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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’emploi

Version finale

Tuesday, April 4, 2023, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures six minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin, tout le monde. Ce matin, nous voulons revenir sur nos PME et le cri du cœur que plusieurs entrepreneurs du Québec lancent au gouvernement Legault, pour lequel les PME, ce n'est pas assez important. Honnêtement, quand on peut juger ce gouvernement-là sur les décisions qu'il prend, il y a eu hausse des tarifs d'électricité pour nos entrepreneurs, nos entrepreneuses. Ça touche dans un premier temps nos PME. Ce samedi dernier, 6,5 % de hausse de la facture d'hydroélectricité qui vient s'ajouter au stress financier de nos entrepreneurs, notamment la dette pandémique. Il y a eu également la pénurie de main-d'oeuvre, et vous rajouterez à ça la hausse de tous les intrants lorsque vous fabriquez quoi que ce soit au Québec à titre de PME. Alors, cette hausse injustifiée de 6,5 % des tarifs d'hydroélectricité, pour nous, le gouvernement doit reculer là-dessus, on l'a demandé, le temps que l'on revienne à un tribunal, la Régie de l'énergie, qui fixerait, elle, comme elle l'avait toujours fait avant l'erreur historique de François Legault de retirer ce pouvoir-là à un tribunal indépendant.

Alors, on a vu — incohérence, en passant — le plafonnement pour les particuliers, c'est déjà moins pire que l'inflation à 6,5 %, plafonnement à 3 %, mais François Legault n'a même pas plafonné, ce qui aurait été faire la moitié du chemin, à 3 % également pour nos PME. Ce qu'on demande dans les deux cas : un gel des tarifs d'hydroélectricité, le temps de revenir à une fixation par le tribunal indépendant.

Et ça me permet de souligner une autre demande que l'on fait. On peut-u avoir, au Québec, une discussion nationale sur notre avenir énergétique? Parce que, qui dit avenir énergétique dit avenir économique pour le Québec. Alors, ce matin, nos PME auraient besoin d'avoir un ministre... un ministre, superministre, Pierre Fitzgibbon, qui s'occupe un peu d'elles. On sait, ce n'est pas de grosses ententes, si vous me permettez l'expression, de gros deals, mais la majorité de notre économie, le poumon, le cœur de notre économie, ce sont nos PME, et ça, le gouvernement devrait y voir, mais malheureusement ce n'est pas le cas. Et c'est pour ça qu'entre autres on demandait d'avoir un ministre à temps plein pour nos PME.

Vous allez maintenant me permettre de céder la parole à ma collègue, Madwa-Nika Cadet.

Mme Cadet : Merci beaucoup, Marc. Donc, le chef vient de mettre la table sur la question de nos PME, et l'un des gros enjeux de la grande majorité de nos PME dans toutes les régions du Québec, dans tous les secteurs d'activité, bien, c'est évidemment, donc, la question de la pénurie de main-d'oeuvre, la question de la rareté de main-d'oeuvre.

Donc, depuis le dépôt du budget, nous avons rencontré différents intervenants. J'étais moi-même à Trois-Rivières la semaine dernière pour parler avec des intervenants du secteur économique, et partout, donc, on nous répète la même chose, donc, il manque... un manque chronique de travailleurs. Je ne vous apprends rien, ça fait cinq ans que le gouvernement caquiste, donc, lésine sur cette question-ci, donc on n'a pas nécessairement d'actions qui sont entreprises pour que l'on puisse agir au niveau de la rareté de main-d'oeuvre.

Et, aujourd'hui, nos PME, que ce soit dans le secteur manufacturier, que ce soit dans l'industrie hôtelière, que ce soit dans les autres secteurs d'activité, donc, nous lancent le même message : on nous demande de talonner le gouvernement sur cette question. On nous dit que ce qui a été déterminé dans le dernier budget, donc les mesures déterminées dans le dernier budget n'étaient pas inintéressantes, mais elles étaient clairement insuffisantes. Donc, on demande au gouvernement d'en faire plus.

On sait également, bon, sur la thématique de la pénurie de main-d'œuvre de façon plus générale, donc, oui, donc, il y a un impact considérable sur nos PME, sur notre économie, mais c'est également, donc, une question qui concerne les missions essentielles de l'État, donc ce n'est pas une question qui va s'essouffler d'ici peu. Et, à cet égard, donc, nous demandons au gouvernement d'en faire plus pour nos PME et également pour l'ensemble des services publics québécois.

