To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique, M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice, et M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique, M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice, et M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle

Version finale

Wednesday, April 5, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin, tout le monde. Très heureux d'être accompagné ce matin par ma collègue, Jennifer Maccarone, et mon collègue, André Morin. Je vais vous parler du jugement rendu en faveur de M. Jean Charest hier. Certains éléments importants de mentionner. D'abord sur l'aspect humain, la cour a reconnu que M. Charest avait fait face à de l'humiliation et de l'angoisse. Il avait vécu cela et a condamné, donc, le Procureur général, l'UPAC, à lui payer des dommages en lien avec l'angoisse et l'humiliation qui a découlé des nombreuses fuites d'information le concernant. Personne au Québec, personne au Québec, n'importe quel citoyen ne devrait pas avoir à subir de tels sévices de la part du gouvernement de l'État, ici, au premier titre, de l'UPAC. Alors, nous croyons que le gouvernement doit reconnaître la faute qui a été reconnue elle-même par le jugement et présenter ses excuses à M. Charest.

Deuxième élément, jugement très dur, accablant pour l'UPAC. L'UPAC, donc, a été reconnu avoir commis de fautes lourdes, fautes intentionnelles, 54 fuites concernant M. Charest, contenant évidemment des renseignements personnels, qui a été reconnu comme étant une atteinte à la vie privée de M. Charest. Encore une fois, des dommages punitifs très sévères, très élevés. L'UPAC a de sérieuses questions à se poser : Aujourd'hui, qu'en est-il? L'UPAC a évidemment un défi de crédibilité à la lumière de ce jugement-là. Alors, c'est important de voir comment aussi le gouvernement va commenter et réagir à la lumière de ce jugement. Protection des renseignements personnels, on l'a vu par les fuites via l'UPAC, l'importance pour le gouvernement, dans l'administration, partout, de s'assurer que les renseignements personnels sont en tout temps protégés. Et, encore une fois, tout citoyen, peu importe s'il a fait de la politique ou pas de politique, nous sommes tous égaux devant la justice, ne devrait pas avoir à faire face à de tels abus.

Et dernier élément, on verra donc si le gouvernement va porter en appel ce jugement-là. On va suivre avec intérêt, particulièrement les... ce qui a été mentionné par le juge comme étant un potentiel abus de procédures, des allégations dans la défense du Procureur général, qui n'étaient pas soutenues par la preuve, notamment l'allégation voulant que des mesures de protection étaient en place à l'UPAC. Il n'y a eu aucune preuve de présentée là-dessus. Ça, ça peut avoir un nom comme abus de procédure. On verra la suite des choses s'il y aura appel du jugement ou pas. Alors, voilà, ce sont nos commentaires.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que l'UPAC a encore raison d'être, après ce qui s'est passé là, après... Vous dites : L'UPAC a des questions à se poser et a un défi de crédibilité. Quel est l'avenir de l'UPAC?

M. Tanguay : Écoutez, on aura de sérieuses questions à poser à l'actuel commissaire. Ce qui ressort, c'est qu'il semble que de telles fuites n'aient pas eu lieu sous l'administration du nouveau commissaire. Chose certaine, il y a un défi de crédibilité pour l'UPAC. La façon de fonctionner ces dernières années... l'UPAC doit refaire sa crédibilité, et on va aborder, notamment, quant aux travaux parlementaires, la cession des crédits. On aura l'occasion, ma collègue, Jennifer Maccarone, de poser des questions au commissaire à l'UPAC pour dire : Qu'est-ce qui se passe à l'interne? Comment pouvez-vous vous assurer que ça, ça n'arrive plus jamais?

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous tenez responsable l'UPAC d'avoir entaché la marque libérale?

