To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Geneviève Guilbault, ministre des Transports et de la Mobilité durable

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Geneviève Guilbault, ministre des Transports et de la Mobilité durable

Version finale

Wednesday, April 5, 2023, 16 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures)

Mme Guilbault :...la suite des nominations qui ont été annoncées, les nominations qui ont été faites aujourd'hui, comme on en fait chaque mercredi au Conseil des ministres, et on a entre autres procédé à la nomination d'un nouveau président-directeur général à la Société de l'assurance automobile du Québec, donc un nouveau P.D.G. à la SAAQ. C'est une nomination qui survient dans un contexte... on le sait, là, ça fait à peu près un mois qu'on parle beaucoup de la SAAQ dans le contexte du virage numérique qui est en train de s'opérer à la SAAQ, en fait, qui est en train de s'opérer au gouvernement. Et la première étape du fameux SAG, le Service d'authentification gouvernementale, a eu lieu à la SAAQ. Donc, ça a été les premiers à faire cette opération-là de virage numérique de services en ligne, combinée à leur nouveau service à eux qui s'appelle SAAQclic.

Bref, cette transition-là numérique, évidemment, c'est un énorme défi pour une organisation, ce le serait pour n'importe quelle organisation, la SAAQ ne fait pas exception. Et ça amenait aussi une nécessité de planification pour la continuité des opérations, pour la qualité des services aux citoyens. On a dû fermer les bureaux pendant trois semaines, ça a amené un surcroît d'achalandage dans les divers points de service et ça a généré, comme on le sait, des situations qui étaient, quant à moi, là, insatisfaisantes, quand je voyais des gens attendre dehors, quand je voyais qu'il y avait des... des délais d'attente, pardon, et certains problèmes un peu partout. On a amélioré les choses en collaboration avec la direction de la SAAQ. Donc, il y a beaucoup d'améliorations qui ont été faites dans les dernières semaines, mais il reste que ce virage-là numérique n'est pas terminé. Il y a des étapes qui ont été franchies, comme je l'ai écrit tout à l'heure sur Twitter, mais il y a encore beaucoup de travail à faire, c'est un énorme défi. Alors, on a procédé à la nomination de M. Éric Ducharme, qui était secrétaire au Conseil du trésor, qui est connu ici du... je dirais, de la bulle, là, qui gravite autour du gouvernement parmi les hauts fonctionnaires, qui est un homme connu qui a fait beaucoup de choses importantes, là, donc, au Trésor, qui a été à l'Agence du revenu, qui a été aussi... qui a occupé des fonctions de haute gestion au ministère des Finances. Alors, j'ai grande confiance. M. Ducharme arrive aujourd'hui même et va pouvoir continuer d'opérer ce virage numérique à la SAAQ qui, je le répète, est vraiment un défi pour n'importe quelle organisation.

Et je veux terminer en ayant des bons mots et une pensée pour le précédent P.D.G., parce que, je l'ai dit, c'est un gros défi, ça aurait été un défi pour n'importe quel gestionnaire. M. Marsolais, moi, je le connais personnellement depuis presque 10 ans, j'ai travaillé avec lui dans d'autres contextes très différents avant de faire de la politique, c'est un homme de qualité, un gestionnaire de qualité, et il avait sur les bras un énorme défi, là, je l'ai dit plusieurs fois, c'est lui qui avait la première étape de cette conversion numérique des services aux gouvernements, ce n'était pas chose aisée, alors je veux quand même le remercier pour son travail.

M. Denis (Maxime) : Puis pourquoi lui et pas Éric Caire, par exemple? Pourquoi lui? Pourquoi Denis Marsolais? Puis pourquoi pas d'autres membres du C.A.? Pourquoi seulement cibler le P.D.G.?

