que l'information dont on dispose dans un parti, même des informations, des allégations contradictoires… Dans les faits, ce qu'on constatait, c'est que personne n'avait de connaissance personnelle ni fiable de ces événements-là. Donc, on a laissé...

M. Lacroix (Louis) : ...vous n'avez jamais parlé à Mme Fournier?

M. St-Pierre Plamondon : Je n'ai jamais parlé à Mme Fournier ni à Harold LeBel après les accusations. Et j'ai pris soin de dire à tout le monde : Peu importe l'opinion personnelle que vous pouvez avoir sur ces événements-là, je ne veux personne qui fasse quelque entrave que ce soit à ce processus-là, il faut faire confiance à la justice. Et, si j'ai quelque chose à dire à la victime aujourd'hui, c'est de dire : Au terme de ce processus-là, qui, sans aucun doute, a dû être douloureux, difficile, j'espère que le fait que justice a été rendue et que le système a fait son travail lui donnera une paix intérieure, lui donnera une possibilité de tourner la page pour la suite des choses.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que Mme Fournier était venue voir le parti pour soumettre ces allégations-là avant de porter plainte? Donc, au Parti québécois, le moment où vous l'avez été, mis au courant de ces événements-là, c'est au moment du dépôt des accusations?

M. St-Pierre Plamondon : Le matin… le matin de l'arrestation.

M. Lachance (Nicolas) : Donc, personne à l'interne, aucun conseiller, aucun relationniste, aucun proche de Mme Fournier n'avait parlé à la direction du Parti québécois avant?

M. St-Pierre Plamondon : Dans les jours qui ont suivi, on me donnait des allégations contradictoires, parce que ça a généré beaucoup de discussions.

M. Lachance (Nicolas) : Mais les jours qui ont suivi quoi?

M. St-Pierre Plamondon : L'arrestation. Il y avait, comme chef, sur moi, une pression importante de prendre position rapidement sur la base d'allégations et de gens qui n'avaient aucune connaissance personnelle de ce qui avait pu se passer ou non. C'était important, comme chef, que je trace une ligne en disant : Votre opinion, alors que vous n'avez aucun fait fiable, ne compte pas, laissons la justice suivre son cours et créons l'environnement pour que la justice puisse faire son travail, ce qui…

M. Lachance (Nicolas) : Mais je reviens avant. Donc, il n'y avait jamais eu aucune rumeur, aucun ouï-dire, jamais rien sur M. LeBel avec Mme Fournier avant que des accusations soient déposées?

M. St-Pierre Plamondon : Je n'avais aucune information en ce sens, et il y a eu ensuite... Il y a eu un certain nombre de ouï-dire, comme vous dites, mais est-ce que, comme chef, devant des allégations aussi sérieuses, je pouvais me substituer à la justice sur la base de ouï-dire?

M. Lachance (Nicolas) : Donc, il y en a eu, un certain nombre de ouï-dire?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, oui, il y en avait, mais...

M. Lachance (Nicolas) : Qui datent de quand?

M. St-Pierre Plamondon : Il y en a eu... Je ne sais pas, là, c'est une bonne question, il faudrait que je... Mais c'est parce que...

M. Lachance (Nicolas) : Et personne au Parti québécois n'a pris les devants pour aller voir Mme Fournier, pour lui demander : Est-ce qu'il y a un problème? Est-ce qu'il y a un problème avec Harold? Est-ce que vous êtes en sécurité?

M. St-Pierre Plamondon : Non, parce que... Non, là, vous confondez les époques, là. Catherine Fournier n'est plus au Parti québécois lorsque l'arrestation a lieu. Puis ce sont des faits non seulement qui sont antérieurs, donc je n'en ai pas connaissance personnelle, mais, quand je vérifie, je me rends compte que ce sont des faits à l'extérieur du milieu de travail, pour lesquels on ne dispose d'aucune information fiable.