Mme Prince (Véronique) : Moi, j'aimerais poser peut-être une question sur le troisième lien, parce que, ce matin, on a vu qu'il y avait une nouvelle version qui était, en ce moment, élaborée, là, avec un tube strictement pour le transport collectif, possiblement pour la ligne de tramway aussi. Est-ce que ça rend le projet un petit peu plus acceptable à vos yeux?

M. Tanguay : Bien, encore une fois, nous, on a hâte de parler de concret, de tangible. On a hâte de savoir où loge le gouvernement. On a hâte d'avoir.... Puis donc, merci aux collègues journalistes qui ont sorti cette histoire-là ce matin, qu'on a tous lue, de voir maintenant qu'il y aurait, bon, deux tunnels, un tunnel pour un projet de transport collectif nord-sud, tramways, de ce que l'on peut deviner. Nous, c'est ce qu'on demande. Il y a un enjeu de mobilité, dans la région de Québec, très clairement. Ce qui va être fait, notamment, pour améliorer la fluidité du trafic à la tête des ponts, c'est une bonne chose, et on demandait la complétion du tramway est-ouest et également un nouveau tronçon, un nouveau lien nord-sud. Donc, heureux, à tout le moins, de voir que, dans cette nouvelle mouture-là, qui n'est pas un document officiel, il y aurait cet élément-là, mais on a hâte de parler de quelque chose de concret, là.

Mme Prince (Véronique) : Ça vous conviendrait mieux, dans le fond, comme version?

M. Tanguay : Bien, nous, c'est notre proposition, c'est notre proposition qu'il y ait un lien nord-sud avec du transport collectif.

M. Lachance (Nicolas) : En campagne électorale, j'ai revérifié, vous n'étiez pas... oui, c'était un tramway pour... mais vous n'étiez pas encore certain si vous vouliez qu'il passe sur le pont ou un nouveau tunnel.

M. Tanguay : Bien, ça, ça prend des études, pour ça. Ça prend des études, pour ça, mais ça prend un lien.

M. Lachance (Nicolas) : ...satisfait d'un tel scénario?

M. Tanguay : Ça prend des études. Ça prend des études. Nous, ce que l'on demande, puis c'est ce que l'on proposait, c'est d'avoir des études sur un lien additionnel nord-sud, transport collectif.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais c'est 100 % transport collectif, votre proposition.

M. Tanguay : Oui, exactement. Et, une fois que l'on a vu ça, bon, bien là, il y aurait un autre tunnel avec transport routier. François Legault avait promis. Puis d'ailleurs, dans notre proposition globale, pour ce qui est de l'enjeu de mobilité dans la région de Québec, le premier point, c'était de rendre publiques toutes les études, de rendre publiques toutes les études. On a hâte qu'elles soient rendues publiques.

Mme Lévesque (Fanny) : La FMSQ parle, au moment... en ce moment, finalement, ça a été un peu dénoncé... le ton, là, qui a été mis de l'avant depuis le dépôt du projet de loi de M. Dubé. On a entendu toutes sortes de choses, vous, vous avez parlé d'un «miniministre». Est-ce que vous trouvez que c'était un ton constructif? Est-ce que vous voulez raviser un petit peu votre position là-dessus?

M. Tanguay : Bien, je ne sais pas si... Écoutez, le ton... ce qui est important, c'est le fond. Le ton, il peut toujours y avoir place à l'amélioration. Chose certaine, le projet de loi a été déposé. Nous, en démocratie, c'est important de dire de façon claire où on loge. Il y a des écueils qui ont été soulevés, la semaine passée, avec un ton qui aura été très soutenu. On n'est pas de même à tous les jours, à l'Assemblée nationale. Ça fait qu'il faut dire que c'est un dossier qui nous tient particulièrement à cœur, puis, après cinq ans, on a hâte d'avoir des résultats. Alors, au-delà du ton, attardons-nous au fond. Puis nous, on va travailler pour bonifier ce projet de loi là qui a été mis sur la table, là, je veux dire, c'est notre travail, là.

M. Robitaille (Antoine) : ...

M. Tanguay : Non, il n'y a pas une question de regretter le ton. Le ton, c'est normal, en démocratie, je veux dire, puis je n'ai pas entendu, sur le ton, d'avoir des... de la part du gouvernement Legault qu'il avait été particulièrement offusqué de cela. Ils ont déposé un projet de loi, nous, notre position a été clairement exprimée. Maintenant, il faut travailler sur le texte du projet de loi, mais je ne regrette pas le ton. Ce qui est important, c'est le fond. Puis, encore une fois, s'il y avait une énergie particulière, puis je réponds de mes propos, hein, je ne réponds pas des propos des autres oppositions, bien, l'énergie, c'est important, en politique, mais on ne sera pas toujours avec cette énergie-là.

