(Onze heures six minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à toutes. Nous aimerions vous communiquer notre profonde tristesse
par rapport à la tragédie qui est survenue hier, à Amqui. Nous sommes, face à
une telle tragédie, tous et toutes unis. Bien évidemment, nos plus sincères
condoléances vont aux proches, aux parents des victimes. En ce qui a trait aux
blessés, et ils sont nombreux, nous souhaitons qu'ils reçoivent les meilleurs
soins possibles et nous leur souhaitons un prompt rétablissement. Également, toutes
celles et ceux qui ont subi un choc traumatique suite à cette tragédie, nous
souhaitons qu'ils reçoivent toute l'aide nécessaire afin de passer à travers.
Vous me permettrez et vous nous permettrez
de remercier les équipes de secours, les premiers répondants qui ont répondu
présents et qui étaient là très rapidement, sur les lieux. On leur lève
évidemment notre chapeau.
Ce qui est arrivé à Amqui, c'est
bouleversant. Ça vient bouleverser une communauté tissée serrée, communauté
paisible. Ça amène nécessairement plein de questions. Qu'est-ce que,
collectivement, on pourrait faire pour faire en sorte de que de telles
tragédies n'aient pas lieu? On se rappelle ce qui s'est passé plus récemment à
Laval. Et maintenant il y a Amqui. Alors, nous croyons... et nous sommes prêts
à participer à une réflexion collective. Les solutions, on ne les a pas toutes,
ce matin, bien évidemment. On pense aux familles des victimes, aux blessés et
aux gens qui ont subi des chocs post-traumatiques, mais nous devrons, je pense,
sincèrement, avoir une conversation nationale sur ce que nous pourrions mieux
faire afin de prévenir de tels bouleversements. Voilà.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous pensez que la pandémie peut avoir joué un rôle dans des tragédies
comme celle, par exemple, de Laval et celle d'Amqui, du fait que, bon, des gens
peuvent avoir été, pendant un certain temps, peut-être laissés à eux-mêmes?
M. Tanguay : Oui. Non, tout à
fait. La pandémie a été très difficile pour plusieurs et très difficile sur, je
pense, l'équilibre mental de plusieurs. On a tous, à différents degrés, été
affectés dans nos vies, dans notre intimité par le confinement, et, en ce sens-là,
je pense que, oui, il y a un questionnement à y avoir sur ça, notamment par
rapport à nos jeunes également. Moi, durant la pandémie... je suis père de deux
ados. Ils ont trouvé ça toffe. Ils ont trouvé ça toffe. Puis je pense que tout
le monde, les parents aussi, ont trouvé ça toffe, si vous me permettez l'expression.
Puis, clairement, je pense qu'effectivement il faudrait avoir une analyse de
comment on peut aider notre monde.
M. Lecavalier (Charles) : Que
pensez-vous de l'idée de M. Bonnardel de potentiellement suspendre le
permis de conduire de quelqu'un...
M. Tanguay : Je pense qu'il
faut en discuter. Quand j'ai vu ça ce matin, je me suis dit : Comment on le
détermine? Comment on dit que, ce matin, O.K., toi, tu n'as pas ton permis
parce qu'on assume que tu es un danger? Là est toute la question. Les gens... Également,
il ne faut pas ostraciser les gens qui ont des troubles, des défis, des
déficiences mentales. Il faut réellement les aider, il ne faut pas les
ostraciser. Mais ça, si le ministre Bonnardel met de l'avant cette idée-là, on
est prêt à en discuter, mais il faut... c'est délicat, il faut faire attention.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
qu'est-ce qu'on peut faire, autrement que ça, lorsque des gens utilisent leur
véhicule comme arme?
M. Tanguay : Rendu là, vous
avez raison, rendu là, quand la personne, on l'a échappée collectivement et
elle est à bord de son véhicule et décide de faire ce qu'on a vu de très
bouleversant hier, rendu là, je vous dirais qu'il est presque trop tard, là.
