(Neuf heures une minute)
Mme Bélanger : Alors, bon
matin à tous et à toutes. Très contente d'être ici ce matin avec mes collègues
porte-parole des différents partis dans le cadre du projet de loi n° 11.
Alors, nous avons une belle collaboration
dans le contexte de ce projet de loi, qui est un projet de loi qui est
extrêmement important, qui est très sensible, et puis nous avons débuté nos
travaux il y a environ deux semaines. On a travaillé de façon assez intensive,
je dirais. Nous venons de terminer, la semaine dernière, notre période de
consultations particulières, et nous avons reçu 37 groupes, des groupes d'experts,
de professionnels, des personnes vivant avec un handicap, et nous avons commencé
l'étude de plus d'une soixantaine de mémoires. Donc, c'est quand même très
important, beaucoup, beaucoup de matériel à étudier.
Et ce qui est ressorti des consultations
particulières, c'est que la notion de handicap neuromoteur est difficile à définir.
Donc, difficile à définir, ça voudrait dire éventuellement difficile à
appliquer et ça veut dire aussi que cela pourrait causer des préjudices. Dans
ce contexte, j'annonce aujourd'hui la mise en place d'un comité d'experts,
donc, pour nous aider à travailler de manière intensive sur la notion du handicap.
Alors, nous avons fait consensus pour mettre en place ce comité d'experts qui
va nous accompagner dans notre réflexion. Ce comité va débuter le travail dans
les prochains jours. Nous sommes en train de constituer ce comité d'experts,
qui vont avoir pour mandat de nous définir la notion de handicap, et cet
élément-là, il est très important, et il va nous aider à faire le travail que l'on
doit faire comme parlementaires. Cela ne met pas d'échéance supplémentaire au
projet de loi, mais on veut prendre le temps de bien faire les choses. Je vous
remercie.
Mme Maccarone : Bonjour à
tous et à toutes. Très contente d'être parmi mes collègues ici... et les
collègues qui ne sont pas avec nous ici en point de presse, surtout ma collègue
de La Pinière, Lynda Caron, et ma collègue Liz Prass, la députée de D'Arcy-McGee,
qui nous accompagnent en commission en ce qui concerne le débat pour le projet
de loi n° 11.
Très contente de la poursuite des travaux
en ce qui concerne ce projet de loi qui est très humain, très sensible, et je
remercie la ministre pour son ouverture de poursuivre avec un comité d'experts
qui va alimenter la réflexion avant qu'on entame la prochaine étape de ce
projet de loi, qui sera l'étude détaillée. Puis aussi la ministre a dit qu'elle
est ouverte aussi à poursuivre avec un forum, alors un forum qui va alimenter
les travaux du comité d'experts avant, qui vont nous donner le fruit de leur
réflexion, que je vois vraiment d'un bon oeil. Alors, je suis vraiment contente
de ceci.
Pourquoi? Parce que, comme Mme la
ministre, elle a déjà dit, nous n'avons jamais eu un débat ici en ce qui
concerne la notion de handicap, à l'Assemblée nationale du Québec. Alors, j'ai
eu le privilège de participer dans la commission spéciale où nous avons entamé
neuf mois de travail et, dans ces neuf mois de travail, on n'a pas fait un
débat sur la notion de handicap. Nous sommes en train d'harmoniser avec le cadre
judiciaire fédéral, ça fait qu'on embarque sur un terrain inconnu, alors je
vois vraiment d'un bon oeil qu'on va pouvoir se baser sur des travaux des
experts.
Comme vous savez, vous me connaissez un
peu, la voix des personnes en situation de handicap, c'est une cause très
personnelle pour moi, alors je souhaite vraiment porter leurs voix puis d'avoir
une bonne écoute de société civile, parce que ce projet de loi va changer les
choses pour beaucoup de Québécois et Québécoises. Alors, on a une
responsabilité de travailler en concertation pour eux.
Et, juste pour rassurer tout le monde,
c'est sûr, ces travaux seront faits en parallèle avec les travaux que nous
allons faire en commission parlementaire. Alors, ce n'est pas une notion de
retarder nos travaux, c'est une notion d'être bien armé et bien arrimé avec des
détails puis de l'information pour bien faire nos travaux. Ça fait que, merci
beaucoup.
Mme Labrie : Merci, Jennifer.
Effectivement, c'est un réel privilège de travailler dans une ambiance comme
celle-là, de collaboration, je dois dire que c'est remarquable, pour moi, c'est
digne de mention, l'ouverture, là, qu'il y a autour de la table, actuellement.
