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Point de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Tuesday, March 14, 2023, 13 h 41

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-deux minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, encore une fois, c'est difficile de faire son travail aujourd'hui. On est plutôt en pensée avec les gens d'Amqui. Ça arrive, effectivement, trop souvent, pas seulement ici, un peu partout dans le monde. Hier soir, je me disais : C'est un peu décourageant, choquant. Et il faut quand même être courageux et puis être plus tissé serré que jamais.

C'est spécial aussi dans une municipalité qui est plus petite. Bon, moi, je viens d'une municipalité qui a 5 000 habitants, tout le monde se connaît. Donc, je parlais hier soir avec la mairesse, je parlais avec Pascal... toutes sortes de spéculations : Comment c'est arrivé? C'est qui? Je connais untel. Il y avait un bébé. Donc, c'est encore plus dur quand on connaît les personnes.

Et je veux dire à toute la population d'Amqui puis des alentours que le gouvernement est là. Déjà, aujourd'hui, François Bonnardel est là, la responsable de la région, Maïté, est là aussi. J'ai demandé aussi aux trois chefs d'opposition de m'accompagner jeudi pour aller poser un geste de réconfort auprès de la population, leur dire que tout le Québec, tous les partis, tout le monde est avec eux autres.

Et je répète un peu ce que j'avais dit à Laval : Oui, bon, il y a, pour l'instant, deux décès, mais il y a des conséquences, des blessures psychologiques qui risquent d'être là pour longtemps pour beaucoup de personnes. Donc, on s'est assurés, avec Lionel Carmant, Christian Dubé, les gens du CISSS, que toute l'aide psychologique était disponible. Puis je veux dire à la population, là : C'est juste normal d'être sous le choc puis d'avoir besoin d'aide psychologique, donc n'hésitez pas à aller chercher de l'aide.

Je veux, en terminant, bien, remercier toutes les personnes qui ont aidé depuis 3 heures hier après-midi, donc les premiers répondants, les policiers, la Santé, là, autant d'Amqui... il y a des blessés qui ont été transférés à Québec, des citoyens aussi qui ont essayé d'aider. Donc, je veux dire aux citoyens d'Amqui puis du Bas-Saint-Laurent qu'on est tous secoués, tous les Québécois sont secoués, mais il faut être tissé encore plus serré, il faut être courageux. Donc, courage, tout le monde.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que, M. Legault, il n'est pas temps... C'est le deuxième événement du même genre, là, où il y a un geste volontaire. Est-ce qu'il n'est pas temps d'avoir une réflexion, peut-être, sur l'état de la santé mentale des Québécois au sortir d'une pandémie qui aura été extrêmement difficile pour bien des gens? Est-ce qu'il n'est pas temps d'analyser l'état de santé des Québécois?

M. Legault : Bien, comme je le disais tantôt, on voit que ce genre d'événement là arrive de plus en plus souvent dans le monde. Donc, ce n'est pas unique chez nous. Il faut bien analyser la situation. Je voyais, la semaine dernière, des spécialistes qui disaient : C'est faux de dire, selon eux autres, qu'il y a eu plus de problèmes de santé mentale avec la pandémie. Donc, je pense que, d'abord, à court terme, il faut d'abord réconforter les personnes, mais il faut avoir une réflexion puis être prudent aussi sur les conclusions.

M. Lacroix (Louis) : Quel genre de réflexion, à votre avis, qu'il faut y avoir?

M. Legault : Bien, déjà, Lionel Carmant est sur le dossier, là, de réduire les listes d'attente en santé mentale. Il y en a beaucoup. C'est moins tabou que ce l'était, mais il faut agir. Et puis, quand on voit quelqu'un dans son entourage qui montre des signes inquiétants, bien, il faut trouver une manière d'intervenir.

M. Laforest (Alain) : Vous avez déjà dit par le passé, M. le premier ministre, qu'il faudrait peut-être se pencher sur la haine sur les réseaux sociaux. Vous aviez déjà évoqué ça. Est-ce qu'avec les événements qu'on vit actuellement il y aurait besoin d'une consultation nationale? Il y a des partis d'opposition qui l'ont évoqué ce matin.

