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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Tuesday, February 14, 2023, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Deux choses, ce matin. D'entrée de jeu, premièrement, je veux revenir sur l'entente à rabais dans le domaine des transferts en santé. Donc, je vous annonce qu'aujourd'hui le Parti québécois va déposer, en Chambre, une motion. L'objectif, c'est que l'Assemblée nationale parle d'une seule voix sur ce sujet-là. Donc, on l'a rédigée de sorte qu'au moins on s'entende et on dise haut et fort que l'entente est inacceptable et qu'elle aura des conséquences sur les patients du Québec.

On sait qu'on est une société qui est vieillissante, qu'on a de véritables enjeux à financer, les services de santé. Donc, entre 1 ou 6 milliards de dollars par année, la différence, elle est immense. Donc, nous, on veut également en profiter pour passer le message qu'on envoie notre argent à un autre gouvernement, et qui, finalement, prend presque la moitié de nos impôts, mais pour n'offrir presque aucun service direct à la population, quelques-uns, là, comme les passeports, mais c'est énormément de budget pour presque aucun service direct à la population.

Et qui se retrouve avec presque l'entièreté de la mission des services importants pour la population? Le gouvernement du Québec, mais amputé d'une partie substantielle du budget qui devrait venir avec, le gouvernement fédéral étant occupé à dédoubler des choses qu'on fait déjà. Donc, je trouve ça dommage, c'est vraiment un problème humain. On va y revenir, mais je pense qu'avec la CAQ, en cinq ans maintenant, presque cinq ans, on aura passé du fédéralisme des gros gains dans le Canada au fédéralisme du c'est mieux que rien.

L'autre point que je veux faire, ce matin, d'entrée de jeu, c'est qu'hier j'ai visité une école dans ma circonscription, qui s'appelle Louise-Trichet, qui est très surpeuplée, là, c'est-à-dire que la capacité maximum de l'école, c'est 480 élèves, ils sont maintenant rendus à 620. C'est un dossier qui traîne depuis 2018. Et donc ça adonne que je dépose aujourd'hui à Bernard Drainville une lettre lui demandant d'agir pour que l'agrandissement de cette école-là soit confirmé et que ça cesse de traîner. Et évidemment ça adonne avec une mouvance de la société civile pour dire : Il faut s'occuper de nos écoles, il faut s'occuper de l'éducation. Il faut arrêter de parler, il faut agir. Et, dans le cas de l'école Louise-Trichet, ça veut dire un contrat confirmé pour l'extension qui aurait dû être confirmée depuis 2018, parce que c'est en 2018, année de l'élection de la CAQ, que le sujet a été soulevé. Pourtant, rien n'a été fait. Sur ce, je vais prendre vos questions.

M. Lacroix (Louis) : Une fois qu'on constate que, finalement, négocier avec le fédéral, ça ne donne rien, parce que le fédéral donne à son bon vouloir, puis on est obligés d'accepter ce qu'il nous donne, quelle est la suite? Qu'est-ce qu'on doit faire? Si vous étiez François Legault à la tête de la CAQ, quel serait le moyen à prendre pour essayer de mettre la pression sur Ottawa? Parce qu'on se rend compte que, finalement, le Conseil de la fédération, ça ne donne pas grand-chose, que, négocier avec le fédéral, bien, on est soumis à son bon vouloir. Alors, quels sont les moyens à prendre pour mettre de la pression sur Ottawa?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, premièrement, merci pour votre question, parce qu'elle est au cœur de ce qu'on fait au Parti québécois. Essentiellement, ce que vous décrivez, ça a été décrit d'une génération à l'autre. Et c'est un peu comme le jour de la marmotte, là, c'est toujours ce même film d'un Conseil de la fédération qui est censé livrer des résultats, alors que, dans les faits, non seulement il n'y a pas de résultat, mais il y a encore une histoire de manigances où est-ce que Doug Ford aurait peut-être négocié quelque chose en parallèle. C'est très grave au niveau de la confiance. Et ce que j'essaie de faire, j'essaie de convaincre François Legault, devant ces injustices qui s'accumulent et devant l'ampleur du mépris, également, pour le Québec dans le Canada, j'essaie de le convaincre d'au moins nommer explicitement que l'indépendance, dans ces circonstances-là, est une possibilité qu'on doit envisager sérieusement.

