(Dix heures vingt-neuf minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Donc, journée chargée dans l'actualité. Avant de répondre à vos
questions sur certaines des questions très importantes du jour, je désire
simplement attirer l'attention sur une pétition sur la cruauté envers les
animaux dans le domaine agroalimentaire. Le Parti québécois a fait une sortie
là-dessus il y a une semaine. J'attire l'attention sur cet enjeu-là rapidement
parce que je pense qu'en effet on est dû pour un changement d'approche,
complètement, sur le plan des normes applicables en matière de protection pour
les animaux, vis-à-vis la cruauté, je veux juste le mentionner, sachant qu'on a
plusieurs autres questions importantes aujourd'hui. Donc, je vous laisse
simplement y aller avec les questions.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous pensez du fait qu'on connaisse l'identité maintenant de Catherine
Fournier et qu'elle fait un documentaire sur son passage en politique?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
comme vous le savez, ça a été un événement important en politique québécoise et
pour le Parti québécois. Et, vous vous souviendrez ce que j'ai dit, le matin de
l'arrestation d'Harold LeBel, j'ai dit : Les violences sexuelles, toutes
les violences sexuelles doivent être combattues avec force, et personne n'est
au-dessus de la loi. J'ai rappelé également qu'on devait faire confiance en
notre système de justice et je constate qu'au terme d'un processus qui a dû
être difficile et exigeant pour la victime, justice a été rendue, puis on a
laissé travailler notre système de justice.
M. Laforest (Alain) : M. Arseneau,
vous avez siégé avec les deux, vous en pensez quoi, vous?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
j'ai siégé avec Catherine Fournier pendant quelques mois, tout au plus, et avec
Harold LeBel pendant environ deux ans et demi, trois ans, et je peux juste
corroborer ce que Paul a dit. Lorsqu'on a appris l'arrestation d'Harold LeBel,
bien, évidemment, c'était avec surprise, avec étonnement et incrédulité. Et
puis on a laissé le système de justice suivre son cours et on a pris acte des
résultats. Et aujourd'hui, si la victime décide de révéler son identité pour
encourager d'autres victimes à poursuivre les agresseurs, à dénoncer les
agresseurs, bien, évidemment, on pense que c'est positif.
M. Lacroix (Louis) : Cet
événement-là est survenu au moment où M. LeBel et Mme Fournier
étaient dans une activité du Parti québécois dans le secteur de Rimouski. Ils
étaient, en fait, tous les deux membres du Parti québécois. Quel est
l'accompagnement qui a été offert par le parti à Mme Fournier?
M. St-Pierre Plamondon : Premièrement,
ce sont des événements qui sont à l'extérieur du cadre du travail, très
clairement, et c'est des événements pour lesquels on avait... En tous cas, moi,
j'ai cherché quelles informations il y avait au Parti québécois sur ces
événements-là, et ce que j'ai constaté, c'est que non seulement c'étaient des
événements antérieurs à mon entrée en fonction, mais des événements pour lesquels
on n'avait pas d'information fiable.
M. Lacroix (Louis) : ...qui
vient avec la fonction sur ce qui s'est passé dans le passé.
M. St-Pierre Plamondon : Des
événements pour lesquels on avait... qui a eu lieu dans un lieu privé, à
l'extérieur du milieu de travail, et des événements pour lesquels on n'avait
aucune information fiable. D'où ma position, à savoir il y a un système de
justice qui n'est pas parfait, mais dans lequel il faut faire confiance. Et
j'ai été très strict dans ma façon de réagir vis-à-vis Harold LeBel, la journée
même, j'ai été très strict également dans ma manière de m'assurer que toute
personne dans le parti ne poserait pas de gestes qui peuvent entraver au
processus judiciaire.
M. Lacroix (Louis) : M. St-Pierre
Plamondon, tous les journalistes qui sont ici, là, savaient dès le départ qui
était la victime dans cette histoire-là. Vous ne pouvez pas être aveugle au
Parti québécois et faire semblant que vous ne saviez pas non plus, là.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
oui.
M. Lacroix (Louis) : Si tous
les journalistes ici savaient qui c'était, vous autres, vous deviez le savoir.
Moi, ma question, c'est : Quand un parti politique apprend qu'entre deux
collègues il y a une agression sexuelle...
M. St-Pierre Plamondon : Attention!
Quand un parti...
M. Lacroix (Louis) : Bien, ça
a été démontré par le tribunal, là, M. St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon : Est-ce
que je peux répondre, s'il vous plaît?
M. Lacroix (Louis) : Mais je
veux finir ma question.
M. St-Pierre Plamondon : Allez-y.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que c'est possible de ne pas donner d'accompagnement à quelqu'un qui a subi une
agression sexuelle?