M. Robitaille (Antoine) : ...des propos de Gabriel Nadeau-Dubois?

M. Tanguay : C'était vulgaire. C'était vulgaire et inapproprié à l'Assemblée nationale. Je ne me serais jamais permis ça.

Mme Lévesque (Fanny) : Puis, par rapport au ton de M. Legault face à la FIQ, en interpellant directement la présidente du syndicat?

M. Tanguay : Bien, ça, c'est un peu particulier, d'interpeller la présidente d'un groupe en particulier. Je pense que le premier ministre a un mandat avec 90 députés, a déposé son projet de loi, maintenant, il doit rassembler. Je ne pense pas que c'est un geste rassembleur que de faire ça.

M. Carabin (François) : Mme Cadet, vous êtes porte-parole en matière d'emploi, je ne sais pas si vous avez vu la décision du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale de couper le financement à deux postes présumés de police chinois. Est-ce que le gouvernement outrepasse la présomption d'innocence? C'est encore sous enquête, ces deux postes de police là, présumés de bonne foi.

Mme Cadet : Bien, écoutez, s'il outrepasse la présomption d'innocence... c'est sûr qu'on est dans une situation, donc, particulière, donc on parle, donc, de postes présumés de police chinois, donc, je pense qu'à ce stade-ci... puis donc, vous m'apprenez, là, cette situation, là, mais je pense qu'à ce stade-ci il faut faire preuve de prudence. On a vu, donc, on voit à quel point, donc, pas seulement au Québec, mais dans les juridictions avoisinantes, des juridictions dites amies, donc, nous avons, donc, ce même réflexe-là par rapport à la Chine. Donc, faire preuve de prudence, c'est absolument nécessaire. Donc, je m'alignerais un peu dans cette direction-là.

M. Carabin (François) : Par «prudence», vous voulez dire que couper le financement, c'est approprié à ce moment-ci?

Mme Cadet : À ce moment-ci, ça...

M. Tanguay : ...dire pourquoi, je veux dire. Puis vous nous l'apprenez, moi, vous me l'apprenez, on pourra revenir là-dessus, mais chose certaine, c'est excessivement préoccupant, ce que l'on a entendu là, puis ils devront justifier leur décision. On aimerait en savoir plus.

M. Lachance (Nicolas) : La SAAQ qui se lance dans la reconnaissance faciale... est-ce qu'on doit faire confiance à la SAAQ dans ce dossier?

M. Tanguay : La reconnaissez-vous, ma face, là? La reconnaissance faciale, SAAQ, il me semble, les deux dans la même phrase... Je ne sais pas si vous me reconnaissez la face, là, mais alerte, alerte, alerte, Antoine. Alerte! Alerte! Ils ne sont pas rendus là. Ils ne sont pas rendus là, alors... Puis la reconnaissance faciale, ce n'est pas d'hier qu'on en parle. Je me rappelle ma collègue, Marwah Rizqy, à l'époque, il y avait des enjeux de sécurité, on avait demandé que le gouvernement s'y attarde, qu'il y ait du travail qui soit fait là-dessus, notamment pour les forces policières. Gros, gros, gros drapeau rouge. Êtes-vous rassuré, vous, si Éric Caire est en charge de vos données faciales? Non.

M. Lachance (Nicolas) : Il y a un projet, en parallèle, d'identité numérique, où il compte utiliser la reconnaissance faciale. On voit, également, ça mélange biométrie, la reconnaissance faciale, ça mélange l'intelligence artificielle, également. Est-ce qu'on devrait, justement, peut-être, se parler avant?

M. Tanguay : On le demande. On le demande. Vous avez raison. On a déposé, d'ailleurs... nous avons déposé une demande de mandat d'initiative par rapport à la nouvelle, justement, là... ChatGPT et les autres avancées technologiques qui sont excessivement préoccupantes, et semble-t-il qu'il y en aura d'autres encore plus performantes qui vont sortir sur les marchés incessamment. Alors, il faut avoir une discussion là-dessus, mais, quand on parle de reconnaissance faciale, le premier réflexe que j'ai, moi, c'est que j'aimerais ça, reconnaître la face du ministre, qu'il vienne expliquer son fiasco dans la SAAQ, là, j'aimerais ça, avoir une reconnaissance faciale d'un ministre responsable qui répond de ses gestes.