M. Laforest (Alain) : Elle était sur une activité du parti, une activité militante. Donc, il n'y a personne...

M. St-Pierre Plamondon : Les lieux, je m'excuse de...

M. Laforest (Alain) : À Rimouski, elle était sur une activité...

M. Lacroix (Louis) : Bien, l'agression n'est pas survenue pendant une activité du Parti québécois, là, ça, c'est vrai.

M. St-Pierre Plamondon : C'est dans des lieux privés, chez quelqu'un.

M. Lacroix (Louis) : Mais, cette journée-là, elle était mandatée pour aller avec...

M. Lachance (Nicolas) : Il y a des photos des deux, de cette journée-là, à une activité, là, du Parti québécois.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, évidemment que les deux étaient au Parti québécois. Ce que je vous dis, c'est que...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Non, non. Il est là, le piège, là, c'est… Est-ce que c'est le rôle du politicien de faire du commentariat sur la base de faits dont je n'ai pas de connaissance personnelle et pour lesquels la justice a parlé? Donc...

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : J'aimerais juste pouvoir répondre aux questions, s'il vous plaît, là. Donc, vous comprenez que, lorsque l'arrestation a lieu, je pense que notre devoir, mon devoir comme chef, c'était de constater que personne dans l'organisation n'avait de connaissance personnelle et fiable des faits qui avaient pu ou non avoir lieu ce soir-là. Et, constatant que personne n'était témoin ou n'avait une connaissance fiable de ce qui avait pu arriver, c'était de protéger le processus judiciaire pour que justice puisse être rendue, et je pense que c'est précisément ça qui est arrivé. Et c'est pourquoi je dis aux victimes... aux victimes qui n'ont jamais porté plainte : J'espère que ça démontre que le tribunal spécialisé, ce qui est en place présentement, permet d'obtenir justice, mais encore faut-il s'abstenir de mettre des bâtons dans les roues du processus judiciaire.

Mme Morin-Martel (Florence) : Pourquoi M. Bérubé, il n'est pas là aujourd'hui? C'est lui qui était chef intérimaire au moment du départ de Mme Fournier.

M. St-Pierre Plamondon : Non, c'était moi qui étais chef au moment de l'arrestation.

Mme Morin-Martel (Florence) : Mais au moment du départ de Mme Fournier.

M. St-Pierre Plamondon : Ah! bien... Mais il n'y a pas de...

M. Arseneau : Il est en route

M. St-Pierre Plamondon : Il est en route.

M. Lachance (Nicolas) : Parce que vous avez dit… des ouï-dire, il y a eu des ouï-dire avant l'arrestation. Mme Fournier avait quitté le Parti québécois de façon assez étonnante, là, on s'entend.

M. St-Pierre Plamondon : Non, mais non... Non, je ne crois pas qu'il y ait de ouï-dire...

M. Lachance (Nicolas) : Bien, vous l'avez dit, là, c'est pour ça que...

M. St-Pierre Plamondon : Non, non, mais pas au sens d'il y avait... pas au sens d'il y avait une connaissance.

M. Lachance (Nicolas) : Ma question était très, très claire, M. St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon : Non, non, mais c'est parce que des discussions sur la base... Écoutez, là, si vous saviez à quel point j'ai été exposé à des points de vue contradictoires, alors que personne qui s'exprimait sur la question n'avait, en fait, une connaissance fiable de ce qui s'était passé.

M. Lachance (Nicolas) : On parle d'avant les accusations. Tout à l'heure, je vous ai posé la question avant les accusations, vous m'avez dit : Il y avait eu des ouï-dire.

M. St-Pierre Plamondon : Non, il n'y avait pas de discussion sur une agression potentielle.

M. Duval (Alexandre) : ...troisième personne qui était présente avec M. LeBel et Mme Fournier.

M. St-Pierre Plamondon : Avec qui on n'a pas eu... Oui.

M. Duval (Alexandre) : Il est difficile de croire qu'en de telles circonstances, surtout considérant que Mme Fournier a quitté le Parti québécois pour siéger comme indépendante… il est difficile de croire qu'il n'a jamais été question de ces événements-là au parti. Puis ma question est la suivante : Quand Mme Fournier a quitté le Parti québécois, quelle justification elle a officiellement donnée à l'interne pour siéger comme indépendante?

