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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Wednesday, March 22, 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trente-six minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à toutes et à tous. Le budget de François Legault, déposé hier, est nettement insuffisant et est à courte vue. Depuis cinq ans maintenant, c'est leur cinquième budget, on voit le gouvernement Legault improviser sur les enjeux qui frappent de plein fouet les Québécoises et Québécois et on voit les crises augmenter et non pas se résorber, notamment quant aux missions essentielles qui ne sont pas offertes aux Québécoises et Québécois comme elles devraient l'être.

Je vous donne l'exemple des services de garde. Ce qu'on a appris dans le budget hier, c'est que la conversion à une place subventionnée à 8,85 $ ne bénéficierait, cette année, qu'à 5 000 familles, 5 000 places en services de garde, alors qu'on sait que c'est 66 000 places qui sont non subventionnées. Et ça, ça ajoute au fardeau financier des familles.

Évidemment, au niveau du logement, grande déception. Crise du logement, particulièrement crise du logement social, et on voit que, dans le budget, c'est nettement insuffisant et à courte vue. Ce qui est offert, c'est 1 500 unités nouvelles de logement social.

Pénurie de main-d'oeuvre. On a eu un aveu hier, dans le budget, lorsque le ministre des Finances a dit que la stratégie s'est mise en place à l'automne, tard dans l'année 2021. Ça fait maintenant cinq ans qu'on dit à la CAQ que la pénurie de main-d'oeuvre, c'est une véritable crise et ça prend des moyens beaucoup plus costauds que cela, mais on peut encore le constater aujourd'hui : pénurie de main-d'oeuvre.

Et les Québécoises, les Québécois à faibles revenus qui ne bénéficieront pas des baisses d'impôt, parce qu'on sait que 2,5 millions de Québécoises et Québécois ne paient pas d'impôt. Bien, le coût de la vie... le bouclier anti-inflation de la CAQ a été confirmé hier, il est percé et ne vient pas aider l'ensemble des Québécoises et Québécois.

Alors, un budget, encore une fois, où on constate que le gouvernement n'a pas de vision. C'est un budget insuffisant et à courte vue.

Et je vais maintenant céder la parole à mon collègue Fred Beauchemin, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances et économie.

M. Beauchemin : Merci, Marc. Moi, je vais simplement vous parler de deux points.

Premièrement, les assises sur lesquelles ce budget-là a été construit ne sont pas solides. La prémisse de base pour faire qu'un budget se tienne, c'est d'avoir des prévisions économiques qui sont en accord avec la communauté. La CAQ table sur une augmentation du produit intérieur brut de 0,6 %. L'ensemble des banques canadiennes disent que ça va être 0,3 %, et elles se sentent optimistes, et Desjardins est à négatif 0,2 %. Donc, il n'y a aucune explication pour laquelle les lunettes roses ont été mises. J'ai entendu des commentaires, mais moi, je trouve, ça ne tient pas la route.

Et l'autre point que je voulais mentionner ce matin à vous tous, c'est que les baisses d'impôt, elles ont été... elles seront financées, c'est donc de l'endettement. Le gouvernement avait un choix de quel serait l'endettement le plus optimal à faire, le gouvernement a choisi d'endetter nos jeunes pour se payer des baisses d'impôt. Donc, la réalité, là, il y avait un choix économique, un choix financier. La décision aurait été plus facile, plus optimale d'agir comme bon père de famille puis prendre la carte de crédit la moins dispendieuse. Le gouvernement a décidé d'hypothéquer l'avenir de nos jeunes.

M. Denis (Maxime) : Comment expliquez-vous... Quand on lisait le communiqué, une des premières phrases, c'était que la récession était écartée. Et là, dans le discours, tout au long de la journée, Eric Girard, en entrevue, bien, ce n'était pas ça, là. Comment on peut expliquer ça?

M. Beauchemin : Je ne le comprends pas, je ne le comprends pas. La réalité, là, c'est que, la semaine dernière, Silicon Valley Bank, là, O.K., a fait faillite. Les conditions de crédit dans l'ensemble du marché nord-américain et européen, les conditions de crédit pour que les banques puissent prêter de l'argent à des entreprises pour faire du développement des affaires, pour développer leurs modèles d'affaires, etc., toutes ces conditions de crédit là vont se resserrer. S'il y avait un doute, peut-être, qu'il allait y avoir une récession, parce que les entreprises vont continuer à dépenser dans leur expansion, là... Ça va ralentir. Il n'y a aucune explication pour laquelle M. Girard est allé avec 0,6 %.

Mme Lajoie (Geneviève) : Pensez-vous que M. Girard devra déchirer son budget d'ici quelques jours?

M. Beauchemin : Écoutez, c'est une bonne question. Je ne peux pas vraiment y répondre en tant que tel. Moi, j'ai juste regardé ça avec mes yeux de 35 ans d'expérience dans le monde de la finance, puis j'ai regardé la résultante de 0,6 %, puis je me suis dit que ça ne tient pas la route.