M. St-Pierre Plamondon : Donc,
lorsqu'Harold LeBel a été arrêté, on était devant une allégation d'agression
sexuelle qu'on a prise extrêmement au sérieux. Je l'ai suspendu le jour même, dans
l'heure qui a suivi, en disant : On ne sait pas quelle sera l'issue du
procès, donc on va laisser la justice faire son travail, et c'est ce qu'on a
fait. Et donc il faut être conscient que l'information dont on dispose dans un
parti, même des informations, des allégations contradictoires… Dans les faits,
ce qu'on constatait, c'est que personne n'avait de connaissance personnelle ni
fiable de ces événements-là. Donc, on a laissé...
M. Lacroix (Louis) : ...vous
n'avez jamais parlé à Mme Fournier?
M. St-Pierre Plamondon : Je n'ai
jamais parlé à Mme Fournier ni à Harold LeBel après les accusations. Et
j'ai pris soin de dire à tout le monde : Peu importe l'opinion personnelle
que vous pouvez avoir sur ces événements-là, je ne veux personne qui fasse
quelque entrave que ce soit à ce processus-là, il faut faire confiance à la
justice. Et, si j'ai quelque chose à dire à la victime aujourd'hui, c'est de
dire : Au terme de ce processus-là, qui, sans aucun doute, a dû être
douloureux, difficile, j'espère que le fait que justice a été rendue et que le
système a fait son travail lui donnera une paix intérieure, lui donnera une
possibilité de tourner la page pour la suite des choses.
M. Lachance (Nicolas) : Est-ce
que Mme Fournier était venue voir le parti pour soumettre ces
allégations-là avant de porter plainte? Donc, au Parti québécois, le moment où
vous l'avez été, mis au courant de ces événements-là, c'est au moment du dépôt
des accusations?
M. St-Pierre Plamondon : Le
matin… le matin de l'arrestation.
M. Lachance (Nicolas) : Donc,
personne à l'interne, aucun conseiller, aucun relationniste, aucun proche de Mme
Fournier n'avait parlé à la direction du Parti québécois avant?
M. St-Pierre Plamondon : Dans
les jours qui ont suivi, on me donnait des allégations contradictoires, parce
que ça a généré beaucoup de discussions.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
les jours qui ont suivi quoi?
M. St-Pierre Plamondon : L'arrestation.
Il y avait, comme chef, sur moi, une pression importante de prendre position
rapidement sur la base d'allégations et de gens qui n'avaient aucune
connaissance personnelle de ce qui avait pu se passer ou non. C'était
important, comme chef, que je trace une ligne en disant : Votre opinion,
alors que vous n'avez aucun fait fiable, ne compte pas, laissons la justice
suivre son cours et créons l'environnement pour que la justice puisse faire son
travail, ce qui…
M. Lachance (Nicolas) : Mais
je reviens avant. Donc, il n'y avait jamais eu aucune rumeur, aucun ouï-dire,
jamais rien sur M. LeBel avec Mme Fournier avant que des accusations soient
déposées?
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'avais aucune information en ce sens, et il y a eu ensuite... Il y a eu un
certain nombre de ouï-dire, comme vous dites, mais est-ce que, comme chef,
devant des allégations aussi sérieuses, je pouvais me substituer à la justice
sur la base de ouï-dire?
M. Lachance (Nicolas) : Donc,
il y en a eu, un certain nombre de ouï-dire?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
oui, il y en avait, mais...
M. Lachance (Nicolas) : Qui
datent de quand?
M. St-Pierre Plamondon : Il y
en a eu... Je ne sais pas, là, c'est une bonne question, il faudrait que je...
Mais c'est parce que...
M. Lachance (Nicolas) : Et
personne au Parti québécois n'a pris les devants pour aller voir Mme Fournier,
pour lui demander : Est-ce qu'il y a un problème? Est-ce qu'il y a un
problème avec Harold? Est-ce que vous êtes en sécurité?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
parce que... Non, là, vous confondez les époques, là. Catherine Fournier n'est
plus au Parti québécois lorsque l'arrestation a lieu. Puis ce sont des faits
non seulement qui sont antérieurs, donc je n'en ai pas connaissance
personnelle, mais, quand je vérifie, je me rends compte que ce sont des faits à
l'extérieur du milieu de travail, pour lesquels on ne dispose d'aucune
information fiable.
M. Laforest (Alain) : Elle
était sur une activité du parti, une activité militante. Donc, il n'y a
personne...
M. St-Pierre Plamondon : Les
lieux, je m'excuse de...
M. Laforest (Alain) : À
Rimouski, elle était sur une activité...
M. Lacroix (Louis) : Bien,
l'agression n'est pas survenue pendant une activité du Parti québécois, là, ça,
c'est vrai.