Alors, il faut travailler en amont. Puis, encore une fois, ce n'est pas... c'est
un dossier délicat, on parle de santé mentale, mais je pense qu'on doit avoir
une conversation là-dessus. Et, sur la question un peu plus tôt, l'impact de la
pandémie sur l'équilibre mental de bien du monde, je pense que, là, il faut s'axer,
entre autres, sur la disponibilité des ressources, et il faut travailler
là-dessus.
M. Laforest (Alain) : J'aimerais
ça, entendre M. Derraji là-dessus. Il est quand même docteur en santé
publique, là. Par rapport à la pandémie, l'effet, avez-vous eu le temps de
réfléchir là-dessus?
M. Derraji : Bien, au fait,
ce que...
M. Laforest (Alain) : Au
niveau de la Santé publique, là, qu'est-ce qu'on pourrait faire, là?
M. Derraji : Bien,
clairement, le chef vient de le dire, qu'on doit prendre le temps nécessaire
pour comprendre ce qui s'est passé. Il y a des études à l'extérieur du Québec
qui ont évalué les risques de la pandémie sur la détresse, l'impact sur les
jeunes. Le chef vient de le mentionner, père de deux jeunes ados, on ne va pas
se le cacher, les ados étaient, pendant deux ans, loin de leurs réseaux
sociaux. Est-ce qu'on paie maintenant les frais? Est-ce qu'on paie les frais,
je dirais, de l'absence de la socialisation dans notre société, l'isolement?
Ce qu'on ne doit pas oublier, c'est que
deux actes, un à Laval, hier à Amqui aussi, il faut garder sous l'oeil que
c'est un enjeu sérieux. Le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires.
La Santé publique, et vous avez raison de le mentionner, doit être impliquée
pour comprendre pourquoi nous sommes rendus là. Et, s'il y a des services à
améliorer, bien, c'est au niveau du gouvernement du Québec, qui doit mettre en
place les ressources nécessaires, peu importe la région. Ce n'est pas parce
qu'on est dans un centre urbain qu'on doit avoir l'aide d'un psychologue ou
l'aide des soignants, pensons à l'ensemble du territoire, parce qu'il y a
beaucoup de gens qui ont payé les frais de la pandémie.
M. Gagnon (Marc-André) : Le
Parti québécois, juste avant vous, parlait de la montée de la haine. Puis on a
discuté ensemble aussi de la... peut-être de la nécessité de mieux encadrer les
réseaux sociaux, comme François Legault s'y était commis, là, pendant la
campagne électorale. Est-ce qu'il faut aller rapidement avec quelque chose dans
ce sens-là?
M. Tanguay : Il est clair que
ce qui se passe sur les réseaux sociaux est bouleversant. Puis, je veux dire,
on avait vu le phénomène arriver il y a quoi... il y a 15, 20 ans, il y a
10 ans, il y a cinq ans. Ça ne ralentit pas, là, je veux dire, ça ne
ralentit pas. Puis là je ne suis pas en train de vous dire qu'il faudrait
réglementer Internet puis les réseaux sociaux. On n'a presque pas,
factuellement, de poigne là-dessus. Par contre, au niveau de l'éducation pour
nos jeunes, au niveau des campagnes de sensibilisation, au niveau du personnel,
je vous dirais, de premiers intervenants, de soignants, quand on parle de
psychologues, quand on parle d'intervenants sociaux, on manque de monde partout.
Puis je ne suis pas en train, à matin, de faire de la partisanerie puis
d'accuser le gouvernement, c'est une réalité de la vie, là, il y a des listes
d'attente puis les gens n'ont pas accès aux soins. Alors, de façon globale, sur
votre question, il faut avoir une conversation nationale là-dessus, qui
participerait de ce qu'on demande également.
M. Gagnon (Marc-André) : Maintenant,
sur l'élection partielle d'hier soir, vous vous êtes personnellement déplacé à
de nombreuses reprises dans la circonscription dans les dernières semaines.