Mme Prince (Véronique) : Mais, pour vous, est-ce que ça serait le déclencheur pour y aller avec un référendum sur la souveraineté?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne sais pas à quel moment est le déclencheur dans cette accumulation de mépris et de refus, mais il y a un moment, en effet, où on ne peut pas s'aveugler éternellement. Je pense que les gens ont cru François Legault pendant quelques années, mais là, au fur et à mesure que les échecs s'accumulent, mais également que le mépris s'intensifie par rapport aux choix ou aux différences du Québec, doit se poser la question de l'indépendance. Mais, à date, je n'ai même pas réussi à amener François Legault à égaler Robert Bourassa ou Daniel Johnson. Donc, ça ne bouge pas, là.

M. Lacroix (Louis) : Mais justement parlons-en de Robert Bourassa,M. St-Pierre Plamondon. Après l'échec de l'accord de Charlottetown, à l'époque, M. Bourassa avait lancé une commission, la commission Bélanger-Campeau, dont une des conclusions, c'était de tenir un référendum, hein? On avait étudié, on avait reçu un paquet de gens, puis le résultat, c'était une des conclusions.

M. St-Pierre Plamondon : Exact.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il n'est pas temps, 30 ans plus tard, de remettre un mécanisme de consultation, comme la commission Bélanger-Campeau, pour revoir quelle est la place qu'il y a dans la fédération pour le Québec?

M. St-Pierre Plamondon : Si, à tout le moins, la CAQ a l'honnêteté intellectuelle de mettre en place une telle commission en disant : On va au moins avoir l'honnêteté de vous dire que ça ne fonctionne pas, on n'ira pas jusqu'à nommer la solution qu'on connaît tous, mais on va au moins avoir l'honnêteté de mettre en place une commission d'étude, c'est clair qu'on va appuyer cette démarche-là. Parce que ça donnera la parole à des gens qui ne sont pas en politique active et qui jetteront un regard objectif sur notre situation dans le Canada, à tous les niveaux, c'est-à-dire notre capacité à financer nos services, l'avenir de la langue française et l'absence de pouvoir politique sur des choses fondamentales, notamment en diplomatie. Donc, évidemment qu'on va soutenir cette proposition-là.

M. Bergeron (Patrick) : Est-ce qu'un premier ministre St-Pierre Plamondon… disons ça comme ça, là, mais aurait participé, par exemple, à un Conseil de la fédération, aurait fait des démarches comme... Parce qu'il y a d'autres premiers ministres péquistes qui ont embarqué dans la logique aussi de faire des efforts, de faire front commun avec les provinces.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, vous m'accorderez que j'aurai prédit ce qui s'en venait. Donc, depuis 2018, j'ai été assez constant, notamment dans la course à la chefferie, notamment dans le dossier de la langue française, lorsqu'on en appelait à de grands fronts communs, là, souvenez-vous de Simon Jolin-Barrette et de sa lettre. J'ai été très, très constant dans le fait qu'on ne doit pas, comme Québécois, se conter d'histoires sur ce qui nous attend dans le Canada. Donc, non, je n'aurais pas accepté la présidence du conseil de la Confédération et je n'aurais pas fait croire aux Québécois qu'on a un quelconque rapport de force avec Justin Trudeau parce qu'on obtient quelques députés de plus à l'élection générale. Je l'ai dit que ce n'était pas vrai, et ça s'avère être faux. En effet, ce n'était pas vrai.

Maintenant se pose la question : Qu'est-ce qu'on fait? Puis, François Legault, tout ce qu'il nous offre, à date… mais je vais essayer de l'amener à nommer au moins la possibilité de l'indépendance, mais, à date, tout ce qu'il nous offre, c'est quelques jours où il est fâché pour ensuite essayer d'enterrer ces questions-là comme si elles n'avaient pas eu lieu. La vérité, c'est que, s'il manque 5 milliards par année dans le système de santé, on ne peut pas faire semblant que la question n'existe pas.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous aviez annoncé, précédemment, la mise à jour d'un budget de l'an un pour un Québec souverain, vous pensez le déposer quand?

M. St-Pierre Plamondon : On va faire une annonce là-dessus lors de notre congrès.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Et c'est quand, le congrès?

M. St-Pierre Plamondon : C'est le 11 mars.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Le 11 mars, parfait. Et, par rapport, justement, à un budget d'un Québec indépendant, dans ce budget-là, allez-vous détailler, justement, si le Québec devenait un pays, la différence entre garder tous ses impôts au Québec, donc ne plus en envoyer à Ottawa, mais perdre aussi ce qu'on a, présentement, en péréquation? Est-ce que le Québec va perdre des revenus?