M. Tanguay : Il est clair que ça aura eu... Donc, l'UPAC a été reconnue fautive à la lumière de ce jugement-là, ça a eu un impact évidemment dévastateur dans la vie de M. Charest, sur une base personnelle, sur une base réputationnelle également. Au Parti libéral du Québec, ça a nui.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, est-ce que c'est de matière à redorer le blason du Parti libéral, ce jugement-là?

M. Tanguay : Écoutez, justice aura été rendue en ce qui concerne M. Charest. On verra, évidemment, sous réserve qu'il y ait une procédure d'appel, on verra s'il y a appel, si le jugement final demeure ce qu'il est, puis on verra la suite des choses quant à l'abus de procédure des procureurs, du procureur général là-dedans. Chose certaine, justice aura été rendue pour M. Charest. Du reste, toutes ces fuites-là auront nui à la marque libérale, c'est très clair.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que des procédures pourraient être intentées par le Parti libéral?

M. Tanguay : Ça, je n'ai pas d'annonce à vous...

M. Gagnon (Marc-André) : Non, mais vous dites que ça a nui au Parti libéral.

M. Tanguay : Je n'ai pas d'annonce à vous faire en ce sens-là.

M. Robillard (Alexandre) : Cette décision-là, qu'est-ce qu'elle change pour le Parti libéral du Québec?

M. Tanguay : Bien, pour Jean Charest, je pense que justice a été rendue. Pour le Parti libéral du Québec, encore une fois, toutes ces fuites-là auront eu un impact sur la perception que les gens ont du Parti libéral du Québec. On voit à travers ce jugement-là que les fautes intentionnelles, fautes lourdes, dommages historiques punitifs... on espère qu'on va retrouver au Québec une institution digne de ce nom, l'UPAC, et que la crédibilité de l'UPAC...

M. Robillard (Alexandre) : Oui, mais ça, c'est sur les fuites, mais, sur le fond, qu'est-ce que ça change pour le Parti libéral du Québec, cette décision-là?

M. Tanguay : Bien, sur le fond, je pense que ça vient souligner le fait qu'au-delà des allégations, lorsqu'il n'y a pas d'accusations, bien, jusqu'à preuve du contraire, tout le monde a droit à avoir... à ne pas avoir d'atteinte à sa réputation. Rappelons-le, M. Charest n'a été accusé de rien, là.

M. Lacroix (Louis) : Vous dites que ça a eu un impact sur la marque libérale, vous dites que ça a eu un impact sur la perception qu'ont eu les gens du Parti libéral. Est-ce qu'à votre avis ça peut avoir eu un effet sur le résultat de la dernière élection?

M. Tanguay : Je n'irais pas jusque-là dans une analyse de la dernière élection... je n'irais pas jusque-là dans une analyse de la dernière élection, mais, de façon générale, c'est clair que ça a eu un impact négatif sur la marque libérale.

M. Lecavalier (Charles) : Je ne sais pas si vous en avez parlé dans vos remarques préliminaires, là, je suis arrivé un peu en retard, mais est-ce que vous demandez à Geneviève Guilbault de s'excuser, elle qui a brandi le...

M. Tanguay : Au gouvernement.

M. Lecavalier (Charles) : Au gouvernement.

M. Tanguay : Ah! par rapport à ça, le juge en parle dans le jugement. Pour ce qui est de... Vous savez ce qu'on peut faire en Chambre, on est protégé par... on est protégé par l'immunité parlementaire. Je pense qu'il aurait été bien avisé de Geneviève Guilbault de ne pas brandir le livre PLQ inc., je pense que ce aurait été bien avisé de ne pas en rajouter une couche. Puis ce qu'on demande ce matin, c'est non seulement de ne pas en rajouter une couche, mais de présenter ses excuses.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça démontre, cette décision-là, qu'au Québec, en termes d'enquêtes policières, il y a un ménage à faire, ou est-ce que ça soulève des doutes sur la capacité des forces policières d'enquêter dans les règles de l'art, ou en suivant...