Mme Guilbault :Bien, le P.D.G... Oui, bien, c'est que le P.D.G. a une fonction extrêmement stratégique, extrêmement stratégique et, dans la foulée, justement, des problèmes qu'il y a eu à la SAAQ, souvent, on nous disait : Qu'est-ce que vous allez faire? Allez-vous changer telle, telle personne? Allez-vous... tu sais, puis je disais : Prenons le temps, d'abord, calmons la situation. Moi, ce que je voulais, c'est que nos citoyens arrêtent d'attendre dans des files d'attente, notamment à l'extérieur, et que les services redeviennent accessibles pour nos citoyens. La seule et unique chose qui compte pour moi, c'est la qualité des services qu'on dispense à nos citoyens. Et donc... et j'ai dit : Une fois qu'on aura calmé la situation, puis que les gens vont arrêter d'attendre dehors, puis que ça va se rétablir, on prendra le temps de regarder les choses. Donc, je pense qu'en mettant un nouveau P.D.G., lui va pouvoir examiner, là, exactement dans chacun des départements, parce qu'il y a des vice-présidents aussi à la SAAQ, il y a des gestionnaires un petit peu partout dans les départements, donc lui va être capable de regarder un peu ce qui se fait. Et là je ne présume pas de ce qu'il va faire, mais si lui juge qu'il y a d'autres changements à apporter, va pouvoir le faire dans l'organisation.

M. Denis (Maxime) : Parce que les oppositions vous accusent de protéger Éric Caire.

M. Chouinard (Tommy) : ...M. Marsolais, en assurance, bon, on pourrait prendre un terme d'assurance, est-ce qu'il est indemnisé? Il arrive quoi à M. Marsolais?

Mme Guilbault :Monsieur... Bien là, pour la suite, il faudrait que... il n'est plus sous ma responsabilité, il n'occupe pas de fonction dans les organisations qui relèvent de ma responsabilité. Il est rattaché au ministère du Conseil exécutif, donc il faudrait s'adresser au Conseil exécutif.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça vous a surpris que... parce que vous connaissez depuis longtemps, M. Marsolais, donc les difficultés qu'il y a rencontrées dans tout ça, est-ce que ça vous surprend, compte tenu de ce que vous savez de lui?

Mme Guilbault :Bien, est-ce que ça me surprend? Je l'ai dit, je pense que la séquence du virage numérique a fait en sorte qu'on a commencé à la SAAQ, mais ça aussi, je l'ai dit souvent, ça aurait pu être ailleurs dans le gouvernement, et donc ça aurait été une autre organisation qui aurait eu, je dirais, le premier défi de cette grande opération-là. Alors, c'était compliqué, mais il y a deux choses distinctes là-dedans, là, tu sais, il y a vraiment l'aspect informatique, l'aspect virage informatique, SAAQclic, la plateforme, les bogues, les corrections, et tout ça, le SAG aussi qui vient avec...

M. Robillard (Alexandre) : Oui, mais je m'excuse, Mme Guilbault...

Mme Guilbault :...et la question de la planification des opérations.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, je comprends, mais je veux dire...

Mme Guilbault :Et c'est là, tant qu'à moi, qu'il y a eu une déficience.

M. Robillard (Alexandre) : Aujourd'hui... Donc, moi, je veux savoir, est-ce que ça vous surprend, compte tenu de ces états de service, qu'il ait eu les difficultés qu'il a rencontrées?

Mme Guilbault :Je ne veux pas poser de jugement de valeur sur lui. Je l'ai dit, c'est une personne de qualité, c'est un gestionnaire de qualité. Ce défi-là, il était énorme, mais est-ce que j'ai constaté des lacunes depuis un mois? Bien sûr que oui. Là, moi, depuis un mois, personnellement, je fais un Teams par jour avec la SAAQ pour m'assurer que les choses se passent bien, pour m'assurer de ce qui se passe. Ce n'est pas une situation qui pouvait perdurer à long terme.

M. Lachance (Nicolas) : ...il y a eu une évaluation qui a été faite du P.D.G., c'est ce que le premier ministre avait dit. Donc, à la fin de cette évaluation-là, quelle était la conclusion? Était-il compétent ou non compétent pour faire ça? C'est quoi, le résultat de l'évaluation du P.D.G.?

Mme Guilbault :Bien, quand on parle d'une évaluation du P.D.G., comme je l'ai dit, moi, je travaille de près avec lui depuis... je vous dis un mois, mais, bon, ça a commencé quand, début... oui, à peu près... au moins un mois. Et, même avant ça, là, quand on savait que ça allait fermer trois semaines, nous, on l'a rencontré, on a eu des discussions. Bon, ça devait être prêt, et tout ça, et la partie informatique. Donc, une évaluation, c'est sûr que, moi, comme je vous dis, depuis un mois que je suis là-dedans tous les jours et que je vois qu'il y a des... la qualité des services aux citoyens a été énormément affectée. Pour moi, là...