M. Lacroix (Louis) : Il y a quand même deux scénarios. Il y a un scénario plus pessimiste, à moins 1,4 %, là. Alors, ça, d'avoir préparé un scénario comme celui-là... Celui-là, il n'est pas réaliste non plus?

M. Beauchemin : Il calcule son truc à 0,6 %, il se met une réserve de 1,5 milliard. La réserve de 1,5 milliard, si Desjardins a raison, elle disparaît complètement. Transports en commun, 400 millions pour cette année seulement. Aucun sou pour le transport en commun dans le budget de l'année suivante, donc... On ne veut donc pas aider l'année prochaine? Alors, à ce moment-là, on va avoir quoi? Un budget avec un trou de 400 millions parce qu'on va vouloir aider, l'année prochaine, à nouveau? Il y a des choses qui ne tiennent pas la route.

M. Laforest (Alain) : M. Tanguay, avec les baisses d'impôt, quel message on a envoyé à Ottawa, hier, quand on réclamait 6 milliards, qu'on a eu 1 milliard, puis qu'on a pris 1,7 milliard pour baisser les impôts?

M. Tanguay : Bien, écoutez, les baisses d'impôt, nous aussi, on en proposait durant les élections. Par contre, les baisses d'impôt et de dire que ça, c'est l'essentiel du bouclier anti-inflation, ça ne tient pas la route.

Par rapport à Ottawa, il revient à Québec de faire ses choix. On a critiqué les choix faits par Québec, puis ça nous revient, nous, à l'Assemblée nationale.

Je vous donne un exemple. Le 6 milliards en services de garde qui... l'entente de 2021 où François Legault a dit : Je prends le 6 milliards en services de garde, mais il avait annoncé... Puis c'était... oui, par rapport à Ottawa, c'était son pouvoir discrétionnaire de le dépenser, à Québec, comme bon lui semble, mais nous, on a critiqué le fait que le 6 milliards, finalement, il n'ira pas entièrement pour développer les services de garde.

Alors, les choix sont à Québec. Les ententes, je veux dire, c'est d'aller chercher, vous m'avez déjà entendu, notre part du butin. La façon de le dépenser, ça revient à Québec, puis c'est à nous de le critiquer à Québec, ce qu'on fait allègrement.

Mme Morin-Martel (Florence) : En santé mentale, là, est-ce que vous craignez que les investissements soient un coup d'épée dans l'eau, là, comme le dit le milieu communautaire?

M. Tanguay : Écoutez, je pense que, santé mentale, il faut faire beaucoup plus, il faut faire mieux. Encore une fois... puis je sais qu'à un moment donné il faut renoncer à changer le passé, là, mais la crédibilité du gouvernement, là, elle n'est pas là. C'est leur cinquième budget. On parlait de pénurie de main-d'oeuvre. 2018.... Puis pénurie de main-d'oeuvre, ça touche le secteur privé, mais ça touche le secteur public aussi. François Legault, en 2018, disait : Bien, pénurie de main-d'oeuvre, ce n'est pas un enjeu économique pour moi. Bien, ça l'est, notamment pour nos services. Et la capacité d'avoir des listes d'attente au Québec, c'est ça qu'on a vu augmenter. Les listes d'attente ne cessent d'augmenter partout, notamment pour des soins en santé mentale.

M. Desrosiers (Sébastien) : Dans le budget, le projet de troisième lien n'est pas chiffré. De ce qu'on a compris des propos du ministre Julien, c'est pour ne pas nuire aux appels d'offres. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Tanguay : Vous voulez réellement savoir ma pensée, là? Je suis un peu tanné de parler d'un projet fantôme. Troisième lien, c'est du gros n'importe quoi. On dépense tellement de temps, d'énergie, de salive, d'encre, de temps radio, de temps TV sur un projet fantôme qui n'existe même pas dans le budget, pour lequel il n'y a même pas d'étude puis qui n'est pas justifié. Pendant ce temps-là, que fait le gouvernement? Rien. Rien pour répondre au problème, à l'enjeu de mobilité à Québec. Alors, écoutez, je suis tanné de parler du troisième lien, moi, je suis tanné de parler, là, d'un fantôme.

M. Lacroix (Louis) : Mais pensez-vous qu'il va se faire, le troisième lien?

M. Tanguay : Bien, écoutez, je vais vous citer le ministre de l'Environnement : Ce n'est pas ficelé. Je ne pense pas qu'il se fasse, le troisième lien. Honnêtement, je ne pense pas qu'il se fasse. Puis je pense que les promoteurs, celles et ceux qui, en toute bonne foi... les citoyens, citoyennes qui disent : Moi, j'aimerais ça, avoir un troisième lien... je pense qu'eux... Allez-leur demander s'ils pensent qu'il va se faire, je pense que même eux autres, là, les principaux partisans du troisième lien, ils ont commencé à dire : Ça ne se fera jamais.