Vous avez personnellement mis de l'avant aussi l'enjeu du projet de loi
n° 96, avec, finalement, les résultats que l'on a vus hier. Quelle est
votre part de responsabilité personnelle que vous prenez dans le résultat d'hier?
M. Tanguay : Écoutez, il y en
a sûrement une, il y en a sûrement une, et mes collègues également. On a tous
été présents. Je peux vous dire une chose, là, dans Saint-Henri—Sainte-Anne, là...
puis c'est la démocratie. Puis vous me donnez l'occasion de féliciter Québec
solidaire. Ils l'ont gagnée à la régulière. C'est la démocratie qui a parlé, et
on est démocrates. Et on a travaillé très, très fort aussi pour conserver Saint-Henri—Sainte-Anne,
pour regagner la confiance des citoyens et citoyennes. Il y a tout un contexte.
Vous me permettrez également... J'ai
félicité l'élu de Québec solidaire, Guillaume Cliche-Rivard. Vous me permettrez
de féliciter puis de saluer notre collègue candidat, Christopher Baenninger,
qui a mené une campagne de tous les instants, qui nous redynamisait. Puis tous
les collègues du caucus, on a tous été là. Nos gens qui travaillent avec nous,
les militants, militantes, là... clairement pas au niveau organisationnel. À
matin, je ne vais pas vous dire : Ah! l'organisation a été défaillante. On
était sur le terrain, on a travaillé fort. Il y aura, là aussi, une analyse qui
devra être faite. J'ai sûrement une part de responsabilité, mais c'est un
résultat d'équipe également.
M. Gagnon (Marc-André) : ...organisation
n'a pas réussi à faire sortir son vote, là, visiblement.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
une organisation est toujours perfectible, mais les ressources qui ont été
mises en action, on a de quoi être fiers. On n'a pas à être gênés de la
campagne que l'on a menée, le dynamisme de notre candidat. Évidemment, le
résultat n'est pas là. C'est la démocratie. On devra faire l'analyse.
M. Lacroix (Louis) : ...ça ne
va pas bien, là.
M. Tanguay : C'est un
résultat d'équipe. C'est un résultat d'équipe et qui va nous... qui, je pense,
nous, nous amène, en toute humilité et sérénité, à regarder comment on peut
mieux faire pour l'avenir.
M. Lacroix (Louis) : Mais
c'est quoi, votre part de responsabilité? Vous dites : J'ai sûrement une
part de responsabilité. Quand vous regardez ça, là, qu'est-ce que vous auriez
pu faire différemment?
M. Tanguay : Ça fera partie
de l'analyse que nous ferons en groupe.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
vous devez avoir une idée. Si vous dites ça : J'ai... c'est parce que vous
y avez pensé.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
on se dit toujours : J'aurais-tu pu faire plus? J'aurais-tu pu faire
différemment? Et ça fera partie des questionnements qu'on aura en équipe puis dans
les prochains jours, prochaines semaines. Très clairement, encore une fois, le
Parti libéral du Québec, là, c'est un résultat pour nous qui est un échec.
C'est un échec, là, on ne va pas se le cacher, et, collectivement, les
militants également, on doit se poser les questions comment le Parti libéral du
Québec peut reconnecter avec la population, partout au Québec. Et ça, c'est un
travail, c'est un effort collectif que nous devrons... que l'on va faire,
auquel, moi le premier, je vais participer.
M. Lecavalier (Charles) : Je
vous entendais, M. Tanguay, hier, en point de presse, là, après...
lorsqu'on a connu le résultat, dire que, je paraphrase, ce n'était pas un rejet
des valeurs libérales.
M. Tanguay : Non, du tout.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
comment vous pouvez dire que ce n'est pas un rejet des valeurs libérales quand
vous perdez un bastion, une circonscription que vous n'aviez jamais perdue
avant? Comment vous pouvez dire que ce n'est pas un rejet des valeurs
libérales?