M. St-Pierre Plamondon : Bien sûr qu'il faut faire ça. Et, en fait, je vais aller plus loin sur l'exercice, qu'on précise, là, maintenant que toute la question de l'inflation puis de l'impact de la pandémie se stabilise dans les chiffres, pour qu'on y voie clair. On fera un exercice pro forma, mais ce sera ensuite jumelé à un exercice du Québec indépendant tel qu'il sera mis en place par le Parti québécois.

Puis là, juste pour ceux qui ne sont pas habitués à cet exercice-là, là, c'est qu'un exercice pro forma c'est de prendre tous les choix du Canada et de dire : Si on faisait exactement les mêmes choix, donc, toutes choses étant égales, par ailleurs, ceteris paribus, on fait le même budget, mais dans un Québec indépendant.

On fera cet exercice-là, pour que les gens voient un peu, mais ensuite, nous, on va faire une deuxième partie à cet exercice-là, où on dit : Voici ce que nous, on s'apprête à faire comme choix, notamment au niveau de combien d'argent on investit dans la défense nationale, combien d'argent on investit ou pas dans ce qui est Patrimoine Canada, aujourd'hui, dans toutes sortes de choix que, concrètement, un gouvernement du Parti québécois fera dans la planification. Donc, à suivre au congrès parce que ça va être au cœur du congrès du 11 mars.

M. Laforest (Alain) : Compte tenu que François Legault nous a dit qu'il va chercher juste 1 milliard sur 6 milliards, que la dette du Québec va augmenter pour financer les soins de santé, est-ce qu'il doit mettre de côté sa promesse de baisses d'impôt?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense que sa promesse de baisses d'impôt est irresponsable parce qu'elle va piger dans les budgets alloués aux jeunes générations. Si, en plus, il hypothèque les jeunes générations davantage pour combler 5 milliards de dollars manquants par année pour offrir les services en santé, oui, il y a une réflexion et une remise en question qui doit avoir lieu à la CAQ. Parce que, là, en ce moment, vous l'avez vu en Chambre la semaine dernière, la CAQ nous répond : Non, non, on va tout financer comme si de rien n'était. Donc, la question, c'est : Où est pris le 5 milliards? Dans le contexte où vous voulez retirer des revenus à l'État québécois, c'est dangereux et ça ne peut que mener qu'à ce qu'on voit présentement, là, depuis cinq ans de gouvernance caquiste, c'est une diminution des services et de la qualité des services, pas par manque de bonne volonté des travailleurs, mais par manque de soutien, sur le plan financier, notamment.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) :  Et justement les agences de santé privées coûtent de plus en plus cher, on voit, là, ce qui se passe. C'est ça, donc, il y a un projet de loi qui va être déposé. Qu'est-ce que vous attendez du gouvernement? Lui, il veut mettre fin aux agences, mais on ne peut pas s'en débarrasser du jour au lendemain. Qu'est-ce que vous proposez?

M. Arseneau : Bien, en fait, nous, on l'a dit au gouvernement, depuis plusieurs années, qu'il fallait donner le signal que c'est au public qu'il faut investir les ressources et qu'il faut, justement, se libérer de cette dépendance aux agences. Et, pour ça, bien, il faut un plan d'investissement dans le secteur public, dans les conditions de travail du personnel et, justement, une date butoir à partir de laquelle on ne fera plus affaire aux agences. Et on lance le signal que, finalement, le personnel sera mieux traité, parce que l'employeur public sera un employeur de choix et qu'il n'y aura plus d'avantage pour le personnel à aller, essentiellement, en sous-traitance rendre des services aux hôpitaux et aux patients Québécois. Donc, il faut nécessairement qu'il y ait un calendrier, il y ait un échéancier puis qu'il y ait des ressources.

M. Bergeron (Patrice) : Si on est réalistes, là, cet échéancier-là puis ce calendrier-là, ça ressemblerait à quand? Parce qu'on ne peut pas se passer des agences dans six mois, même à ça, là. Alors, ça pourrait être quand, ça serait dans un an, deux ans?

