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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Brigitte B. Garceau, porte-parole de l’opposition officielle pour la protection de la jeunesse

Version finale

Tuesday, February 7, 2023, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-et-une minutes)

M. Tanguay : Nous sommes extrêmement préoccupés en lien avec la DPJ. Que se passe-t-il à la DPJ? Vous le savez, collectivement, en 2019, lorsqu'est arrivé le cas de la petite fille de Granby, ça a donné suite à une prise de conscience énorme au Québec sur le fait que l'on abandonnait, au Québec, certains enfants. Il y a eu le rapport Laurent en mai 2021. Le rapport Laurent maintenant a un an et demi, et, sur les 225 recommandations, il n'y en a que 11 qui ont été réalisées. Le gouvernement a décidé de prendre les 225 recommandations en trois phases, et, sur les 63 phases... les 65 recommandations de la phase I, bien, on ne voit que 11 réalisées. Puis, sur l'ensemble des 225, ça demeure uniquement 11.

Au Québec, on a vu hier le cas de ce qui s'est passé, rapporté par Le Nouvelliste, en Mauricie, le cas de la petite Alice. Encore une fois, très préoccupant, ce qui se passe à la DPJ. On voit qu'il manque de ressources, manque de beaucoup de choses. Puis, à la fin de la journée, encore une fois, au Québec, malheureusement, on est à risque d'échapper de nos enfants. Et ça, c'est inacceptable. On interpelle le gouvernement pour mettre en application le plus rapidement possible les recommandations, et avec un calendrier de mise en œuvre beaucoup plus précis que cela. Vous m'avez vu accompagné de ma collègue Brigitte Garceau. Je vais maintenant lui céder la parole.

Mme Garceau : Merci. Bonjour, tout le monde. Je crois, qu'est-ce qui est important de retenir aujourd'hui, c'est le fait que nous avons 5 100 enfants, 5 100 enfants à travers le Québec, qui sont sur une liste d'attente. Ils attendent pour des évaluations. On n'a aucune idée, dans ce nombre d'enfants, les cas sérieux, les cas lourds, les cas où les enfants sont réellement à risque. Et c'est sûr qu'on ne veut pas en échapper. Et donc ce que nous demandons du ministre, c'est d'avoir l'heure juste sur qu'est-ce qu'on va faire en ce moment avec ce nombre de 5 100 enfants, parce qu'on ne sait pas. Est-ce qu'on a assez d'intervenantes, en ce moment, et d'intervenants pour intervenir? On ne connaît pas le nombre, et ça va être important de faire le suivi.

C'est crucial, surtout compte tenu des faits que nous avons... qui ont été rapportés hier, des faits quand même alarmants, qui démontrent un système défaillant, un système où on n'a pas priorisé l'intérêt de nos enfants. Et ça, c'est très important. Et pensez aux parents qui vivent dans l'angoisse, ne sachant pas qu'est-ce qui va se passer avec leurs enfants.

Dans les recommandations dans la commission Laurent, on devrait miser, en ce moment — il y en a plusieurs, notre chef l'a mentionné — mais surtout au niveau d'investir dans la rétention du personnel et aussi l'attraction, parce que ça, c'est évidemment très important — on le sait, dans tous les secteurs, il y a une pénurie de main-d'oeuvre, bien, il y en a une également dans la DPJ — et aussi au niveau de la révision des standards. Et ça, c'est fondamental, parce que nous le savons très bien, qu'il y a des intervenantes qui ont des dossiers très lourds, et ça prend plus que 35 heures par semaine pour évaluer ces dossiers-là, pour faire des suivis également. Et il y a des intervenantes, des intervenants qui sont sur le bord... Évidemment, c'est très difficile pour eux de continuer avec des 50 heures par semaine, même 60 heures par semaine.