M. Lachance (Nicolas) : Je comprends ça, vous l'avez déjà dit, Mme Guilbault.

Mme Guilbault :Oui, mais laissez-moi compléter.

M. Lachance (Nicolas) : Ce qu'on essaie de savoir, c'est que, M. Marsolais, là, est-ce qu'il a manqué à la tâche avant, c'est pour ça qu'il perd son travail, ou parce qu'il n'est pas compétent pour poursuivre ce travail-là? C'est ça, la question. C'est bien beau dire : On l'enlève, mais là il faut une raison pourquoi on l'enlève.

Mme Guilbault :Oui, mais ce que j'allais vous dire, c'est que, pour moi, la principale nécessité ou la principale responsabilité d'un dirigeant d'une société d'État, tout comme c'est ma principale responsabilité comme ministre, c'est la qualité... la continuité et la qualité des services aux citoyens, dans un contexte qui, par ailleurs, est compliqué quand tu fais un virage numérique, mais la priorité doit demeurer la qualité de tes services aux citoyens. Et c'était ça, sa plus grande responsabilité. Et force est de constater que la qualité des services aux citoyens a été hautement altérée. Alors donc, c'est ça, c'est tout.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que c'était votre décision, Mme Guilbault?

M. Laberge (Thomas) : Il a failli à sa tâche de donner des bons services aux clients?

Mme Guilbault :Je ne le dirais pas comme ça, parce que sa tâche était multiple. Il y avait tout le virage informatique et il y a bien d'autres choses à penser et à faire. Et, comme j'ai dit, il y a quand même des étapes qui ont été franchies, là. L'équipe de la SAAQ a été capable de l'opérer, le virage. Le SAAQclic, il fonctionne. Tous les jours, il y a de plus en plus d'inscriptions à la fois à SAAQclic et au SAG. Donc, il y a du positif qu'il faut tirer de ça, bien sûr des leçons, mais aussi du positif. Mais il reste que je trouve qu'il y a eu un manque de planification dans la continuité et la qualité des services aux citoyens, alors qu'on savait longtemps d'avance qu'on allait devoir fermer les bureaux pendant trois semaines. À la quantité de transactions qui s'effectuent dans les bureaux, c'est à peu près 2 millions par mois, à l'évidence il allait y avoir plus de monde.

M. Bossé (Olivier) : Donc, la décision a été prise il y a un mois, même six semaines au moins, là, si on comprend bien. Parce que le manque de planification a eu lieu en février de fermer trois semaines.

Mme Guilbault :Oui, bien, c'est-à-dire que là on a fermé fin janvier, 26 janvier. On a rouvert le 20 février, je pense. Donc, puis c'est ça, c'est depuis le 20 février qu'on voit...

M. Bossé (Olivier) : Donc, les fois que vous avez constaté ça, la décision de changer de P.D.G. a été prise là?

Mme Guilbault :Bien, au début... comme je vous disais, on était dans l'urgence au début, là. Moi, quand j'ai vu le 20 février que, bon, c'était corsé... Ensuite, rappelez-vous, je suis partie en Europe, ma mission, je pense, vers le 1er mars. Et, même en Europe, tous les jours, on s'appelait, là, tu sais, puis bon, en tout cas, on faisait des choses. Et donc... Mais on avait toujours espoir que ça s'améliore.

M. Lachance (Nicolas) : ...le premier ministre a dit il y avait une évaluation. C'est qui qui l'a fait, l'évaluation de M. Marsolais? Puis il devait aussi y avoir une évaluation du conseil d'administration. A-t-elle été faite, cette évaluation-là?

Mme Guilbault :Bien, l'évaluation, elle se fait dans la mesure où tous les jours, moi, on travaille avec eux, pas juste moi, là, même la haute direction au MCE, il y a des gens qui...

M. Chouinard (Tommy) : Le premier ministre parlait vraiment d'une évaluation, donc...

Mme Guilbault :Bien, l'évaluation, c'est que moi, j'ai besoin d'avoir un P.D.G... Tu sais, moi, j'ai trois sociétés d'État qui relèvent de ma responsabilité, dont deux qui offrent des services directs aux citoyens, la Société des traversiers et la SAAQ. Alors, les P.D.G. de ces organisations-là, là, leur devoir, c'est d'être capable de livrer des services de qualité aux citoyens...