M. Arseneau : Bien, écoutez, moi, je pense que, de 1 à 3 ans, il est réaliste de pouvoir faire la transition. On a déjà perdu beaucoup de temps pour ça. Donc, moi, je n'ai pas l'ensemble des chiffres du gouvernement en ma possession, mais je pense que le gouvernement est tout à fait capable de développer un échéancier réaliste dans un horizon de 1 à 3 ans, parce qu'on ne peut pas prolonger ça sur 10 ou 15 ans, là. Vous comprendrez qu'on a déjà perdu assez de temps de ce côté-là.

M. Laberge (Thomas) : Pour rester sur la santé, là, on voit que des services privés ambulatoires font énormément de profit. Ils sont payés par des fonds publics puis ils n'ont pas vraiment de comptes à rendre. Qu'est-ce qu'il devrait faire en la matière? Est-ce qu'il faut qu'il fasse preuve de plus de transparence, selon vous?

M. Arseneau : Bien, absolument. Bien, je vous ferai remarquer que, la semaine dernière, on a soulevé la question des soins préhospitaliers d'urgence auprès du ministre, comme quoi il y a une crise, à l'heure actuelle, dans la couverture des services, particulièrement en région. Dans le rapport, essentiellement, dans l'évaluation de ce qu'on obtient pour les argents investis, sachant qu'on pourrait en faire plus, aussi, parce que les compétences des paramédics sont sous-utilisées, et là, bien, ce qui est révélé, aujourd'hui, et qui avait déjà été noté dans le rapport de la Vérificatrice générale, c'est que le gouvernement investit sans compter, sans reddition de comptes.

Alors, absolument qu'on est pour que la négociation, qui va commencer, là, le mois prochain, permette au gouvernement d'obtenir un portrait complet et précis sur le retour qu'il obtient pour son investissement dans les soins préhospitaliers d'urgence. C'est clair.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que c'est un problème que ces services-là soient relayés au privé?

M. Arseneau : Bien, c'est un problème dans la mesure où le privé ne révèle pas ses chiffres, mais le système actuel doit-il être revu dans sa façon de gérer et de rendre des comptes? Absolument. Est-ce qu'on doit, du jour au lendemain, abolir, là, les contrats avec les entreprises privées, les coopératives, et tout ça? Nous, on n'en est pas là. La première étape, c'est de savoir si on en a pour notre argent. Et, là où ça ne fonctionne pas, où la couverture est insatisfaisante, notamment dans les régions où on a encore un horaire de faction, bien, d'investir les sommes appropriées pour que tous les Québécois aient accès aux mêmes services de soins de santé et de soins préhospitaliers d'urgence.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...sur les initiations au hockey, parfois... qu'est-ce que le gouvernement du Québec peut ou doit faire face à ce phénomène-là qui est mal documenté?

M. St-Pierre Plamondon : C'est délicat, parce qu'on l'a vu, par exemple pour les universités, les initiations posaient problème. Est-ce qu'il faut pour autant interdire, dans les universités, les initiations? Ce qu'on demande, c'est aux organisations en charge, dans le cas des universités, donc l'université elle-même, dans le cas du hockey junior, l'organisation qui gère chacune de ces équipes de hockey là, on demande minimalement de sensibiliser et de responsabiliser chaque organisation pour assurer, là, une forme de surveillance sur clairement ce qui est inacceptable.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais est-ce que c'est suffisant? Parce qu'au final ce qui est rapporté, c'est que ce sont ces organisations-là qui ont été complices des actes barbares qui ont été perpétrés. Donc, pourquoi est-ce qu'on leur ferait confiance, maintenant, pour sensibiliser ce qu'ils ont permis?

M. St-Pierre Plamondon : C'est une bonne question. Il y a tout un ménage à faire dans le hockey junior. Ce n'est pas la première histoire qu'on entend, là, reprenons tout ce qu'on a entendu dans les deux dernières années. Donc, il y a un enjeu de confiance, mais est-ce que, comme politiciens, il faut dire : On va interdire toute forme de rassemblement? On va commencer à faire des règlements sur comment, en chambre, on peut dire ou ne pas faire... J'ai l'impression que le problème est dans l'organisation et qu'il y a un grave... un très grand ménage à faire.