M. St-Pierre Plamondon : Je peux vous revenir. C'est que ça me place dans... Étant donné que c'est des faits qui sont antérieurs à mon élection comme chef, ça me place dans une situation d'essayer d'enquêter moi-même sur des faits pour lesquels l'information n'est pas claire. Mais je doute fortement qu'on est devant...

Pour avoir vu, là, notamment la réaction de certaines personnes au moment de l'arrestation, mon constat, parce qu'évidemment j'ai mis beaucoup de temps là-dessus, c'était que personne, en fait, ne savait ou n'avait d'information fiable sur ce qui avait pu ou non se passer ce soir-là. D'où l'importance de ne pas prendre position, en fait, en ne sachant pas puis d'où l'importance de dire : Il y a un système de justice. Plutôt que de prendre une position politique ou tenter de faire du commentariat politique sur des faits qu'on ne connaît pas, on va laisser la justice suivre son cours, on va rappeler que personne n'est au-dessus de la loi, on va suspendre rapidement la personne qui fait l'objet de l'arrestation. On va prendre toutes les mesures, mais on va laisser la justice faire son travail.

M. Lacroix (Louis) : Mais ça, c'est sur la plan légal, M. St-Pierre Plamondon. Je suis bien d'accord avec ça, là, puis, bon, il faut laisser aller la justice, puis je suis d'accord avec ça. Mais, quand il y a une personne… Sur le côté humain, là, quand vous apprenez qu'il y a une personne, qui était dans votre parti avant, qui est possiblement victime d'une agression sexuelle, il n'y a personne au Parti québécois qui a le réflexe de dire : Je vais aller voir Mme Fournier puis, tout en préservant la présomption d'innocence de M. LeBel, de lui dire : Si tu as besoin de quelque chose, on est là pour toi. Il n'y a personne qui a ce réflexe-là au Parti québécois, même si c'est un parti… Parce que je vous rappelle que c'est survenu pendant une activité du PQ, à l'époque, dans le comté de M. LeBel. Alors, sur le plan humain, là, il n'y a personne qui a cette idée-là d'offrir une main tendue à Mme Fournier, à savoir si elle a besoin d'accompagnement psychologique?

M. St-Pierre Plamondon : Donc, ce que j'ai pris comme position le matin même, parce que je me souviens, mon téléphone a sonné tôt le matin, je me suis rendu dans l'heure qui suit pour un point de presse au Parti québécois pour annoncer la suspension de Harold LeBel puis faire la déclaration, là, sur l'importance que personne n'est au-dessus de la loi. Il y avait plusieurs personnes dans le parti qui semblaient vouloir rendre justice eux-mêmes, et j'ai demandé à tout le monde de ne pas intervenir, ni auprès de la victime ni auprès de l'accusé, dans l'objectif de ne pas nuire ou de ne pas faire… créer d'entrave à un processus que je juge important, à savoir obtenir justice, savoir la vérité sur ce qui s'est passé ce soir-là, dans la mesure où je ne disposais d'aucun fait fiable, aucun témoignage fiable, du ouï-dire, des choses contradictoires.

Donc, j'ai décidé, dans l'heure qui a suivi le moment que j'ai appris cette arrestation-là, de protéger le plus possible le système judiciaire et le processus judiciaire. Et je pense que la démarche de Catherine Fournier démontre que notre système de justice fonctionne. Il n'est pas parfait, mais il s'est amélioré avec le tribunal spécialisé, chose pour laquelle on a vraiment milité. Donc, c'est la décision que j'ai prise à ce moment-là.

M. Lecavalier (Charles) : Mais en quoi un appel de courtoisie ou juste s'assurer que Mme Fournier va bien aurait menacé l'indépendance du système judiciaire?

M. St-Pierre Plamondon : Se pose la question… Quelques jours après, vous me posez la question en point de presse : Avez-vous contacté la victime? Ça crée toutes sortes d'hypothèses, de présomptions. Donc, j'ai cru adéquat de ne pas contacter ni la victime ni l'accusé et de demander aux membres du parti de ne pas intervenir de manière à ce que la justice puisse être rendue sans entrave, sans interférence.