Donc, nous devons avoir l'heure juste sur les standards, comment ça va être établi, et aussi, comme mentionné, la question de l'échéancier, parce que c'est complètement inacceptable qu'après un an et demi on ait seulement réalisé 11 sur 225 recommandations. C'est inacceptable pour les enfants et les parents ici, au Québec.

M. Laforest (Alain) : M. Tanguay, parlant d'enfants, qu'est-ce que vous pensez du fait qu'il y ait des migrants, de jeunes migrants qui traversent le chemin Roxham seuls et qui s'en viennent ici au Canada? Qu'est-ce qu'on doit faire, là, finalement?

M. Tanguay : C'est épouvantable. C'est épouvantable. Puis on parlait la semaine passée des cas des femmes enceintes qui vont marcher des centaines de kilomètres. On en rajoute une couche, là, sur le drame humain. C'est épouvantable, ce qui se passe, les gens, les personnes, les êtres humains qui traversent au chemin Roxham. Alors, non seulement, évidemment, ça va prendre une renégociation, mais il ne faut pas attendre après ça, là, parce que ce n'est pas demain la veille qu'il va y avoir une renégociation de l'entente des tiers pays sûrs entre le Canada puis les États-Unis. Mais il faut qu'Ottawa prenne le leadership là-dedans et le fasse. En attendant, il y a des drames humains. En attendant, il faut s'occuper de ce monde-là. Il faut s'en occuper, ce sont des êtres humains. Il faut faire en sorte qu'Ottawa soit beaucoup plus diligent, agisse, analyse les dossiers plus rapidement. Québec aussi doit mettre l'épaule à la roue, doit analyser les dossiers, doit déterminer quel statut on accorde à ces gens-là, est-ce qu'ils restent, est-ce qu'ils ne restent pas, où ils s'en vont. Parce qu'on voit aussi que c'est une immigration désordonnée, ce n'est pas correct sur l'aspect humain, mais également, pour un Québec qui veut garder le contrôle de son immigration, ça ne fonctionne pas.

M. Laforest (Alain) : On le ferme ou on ne le ferme pas?

M. Tanguay : Non, on ne le ferme pas. Puis moi, je trouve ça assez difficile à accepter qu'un parti politique comme le Parti québécois dise : On ferme le chemin Roxham. Ils vont faire quoi? Ils vont envoyer la SQ arrêter les gens? Ils vont les prendre de l'autobus... Parce que, là, semble-t-il, les États-Unis, là, paient des autobus pour les emmener au chemin Roxham. Ils vont les prendre, ils vont les remettre sur des autobus? Pour les envoyer où? Voyons donc! Ça n'a pas de bon sens. Voyons donc! Est-ce que le PQ s'ennuie de Donald Trump quand il voulait bâtir des murs? Ça n'a pas de bon sens. Alors, nous, là, c'est de prendre en charge les gens qui arrivent, faire en sorte qu'il y ait une immigration ordonnée, qu'Ottawa fasse une décision rapide dans chacun des cas, qu'on sache quel bord ils vont prendre puis qu'on les accueille s'ils veulent rester. Puis, s'ils veulent aller ailleurs, bien, que ce soit statué par Ottawa. Puis Québec doit mieux faire là-dedans.

M. Carabin (François) : ...politique Donald Trump? Le PQ fait de la politique...

M. Tanguay : Bien, écoutez, le Parti québécois, quand il dit : On devrait les empêcher de passer, puis qu'à toutes fins pratiques ils disent : On devrait faire un mur, un mur avec des quoi, des agents de sécurité, bien, bâtir un mur, ça, ça me rappelle les politiques de Trump, quand on disait : On va bâtir un mur, ça va être la solution magique, imaginez-vous donc. Bien, voyons donc! Ça ne marchera pas de même.

Mme Martin (Léa) :Comment est-ce que vous voulez renégocier, justement? Comment vous voulez qu'Ottawa...