Mme Lévesque (Fanny) : Je voudrais juste revenir sur les médecins, FMSQ. Est-ce que, sur le fond, vous êtes d'accord avec le projet de loi de M. Dubé, que les médecins spécialistes doivent en faire plus, qu'il y a une responsabilité populationnelle?

M. Tanguay : Je pense qu'il y a lieu de se questionner. Moi, vous savez, le titre du projet de loi, là, rendre le système de santé et services sociaux plus efficace, là, on ne peut pas être plus d'accord que ça. Maintenant, c'est sur la façon de le faire. Je pense que ça doit participer de discussions, de voir avec les ordres professionnels, notamment la FMSQ, ce qui peut être fait de façon plus performante. Et ça, nous, on sera toujours présents pour débattre de façon constructive là-dessus. Je pense que tous peuvent faire mieux puis je pense que le gouvernement, maintenant, doit mettre en place les conditions gagnantes pour pouvoir en faire plus et mieux. Donc, dialogue, oui, tout à fait.

Mme Lévesque (Fanny) : ...ce qu'on a entendu jusqu'à présent, êtes-vous favorable à ça, qu'ils soient... que leur droit de pratique soit assujetti à des activités médicales particulières, comme les médecins de famille?

M. Tanguay : Bien, écoutez, ça, ça devrait faire partie de discussions. On aura l'occasion de regarder les détails de ça, mais je pense qu'effectivement il y a lieu d'avoir une discussion, notamment avec nos médecins spécialistes, sur la façon de faire.

Puis moi, dans mon comté de... si vous ouvrez là-dessus, là, les PREM puis les AMP, dans mon comté, Rivière-des-Prairies et Lafontaine, là... nous avons, sur l'île de Montréal, le comté où il y a le moins de médecins de famille pour venir pratiquer. Et ça a été un enjeu, entre autres, que l'octroi de PREM. Nous sommes dans le CISSS de l'Est... le CIUSSS de l'Est, et Rivière-des-Prairies n'est pas un sous-territoire. Alors, toute la question de l'octroi des PREM, les permis de pratique pour les nouveaux facturants, il faut, socialement, se poser des questions là-dessus, puis je pense que c'est une bonne chose que le débat soit aligné.

Mme Prince (Véronique) : Les médecins spécialistes ont toujours refusé les PREM parce que...

M. Tanguay : Je pense qu'il faut avoir une discussion. Il faut avoir une discussion.

Mme Prince (Véronique) : Donc, vous seriez d'accord avec une meilleure répartition régionale, là?

M. Tanguay : Je pense que oui. Il faut avoir une discussion là-dessus, tout à fait. Il faut avoir une meilleure discussion là-dessus.

M. Robitaille (Antoine) : Pour vous, c'est un projet de loi centralisateur ou décentralisateur... deux choses...

M. Tanguay : Écoutez, c'est un projet de loi qui... puis on regardera les détails, il y a 1 180 articles...

Une voix : L'avez-vous lu?

M. Tanguay : Non, je ne l'ai pas lu, je ne l'ai pas lu au complet, mais je peux vous citer certains articles, entre autres, les articles 800, 801 et 803, où on parle de l'octroi des budgets une fois par année par le ministre de la Santé à la société d'État qui est Santé Québec, donc. Puis votre question est symptomatique d'un fait. C'est-u centralisateur ou décentralisateur? Le ministre va aller... va déléguer énormément de pouvoirs quant à l'opérationnalisation de tout ça une fois par année, va transférer l'entièreté des budgets à la société d'État. Donc, c'est comme si vous disiez : Bien, il y a une certaine décentralisation, mais cette société d'État là va prendre toutes les décisions opérationnelles sur les installations, vous allez avoir tel budget, et ainsi de suite. Puis, dans ces articles 800 et suivants, c'est là où on voit la nomenclature, où le ministre, une fois par année, donne l'entièreté des budgets opérationnels à Santé Québec, qui, elle, se retourne de bord et va donner sa portion de budget à tout un chacun, les installations, et ces installations-là auront trois semaines pour lui revenir avec la façon dont elles vont dépenser l'argent qui leur a été donné.

Alors, c'est décentralisé, dans le sens où le ministre se décharge de cette importante question là. D'où notre énergie à dénoncer cela, parce que le ministre doit être imputable des décisions qui vont être prises là. Donc, une sorte de décentralisation, de délégation, mais, d'un autre côté, c'est la grande société Santé Québec, société d'État, qui va tout décider. Il va-tu falloir avoir des demandes d'accès à l'information pour savoir pourquoi il a fermé telle ou telle installation? Alors, ça, c'est très préoccupant, puis on va poser toutes les questions.

