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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie

Version finale

Wednesday, February 22, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinq minutes)

M. Tanguay : Alors, merci d'être là ce matin. Je suis accompagné de mon collègue le député de Marguerite-Bourgeoys et porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, Fred Beauchemin. Merci d'être là, Fred. Ce matin, nous voulons parler du manque flagrant de vision de François Legault quant à l'avenir des prochaines générations. François Legault a décidé de financer ses baisses d'impôt en coupant de 40 % les versements au Fonds des générations. C'est une décision, donc, qui va venir hypothéquer l'avenir des prochaines générations quant à leur capacité à avoir des services publics de qualité.

Rappelons-le, le Fonds des générations, c'est une réalisation libérale, en 2006, qui fait en sorte de mettre dans un fonds des versements provenant, entre autres, de nos ressources naturelles qui créent un fonds qui s'autofinance, un fonds qui fait des petits, si vous me permettez l'expression, et qui grandit. Et, aujourd'hui, on est rendu à 20 milliards dans le Fonds des générations.

Alors, on ne peut pas dire qu'on va hypothéquer l'avenir pour payer l'épicerie, on ne peut pas hypothéquer la maison pour payer l'épicerie. Il est important que François Legault ne vienne pas financer, en coupant les versements au Fonds des générations, les baisses d'impôt. Et pire que François Legault, bien, il y a Québec solidaire qui, eux, c'est carrément 100 % des versements qu'ils veulent complètement annuler au Fonds des générations.

Encore une fois, le Fonds des générations vient assurer... Dans le concret, dans le tangible, là, aujourd'hui, le Fonds des générations, là, vient améliorer le bilan financier de l'État québécois. Donc, ça a un impact très positif, de un. Et, de deux, bien, c'est un fonds qui demeurera et qui va continuer de grandir pour les générations futures quant aux services nécessaires qu'ils devront et qu'ils pourront... C'est une capacité pour nos enfants de payer les services publics.

Je vais maintenant céder la parole à mon collègue, Fred Beauchemin.

M. Beauchemin : Merci, Marc. Merci. Bonjour. Ce que la CAQ fait en coupant dans les versements au Fonds des générations, c'est inconcevable, c'est injuste pour nos jeunes. Nous, là, ce n'est pas notre vision du développement durable. Ça veut dire quoi, en fait, le développement durable? Ça veut dire qu'on prend soin de tous aujourd'hui sans faire un... sans hypothéquer l'avenir des prochaines générations.

Notre position sur le Fonds des générations, on veut maintenir les pleines contributions au Fonds des générations. Et notre objectif, c'est 100 milliards de dollars. Le Fonds des générations, c'est une idée qui est libérale, c'est le meilleur outil pour donner aux prochaines générations les moyens de leurs ambitions, c'est l'équité intergénérationnelle, comme on l'expliquait. Développement durable, prendre soin de tous aujourd'hui, vraiment, c'est la chose à faire.

Les jeunes, moi, j'aimerais ça vous parler, en ce moment, deux secondes pour vous dire que la raison pour laquelle je suis en politique, c'est pour vous. Le Fonds des générations, c'est le meilleur outil pour vous, pour vous positionner vers un avenir qui est vert, prospère et équitable. C'est le meilleur moyen pour que vous ayez toute la capacité de réaliser vos ambitions. Merci.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous pensez... Parce qu'on sait qu'il y a un lien entre le Fonds des générations puis la cote de crédit du Québec, est-ce que ce que le gouvernement s'apprête à faire, ça pourrait avoir un impact sur la cote de crédit ou si c'est encore trop marginal pour ça?

M. Beauchemin : Bien, la réalité au niveau de la cote de crédit, actuellement, là, si on continue à avoir un ratio dette nette-PIB, là, qui continue à baisser, la cote de crédit devrait se maintenir. Nous, ce qu'on a comme objectif, c'est plutôt d'assurer l'avenir de nos prochaines générations pour les jeunes, c'est vraiment l'objectif. Nous, ce qu'on fait ne va pas non plus, évidemment, nuire. Au contraire, on va encore un petit peu plus aider.

M. Robillard (Alexandre) : M. Tanguay, M. Legault s'en va à Terre-Neuve-et-Labrador pour négocier, là, concernant Churchill Falls. Comment vous voyez ça, vous? D'abord, est-ce que c'est souhaitable que le contrat soit renouvelé, étendu? Puis à quelles conditions vous, vous renouvelleriez ça?