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous avez isolé M. LeBel, ça, on peut le comprendre, mais vous avez aussi isolé la victime, en disant...

M. St-Pierre Plamondon : Non, non, je n'ai pas isolé personne, on ne peut pas dire ça.

M. Lacroix (Louis) : Bien, quand les victimes disent qu'elles se sentent laissées à elles-mêmes, ce n'est pas un peu de ça dont on parle?

M. St-Pierre Plamondon : Non, non, je... Catherine Fournier ne faisait pas partie du Parti québécois, et se posait la question : Si je contacte la victime, est-ce qu'il y a des choses qu'on peut se dire, dans le cadre de cet appel-là, qui a le potentiel de nuire à sa démarche et de nuire au processus judiciaire? Donc, c'est ça, l'enjeu. Surtout lorsque, j'ai beau regarder à l'interne, il n'y a pas de témoignage, il n'y a pas de témoin, il n'y a pas d'information, c'est dans un lieu privé, à l'extérieur du milieu de travail, donc rien de fiable.

J'ai jugé que c'était important que le processus judiciaire puisse avoir lieu sans entrave, puis il me semble qu'à la lumière de ce processus-là, maintenant qu'on sait c'est quoi, le jugement, il me semble que c'était adéquat comme façon de réagir, dans la mesure où il faut croire en nos institutions, il faut croire au système de justice, même s'il n'est pas parfait. Puis, au final, il faut laisser la justice faire son travail sans faire d'entrave, sinon on n'obtiendra pas justice.

M. Laforest (Alain) : ...comme impact sur l'image du parti, maintenant qu'on sait que les deux étaient dans le parti, étaient dans une activité politique, ça s'est passé dans un lieu privé, que vous avez pris la décision de ne pas intervenir auprès de M. LeBel, de ne pas intervenir auprès de Mme Fournier, de ne pas envoyer... prendre de l'information, de la rencontrer par la suite?

M. St-Pierre Plamondon : Je rappelle ce que j'ai dit, hein, dès l'heure qui a suivi l'arrestation, j'ai dit : Les violences sexuelles, toutes les violences sexuelles doivent être combattues avec force puis personne n'est au-dessus de la loi. Faisons confiance au système de justice. On pense toujours ça au Parti québécois. Et, pour des faits qui sont antérieurs à mon élection comme chef, extérieurs au milieu de travail, on a mis en place les conditions pour que justice puisse être rendue. Et je réitère que je souhaite vraiment, sincèrement que la victime, au terme d'un processus qui a dû être difficile, exigeant, trouve, dans ce jugement-là, dans le fait que justice a été rendue, une manière de trouver une paix, de tourner la page, donc.

Et rappelons aussi qu'on est devant aussi des changements heureux de normes à l'Assemblée nationale. Rappelons-nous des affaires au PLQ, rappelons-nous d'employés à Québec solidaire. Je pense qu'on est devant un changement nécessaire et positif dans la tolérance qu'on n'a plus vis-à-vis certains comportements. Et tant mieux si la justice a pu faire son travail.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que c'est toujours approprié qu'un député reçoive à dormir chez lui des militants, des employés politiques beaucoup plus jeunes que lui?

M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est pas quelque chose que je ferais, évidemment, là, donc j'ai... je porte un jugement sur ça. Mais est-ce que je peux commencer... Évidemment, on a des formations à l'Assemblée nationale puis on a des directives claires sur le comportement en milieu de travail. Ce qui n'était pas évident, dans cette affaire-là, c'était que c'étaient des gestes, des événements dans un lieu privé, à l'extérieur du milieu de travail.