M. Tanguay : Le résultat
d'hier n'est pas le rejet de l'importance de la justice sociale. L'élection
d'hier n'est pas le rejet de l'importance d'avoir une économie forte pour
pouvoir lutter contre les changements climatiques. Les valeurs libérales n'ont
pas été rejetées hier. Ce sont des valeurs, je l'ai déjà dit, qui étaient
permanentes. Le respect des droits et libertés fondamentales de tout un chacun
n'a pas été rejeté hier. Alors, hier, le programme libéral, le résultat, le
contexte sur le terrain, puis on va analyser le contexte également, a fait en
sorte que c'était un échec. Et, en tout, encore une fois, ça impose l'humilité
puis la sérénité, puis le travail, on va le faire, mais les valeurs libérales
n'ont pas été rejetées.
M. Laforest (Alain) : Ça va
donner du travail à André Pratte, là. Ça va être difficile d'attirer un nouveau
chef, non?
M. Tanguay : Écoutez, pour ce
qui est de... je vais reprendre... Vous avez deux questions? Je vais aborder...
M. Laforest (Alain) : Une
question puis une sous-question.
M. Tanguay : C'est ça. Pour
ce qui est du comité de réflexion qui sera annoncé, donc, incessamment, je vais
laisser le président, qui est le maître d'oeuvre là-dedans...
M. Laforest (Alain) : ...réponse
politique. Je comprends. Les valeurs libérales sont là... vous dites qu'elles
sont là. Il faut rebâtir le parti. Vous avez André Pratte, qui était là hier,
qui avait des prétentions, qui n'était pas vocale, très bien, hier soir. Est-ce
que ça va être difficile pour les prochains mois? Ça va être difficile de
trouver un nouveau chef?
M. Tanguay : Bien, je pense
qu'on a un travail sérieux à faire. Pour ce qui est de la chefferie, moi, là,
le seul mandat que j'ai aujourd'hui, là... Vous savez, là, je ne m'inscris pas
en train de me dire : Eh! c'est un tremplin pour ma carrière, moi, à la
chefferie permanente, là. C'est une job plus qu'à temps plein. Vous l'avez dit,
j'étais sur le terrain dans Saint-Henri—Sainte-Anne, là, puis je n'avais pas la
chefferie, là, je n'avais pas de... Mon mandat vient du caucus et de
l'exécutif du parti. Puis je pense que tout un chacun pourra témoigner que je
suis sur mon mandat puis je ne suis pas en train de jouer de game ou jouer
double jeu, si vous me permettez l'expression. Et, en ce sens-là, le comité de
réflexion qui va être annoncé par le président du parti. Je pense ce sera une
des occasions où on aura l'occasion, comme parti, comme militants, de
dire : Bon, nos valeurs ne changent pas, comment on peut les incarner?
Comment on peut mieux parler au monde?
M. Laforest (Alain) : Puis,
M. Derraji, ça vous tente-tu encore, M. Derraji? Vous avez déjà dit,
vous, que la chefferie, ça pourrait peut-être vous tenter. Avec ce qui s'est
passé hier, ça vous tente-tu encore?
M. Derraji : Le mandat que
j'ai de mes collègues, c'est être leader. C'est un travail énorme, temps plein,
on est là très tôt et on...
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais la chefferie, vous nous l'avez dit... vous avez dit : Ça me tente.
Alors, aujourd'hui, je vous repose la question : Est-ce que ça vous tente
encore?
M. Derraji : J'attends les
règles. Une fois que les règles seront annoncées, croyez-moi, vous serez parmi
les premiers à savoir mes intentions.
M. Gagnon (Marc-André) : Puis,
M. Tanguay, vous, est-ce que je comprends que vous l'écartez, là, à la
lumière du résultat d'hier?
M. Tanguay : Non, non, non,
pas du tout. Cette réflexion-là, je ne l'ai pas. Cette réflexion-là, je l'aurai
quand le parti rendra publiques les règles et quand le parti me dira :
O.K., tu embarques ou tu n'embarques pas? Et là je l'aurai, cette réflexion-là,
puis je l'aurai avec ma conjointe puis ma famille, parce que c'est une décision
qui est lourde de conséquences sur la famille également. Mais là... Puis, si ma
conjointe était ici, elle pourrait vous dire que c'est exactement la même
conversation qu'on avait, elle et moi, hier soir. Là, on a un travail à faire,
c'est l'opposition officielle. On est 19 députés, on a un mandat, et un
mandat qui nous est donné de parler à toutes les Québécoises et tous les Québécois
puis d'interpeller le gouvernement...