M. Tanguay : Puis il faut se méfier quand François Legault prend le bâton du pèlerin puis qu'il dit : Je m'en vais négocier ça puis je vais revenir. On a vu ce que ça a donné dans les transferts en santé, alors il faut toujours relativiser quant aux ambitions de François Legault. Churchill Falls est une entente qui est bonne jusqu'en 2041. Je pense que c'est une bonne chose que les discussions commencent, il ne faut pas attendre la veille de 2041 pour... Parce qu'évidemment Terre-Neuve veut renégocier ça. Est-ce qu'il y a moyen d'aller au-delà de 2041 sur de nouvelles conditions qui seraient aussi et principalement, évidemment, pour nous, avantageuses pour le Québec pour dépasser 2041? Je pense que c'est une bonne chose, puis on va suivre ça de très près.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que vous pensez que la côte est abrupte compte tenu de ce qu'on comprend de l'état de l'opinion publique à Terre-Neuve-et-Labrador. Donc, comment vous qualifieriez le défi auquel M. Legault se mesure, là?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il y a moyen d'avoir une entente satisfaisante pour les deux parties. S'il n'y a pas d'entente pour prolonger au-delà de 2041, ça se termine pour nous en 2041...

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça serait grave, là, que ça se termine en 2041?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il faut avoir une vision d'avenir, hein, vous entendez souvent que c'est important d'avoir une vision d'avenir. Il faut aller au-delà de 2041, je pense que c'est une bonne chose, je pense que...

Des voix : ...

M. Tanguay : Pardon?

M. Laforest (Alain) : ...M. Robillard, peut nous laisser l'occasion? Est-ce que ça peut compromettre les visées de développement d'Hydro-Québec si jamais Churchill Falls n'est pas renouvelé?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'évidemment Churchill Falls, à sa fin en 2041, c'est des centaines et des centaines de mégawatts de moins en termes de capacité. On le sait déjà qu'il y a une demi-Hydro-Québec que l'on doit aller chercher dans les prochaines années, soit un 100 térawattheures. Alors, il est clair qu'il faut aller au-delà de 2041. Et c'est ce que j'allais dire, je pense que nous avons l'opportunité pour le Québec d'avoir une entente qui soit aussi satisfaisante pour Terre-Neuve, puis je pense que c'est là-dedans qu'il faut s'inscrire, puis je pense que c'est là-dedans que les premiers ministres et du Québec et de Terre-Neuve veulent s'inscrire.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Il y a beaucoup de grogne, à Terre-Neuve, par rapport à l'ancienne... à l'entente qui est actuelle. On entend de la part des Terre-Neuviens une demande de compensation pour l'entente passée, pour pouvoir négocier une entente future. Est-ce que vous pensez que François Legault devrait inclure, dans les négociations, une compensation pour ce traité-là qui eux ont jugé comme injuste?

M. Tanguay : Bien, je pense que le fait de dire : On a une entente qui est déjà signée jusqu'en 2041, on est prêts à ouvrir cette entente-là pour aller au-delà de 2041 sur de nouvelles bases, je pense, c'est l'approche à avoir. Je ne le qualifierais pas de compensation, mais, je pense, de pérenniser cette entente-là au-delà de 2041, c'est l'objectif. Puis il est clair qu'à ce moment-là, si les deux parties contractantes veulent revoir les conditions d'ici à 2041 parce qu'on va aller gagner un gain au-delà de 2041, ça doit faire partie des discussions, là.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : ...doit quelque chose à Terre-Neuve pour cette entente...

M. Tanguay : Non, je pense que c'était une entente qui a été confirmée et qui a été signée en bonne et due forme. Maintenant, est-ce qu'il y a moyen d'avoir une autre entente sur une base plus satisfaisante pour Terre-Neuve et satisfaisante pour le Québec? Encore une fois, quand on parle d'énergie, là, c'est des projets à très, très, très long terme. 2041, ce n'est pas si loin que ça pour l'avenir énergétique du Québec. Si on peut aller au-delà de ça, ce serait une bonne chose pour le Québec.

M. Bourassa (Simon) : ...du voyage avec M. Legault, donc la présidente d'Hydro-Québec n'accompagne pas François Legault, Pierre Fitzgibbon ne sera pas là non plus. Donc, il va être accompagné des membres de la direction d'Hydro-Québec, mais, quand même, ça dit quoi sur la situation à Hydro-Québec?