Est-ce que l'employeur... Parce que, quand je prends position aussi, ça va impliquer tous les employeurs au Québec. Est-ce que l'employeur peut dire : Dorénavant, nous avons des directives sur ce que vous pouvez faire sur votre temps privé dans votre vie personnelle, des directives sur la différence d'âge, sur les lieux dans lesquels vous pouvez vous retrouver avec un collègue? C'est là que c'était difficile. Puis c'est toujours difficile, c'est-à-dire les normes sont très claires en ce moment dans le milieu de travail, mais, à l'extérieur, dans la vie privée des gens, est-ce que l'employeur peut intervenir puis commencer à dicter aux gens quoi faire de leur vie? Ce n'est pas évident.

M. Lecavalier (Charles) : C'est parce que ce que vous mentionnez beaucoup : Bon, c'était à l'extérieur du milieu de travail, mais le contexte, c'est qu'il y a une tournée régionale, il y a Mme Fournier qui participe à cette tournée régionale là.

M. St-Pierre Plamondon : Non, non, mais j'en ai fait plein, des tournées régionales, il n'y a rien qui oblige de coucher chez quelqu'un d'autre dans une tournée régionale, là.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que ça arrive parfois…

M. St-Pierre Plamondon : Moi, je n'ai jamais fait ça, là.

M. Lecavalier (Charles) : La question que je vous pose, c'est : Vous, comme chef du Parti québécois, est-ce que vous pensez que c'est toujours approprié de faire ça?

M. St-Pierre Plamondon : Non, je ne pense pas que c'est approprié. Mais est-ce que, comme chef, j'ai le pouvoir de dicter aux gens les décisions qu'ils vont prendre dans leur vie privée à l'extérieur du milieu de travail? Je ne pense pas que j'ai ce pouvoir-là.

M. Bourassa (Simon) : Est-ce qu'il pourrait y avoir un cadre donné par le parti, par exemple, lors des activités, des tournées régionales, chacun dans sa chambre d'hôtel après, voici la directive du parti, ce genre de mécanisme là sans que ce soient des ordres?

M. St-Pierre Plamondon : À nouveau, la difficulté c'est : Est-ce que l'employeur peut dicter... Dans le milieu de travail, les normes sont superclaires, en ce moment, on a même des formations. Ça a vraiment changé pour le meilleur. À l'extérieur du milieu de travail, est-ce que l'employeur peut commencer à dicter le comportement des gens? Il faut y réfléchir parce que ça peut avoir plusieurs incidences sur la sphère privée. Donc, ce n'est pas si évident que ça.

Par contre, à nouveau, si j'ai un message ce matin, là, c'est qu'il y a une victime alléguée qui a fait le processus au complet, qui a fait la confiance à notre système de justice, qui n'est pas parfait, mais qui s'est amélioré. Et, au terme de tout ça, justice a été rendue. Et donc j'espère que les victimes qui entendent ça, qui voient ça feront confiance à notre système de justice pour que ce genre d'événement là n'ait jamais lieu ou ait lieu le moins possible.

M. Lachance (Nicolas) : À quel point M. LeBel a nui au Parti québécois? On connaît maintenant le nom de la victime, c'était une jeune militante, une jeune députée qui était devenue une vedette. M. LeBel... Bien, vous avez perdu Rimouski à la dernière élection. À quel point les gestes de M. LeBel ont nui au Parti québécois?

M. St-Pierre Plamondon : C'est des événements qui sont tristes. Ce n'est pas positif pour personne. Donc, comme société, je pense qu'au moins on a constaté que le système de justice faisait son travail. Maintenant, c'est de réfléchir à des politiques...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça, comme formations, en général, ça s'est beaucoup amélioré en termes de contextes de formation. Donc, c'est d'éviter... de réussir, à l'avenir, à ce que des événements comme ceux-là n'aient pas lieu.

Mme Morin-Martel (Florence) : J'aurais aimé ça vous entendre. On apprenait, là, ce matin, qu'il y a certaines familles qui accueillent des enfants de la DPJ qui n'ont pas accès à des crédits d'impôt pour les frais de garde, là. Comment on explique ça?