C'était évident, au terme des consultations,
que la notion de handicap neuromoteur faisait plutôt consensus contre elle. Il
y a des problèmes, avec cette notion-là, la ministre le reconnaissait d'emblée.
Le mandat qu'on va donner au comité d'experts, essentiellement, c'est de tenter
de nous définir ce que pourrait vouloir dire le handicap neuromoteur, de nous
définir la notion de handicap, de nous définir également la notion de
déficience et d'incapacité qui nous a été recommandée par quelques acteurs
pendant les auditions. Ce qu'on va demander au comité, c'est de nous proposer
une recommandation des meilleurs termes à utiliser pour éviter des préjudices,
s'assurer qu'il n'y a pas de discrimination, qu'on répond aux objectifs, là,
d'élargir l'accès, mais sans causer davantage de problèmes.
Donc, c'est le mandat qu'on leur donne. On
va leur demander également de nous recommander des balises en lien avec
l'inclusion du handicap, s'ils en voient. Je suis très confiante, là, du
processus de mise sur pied du comité, actuellement. Puis effectivement on va
pouvoir commencer à travailler les autres volets du projet de loi qui ne
concernent pas le handicap, en attendant d'avoir le fruit de leurs
recommandations, puis on pourra mieux se gouverner, là, entre nous, quand on
saura ce qu'ils nous recommandent. Je vous remercie.
M. Arseneau : Merci beaucoup.
Alors, à mon tour de dire, d'une part, que le Québec a été précurseur en
matière de soins de fin de vie et il continue de l'être dans une démarche qui
est transpartisane, qui est innovante aussi. Et on a tous convenu qu'on devait
faire les choses correctement. On a déjà eu deux commissions spéciales sur la
question des soins de fin de vie, et, lors de la plus récente, effectivement,
la notion de handicap ou de handicap neuromoteur n'a pas été abordée, encore
moins approfondie. Donc, le fait qu'on en discute maintenant, dans le cadre du
projet de loi, suite à un jugement concernant la loi fédérale, fait en sorte
qu'on doive approfondir la question.
Et le choix de le faire, d'une part, avec
le recours à un groupe d'experts, est intéressant dans la mesure où il nous
permet de continuer l'étude article par article du projet de loi tout en ayant
une réflexion qui se déroule en parallèle et qui mènera à un rapport d'étape,
lequel sera soumis à une consultation ou à un forum auquel le public pourra
assister. Pour nous, c'est fondamental que les Québécois puissent continuer de
suivre le processus de réflexion des parlementaires, des experts, puis qu'on
puisse continuer à maintenir ce consensus social autour des pas qu'on fait dans
cette démarche. L'objectif n'est pas purement et simplement d'harmoniser la loi
québécoise au fédéral, mais de continuer à avoir un Québec qui progresse dans
le sens de ses valeurs et d'un consensus social le plus large possible dans
cette matière qui est éminemment délicate. Merci.
La Modératrice : Merci, M.
Arseneau. Nous allons passer à la période de questions. Une question, une
sous-question, donc, en alternance. Vas-y, Florence.
Mme Morin-Martel (Florence) : Oui,
bonjour. Florence Morin-Martel, du Devoir. Je me demandais, est-ce que
vous êtes confiants d'arriver à un consensus au bout de ce processus-là puis
qu'est-ce qui va arriver s'il n'y a pas de consensus?
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
je vous dirais, ce qui est le plus important, là, c'est qu'on puisse, nous,
comme parlementaires, être en mesure de prendre une décision éclairée sur le
projet de loi, qui est extrêmement important. Puis là, ce matin, dans le fond,
on parle de la notion de handicap, hein, c'est des décisions extrêmement
importantes, et c'est pour ça qu'on met en place le comité d'experts. Le comité
d'experts va venir nous guider. Il va être composé de professionnels de la
santé, médecins, infirmières, ergothérapeutes, mais aussi d'éthiciens, de juristes,
mais aussi, très important, nous allons intégrer dans le comité d'experts les
personnes qui sont directement concernées, c'est-à-dire les personnes vivant
avec un handicap, donc qui seront aussi en bon nombre dans le comité d'experts.
Donc, je ne veux pas parler de consensus,
ce matin, on fait un consensus pour mettre en place le comité d'experts, puis,
après ça, bien, on va se... on va vraiment examiner leurs travaux puis prendre
le temps de faire les choses correctement.
Mme Morin-Martel (Florence) : Oui,
puis de combien de temps va disposer ce comité-là? Combien de semaines est-ce
que...