M. Chouinard (Tommy) : Mais l'évaluation existe-t-elle? L'évaluation existe-t-elle, Mme Guilbault?

Mme Guilbault :Dans la mesure où les services ne sont pas de qualité, l'évaluation, c'est qu'il y a une responsabilité qui n'a pas été acquittée à notre satisfaction.

M. Robillard (Alexandre) : Mais elle a été faite quand, cette évaluation-là de M. Marsolais?

Mme Guilbault :Bien, c'est parce que moi, je l'ai... L'évaluation, là, c'est le fait que moi, jour après jour, après jour, après jour, je constatais que...

M. Robillard (Alexandre) : Mais quand M. Legault a dit qu'ils allaient l'évaluer?

Mme Guilbault :...il y avait des lacunes dans la planification et dans les opérations. C'est ça, l'évaluation. Maintenant, il y a sans doute des évaluations qui ont été faites par rapport au ministère du Conseil exécutif.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'il y a un lien entre ce que M. Legault a dit puis la décision d'aujourd'hui? C'est ça, dans le fond, la question, là.

Mme Guilbault :Non, mais c'est qu'au ministère du Conseil exécutif, au Secrétariat des emplois supérieurs, secrétaire général, et tout ça, eux fonctionnent de cette manière-là. D'un point de vue administratif, il y a des évaluations qui sont faites, des décisions qui sont prises, des mouvements qui sont décidés. Moi, comme ministre, je peux vous dire que, mon évaluation, je l'ai faite tous les jours parce qu'à tous les jours j'étais avec eux en train de planifier la suite.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Des voix : ...

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que je peux poser une question?

Une voix : Oui, vas-y,

M. Lacroix (Louis) : Est ce que l'altération des services à la clientèle, et tout ça, ce qui s'est passé, la gestion du système informatique, tout ça, est la seule raison du congédiement de M. Marsolais? On a entendu un paquet de ouï-dire, là, sur l'administration interne de M. Marsolais, sur la façon de gérer le personnel. Il y a eu également des allégations comme quoi il avait dépensé beaucoup d'argent pour refaire son bureau, pour des dépenses inutiles, etc. Est-ce que ces choses-là entrent aussi dans l'évaluation que vous avez faite de la gestion de M. Marsolais?

Mme Guilbault :Honnêtement, moi, la partie dépenses de bureau, et tout ça, je n'ai pas été personnellement informé de ça. Moi, je vous l'ai dit, la qualité des services aux citoyens... puis j'ai la même conversation avec ma P.D.G. par intérim de la STQ. Les traversiers, c'est un autre problème, vous me direz, là, mais pour moi, ça revient au même dans le sens où ils ont la responsabilité de livrer des services aux citoyens qui ont une incidence élevée sur le quotidien puis la qualité de vie des citoyens. Les gens n'ont pas envie d'attendre six heures à la SAAQ puis ils n'ont pas envie que le traversier ne passe pas sans qu'ils le sachent.

Donc, à partir du moment où un dirigeant... puis, quand tu deviens P.D.G. de ces organisations-là, tu sais à quoi t'attendre, il faut que tu livres des services, il faut que tu livres des services, il faut que tu sois capable d'assurer des opérations efficaces. Alors, à partir du moment où, sur une période relativement prolongée qui aurait dû être planifiée à l'avance, les services, leur qualité est altérée, pour reprendre votre terme qui est très juste, bien, je considère qu'il y a une partie de la responsabilité de tes fonctions dont tu ne t'acquittes pas convenablement.

M. Chouinard (Tommy) : Le travail de communication, j'aimerais savoir, vous-même, comme ministre, comme ministre, là, le fait de fermer trois semaines, O.K., ça, vous avez été informée avant que ça se produise, que ça allait être fermé trois semaines?

Mme Guilbault :Oui, à la toute fin de la... Bien, moi, je suis arrivée en octobre, premièrement, là, ça fait qu'en novembre, et c'est ça, au départ... en tout cas, la date de fermeture a migré un petit peu dans le temps, là, mais, oui, on a tous été... le conseil exécutif, tout le monde était au courant.