M. Tanguay : Bien, je pense que, depuis l'arrivée du superministre, Sophie Brochu ne se sent plus du voyage. Je pense que Sophie Brochu, ce n'est pas anecdotique qu'elle ait quitté moins de trois mois après avoir dit : Moi, tant que le cadre de gestion va être sain à Hydro-Québec, moi, je vais rester, je n'ai pas de problème. Elle avait un mandat jusqu'en 2025. Alors, son départ précipité en janvier, je pense que ça dénote clairement, pour moi, une contradiction dans les visions. Elle l'a dit : Moi, je ne veux pas être le Dollarama de l'hydroélectricité. Et on a vu qu'elle a quitté, puis ce n'est pas le seul départ qu'on a vu, le numéro deux également. Alors, encore une fois, nous, ce qu'on demande, c'est une commission nationale sur l'énergie pour avoir une véritable vision sur l'avenir énergétique.

Puis je termine là-dessus, là, Pierre Fitzgibbon, le superministre qui aime ça, les gros deals, puis que les petites affaires, les détails, là, que ce soit les PME ou prendre le temps de développer une vision ou l'éthique, ça, c'est tout du détail, ça, pour lui, bien, il ne peut pas gérer ça à la petite semaine puis dire : Envoie, toi, l'éolien; pas de solaire, il n'y a pas question de ça. On a vu, hier, l'échange que j'ai eu avec François Legault sur l'hydrogène vert. Il dit : Voyons donc. Il nous accuse, nous, les libéraux, d'imaginer l'avenir avec une forte composante d'hydrogène vert. Puis il dit : On n'est même pas sûr que ça va fonctionner, cette affaire-là, mais, de l'autre côté, son gouvernement investit 100 millions sur quatre ans. Alors, il y a un manque de cohérence puis de vision, puis ça, c'est malheureux.

M. Denis (Maxime) : Bernard Drainville, hier, est reculé sur les maternelles quatre ans. Est-ce que c'était la bonne chose à faire?

M. Tanguay : Moi, ce que je constate, là, ce qui aurait été la bonne chose à faire, là, c'est de se rendre compte... Puis ça fait depuis 2018, lorsque François Legault a fait la promesse, il dit : Moi, je vais faire les maternelles quatre ans, ça va être 5 000 classes, je vais... Et je m'en rappelle très bien, j'étais en campagne électorale en 2018, il dit : Je vais créer 50 000 places et je vais éliminer la liste d'attente pour les services de garde. On a vu la liste d'attente, aujourd'hui elle est toujours au-dessus de 50 000 places d'enfants qui sont sur la liste d'attente. On disait : Ça ne coûte pas 122 000 $, une classe de maternelle quatre ans. Maternelle quatre ans, une classe, ce n'est pas 122 000 $, c'est 1,2 million. C'est 12 places versus un 80 places pour un CPE à 2 millions.

Je me résume, il y a beaucoup de chiffres. François Legault promet, en 2018, main sur le cœur : Je mets mon siège en jeu, je fais les maternelles quatre ans, je vais en faire 5 000 classes, créer 50 000 places. Aujourd'hui, c'est un aveu d'échec dans sa cinquième année. On lui disait : Ça coûte trop cher. Non, non, non, c'est 122 000 $. À la fin des courses, c'est en moyenne 1,2 million, donc check, ça coûte trop cher. Vous allez cannibaliser le réseau des services de garde, il y a des centaines... Puis on a voulu avoir le chiffre, mais il est clair, on en a, des témoignages, il y a des centaines d'éducatrices en service de garde qui s'en vont. Donc, on déshabille un pour habiller l'autre qui s'en vont dans les maternelles quatre ans. Et aujourd'hui, après cinq ans, la liste d'attente est toujours de 50 000 quand, il y a cinq ans, il avait promis de l'éliminer.

Alors, pour moi, là, c'est un manque de vision. On vient de vous parler, avec Fred Beauchemin, là, de l'importance d'avoir une vision d'avenir. On parlait d'Hydro-Québec. C'est important d'avoir une vision d'avenir, on ne peut pas gérer ça à la petite semaine. Même chose pour le Fonds des générations, ça a un impact majeur, ça, sur nos enfants. Et là, maternelle quatre ans, on lui disait, il faisait fausse route, puis ce matin, bien, ils ont frappé le mur.