M. Tanguay : Moi, je ne pointerai pas du doigt l'ensemble des forces policières, il y a des femmes et des hommes qui font un travail professionnel remarquable, qui sont importants, qui sont un rouage majeur de notre système de justice. Ce que l'on voit ce matin, c'est que l'UPAC, encore une fois, a un très, très grand enjeu de... grand enjeu de crédibilité. On va continuer à questionner le commissaire sur ce qui se passe aujourd'hui à l'UPAC.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'il y a des enjeux au Québec en termes de capacité d'enquêtes policières, selon vous, à la lumière de tout ce qui fait débat depuis cinq, six ans concernant les enquêtes?

M. Tanguay : Je ne vais pas tout mettre... mettre tout le monde dans le même panier. Je ne vais pas mettre tout le monde dans le même panier. Ce que l'on voit ce matin, là, ceux qui sont condamnés, c'est l'UPAC.

M. Robillard (Alexandre) : Mais quand on voit la place que ça occupe dans l'actualité, est-ce qu'il n'y a pas des sérieuses questions à se poser sur...

M. Tanguay : Bien, il y a toujours des questions à se poser quant à la capacité de nos forces policières de livrer des enquêtes pour qu'ultimement il y ait un processus judiciaire. Mais, encore une fois, ce matin, ceux qui sont sur la sellette, là, c'est l'UPAC, pour les dernières années, on le voit très clairement dans le jugement, et l'UPAC a un enjeu de crédibilité.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez annoncé la semaine dernière la composition de votre comité, là, sur l'avenir du Parti libéral. M. Charest, est-ce que vous l'avez invité à participer à ces travaux-là?

M. Tanguay : C'est le parti qui a... c'est le parti, donc c'est Rafaël Primeau-Ferraro, le président, entre autres, et la commission politique...

M. Gagnon (Marc-André) : ...M. Charest...

M. Tanguay : Je ne suis pas au courant de cela, je ne suis pas au courant de ça.

Mme Plante (Caroline) : ...de la crédibilité de l'UPAC. Est-ce que vous pensez que ces gestes-là, les fuites, pourraient se reproduire encore en 2023? Est-ce que...

M. Tanguay : Justement les questions sont à... Qu'est-ce que fait l'UPAC au moment où on se parle pour ne pas que ça se reproduise? Qu'est-ce qui a été mis en place? Et rappelez-vous d'une chose, celles et ceux qui ont commis de telles fuites, vous savez, quelqu'un parlait, à un moment donné, des bandits qui ont commis ça, là, alors ils sont toujours potentiellement sujets à des accusations criminelles. L'article 139 du Code criminel, c'est entrave à la justice. Alors, quelqu'un a dit, un jour, une phrase célèbre : J'espère qu'on va prendre les bandits de cela. Bien, j'ai hâte de voir s'il va y avoir des suites à ça, s'il va y avoir, à un moment donné, des accusations criminelles contre les bandits, effectivement, qui ont fait ça.

Une voix : Est-ce que vous le souhaitez?

M. Tanguay : Je souhaite que justice soit rendue, ce qui a été... À la lumière du jugement... On se rappelle, là, c'est une cour civile, ce n'est pas une cour criminelle, mais, à la lumière du jugement, on verra s'il y a une procédure d'appel, et tout cela, mais ce qui a été commis, les fuites, a nui à la justice, et ça, c'est criminel. Alors, s'il y a des accusations à porter, j'espère qu'elles le seront et que les bandits vont finir en prison.

Mme Plante (Caroline) : Parce que, pour l'instant, vous avez l'impression qu'en 2023 ça pourrait se reproduire?

M. Tanguay : L'UPAC doit répondre et répondra, entre autres, lors de l'étude des crédits, à toutes nos questions. L'UPAC doit assurer la population, c'est une institution importante qui est mise à mal aujourd'hui, doit s'assurer que ça ne se reproduise jamais. Et l'UPAC, j'imagine, doit collaborer, le cas échéant, à des enquêtes criminelles.