M. Chouinard (Tommy) : Puis vous avez dit qu'on pouvait y aller.

Mme Guilbault :Bien, nous, on leur a tous dit... Il a rencontré plusieurs personnes, et on lui a dit : Est-ce que vous êtes prêts? Est-ce que c'est prêt, là, quand on va rouvrir? Premièrement, l'aspect informatique, tu fermes tous tes systèmes. C'est pour ça que ça a fermé trois semaines. Il a fallu qu'il y ait, passez-moi l'expression, un «shut down», parce qu'il y avait plein de systèmes de gestion d'information puis informatiques un peu éparpillés, et là il fallait tout fermer pour après ça rouvrir et centraliser.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Alors, quelle est la part de responsabilité que vous prenez, vous?

Mme Guilbault :Donc, on s'attend... bien, je peux peut-être terminer, mais on s'attend à ce que, quand on nous dit oui, on est prêt, ça fait longtemps qu'on se prépare à la fois sur le plan informatique et sur le plan des opérations, c'est sa responsabilité comme P.D.G. Tu sais, on nomme, des gens, à un moment donné, il faut faire le travail qui...

M. Chouinard (Tommy) : Mais c'était déjà prévu le SAG, là. C'était déjà prévu que le SAG était dans le décor.

Mme Guilbault :Oui, oui, le SAG, c'était prévu.

M. Chouinard (Tommy) : Mais depuis quand? Depuis quand que c'est prévu... le SAG?

Mme Guilbault :Bien là, moi, je suis arrivée en octobre. Comme je vous disais, en novembre, je l'ai rencontré et c'était déjà prévu. Eux se préparaient depuis longtemps, là, le SAG, c'est depuis 2015 ou 2016.

M. Lacroix (Louis) : Mais là, vous ne prenez aucune responsabilité, Mme Guilbeault? Vous ne prenez aucune responsabilité dans tout ce qui s'est passé. La responsabilité est entièrement sur les épaules de M. Marsolais et de ses dirigeants, c'est ça? Le côté politique, par exemple, vous, M. Caire, etc., vous ne prenez aucune responsabilité du fiasco? Est-ce que je comprends ça?

Mme Guilbault :Bien, ce n'est pas du tout comme ça que je le dirais, là, puis je l'ai déjà dit au salon bleu, s'il y a une personne qui a pris sa part de responsabilité dans tout ça, c'est bien moi. Je suis revenue d'Europe, comme je dis, depuis ce temps-là, tous les jours, on rencontre la SAAQ....

M. Lacroix (Louis) : Mais celui qui écope, c'est M. Marsolais?

Mme Guilbault :Un instant. Tous les jours, tous les jours, je chapeaute cette affaire-là pour m'assurer qu'il n'y a pas à nouveau un glissement dans les services aux citoyens, parce que si je me retire de ça en jugeant que c'est... qu'il n'y a peut être pas l'équipe en place pour le faire par eux-mêmes, puis qu'après ça, il y a encore des lineups et que là, ça, ça décline, bien là, vous allez dire à juste titre : C'est sa faute. Elle savait que ça n'allait pas bien et elle ne s'en est pas occupé.

Il y a des gens à la tête des sociétés d'État qui sont nommés et payés pour gérer des sociétés d'État. Ma responsabilité comme ministre, c'est de m'assurer qu'ils font bien leur travail. Et si je constate qu'il y a des lacunes dans les services à nos citoyens, ma responsabilité, premièrement, c'est de m'assurer qu'on redresse la situation. Puis c'est ça que j'ai fait dans le dernier mois, je me suis assuré que les temps d'attente baissent, et ils ont baissé, qu'on avait une vue d'ensemble de tous nos... environ 140 points de service un peu partout au Québec. Des fois, il y en a qui devaient fermer, pas de personnel. Tu sais, qu'on consolide nos affaires pour que tout le monde puisse avoir accès à ces services. Rappelez-vous tous les décrets que j'ai passés, là, pour m'assurer que les gens n'ont pas de contravention, pour prolonger des permis, les camionneurs, pour régler des problèmes que les gens étaient stressés de pouvoir avoir. Donc ça, c'était ma première responsabilité dans l'urgence et, par la suite, de m'assurer... Puis la question nous était posée : Allez-vous faire le ménage là-dedans et tout ça? Après ça, si on juge qu'il y a des choses qui ont été faites de manière insatisfaisante, bien, c'est de m'assurer qu'il y ait la bonne personne à la bonne place. Et compte tenu que ce défi-là de virage numérique est loin d'être terminé, bien là, on envoie quelqu'un qui, en plus, était au Trésor avant. Et avant qu'il y ait un ministère de la cybersécurité à part entière, c'était géré au secrétariat du Conseil du trésor. Donc, M. Ducharme est très au fait de tout le volet virage numérique gouvernemental.

