To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice

Version finale

Thursday, April 6, 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-quatre minutes)

M. Tanguay : Bon matin à chacun et chacune. D'abord, vous me permettrez d'avoir un mot pour les Québécoises, Québécois qui sont touchés par la tempête du verglas qui a fait rage dans plusieurs régions du Québec. Pannes d'électricité qui, ce matin, on suit ça de près, là, touchent plus de 1,1 million de Québécoises et Québécois. Alors, le message aux citoyens et citoyennes : Soyez prudents. Soyez prudents si vous avez à sortir pour vos déplacements. Prudence également s'il y a des bris, bris, entre autres fils électriques, comme le disait Hydro-Québec hier, soyez extrêmement prudent de garder un trois mètres de distance. Et vous me permettrez d'avoir une pensée toute spéciale aux femmes et aux hommes qui travaillent chez Hydro-Québec puis qui travaillent, là, de longues heures d'arrache-pied pour rebrancher les concitoyens et concitoyennes. Bravo pour ce que vous faites, puis, vous aussi, pour ce que vous faites, et, vous aussi, soyez prudents. Merci d'être là. Merci d'être là pour nous.

On va parler d'accès à la justice ce matin, ou on devrait peut-être dire le non-accès à la justice. Ça s'est détérioré depuis cinq ans. Depuis les cinq années caquistes, l'accès à la justice au Québec s'est détérioré. On le voit, nos Québécoises et Québécois qui doivent faire face à la justice, qui veulent faire valoir leurs droits, se cognent bien souvent le nez sur la porte de nos palais de justice un peu partout au Québec. Le dernier budget n'a pas amélioré la situation. Il est nettement insuffisant afin de favoriser cet accès à la justice. Puis, quand on parle d'accès à la justice, c'est de pouvoir rencontrer un ou une juge dans un délai raisonnable, que l'on fasse statuer sur notre cause et qu'on puisse dire : Bien, justice a été rendue. Ça, au Québec, ça s'est détérioré avec les cinq années caquistes.

Alors, sans plus tarder, pour nous parler, entre autres, d'aide juridique, des avocates et avocats qui sont sans convention collective depuis 2019, je cède maintenant la parole à mon collègue porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice, André Morin.

M. Morin :Merci. Merci beaucoup, Marc. Bonjour. Bonjour, tout le monde. Alors, effectivement, ce matin, les avocats de l'aide... avocats, avocates de l'aide juridique sont en grève parce qu'il y a une impasse dans leur négociation pour obtenir une convention collective. Trois ans de négociation, et là trois ans puis le gouvernement de la CAQ ne les entend pas. Et c'est véritablement incompréhensible, parce qu'au fil des années les avocats puis les avocates de l'aide juridique ont été capables d'avoir la parité avec les procureurs de la Couronne. Et là c'est un des éléments importants qui fait en sorte qu'ils ne peuvent pas s'entendre. C'est d'autant plus incompréhensible de la part du gouvernement de la CAQ que la présidente du Conseil du trésor, Mme Lebel, a été elle-même procureur de la Couronne. Donc, tout comme moi, j'ai plaidé, et je ne sais pas combien de dossiers, pendant combien d'années, devant les tribunaux, puis les avocats et les avocates de l'aide juridique, c'est des avocats qui sont excessivement compétents puis ils sont là pour représenter, souvent, les gens les plus vulnérables de la société.

Alors imaginez, vous avez un juge, vous avez le procureur de l'État qui a un salaire, le procureur de l'avocat juridique qui aurait un autre salaire. Pour moi, c'est incompréhensible. Ils plaident les mêmes dossiers devant les mêmes juges. Donc, pour qu'il y ait un véritable accès à la justice, il faut que ces gens-là soient payés puis qu'on puisse aller de l'avant, parce que... Évidemment, c'est dramatique comme situation, parce que qu'est-ce que ça va faire? Là, ils sont en grève, ils sont obligés d'avoir comme ça des moyens de pression. Alors, on peut penser déjà à des causes qui vont être remises. Puis, vous le savez comme moi, il y a déjà des délais énormes dans les tribunaux. Donc, ça ne va qu'accentuer les délais. Puis, souvent, les avocats de l'aide juridique, tu sais, je vous le disais tout à l'heure, ils vont représenter les gens les plus démunis. Donc, ce n'est pas juste représenter des gens à la cour, hein, c'est de les accompagner, c'est leur expliquer ce qui va se passer, c'est aussi les réconforter, puis c'est les plus vulnérables. Donc là, il va y avoir aussi un manque de services. Puis, pour l'État, bien, pensez aux victimes, s'il y a des remises, ils vont devoir... elles vont devoir revivre cette situation-là, donc c'est un enjeu très important puis c'est incompréhensible de la part du gouvernement de s'entêter à ne pas reconnaître la parité. Je vous remercie.