M. Denis (Maxime) : Sur la commission parlementaire sur le hockey, là, quelles sont vos attentes de cet exercice-là?

M. Tanguay : Bien, je pense que, j'espère que puis je prends pour acquis que ce sera, en toute transparence, un exercice qui va nous permettre, je pense, de mesurer jusqu'à quel point ça se fait encore, ça, des débordements puis des écarts, également de mesurer qu'est-ce qui est fait par les institutions, par les ligues, par les responsables pour dire : Nous, c'est tolérance zéro, le respect, c'est important, puis vous devez bien vous comporter, sinon il y aura des conséquences. Que font ces organisations-là pour s'assurer que ça ne se passe plus? Parce que, malheureusement, on a vu que ça avait encore cours. Et, après ça, après ça, il faudra imaginer, je pense, rapidement des moyens d'action tangibles là-dessus.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Mais l'officier aux plaintes, le gouvernement parlait de lui donner plus de mordant. Qu'est-ce que vous donneriez à l'officier des plaintes, vous, comme mordant?

M. Tanguay : Écoutez, ce qui se passe à l'aréna de telle municipalité le vendredi soir, là, l'officier aux plaintes, là, jusqu'à quel point il a une emprise là-dessus? Jusqu'à quel point on peut envoyer un message clair? Moi, je pense qu'il faut revenir sur une responsabilisation de tout un chacun. C'est la responsabilité de tous. Et on aura l'occasion, par la suite, suite à l'audition, de voir ce qu'on pourra faire comme proposition, mais je pense que ça prend une prise de conscience locale, une responsabilisation locale, et de dire clairement que c'est tolérance zéro.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : ...je veux dire, l'officier des plaintes, vous dites qu'il n'a pas la possibilité d'aller là, donc...

M. Tanguay : Bien, il a un pouvoir de recommandation, il a un pouvoir de recommandation, il n'a pas un pouvoir de sanction.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : ...lui en donner un, justement, pouvoir de sanction?

M. Tanguay : Bien, ça pourra faire partie du débat. Écoutez, moi je ne suis pas contre, évidemment, un commissaire aux plaintes, mais, une personne seule pour l'ensemble de l'oeuvre, je pense que c'est demander beaucoup. Il pourrait y avoir, effectivement on pourrait se poser la question, plus de pouvoirs, mais, en ce sens-là, je pense qu'il faut revenir à la base là-dessus.

M. Robillard (Alexandre) : Je ne sais pas si M. Laforest va me laisser poser une question, mais j'aimerais ça vous entendre. Est-ce que vous pensez qu'Hydro-Québec puis le Québec a encore raison d'avoir pour objectif d'augmenter ses exportations d'électricité?

M. Tanguay : Bien, je pense que la question doit se poser. Je pense qu'Hydro-Québec, c'est un moteur économique. Hydro-Québec, oui, peut avoir une part dans la décarbonation de l'économie nord-américaine puis peut stabiliser ses entrées de revenus, mais, quand on parle d'exportation, on parle de signer des ententes sur le très, très long terme. Il faut y aller de façon réfléchie pour s'assurer que les coûts de revient vont être les mêmes dans cinq ans, 10 ans, 15 ans. Alors, tout ça pour vous dire...

M. Robillard (Alexandre) : ...à exporter?

M. Tanguay : Moi, je pense que ce qui a été signé... Je pense que, maintenant, on peut voir qu'au Québec, avant de commencer à exporter davantage, on a besoin d'une demi-Hydro-Québec de plus pour nos besoins à nous. Alors, je pense que, jusqu'à nouvel ordre, il est important de voir comment, pour nos besoins à nous, on va aller chercher ça avant de signer d'autres ententes.

M. Robillard (Alexandre) : ...New York, vous, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. Tanguay : Bien, ça, c'est un projet qui va de l'avant. J'ai vu qu'il y avait un préavis pour un projet de loi, justement, j'ai hâte de voir ce qu'il y a dans ce projet de loi là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais donc ça, ce projet-là, c'est encore quelque chose que vous seriez prêt à appuyer, parce que...

M. Tanguay : Je n'ai pas les chiffres en main, là, je n'ai pas les chiffres en main par rapport aux coûts-bénéfices. Parce que, quand on dit exportation, c'est une question de coûts-bénéfices pour Hydro-Québec, de stabiliser ses revenus. Rappelez-vous aussi que ces discussions-là, qui datent de plusieurs années... Il y a quatre ans, Hydro-Québec, là, il n'y en avait pas, de problème, il y avait des surplus énergétiques, mais on voit que ça change vite, alors il faut faire attention avec l'exportation. Pour l'instant, évidemment, cette entente-là est signée, ça va de l'avant, il ne faut pas revenir là-dessus, mais on a besoin, nous, pour nos besoins dans les prochaines années, là, de beaucoup plus de mégawatts. C'est ça, la vision qu'on veut que François Legault développe.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce qu'on doit aménager un salon de jeu au Centre Bell?