Mme Morin-Martel (Florence) : Est-ce
que les résultats d'hier peuvent signifier que ça va être... la reconstruction
va être plus lente que prévu, là... plusieurs cycles électoraux?
M. Tanguay : C'est clair
qu'hier ce n'est pas un pas en avant. Il est clair qu'on a beaucoup de travail
à faire. Puis je pense qu'on peut lancer un appel collectif, également, à tous
les militantes et militants, celles et ceux qui se sentent interpellés par les
valeurs libérales, de venir contribuer. La porte est ouverte, et c'est clair
qu'on a un travail sérieux à faire, et en profondeur.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
avez parlé de valeurs. Puis le chef du PQ, juste avant vous, soumettait
l'hypothèse que QS était maintenant plus libéral que le Parti libéral, ou, du
moins, avait mené une campagne plus libérale que les libéraux, que le plan de
QS, c'était de remplacer les libéraux. Est-ce que QS incarne maintenant les
valeurs libérales dont vous avez parlé?
M. Tanguay : Non. Je vais lui
laisser son analyse, là. Je vous avoue que j'ai de la misère à le suivre
là-dessus, là. Je pense qu'en affirmant cela il insulte politiquement les deux,
là. Alors, je vais lui laisser son analyse, là.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais
est-ce que vous sentez que QS vient vous gruger des appuis, sur l'île de
Montréal à tout le moins?
M. Tanguay : Bien, ce matin,
je ne vais pas refaire la campagne. Il est clair que Québec solidaire a gagné
un comté qui était jadis, là, libéral, alors ça parle de soi-même. Alors, c'est
à nous, donc, de faire le travail de réflexion pour dire comment on peut être
meilleurs puis comme on peut regagner la confiance des Québécoises, des
Québécois.
M. Gagnon (Marc-André) : On
voyait hier la mine déconfite, là, de M. Pratte pendant la soirée
électorale. C'est-u vraiment ça, la bougie d'allumage, là, qui va amener du
renouveau au parti libéral?
M. Tanguay : Ah! écoutez, je
n'ai pas d'analyse ce matin sur la mine d'André Pratte, là. Ce matin, ce que je
peux vous dire, c'est qu'il y a un travail collectif de réflexion à faire au
parti, et, en ce sens-là, notre président aura l'occasion d'annoncer comment ça
va, entre autres, se déployer.
M. Gagnon (Marc-André) : M. Derraji,
vous allez présenter une motion tout à l'heure sur la liberté de presse.
Qu'est-ce qui vous incite à déposer une motion comme ça?
M. Derraji : Bien, au fait,
c'est très clair. Je pense que vous êtes mieux placés de savoir ce qui s'est
passé avant qu'on quitte pour les deux semaines de relâche. Et le comportement
de M. Fitzgibbon, je pense que c'est inacceptable d'avoir un comportement
pareil. Vous avez le droit de poser les questions. Vous jouez votre rôle, comme
nous, on joue notre rôle d'opposition officielle. Vous êtes là pour nous
challenger, excusez-moi le terme, de nous poser des questions. Et je pense que
le ministre Fitzgibbon, le superministre Fitzgibbon doit comprendre qu'à
l'intérieur du Parlement il y a des règles, et, parmi les règles d'éthique, le
respect du travail des journalistes. Donc, l'arrogance n'a pas sa place à
l'intérieur du Parlement.
Et la motion, elle est très claire. J'ai
bien hâte de voir le comportement des caquistes aujourd'hui en face de cette
motion, quel message ils vont envoyer aux journalistes, aux membres de la
Tribune de la presse par rapport au respect du travail que vous êtes en train
d'accomplir, parce que, oui, nous, nous jouons notre travail, mais vous aussi
vous jouez votre travail.