Mme Bélanger : Bien, en fait,
actuellement, là, on leur a donné un horizon de trois semaines, donc c'est
vraiment des travaux intensifs qu'ils doivent faire.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que ce comité d'experts, et donc vous, pourriez arriver à la conclusion que
l'aide médicale à mourir ne sera pas élargie aux personnes avec un handicap
neuromoteur?
Mme Bélanger : C'est trop tôt
pour répondre à cette question ce matin.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
donc... mais ce n'est pas exclu? Si le comité d'experts arrivait à cette
conclusion, est-ce que vous partageriez cette conclusion?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
il faut quand même voir, là, que la notion de handicap, elle existe,
actuellement, là, au niveau fédéral. Au Québec, on avait resserré, par prudence,
et on avait donc resserré à une notion bien particulière, en définissant une
catégorie de personnes qui vivent avec un handicap, et on avait donc ciblé
davantage le volet neuromoteur. Alors, est-ce qu'au bout de la réflexion les
experts vont nous guider à ce niveau-là? Il est trop tôt, ce matin, là, pour
dire qu'on exclurait complètement «handicap». Le mandat n'est pas d'exclure complètement
«handicap», c'est vraiment de nous guider sur le volet handicap neuromoteur.
Mme Lajoie (Geneviève) : Là,
vous dites : C'est un mandat, donc, de trois semaines, très intensif, donc
est-ce qu'il faut comprendre que vous allez adopter le projet de loi d'ici la
fin de la session, c'est... vous vous engagez à ça ou c'est un objectif?
Mme Bélanger : On travaille
dans ce sens-là, mais vous comprendrez que notre responsabilité, elle est quand
même très importante, et on ne veut pas brusquer les choses. On va faire les
choses correctement. J'ai confiance que le comité d'experts... à la lumière de
ce qu'on a entendu — on a quand même reçu 37 groupes, là, c'est
quand même très important, puis c'étaient des groupes qui représentaient très, très
bien, là, autant la dimension professionnelle que l'expérience des personnes — j'ai
confiance que nos experts vont être en mesure de travailler puis de nous
livrer, là, vraiment un point de vue qu'on pourra examiner par la suite pour
nous guider pour le reste des travaux. Puis on aura l'occasion de faire le
suivi, là, de façon publique, de l'évolution de nos travaux.
La Modératrice : Fanny.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui. Donc,
trois semaines à partir de quand? À quel moment ce comité-là entre en vigueur,
là?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
depuis lundi, nous sommes à contacter les différents experts. Ça se déroule
très, très bien, je pense que les gens répondent favorablement. On espère que
notre comité soit en place dès la fin de la semaine. Donc, à partir de la
semaine prochaine, là, ils devraient être en mesure de débuter leurs travaux de
façon intensive.
Mme Lévesque (Fanny) : Puis
donc comment sont nommés les gens qui sont là-dessus, sur ce comité-là? Est-ce
que c'est un consensus aussi entre les partis?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
c'est sur invitation, naturellement. Donc, nous avons... j'ai produit une
liste, et puis mes collègues, par la suite, ont ajouté, bonifié. Oui, je vous
dirais que la liste d'experts, là, fait consensus.
Mme Lévesque (Fanny) : Avez-vous
une limite de nombre ou...
Mme Bélanger : Bien, vous
savez, c'est un comité d'experts, donc on n'est pas rendus au niveau du forum,
là, je vous parle plus du comité d'experts. Il faut qu'il soit en mesure de
travailler, donc on parle d'une quinzaine de personnes.
Mme Lévesque (Fanny) : Puis
donc à partir du moment... M. Arseneau a dit, donc, quand on va déposer ce
rapport-là, vous, par la suite, vous allez tenir un forum, c'est ça?
Mme Bélanger : Oui, en fait,
les modalités sur cette étape-là n'ont pas été encore complètement arrêtées. On
est ouverts à faire... je pense que ma collègue l'avait mentionné, là, dès le
début de nos travaux, puis on est ouverts à faire une consultation. Quelle
forme elle va prendre? On va travailler ça dans les prochains jours. Là, ce qui
était le plus important, c'était de mettre en place le comité d'experts pour
qu'ils puissent débuter leurs travaux.
Ce qui est important aussi... je pense que
M. Arseneau l'a mentionné, donc, l'importance aussi que le comité d'experts
puisse livrer aussi les résultats de leurs réflexions à un groupe plus élargi
que juste le nôtre.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
donc ça se tient, le forum...
La Modératrice : On va
passer... Prochaine question.