M. Tanguay : Ça, c'est à Ottawa.

Mme Martin (Léa) :Oui, mais comment vous voulez qu'Ottawa renégocie?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'Ottawa a déjà, j'espère, une stratégie en place, a déjà un échéancier, une approche. Il faut que ce soit fait avec les États-Unis. Vous savez, le Canada est le principal partenaire économique des États-Unis. On n'a pas le choix, économiquement, de s'entendre, et eux non plus également de s'entendre avec nous. Alors, en ce sens là, il faut renégocier cet aspect-là, qui vient, je pense, miner une relation de longue date et fructueuse entre le Canada puis les États-Unis.

Mme Martin (Léa) :Mais vous voulez le durcir, l'accord, ou vous voulez le suspendre?

M. Tanguay : Bien, faire en sorte que les États-Unis prennent leurs responsabilités davantage, que les États-Unis ne soient pas uniquement une terre de transition, et que les États-Unis n'acceptent pas ou ne laissent pas faire des États qui vont prendre ces pauvres personnes, les mettre sur des autobus pour aller les porter à la frontière canadienne. Voyons donc! Ce n'est pas de la marchandise.

Mme Martin (Léa) : Ils passent par le chemin Roxham, parce que, si les gens passent par les points d'entrée réguliers, ils ne peuvent pas demander l'asile à cause de l'accord des tiers pays sûrs. Donc, moi, ce que je demande, c'est : C'est quoi que vous aimeriez qu'Ottawa fasse? Comment on renégocie? Est-ce qu'on le durcit, cet accord-là? Est-ce qu'on le suspend et on en trouve un autre? Qu'est-ce que vous voulez...

M. Tanguay : Il faut trouver une façon où les États-Unis vont prendre leurs responsabilités, les États-Unis vont pouvoir accueillir des demandes, accepter que des demandes soient faites aux États-Unis, qu'elles soient traitées, et, le cas échéant, qu'elles soient acceptées ou pas, selon leurs critères. Mais les États-Unis ne peuvent pas être uniquement une terre de transition et que le problème soit uniquement québécois et canadien.

M. Laberge (Thomas) : ...le PQ ne parle pas de construire un mur, là.

M. Tanguay : Non, c'est mon analogie. Le Parti québécois, de quoi il parle? Non, mais c'est mon analogie, le Parti québécois...

Une voix : ...

M. Tanguay : Pardon?

M. Laberge (Thomas) : Ils n'ont pas dit ça.

M. Tanguay : Bien, ils ont dit quoi? Ils vont mettre des agents de sécurité?

M. Laberge (Thomas) : On leur pose la question, mais ils ne répondent pas clairement qu'est-ce qu'ils veulent faire.

M. Tanguay : O.K. Bien, moi, ils ne répondent pas clairement, je vais les aider à répondre clairement. Quand vous dites : Vous ne passez plus, puis, si vous passez, on vous arrête puis on va vous déporter, pour moi, c'est l'équivalent de mettre un mur. Et, si le Parti québécois n'est pas capable de le nommer, bien, je vais le nommer pour eux. Alors, le Parti québécois a une politique de déportation de ces pauvres personnes. Moi, je le dénonce, puis, politiquement, je l'assimile à un mur. Ils viendront me dire que, non, ce n'est pas un mur, on va définir la définition de mur. Ils ne passeront pas...

M. Pilon-Larose (Hugo) : Les députés fédéraux, M. Tanguay, du Parti libéral du Canada, suggèrent, si je comprends bien, que la loi n° 96 empêche, dans certains cas, des médecins de parler en français avec leurs patients. Est-ce que vous comprenez ça, vous, de la loi n° 96?