M. Arseneau : Bien, écoutez, on a pris connaissance, comme vous, là, de cette information-là. Écoutez, bien, ce qu'on demande, évidemment, là, c'est que le gouvernement soit plus attentif à ces besoins-là des familles d'accueil, qui sont extrêmement généreuses, qui vont recueillir des enfants qui en ont bien besoin. De ne pas s'assurer qu'elles reçoivent toutes les considérations financières requises, bien, je pense qu'il y a une faille là qu'il faut corriger, tout simplement.

M. Laforest (Alain) : Peut-être juste une réaction sur M. Drainville, parce que c'est votre cheval de bataille politique, sur la valorisation du français, l'annonce qu'il a faite ce matin. Avez-vous eu le temps de vous pencher là-dessus?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je pensais que vous seriez sur Poilievre et la CBC. Je suis surpris de ne pas vous entendre là-dessus, je pensais que...

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Oui. Non, mais c'est... étant donné qu'il y a quand même des collègues de la SRC ici. Sur l'annonce de Drainville, on va vous revenir compte tenu, là, du sujet de ce matin qui, clairement...

Des voix : Sur Poilievre…

M. St-Pierre Plamondon : Bien, écoutez...

M. Laforest (Alain) : ...sur l'anglais, mais pas sur le français, c'est ça?

M. St-Pierre Plamondon : C'est-à-dire que... Vous voulez une réaction sur... Bon, allons-y. Je trouve que les propos tenus par Pierre Poilievre sont injustes par rapport à la Société Radio-Canada. Et donc évidemment que la définition que Twitter donnait, là, de médias financés par l'État, c'est que le gouvernement peut intervenir dans le contenu. Est-ce que c'est le cas à la CBC puis à la SRC? Pas du tout. Est-ce qu'on peut comparer la CBC au Venezuela, à la Russie ou à la Chine? Évidemment pas.

Maintenant, la difficulté avec le populisme de droite, c'est qu'il prend des enjeux qui sont réels, qui sont légitimes, et on va tenter de se faire du capital politique en amplifiant, en utilisant des mots qui sont inadéquats. Mais je pense qu'il y a quand même de réelles questions qui se posent par rapport à l'avenir de la CBC et de la SRC. Rappelons que c'est un média financé par les fonds publics pour qu'on se donne de l'information objective, qui est la moins teintée possible, avoir un outil de référence financé par les fonds publics. Donc, il y a quand même, à mon avis, des questions à se poser, parce que, dans plusieurs situations, au Parti québécois, on constate qu'il y a des mouvances qui sont surreprésentées puis des points de vue qui ne sont peu ou pas représentés dans la manière de rendre l'information sur certains sujets, compte tenu que c'est un diffuseur public qui est tenu à une objectivité puis un équilibre.

Donc, est-ce que c'est normal que, sur des sujets comme l'immigration, la laïcité, les lieux de prière, le multiculturalisme, le fédéralisme... Est-ce que c'est normal qu'un diffuseur public, financé à même les fonds publics, prenne un point de vue et lui donne énormément d'espace, donne peu d'espace à d'autres points de vue? Est-ce que c'est normal de congédier Wendy Mesley parce qu'elle nomme le nom d'un livre? Est-ce que c'est normal de suggérer de ne plus utiliser certains mots dans le travail des journalistes? Est-ce que c'est normal de demander à des journalistes d'aller manifester? Est-ce que c'est une atteinte à leur indépendance ou non? Est-ce que c'est normal que pour le Parti québécois… dans des reportages quelques jours avant les scrutins de l'élection générale et des scrutins de la partielle, on donne de l'espace à tous les partis sauf le Parti québécois? Vous vous rappellerez qu'on a fait une plainte au Conseil de presse puis à l'ombudsman sur ces questions-là. Est-ce que c'est normal d'entendre parler de Thunder Bay puis de Red Deer aux nouvelles québécoises? Est-ce que ça répond aux besoins des Québécois ou est-ce que c'est le gouvernement du Canada et Radio-Canada qui veulent poursuivre une mission d'unité canadienne?