Mais, pendant qu'on en jase, on ne parle pas de transport en commun, on ne parle pas de lutte aux changements climatiques, on ne parle pas de... on ne parle pas d'autre chose. On devrait parler d'autre chose, là, puis il faudrait que François Legault se mette à parler d'autre chose, parce que, les études sur le troisième lien, je pense qu'on va les avoir au même moment que le budget de l'an 1 du PQ. On en parle beaucoup, mais... on nous les promet, on nous les promet, mais ça va venir, ça va venir, découragez-vous pas.

Mme Plante (Caroline) : Sur la vétusté des écoles, ce n'est pas un peu décourageant qu'on soit passés de 59 % à 61 % des écoles en mauvais état?

M. Tanguay : Oui. Ça démontre l'ampleur des travaux nécessaires à faire, ça démontre l'ampleur de l'effort budgétaire qui doit être fait. Puis tout est dans tout, hein? Quand on dit : La capacité, également, de construire, de rénover, on parle d'une capacité économique. Les entrepreneurs, les constructeurs, les femmes et les hommes qui travaillent dans ce domaine-là, je veux dire, leur carnet de commandes est plein, pénurie de main-d'oeuvre. Ça prend une vision. Ça prend une vision, puis ça, malheureusement, la CAQ nous a habitués, dans leurs cinq années, à gérer ça à la petite semaine, à courte vue. C'est malheureux.

M. Bourassa (Simon) : Sur Airbnb, M. Tanguay, hier, le premier ministre s'est... bien, a dit qu'il était ouvert, là, à légiférer là-dessus avant la fin de la présente session s'il avait la collaboration des oppositions. Lui offrez-vous votre collaboration là-dessus?

M. Tanguay : Bien oui, comme toujours, comme toujours. On va faire notre travail puis on a des questions à poser, et notamment sur... C'est bien beau changer la loi, mais quelles seront les ressources derrière la loi? Si on dit : La responsabilité d'inspecter est définie de façon plus pointue, et c'est à tel palier de gouvernement à le faire ou ça revient au gouvernement du Québec, bien, on va demander à aller voir quelque chose... plus que 20 inspecteurs. Quelles ressources allez-vous mettre là? Alors, c'est important. Puis oui, oui, oui, on a toujours collaboré. Il n'y aura pas d'enjeu là-dessus, là, mais on aura des questions pour bonifier le projet de loi puis savoir comment ça va s'exécuter.

Mme Mignacca (Franca G.) : Aside from the income tax cuts, what were some of your main issues with this budget?

M. Tanguay : First of all, I don't think that it tackles the real issues with respect, for instance… with the essential missions of the State : health care, day care, kindergarten, and I think that there's not enough. It's short sight, and that's the reason why we think that it's not a budget that is tackling the real challenges that every Quebeckers, they have to face.

And I'd love to have my colleague to complete the answer.

M. Beauchemin : The main problem is with the less fortunate Quebeckers who've been given absolutely nothing yesterday. A 3% increase in the solidarity credit is, like, $8 if you're making $20,000 a year, it's ridiculous. So, I mean, the focus was to, you know, take care… I thought, when you're a government, is to take care of everyone, not leave anyone behind and don't mortgage your kids' future. This Government has done exactly that. So, it's totally discouraging.

Mme Greig (Kelly) : There's a lot of criticism, but what were you happy to see in yesterday's budget?

M. Beauchemin : Well, two things. I think the… «le congé de RRQ», not to have to pay the RRQ once you're 65 is a good thing. The second thing is : not buying a pair of shoes and giving $10,000 to a non-profit organization in his riding. I think Girard did a great... a noble gesture there.

Mme Greig (Kelly) : So, those were the two things you're happy about?

M. Beauchemin : Well, I think, they worth noting.

Mme Mignacca (Franca G.) : On public transit, did you feel like there was enough in the budget?

M. Beauchemin : $400 million this year alone. There is an issue with public transportation in Québec. He is solving the issue this year alone, but not next year. So, what is that going to be? A $400 million hole in the budget next year not advertised right now? It's not responsible.

Mme Henriquez (Gloria) : In terms of... We saw a long list of old schools, they're all in the French school boards, but not a single one in the anglophone school boards, that are going to be fixed. What do you think of that?

M. Beauchemin : I didn't pick up on that, unfortunately, but I have to say that I'm sure that, if it's an English school with bricks that were installed in the sixties or an English school with bricks that were installed in the sixties, both buildings need, you know, improvement.

Mme Henriquez (Gloria) : And, in terms of money that is given for the anglophone community, there is an increase in the financing for non-profits and other projects, but, for the first two years, there is no money, there is just $2 million out of the 31 promised. So, the money that is coming is coming later, and that worries some anglophone groups that it just might never come. What do you think of that?

M. Beauchemin : Yes. You know, there's really... I mean, it's a vision of that Government. There's nothing else to add. It's just unfortunate, so…

M. Tanguay : Thank you. Merci beaucoup.

M. Beauchemin : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 50)

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