Puis il va falloir bonifier. Le gouvernement va pouvoir nous passer le projet de loi, hein, je veux dire, on ne pourrait pas se coucher sur les tracks du chemin, là, du chemin de fer, là, le gouvernement va pouvoir passer son projet de loi. On va poser beaucoup de questions puis on va vouloir, entre autres, étayer puis probablement déposer des amendements pour s'assurer qu'il y a un minimum de reddition de compte entre le ministre puis la société puis entre le ministre... entre le ministre et Santé Québec puis entre le ministre puis la société québécoise.

M. Robitaille (Antoine) : Qu'est-ce que vous pensez du militant, Salim Idrissi, qui dit que le caucus — votre caucus, c'est un militant libéral — n'a pas d'âme et ses bons coups reposent essentiellement sur les qualités intrinsèques de chaque député et non sur un idéal porté par la force d'un caucus uni autour d'une même conception du libéralisme?

M. Tanguay : Bien, la conception du libéralisme, ça participe... puis je suis content, puis je pourrai laisser Madwa, la coprésidente du comité de relance... Je connais bien Salim depuis plusieurs années, Salim, ça a été... c'est un bon militant libéral. Je l'ai connu, à l'époque, il y a peut-être 10, 15 ans. Je pense que lui aussi, il a hâte de voir le fruit de la réflexion de la relance du parti puis l'annonce de jeudi dernier du comité de réflexion. Alors, ce sont toutes des questions sur comment ça s'incarne, le libéralisme en 2023 au Québec. Nos valeurs, on ne va pas les mettre sous le boisseau, mais comment les actualiser, ça participe d'une nécessaire réflexion, puis je suis content...

M. Robitaille (Antoine) : ...pas d'âme, est-ce que c'est... avez-vous cette impression-là ou...

M. Tanguay : Ah bien, ça, je vais lui laisser son commentaire. Trouviez-vous que, jeudi passé, je n'avais pas d'âme, quand je commentais le projet de loi sur la santé? Je pense qu'on a des positions claires.

Maintenant, le pourquoi du comité de relance, c'est justement pour ça, pour pouvoir se poser des questions, puis comment l'incarner, puis comment mettre à jour nos valeurs libérales. Donc, c'est une bonne nouvelle. Puis je ne sais pas si tu veux... Mme la coprésidente.

Mme Cadet : Bien oui. Bien, moi, je dirais : On a une âme, tu sais, c'est assez clair. Déjà, on a... donc, jeudi, on a fait l'annonce officielle, on a déjà commencé à rencontrer des groupes, des militants qui nous parlent. Puis, évidemment, donc, on ne peut pas présumer de ce que... du travail qu'on va continuer à faire ce printemps, cet été, d'ici l'automne, par rapport aux recommandations qui vont venir des membres, des sympathisants, donc, des gens qui sont intéressés, qui sont interpellés par cette démarche, mais je peux déjà vous dire qu'il y a beaucoup de gens qui sont interpellés, qui m'écrivent via tous les canaux pour voir comment ils peuvent participer à cet exercice-là, parce qu'ils le trouvent important, ils le trouvent pertinent. Mais, d'ores et déjà, ce que j'entends de la part, pas juste des militants mais des gens qui sont intéressés par le Parti libéral, c'est que nos valeurs... on a un socle qui est solide, on a...

M. Robitaille (Antoine) : ...Arcand, hier, en entrevue, disait : Le problème, c'est qu'on est, à Montréal, poussé vers la gauche par Québec solidaire, puis, dans le reste du Québec, là, on est plutôt poussé vers le centre droit puis le nationalisme. Mais c'est de réconcilier, comment vous pouvez réconcilier ça?

Mme Cadet : Il n'a pas dit qu'on était poussé par la gauche, poussé par la droite, il a nommé un fait, il a dit : Notre principal adversaire à Montréal, c'est Québec solidaire, notre principal adversaire dans le reste... à l'extérieur de Montréal, donc, c'est la CAQ. Donc, il a nommé cet état de fait, mais, une fois que ça, c'est nommé, ça ne veut pas nécessairement dire que parce qu'on a des adversaires qui sont distincts, que nous, on a besoin de changer notre recette. On peut très bien être... je veux dire, on peut être...