Moi, je pense que ces questions-là sont légitimes, mais je ne suis pas du tout dans le populisme de droite, à savoir que, chers journalistes de Radio-Canada, non seulement je vous soutiens là-dedans puis j'ai du respect pour votre travail, mais je pense que, parmi les meilleurs journalistes au Québec, il y a... sont à Radio-Canada. Donc, je suis critique de l'institution, je pense qu'il y a de réelles questions à se poser sur l'équilibre qu'il y a entre les points de vue et les idéologies dans le travail que fait Radio-Canada, mais je suis complètement en désaccord avec la sortie de Poilievre parce qu'évidemment que c'est une exagération puis que ce n'est pas juste...

M. Lachance (Nicolas) : Il a convaincu Twitter, là, donc est-ce que vous, en tant que...

M. St-Pierre Plamondon : Il a convaincu Twitter. Je ne sais pas quel argument...

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Je ne sais pas, le poids de cet argument-là : Il a convaincu Twitter.

M. Lachance (Nicolas) : Bien, il a quand même réussi...

M. St-Pierre Plamondon : Elon Musk.

M. Lachance (Nicolas) : ...Elon Musk, à le convaincre. Est-ce que le Parti québécois réfléchit à s'éloigner de Twitter?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Non, puis notre réflexion est déjà connue là-dessus, c'est que nous, si on nous donne la chance, si on prend le pouvoir, on va créer, à Télé-Québec, un service de nouvelles qui sera davantage représentatif de notre volonté d'avoir des contenus équilibrés par rapport aux divers idéologies ou courants politiques qui existent et des nouvelles qui sont ancrées au Québec et non pas à Thunder Bay ou à Red Deer.

M. Laberge (Thomas) : Mais, sur Twitter, là… ce n'est pas juste un enjeu aussi par rapport à Radio-Canada, CBC aussi, on le sait qu'il y a énormément de désinformation. Mais aussi avec ce que M. Musk est en train de faire, on voit qu'il prend une décision sur une demande d'un chef de parti, c'est complètement absurde. Ça ne vous pose pas un certain problème? Ça ne vous pose pas aussi des questions, de dire : Est-ce que c'est le meilleur endroit pour aller rejoindre les gens? Puis, on le sait, tu sais, c'est normal, ça provoque des fois des débats, puis les débats ne volent pas haut sur Twitter non plus, là.

M. St-Pierre Plamondon : Ah! mais je pense sincèrement que les médias sociaux sont un enjeu de santé publique et de santé démocratique. On a un problème avec l'impact des médias sociaux sur la polarisation du débat et sur la santé mentale de nos gens, notamment de nos jeunes. C'est un vrai enjeu. Vous vous souviendrez qu'il y a un été et demi j'ai même suggéré une pause d'une semaine au Québec pour ne pas être sur les médias sociaux puis se donner du temps en personne. Puis ça avait suscité de vives réactions. Mais je continue à penser que l'impact de médias sociaux comme Twitter sur la démocratie n'est pas que rose, là. Ce n'est pas tout rose, et on va devoir se pencher là-dessus.

M. Laberge (Thomas) : Mais pourquoi ne pas quitter Twitter, alors, si c'est si nuisible pour la santé publique du Québec?

M. St-Pierre Plamondon : Mais c'est qu'on pourrait... S'il y avait de la bonne volonté, on pourrait réformer les médias sociaux de manière à ce que la polarisation et la désinformation soient mieux encadrées. Ce n'est pas le cas en ce moment. Si on quitte Twitter, bien là, est-ce qu'on quitte Facebook parce qu'il y a de la désinformation? Sur Facebook, il y en a. Est-ce qu'on quitte Instagram? C'est qu'à un moment donné l'enjeu ici en est un de réglementation, d'encadrement davantage que d'effacement d'un parti sur toutes les plateformes. Donc, c'est pour ça que je pense qu'il faut se pencher sur comment on va s'assurer que les médias sociaux ne soient pas une menace à la santé des gens et à la santé de notre démocratie.

M. Spector (Dan) : What's your message to Catherine Fournier today?

M. St-Pierre Plamondon : That I'm sure that it was a difficult and painful process and that I think that... I hope, at least, after she obtained justice, that she will be able to turn the page and live peacefully with… towards those events.