Des voix : ...

M. Duval (Alexandre) : Je vais y aller, s'il te plaît. Le travail du conseil d'administration, vous l'évaluez comment, Mme Guilbault? Parce que là, vous faites sauter une personne. Mais est-ce qu'il pourrait y en avoir d'autres? Parce qu'il y a un conseil qui a révisé toutes les décisions qui ont été prises par le P.D.G. et la haute direction.

Mme Guilbault :Oui, il y a un conseil d'administration qui, effectivement, à un travail à faire. J'ai parlé souvent, moi, au président du conseil d'administration, M. Sioui. Encore une fois, en changeant le P.D.G... tu sais, le P.D.G., il reste qu'au quotidien, c'est vraiment lui qui est à la tête de toutes les opérations et qui doit s'assurer que ça se passe bien dans tous nos points de service, tout en s'occupant, avec son département d'informatique, du virage numérique. Mais pour moi, là, les services aux citoyens, c'est l'essentiel. Puis les gens dans la vraie vie, là, de quoi se plaignent? Ils se plaignent des délais d'attente, ils se plaignent de la complexité pour avoir un rendez-vous, etc. Donc là, avec le nouveau P.D.G., comme je l'ai dit tout à l'heure, lui, il va faire son évaluation, qui a fait quoi, la date — tu sais, j'avais déjà dit, là, qu'il va être capable de faire l'évaluation — qui a fait quoi là-dedans et qui ne devrait peut être pas faire quoi la prochaine fois. Donc, lui, il va faire ce travail-là dans son équipe avec son C.A. et fera les changements si nécessaire ou nous demandera des changements si nécessaire.

M. Duval (Alexandre) : Est-ce qu'il y a des membres du C.A. qui devraient se sentir menacés à l'heure actuelle ou qui devraient se poser des questions?

Mme Guilbault :Je laisse cette future évaluation-là de l'ensemble du reste de la haute direction et du C.A. au prochain P.D.G. Évidemment, ce n'est pas lui qui nomme les membres du C.A., mais si lui voit qu'il y a des problèmes ou quoi que ce soit, tu sais, après ça, lui, il relève de moi directement, il pourra nous partager ses constats.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous êtes responsable de la sélection de M. Marsolais?

Mme Guilbault :Responsable de la sélection? Qu'est-ce que vous voulez... Il a été nommé... Quand je suis arrivé, moi, il était déjà P.D.G. de la SAAQ.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, quand vous êtes arrivé à la...

Mme Guilbault :Au ministère des Transports le 20 octobre, si ma mémoire est bonne, il était déjà P.D.G. de la SAAQ.

M. Denis (Maxime) : Vous, vous prenez une partie du blâme, les oppositions cet après-midi vous critiquent, vous accusent de faire tomber Denis Marsolais pour protéger Éric Caire. Est-ce qu'Éric Caire a une responsabilité là-dedans?

Mme Guilbault :Bien, honnêtement, je ne vois pas le lien entre les deux, là, on ne parle pas du même ministère, on parle d'un dirigeant de société d'État versus un politicien, ça n'a aucun lien ensemble. Moi, ce que je fais, c'est, puis je fais suite à vos questions...

M. Lachance (Nicolas) : Mais vous avez reparlé du SAG, Mme Guilbault...

Mme Guilbault :...j'ai une responsabilité, moi, comme ministre...

M. Lachance (Nicolas) : Vous avez mis beaucoup l'accent sur le SAG et vous avez dit que ça fait depuis 2015, c'est lui qui était aussi délégué, là, à l'ordre du Conseil du trésor avec M. Ducharme.

Mme Guilbault :2015-2016, c'est SAAQclic, je l'ai corrigé, là, peut être que ça n'a pas été entendu, mais SAAQclic. Le SAG, je ne sais pas exactement depuis quelle année, là.

M. Lachance (Nicolas) : Depuis 2018, donc c'était au Conseil du trésor avant. Après ça, c'est devenu avec M. Caire au ministère de la Cybersécurité du numérique.

