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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, Mme Brigitte B. Garceau, porte-parole de l’opposition officielle pour la famille, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Thursday, February 23, 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures six minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin, à toutes et à tous. Je suis accompagné, ce matin, à ma droite, par Monsef Derraji, le leader de l'opposition officielle, et, à ma gauche, par Brigitte Garceau, la porte-parole de l'opposition officielle en matière de famille.

Ce que l'on apprend, ce matin, grâce à Radio-Canada, c'est scandaleux. Ce n'est pas 33 000 enfants qui sont inscrits sur la liste d'attente pour une place en service de garde, ce n'est pas 33 000, comme l'a affirmé la ministre la semaine passée, c'est 72 000 enfants qui n'ont pas de place en service de garde et qui ont besoin d'une place en service de garde. Ce que l'on apprend donc, c'est que le gouvernement n'a pas dit la vérité. Le gouvernement a fait un tableau de bord, la ministre a plaidé, la semaine passée, en Chambre, en disant : Le tableau de bord, il est exact, notre méthodologie est la bonne, c'est 33 000 enfants sur la liste. On apprend que c'est 72 000.

Alors, ce gouvernement-là se veut un gouvernement de comptables. On se rend compte que c'est un gouvernement de conteux, et il conte des histoires aux familles du Québec, et c'est à elles que l'on pense ce matin. 72 000 enfants qui n'ont pas de place, c'est autant de parents, majoritairement des femmes, qui mettent leur carrière en veilleuse, et les parents qui ont un stress financier, détresse psychologique. Les C.V. de bébé, vous le savez, quand j'étais porte-parole, je me suis levé régulièrement pour dire : Ça n'a pas de bon sens. Bien, le gouvernement nous a roulés dans la farine, a menti à la population, ce n'est pas 33 000, c'est 72 000. Et ça, c'est un autre échec, l'échec du gouvernement, qui explique aujourd'hui la souffrance, souffrance économique, détresse psychologique des parents qui n'ont pas de place en service de garde.

Alors, je vais maintenant céder la parole à ma collègue, Brigitte Garceau, porte-parole en famille.

Mme Garceau : Merci. Ce qu'on apprend aujourd'hui, c'est troublant. C'est troublant parce qu'au début de la campagne électorale le gouvernement, on nous avait dit : C'est 52 000 enfants sur la liste. Durant la campagne, tout d'un coup, ça a descendu à 33 000. Donc, évidemment, il faut se poser la question : Les 19 000 enfants qui sont disparus, ils sont allés où? Donc, ma première question, en Chambre, à la ministre de la Famille était là-dessus. Moi, j'avais questionné, j'ai abordé le sujet du 52 000, et elle a répondu : Non, c'est 33 000. Donc, ça fait depuis la fin du mois de novembre qu'elle reconfirme, à chaque période de questions, que ça soit à moi, que ça soit mes collègues, le même chiffre. Elle a induit les familles, les Québécois et les Québécoises en erreur, c'est tragique. Et là on est en train de... En ce moment, avec le 72 000 qu'on a connu, là on a besoin d'explications. La ministre doit corriger le tir, on doit avoir cette confirmation que c'est bel et bien 72 000.

Mme Lévesque (Fanny) : ...à votre avis, pour servir leur intérêt?

M. Tanguay : Ce qu'on apprend ce matin, là... Et les familles du Québec ont raison de penser que les chiffres ont été manipulés. On a entendu, entre autres, la porte-parole de Ma Place au travail, qui est découragée, qui a des mots forts lorsqu'elle parle de ce comportement-là. Vous le savez, ce qui s'est passé, là, le 72 000, là, comment il s'explique? Eux, ils ont pris une photographie des demandeurs de place sur la liste au 31 août 2022, c'est ça? 31 août 2022. Ils ont dit : Au moment du 31 août 2022, il y en a 33 000 qui ont besoin d'une place tout de suite. Ils ont délibérément retiré de la liste d'attente les 39 000 autres inscrits qui avaient besoin d'une place une semaine après, un mois après, six mois après. Le vrai chiffre, c'est 33 000 plus 39 000, c'est 72 000. Ça, c'est une manipulation de chiffres. Ça, c'est cacher la vérité. L'ampleur de l'échec caquiste dans la non-construction de places en service de garde, c'est 72 000 familles au Québec.