M. Gagnon (Marc-André) : Une
des questions qui étaient posées en fin de semaine, c'était de savoir :
Est-ce que M. Fitzgibbon a trop de pouvoir? Je comprends que votre
réponse, probablement que c'est oui.
M. Derraji : Bien, je pense
qu'il a trop de pouvoir, le chef l'a mentionné, par rapport à l'Énergie. Nous
avons fait beaucoup de demandes, parce que concentrer autant de pouvoir entre
les deux mains d'un seul ministre, à la fois l'Économie, l'Énergie, surtout au
moment où on se parle, où nous avons beaucoup de défis... Je pense, il a trop
de pouvoir, mais ça dépasse le pouvoir, c'est le comportement du ministre
lui-même. Ça devient pénible pour tout le monde, même pour ses collègues,
d'avoir un passe-droit sur tout. Bien, j'apprends de vous qu'il est le seul à
avoir utilisé son cellulaire autour du Conseil des ministres, on voit son
comportement à l'intérieur du Parlement, on voit que c'est un abonné au niveau
de la Commissaire à l'éthique. Je pense que la classe
politique n'a pas la chance... n'a pas, en fait, l'opportunité ou la chance
d'avoir un tel comportement. Et nous, aujourd'hui, la motion est très claire, le
comportement... à l'intérieur du salon... du Parlement, il y a des règles à
respecter et à suivre, et c'est pour cela qu'on sollicite... on dépose cette
motion.
M. Tanguay : Juste pour
revenir là-dessus. Pourquoi, quand on dit... En politique, vous savez, des
fois, on se lance des épithètes puis des étiquettes, puis, des fois, si ça ne
tient pas la route, ça... Mais, quand on parle de Fitzgibbon, c'est vraiment un
superministre, là, tout le monde s'entend là-dessus. Ce qui fait le fondement
de ce superministre-là, c'est la tolérance inexplicable de François Legault à
son égard. François Legault laisse aller son ministre, il a carte blanche. Et,
allez en parler à la Commissaire à l'éthique, les rapports
qui se succèdent, il y en a un sixième qui est en rédaction. Et ça, je pense
que ça dessert le gouvernement de François Legault. Au-delà de la cohésion
d'équipe, je pense qu'il a trop de pouvoir et que François Legault, pour les
Québécoises et Québécois, aurait intérêt à l'encadrer minimalement,
minimalement.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
le rapport de la Santé publique d'hier dans la région de Québec, est-ce que
vous pensez que c'est comme le dernier clou dans le cercueil du troisième lien?
Est-ce que vous pensez que ça...
M. Tanguay : Écoutez, il y a
un problème de mobilité dans la région de Québec. On dit que ça doit passer par
le transport collectif, évidemment. Alors, il est clair qu'un troisième lien ne
ferait qu'ajouter au rapport qu'on voit quant à la qualité de l'air. Alors,
très clairement, le défi, le problème de mobilité, ça doit passer par le
transport collectif, on parle du tramway est-ouest, on parle même du tramway nord-sud
en ce qui nous concerne, puis faire en sorte d'améliorer la fluidité. Mais il
est clair que ça ajoute un problème de plus avec le tunnel, évidemment.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
l'aide médicale à mourir, c'est le début aujourd'hui des travaux de la
commission. Le Collège des médecins plaide pour que l'accès à l'aide médicale à
mourir soit élargi, entre autres pas seulement aux personnes avec un handicap
neuromoteur, mais les personnes handicapées. Qu'est-ce que vous pensez de cette
proposition-là?