M. Lacroix (Louis) : Vous faites référence à M. Lafrenière, là, avec «bandits», tout ça, là. Pourquoi vous ne le nommez pas?

M. Tanguay : Ah! moi, je ne veux pas en rajouter une couche, je ne veux pas en rajouter une couche. Et, si certains ont commis des actes criminels, bien, moi aussi, j'espère que les bandits seront mis devant la justice. Je ne vise personne, je vise de façon spécifique, je vise celles et ceux qui ont commis ça. Ils sont sujets à faire face à la justice au niveau criminel.

M. Gagnon (Marc-André) : ...ne vise personne, mais, en reprenant cette citation-là, vous faites référence à M. Lafrenière, là.

M. Tanguay : Ceux qui ont fait ça, c'est des bandits. Alors, on verra s'il y aura des suites criminelles. Ils s'exposent... Puis c'est important, je pense, dans notre système de justice, de réaffirmer cela, c'est que toute personne s'expose, en faisant ça, des fuites, entrave à la justice, à être poursuivie.

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais est-ce que vous avez des raisons de croire qu'il y a toujours des lacunes aujourd'hui à l'UPAC?

M. Tanguay : On a plusieurs questions pour, justement, s'assurer qu'il n'y ait toujours pas de lacune à l'UPAC. Il y a de sérieuses questions à poser.

M. Laforest (Alain) : Vous n'avez pas plus confiance en la nouvelle administration, l'administration...

M. Tanguay : Pardon, excusez-moi?

M. Laforest (Alain) : Vous n'avez pas plus confiance en la nouvelle administration, l'administration Gaudreau, là.

M. Tanguay : Ce que je constate, jusqu'à preuve du contraire, c'est que, sous la nouvelle administration, il n'y a pas eu de telles fuites. Maintenant, à l'interne, quels sont les processus mis en place pour ne plus que ça se reproduise? Dans le jugement, vous l'avez tous noté, il était dit qu'il n'y avait même pas en place des systèmes qui empêchaient tout un chacun, dans l'organisation, d'aller fouiller dans les dossiers d'enquête. Ça, c'est une des questions qu'on pourra poser à l'UPAC : Avez-vous resserré la protection des renseignements?

M. Gagnon (Marc-André) : Mais un peu pour clarifier, là, parce que le nouveau commissaire, il a été nommé aux deux tiers...

M. Tanguay : Oui, exact.

M. Gagnon (Marc-André) : ...il bénéficie encore de la confiance du Parti libéral?

M. Tanguay : Jusqu'à preuve du contraire, oui, mais on a plusieurs questions, on a plusieurs questions à lui poser, mais je constate que, sous sa gouverne, il n'y a pas eu de fuites, encore une fois, jusqu'à preuve du contraire.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais juste pour clarifier, là, pourquoi ce ne serait pas seulement que l'UPAC qui devrait s'excuser? Pourquoi le gouvernement doit aussi s'excuser?

M. Tanguay : Parce que le gouvernement répond dans son administration, répond de l'institution, et c'est important. Entre autres, lorsqu'on a vu Geneviève Guilbault brandir le livre PLQ inc., là, elle en a rajouté une couche. Alors, elle aurait été bien avisée de ne pas en rajouter une couche au salon bleu, de ne pas présenter le livre PLQ inc., qui reprenait, elle le savait très bien, le fruit des 54 fuites. Puis il y avait un procès devant les tribunaux. En vertu de l'article 35 du règlement de l'Assemblée nationale, on ne peut même pas commenter ce qui se passe devant les tribunaux, puis elle, elle en a rajouté une couche. Imaginez-vous donc, comme ministre de la Sécurité publique, je pense que ça prendrait des excuses.