M. Denis (Maxime) : ...concrètement, pour Mme LeBel, M. Simon Jolin-Barrette?

M. Morin : Alors, le plus rapidement possible, compte tenu des positions que vous avez prises avant puis que vous étiez en faveur de la parité, signez ça rapidement, donnez-leur la parité. Il y a tellement d'enjeux dans le domaine de la justice. S'il vous plaît, évitons celui-là, passons à autre chose.

M. Bellerose (Patrick) : ...je veux dire, dans cette situation-là. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui il faudrait amener à parité les avocats de l'aide juridique?

M. Morin :Bien, c'est-à-dire que, dans le passé, les avocats de l'aide juridique ont négocié, mais ils l'ont eue, la parité. Alors donc, c'est comme si, au fil des ans, ils avaient eu ce droit-là. Alors, aujourd'hui, bien, ça ne devrait pas être différent. Écoutez, les causes criminelles ne sont pas plus simples aujourd'hui, hein? Et puis, évidemment, le fait d'avoir des avocats qui sont là, d'aide juridique, bien, ça permet une représentation des accusés puis ça permet au système de fonctionner plus adéquatement. Donc, c'est hyperimportant.

Mme Plante (Caroline) : Sur les locaux de prière à l'école, pourquoi avez-vous voté pour la motion hier?

M. Tanguay : Alors, on a voté pour la motion, parce que c'était réaffirmer le principe de la laïcité des institutions de l'État.

Mme Plante (Caroline) : Mais donc, est-ce que ça touche les élèves? Parce qu'on sait que la Loi sur la laïcité, on comprend l'esprit...

M. Tanguay : La loi no 21, vous dites?

Mme Plante (Caroline) : Oui. Puis la loi no 21, ça s'applique aux enseignants. Donc, en ce qui a trait aux élèves et à leur droit de prier...

M. Tanguay : Bien, dans la loi no 21, on ne touche pas au port de signes religieux pour les étudiants, les élèves.

Mme Morin-Martel (Florence) : Est-ce que vous êtes en faveur d'un local de recueillement, là, qui ne serait pas dédié à la religion exclusivement, mais que tous les élèves pourraient...

M. Tanguay : Nous... Je pense que c'est important. Le ministre, hier, a dit qu'il allait émettre une directive. C'est important, rapidement, que le ministre et son ministère mettent par écrit des directives claires et complètes pour les décideurs, partout sur le territoire du Québec.

M. Bellerose (Patrick) : C'est quand même très clair, il a dit : Il n'y a pas une salle de classe qui va être utilisée. Il n'y aura pas de prière à l'école non plus. Donc, l'intention est très, très claire. Vous, le Parti libéral, est-ce que vous dites qu'une salle de recueillement pourrait faire l'affaire ou il n'est pas question d'avoir un lieu utilisé pour la prière à l'école?

M. Tanguay : Nous sommes en défaveur qu'il y ait un local de chapelle, que ce soit une chapelle, une synagogue ou une mosquée, dans une institution publique, très clairement. Je dirais, c'est le principe, donc, l'application du principe de laïcité. Maintenant, le ministre, au-delà de ce que le ministre peut vous dire, là, en scrum, les deux mains dans les poches, là, il faut qu'il le mette par écrit puis ça doit être complet...

M. Bellerose (Patrick) : On ne parle pas de faire une synagogue dans une école, là, on s'entend, là, on parle d'une grande... une classe disponible sur l'heure du midi pour la religion, toutes les religions. Est-ce que ça, c'est un endroit qui serait raisonnable?

M. Tanguay : Je n'irais pas faire du cas par cas. C'est au ministre à mettre des directives claires et complètes par écrit parce qu'il y aura d'autres cas, pas juste sur l'aspect religieux, mais il y aura d'autres cas. Alors, c'est au ministre... Ce que le ministre dit, là...

