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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de services sociaux et de santé mentale

Version finale

Wednesday, March 29, 2023, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente et une minutes)

La Modératrice : Donc, bonjour et bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendrons la parole, Mme Christine Labrie, députée de Sherbrooke et responsable solidaire en matière de services sociaux, M. Hugo Légaré, Président du RESAC, et M. Martin Daigle qui est RTF.

Mme Labrie : Merci, Camille. Je voulais attirer votre attention aujourd'hui sur un enjeu qui m'apparaît de première importance. On parle souvent de la précarité des petites RPA qui vivent d'importantes difficultés financières, on s'inquiète de leurs fermetures qui se multiplient, mais il y a beaucoup d'autres endroits où sont hébergées des personnes vulnérables, des personnes âgées, notamment les ressources de type familial. Et ces ressources-là aussi sont extrêmement précaires actuellement, malgré que leur situation soit plutôt invisible, là. Il y a très peu d'ajustements face à l'indexation qui a été faite pour les ressources de type familial. Ces ressources-là reçoivent à peine... un peu moins de 12 $ par jour pour s'assurer de nourrir, pour l'hygiène, pour les déplacements des personnes qu'elles hébergent. Il y a un écart quand même important entre les frais qui sont... entre l'indemnité versée aux ressources de type familial puis les ressources intermédiaires, ça crée vraiment des risques parce que l'atteinte, elle est directement sur les revenus des personnes qui prennent en charge les ressources de type familial. Donc, aujourd'hui, je dépose une pétition qui a circulé dans les derniers mois dans plusieurs régions du Québec. Je vais céder la parole à M. Légaré, qui va vous éclairer sur la situation.

M. Légaré (Hugo) : D'abord, merci beaucoup, Mme Labrie, pour avoir accepté de déposer notre pétition. Aujourd'hui, nos ressources du RESAC... au nom de nos ressources, on dépose, dans le fond, cette pétition-là. En fait, les coûts d'augmentation du coût de la vie, vous savez, c'est très difficile pour nos ressources. Donc, aujourd'hui, ce qu'on demande au gouvernement, c'est une compensation financière, et celle-ci rétroactive, afin d'aider nos ressources à bien pouvoir s'occuper de leurs clients qui sont atteints de déficience intellectuelle ou santé mentale, des personnes vulnérables dans leur milieu de vie au quotidien, et ce, à tous les jours. Aujourd'hui, nous avons amené une ressource avec nous afin de pouvoir vous expliquer un peu la réalité des choses. Donc, je vais laisser la parole à M. Daigle, là, qui est à côté de moi.

M. Daigle (Martin) : Bonjour. Merci à Mme Labrie. Merci, Hugo. Dans le fond, je viens ici en tant que ressource. Moi puis ma conjointe, on a fait un choix de carrière, un choix de vie en 2015, ayant un fils... on a un fils qui est différent. Et tout ce que ça demandait en frais de déplacement... puis c'était compliqué pour notre travail, tout ce qui était demandé, ça fait qu'on a pris la décision d'être RTF, ressource de type familial, et d'accueillir à la maison des gens en déficience intellectuelle. Ça fait que, depuis 2015, je suis RTF. Qu'est-ce que ça consiste? Bien, c'est du 24 heures sur 24, sept jours par semaine, ça fait que c'est notre seul revenu à moi puis ma conjointe. Puis je vous dirais que, depuis deux ans, depuis la pandémie, nos revenus sont restés pratiquement les mêmes, mais, avec tout ce qu'il y a d'inflation... Bien, dans le fond, nous, on est comme une famille. Comme n'importe quelle entreprise ou une municipalité, on a des frais d'opération, on a des matières premières, puis nous, en tant que ressource, bien, il y a plusieurs postes budgétaires qui ont augmenté de façon considérable. Puis, lorsque ces coûts-là augmentent, bien, tout ce que ça occasionne, bien, c'est des pertes dans nos revenus à moi puis à ma conjointe.

Je vous donne juste un exemple de l'épicerie. Bien, juste l'année passée, en 2022 par rapport à 2021, bien, ça nous a coûté... même si on achète en grosse quantité parce qu'on est une grosse famille, j'ai neuf usagers chez nous, même si j'achète en grosse quantité puis qu'on se serre la ceinture, j'ai quand même 4 550 $ de plus par rapport à l'année d'avant. C'est la même chose pour l'électricité qui est augmentée de 13 %. C'est la même chose pour l'huile pour chauffer la maison, j'ai eu une hausse de 12,5 %. Ça fait que, juste ces coûts-là, là, juste les trois, mes trois postes budgétaires principaux, c'est 5 400 $ de plus par rapport à l'année d'avant. Je vous dirais que de 2020 à 2021, notre revenu, à cause de l'inflation, là, le revenu de moi puis ma conjointe a diminué de 15 000 $. Puis, de l'année passée, ce qui est encore pire avec l'essence puis toute l'épicerie, puis la salade à 7 $, puis la margarine à 8 $, là, nous, on est 15 chez nous, ça fait que, par rapport à 2021, là, nos... Parce qu'à la minute que ça monte, bien, c'est nos dépenses qui augmentent, puis, moi, je ne peux pas refiler la facture aux citoyens ou aux clients, là, c'est direct, direct dans mes poches, ça fait que, l'année passée, j'ai eu 20 000 $ de moins de revenus par rapport à 2021, puis 2021, c'était déjà 15 000 $. Ça fait que si je compare mon salaire de 2020 avec celui de 2022, bien, moi et ma conjointe, les deux ensemble, on a perdu 35 000 $ de salaire juste l'an passé.       Ça fait que, comme je le dis, on demande de l'aide. On pense qu'on n'est pas tout seul dans cette situation-là. Les familles, toutes les familles le vivent, mais nous, c'est des grosses familles, là, on est... Moi, j'ai trois enfants à la maison, on est 14 à table pour manger. Comme je vous le dis, on apprécierait grandement avoir un petit peu d'aide, parce c'est ma seule source de revenus. Mon travail, c'est sept jours sur sept, 24 heures par jour. Je ne peux pas avoir de «sideline» à part pour essayer de compenser cette perte-là. La perte là est flagrante puis elle est facilement vérifiable. Ça fait que je vous remercie beaucoup.

Mme Labrie : Je pense qu'avec le témoignage de monsieur Daigle, c'est assez clair, l'impact direct sur les RTF, du manque d'indexation de leur compensation financière. Moi, ça m'inquiète énormément qu'on précarise, à ce point, ces ressources-là. Vous pouvez deviner que, s'il y a des pertes de revenus aussi importantes, il y a peut-être des gens, actuellement, qui se demandent s'ils continuent d'être une ressource de type familial ou s'ils changent de projet. Si on a des fermetures, on va causer énormément de bouleversements dans la vie des personnes qui sont hébergées actuellement dans les RTF.

Donc, ce qui est demandé aujourd'hui, c'est, de toute urgence, d'augmenter, là, la compensation quotidienne aux RTF pour égaler celle qui est offerte aux ressources intermédiaires. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 9 h 37)

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