M. Bossé (Olivier) : Vous demandez que le gouvernement actuel n'aille pas en appel, paie et s'excuse?

M. Tanguay : Bien là, le gouvernement devra répondre, à la suite de cela, qui est un potentiel abus de procédure. Le fait, pour le Procureur général du Québec, qui a pris fait et cause pour l'UPAC, de dire, d'affirmer la citation exacte : «des mesures de protection est en place», alors que le juge a dit : Il n'y a aucune preuve venant étayer ça de la part du Procureur général, c'est potentiellement un abus de procédure. Bien, première des choses, on a tous hâte de voir comment va répondre de cela le Procureur général. Du reste, c'est à eux de faire leurs analyses. On verra s'ils portent le jugement en appel. On verra.

M. Lacroix (Louis) : Avez-vous parlé à M. Charest?

M. Tanguay : Non.

Mme Plante (Caroline) : Quand est-ce que vous voulez poser vos questions à l'UPAC, au commissaire? Est-ce que ça prend une commission parlementaire?

M. Tanguay : Bien, on aura l'occasion. La prochaine occasion sera lors des crédits, dans deux, trois semaines, à Québec, où, là, crédits de sécurité publique, il est de coutume d'avoir le commissaire à l'UPAC, puis vous le savez, là, c'est toujours... je ne sais pas pourquoi, mais dans les dernières années, ça a toujours été un forum très, très couru. Alors, encore une fois, cette année, on aura plusieurs questions à lui poser, notamment sur : Qu'avez-vous fait à l'interne pour vous assurer que tout un chacun n'ait pas accès au dossier d'enquête? De un. Et, de deux, comment peut-il rassurer la population que ça ne se reproduira pas puis que l'UPAC est sur les tracks, là?

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce que c'était, selon vous, la motivation derrière les fuites?

M. Tanguay : Je ne le sais pas. Honnêtement, je ne le sais pas. On pourrait... Moi, je constate le fait que c'est une faute. Je constate le fait, comme le juge, que c'est un acte criminel, c'est entrave à la justice.

M. Robillard (Alexandre) : Mais justement, ces gestes-là, ils ont été posés, selon vous, pourquoi?

M. Tanguay : Je ne peux pas me l'imaginer, pourquoi. Je ne peux pas me l'imaginer, le motif, le motif.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous pensez que M. Lafrenière, qui était à la tête de l'UPAC à l'époque — je vous rappelle que c'est le même Robert Lafrenière qui avait aussi fait arrêter Nathalie Normandeau à l'époque — est-ce que vous pensez qu'il y avait une motivation politique derrière ces gestes-là?

M. Tanguay : Je ne m'avancerai pas. Je ne m'avancerai pas à commenter ça. Je ne m'avancerai pas à commenter ça. Ce que je constate, encore une fois, sans viser aucun individu, c'est que l'institution a failli à sa tâche et il y a eu entrave à la justice. Ce que je constate, c'est que M. Charest n'a été accusé de rien. Aujourd'hui, il y a un jugement en sa faveur accablant pour l'UPAC. Plein de questions restent encore une fois aujourd'hui à poser à l'UPAC.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que ça a été une erreur de créer l'UPAC, par votre gouvernement?

M. Tanguay : Non, je ne crois pas. Les fautes commises par l'UPAC reconnues dans cette décision-là sont autant d'erreurs, mais l'UPAC a sa raison d'être au Québec, mais une UPAC qui est digne de confiance et qui fait sa job.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, quand on voit tout ce qui a été fait pour, ensuite de ça, structurer davantage cette organisation-là, est-ce que ce n'est pas le signe que ça avait été un peu créé à la hâte?

M. Tanguay : Non, je ne pense pas. Non, non. Et d'ailleurs, on a revisité la loi. À cette heure, le commissaire est nommé aux deux tiers. Cette loi-là... Je veux dire, sur papier, l'UPAC, là, ça devrait fonctionner, là. On a vu, entre autres, à la lumière de ce jugement-là, qu'il y a eu des fautes lourdes commises. Voilà. Mais...