M. Bossé (Olivier) : Vous demandez que la ministre s'excuse? Qu'elle démissionne?

M. Tanguay : On est rendus au-delà des excuses, là. Les parents, là, n'en ont rien à cirer, des excuses de la ministre. Les parents... Ça fait des mois, des années que ce gouvernement-là, c'est dans la cinquième année de ce gouvernement-là, se traîne les pieds, disent que c'est une maison de fous, le ministère de la Famille, qu'ils n'ont jamais pris en charge leur responsabilité. C'est sa responsabilité, à la ministre, puis ultimement c'est la responsabilité de François Legault. Alors, François Legault, là, ce matin, il ne peut pas se déclarer satisfait de sa ministre, il ne peut pas dire que c'est une bonne nouvelle, c'est 72 000 familles.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce qu'elle doit partir?

M. Tanguay : Bien, écoutez, je pense que le lien de confiance est brisé. Je pense que, quand vous ne dites pas la vérité comme ministre, vous engagez votre responsabilité. Et, encore une fois, elle l'a dit en Chambre : C'est 33 000, le vrai chiffre. Ce n'était pas le vrai chiffre, c'était un mensonge. Le vrai chiffre, c'est 72 000. Alors, François Legault doit en tirer les conséquences. Pour nous, le lien de confiance est brisé.

M. Bossé (Olivier) : ...

M. Tanguay : Elle m'entend, elle ne peut pas ne pas être au courant. Elle viendra expliquer pourquoi elle n'était pas au courant. Puis pourquoi le journaliste de Radio-Canada, lui, Thomas Gerbet, était-il au courant? Puis n'eût été de ce travail journalistique là, je vous lève mon chapeau... n'eût été de ce travail-là, les parents... on n'aurait pas eu la vérité. La ministre, sa responsabilité ministérielle, c'est de savoir ce qui se passe dans son ministère. Elle ne peut pas plaider, à matin, la bonne foi ou je ne savais pas. Parce que, si elle ne le savait pas, ça engendre... ça engage sa responsabilité ministérielle.

Journaliste : Donc, vous demandez sa démotion.

M. Tanguay : Oui, oui.

Mme Plante (Caroline) : L'Ontario vient de conclure une entente de principe avec le fédéral sur les transferts en santé. Je ne sais pas si vous avez eu connaissance de ça.

M. Tanguay : Je n'ai pas eu les détails de cette entente-là.

Mme Plante (Caroline) : Donc, c'est : prévoit l'investissement de 73 970 000 000 $ en fonds fédéraux sur 10 ans pour l'Ontario, dont 8,4 milliards de dollars pour un nouvel accord bilatéral axé sur les quatre priorités communes ainsi qu'un versement complémentaire de 776 millions par le biais du TCS pour répondre aux besoins urgents. Bref, qu'est-ce qu'on est en droit d'attendre au Québec?

M. Tanguay : 60 milliards sur 10 ans. François Legault est allé obtenir pas le 6 milliards par année mais 1 milliard par année. Alors, ce qu'on est en droit d'attendre au Québec, c'est un premier ministre qui se tienne debout, François Legault, qui est lui aussi à l'image de l'Ontario. Il aime beaucoup ça se comparer à l'Ontario. Sous réserve de confirmer ce que... de vérifier le détail de ce que vous m'annoncez, mais l'Ontario, semble-t-il, ont été capables d'aller chercher leur part du butin. François Legault doit se tenir debout et, plutôt que 10 milliards sur 10 ans, doit aller chercher le 60 milliards sur 10 ans. C'est notre part que l'on doit aller chercher. Alors, François Legault doit se ragaillardir, là. Et puis, quand il revient de Terre-Neuve, il faudrait qu'il aille faire un petit tour à Ottawa, là.

M. Bossé (Olivier) : Vapotage, vous êtes en faveur d'interdire les saveurs.

M. Tanguay : Tout à fait, tout à fait.

M. Bossé (Olivier) : M. Ciccone a fait campagne là-dessus. Est-ce que ça ne vous dérange pas que les commerces vont fermer en conséquence?

M. Tanguay : Non, vous savez, non. Honnêtement, là, le Parti libéral du Québec, là, vous le savez, c'est quoi, le Parti libéral du Québec, c'est le parti de l'économique puis des droits et libertés, si j'ai à résumer ça en trois secondes. L'économie, là, on est parfaitement conscients des défis de nos PME. J'ai interpelé le gouvernement, hier, en disant que le superministre, il ne s'en occupait pas, des PME.

Ceci dit, c'est une question de santé publique. Moi, je suis convaincu que nos commerçants vont être capables de bien commercer, surtout s'il y a un gouvernement qui se réveille, là, puis qui leur donne le coup de pouce nécessaire. Puis on a plusieurs propositions, mais c'est une question de santé publique, et je pense que les commerçants, si on enlève les saveurs, vont être capables de commercer suffisamment au Québec, là.