M. Tanguay : Non, non. Je pense que la loi n° 96, à son dépôt, a créé beaucoup de questionnements, a créé beaucoup de remous et d'inquiétudes. Moi, je n'ai pas de cas à vous relater, et je vais laisser la députée fédérale, là, justifier ses propos. Mais, chose certaine, la loi n° 96 est venue... évidemment, pour les nouveaux arrivants, après six mois, vous ne pouvez pas avoir accès à des services autres qu'en français, ça, c'est dans la loi, est venue limiter des droits en matière de justice également et en matière d'accès à l'enseignement collégial. Donc, on a voté contre le projet de loi n° 96, entre autres par l'usage de la loi de la clause dérogatoire. Mais je pense que l'on doit garder des exemples véridiques et concrets. Je pense qu'il y avait une sensibilité, à l'époque, quand ça a été déposé, mais il faut mieux faire au Québec. L'épanouissement du français, là, c'est ça qui devrait nous préoccuper. Et l'épanouissement du français, pour nous, libéraux, ça passe d'abord sur les bancs d'école primaire, secondaire et cégep, ça passe dans l'aide aux entreprises, ça passe dans l'assistance.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...ont voté contre la loi n° 96. J'ai ressorti le communiqué parce que ça me rappelait quelque chose. Puis vous dites que, si vous prenez le pouvoir, vous allez retirer la clause limitant l'accès aux services en santé et aux services sociaux. De quelle clause vous parlez?

M. Tanguay : Écoutez, je pense que, là, on faisait référence, entre autres, à l'article par rapport aux nouveaux arrivants. Mais, à ce chapitre-là, les craintes à ce chapitre-là qui ont été soulevées lors du dépôt du projet de loi n° 96 ne se sont pas matérialisées dans les faits. Et peut-être qu'on faisait référence... Ce n'est pas moi qui ai écrit la ligne, mais je vous y réponds aujourd'hui, c'est moi le chef intérimaire, là, je vais y répondre, à la question, probablement qu'on faisait entre autres référence aux six mois pour les nouveaux arrivants.

M. Lachance (Nicolas) : Bien, en décembre dernier, là, ici même, justement, vous défendiez Mme McGraw, votre collègue, qui affirmait sensiblement la même chose que son homologue au fédéral aujourd'hui, Mme Lambropoulos, donc, puis vous sembliez un peu la défendre et dire que c'étaient des intérêts personnels à elle, qu'elle ne devait pas en parler, là, mais...

M. Tanguay : Non, c'est ça, elle faisait référence à un cas personnel à elle. Et, lorsqu'elle explicitait ce cas personnel là, bien, j'ai dit : C'est un cas personnel, là, c'est un cas isolé qui était personnel. Je ne voulais pas non plus qu'on aille trop dans le détail de ce cas personnel là. Je pense que c'étaient des proches de sa famille à elle. Alors, moi, mon réflexe, c'était de dire : Bien, c'est un cas personnel, on ne va pas...

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que Mme Lambropoulos fait de la désinformation à ce moment-là?

M. Tanguay : Bien, c'est à elle à justifier ses dires. Ce n'est pas moi...

M. Carabin (François) : Vous n'êtes pas d'accord avec son interprétation de la loi?

M. Tanguay : Moi, je n'ai pas de cas, je n'ai pas de cas. Elle, si elle en a, bien, qu'elle les démontre. Sinon, si elle n'en a pas, bien, qu'elle arrête de l'affirmer.

M. Lachance (Nicolas) : Je vais revenir sur la question de mon collègue. Là, vous dites que vous allez faire, là, votre campagne électorale dans Saint-Henri—Sainte-Anne sur 96, là. Vous l'avez quasiment... Donc, qu'est-ce que vous voulez modifier à la loi, surtout dans ce domaine-là, de la santé? Parce que vous avez dit une chose et son contraire. Il y a un an exactement, le Parti libéral disait que le droit de toute personne d'expression anglaise d'obtenir des soins de santé dans le réseau est désormais renforcé grâce à votre propre travail lors de l'étude du projet de loi puis avant de le voter. Puis, après ça, vous venez de dire, comme dit quand ça a été voté, que, finalement, non, ça ne va pas bien.

