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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de travail

Version finale

Wednesday, March 29, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Marissal : Bonjour. Merci. Merci d'être là. Grosse journée aujourd'hui en santé. Elles le sont toutes, vous direz, là, mais, ce matin, on a un projet de loi qui est attendu depuis longtemps. Je dirais, la première chose, c'est que je suis content de voir que le ministre Dubé va arrêter son striptease législatif. Parce qu'il se promène un peu partout au Québec, depuis maintenant trois semaines, à distiller des morceaux de son projet de loi devant les «top guns» du privé, dans les rencontres à huis clos ou ailleurs. Je peux vous dire ce matin que, dans le réseau, on est sur le gros, gros nerf, tout le monde est sur le gros nerf. Les médecins, les gestionnaires, le personnel soignant, tout le monde est sur le gros nerf parce que le ministre nous a préparés, là, mentalement, à avoir un cataclysme dans le réseau, et moi, je pense que c'est la dernière affaire dont ce réseau-là a besoin en ce moment.

Alors, juste dans la forme, là, le ministre de la Santé est plutôt un mauvais patron, ici, là, que de prévoir d'emblée un cataclysme dans un réseau qui est déjà très, très, très ébranlé. Alors, peut-être que sa première job, ce matin, là, après avoir déposé son projet, là, ça va être de rassurer son monde, là. Parce qu'au-delà des chiffres, là, c'est du monde, qui travaille dans le réseau de la santé, puis les patients, c'est du monde aussi, puis ces gens-là, en ce moment, ils sont mis à mal. Regardez ce qui se passe, par exemple, ce qu'on apprend à Sherbrooke, dans le coin de Sherbrooke, des personnes âgées inaptes qui se font shipper dans un CHSLD à 50 kilomètres, à défaut de quoi ils paient 400 $ par jour. Ça ne va pas, dans le réseau, en ce moment, on n'a pas besoin de rajouter une couche d'incertitude.

Alors, tout dans ce projet de loi qui ira dans le sens de l'accessibilité, la disponibilité des soins, je vais être d'accord, je vais travailler à bonifier ce projet de loi là, le ministre le sait, mais là il débarque avec ses gros sabots, là, en cow-boy, en disant à tout le monde : Tassez-vous, là, ça va shaker, ça va shaker. Franchement, c'est une mauvaise façon de fonctionner. Le ministre, là, il n'est plus chez Cascades, là, il n'est pas en train de gérer un entrepôt de rouleaux de papier, là, il est en train de gérer des dizaines de milliers de personnes. Alors, je lui demande de mettre un peu de finesse dans son approche, là. On n'a pas besoin d'une autre crise dans le réseau de la santé. Merci.

M. Leduc : Il y avait un duel, en cour, depuis quelques semaines, entre Québec solidaire et les lobbyistes de la restauration, du commerce de détail, quant à la possibilité d'avoir une exemption pour les mineurs de 12, 13 ans dans ces deux secteurs-là. Et je ne ferai pas dans la fausse modestie, je suis bien content qu'on ait gagné ce duel-là hier dans le projet de loi déposé par M. le ministre du Travail, M. Boulet. Alors, c'est une bonne nouvelle. Je suis content qu'on ait réussi à gagner cette manche-là.

Le projet de loi, on va le regarder dans ses détails, mais là on a pris le temps un peu plus de bien le relire après l'avoir commenté à chaud hier, après le dépôt, et, vraiment, cette fois-ci, ça semble clair pour nous, là, qu'on a gagné cette manche-là. Il reste peut-être quelques discussions à avoir sur les exemptions pour les entreprises familiales, mais, au final, le gros problème qu'on voyait venir, à savoir l'exemption complète pour deux secteurs, c'est réglé, pour nous, c'est derrière nous.

J'en profite aussi pour vous souligner que nous allons déposer une motion tantôt sur la question des hydrocarbures et des changements climatiques, qui se lit comme suit :

«Que l'Assemblée nationale exprime ses inquiétudes de voir l'augmentation de la production pétrolière et gazière au Canada venir miner les efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques et qu'elle réitère sa demande au gouvernement canadien, tel qu'adopté à l'unanimité par motion le 22 septembre 2021, de mettre fin à toute subvention directe ou indirecte aux entreprises pétrolières et gazières avec l'argent des Québécois et Québécoises.» Merci.

M. Laforest (Alain) : Vous pensez quoi du plan vert du gouvernement fédéral et du fait que la carte de crédit, ce n'est pas sûr qu'on va être capable de payer les intérêts à long terme?