M. St-Pierre Plamondon :
C'est dans des lieux privés, chez quelqu'un.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
cette journée-là, elle était mandatée pour aller avec...
M. Lachance (Nicolas) : Il y
a des photos des deux, de cette journée-là, à une activité, là, du Parti
québécois.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
évidemment que les deux étaient au Parti québécois. Ce que je vous dis, c'est
que...
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non. Il est là, le piège, là, c'est… Est-ce que c'est le rôle du politicien de
faire du commentariat sur la base de faits dont je n'ai pas de connaissance
personnelle et pour lesquels la justice a parlé? Donc...
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : J'aimerais
juste pouvoir répondre aux questions, s'il vous plaît, là. Donc, vous comprenez
que, lorsque l'arrestation a lieu, je pense que notre devoir, mon devoir comme
chef, c'était de constater que personne dans l'organisation n'avait de
connaissance personnelle et fiable des faits qui avaient pu ou non avoir lieu
ce soir-là. Et, constatant que personne n'était témoin ou n'avait une
connaissance fiable de ce qui avait pu arriver, c'était de protéger le
processus judiciaire pour que justice puisse être rendue, et je pense que c'est
précisément ça qui est arrivé. Et c'est pourquoi je dis aux victimes... aux
victimes qui n'ont jamais porté plainte : J'espère que ça démontre que le
tribunal spécialisé, ce qui est en place présentement, permet d'obtenir
justice, mais encore faut-il s'abstenir de mettre des bâtons dans les roues du
processus judiciaire.
Mme Morin-Martel (Florence) : Pourquoi
M. Bérubé, il n'est pas là aujourd'hui? C'est lui qui était chef intérimaire au
moment du départ de Mme Fournier.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
c'était moi qui étais chef au moment de l'arrestation.
Mme Morin-Martel (Florence) : Mais
au moment du départ de Mme Fournier.
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
bien... Mais il n'y a pas de...
M. Arseneau : Il est en route
M. St-Pierre Plamondon : Il
est en route.
M. Lachance (Nicolas) : Parce
que vous avez dit… des ouï-dire, il y a eu des ouï-dire avant l'arrestation.
Mme Fournier avait quitté le Parti québécois de façon assez étonnante, là, on
s'entend.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
mais non... Non, je ne crois pas qu'il y ait de ouï-dire...
M. Lachance (Nicolas) : Bien,
vous l'avez dit, là, c'est pour ça que...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, mais pas au sens d'il y avait... pas au sens d'il y avait une
connaissance.
M. Lachance (Nicolas) : Ma
question était très, très claire, M. St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, mais c'est parce que des discussions sur la base... Écoutez, là, si vous
saviez à quel point j'ai été exposé à des points de vue contradictoires, alors
que personne qui s'exprimait sur la question n'avait, en fait, une connaissance
fiable de ce qui s'était passé.
M. Lachance (Nicolas) : On
parle d'avant les accusations. Tout à l'heure, je vous ai posé la question
avant les accusations, vous m'avez dit : Il y avait eu des ouï-dire.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
il n'y avait pas de discussion sur une agression potentielle.
M. Duval (Alexandre) : ...troisième
personne qui était présente avec M. LeBel et Mme Fournier.
M. St-Pierre Plamondon : Avec
qui on n'a pas eu... Oui.
M. Duval (Alexandre) : Il est
difficile de croire qu'en de telles circonstances, surtout considérant que Mme
Fournier a quitté le Parti québécois pour siéger comme indépendante… il est
difficile de croire qu'il n'a jamais été question de ces événements-là au
parti. Puis ma question est la suivante : Quand Mme Fournier a quitté le
Parti québécois, quelle justification elle a officiellement donnée à l'interne
pour siéger comme indépendante?
M. St-Pierre Plamondon : Je
peux vous revenir. C'est que ça me place dans... Étant donné que c'est des
faits qui sont antérieurs à mon élection comme chef, ça me place dans une
situation d'essayer d'enquêter moi-même sur des faits pour lesquels
l'information n'est pas claire. Mais je doute fortement qu'on est devant...
Pour avoir vu, là, notamment la réaction
de certaines personnes au moment de l'arrestation, mon constat, parce
qu'évidemment j'ai mis beaucoup de temps là-dessus, c'était que personne, en
fait, ne savait ou n'avait d'information fiable sur ce qui avait pu ou non se
passer ce soir-là. D'où l'importance de ne pas prendre position, en fait, en ne
sachant pas puis d'où l'importance de dire : Il y a un système de justice.