M. Tanguay : Moi, là, écoutez, quand on me parle de ça, là, je suis excessivement préoccupé, je trouve, c'est excessivement préoccupant. Puis, quand on me dit : Ah! bien, ce faisant, on va diminuer l'offre des machines, on va diminuer l'offre, moi, je ne pense pas qu'on va diminuer l'offre en aménageant un salon de jeu. Et, là-dessus, je pourrais peut-être laisser mon collègue, Fred Beauchemin, qui a, je pense, envoyé une demande de mandat d'initiative là-dessus.

M. Beauchemin : Merci, Marc. Effectivement, on en a fait signer une ce matin, parce que ce qu'on veut comprendre en parlant aux experts de Loto-Québec, aux gens de la santé... savoir qu'est-ce que ça mange en hiver, ce salon-là. Est-ce que le Centre Bell va être accessible sans avoir un billet de hockey pour entrer au salon? Est-ce que ça va être... Comment ça va être organisé? Parce que, si je comprends bien, là, c'est à côté, quand même, là, du Casino de Montréal, ça fait que j'essaie de comprendre la logique.

Ça fait que moi, je voudrais qu'on m'explique pourquoi, surtout qu'ils vont fermer, comme Marc, le chef, disait, tous les petits casinos alentour de Montréal. Ces gens-là qui marchaient pour se rendre pour faire leurs jeux sur ces machines-là vont se retrouver avec plus d'accessibilité là, ça fait qu'ils vont aller quoi, ils vont aller en ligne? Ça fait qu'il me semble, ça va contre l'idée même, là.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais ça existe, là, des salons de jeu. Pourquoi ça vous préoccupe particulièrement au Centre Bell? Est-ce que c'est...

M. Beauchemin : Bien, c'est le centre-ville de Montréal, ça fait que ça va attirer tout le monde au centre-ville de Montréal que pour ça. Ça va augmenter l'offre à proximité, en fait, du casino. Donc, c'est juste d'essayer de comprendre toute la mécanique en arrière de cette décision-là.

Mme Lévesque (Fanny) : ...est-ce qu'il y aurait des balises à mettre? Parce qu'il y a beaucoup d'alcool qui circule au Centre Bell, les gens consomment sur place.

M. Beauchemin : Oui, puis c'est ça qu'on essaie de comprendre. On veut comprendre quel va être le modèle d'affaires spécifique dans cet endroit-là, au Centre Bell.

M. Tanguay : C'est la Santé publique.

M. Beauchemin : Mais la Santé publique puis Loto-Québec, on les invite à venir nous expliquer...

M. Laforest (Alain) : ...des salons de jeu, c'était justement que les machines de loterie vidéo étaient installées dans les milieux défavorisés. Dans les années 2000, ça a été très, très critiqué, ça, quand on a ouvert ces salons de jeu là. Là, si on centralise, ça ne fait pas en sorte qu'on enlève des machines facilement accessibles dans les milieux défavorisés?

M. Beauchemin : Il y a ce point-là.

M. Laforest (Alain) : ...

M. Beauchemin : Non, mais il y a ce point-là, mais j'aimerais ça aussi comprendre l'effet de ça, qu'est-ce que ça va donner. Est-ce que les gens vont donc se retourner vers les sites illégaux en ligne? J'essaie...

M. Laforest (Alain) : Mais ils sont déjà là, là.

M. Beauchemin : Bien, ils sont déjà là, les machines sont déjà là, mais, si on les enlève, est-ce qu'ils vont avoir le réflexe d'aller au Centre Bell ou est-ce qu'ils vont avoir le réflexe d'aller sur les sites en ligne? C'est ça qui est vraiment... J'aimerais ça comprendre tout ça. En fait, le mandat, c'est juste pour essayer de comprendre tout le package.