M. Robillard (Alexandre) : Quand on voit tous les changements, ça, ce n'est pas la preuve, quand même, qu'il y avait des trucs à resserrer dans cette organisation-là?

M. Tanguay : Oui, oui, c'est clair qu'il y a des trucs à resserrer, puis ça participera des questions qu'on posera.

M. Robillard (Alexandre) : Mais même avant les fuites, ces questions-là se posaient, là.

M. Tanguay : Oui, oui. Puis vous avez vu le nombre d'enquêtes sur les fuites, là, à un moment donné, on en perd son latin, là. Et, encore une fois, l'UPAC, c'est une institution importante. Plusieurs questions. Sa crédibilité est entachée là-dedans, et on aura plusieurs questions à poser à l'UPAC.

M. Robillard (Alexandre) : Madame... et je reviens à ma question de tantôt, là, sur la police au Québec. Mme Guilbault, elle avait quand même entamé un travail de réflexion sur la police au Québec, là, au début du dernier mandat. Est-ce que vous pensez qu'il y a encore des questions à se poser sur le travail policier au Québec?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il y a toujours... sur toute institution, il y a toujours des questions à se poser, comment on peut être plus performant. Là, on ne parle pas d'être plus performant pour l'UPAC, on parle à l'UPAC de nous rassurer qu'aujourd'hui ils font... l'UPAC, l'organisation, les dirigeants s'assurent que la job soit faite. Mais, encore une fois, sur papier, l'UPAC a une mission importante à faire, on espère juste qu'ils la fassent en respectant les droits fondamentaux de tous les citoyens, y incluant M. Charest.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez fait référence au livre PLQ inc., là. Des fois, on parle de culture de l'annulation. Est-ce que c'est un livre qui devrait être annulé...

M. Tanguay : Non, non, non. On n'est pas là.

Mme Mignacca (Franca G.) : When you say that this damaged the reputation of the party, what exactly do you mean?

M. Tanguay : It means that, based on the impact on the reputation, all these allegations, unfounded, again based on these leaks, causes, of course, damages with respect to the population's perception of the QuébecLiberal Party.

Mme Mignacca (Franca G.) : What kind of damages are you talking about though? Do you feel like this affected...

M. Tanguay : Reputational, reputational, what's going on with QuébecLiberal Party, those kinds of questions. And we can see with these very clear decisions in favor of Mr. Charest that the base of all these allegations was misconduct, illegal misconduct and potentially criminal as well.

Mme Mignacca (Franca G.) : Why is it so important that Mr. Charest get an apology from the Government?

M. Tanguay : Because I think that it's the thing to do, the good thing to be done, again for Mr. Charest, as a human being, was deeply impacted by this, as anyone else would have been, and I think that he deserves sincere apologies form the Government on behalf of, for instance, the UPAC.

M. Authier (Philip) : But would it suffice if the Government just did not appeal it, appeal this ruling? Would that suffice or there would still be an apology required?

M. Tanguay : Absolutely, absolutely. We'll see. The Government may have other reasons to appeal a decision. But, that being said, we'll follow very carefully what will be the motives if they decided to go in front of the Court of Appeal. But, that being said, it's separate from the need to present to Mr. Charest excuses.

M. Authier (Philip) : And how far are you willing to push into… to dig down into the way UPAC behaved in this case? And what are your options in terms of getting to the bottom of that?

M. Tanguay :The next option will be to ask all our questions to the commissioner of the UPAC who will be here at the Québec… he's going to be summoned to be here in probably two, three weeks from now at the «étude de crédits». And as we're doing it year after year, we will ask him a lot of questions with respect to what did he put in place as we speak to make sure that UPAC will be able to do its job and to prevent any leaks and to have results.

M. Authier (Philip) : Do you think Mr. Charest's… sorry. Do you think Mr. Charest's reputation has been irreparably tarnished?