Plutôt que de prendre une position politique ou tenter de faire du commentariat
politique sur des faits qu'on ne connaît pas, on va laisser la justice suivre
son cours, on va rappeler que personne n'est au-dessus de la loi, on va
suspendre rapidement la personne qui fait l'objet de l'arrestation. On va
prendre toutes les mesures, mais on va laisser la justice faire son travail.
M. Lacroix (Louis) : Mais ça,
c'est sur la plan légal, M. St-Pierre Plamondon. Je suis bien d'accord avec ça,
là, puis, bon, il faut laisser aller la justice, puis je suis d'accord avec ça.
Mais, quand il y a une personne… Sur le côté humain, là, quand vous apprenez
qu'il y a une personne, qui était dans votre parti avant, qui est possiblement
victime d'une agression sexuelle, il n'y a personne au Parti québécois qui a le
réflexe de dire : Je vais aller voir Mme Fournier puis, tout en préservant
la présomption d'innocence de M. LeBel, de lui dire : Si tu as besoin de
quelque chose, on est là pour toi. Il n'y a personne qui a ce réflexe-là au
Parti québécois, même si c'est un parti… Parce que je vous rappelle que c'est
survenu pendant une activité du PQ, à l'époque, dans le comté de M. LeBel.
Alors, sur le plan humain, là, il n'y a personne qui a cette idée-là d'offrir
une main tendue à Mme Fournier, à savoir si elle a besoin d'accompagnement
psychologique?
M. St-Pierre Plamondon : Donc,
ce que j'ai pris comme position le matin même, parce que je me souviens, mon
téléphone a sonné tôt le matin, je me suis rendu dans l'heure qui suit pour un
point de presse au Parti québécois pour annoncer la suspension de Harold LeBel
puis faire la déclaration, là, sur l'importance que personne n'est au-dessus de
la loi. Il y avait plusieurs personnes dans le parti qui semblaient vouloir
rendre justice eux-mêmes, et j'ai demandé à tout le monde de ne pas intervenir,
ni auprès de la victime ni auprès de l'accusé, dans l'objectif de ne pas nuire
ou de ne pas faire… créer d'entrave à un processus que je juge important, à
savoir obtenir justice, savoir la vérité sur ce qui s'est passé ce soir-là,
dans la mesure où je ne disposais d'aucun fait fiable, aucun témoignage fiable,
du ouï-dire, des choses contradictoires.
Donc, j'ai décidé, dans l'heure qui a
suivi le moment que j'ai appris cette arrestation-là, de protéger le plus
possible le système judiciaire et le processus judiciaire. Et je pense que la
démarche de Catherine Fournier démontre que notre système de justice
fonctionne. Il n'est pas parfait, mais il s'est amélioré avec le tribunal
spécialisé, chose pour laquelle on a vraiment milité. Donc, c'est la décision
que j'ai prise à ce moment-là.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
en quoi un appel de courtoisie ou juste s'assurer que Mme Fournier va bien
aurait menacé l'indépendance du système judiciaire?
M. St-Pierre Plamondon : Se
pose la question… Quelques jours après, vous me posez la question en point de
presse : Avez-vous contacté la victime? Ça crée toutes sortes
d'hypothèses, de présomptions. Donc, j'ai cru adéquat de ne pas contacter ni la
victime ni l'accusé et de demander aux membres du parti de ne pas intervenir de
manière à ce que la justice puisse être rendue sans entrave, sans interférence.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous avez isolé M. LeBel, ça, on peut le comprendre, mais vous avez aussi isolé
la victime, en disant...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, je n'ai pas isolé personne, on ne peut pas dire ça.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
quand les victimes disent qu'elles se sentent laissées à elles-mêmes, ce n'est
pas un peu de ça dont on parle?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, je... Catherine Fournier ne faisait pas partie du Parti québécois, et se
posait la question : Si je contacte la victime, est-ce qu'il y a des
choses qu'on peut se dire, dans le cadre de cet appel-là, qui a le potentiel de
nuire à sa démarche et de nuire au processus judiciaire? Donc, c'est ça,
l'enjeu. Surtout lorsque, j'ai beau regarder à l'interne, il n'y a pas de
témoignage, il n'y a pas de témoin, il n'y a pas d'information, c'est dans un
lieu privé, à l'extérieur du milieu de travail, donc rien de fiable.
J'ai jugé que c'était important que le
processus judiciaire puisse avoir lieu sans entrave, puis il me semble qu'à la
lumière de ce processus-là, maintenant qu'on sait c'est quoi, le jugement, il
me semble que c'était adéquat comme façon de réagir, dans la mesure où il faut
croire en nos institutions, il faut croire au système de justice, même s'il
n'est pas parfait. Puis, au final, il faut laisser la justice faire son travail
sans faire d'entrave, sinon on n'obtiendra pas justice.