M. Bellerose (Patrick) : Il y a un malaise parce que le Parti libéral a déjà défendu plus ardemment...

M. Tanguay : Pardon? Un malaise? Il n'y a aucun malaise.

M. Bellerose (Patrick) : ...plus ardemment les minorités, les religions...

M. Tanguay : On défend tout le monde au Parti libéral, nous.

M. Bellerose (Patrick) : ...droits fondamentaux. Pourquoi est ce qu'aujourd'hui vous ne sortez pas en disant : Mais on a une charte des droits qui permet de pratiquer sa religion, donc il faudrait accommoder d'une façon raisonnable? Qu'est-ce qui fait que, ce matin, vous évitez de prendre position?

M. Tanguay : Oh non! je n'évite pas de prendre position. Pourquoi vous dites que j'évite de prendre position? C'est clair, je vous...

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce qu'on devrait rendre disponible un local de recueillement ou pas? Vous me dites que c'est au gouvernement de décider, grosso modo.

M. Tanguay : Non, mais c'est au gouvernement de décide... pas au gouvernement décider, c'est aux décideurs des institutions de décider. Et c'est du cas par cas. Maintenant, la directive doit être écrite, doit être complète, doit venir du ministère parce que, dans toutes les directions d'école, dans toutes les institutions, les directions d'école font face à des demandes, font face à des demandes. Ils doivent juger au cas par cas. Maintenant, encore une fois, c'est au ministre à mettre par écrit des directives claires et complètes. Mais juste terminer là-dessus parce que, puis surprenez-vous pas que je suis libéral, là, et la défense des droits et libertés, je ne vais pas vous apprendre rien là-dessus, puis je n'ai aucun malaise à dire qu'on a une charte québécoise des droits et libertés. L'article 10 de la charte québécoise fait en sorte qu'il ne doit pas y avoir de discrimination, que ce soit sur le handicap, le sexe ou la religion. Et en ce sens-là, c'est important que le ministre, parce que c'est le vivre ensemble, émette par écrit des directives complètes et claires. Sinon, il va se rembarquer dans tout ce débat-là, au cas par cas, puis il ne peut pas faire du cas par cas.

M. Bellerose (Patrick) : ...il n'y a pas question de voir de prière à l'école. Vous me dites que vous êtes à l'aise avec ça?

M. Tanguay : Ça sera à lui de le mettre par écrit, puis qu'il aille vérifier avec les avocates et avocats du ministère. Vous allez voir, il n'a qu'à vérifier s'il peut avoir de telles directives. C'est à lui de les faire, de mettre les directives et les balises clairement par écrit, de les publiciser puis que ce soit uniforme. On ne peut pas avoir un traitement différent d'une école publique à l'autre.

M. Denis (Maxime) : ...au cégep, par exemple, comme le cégep Garneau, le PQ propose que Mme Déry fasse une telle directive aussi.

M. Tanguay : Ça serait important d'en avoir partout. Ça serait important d'en avoir partout, incluant également une directive claire. C'est important parce que les directions de cégeps, est-ce qu'ils vont réinventer la roue tout un chacun dans leur coin? C'est important d'avoir des directives claires.

Mme Plante (Caroline) : ...votre directive, elle dirait quoi?

M. Tanguay : Ah! bien, c'est important d'avoir un équilibre. Ce n'est pas moi ce matin qui va rédiger la directive, là. Et ça prend des directives qui fassent en sorte que l'on respecte la laïcité de l'État, l'égalité homme-femme, je vous donne trois exemples, et la liberté de religion. La charte québécoise des droits et libertés, c'est un équilibre à avoir dans les droits de tout un chacun.

M. Duval (Alexandre) : Mais, M. Tanguay, liberté de conscience, liberté de religion. Dans plein d'institutions publiques, il y a des locaux multifonctionnels où les gens peuvent aller prier, dormir, réfléchir, penser. Est-ce que ce genre de local là, dans les écoles, serait un bon compromis, un local multifonctionnel pas dédié à la prière, mais qui peut être utilisé pour la prière?