M. Carabin (François) : Commission parlementaire sur le hockey, M. Tanguay, on apprend que la CAQ ne donnait pas son appui à une prolongation. D'abord, juste pour être sûr, vous, est-ce que vous étiez en faveur que ça se prolonge?

M. Tanguay : Oui.

M. Carabin (François) : Puis par ailleurs, en sous-question, êtes-vous satisfait des résultats de la commission d'hier ou est-ce qu'on aurait pu aller plus loin?

M. Tanguay : Je pense qu'hier ça a été un bon exercice. Maintenant, si hier demeure le seul exercice, ce sera nettement insuffisant. Ce qui a été demandé par mon collègue, ce matin, en séance de travail, Enrico Ciccone, c'est de faire en sorte de revoir à tous les ans les quatre intervenants, dont notamment, là, l'agent aux plaintes, là, la personne responsable des plaintes. Ce qui a été demandé par Enrico Ciccone, notre demande, c'est qu'à tous les ans on les reçoive, la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Hockey Canada et l'autre groupe également, à tous les ans, pour leur demander l'état des lieux, qu'en est-il, et ainsi de suite.

La Coalition avenir Québec, on ne s'explique pas pourquoi, ont refusé ça, imaginez-vous. Alors, ce qu'on demande, c'est une reddition de comptes de ces organismes-là. On aurait aimé qu'à tous les ans on les voie pour dire : O.K., quel est l'état des lieux?, pour les garder, donc, en alerte et les questionner. Qu'est-ce que vous faites? Y a-t-il des cas? Puis comment vous vous assurez que tout le monde est respecté dans cette histoire-là? C'est malheureux, mais la CAQ... On ne se le comprend pas. Pourquoi la CAQ a refusé ça? Il n'y a aucune explication.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur la CNESST, on voit, ce matin, qu'il y a une famille guatémaltèque, là, dont le père est décédé au Québec, sur ses lieux de travail, en changeant un pneu. Ce n'était pas dans sa description de tâches, donc il ne sera pas indemnisé, la famille ne sera pas indemnisée. Est-ce qu'il y a lieu de revoir certains mécanismes ou certains éléments de la loi sur la CNESST?

M. Tanguay : C'est excessivement malheureux. Je pense que la personne qui travaille au Québec doit avoir une couverture équivalente à quiconque. Quand vous travaillez au Québec, vous payez des impôts, vous devez être protégé. Au même titre que, quand vous êtes une personne qui réside au Québec, vous avez la même protection des droits et libertés de nos chartes, vous devez, je pense, s'il y a un accident de travail, être compensé, là.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais là on conclut finalement qu'il agissait par bienveillance, il n'était pas dans le cadre de ses fonctions. Est-ce que la loi est trop rigide là-dessus?

M. Tanguay : Bien, je pense que non seulement il faut indemniser la bienveillance, mais je pense qu'il faut la récompenser, la bienveillance.

Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce que vous avez pensé des propos de l'ambassadeur Cohen sur le chemin Roxham, que, finalement, il ne veut même pas confirmer qu'il discute de ça avec Ottawa? Est-ce qu'Ottawa a vraiment un rapport de force devant les États-Unis sur cet enjeu-là?

M. Tanguay : Je crois que oui, je crois... Puis, encore une fois, ça, ça relève du gouvernement fédéral. Je pense que Justin Trudeau, hier, a réaffirmé l'importance de renégocier cela, alors c'est un dossier qui est entre ses mains. On va espérer un bon succès puis on va suivre ça de près. Puis je ne commenterai pas les commentaires, là, du représentant des États-Unis. J'imagine qu'il y a beaucoup de discussions, je prends pour acquis qu'il y a beaucoup de discussions en portes closes et que ça chemine au-delà de ce qui est affirmé au public. Et moi, j'ai entendu le premier ministre Trudeau assez déterminé, je pense, à renégocier cette entente-là, on va juger l'arbre à ses fruits puis on va espérer, le plus rapidement possible.

Mme Plante (Caroline) : Transferts en santé, est-ce qu'on est vite passés à un autre appel? Est-ce que la CAQ a réussi? Est-ce que le gouvernement a réussi à faire parler d'autre chose?