M. Laforest (Alain) : ...comme
impact sur l'image du parti, maintenant qu'on sait que les deux étaient dans le
parti, étaient dans une activité politique, ça s'est passé dans un lieu privé,
que vous avez pris la décision de ne pas intervenir auprès de M. LeBel, de ne
pas intervenir auprès de Mme Fournier, de ne pas envoyer... prendre de
l'information, de la rencontrer par la suite?
M. St-Pierre Plamondon : Je
rappelle ce que j'ai dit, hein, dès l'heure qui a suivi l'arrestation, j'ai dit :
Les violences sexuelles, toutes les violences sexuelles doivent être combattues
avec force puis personne n'est au-dessus de la loi. Faisons confiance au
système de justice. On pense toujours ça au Parti québécois. Et, pour des faits
qui sont antérieurs à mon élection comme chef, extérieurs au milieu de travail,
on a mis en place les conditions pour que justice puisse être rendue. Et je
réitère que je souhaite vraiment, sincèrement que la victime, au terme d'un
processus qui a dû être difficile, exigeant, trouve, dans ce jugement-là, dans
le fait que justice a été rendue, une manière de trouver une paix, de tourner
la page, donc.
Et rappelons aussi qu'on est devant aussi
des changements heureux de normes à l'Assemblée nationale. Rappelons-nous des
affaires au PLQ, rappelons-nous d'employés à Québec solidaire. Je pense qu'on
est devant un changement nécessaire et positif dans la tolérance qu'on n'a plus
vis-à-vis certains comportements. Et tant mieux si la justice a pu faire son
travail.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
que c'est toujours approprié qu'un député reçoive à dormir chez lui des
militants, des employés politiques beaucoup plus jeunes que lui?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'est pas quelque chose que je ferais, évidemment, là, donc j'ai... je porte un
jugement sur ça. Mais est-ce que je peux commencer... Évidemment, on a des
formations à l'Assemblée nationale puis on a des directives claires sur le
comportement en milieu de travail. Ce qui n'était pas évident, dans cette
affaire-là, c'était que c'étaient des gestes, des événements dans un lieu
privé, à l'extérieur du milieu de travail.
Est-ce que l'employeur... Parce que, quand
je prends position aussi, ça va impliquer tous les employeurs au Québec. Est-ce
que l'employeur peut dire : Dorénavant, nous avons des directives sur ce
que vous pouvez faire sur votre temps privé dans votre vie personnelle, des
directives sur la différence d'âge, sur les lieux dans lesquels vous pouvez
vous retrouver avec un collègue? C'est là que c'était difficile. Puis c'est
toujours difficile, c'est-à-dire les normes sont très claires en ce moment dans
le milieu de travail, mais, à l'extérieur, dans la vie privée des gens, est-ce
que l'employeur peut intervenir puis commencer à dicter aux gens quoi faire de
leur vie? Ce n'est pas évident.
M. Lecavalier (Charles) : C'est
parce que ce que vous mentionnez beaucoup : Bon, c'était à l'extérieur du
milieu de travail, mais le contexte, c'est qu'il y a une tournée régionale, il
y a Mme Fournier qui participe à cette tournée régionale là.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, mais j'en ai fait plein, des tournées régionales, il n'y a rien qui oblige
de coucher chez quelqu'un d'autre dans une tournée régionale, là.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
que ça arrive parfois…
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
je n'ai jamais fait ça, là.
M. Lecavalier (Charles) : La
question que je vous pose, c'est : Vous, comme chef du Parti québécois,
est-ce que vous pensez que c'est toujours approprié de faire ça?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
je ne pense pas que c'est approprié. Mais est-ce que, comme chef, j'ai le
pouvoir de dicter aux gens les décisions qu'ils vont prendre dans leur vie
privée à l'extérieur du milieu de travail? Je ne pense pas que j'ai ce
pouvoir-là.
M. Bourassa (Simon) : Est-ce
qu'il pourrait y avoir un cadre donné par le parti, par exemple, lors des
activités, des tournées régionales, chacun dans sa chambre d'hôtel après, voici
la directive du parti, ce genre de mécanisme là sans que ce soient des ordres?
M. St-Pierre Plamondon : À
nouveau, la difficulté c'est : Est-ce que l'employeur peut dicter... Dans
le milieu de travail, les normes sont superclaires, en ce moment, on a même des
formations. Ça a vraiment changé pour le meilleur. À l'extérieur du milieu de
travail, est-ce que l'employeur peut commencer à dicter le comportement des
gens? Il faut y réfléchir parce que ça peut avoir plusieurs incidences sur la
sphère privée. Donc, ce n'est pas si évident que ça.