M. Tanguay : Je ne veux pas
me prononcer là-dessus. Ça fait partie des discussions très importantes. Puis
on dit que c'est une commission... c'est la commission la moins partisane, il y
a zéro partisanerie là-dessus. Nos collègues, là, de tous les partis politiques
autour de la table ont un travail excessivement important, justement,
d'analyser cela, d'entendre ce que disent les médecins et de voir où nous,
comme législateurs, on va dresser la ligne. Puis je peux vous confirmer une
chose, nous, là, puis je ne révélerai pas, Mme la whip, un secret de caucus,
mais on va se faire faire des rapports régulièrement par nos collègues qui
travaillent là-dessus pour que nous soyons tous à la même page puis qu'à la fin
de la journée, quand il y aura un projet de loi final qui sera rédigé article
par article, on aura un vote libre puis on pourra voter en toute connaissance
de cause. Et ça, ça fait partie des questionnements que l'on aura au fur et à
mesure.
M. Tanguay :
Eh! Phil, you want to talk about Saint-Henri—Sainte-Anne by-election?
M. Authier (Philip)
: Yes, yes, yes. You know, you say you're part of… you assume some of the blame, this is not…
this has been… this is a major fail. You say that. Has the party, the Liberals have
hit the bottom, hit the rock… have hit the bottom or…
M. Tanguay
: I think that, again, yesterday was not a success, of course. We
have to go forward with the proper analysis. But, let me tell you one thing, we
had such a great candidate. Christopher Baenninger was a terrific candidate,
dynamic, ready to serve, and… But again, we're democrats, so we're accepting
the end result. But, for sure, the Québec Liberal Party, we have, in retrospect, to talk about this result.
And, on a more larger scale also, I would like to invite all the volunteers to
participate, within the party, to help us to see how can we reconnect with all
the population. I think that it's an important message. And again, we'll work
to be better in the future.
M. Authier (Philip)
: It seems many Liberals just stayed home.
M. Tanguay
: «Oui.» It's going to be part of our analysis as well, yes. It's
always the… you mentioned me… you heard me a lot mentioning the fact that our
main objective was to raise the awareness that there was a by-election, making
sure the people… Who got out and vote, it's going to be part of our analysis,
why. We have, I think, a participation rates a little more than 30%, which is
low. But again, we have to do better as Liberals, and we'll work to be better
in the future.
Mme Henriquez
(Gloria) : Is this an indication that maybe
the Liberal Party… you know,
losing a strong hold, that maybe the Liberal Party doesn't need rebuilding,
maybe it needs an…
M. Tanguay
: Sorry? To…
Mme Henriquez
(Gloria) : Losing a long-time liberal riding,
is this an indication that maybe the party doesn't need a rebuild, but a
complete…
M. Tanguay
: I think that the liberal values, they are still relevant, of
course, when you're talking about social justice, when you're talking about the
importance of economic development as a tool to achieve social justice and as a
tool to fight against climate change, and also defending… and we were very
vocal during this campaign, defending everyone's rights and freedom, and that
will continue. So, you're right saying that we have a lot of work to do: How
can we make sure that these values sound right in 2023? How can we put forward
tangible, concrete proposal?, that's our task.
Mme Henriquez
(Gloria) : ….you mentioned this in French,
about Bonnardel's proposal about driver's licenses.
What do you think about it?
M. Tanguay
:I think that we need to have a thorough reflection and
conversation on how can we do better as a society to prevent such tragedy. The
Minister mentioned this option. I think that, in the application, it raises a
lot of questions. Who will be able, and based on what, to say that today you're
no longer permitted to drive a car because you're representing a menace? I
think that these are very, very important questions. We have to be careful, but
we have to do something. And again, the tragedy in Amqui yesterday, and we saw,
a couple of weeks ago, the tragedy in Laval, we must do something. Because
we're saying all these things the day after: Oh! we should have a thorough
conversation about how can we do better preventing these tragedies, but we have
to do it collectively, and we're ready to work with the Minister.
Mme Henriquez
(Gloria) : In terms of mental health,
addressing mental health issues?
M. Tanguay
: Yes, absolutely, absolutely, addressing mental health issues.
Mme Henriquez
(Gloria) : Thank you so much.
M. Tanguay
: Thanks to you. Merci beaucoup. Merci.
(Fin à 11 h 30)