M. Leduc : Bien, moi, je n'ai pas eu l'occasion, malheureusement, de regarder en détail le plan vert du gouvernement fédéral. Moi, ce qui m'intéresse, c'est l'absence de plan vert du gouvernement du Québec. Je veux qu'on soit...

M. Laforest (Alain) : ...c'est quand même les impôts des Québécois qui paient une partie de ça, là.

M. Leduc : Vous avez bien raison.

M. Laforest (Alain) : Il y a un 80 milliards, là, pour, entre autres...

M. Leduc : Ce n'est pas pour rien qu'on dépose une motion aujourd'hui en ce sens, pour dire que c'est notre argent qui va dans les subventions aux pétrolières et aux gazières. Donc, on n'en fait pas assez, au Canada, on pourrait dire, mais moi, ce qui m'intéresse, c'est une perspective québécoise, c'est que le Québec devienne un chef de file mondial dans la lutte aux gaz à effet de serre et qu'on démontre que c'est possible de faire une transition verte au Québec, pour que d'autres États puissent s'en inspirer, une transition qui soit faite avec les travailleurs et travailleuses et non sur leur dos.

M. Lacroix (Louis) : Vous savez, quand on est Québécois, on aime beaucoup la météo, hein, puis, quand on nous annonce 25 centimètres de neige, on capote puis on est là : Ça va être la tempête épouvantable, tempête du siècle. Finalement, quand il en tombe 15 centimètres, on se dit : Bien, ce n'était pas si pire. Vous ne pensez pas que c'est un peu ça qu'est en train de faire M. Dubé?

M. Marissal : Ah, je n'avais pas fait le lien entre Pascal Yiacouvakis puis M. Dubé, là, honnêtement, ou Colette, chez TVA, en fait. Est-ce que c'est ça qu'il est en train de faire? Si c'est ça qu'il est en train de faire, je ne sais pas à quoi il joue, là, parce qu'en ce moment, je vous le dis, là, mon téléphone sonne, je reçois des textos, le milieu est vraiment, vraiment sur le gros nerf, là. Et je les comprends, je les comprends, parce que le ministre, je l'ai dit tantôt, là, et j'insiste là-dessus, là, ce n'est pas anodin, là, le striptease législatif, là... c'est que le ministre, il est allé très, très loin, dans des réunions, en détaillant un projet de loi qui n'était pas encore déposé ici. Puis ça, là, c'est en train de devenir une mauvaise habitude de la CAQ, là, leurs 90 députés, là — oui, ils sont retournés à 90, je pense, ce matin, là.

Ça n'a pas gommé la responsabilité puis le régime parlementaire. Un projet de loi, ça se dépose ici, ça se débat ici. Là, M. Dubé est allé faire des rencontres avec des «big shots», là, en privé, là, à Montréal, là, pour essayer de recruter. Ça inquiète beaucoup, beaucoup les gens dans le réseau, plus de 1 000 articles, on va shaker les colonnes du temple. Est-ce qu'on peut d'abord, un, déposer le projet de loi puis l'étudier? Puis, ensuite, moi, je le dis, s'il y a des éléments, là-dedans, puis je veux bien croire qu'il y en aura au moins un ou deux, là, qui vont dans le sens d'une meilleure accessibilité, meilleure disponibilité des soins aussi, et la rétention et l'attractivité du personnel dans le réseau public, je vais collaborer avec enthousiasme, mais je ne crois pas que c'était nécessaire de lancer un immense pavé dans la mare juste pour dire : Moi, je suis toffe, là, puis je vais te shaker ça, là. C'est Gaétan Barrette II. c'est Gaétan Barrette II. M. Dubé, c'est Gaétan Barrette avec un sourire, mais, à la fin, c'est la même méthode.

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais c'est ça, vous critiquez beaucoup la forme, mais, sur le fond, sur les intentions, est-ce que vous êtes d'accord pour dire que ça prend un gros coup de barre dans le réseau de la santé au Québec?

M. Marissal : Bien oui, ça prend un gros coup de barre. Ça prend un gros coup de barre pour ramener le personnel soignant dans le réseau public, ça prend un gros coup de barre dans les infrastructures. Maisonneuve-Rosemont, cet hôpital-là tombe en ruine, ça fait des années qu'on le dit. Il est où, le coup de barre pour reconstruire un hôpital dont on a absolument besoin aux agences? Moi, ce qu'on me dit, encore hier soir, là, c'est qu'il y a des infirmières d'agences qui partent, là, ces jours-ci, vers l'Abitibi, là, à 125 $ de l'heure plus les frais de déplacement et de logement. Le projet de loi, là, qu'on est en train d'étudier ne règle pas ça, c'est de l'esbroufe, on n'attaque pas les vrais problèmes, mais, par exemple, M. Dubé, là, roule des mécaniques, là, il va te bulldozer la place. Soyons sérieux, là, ça prend des vraies mesures en santé, là.