M. Robitaille (Antoine) : Vous n'êtes pas interpellée?

Mme Cadet : Bien, je ne pense pas... Bien, c'est sûr que ça pose un défi, ça pose un défi supplémentaire. On est passé du bipartisme au multipartisme, au Québec, donc c'est certain que ça pose un défi supplémentaire pour l'ensemble des formations politiques. Donc, ce sont des questionnements que chacune des formations devrait être appelée à avoir. Nous, on l'a fait périodiquement, à travers notre histoire, quand c'était M. Lapalme qui était chef et, plus récemment, évidemment, avec M. Ryan, donc, c'était la dernière fois qu'on a fait un exercice comme celui-là.

Donc, on était dus pour le refaire, cet exercice, mais ça ne veut pas nécessairement dire que notre base qui nous unit, ce socle-là, donc, est devenu des sables mouvants, au contraire, tu sais, cette base-là, elle est solide. Maintenant, c'est de voir comment est-ce qu'on est capable d'actualiser ces valeurs, de voir comment est-ce qu'on veut les incarner en 2023, mais en 2030, en 2040, pour qu'on ait une substance, là, à offrir aux Québécois, pour que les gens se voient dans notre formation politique.

M. Lachance (Nicolas) : ...en mode instinct de survie, avez-vous crainte... craignez-vous de disparaître en tant que formation politique?

Mme Cadet : Bien, je ne sais pas si toi, tu veux répondre, mais moi non, là, c'est assez clair.

M. Tanguay : Le Parti libéral a 155 ans. Le Parti libéral a vécu des époques, là, très, très, très basses, là. Évidemment le résultat de la dernière élection, ça a été un échec, on est 19 députés, mais des creux historiques, on en a connu, en 155 ans. Et la façon de répondre à cela, d'être digne de cet héritage-là, intellectuel, bien, c'est par la relance, entre autres, avec un comité.

M. Lachance (Nicolas) : ...c'est pour ça que je pose la question de... est-ce qu'il y a un sentiment, là, d'urgence au sein des troupes libérales?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il est important de faire ce travail, que l'on a amorcé la semaine passée avec le comité. Il est important de le faire, et, si on ne le faisait pas, là, évidemment, on...

M. Lachance (Nicolas) : Donc, quand je parle de sentiment d'urgence, d'instinct de survie, est-ce que c'est enclenché chez vous? Est-ce que vos membres vous en parlent? C'est là, là, sinon, on...

M. Tanguay : C'est clair qu'il y a une préoccupation, il y a une préoccupation des membres, et la façon d'y répondre, bien, c'est notamment par le comité de relance, le comité de réflexion. Prochaine élection, c'est dans trois ans et demi, en 2026. À travers cela, il y aura comité de réflexion, il y aura une course à la chefferie qui occasionnera sûrement des débats, alors ce sera intéressant de voir la suite des choses.

M. Robitaille (Antoine) : Où en êtes-vous, là, dans votre réflexion?

M. Tanguay : Ah! ça ne changera pas. Tant que les règles ne sont pas connues, ça ne changera pas. Je ne suis à nulle part, là. Je suis chef intérimaire. C'est un travail plus qu'à temps plein puis...

M. Robitaille (Antoine) : ...se poursuit?

M. Tanguay : Tout à fait.

M. Carabin (François) : Mais vous ne souhaitez pas que la course à la chefferie, ça arrive, les règles, là, j'ai l'impression que...

M. Tanguay : Non, je ne commenterai pas. Ça appartient au parti. Moi, je ne commenterai pas. Je ne commenterai pas.

M. Robitaille (Antoine) : Et vous? Parce que la présidente des jeunes...

Mme Cadet : Bien, de toute façon, M. Ferraro, le président, il l'a mentionné lors de la conférence de presse, jeudi dernier, là, qu'il y a un président d'élection qui a été nommé, là, pour le comité électoral, Me Nicolas Plourde. Il aura l'occasion de présenter, soit au printemps ou à l'automne — puis ce n'est pas mes termes, là, je fais juste répéter vraiment qu'est-ce que le président du parti a déjà mentionné publiquement lors de la dernière conférence de presse, si vous n'avez pas eu l'occasion de prendre connaissance de ses propos — puis, à ce moment-là, je veux dire, les militants décideront de qu'est-ce qui va se passer, à quel moment, donc, la course aura lieu. Donc, ça ne nous appartient pas, à nous, au caucus.

M. Tanguay : Merci beaucoup. Merci.

(Fin à 11 h 27)

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