M. Laforest (Alain) : Vous, votre position sur les casinos autochtones, c'est quoi?

M. Beauchemin : Les casinos autochtones... Écoutez, ce n'est pas sous notre législation, ça fait que...

M. Laforest (Alain) : Bien oui, c'est sur le territoire québécois, il y en a plein.

M. Beauchemin : Bien, je veux dire, on n'est pas... on ne peut pas les réglementer, nous autres, je crois, là. Je ne suis pas l'expert dans ça, mais ce que je pense, c'est que l'accès à ce genre de casino, il faut mettre des balises pour essayer de comprendre quelles sont les conséquences pour les gens.

Puis tantôt, quand... excusez deux secondes, mais on parlait du Fonds des générations, juste pour revenir là-dessus, tu sais, c'est dans le même esprit. On veut aider les gens, on veut aider la génération aujourd'hui, on veut aider la génération future. Ça fait que c'est ça, dans le développement durable, je vais essayer qu'on puisse mieux encadrer le jeu en ligne pour que ça soit plus équitable pour tous.

Puis, dans le concept du Fonds des générations aussi, quand on parlait de notre objectif, 100 milliards, on va convertir le Fonds des générations dans une dépense actuelle, ça va devenir une source de revenus de plusieurs milliards pour l'État. Donc, c'est avec une pensée d'avenir comme ça qu'on est là pour, justement, aider les prochaines générations.

Mme Lévesque (Fanny) : On voit, ce matin, aussi que le pont pour se rendre à l'Île-aux-Tourtes va augmenter, exploser, là, 2 milliards. Est-ce qu'on est un peu condamnés à ça, là, ces temps-ci, avoir des projets d'infrastructure publique beaucoup plus coûteux à cause de la surchauffe, l'inflation, la guerre en Ukraine?

M. Tanguay : Tout ce que vous ne faites pas aujourd'hui va vous coûter plus cher demain. Puis ça, on le dit au gouvernement. Même chose, on parle... puis on peut bifurquer, pont de l'Île-aux-Tourtes, je pense, c'est 450 millions de plus que ce qui était prévu, c'était 1,4 milliard, même chose pour la ligne bleue, même chose pour le REM de l'Est. On est encore en train, après cinq ans, de se poser la question : Ça va être quoi, le tracé? Centre-ville, pas centre-ville? Puis, dans Rivière-des-Prairies, moi, dans mon comté, vous allez dire : Il plaide pour sa paroisse, oui, on veut des stations, mais il n'y a pas de tracé, il n'y a pas de budget, il n'y a pas de calendrier. Tout ce que vous ne faites pas aujourd'hui va vous coûter plus cher.

Donc, le gouvernement Legault, dans les grands projets, a toujours la même manie de pelleter par en avant, pelleter par en avant, d'y aller avec des phases. Puis là vous venez de m'allumer là-dessus. L'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, il va y avoir une phase I, il va y avoir une phase II, puis on va rafistoler. Puis les professionnels de la santé sur le terrain disent : Ce n'est pas viable, ça ne peut pas fonctionner de même, ça prend une vision. Alors, c'est un autre projet qui est retardé puis qui va coûter plus cher. Puis, si vous retardez encore de deux ans, trois ans, quatre ans, ça va être plus que 2 milliards, c'est écrit dans le ciel.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais l'Île-aux-Tourtes avait quand même... c'était quand même particulier, là, il y a eu une urgence, on a quand même agi.

M. Tanguay : Oui, on ferme des voies...

Mme Lévesque (Fanny) : Ce n'est pas un projet qu'on remettait, qu'on remettait, là, si...

M. Tanguay : Oui, mais on ferme des voies, mais le projet, encore une fois, quand il ne se fait pas, va coûter plus cher. Puis il faut les faire, encore une fois. Puis le pont de l'Île-aux-Tourtes, pour des raisons de sécurité, on ferme des voies, c'est important de le faire et c'est nécessaire. Donc, ça prend aussi une coordination du gouvernement, ça prend une coordination. On parle de PQI, il y a beaucoup d'argent là. Bien, comment on le décaisse puis comment on s'assure qu'on puisse...

On parlait de logement, logement social, il ne s'en construit pas assez. 14 000 promis, 4 700 livrés. Bien, quand vous mettez beaucoup d'argent, entre autres, dans les maisons des aînés puis que vous concentrez le monde de la construction là-dessus, vous devez avoir une logique comme gouvernement. Le principal donneur d'ouvrage au Québec, c'est le gouvernement du Québec, alors...

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce qu'il a trop tardé dans le pont de l'Île-aux-Tourtes, le gouvernement?