M. Tanguay : No, I don't think so. But again, it goes with, for instance, receiving excuses for this, for instance.

Mme Mignacca (Franca G.) : Sorry, just one last... Do you have any concerns that this could happen again with UPAC's current structure?

M. Tanguay : I think that everyone in this room… sorry, I don't want to talk on your behalf, but I think that any citizen can reasonably have suspicions.

M. Lacroix (Louis) : M. Tanguay, juste une petite précision sur ce que vous avez dit tantôt parce que ça me chicote. Vous avez dit que vous ne croyez pas que le dommage fait à la réputation du Parti libéral ait pu avoir un impact sur l'élection. Vous êtes avocat, vous savez qu'il faut établir un dommage, hein, quand il y a une... Alors, de quelle façon, ça a... Quel a été le dommage créé au Parti libéral dans ce cas là, si ce n'est pas un résultat sur l'élection? Alors, il est où, le dommage?

M. Tanguay : La réponse que je voulais vous donner, puis là vous m'inviter à préciser ma réponse, c'est que le résultat de la dernière élection, là, je n'irai pas vous dire ce matin : Ah! c'est à cause des 54 fuites de l'UPAC. Mais il est clair que ça n'a pas aidé. Ça n'a pas aidé. Ça a nui. Ça n'a pas aidé. Mais je ne suis pas en train de vous dire : Ah! on a perdu à cause de ça, là. Non, non. Je veux dire, il y a probablement 100 raisons, certaines plus importantes que d'autres. C'est un ensemble, là, une campagne électorale, mais il est clair que ça n'a pas aidé. Ça aura probablement nui. Et nos adversaires politiques, quand Geneviève Guilbault est au salon bleu puis qu'elle sort le livre PLQ inc., bien, elle se paie la traite puis elle n'aurait pas dû faire ça.

M. Gagnon (Marc-André) : Ça n'a pas aidé puis ça a nui. Est-ce que, par définition, ce n'est pas de l'interférence politique?

M. Tanguay : Là, on revient au motif du pourquoi l'UPAC a fait ça. Il est clair que ça a eu un impact sur M. Charest au premier titre et sur le Parti libéral également. Les motifs? Je ne vais pas spéculer sur les motifs par rapport à ça.

M. Denis (Maxime) : Est ce que vous encourager Hydro-Québec dans son étude pour développer des barrages...

M. Tanguay : Faire une étude... on ne peut pas être contre faire une étude, je veux dire, on demande...

M. Denis (Maxime) : ...

M. Tanguay : Pardon, excuse-moi?

M. Denis (Maxime) : …les barrages...

M. Tanguay : Exact. On ne peut pas être contre faire des études. Ce que l'on veut d'abord et avant tout, c'est une vision, on veut... ça fait des mois maintenant, je peux calculer en mois, qu'on demande une discussion nationale sur notre avenir énergétique. On l'a toujours dit au Parti libéral du Québec, je ne vais pas vous dire à matin : On est contre les barrages. Non. Q'Hydro-Québec fasse une étude là-dessus, ah! O.K., mais est-ce qu'on a besoin de barrages? Où? Quand? Comment? Mais avant de parler des barrages, il faut savoir qu'est-ce qu'on fait avec l'efficacité énergétique, avec... il faut aller chercher une demi-Hydro-Québec. Comment on peut et selon quel calendrier aller chercher ça? Puis les options, une des options, c'est les barrages. Qu'Hydro-Québec fasse une étude, bon, mais encore une fois, on sent qu'Hydro-Québec, c'est géré sans vision à la petite semaine. Il n'y a pas de vision.