M. Desrosiers (Sébastien) : Sur le troisième lien, je reviens encore une fois, vous avez peut-être vu les nouvelles données de circulation sur les ponts Pierre-Laporte et sur le pont de Québec, on se rend compte que la congestion ralentit par rapport au niveau prépandémie, par rapport à 2019.

Qu'est-ce que ça dit, encore une fois, de l'avenir de ce projet-là, du tunnel Québec-Lévis?

M. Leduc : Bien, une autre tuile supplémentaire, une autre porte qui s'ouvre enfin pour M. Legault pour annoncer ce qu'on a tous compris qu'il arriverait tôt ou tard, c'est-à-dire qu'il n'y en aura pas, de troisième lien. Moi, j'ai fait des campagnes avec Québec solidaire depuis plusieurs années, là, depuis 2012, j'ai fait celle de 2014, où cette promesse-là est tombée un peu de nulle part, j'ai fait 2018, j'ai fait 2022. On peut-u s'épargner la prochaine, 2026, avec encore cette affaire-là dans le parage? Non, non, ça suffit. Qu'on tire la plogue puis qu'on passe à autre chose.

M. Bossé (Olivier) : Puis est-ce que ça n'ouvrirait pas la porte justement, peut-être, à une autre version, à une autre façon de faire le tunnel quand même? Parce qu'hier M. Legault a bien dit : Je tiens à faire ce tunnel. Il n'a pas dit ce qu'il allait mettre dedans, mais il a dit qu'il ferait un tunnel.

M. Leduc : Voilà, mais il faut qu'il nous démontre que c'est le meilleur investissement possible, il faut que les experts en transport public nous disent que c'est la meilleure façon d'aller de l'avant avec le transport dans la région de Québec. Puis, pour l'instant, ce n'est pas ça qu'on a comme information.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que c'est une option que vous ne pourriez pas étudier, par exemple, à laquelle vous seriez ouverts, de dire, par exemple : On va faire un tunnel puis on va faire circuler du transport en commun dedans, pas de voitures? Est-ce que ça, c'est une option? M. Nadeau-Dubois a déjà dit qu'il serait parlable.

M. Leduc : Bon, vous vous rappelez que ce n'est pas ça qu'on a proposé en campagne électorale, mais vous vous rappelez aussi qu'on n'a pas fermé la porte à double tour. On est des gens parlables, mais ce n'est certainement pas ça notre option numéro un.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...sur l'intelligence artificielle.

M. Leduc : Oh!

M. Pilon-Larose (Hugo) : Oui, parce que, ce matin, il y a une lettre ouverte qui est signée par beaucoup de personnes, notamment l'expert montréalais, M. Bengio, qui s'inquiète du développement très rapide, notamment avec les ChatGPT de ce monde, et tout ça, et qui disent : Là, on est peut-être rendu au point qu'il faut mettre une pause, là, avant qu'on perde le contrôle de la machine. C'est sociétal, comme débat, malgré tout, parce que ça nous concerne tous. Est-ce que vous, vous êtes inquiet, justement, quand vous voyez la vitesse à laquelle cette technologie-là se développe et la place qu'elle prend? Ça vous inquiète?

M. Leduc : Oui, c'est sûr. Moi, j'ai le dossier enseignement supérieur puis j'ai beaucoup d'amis dans mon réseau qui sont enseignants soit au collégial soit à l'université, et ils sont dépassés, actuellement, par ces logiciels-là qui font que tu peux fournir un travail de fin de session en deux temps, trois mouvements, puis c'est très difficile à détecter après si la personne n'a pas... C'est une forme de plagiat, là. Tu devrais avoir zéro, on s'entend, là, si tu fournis une copie basée par ton... et compagnie, les autres logiciels. Donc, oui, c'est inquiétant, sur le volet, notamment, enseignement supérieur, sur la qualité du savoir, sur qu'est-ce qu'on apprend, finalement, sur les bancs des cégeps, universités, mais il y a plein d'autres volets aussi qui sont inquiétants. Je ne sais pas si tu veux rajouter quelque chose, Vincent.