M. Tanguay : Je pense que ça pourrait avoir du bon sens. Mais encore une fois, ça prend des directives claires là dessus et dans la façon de le faire. Parce que, quand on dit la façon de le faire, ça ne peut pas priver les droits des autres également, on parle des aspects de sécurité, des aspects d'accès à des locaux, l'institution publique a pour fonction première de donner de l'enseignement. Alors, ça prend un équilibre là-dedans.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que les élèves ont le droit, selon vous, de se regrouper et de prier à l'école?

M. Tanguay : Je pense que c'est une liberté fondamentale, la liberté de religion. Maintenant, la manière dont ça s'exécute au sein de l'école, ça prend des directives claires et complètes.

M. Denis (Maxime) : Sur Hydro-Québec, on voit donc qu'avec les pannes, les changements climatiques, et on doit s'attendre à voir de plus en plus de phénomènes météo, donc, de ce genre-là, de pannes comme ça, c'est des grands défis pour le prochain P.D.G.?

M. Tanguay : Le prochain P.D.G. qu'on aurait aimé qu'il ne soit pas intérimaire. Honnêtement, là, je trouve que ce n'est pas justifié. Puis je n'en suis pas sur la personne, là, qui va être P.D.G. intérimaire, là, c'est au-delà... je ne ferai pas de personnalisation ce matin, mais ça nous prend un P.D.G. qui ne soit pas intérimaire. Ça fait depuis janvier, plus de deux mois, que Sophie Brochu a dit qu'elle quittait. Moi, je ne m'explique pas pourquoi on a un P.D.G. intérimaire. Ça prend quelqu'un qui va assumer les fonctions de façon permanente et qui va dire... qui va avoir une saine relation avec le superministre. Hydro-Québec n'est pas le jouet du superministre Pierre Fitzgibbon, et ça... C'est important d'avoir une personne... Sophie Brochu, là, je veux dire, c'était une gestionnaire, au-delà de ses capacités remarquables de communicatrice et de gestionnaire, était une femme de tête, une femme qui assumait son leadership. On a besoin d'une personne P.D.G. qui assumera le leadership.

Encore une fois, je ne suis pas en train de dire que la personne qui est là, intérimaire, ne le fera pas, mais quand vous êtes en poste, vous avez les pleins pouvoirs et vous pouvez avoir une vision à long terme. On ne peut pas gérer Hydro-Québec comme un dépanneur, à la petite semaine, puis dire : Envoye, toi, chose, un barrage, envoye, on fait ci, envoye, on fait ça. François Legault a dit : Ça nous prend des barrages, durant la campagne électorale, Pierre Fitzgibbon a dit, en début d'année : Pas besoin de barrage, oubliez ça. Si on fait deux choses, de l'éolien et si on fait de l'efficacité énergétique, il l'a dit, on n'a pas besoin de barrage. Là, il se relance dans les barrages. Il n'a pas de vision.

Ce qu'on demande et réitère, excusez ma longue réponse, là, ce qu'on demande et réitère, c'est qu'il y ait une discussion nationale sur l'avenir énergétique du Québec, car, qui dit avenir énergétique du Québec, dit avenir économique du Québec.

M. Denis (Maxime) : Est-ce que ça vous inquiète, le rapport de la VG à la fin de l'année passée sur l'état des infrastructures, justement?

M. Tanguay : Bien, écoutez, il est clair qu'on aura l'occasion de poser des questions, notamment lors de la période des crédits. Je ne suis pas, à ce stade-ci, alarmé par rapport aux indications que nous avons, mais il est clair que, dans toute organisation, dont Hydro-Québec, il y a un grand défi de maintien. La part du budget pour le maintien et le développement, c'est des questions qu'on aura.

M. Bellerose (Patrick) : ...dossier de la SAAQ est réglé avec le départ de M. Marsolais hier?

M. Tanguay : C'est trop facile de trouver un bouc émissaire et de le lancer en dessous des roues de l'autobus. Honnêtement, il est clair que, dans l'exécution, il y a eu des ratés à la SAAQ même, il est clair que le conseil d'administration, les hauts dirigeants et dirigeantes doivent être questionnés sur ce qui s'est passé, puis il y a eu des ratés, puis les gens doivent en répondre. Mais une fois qu'on a fait perdre son travail à la personne qui est à la tête de la SAAQ, tout n'a pas été dit quant à la responsabilité de Geneviève Guilbault et d'Éric Caire. Aïe! Éric Caire, voyons donc! C'est trop facile, là.