Par contre, à nouveau, si j'ai un message
ce matin, là, c'est qu'il y a une victime alléguée qui a fait le processus au
complet, qui a fait la confiance à notre système de justice, qui n'est pas
parfait, mais qui s'est amélioré. Et, au terme de tout ça, justice a été
rendue. Et donc j'espère que les victimes qui entendent ça, qui voient ça
feront confiance à notre système de justice pour que ce genre d'événement là n'ait
jamais lieu ou ait lieu le moins possible.
M. Lachance (Nicolas) : À
quel point M. LeBel a nui au Parti québécois? On connaît maintenant le nom de
la victime, c'était une jeune militante, une jeune députée qui était devenue
une vedette. M. LeBel... Bien, vous avez perdu Rimouski à la dernière élection.
À quel point les gestes de M. LeBel ont nui au Parti québécois?
M. St-Pierre Plamondon :
C'est des événements qui sont tristes. Ce n'est pas positif pour personne.
Donc, comme société, je pense qu'au moins on a constaté que le système de
justice faisait son travail. Maintenant, c'est de réfléchir à des politiques...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ça, comme formations, en général, ça s'est beaucoup amélioré en termes de
contextes de formation. Donc, c'est d'éviter... de réussir, à l'avenir, à ce
que des événements comme ceux-là n'aient pas lieu.
Mme Morin-Martel (Florence) : J'aurais
aimé ça vous entendre. On apprenait, là, ce matin, qu'il y a certaines familles
qui accueillent des enfants de la DPJ qui n'ont pas accès à des crédits d'impôt
pour les frais de garde, là. Comment on explique ça?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on a pris connaissance, comme vous, là, de cette information-là. Écoutez, bien,
ce qu'on demande, évidemment, là, c'est que le gouvernement soit plus attentif
à ces besoins-là des familles d'accueil, qui sont extrêmement généreuses, qui
vont recueillir des enfants qui en ont bien besoin. De ne pas s'assurer
qu'elles reçoivent toutes les considérations financières requises, bien, je
pense qu'il y a une faille là qu'il faut corriger, tout simplement.
M. Laforest (Alain) : Peut-être
juste une réaction sur M. Drainville, parce que c'est votre cheval de bataille
politique, sur la valorisation du français, l'annonce qu'il a faite ce matin.
Avez-vous eu le temps de vous pencher là-dessus?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je pensais que vous seriez sur Poilievre et la CBC. Je suis surpris de ne pas
vous entendre là-dessus, je pensais que...
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Non, mais c'est... étant donné qu'il y a quand même des collègues de la SRC
ici. Sur l'annonce de Drainville, on va vous revenir compte tenu, là, du sujet
de ce matin qui, clairement...
Des voix : Sur Poilievre…
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
écoutez...
M. Laforest (Alain) : ...sur
l'anglais, mais pas sur le français, c'est ça?
M. St-Pierre Plamondon : C'est-à-dire
que... Vous voulez une réaction sur... Bon, allons-y. Je trouve que les propos
tenus par Pierre Poilievre sont injustes par rapport à la Société Radio-Canada.
Et donc évidemment que la définition que Twitter donnait, là, de médias
financés par l'État, c'est que le gouvernement peut intervenir dans le contenu.
Est-ce que c'est le cas à la CBC puis à la SRC? Pas du tout. Est-ce qu'on peut
comparer la CBC au Venezuela, à la Russie ou à la Chine? Évidemment pas.
Maintenant, la difficulté avec le
populisme de droite, c'est qu'il prend des enjeux qui sont réels, qui sont
légitimes, et on va tenter de se faire du capital politique en amplifiant, en
utilisant des mots qui sont inadéquats. Mais je pense qu'il y a quand même de
réelles questions qui se posent par rapport à l'avenir de la CBC et de la SRC.
Rappelons que c'est un média financé par les fonds publics pour qu'on se donne
de l'information objective, qui est la moins teintée possible, avoir un outil
de référence financé par les fonds publics. Donc, il y a quand même, à mon
avis, des questions à se poser, parce que, dans plusieurs situations, au Parti
québécois, on constate qu'il y a des mouvances qui sont surreprésentées puis
des points de vue qui ne sont peu ou pas représentés dans la manière de rendre
l'information sur certains sujets, compte tenu que c'est un diffuseur public
qui est tenu à une objectivité puis un équilibre.
Donc, est-ce que c'est normal que, sur des
sujets comme l'immigration, la laïcité, les lieux de prière, le
multiculturalisme, le fédéralisme... Est-ce que c'est normal qu'un diffuseur
public, financé à même les fonds publics, prenne un point de vue et lui donne
énormément d'espace, donne peu d'espace à d'autres points de vue? Est-ce que
c'est normal de congédier Wendy Mesley parce qu'elle nomme le nom d'un livre? Est-ce
que c'est normal de suggérer de ne plus utiliser certains mots dans le travail
des journalistes? Est-ce que c'est normal de demander à des journalistes
d'aller manifester? Est-ce que c'est une atteinte à leur indépendance ou non?