M. Tanguay : Le gouvernement du Québec... Je pense qu'il est temps que ça se fasse, que le projet aille de l'avant, parce que ça va continuer, mais je pense qu'il est temps que ça se fasse, c'est une raison de sécurité. Puis plus on retarde, plus on met de... plus les coûts vont exploser.

Mme Lévesque (Fanny) : ...appeler à réagir, là, dans ce dossier...

M. Tanguay : Je pense qu'il est grand temps qu'il le fasse.

M. Laberge (Thomas) : Christian Dubé a dit non à une commission sur les soins préhospitaliers d'urgence, la demande du PQ que vous appuyiez, là. Comment vous réagissez à ça?

M. Tanguay : Bien, écoutez, je pense que c'est important. Encore une fois, moi, quand j'entends Christian Dubé, en décembre dernier, dire : On a un problème de culture au ministère de la Santé, qu'il essaie des choses avec les tableaux de bord, et ainsi de suite, on voit ce qui se passe, là, on a vu le rapport par rapport à la gestion de l'urgence à Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Tout ce qui est réflexion, développer une vision, trouver les bonnes solutions, je pense que c'est malheureusement une occasion manquée. On ne peut pas trop consulter puis on ne peut pas trop, ensemble, se regrouper pour dire : Bien, quelles propositions on pourrait mettre de l'avant?

M. Lachance (Nicolas) : Je voudrais juste revenir sur le Fonds des générations. En campagne électorale, dans le fond, ce que vous, vous proposiez pour financer des baisses d'impôt parce que la classe moyenne semble étouffée par l'inflation, c'était de créer des déficits. Donc, est-ce que c'est la solution, endetter plus le Québec, finalement?

M. Tanguay : Non, écoutez, nous, ce qu'on proposait, c'était un retour à l'équilibre budgétaire en 2027‑2028...

M. Lachance (Nicolas) : Oui, mais il y avait clairement un trou dans votre budget, là, vous avez oublié quelques milliards.

M. Tanguay : Mais ça n'aurait pas eu d'impact, ça ne changeait pas le retour à l'équilibre budgétaire.

M. Lachance (Nicolas) : Comment vous financeriez aujourd'hui une baisse d'impôt?

M. Tanguay : Pour que tout le monde comprenne à la maison, vous prenez les trois dernières années de rendement du Fonds des générations, c'est deux fois plus que votre coût d'emprunt. Votre coût d'emprunt est à peu près à 3 %, 3,1 %, j'arrondis, et le revenu des trois derniers exercices financiers, c'est six point...

M. Beauchemin : 6,3 %.

M. Tanguay : 6,3 %. Alors, votre... là où vous allez chercher l'argent vous coûte plus cher si vous coupez les versements au Fonds des générations, 3,2 % plus cher. Alors, une fois qu'on a dit ça, oui, le retour à l'équilibre budgétaire, mais on ne financera pas l'épicerie en hypothéquant la maison.

M. Beauchemin : Si je peux...

M. Lachance (Nicolas) : Donc, comment vous financez? Parce que vous auriez aussi...

M. Tanguay : À même les fonds publics.

M. Lachance (Nicolas) : À même les fonds publics.

M. Tanguay : Et retour à l'équilibre budgétaire en 2027‑2028.

M. Lachance (Nicolas) : ...dans les services.

M. Tanguay : Pas de coupure, on ne coupe rien, c'est retour à l'équilibre budgétaire. Veux-tu y aller?

M. Beauchemin : Bien oui.

M. Tanguay : Excuse-moi. Vous l'avez parti, là.

M. Beauchemin : C'est le concept du développement durable en tant que tel. Donc, pour nous, ce qui est important, c'est qu'on maintienne une direction vers la baisse du ratio dette-PIB, on s'assure qu'on prend soin de tout le monde, aujourd'hui, avec une vision d'avenir pour les prochaines générations.

Puis, pour répondre à votre question, ce n'est pas une question si on en veut, des infrastructures ou des projets qui sont bons pour la société. Oui, c'est certain qu'on en veut. La question, c'est comment le financer, puis le chef vient de justement adresser le point. Quand le coût de la dette québécoise en moyenne, de par le passé, historiquement, est à 3,1 % puis que le rendement du Fonds des générations, en moyenne, historiquement, est à 6,3 %, ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre que la décision pour le financement de n'importe quel projet qui est bon pour le Québec, c'est avec de la dette. C'est juste ça, là, puis c'est simple comme ça, ça fait que M. et Mme Tout-le-monde vont le comprendre, ça.