M. Bourassa (Simon) : Bonjour.
Vous avez entendu déjà beaucoup de monde en commission... les travaux. Quels
aspects de la notion de handicap neuromoteur, un petit peu plus concrètement ou
précisément... sur lesquels vous n'êtes pas en mesure d'établir un consensus et
qui nécessitent donc l'avis d'un comité d'experts?
Mme Bélanger : Bien, je vous
dirais que, dans le fond, le projet de loi, là, de façon générale, fait
consensus. Les gens, les experts qui sont venus nous rencontrer, les différents
groupes saluent d'ailleurs l'avancée du projet de loi, qui tient compte des
travaux qui ont été faits lors de la commission spéciale sur les soins de fin
de vie. Puis je veux quand même mentionner que ma collègue députée de Roberval
a présidé, en 2021, la commission spéciale sur les soins de fin de vie pendant une
période de neuf mois. Plusieurs d'entre vous étiez aussi présents à cette
commission. Il y a eu quand même beaucoup de travail de fait. Et donc on a
vraiment écouté et retenu les recommandations de cette commission de soins de
fin de vie, en 2021, pour intégrer dans notre nouveau projet de loi. L'ensemble
des gens qui sont venus nous voir saluent ces avancées.
Cependant, pour le handicap neuromoteur,
ce qu'on s'est rendu compte... quand on demande, parce qu'on questionne aussi
les personnes, de nous définir ce que c'est, on s'est rendu compte qu'il n'y
avait pas de définition ou il n'y avait pas de consensus dans la définition.
Puis on a aussi rencontré des personnes vivant avec un handicap neuromoteur qui
sont venues faire des témoignages qui ont été vraiment très, très appréciés de
notre part, puis on a dit : C'est tellement important qu'on doit... Dans
un projet de loi, là, si on ne s'entend pas sur la terminologie, bien, vous
pouvez imaginer les risques de dérapage, par la suite, là, d'interprétations,
etc., ça fait qu'on veut vraiment que ce soit extrêmement clair. Donc, c'est
pour ça qu'on demande à un comité de nous le définir.
M. Bourassa (Simon) : Pour ce
qui est de la notion de troubles cognitifs dégénératifs, là, entre autres, maladie
d'Alzheimer, ça, est-ce que ça faisait consensus, à la lumière de ce que vous
avez entendu jusqu'à présent?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
ici, on parle... on fait notamment le lien avec la demande anticipée d'aide
médicale à mourir. La demande anticipée d'aide médicale, c'est à partir du
moment où j'ai un diagnostic d'une maladie incurable, grave, dégénérative et
que je veux, aujourd'hui, au moment où je suis apte à prendre une décision,
être en mesure de décider de la façon dont je veux finir ma vie et donc de
pouvoir éventuellement bénéficier de l'aide médicale à mourir au moment où je
serai inapte, O.K.? Donc, pour les maladies cognitives, oui, on a eu des
discussions beaucoup à ce sujet-là et puis on continue, là, donc, d'évoluer
dans ce sens-là, mais je le répète, là, ici, extrêmement important d'avoir des
balises très, très élevées.
La Modératrice : On va passer
avec Le Soleil.
M. Lacasse (Maxime) : C'est
quoi les risques si cette notion-là est mal définie?
Mme Bélanger : Si cette
notion de handicap neuromoteur est mal définie, bien, le premier risque, c'est
que les personnes pourraient être exclues, pourraient voir une demande refusée.
Ça, ça pourrait être un premier risque. L'autre risque, c'est que ça soit mal
compris de la population, que ce soit mal compris des professionnels. Et puis
il y a un risque, dans le fond, de créer aussi une iniquité entre une personne
qui a... Par exemple, un cancer en phase terminale, c'est assez facile à
comprendre, mais une personne ayant... vivant avec un handicap neuromoteur, si
ce n'est pas bien défini, bien, on expose nos professionnels à des situations
cliniques, là, qui pourraient être extrêmement difficiles. Alors, on ne veut
pas ça, naturellement.
M. Lacasse (Maxime) : Juste
pour être certain, ce comité-là a un rôle consultatif et il va vous recommander
des affaires, il n'y a pas de prescriptif, là, dans ce comité-là?
Mme Bélanger : Pas du tout. C'est
vraiment... c'est un privilège des parlementaires, là, d'examiner les projets
de loi et d'adopter un projet de loi, mais ils vont... naturellement, on va
tenir compte de ce qu'il y aura dans le rapport pour nous aider, là, dans notre
réflexion.