Est-ce que c'est normal que pour le Parti québécois… dans des reportages
quelques jours avant les scrutins de l'élection générale et des scrutins de la
partielle, on donne de l'espace à tous les partis sauf le Parti québécois? Vous
vous rappellerez qu'on a fait une plainte au Conseil de presse puis à
l'ombudsman sur ces questions-là. Est-ce que c'est normal d'entendre parler de
Thunder Bay puis de Red Deer aux nouvelles québécoises? Est-ce que ça répond
aux besoins des Québécois ou est-ce que c'est le gouvernement du Canada et
Radio-Canada qui veulent poursuivre une mission d'unité canadienne?
Moi, je pense que ces questions-là sont
légitimes, mais je ne suis pas du tout dans le populisme de droite, à savoir
que, chers journalistes de Radio-Canada, non seulement je vous soutiens
là-dedans puis j'ai du respect pour votre travail, mais je pense que, parmi les
meilleurs journalistes au Québec, il y a... sont à Radio-Canada. Donc, je suis
critique de l'institution, je pense qu'il y a de réelles questions à se poser
sur l'équilibre qu'il y a entre les points de vue et les idéologies dans le
travail que fait Radio-Canada, mais je suis complètement en désaccord avec la
sortie de Poilievre parce qu'évidemment que c'est une exagération puis que ce
n'est pas juste...
M. Lachance (Nicolas) : Il a
convaincu Twitter, là, donc est-ce que vous, en tant que...
M. St-Pierre Plamondon : Il a
convaincu Twitter. Je ne sais pas quel argument...
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne sais pas, le poids de cet argument-là : Il a convaincu Twitter.
M. Lachance (Nicolas) : Bien,
il a quand même réussi...
M. St-Pierre Plamondon : Elon
Musk.
M. Lachance (Nicolas) : ...Elon
Musk, à le convaincre. Est-ce que le Parti québécois réfléchit à s'éloigner de
Twitter?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Non, puis notre réflexion est déjà connue là-dessus, c'est que nous, si on nous
donne la chance, si on prend le pouvoir, on va créer, à Télé-Québec, un service
de nouvelles qui sera davantage représentatif de notre volonté d'avoir des
contenus équilibrés par rapport aux divers idéologies ou courants politiques
qui existent et des nouvelles qui sont ancrées au Québec et non pas à Thunder
Bay ou à Red Deer.
M. Laberge (Thomas) : Mais,
sur Twitter, là… ce n'est pas juste un enjeu aussi par rapport à Radio-Canada,
CBC aussi, on le sait qu'il y a énormément de désinformation. Mais aussi avec
ce que M. Musk est en train de faire, on voit qu'il prend une décision sur
une demande d'un chef de parti, c'est complètement absurde. Ça ne vous pose pas
un certain problème? Ça ne vous pose pas aussi des questions, de dire :
Est-ce que c'est le meilleur endroit pour aller rejoindre les gens? Puis, on le
sait, tu sais, c'est normal, ça provoque des fois des débats, puis les débats
ne volent pas haut sur Twitter non plus, là.
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
mais je pense sincèrement que les médias sociaux sont un enjeu de santé
publique et de santé démocratique. On a un problème avec l'impact des médias
sociaux sur la polarisation du débat et sur la santé mentale de nos gens,
notamment de nos jeunes. C'est un vrai enjeu. Vous vous souviendrez qu'il y a
un été et demi j'ai même suggéré une pause d'une semaine au Québec pour ne pas
être sur les médias sociaux puis se donner du temps en personne. Puis ça avait
suscité de vives réactions. Mais je continue à penser que l'impact de médias
sociaux comme Twitter sur la démocratie n'est pas que rose, là. Ce n'est pas
tout rose, et on va devoir se pencher là-dessus.
M. Laberge (Thomas) : Mais
pourquoi ne pas quitter Twitter, alors, si c'est si nuisible pour la santé
publique du Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Mais
c'est qu'on pourrait... S'il y avait de la bonne volonté, on pourrait réformer
les médias sociaux de manière à ce que la polarisation et la désinformation soient
mieux encadrées. Ce n'est pas le cas en ce moment. Si on quitte Twitter, bien
là, est-ce qu'on quitte Facebook parce qu'il y a de la désinformation? Sur
Facebook, il y en a. Est-ce qu'on quitte Instagram? C'est qu'à un moment donné
l'enjeu ici en est un de réglementation, d'encadrement davantage que
d'effacement d'un parti sur toutes les plateformes. Donc, c'est pour ça que je
pense qu'il faut se pencher sur comment on va s'assurer que les médias sociaux
ne soient pas une menace à la santé des gens et à la santé de notre démocratie.