M. Tanguay : Je n'irai pas dans ce qui pourrait être qualifié de stratégie, je ne ferai pas cette analyse-là, mais chose certaine, c'est excessivement préoccupant. Puis, effectivement, François Legault, il a dit : Écoutez, c'est 1 milliard, ce n'est pas 6 par année sur 10 ans. Il engage, ce faisant, le Québec pendant 10 ans à avoir un sixième de notre butin. Ça, c'est une chose. Rappelez-vous, en Chambre, je l'ai interpelé plusieurs fois, puis une des dernières réponses qu'il nous a fournies, ça a été de dire : On a une phase II d'une stratégie. Vous rappelez-vous? Il a dit : On a une phase II d'une stratégie de négociation, tout n'a pas été dit. Alors, on va continuer à l'interpeler là-dessus pour savoir c'est quoi, sa phase II, quand, puis combien il va être capable d'aller chercher, mais il doit se tenir debout puis défendre les Québécoises, les Québécois pour les listes d'attente, là.

M. Côté (Gabriel) : Le cabinet de Pierre Fitzgibbon, qui a embauché une ancienne employée de McKinsey, est-ce que c'est préoccupant? Est-ce que c'est un problème?

M. Tanguay : Ça soulève des questions, maintenant, je pense que ça soulève des questions. Je pense que plusieurs éléments doivent être mis en lumière là-dedans. Je sais qu'il y a un expert en éthique qui a dit qu'effectivement ça soulevait des questions. Alors, on aura l'occasion de faire un suivi sur ce dossier-là. Effectivement, McKinsey qui a eu des contrats et une employée qui transite au ministère, quelle est l'implication du cabinet du ministre également? Alors, ça soulève des questions. Vous le savez, notre fonction publique, l'une de ses qualités, c'est son indépendance, son expertise. Alors, je ne veux pas juger de la qualité de la personne, là, par rapport à son indépendance et son expertise, mais, dans le processus, il y a des questions à poser.

M. Côté (Gabriel) : Est-ce que c'est une dévalorisation de l'expertise de la fonction publique au Québec?

M. Tanguay : Pardon? Excusez-moi.

M. Côté (Gabriel) : Est-ce que l'expertise de la fonction publique au Québec est dévalorisée?

M. Tanguay : Non, je n'irais pas jusque-là. Nous devons continuer à avoir une fonction publique avec l'expertise nécessaire. C'est important, donc, souvent d'aller recruter à l'externe, mais, quand on regarde les liens entre le cabinet McKinsey et la façon dont ça s'est fait, ça soulève un drapeau jaune, je dirais, puis il y a des questions qui doivent être répondues.

M. Carabin (François) : M. Nadeau-Dubois qui vous critique sur votre défense des jeunes sur Twitter, notamment, hier, est-ce que vous voyez ça comme une stratégie électorale dans le cadre de... Bon, Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est une des circonscriptions où il y a beaucoup de jeunes au Québec, là, 30-39 ans, je pense, c'est 22 % des électeurs.

M. Tanguay : Bien, je ne sais pas si je dois qualifier de stratégie électorale le fait pour Gabriel Nadeau-Dubois et Québec solidaire de dire qu'ils vont couper 100 % des versements au Fonds des générations. Alors, à l'accusation de Gabriel Nadeau-Dubois, je lui dirais qu'il se regarde d'abord dans le miroir. Quand son parti et lui-même dit que les jeunes, c'est important, et qu'eux sont les grands chevaliers...

Encore une fois, Québec solidaire, là, Québec solidaire n'est pas sérieux sur bien des sujets. Et ça, c'en est un sur lequel ils ne sont pas sérieux. Quand ils se drapent de la vertu en disant : Nous, on est le parti qui représente les jeunes puis on parle pour les jeunes... Juste l'exemple du Fonds des générations, nous, on veut maintenir les versements, le capital et les versements. Québec solidaire veut annuler 100 % des versements au Fonds des générations. Ça, ça touche nos jeunes au premier titre. Et Force Jeunesse, que Gabriel Nadeau-Dubois, je pense, a rencontré et que moi aussi, j'ai rencontré, sont outrés de cela, parce que la CAQ veut couper 40 % des versements et Québec solidaire, encore pire que la CAQ, veut couper 100 % des versements. Alors, je lui dirais de se regarder dans le miroir quant à la défense des intérêts des jeunes en ce qui a trait notamment au dossier du Fonds des générations.

M. Carabin (François) : Est-ce que Québec solidaire sert bien les jeunes de Saint-Henri—Sainte-Anne?

M. Tanguay : Dans le dossier du Fonds des générations, ce qui est proposé dessert les intérêts des jeunes et des générations futures, très clairement. Pour ce qui est de Saint-Henri—Sainte-Anne, la campagne se passe sur le terrain. Chaque parti politique ici, à Québec, est sur le terrain. Lorsque les candidates, candidats font des engagements, c'est là que le débat se fait. Je n'irai pas sur une analyse différenciée par rapport à Saint-Henri—Sainte-Anne.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : À la DPJ, le plan de transition à la vie adulte, qui devrait être prêt d'ici deux mois, semble loin d'être prêt, c'est ce qu'on nous dit, un collègue, là, de Radio-Canada. Le PQ demande à ce que les jeunes en famille d'accueil ou en institution restent là jusqu'à 21, même 25 ans. Vous, là, par rapport à ce plan-là, de ces jeunes-là qui, finalement, se retrouvent parfois à la rue en sortant à 18 ans, là, qu'est-ce que...