M. Laberge (Thomas) : Bonjour
à tous. Je vais reposer la question de ma collègue, mais à l'envers : À
quel point vous tenez mordicus à ce que le concept de handicap neuromoteur soit
conservé dans le projet de loi?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
et là je vais parler pour mes collègues, là, ce n'est pas qu'on tient mordicus,
on n'est pas là. On veut... on a senti que la notion de handicap neuromoteur
n'était pas claire et faisait en sorte qu'actuellement, là, si on avait à
prendre une décision à ce sujet-là, on serait probablement tous,
individuellement, très partagés par rapport à ça. Donc, c'est pour ça. On veut bien
travailler, on veut bien faire les choses et, au moment où on se parle, on
n'exclut rien. On demande... d'abord, on va franchir les étapes une après
l'autre, correctement, puis on va demander, donc, à notre comité d'experts de
nous définir.
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
que le projet de loi serait incomplet si vous deviez retirer cette notion-là?
Mme Bélanger : Pas du tout.
Pour moi, un projet de loi, c'est évolutif. Et puis je pense qu'on l'a
mentionné il y a quelques instants, au Québec, on a toujours travaillé l'aide
médicale à mourir. Ça fait quand même plus de 12 ans, là, qu'il y a des
travaux en lien avec l'aide médicale à mourir. On a commencé avec Mourir dans
la dignité, un projet de loi en 2015, une commission spéciale en 2021.
Aujourd'hui, on est dans d'autres... on est ailleurs, puis, pour moi, c'est
évolutif. Il y a quand même beaucoup d'éléments qui font consensus, dans le
projet de loi, qui sont nouveaux. Je ne veux pas tous les décliner ce matin,
là, mais ce ne serait pas du tout un recul, non, loin de là.
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais.
Mme O'Malley (Olivia) :Hello.
Mme Bélanger : Allô. Je vais
laisser ma collègue, qui est meilleure que moi en anglais.
Mme O'Malley
(Olivia) :
There
are 37 groups participating in this committee right now. Why is it so important
to have them guide you and hear what they have to say and their expertise on
defining this specific term when it comes to this really important law?
Mme Maccarone :
So, there aren't 37 groups that are
identified for the committee of experts, there's 37 groups that passed in
parliamentary commission for the audition portion of the study of the bill.
However, there are a number of groups that have been asked to participate to
help us in the next stage of the discussion of the bill, groups that represent
people that are living with a handicap, groups that represent experts within
the medical professional field, ethicists that will be there, as well as
jurists who are going to help us to define the notion of handicap.
We've never had to debate,
in the House, with regards to the notion of handicap and the application of
medical assistance in dying. Currently, there is no consensus on what that
definition should be in the bill. Presently, it says «neuromotor handicap», and
there have been discussions that that might be discriminatory and exclude
certain groups. So, do we include handicap, and then, if it's only handicap,
what is the definition of handicap? Is there a difference between somebody who
is quadriplegic versus somebody who's lost the use of their arms, somebody who
has lost the use of their eyes or their ears? It's going to be very important
to understand what the definition of handicap is. Or do we go beyond any
definition of handicap and talk only about the illness itself, that it has to
be severe, uncurable and have intolerable suffering?
Mme O'Malley (Olivia) :
So, what will it take for a consensus
to be reached, and do you think it will be met before the end of the session?
Mme Maccarone :
I think the consensus is always going
to be difficult when we're talking about human issues, and this is certainly
one that is a very sensitive topic. What we need, I believe, and what we have a
consensus amongst the parliamentary officials that are participating in the
committee is that we require support from the committee of experts to help us in
our deliberations. So, hopefully, that committee of experts will come up with
some recommendations that will help us.
I'm also very happy that
the minister has accepted my request to have a forum, which will hopefully also
feed into the recommendations that we're going to hear from the committee of
experts, so that the population has an opportunity to express themselves as
well, now that we're moving from the end of life to medical state, right? So,
we're moving from end of life to the definition of your illness, and so it's
going to be very important that we hear from them.
In terms of will it be
adopted by the end of the session, I think it's a bill that's going to have to
take the time that it needs. We don't want Quebeckers to be waiting those... there is many people that are waiting for us
to progress, certainly, when we're talking about the advanced request to have
access to medical assistance in dying. So, the notion is to do our work, to do
it right. If that brings us to the end of the year, so be it. If we require
more time, then I know that the minister has already committed : it will
take the time that we need to do it together.
Mme O'Malley (Olivia) :Thank you.
Mme Maccarone : You're welcome.
La Modératrice : Merci
beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 9 h 25)