M. Spector (Dan) : What's your message to Catherine Fournier today?
M. St-Pierre
Plamondon : That I'm sure that it was a difficult
and painful process and that I think that... I hope, at least, after she
obtained justice, that she will be able to turn the page and live peacefully
with… towards those events.
M. Spector (Dan) : Do you have any regrets about the way your party reacted or the
amount of support she was given?
M. St-Pierre
Plamondon : I was given, on a certain morning,
very little information on
facts that occurred before I was elected leader and on facts that occurred
outside of the workplace, for which I could not obtain any reliable fact. So,
my duty, as I saw it, was to protect the judicial process in the hope that
justice would be rendered. And effectively justice has been rendered. And now I
hope that it sends the signal for other victims that, although our justice
system is not perfect, it is reliable, and justice can be obtained.
M. Authier
(Philip)
: You chose to remain at arms
length on this by not contacting her, and she says this morning on Facebook
that she does not regret the journey that she went through. Do you expect she
will have criticism of the process or criticism of the PQ, of your decision
to...
M. St-Pierre
Plamondon : I had no information, and my stance was really not to interfere knowing that a lot of emotional
reactions were occurring in the party in both perspectives. So, I had to keep
everyone disciplined as to not interfere with the process. And I was under
pressure.
M. Authier
(Philip)
: And, had you reacted, that…
you could have jeopardized the trial or the...
M. St-Pierre
Plamondon : But what happens if I contact
either Harold LeBel, Catherine Fournier or both of them during... before the
trial, and they say things to me, and then you ask me : What were you
told? Should I lie to you? What should I do? And maybe it's my background as a
lawyer, but looking at the reaction and the context, looking at the very little
reliable information, none...
no information that was
reliable, I could work with, my reaction was to protect the process through
which the victim had decided to go through to make sure that we don't derail.
So…
M. Spector (Dan) :
Would you let that happen again, a
young MNA or a young… you know, any kind of staff member of the PQ… in an older
man's condo to sleep over? Like, now, obviously, with hindsight, would you let
that happen again under your watch?
M. St-Pierre
Plamondon :
The
thing is, I don't think anybody let that happened. So, once you're outside the
scope of the workplace, people take decisions with their private life. And, as an
employer, you don't have information about that, and it's not expected neither
that the employer starts ruling how the private life of every employee will be
governed. And that was the very difficult part for me as a leader who was not
there when it occurred and had no information about events outside the scope of
the workplace. What should an employer… Of course, an employer is really bound
to make sure that, in the workplace, everything is done to prevent such
situations. But outside the scope, if you have no information, people govern
themselves. How do you intervene? Should you intervene in people's private
life? If you ask me : Is it appropriate? I would never do that. I don't
think it's appropriate.
M. Spector (Dan) :
Could you just… on the CBC…
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
on the CBC, of course I disagree with Poilievre's stance that it's a state
control media. I mean, it refers to China, Russia, Venezuela. Of course,
journalists are free to write what they want. The problem with that, with the
approach of a populist right wing message, is that it takes issues that are
genuine, I think, and then it's amplified and used to make a political gain. I
think there are several genuine issues at stake with the CBC recently, and it
triggers questions as to what's the future of the CBC.
The CBC is about paying
taxes so that we get objective and balanced reliable information. I'm willing
to pay for that. So, I'm not in Poilievre's idea at all. I think we should have
reliable public information, it's a fundamental thing for democracy. What
happens if things like reports on immigration, prayers in school,
multiculturalism, federalism will render only one point of view or will not
balance the different genuine or valuable point of views that there could be?
What do we do about that? What do we do when an employer tells its journalist :
We think you should go to a manifestation on that topic? What do we do when a
journalist is… loses her job for having read the title of a book on air? What
do we do when, for the Parti québécois, a public broadcaster makes, two days
before the general election and two days before the by-election, reports about
these elections without even mentioning the Parti québécois?
We work within the
institutions, we respect the journalists at the CBC. I genuinely believe that
among the best journalists in Québec are at the SRC. I think that. But I'm also
aware that there's an issue with balancing ideologies and political currents
within that public broadcaster because its mandate… Because we're paying taxes,
its mandate is to give a very objective and balanced point of view through its
journalism and that is at stake right now. And those are genuine questions,
legitimate questions, but of course it has nothing to do with the «récupération»,
with the opportunity that Pierre Poilievre is trying to exploit by saying
things that are not true.
(Fin à 11 h 05)