M. Legault : Bien, encore là, c'est un problème qu'on retrouve un petit peu partout dans le monde, qui n'est pas facile à régler. Comment intervenir tout en maintenant une certaine liberté de parole? Mais effectivement il y a beaucoup de haine sur les médias sociaux. Donc, c'est quelque chose qu'il faut regarder, effectivement.

M. Lecavalier (Charles) : Comment est-ce qu'on peut faire pour empêcher quelqu'un qui utilise son automobile comme une arme? Est-ce que c'est possible?

M. Legault : Bien, le ministre de la Sécurité publique y faisait allusion ce matin. Est-ce que c'est possible d'en faire plus pour empêcher ces gens-là de ne pas avoir de permis de conduire? On n'est pas là. Bien honnêtement, là, ce n'est pas dans les cartons, mais je pense qu'il ne faut rien exclure à ce moment-ci.

M. Bossé (Olivier) : Vous avez dit tantôt : Je répète un peu ce que j'ai dit à Laval. C'est terrible, quand même, en un mois, là, ou 30 quelques jours. C'est quoi, le sentiment d'impuissance? Parce que vous êtes quand même premier ministre. En principe, vous êtes la personne qui a le plus de pouvoir au Québec, puis là...

M. Legault : Bien, effectivement, là, hier soir, là, je me disais : C'est décourageant. Quelle sorte de société on a? Puis... Mais il ne faut pas se décourager. Il ne faut pas se décourager, puis il faut se battre contre ça, puis il ne faut pas être insensible. Je pense que... Je me sens comme choqué en me disant : Comment ça se fait, encore, que ça arrive? Mais, bien, il faut ensemble... Comme je le disais, il faut être encore plus serré et... Bien là, je ne veux pas arriver... aller dans ce cas-là, là, mais il semble que cette personne-là était peut-être identifiée déjà. Donc, y a-tu quelque chose à faire quand on sait qu'il y a une personne qui est à risque... d'agir plus rapidement, de ne pas être gêné de le faire pour le bien commun?

Mme Prince (Véronique) : Mais, M. Legault, est-ce qu'au fil des années, tous gouvernements confondus, tous États confondus, là... est-ce qu'on a sous-estimé la nécessité d'investir en santé mentale et est-ce qu'on paie pour ces déficits-là accumulés, là?

M. Legault : Bien, il y a eu... Écoutez, pendant beaucoup d'années, c'était un tabou, la santé mentale. Aujourd'hui, on a ajouté beaucoup de ressources. Si on regarde, depuis quatre ans, là, Lionel Carmant a ajouté beaucoup de ressources, mais ce n'est pas suffisant. Il y a encore des listes d'attente. Donc, il va falloir en faire plus. Il y a un défi d'avoir des personnes formées. On sait tout le problème qu'on a du côté des psychologues. On veut, dans la négociation actuelle, augmenter les salaires pour être plus attractifs, pour avoir plus rapidement plus de psychologues. Donc, on a augmenté les ressources, mais ce n'est pas assez. Il va falloir encore plus augmenter les ressources pour traiter les problèmes de santé mentale.

Journaliste : Vous avez parlé de prudence dans ce dossier-là, de liberté de parole. Médiatiquement parlant, quand il y a des suicides, notamment, on a une certaine retenue pour éviter des cas d'imitation. On se pose beaucoup la question dans les cas des attentats aussi. Pensez-vous que, dans le cas des attaques avec des voitures ou des camions comme ça, le même principe de précaution ou de sobriété devrait s'appliquer?

M. Legault : Bien, c'est une question qu'on doit se poser. Pourquoi il y a plus de personnes qui ont des mauvaises idées comme ça? C'est-tu parce qu'ils ont vu quelqu'un d'autre le faire? C'est quelque chose qu'il faut se poser aussi. Est-ce qu'on le montre trop? Pourquoi il y a plus de personnes qui peuvent avoir des idées contre d'autres personnes, là, qui n'ont rien à se reprocher, là?

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'il y a une responsabilité collective face à des gestes comme ça? Puis, si oui, laquelle?

M. Legault : Bien, je pense qu'on a une responsabilité collective, d'abord, d'identifier les personnes qui sont à risque et d'agir pour que ces personnes-là reçoivent des services. Et donc, oui, on ne peut pas... le gouvernement ne peut pas être dans chaque milieu à identifier chaque personne qui peut avoir des idées négatives. Donc, on a besoin de la solidarité de toute une société. Je pense que la grande, grande, grande majorité des Québécois vont être d'accord avec ça. Maintenant, si on veut avoir une belle société, bien, il faut que tout le monde contribue.