M. Lacroix (Louis) : Avez-vous été initié, vous, à l'université?

M. St-Pierre Plamondon : Oui. Oui, puis j'ai joué au football.

M. Lacroix (Louis) : Puis vous étiez-vous senti valorisé dans une...

M. St-Pierre Plamondon : Je n'ai pas vu ou je n'ai pas connu de gestes comparables à des dérapages comme ceux-là.

M. Lacroix (Louis) : …mais, dans n'importe quelle initiation, là, est-ce que vous pensez que les gens qui se font initier sont valorisés dans ce processus-là? Est-ce que vous pensez que c'est fait pour valoriser la personne?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense qu'il faut faire attention avant de généraliser toute forme de cérémonie d'accueil des nouveaux joueurs, mais, si la cérémonie d'accueil en est une de cérémonie d'humiliation, il y a une organisation qui est responsable puis qui doit mettre la hache en disant ça : Ça, ça ne passe pas. Et c'est ça qui n'a pas été fait ici, c'est que l'organisation ne joue pas son rôle, et Hockey Canada n'en est pas à sa première faute à ce niveau-là. Donc, j'ai l'impression que, d'abord et avant tout, là, c'est une organisation qui vraiment doit faire le ménage et doit, au moins, publiquement fixer les objectifs ou les paramètres dans le cadre desquels l'accueil des nouveaux joueurs peut ou ne peut pas se faire, donner un peu des paramètres qui rendent ça acceptable.

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'on doit lier le financement, M. Plamondon? Est-ce qu'on doit lier le financement à ça, aux organisations, là, qui sont délinquantes?

M. St-Pierre Plamondon : Je commencerais, moi, par faire le ménage, puis établir des...

M. Laforest (Alain) : Oui, mais ça fait des années qu'on parle de problèmes avec Hockey Canada, là, ça ne date pas d'hier, là.

M. St-Pierre Plamondon : On pourrait être indépendants, puis avoir Hockey Québec, puis le rebâtir à zéro. Bien, dans le sens, j'irais...

M. Laforest (Alain) : ...

M. St-Pierre Plamondon : Non. Moi, je pense qu'il y a vraiment... Dans d'autres exemples, on a vu des organisations se rebâtir sur de nouvelles bases. Je pense qu'il faut commencer par ça, là, dans ce cas-là.

M. Carabin (François) : ...le leadership de la LHJMQ est remis en question aussi? Parce que, là, vous parlez de Hockey Canada, est-ce qu'il y a un ménage à faire au sein de la LHJMQ?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense qu'il s'est publié plusieurs choses sur comment le modèle de cette ligue-là pourrait être revu. Il y avait une volonté il n'y a pas si longtemps, d'ailleurs, là, des rapports qui ont été écrits là-dessus. Donc, c'est peut-être l'occasion, en effet, de revoir le modèle de la ligue pour s'assurer non seulement de la sécurité des joueurs, mais également se poser la question sur le plan de l'éducation puis du développement hockey de nos joueurs. Est-ce que c'est un modèle optimal ou c'est un modèle à revoir? J'ai l'impression qu'on a... il y a eu une initiative ou une tentative de remise en question, mais laquelle n'a débouché sur rien de concret. Là, si la sécurité des joueurs est en jeu, en effet, c'est le bon moment de se poser ces questions-là.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Pour ce qui est de l'immigration temporaire, vous avez vu les chiffres. Vous, le Parti québécois, si je ne m'abuse, vous avez fixé votre seuil d'immigration encore plus bas que celui du gouvernement. Il y a 300 000 immigrants temporaires, vous en voulez encore moins. Quelles sont les conséquences d'envoyer ces deux items-là, là, de dire : Bien, on en veut moins, mais finalement, par la porte d'en arrière, on en a plein qui, eux, n'auront pas accès à l'immigration, à la résidence permanente, nécessairement, là?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, mais il faut faire attention, là, il y a deux sujets, il y a l'immigration permanente puis il y a l'immigration temporaire. L'immigration temporaire, on parle beaucoup d'étudiants, de travailleurs qui viennent temporairement, donc il ne faut pas mélanger les choses.

Sur l'immigration temporaire, on a fait certaines propositions, notamment la proportion d'étudiants unilingues anglophones qu'on accueille au Québec pourrait être revue de sorte que le français ait une chance, là, notamment autour des universités Concordia et McGill, donc à Montréal. On a fait un certain nombre de propositions, mais les données étaient déjà que l'immigration temporaire, là, je mets à part l'immigration permanente, l'immigration temporaire s'est multipliée par au moins cinq fois, puis ça, c'était avant les révélations de ce matin.