M. Denis (Maxime) : Donc, Caire, il est blanc comme neige, là?

Mme Guilbault :Non, mais ça n'a pas... C'est deux choses complètement différentes. Moi, je vous parle de qualité des services aux citoyens, qualité des services aux citoyens. Les gens qui attendaient 4 heures à la SAAQ pour ensuite se faire donner un rendez-vous, ils reviennent à l'heure de ce rendez-vous là, puis ils attendent quand même une éternité, puis des fois, ils ne se font pas servir. Là, ce n'est plus comme ça aujourd'hui, mais ça a été comme ça au début. Alors, ça, c'est la responsabilité du P.D.G.

Le Modérateur : Merci. Une dernière question en anglais, s'il vous plaît.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que c'était aussi à cause du SAG?

Mme Guilbault :Est-ce qu'il y a des gens en anglais? Oui.

Mme Mignacca (Franca G.) : Can you explain why removing Mr. Marsolais is a solution to all of this?

Mme Guilbault : Yes. Well, first of all, as you know, we spoke a lot about the SAAQ in the last previous weeks because of the lineups that we saw, because of all this digital shift that is being operated in the SAAQ. That would be a huge challenge for any organization. And it's important for me to say that, any organization who is facing a digital transition, it's a huge challenge. So, this is not a surprise itself, but the responsibility of a CEO at the SAAQ is to be able to foresee what is coming. When you close your offices three weeks, it's obvious that there will be more people in your offices when you… once you reopen. So, this should have been «planified» better, and when I saw lineups, people waiting outdoors for hours… and I had to make sure everyday, for about the last month, everyday I had a team with the SAAQ to make sure that everything is… that the services, the quality of services is increasing, that we had a time of waiting decreasing and that we are getting over this situation. So, this is not something that I can do eternally, so I have to make sure that, in a context where this digital transition is not over, it is a great challenge, and you have to make sure that the quality of the services that you give to citizens is perfect. And so, I have... we had to make sure that we put the right person to do that. And so, we have Mr. Ducharme, who as at the Secrétariat du Conseil du trésor, who once took care of all this digital transition in the whole Government, so he knows the topic and he knows how to do it. So, this is good news.

And I want to finish by saying that any CEO would have found himself in a situation where this was a huge challenge, once again. And Mr. Marsolais is a person of quality, is someone that I've known personally for almost 10 years now. I've worked with him in other circumstances before I was in politics. And so, I want to thank him, because there is a lot more to do, but a lot has been made so far already. So, I want to thank him for that.

Mme Mignacca (Franca G.) : Where do you think things went wrong, though, in terms of the digital transition?

Mme Guilbault : In my evaluation, this was a lack of planification. As I said, when you close for three weeks and you are an organization that does operations everyday, that does 2 million transactions every month and you close three weeks, obviously there will be more people in your service centers, so you have to be ready for that. And the lineups that I saw proved that. Unfortunately, it seems like they were not ready.

Journaliste : As a Minister, you're overseeing the SAAQ. So, what level of personal responsibility are you taking in this transition and making... and the failures that have happened?

Mme Guilbault : My priority as the Minister, and it should be the priority of the CEO of the SAAQ, is the quality of services that we provide to citizens. This is the priority. So, when I saw that there was a problem with this, when the service centers reopened and that I saw those lineups and people waiting and not being able to have appointments, and everything that we saw, this was, for me, an emergency. We have to get in action to make sure that there were not anymore people waiting outdoors, that people could get their appointments if they really needed to.

I adopted «des arrêtés ministériels», so official documents, so that people whose licence was expired wouldn't have problems, that people wouldn't get fines. And so I made a lot of things so that the consequences of all this were... C'est quoi, le contraire de...

M. Authier (Philip) : Mitigated.

Mme Guilbault : Mitigated. And so, this was the emergency. And the other part of my responsibility is to make sure that the right person is the CEO of the SAAQ in a context where this digital transition is not over. And we have to have someone who can address that and who can make sure, once again, that the quality of the services provided to our citizens is not altered.

Journaliste : Then, do you think switching over in the middle of still this digital transition is the best move for the SAAQ?

Mme Guilbault : We have been able, in the last weeks, to decrease the time of waiting and to address a lot of problems so that now people are able to get services that are urgent. And so, we managed to make sure that there were less consequences on the people, on citizens who need services. So, once this is done, I have to make sure that I have the right person to do the rest, so to complete this transition, this digital transition and to take over this everyday management of operations in about 140 service centers so I can give back this management to the CEO and make sure that people are served correctly. Merci.

(Fin à 16 h 25)

Participants


Document(s) Related