M. Duval (Alexandre) : Est-ce que le projet... C'était-u là-dessus, Florence?

Mme Morin-Martel (Florence) : Non.

M. Duval (Alexandre) : Les redevances sur l'eau, le projet de loi qui va être présenté aujourd'hui, jugez-vous que c'est suffisant de faire passer de 3 millions les revenus annuels sur l'eau potable au Québec à 30 millions?

M. Tanguay : Je pense que c'est un très bon pas dans la bonne direction. Nous, on avait des propositions depuis deux ans là-dessus. On aurait aimé que ce soit déposé depuis deux ans, peut-être même avant. Alors, ça a été... c'est tard, mais c'est un très bon pas, que l'on reconnaît, puis on a hâte de travailler pour bonifier le projet de loi.

Mme Morin-Martel (Florence) : Pour ce qui est de la réforme en santé... lui a l'impression que l'enjeu du privé en santé, c'est un peu un cheval de Troie, là, dans cette réforme-là, il a l'impression que c'est pris en sandwich. Est-ce que ça aurait dû faire l'objet d'un projet de loi à part, cette portion-là?

M. Tanguay : Par rapport à la présence du privé en santé?

Mme Morin-Martel (Florence) : Du privé en santé. Lui a l'impression que c'est un peu... c'est caché dans le projet de loi.

M. Tanguay : Ah oui. Deux choses. Là, il y a un projet de loi sur les agences privées, donc le recours aux agences privées qui va venir, à toutes fins pratiques, éliminer ça sur quelques années. Moi, ce que je constate... je vois une sorte de contradiction quand on dit, d'un côté, les agences privées, le recours aux agences privées a explosé depuis cinq ans, c'est passé de 200 millions annuellement à 1 milliard. Ça, c'était un drapeau rouge. Encore une fois, c'est un élément qui a explosé sous la CAQ. Et, d'un autre côté, la CAQ nous dit : On va mettre de l'avant des projets de deux mini hôpitaux privés. J'y vois là comme une contradiction. On aura beaucoup de questions à poser là-dessus.

Ce que je dis, à matin : On n'est pas contre une présence du privé, en santé, mais il faut définir quelle est la juste présence. Et, à très court terme, moi, je pense à celles et ceux qui attendent 17 heures à l'urgence, qui sont sur une liste d'attente pour une chirurgie, si le privé peut aider rapidement, là, allons-y, mais il faut avoir le débat plus complet là-dessus. Puis j'ai souligné la contradiction auquelle je viens de faire référence.

Mme Plante (Caroline) : Je ne suis pas certaine de bien comprendre votre position sur la prière, les locaux à l'école. Vous dites, d'une part : C'est un droit fondamental, mais ça dépend de la façon dont ça s'exécute, ça prend une directive pour exécuter ça.

M. Tanguay : Oui. La liberté de l'un est toujours limitée par la liberté de l'autre.

Mme Plante (Caroline) : ...justement, c'est un peu ça, nos questions.

M. Tanguay : Ce n'est pas à moi à vous dire ça, comment ça devrait se...

Mme Plante (Caroline) : Bien, pourquoi...

M. Tanguay : Ce n'est sûrement pas le ministre, les deux mains dans les poches, en mêlée de presse, qui dit... Le ministre ne peut pas gérer ça à coups de conférence de presse, ça prend des directives claires et complètes là-dessus. C'est du cas par cas et ça doit être un équilibre entre les trois, là, laïcité, égalité homme-femme, liberté de religion.

M. Bellerose (Patrick) : ...une directive claire pour...

M. Tanguay : Excusez-moi?

M. Bellerose (Patrick) : Il faut le gérer au cas par cas, maintenant? Parce que tantôt vous disiez : Ça prend une directive claire pour l'ensemble du réseau. Là, vous dites...

M. Tanguay : L'application de la directive... Non, non, la directive est claire, elle est générale. Elle est d'application maintenant au cas par cas, selon la demande qui est faite. C'est l'application de...

M. Bellerose (Patrick) : ...cas par cas, je ne comprends pas. On a une directive pour l'ensemble du réseau.

M. Tanguay : Parce qu'il peut y avoir des cas différents, tout simplement, d'un cas à l'autre, là. Mais la directive doit être d'application uniforme partout au Québec. Il n'y en a pas présentement. Le ministère de l'Éducation et le ministre doivent avoir des directives complètes et claires.