M. Spector (Dan) : Do you have any regrets about the way your party reacted or the amount of support she was given?

M. St-Pierre Plamondon : I was given, on a certain morning, very little information on facts that occurred before I was elected leader and on facts that occurred outside of the workplace, for which I could not obtain any reliable fact. So, my duty, as I saw it, was to protect the judicial process in the hope that justice would be rendered. And effectively justice has been rendered. And now I hope that it sends the signal for other victims that, although our justice system is not perfect, it is reliable, and justice can be obtained.

M. Authier (Philip) : You chose to remain at arms length on this by not contacting her, and she says this morning on Facebook that she does not regret the journey that she went through. Do you expect she will have criticism of the process or criticism of the PQ, of your decision to...

M. St-Pierre Plamondon : I had no information, and my stance was really not to interfere knowing that a lot of emotional reactions were occurring in the party in both perspectives. So, I had to keep everyone disciplined as to not interfere with the process. And I was under pressure.

M. Authier (Philip) : And, had you reacted, that… you could have jeopardized the trial or the...

M. St-Pierre Plamondon : But what happens if I contact either Harold LeBel, Catherine Fournier or both of them during... before the trial, and they say things to me, and then you ask me : What were you told? Should I lie to you? What should I do? And maybe it's my background as a lawyer, but looking at the reaction and the context, looking at the very little reliable information, none... no information that was reliable, I could work with, my reaction was to protect the process through which the victim had decided to go through to make sure that we don't derail. So…

M. Spector (Dan) : Would you let that happen again, a young MNA or a young… you know, any kind of staff member of the PQ… in an older man's condo to sleep over? Like, now, obviously, with hindsight, would you let that happen again under your watch?

M. St-Pierre Plamondon : The thing is, I don't think anybody let that happened. So, once you're outside the scope of the workplace, people take decisions with their private life. And, as an employer, you don't have information about that, and it's not expected neither that the employer starts ruling how the private life of every employee will be governed. And that was the very difficult part for me as a leader who was not there when it occurred and had no information about events outside the scope of the workplace. What should an employer… Of course, an employer is really bound to make sure that, in the workplace, everything is done to prevent such situations. But outside the scope, if you have no information, people govern themselves. How do you intervene? Should you intervene in people's private life? If you ask me : Is it appropriate? I would never do that. I don't think it's appropriate.

M. Spector (Dan) : Could you just… on the CBC…

M. St-Pierre Plamondon : So, on the CBC, of course I disagree with Poilievre's stance that it's a state control media. I mean, it refers to China, Russia, Venezuela. Of course, journalists are free to write what they want. The problem with that, with the approach of a populist right wing message, is that it takes issues that are genuine, I think, and then it's amplified and used to make a political gain. I think there are several genuine issues at stake with the CBC recently, and it triggers questions as to what's the future of the CBC.

The CBC is about paying taxes so that we get objective and balanced reliable information. I'm willing to pay for that. So, I'm not in Poilievre's idea at all. I think we should have reliable public information, it's a fundamental thing for democracy. What happens if things like reports on immigration, prayers in school, multiculturalism, federalism will render only one point of view or will not balance the different genuine or valuable point of views that there could be? What do we do about that? What do we do when an employer tells its journalist : We think you should go to a manifestation on that topic? What do we do when a journalist is… loses her job for having read the title of a book on air? What do we do when, for the Parti québécois, a public broadcaster makes, two days before the general election and two days before the by-election, reports about these elections without even mentioning the Parti québécois?

We work within the institutions, we respect the journalists at the CBC. I genuinely believe that among the best journalists in Québec are at the SRC. I think that. But I'm also aware that there's an issue with balancing ideologies and political currents within that public broadcaster because its mandate… Because we're paying taxes, its mandate is to give a very objective and balanced point of view through its journalism and that is at stake right now. And those are genuine questions, legitimate questions, but of course it has nothing to do with the «récupération», with the opportunity that Pierre Poilievre is trying to exploit by saying things that are not true.

(Fin à 11 h 05)