M. Robillard (Alexandre) : Mais le rôle du gouvernement, c'est quoi précisément? Vous dites : Les gens doivent signaler ou être actifs, mais le gouvernement, et vous, comme premier ministre, c'est quoi?

M. Legault : Bien, peut-être s'assurer que les services sont facilement accessibles, qu'il y a, puis on en fait déjà, de la publicité pour que les gens n'hésitent pas à consulter ou à dénoncer.

M. Robillard (Alexandre) : Sur un autre service, qui est la SAAQ, on a entendu, la semaine dernière, Mme Guilbault dire qu'on aurait pu mieux communiquer sur le Service d'authentification gouvernementale. Hier, M. Dubé incitait les gens à s'enregistrer au profil, tout ça. Donc, là, on a comme deux ministres qui ont l'air de s'occuper puis de faire la promotion du dossier d'un autre ministre.

Donc, est-ce que vous êtes capable un peu de nous circonscrire les responsabilités de chacun là-dedans? Parce que peut-être que les gens commencent à perdre un peu le fil.

M. Legault : Oui. J'ai passé beaucoup de temps, depuis une semaine, là, à parler et à Geneviève Guilbault et à Éric Caire. Bon, ce que je comprends, c'est qu'Éric Caire a un rôle comme de conseil dans la transformation numérique, autant pour les ministères que les sociétés d'État. Mais, en bout de ligne, là, si on regarde le dossier de la SAAQ, c'est la SAAQ qui a la responsabilité finale, incluant son département d'informatique.

Maintenant, ce que je me rends compte, c'est qu'on ne peut pas penser qu'on va fermer des bureaux pendant trois semaines puis que... la journée qu'on va rouvrir, qu'il n'y aura pas un impact. On aura beau avoir fait la meilleure campagne de promotion pour essayer de convaincre le plus de monde d'utiliser les services en ligne, il reste qu'on ne peut pas... personne ne peut penser que tout le monde...

Journaliste : ...

M. Legault : Non, mais laissez-moi juste finir. Donc, il y a eu un problème de planification à la SAAQ, là, c'est clair, c'est clair. Et ce que je veux, dans les prochains jours, les prochaines semaines, c'est d'évaluer le travail du conseil d'administration de la SAAQ et du président de la SAAQ, parce qu'il y a eu, de toute évidence, une grave lacune de planification à la SAAQ.

Mme Prince (Véronique) : Vous lui mettez une épée de Damoclès en disant ça, hein?

M. Legault : Bien, ce que je dis, c'est que je veux évaluer la situation.

Journaliste : Mais comment vous allez l'évaluer?

M. Legault : Là, la priorité, à court terme, c'est d'éliminer les lignes d'attente, O.K.? Ça, c'est mon rôle à court terme. Mais, une fois que le problème à court terme va être réglé, je pense qu'il faut évaluer le travail qui a été fait ou qui n'a pas été fait par le conseil d'administration de la SAAQ et par le président de la SAAQ.

Des voix : ...

M. Legault : C'est le gouvernement, le gouvernement.

M. Robillard (Alexandre) : ...une commission parlementaire qui va faire ça?

M. Legault : Écoutez, laissons d'abord le gouvernement faire son travail. Si le gouvernement ne reconnaissait pas qu'il y a eu une lacune, je comprendrais que les députés de l'opposition veulent poser des questions. Mais laissez-nous d'abord évaluer...

Journaliste : Mais le SAG...

M. Legault : ...prendre les décisions qui sont nécessaires. Je pense que le SAG est une petite partie du problème.

M. Robillard (Alexandre) : Et qui est responsable d'en faire la communication dans votre... autour de votre table du Conseil des ministres?

M. Legault : Bien, comme je le disais, de dire... Il faut aller via le SAG vous inscrire, il faut d'abord s'authentifier avec le SAG. Mais, de penser, à la SAAQ...

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que c'est M. Dubé, Mme Guilbault ou M. Caire qui doit faire ça?

M. Legault : ...de penser, de penser, de penser, à la SAAQ, que tout le monde serait allé faire son travail en ligne, je pense que c'est utopique. Donc, il y a eu une erreur de planification. On ne peut pas fermer des bureaux pendant trois semaines puis penser, quand on va les rouvrir, qu'il n'y aura pas une file d'attente.