Puis la réalité, c'est qu'on a besoin d'investir maintenant pour les générations actuelles, pour les gens qui sont présents au Québec. En 2041, quand les jeunes qui vont naître aujourd'hui vont avoir 18 ans, bien, il faut penser à eux autres aussi, ça fait que c'est ça qu'on fait maintenant, là.

M. Lachance (Nicolas) : Mais c'est quand est-ce qu'on décaisse pour rembourser?

Une voix : ...

M. Beauchemin : Bien, l'objectif, il est 100 milliards, O.K., donc quand on va être rendu à 100 milliards, comme je disais tantôt, le Fonds des générations va être rendu une source de revenus de plusieurs milliards. Je peux peut-être dire un chiffre approximatif, 7 à 9 milliards, ça, c'est approximativement. Et l'année que je pense qu'on va être capable d'arriver à ce chiffre-là, c'est 2036, mais on veut juste garder la flexibilité pour, justement, manoeuvrer les tempêtes possibles qui peuvent avoir. On veut être responsable, on veut faire un développement durable qui est bon pour tous.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the hockey hearings, what are you...

M. Authier (Philip) : Mr. Beauchemin, as well on taxes...

M. Beauchemin : Sorry, so who's first?

M. Authier (Philip) : Go ahead, Franca.

Mme Mignacca (Franca G.) : OK. On the hockey hearings, what are you expecting to get out of it today?

M. Tanguay : I think that you're expecting for answers with respect, for instance, to how... what these organisations are doing to prevent such behavior and what's «l'état des lieux» as well. So, we have to know what's their say about their experience and what they're doing. And of course, I think that we have to put forward, in having a discussion with these institutions, what kind of solutions can be implemented to reduce the risk at zero with respect to these bad behaviours.

M. Authier (Philip) : We're seeing two fundamental differences of philosophy on this, the tax cut that the CAQ Government is proposing. They propose to use the Generations Fund, you propose to add it to the regular financing and extend the deficit...

M. Beauchemin : Yes, because it's the fair thing to do. It's the fair thing to do. The issue is : You want to pay a tax cut by funding it with the kids account, the kids saving account, or do you want to pay the tax cut by, you know, making everybody that's going to be taking advantage of the tax cut have to cough up the money for that? So, the issue is not again... it's again... it goes back to how to go about doing it, how to finance the tax cut. And if you finance the tax cut with the debt, which is yielding roughly 1.3%, versus the return on the fund, which is 6.3%, I mean, the maths are clear and simple, it's more efficient to do it with that.

M. Authier (Philip) : We saw, in the prebudget consultations, that there was apparently general support for a tax cut. And, in the last two days, yesterday we saw Force Jeunesse, and we saw these 53 economists that said it's unproductive. Should they still proceed with this cut? Because there seems to be... now the wind seems to have shifted away from the cut.

M. Beauchemin : Good question. Our perspective on it it's for the first «palier d'imposition» that we want to have the tax cut. Because $44,000, just about, if you have two kids, it's hard to make month ends. Not only that, there is 35% of people of Québec that don't pay taxes. So, there is another way of helping those people, it's an increase in the «crédit de solidarité». So, this is what we're proposing, because it's very targeted measures as opposed to the CAQ's measures which is, again, sending a $600 check indirectly. Because, if you do the two «paliers d'imposition», you end up doing the equivalent of sending a check for $600 and change to people making almost $100,000 a year, it's not targeted at all. So, in the world of inflation that we're living in, putting oil to the fire, like the CAQ is trying to do, it's just going to extend the inflation period.

M. Authier (Philip) : So, you're not against reducing taxes, but you want it using your formula?

M. Beauchemin : I want to reduce taxes for the first «palier», for the $44,000 because it's more targeted to the people that actually do need the money, the break.

Mme Mignacca (Franca G.) : And on Churchills Falls, what are you expecting to come out of these meetings tomorrow?

M. Tanguay : I don't think that we'll have a final solution or a new agreement with just one meeting. I think that we have to see if there is possibility for Québec, in Québec's best interest, to prolong this agreement past 2041. But again, that means that we... the Government needs to have a negotiation with the Premier of Terre-Neuve, and we're hoping for the best, because for Québec's interest, to have an agreement going beyond 2041, I think that's important, yes.

Le Modérateur : Sur ce, on doit vraiment quitter, donc merci.

M. Tanguay : Merci beaucoup.

M. Beauchemin : Merci à vous tous. Thank you all.

(Fin à 8 h 33)

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