M. Tanguay : Oui. Alors, à votre question, qu'est ce qu'on changerait dans la loi...

M. Lachance (Nicolas) : C'est quoi, la loi exacte? Tu sais, là, vous dites : Ah! peut-être que...

M. Tanguay : Première des choses, l'épanouissement du français ne passe pas en attaquant des droits et libertés fondamentales des citoyens. Vous devez accompagner. J'ai donné deux, trois exemples un peu plus tôt. Donc, l'approche serait totalement différente du 96. Le 96, sur les trois éléments que j'ai mentionnés : le six mois aux nouveaux arrivants, la non-nomination de juges bilingues dans des districts où ça pourrait être justifié pour que vous ayez votre procès en anglais, si, lorsque vous êtes dans un dossier pénal, vous comprenez d'abord et avant tout l'anglais, bien, ça, pour nous, ça ne tient pas la route, donc je le résume par accès à la justice, et, troisième élément, les cégeps anglophones. Moi, j'ai une fille qui est en train de s'inscrire au cégep, puis ce n'est pas au gouvernement de dire : Tu ne pourras pas t'inscrire, si elle le désire, dans un cégep anglophone. Elle ne perdra pas sa langue, le français. Alors, sur le...

M. Lachance (Nicolas) : ...dans le réseau de la santé qui serait touché. L'accès au réseau de la santé, pour vous, c'est correct?

M. Tanguay : Bien, le six mois, le six mois des nouveaux arrivants, ça touche tous les réseaux, notamment le réseau de la santé pour les nouveaux arrivants, le six mois.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...précisément? Est-ce que le six mois pour les nouveaux arrivants, ça s'inclut dans le cabinet du médecin?

M. Tanguay : Le six mois, bien, écoutez, ça sera la façon dont ça sera interprété.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...comment vous l'interprétez?

M. Tanguay : Bien, il ne faudrait pas que ce soit le cas. Il ne faudrait pas que ce soit le cas, parce que...

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...

M. Tanguay : Bien, c'est une crainte, évidemment, parce qu'après six mois qu'en sera-t-il à ce niveau-là? Mais, chose certaine, dans la définition qui est donnée des services, c'est davantage les services publics de l'État lorsqu'il communique avec les nouveaux arrivants. Maintenant, ce qui se passe dans le cabinet du médecin, il faudra s'assurer que ça ne soit pas le cas. Je ne pense pas que ce soit le cas, mais il faudra s'en assurer.

M. Bourassa (Simon) : Les transferts en santé, M. Tanguay, à combien de milliards vous seriez content, vous?

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, moi, là... nous appuyons entièrement les demandes du gouvernement du Québec. On me corrigera si j'ai tort, mais, je pense, c'est de passer de 22 % à 35 % ou 36 % de financement en santé. On appuie ça. On a bien hâte de voir le résultat de l'offre qui sera déposée, de ce que j'entends, à 13 heures. On l'appuie. On a besoin de ressources financières additionnelles au Québec en santé.

M. Lacroix (Louis) : Mais qu'est-ce qui serait acceptable? Et qu'est-ce qui serait inacceptable?

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, moi, ce n'est pas moi, aujourd'hui, là, qui va, de façon péremptoire, là, dresser la ligne, mais je pense que ce qui est demandé par le gouvernement du Québec est justifié. Je pense qu'il serait acceptable d'avoir cette hausse-là. Maintenant, je ne suis pas au courant des détails de l'entente. Et espérons donc que ce soit à la satisfaction du gouvernement, parce que, là-dessus, là, nous sommes derrière le gouvernement pour ces revendications.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Mais à combien de dollars, là, vous considérez que François Legault...

M. Tanguay : Je n'ai pas de chiffre à vous donner, là. Moi, à combien de dollars? Aux 35%, 36 % qui est demandé, du financement, là.