Le Modérateur : ...une dernière en français.

M. Lacroix (Louis) : ...toujours confiance au président Denis Marsolais, au président de la SAAQ? Est-ce qu'il a toujours votre confiance?

M. Legault : Je veux évaluer le travail du conseil d'administration de la SAAQ et du président de la SAAQ.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Mme Prince (Véronique) : Il n'y a pas de responsabilité ministérielle?

M. Legault : Bien, écoutez, les sociétés d'État ont un conseil d'administration. Donc, entre la ministre et la SAAQ, il y a aussi un conseil d'administration. Donc, il faut regarder, effectivement, le travail qui a été fait à ces niveaux-là. Ce qu'on me dit, c'est que la ministre avait été rassurée avant que ça se fasse.

Le Modérateur : On va passer en anglais, on va passer en anglais.

Journaliste : À quoi sert le ministère de la Cybersécurité et du Numérique, alors?

M. Legault : Il sert de conseil, il sert à s'assurer, justement, parce qu'on ne peut pas avoir de l'expertise dans chaque ministère puis dans chaque société d'État, d'accompagner chacun des ministères puis des sociétés d'État.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

M. Legault : Yes.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the situation in Amqui, how did you feel when you first heard what happened yesterday?

M. Legault : I feel terrible because it's happening for a second time in a month. Of course, all my thoughts are with the people in Amqui. We'll offer them all the support we can. I'll be there with the three opposition leaders this Thursday. It's important also to offer everybody psychological help. And I'm asking all the people to don't hesitate to get this help because it's normal that you've been very affected, especially in a small city. I'm from a small city, Sainte-Anne-de-Bellevue, and I know that all people know each other, and it's very tough. So, all my thoughts are with these people. And Mr. Bonnardel and Maïté, they are on place today.

M. Authier (Philip) : On the reasons for this, I have the impression, from what you're saying, Premier… is that you are like many other people, in that we have more questions than answers about why such a thing would happen again.

M. Legault : Yes. Yes, and unfortunately it's happening everywhere in the world. We've increased the resources for mental health in the last few years, but we'll have to do more. We'll have to do more publicity also to make sure that people, they get help and also that… if they see somebody around them who's at risk, that they take some action.

M. Authier (Philip) : But, if we don't really know why this is happening, there's not much we can do…

M. Legault : Yes, but there'll be an inquiry. There'll be an analysis. And we're already working on trying to be better helping mental health problems.

Mme MacKenzie (Angela) : Beyond the psychosocial services for this community, I mean, you mentioned how special is being such a small community where everyone knows each other, what else is being done to ensure that everyone's OK?

M. Legault : I think that you have physical challenges. So, there were 11 people, unfortunately two dead. Some were transferred to Québec City hospitals. We made sure that we had all the personal. Psychological help also is given. Police are also trying to see exactly what happened, because people said that… Hey! How can you have, at 3:00 p.m., 10 people all together? The answer is that they were not all together. The guy went to get many of them. So, how did it happen? What was the information about this guy before this happened? So, that's the kind of information we're working on.

Le Modérateur : Merci. Merci. Ou on en fait une dernière.

Mme Henriquez (Gloria) : In terms of mental health services, Mr. Premier, you mentioned : We have to do more. Some members of the opposition said : We could even go as far as doing a parliamentary commission logging into mental health services and what's needed in Québec. Is that something that you'd be open to…

M. Legault : I'm open to constructive suggestions. But, right now, one of the big challenges we have is to find more psychological people, I mean, trained ones, and it takes many years to train them. And I think there's no magic solution. So, I don't think that a commission will find concrete solutions. And, if they have concrete proposals, I would like to hear them.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Non, on doit y aller. La période de questions...

Journaliste : Just a word on SAAQ, please, in English…

M. Legault : SAAQ, I think that clearly there was a bad planning. You cannot close offices for three weeks and expect that… when you reopen them, that everything would be fine. So, there was a lack of planning. And I will study the work of the board and the CEO of SAAQ and take action. But, short term, what is important is to make sure that everybody get services very quickly.

Le Modérateur : Merci.

M. Legault : Merci.

(Fin à 14 h 01)

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