M. Duval (Alexandre) : Bien, j'ai l'impression que votre position n'est pas bien définie sur cet enjeu-là, parce que vous avez une position sur tous les sujets du jour, M. Tanguay, celle-là, vous la remettez dans la cour de M. Drainville. Est-ce que le Parti libéral est encore à réfléchir comment vous allez articuler... comment il va articuler sa position là-dessus?

M. Tanguay : Non, pas du tout. La position du Parti libéral du Québec a toujours été d'avoir un équilibre dans le respect des droits de tout un chacun en vertu de la Charte québécoise.

M. Duval (Alexandre) : ...traduit pour la prière dans les écoles? Ça prend quelle configuration, ça, cette position-là?

M. Tanguay : Ça prend une ouverture pour le permettre puis ça prend des balises qui soient claires et qui vont venir des directives.

M. Duval (Alexandre) : Donc, les balises, vous ne voulez pas vous avancer sur ce qu'il vous serait de bonnes balises?

M. Tanguay : C'est important que le ministère arrive, et le ministre, avec des balises claires. Notre Commission des droits de la personne...

M. Duval (Alexandre) : ...seraient de bonnes balises?

M. Tanguay : Écoutez, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, ils font ça à la semaine longue, ils ont des guides d'application pour les décideurs. Là, on voit qu'il y a un manque de directives, puis ça ne peut pas être juste le ministre, les deux mains dans les poches en mêlée de presse, qui dit : Ça va marcher de même.

M. Bellerose (Patrick) : ...vous avez dit : Ça prend une directive pour le permettre. Donc, ça prend une directive pour permettre...

M. Tanguay : Pour l'encadrer, pour l'encadrer.

M. Bellerose (Patrick) : ...la prière à l'école dans un cadre...

M. Tanguay : Pour l'encadrer.

M. Bellerose (Patrick) : ...pour la permettre et l'encadrer.

M. Tanguay : L'encadrer, exact, exact, exact.

Mme Plante (Caroline) : Et donc la situation actuelle, elle n'est pas satisfaisante à vos yeux. C'est quoi? Il y a des écoles... il y a des cas exceptionnels...

M. Tanguay : Bien, il y a trop de flous, il y a trop de flous.

Mme Plante (Caroline) : ...dans certaines écoles, puis il y a des locaux puis, dans d'autres écoles, il n'y a pas de locaux.

M. Tanguay : Exact. Il y a trop de flous. Il y a trop de flous. Il n'y a pas de directive.

Mme Plante (Caroline) : Puis est-ce que cet enjeu-là fait l'objet de discussions au sein de votre caucus? En avez-vous parlé?

M. Tanguay : Ah! bien, le respect des droits et libertés, ça fait, de façon permanente, discussion au sein du caucus libéral parce que c'est une valeur fondamentale, le respect des droits et libertés de tout un chacun.

Mme Plante (Caroline) : Sur cette question-là en particulier...

M. Tanguay : Ah! bien, cette question-là, c'est clair que c'est au cœur de l'actualité puis ça fait partie des discussions.

M. Bellerose (Patrick) : ...Patrick Lagacé rapporte qu'il y aurait une trentaine d'élèves dans une école de Laval qui porte le tchador ces jours-ci. Est-ce que vous êtes à l'aise avec la situation et est-ce qu'on devrait envoyer une directive pour encadrer justement le port de vêtements religieux à l'école?

M. Tanguay : Il n'y a pas d'interdit de signes religieux, puis la CAQ a fait le choix de ne pas interdire le port de signes religieux dans la loi n 21. Alors, c'est l'état du droit.

M. Bellerose (Patrick) : Vous êtes à l'aise avec cette situation-là?

M. Tanguay : Je ne vais pas commenter là-dessus. Je pense que c'est des droits et libertés fondamentales qui doivent être respectés, puis la loi ne l'interdit pas.

Mme Plante (Caroline) : Je reviens vite sur la prière dans les écoles, mais est-ce que le législateur aurait dû anticiper ces situations-là, les prévoir dans la loi?

M. Tanguay : Bien, non. La... du législateur... puis peu importe... il ne peut pas prévoir tous les cas d'espèce, mais ça prend des directives qui viennent encadrer, puis ça, c'est important de les avoir. Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 13)

Participants


Document(s) Related