M. Desrosiers (Sébastien) : Sur un autre sujet, là, le ministère de la Santé a annulé une formation sur le racisme systémique. Des chercheuses évoquent de la censure. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Tanguay : De ce que je comprends, donc, c'est qu'aurait été retiré ou demandé de retirer «racisme systémique» dans la formation. Encore une fois, ce gouvernement-là ne reconnaît pas le racisme systémique et je pense que le gouvernement a tort de ne pas reconnaître le racisme systémique. Maintenant, d'aller politiquement modifier des présentations qui sont faites à l'interne, c'est questionnable. C'est questionnable puis on va voir quelle sera la réponse du gouvernement là-dessus.

M. Desrosiers (Sébastien) : Selon vous, ça va contre la Loi sur la liberté académique?

M. Tanguay : Là, c'est une formation qui a été donnée au sein de l'appareil gouvernemental.

M. Desrosiers (Sébastien) : Exact, qui avait été préparée par des chercheuses universitaires.

M. Tanguay : Oui, bien, à ce moment-là, c'est une question à se poser, une question à se poser.

M. Robillard (Alexandre) : M. Fitzgibbon, hier, a dit qu'il y aura probablement un intérim à la tête d'Hydro-Québec. Qu'est-ce que ça vous dit, ça? Est-ce que ça s'avère plus compliqué qu'on pouvait s'y attendre, de trouver un remplaçant à madame Brochu, et pour quelles raisons, selon vous?

M. Tanguay : C'est important qu'il y ait un pilote à bord à Hydro-Québec. Ce qu'on demandait, c'est un ou une gestionnaire d'expérience avec les compétences et qui ne serait pas sous les ordres des directives directes du superministre Fitzgibbon.

Alors, nous, on s'attend à ce qu'il y ait une personne qui soit nommée de façon permanente, qu'elle ait les coudées franches, et que le gouvernement emboîte le pas. Notamment Fitzgibbon, Pierre Fitzgibbon, a dit qu'il allait faire une consultation, on attend toujours de voir la forme de cette consultation-là quant à l'avenir énergétique.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous demandez à ce que quelqu'un soit capable de succéder à Mme Brochu sans qu'il y ait intérim?

M. Tanguay : Je pense que ce serait important d'avoir quelqu'un qui ne soit pas, puis là c'est moi qui va me dire ça, chef intérimaire, quelqu'un qui ne soit pas intérimaire à Hydro-Québec...

M. Robillard (Alexandre) : ...conflit d'intérêts...

M. Tanguay : C'est ça, c'est un conflit d'intérêts. On ne devrait pas parler contre les intérimaires. Mais chose certaine, il y a un processus de nomination, qui ne s'appelle pas une chefferie, au sein d'Hydro-Québec et qui devrait nous permettre d'avoir une personne en poste.

M. Robillard (Alexandre) : Mais dépendamment de votre situation à vous, là, quand on compare... quand on dit que ces situations-là ne peuvent pas se comparer, là, est-ce qu'à Hydro-Québec, ça vous surprend qu'on n'ait pas été capable de trouver quelqu'un? Parce qu'on sait que Mme Brochu avait annoncé son départ il y a deux mois ou...

M. Tanguay : Janvier.

M. Robillard (Alexandre) : ...je perds un peu la notion du temps, là. Donc, ça dit quoi, ça?

M. Tanguay : Bien, moi, je suis surpris. Je pense qu'on aurait besoin d'avoir... Et le processus permet de trouver la bonne personne. Je pense que le gouvernement doit dire pourquoi il veut y aller avec une personne intérimaire. Ça prend quelqu'un en place qui ait tous les pouvoirs et qui puisse s'assurer qu'Hydro-Québec fasse son travail. Et, en ce sens-là, Hydro-Québec n'est pas le jouet du gouvernement de la CAQ, Hydro-Québec doit pouvoir mettre à jour le plan stratégique 2022-2026. Sophie Brochu disait : Ça nous prend une discussion nationale, une jasette nationale qu'elle avait dit, et on est d'accord là-dessus. On attend d'avoir la discussion nationale, une vraie vision, puis une personne à temps plein en poste, pas intérimaire, à Hydro-Québec. Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 28)