M. Tanguay : Juste avant de céder la parole à ma collègue, Brigitte Garceau, qui est notre porte-parole de l'opposition officielle en matière de famille, je vous dirais que ça, ce plan-là a été demandé de haute lutte par Kathleen Weil dans le dernier mandat, dans le contexte du projet de loi n° 15. Elle s'est battue bec et ongles pour qu'il soit inscrit, dans la loi, la nécessité d'un tel plan. On voit malheureusement que le plan n'est pas mis en application. Je vais laisser ma collègue compléter.

Mme Garceau : C'est un engagement qui est très important. On parle de jeunes adolescents, 16, 17, 18 ans, qu'à un moment donné, la DPJ, si ces jeunes sont dans le système, on doit les outiller, on doit s'assurer qu'à l'âge de 18 ans ils vont pouvoir quitter, et vraiment ne pas les mettre dans des familles d'accueil, qu'ils restent là jusqu'à 21 ans. Est-ce que c'est vraiment juste pour ces jeunes-là? Non.

Le problème, c'est qu'on a un système qui est défaillant. On a un système de la DPJ qui a encore de grandes lacunes. Les recommandations au niveau de la commission Laurent, on a la majorité qui n'ont pas été exécutées. C'est un problème qui continue. Il faut continuer à marteler parce que cet enjeu-là est très important. Et là on apprend que les intervenantes ne sont même pas au courant qu'elles doivent faire le travail. Il y a un sérieux problème de communication au niveau de la DPJ, et c'est sûr que je vais questionner le ministre à ce sujet.

Mme Plante (Caroline) : ...date du budget, c'est le 21 mars, j'imagine que vous allez nous faire part de vos besoins prébudgétaires.

M. Tanguay : Oui, on reviendra de façon plus précise. Il y en a une : ne pas couper dans le versement du Fonds des générations. Vous allez dire : Oui, mais la Coalition avenir Québec de François Legault sont moins pires que Gabriel Nadeau-Dubois puis Québec solidaire qui veulent couper 100 % du versement, mais quand même, 40 %, non. Alors, ça, c'est une première demande budgétaire que nous avons exprimée cette semaine, et on vous reviendra avec les autres.

M. Côté (Gabriel) : Hier, Bernard Drainville a été critiqué pour avoir utilisé le mot «bullshiter» dans une entrevue à TVA Nouvelles. Est-ce que les élus de l'Assemblée nationale devraient toujours s'exprimer dans un français absolument irréprochable puis chasser les mots anglais de leur bouche au possible?

M. Tanguay : Bien, je vous dirais que, je veux dire, nul n'est parfait. Moi le premier, des fois je peux avoir certains écarts de langage. Peut-être ne pas aller... je ne pense pas que je n'aie jamais utilisé ce terme-là. Je vous dirais, donc, qu'on a un devoir, comme chaque élu, d'avoir une exemplarité. Les élus, à l'Assemblée nationale, nous avons un devoir d'exemplarité, a fortiori le ministre de l'Éducation. Alors, moi, je voyais, sur le fond du dossier, Bernard en train de faire son entrevue à votre collègue, Alain Laforest, puis, quand il a sorti ce mot-là, c'est sûr qu'on a tous... le menton nous a tous rentré par en arrière. Je pense qu'on pourrait s'attendre à mieux de tous les collègues mais particulièrement, là, de notre ami Bernard, là, à l'Éducation. Je pense que c'est... il n'aurait pas dû utiliser ce terme-là.

M. Côté (Gabriel) : C'est un enjeu de décorum plus qu'un enjeu linguistique?

M. Tanguay : Bien, c'est un enjeu d'exemplarité, notamment, d'un ministre de l'Éducation envers la jeunesse. Quand on dit : Écoutez, c'est important, le français, bien le parler, et il y a le ministre de l'Éducation qui sort cette expression-là... S'il avait été dans une classe de français, je pense qu'il se serait fait rappeler à l'ordre, à raison. Alors, il doit donner l'exemple comme ministre de l'Éducation. Imaginez-vous avoir dit ça à votre professeur, là, quand vous étiez à l'école, en français, là, à raison, là, on se serait fait rabrouer. Alors, je pense que le ministre doit en tirer les conséquences. Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 26)