Donc là, je n'ai pas le ratio par rapport à 2016, mais les chiffres de 2016, en immigration temporaire, c'était autour de...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Combien?

Une voix : C'est passé de 12 000 à 61 000.

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça, on avait 12 000 en immigration temporaire, en 2016, selon les données que nous, on est allés chercher. Donc là, il faut voir on est rendus à quel ratio, si on prend la base de 2016, mais cette augmentation-là révèle qu'à tous les niveaux, en ce moment, la CAQ a perdu le contrôle de ce sujet-là, au sens où il n'y a pas de planification, il n'y a rien de constant, il n'y a que des déclarations, mais qui ne cadrent pas avec les données que les journalistes, eux, réussissent à colliger.

Donc, qui s'occupe de ces questions-là et quelle est la vision du gouvernement sur la question de l'immigration temporaire? Cherchez, vous allez voir, c'est très difficile à comprendre, où ils s'en vont. D'ailleurs, il y a tellement de déclarations contradictoires sur ces sujets-là qu'on n'est pas capables de suivre leur raisonnement.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Mais il y a plusieurs immigrants temporaires qui veulent rester, qui veulent avoir leur résidence, qui sont déjà au pays. Vous ne pensez pas qu'on devrait faciliter et que ça prouve aussi, leur présence, qu'on a la capacité de les accueillir?

M. St-Pierre Plamondon : Non, il n'y a pas de preuve, il n'y a pas de lien entre la capacité d'accueil puis le fait que la CAQ a permis une multiplication par au moins cinq du nombre d'immigrants temporaires. Parce que, sur le plan du français, on va voir l'évolution des données, là, mais ça ne s'en va pas dans la bonne direction. Sur le plan du logement, on va voir l'évolution des données, mais ça ne s'en va pas dans la bonne direction. Et, sur le plan de notre capacité, comme État, à offrir des services, même constat.

Donc, moi, je pense qu'à la base, là, la discussion qu'on a là démontre que le gouvernement n'a aucune orientation ni aucune idée de ce qui se passe dans ce domaine-là, fait beaucoup de déclarations à l'emporte-pièce à des fins politiques, mais cherchez une planification de ces questions-là qui soit réfléchie, moi, je la cherche tout le temps, là, je ne la trouve pas.

Le Modérateur : Une dernière en français.

Mme Martin (Léa) :  Pour revenir en santé, il y a une étude, la semaine dernière, qui est sortie sur la santé mentale des adolescents, puis les données sont encore plus alarmantes pour les personnes trans et non binaires. Dans un article du 24 heures, il y a des organismes LGBTQ+ qui se disent à bout de souffle, ils n'ont pas de financement, il y a certaines lignes d'écoute qui vont devoir fermer. Comme, comment est-ce qu'on règle ce problème-là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est sûr qu'il y a la bonification des ressources pour les organismes communautaires qui se spécialisent en santé mentale puis en accompagnement des gens qui sont les plus à risque. Donc, quand on a ces données-là, il me semble que l'État a la responsabilité de réagir en sachant que certains groupes ont plus de difficulté.

Mais la question que vous posez, elle est plus générale, et j'ai essayé de la soulever à quelques reprises mais avec difficulté, c'est-à-dire : Quel est l'impact de ça et des médias sociaux sur notre santé mentale en général? Je m'étais aventuré, il y a deux ans de ça, durant l'été, j'avais simplement suggéré qu'on pourrait se donner une semaine de congé de médias sociaux sur une base volontaire pour voir comment on se sent lorsqu'on rentre en contact avec les autres autrement qu'à travers Twitter, Instagram, Facebook, TikTok, et compagnie? Et, juste ça, ça avait créé une vive réaction. Donc, moi je continue, je persiste et signe sur cette question-là, nous devrons avoir une conversation sur l'impact du temps d'écran et des médias sociaux sur notre santé mentale à tous, parce que c'est une question de santé publique.

Puis, oui, moi, je suis pour l'ajout de ressources, parce que, tant que quelqu'un est en souffrance, on a une responsabilité, mais il va falloir aussi aller à la source. Puis ce n'est peut-être pas juste les médias sociaux, mais il me semble que c'est un facteur puis qu'il y en a d'autres. Parce que, si ces appareils-là véhiculent beaucoup de haine et très peu de compréhension et de capacité de dialogue, bien, ce n'est pas bon pour le climat de notre société, puis on doit se poser la question comment on réagit à ce niveau-là.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the use of private agencies in the public health care system, Mr. Arseneau, we heard reports, this morning, that there was about 3 billion dollars of public fundings spent on private agencies since 2016. What do you make of that?