M. Marissal : Bien oui. L'image que j'ai eue, en entendant ça ce matin, c'est Frankenstein, hein? Vous savez, des fois, il y a des savants qui créent des trucs, puis, une fois que la bête est sortie de la boîte, on s'aperçoit que c'est un truc qui est incontrôlable. Moi, je suis heureux de voir, notamment, des gens comme Bengio nous appeler à une prudence, effectivement. Parce que l'intelligence artificielle, c'est comme le reste, c'est un outil. C'est un outil. Moi, j'ai visité des hôpitaux, récemment, où il y a notamment des robots qui font certaines opérations, évidemment, avec le chirurgien, notamment des parties du corps qui sont plus difficilement accessibles, là, je vous épargne les détails... mais ça, ça va, là.

Il y a de l'intelligence artificielle, maintenant, qui est à peu près partout, mais, comme Alexandre l'a dit, dans le domaine de l'éducation, puis je pense que c'est votre journal qui a publié récemment, là-dessus, un dossier, il ne faut pas que ça devienne une espèce de panacée, là. La technophilie, parfois, ça nous amène à penser que toute nouvelle invention, c'est la panacée puis c'est extraordinaire. Je répète, tu sais : Qu'un gars comme Bengio, qui a quand même fait sa carrière là-dedans, nous dise : Attention! Qu'on prenne juste un petit pas de recul avant justement que le monstre soit sorti du laboratoire puis qu'il soit incontrôlable, je pense que c'est sain de le faire.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the upcoming health care bill, Mr. Marissal, what are some of your main concerns going into it?

M. Marissal : Well, my main concerns, even before Mr. Dubé tabled actually this bill, because it's not been tabled yet… two things. Mr. Dubé has been traveling across Québec giving bits and pieces of this draft bill to anyone who was in the room. So, this is something that I don't like with this Government, that they publish bits and pieces of their draft bill before tabling it at the National Assembly, and that's the way that should be done. First thing.

The second thing is that Mr. Dubé is somehow promising the network another major shuffle, another major overhaul, and, I mean, based on my conversation with people in the network, the people are very, very anxious about that. They want to see the draft bill, but they don't want another chaos. We don't need another layer of chaos in the public health network, and that's basically what is promising Mr. Dubé right now.

Mme Mignacca (Franca G.) : In terms of the pieces that we have seen so far, though, what do you make of it, and especially when it comes to the creation of Santé Québec?

M. Marissal : Well, I don't have the details about Santé Québec, the agency. Is it an agency? Is it just like Hydro-Québec? I still don't know. The only thing I know is some money has been provisioned in the budget. That's what I know, but I don't know why exactly. So, on that part, basically it's wait and see, for me. I will have a briefing today, obviously, on this draft bill, and I will be able to tell you more.

The thing is I don't want this agency to give the opportunity to the Government not to take its responsibility in the sector, you know? It's too easy to create a new agency and say, basically : Ah! you know, the day-to-day business, it's not my business, I don't take care of this. The minister is still responsible for what's going on in health in Québec.

M. Spector (Dan) : A synagogue in Montréal had to face with swastikas. How do you guys react?

M. Marissal : Again?

M. Spector (Dan) : Yes.

M. Marissal : I don't know about this specific case, I'm sorry, but any kind of hatred or gesture like this should be condemned. Basically, that's what I have to say, and I'm kind of flabbergasted again to hear that this morning.

M. Spector (Dan) : And just on Louiseville and the man who stabbed the police officer, what did you think when you heard about the history of mental illness, not criminally responsible verdicts? I mean, this person walked free. Does something have to change here?

M. Leduc : Yes. I think my colleague, Andrés Fontecilla, on public security, might give you more insight on that topic, but one thing for sure, when we read that piece this morning, I think I can say we were afraid. What's happening right now? Is there more of those cases among us as we speak? How is it working, what are the... It's not the first time that something like this has happened. So, Government should get a good look into that and tell us... and reassure us that everything is still... is on good hands.

M. Grillo (Matthew) : On the health care reforms, is this something that the system doesn't need right now? Is there a better option? Is there another way to do this that is less of a shake-up, in your opinion?

M. Marissal : Well, things are not going well in health. That's one point. That's for sure. That's a given. But the way Minister Dubé is planning to do it, I mean, it's counterproductive. This network has been stressed out to the extreme limit. It was true before the COVID, it's even more true today after the COVID. And then Mr. Dubé, not only he has big plans, basically, to attack unions and people working in this network, but he is making sure to let anybody knows that he's coming : I'm coming with a new big overhaul of the network. I mean, we don't need another layer of chaos in this system.

Une voix : Merci.

M. Marissal : Merci.

M. Leduc : Bonne journée, tout le monde.

(Fin à 8 h 18 ).

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