M. Arseneau : It's a waste of public money, essentially. You know, when you are not in a position to deliver services in a public system and you have to pay to have the same service, but pay twice the amount, it makes no sense. And it's been increasing in the past four years. So, for a lack of will by the Government to, you know, invest into the working conditions of the public sector, what you've seen, private agencies, you know, attract more and more employees, offering them better conditions, better salaries, and it's still going on. So, we've got to, you know, put a stop to that system.

Mme Mignacca (Franca G.) : But is it realistic to put a stop to the system when, right now, especially in the regions outside of Montréal, it seems to rely on agencies to keep services going?

M. Arseneau : Exactly. But we have to, it's a government's responsibility, make the workers' conditions better, and it is realistic if you've got a plan, if you've got the will and if you've got a calendar. Right now, we've got none of these. So, that's what we're asking the Government, and we've been asking for the past three years, you know, to make a decision, that, you know, the Government becomes the best employer and treats its employees decently with, you know, appropriate conditions, you know, do away with obligatory, you know, overtime, and so on, and adopt secure ratios, and, whatnot. And we're still waiting for any sign of, you know, a decision that would bring people, you know, the employees back to the public system.

M. St-Pierre Plamondon : And, if I may add, the bonuses that were announced as a small revolution by Christian Dubé never worked, it really failed. And that's because there's an initial investment to raise the work conditions in the first place… you absolutely need to do before any of the other measures. So, once your conditions are much better, you can then give a deadline in terms of closing the private agencies, because you have a more attractive work environment, but unfortunately the Government hasn't done anything substantial on that topic and that's the case, for instance, in Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Go ahead.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the health transfers, I'd just like to ask what could M. Legault have done differently to get more money?

M. St-Pierre Plamondon : I think it was doomed to fail. The business plan in itself is wrong and is false. It's the idea that, if you get a few more seats at the general elections and if you bring provinces together, Ottawa and Justin Trudeau will change their mind. And there are so many topics where we know it's not working like that, there is no bargaining power, and there are so many instances where Québec's interests were not served by the decisions made in Ottawa. That's what I said from the beginning, and now we have a confirmation that it was doomed to fail. And now the question is : What do we do? Our answer is : We decide for ourselves.

M. Authier (Philip) : We had a little confusion, over a moment ago with another leader : Would you have left the money on the table or continue bargaining to get more money? I mean, if you say that the negotiations were a bust for Mr. Legault, what would you have done, take the money and run?

M. St-Pierre Plamondon : Well, the fact that I'm an independentist means that I would have raised the possibility that, if we don't get our fair share, we will need to think about the possibility to become, as soon as possible, a country. So, the fact that we're independentists makes the scenario you're talking about impossible, very different. Because we wouldn't be there saying that we believe that the federal system works and that, thanks to us, we will have great victories within Canada, like, we wouldn't say that. And we would be able to tell the population the truth on that topic.

Until we decide for ourselves as to how we spend our tax money, we will have another Government deciding for us, and it's not going to be in our interest, in many of the cases of the instances, so it's very different.

Mme Henriquez (Gloria) : I just want to get your take on hockey initiations, sports initiations.

M. St-Pierre Plamondon : We're, of course, very troubled by what we learned and we need to put it in context. It's not the first time that we see that hockey in Canada is broken. What do we do, then? Of course, there's a risk of saying : We will, as legislators, forbid any welcoming event within a hockey team. And that would be wrong. I think the first thing to do is to say : Who's responsible, here? Who's in charge? And why did these people collaborate with those acts that are unacceptable instead of making sure that there are guidelines as to what's socially acceptable and what's dangerous for the security of the players? So, once again, there's a lot of «ménage», a lot of…

Une voix : Cleaning up.

M. St-Pierre Plamondon : A lot of cleaning up to be done in that specific sport. Not all sports are like that. We've seen it with universities, with initiation parties that were going wrong. They took some responsibility and they made adjustments. And the question is : Why isn't there anyone to take the responsibility within the organized youth hockey? And, if nobody's willing to deal with it, well, they need to go, they need to go.

Mme Henriquez (Gloria) : Is it a change in culture, then, that needs to happen?

M. St-Pierre Plamondon : It is, yes.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 03)