M. Bourassa (Simon) : Sinon, qu'est-ce que ça veut dire?

M. Tanguay : Bien, on va voir, là. Et, je veux dire, dans toute négociation, on part avec une demande initiale. Il y aura des offres qui seront faites par Ottawa. On verra le fin détail, on verra, oui, la réaction qu'en fera le gouvernement Legault. Nous, on fera l'analyse sur ce qui sera offert et conclu. Mais, dans l'intervalle, il n'y a pas deux positions pour le Québec, il y en a une, puis c'est celle du gouvernement, qu'on appuie.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Mais, s'ils n'ont pas ce qu'ils demandent, est-ce que c'est un échec du gouvernement Legault ou c'est de la mauvaise foi du fédéral?

M. Tanguay : Non, je n'irai pas... On va voir ce qui va se passer, là. Je ne veux pas répondre à une question hypothétique. Dans toute négociation, il y a deux côtés. Alors, on évaluera l'arbre par ses fruits.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que le dossier du caribou forestier est bien géré à Québec?

M. Tanguay : Écoutez, le caribou forestier, c'est un dossier dont on entend beaucoup, beaucoup parler. Le ministre qui était là pour les quatre premières années du gouvernement Legault n'a pas trouvé une solution. Je pense que c'est un dossier qui revient de façon régulière. Il y a beaucoup d'éléments à considérer, mais c'est un dossier qu'on va suivre. Mais malheureusement on ne peut pas voir de résultat.

M. Carabin (François) : Le ministre Steven Guilbeault est-il justifié dans son intention d'intervenir au Québec pour protéger le caribou forestier? Est-ce que vous l'appuyer dans cette...

M. Tanguay : Écoutez, je pense que le Québec a les compétences pour gérer ce dossier-là. Que le fédéral veuille être mis au courant et informé de ce dossier-là, il n'y a pas de problème, mais je pense que c'est un dossier qui doit se régler au Québec.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Est-ce que vous allez demander un BAPE? Il y a une centaine d'organismes citoyen, là, qui demandent un BAPE sur l'avenir de l'énergie au Québec, parce qu'en ce moment, le projet de loi, là, circonscrit les consultations publiques à Fitzgibbon et le projet de loi qui sera déposé à l'automne.

M. Tanguay : Écoutez, ce qu'on demandait, là, ce qu'on demandait, c'est un forum qui allait s'appeler une discussion nationale, une commission nationale sur l'énergie, qui nous aurait permis, de façon très large et globale, de dire qu'est-ce qu'on veut comme développement énergétique. Puis, encore une fois, quand on parle d'énergie, on parle d'économie au Québec. Alors, on voit que le gouvernement, jusqu'à maintenant, n'a pas donné suite à notre demande. Oui, vous avez raison de le dire, il y a des auditions, dans le contexte très particulier d'un projet de loi, qui vont se terminer très très prochainement, si ce n'est pas aujourd'hui. Alors. Le fait que d'autres organismes et intervenants demandent un BAPE, moi, je pense que ça démontre qu'on n'a pas de forum suffisant. Puis ça démontre encore une fois la justification qu'on avait, nous, de demander une commission nationale, une discussion, une jasette nationale, comme disait Sophie Brochu en mars 2022, sur l'avenir de notre énergie. Alors, quand le gouvernement dit : Non, non, non, on ne fera pas ça, bien, on essaie tant bien que mal de dire : Bien, on va essayer de se trouver un forum. Mais le BAPE ne serait pas suffisamment large par rapport aux décisions puis à la vision que le gouvernement doit développer.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Donc, vous demandez un BAPE générique ayant un mandat très large, comme il y a eu sur les matières résiduelles?

M. Tanguay : Et quels seraient les délais? Quels seraient les délais? L'une des excuses que le gouvernement aurait pu utiliser, c'est dire : Bien, voyons donc, ce que proposent les libéraux, ça va être trop long, puis il faut prendre des décisions. Mais nous, c'était tout à fait réaliste de le faire dans l'année, puis ça l'est encore, réaliste de le faire dans l'année. Cette consultation-là avec des députés mais des experts économiques dans le domaine de l'énergie, visiter toutes les régions, ça se fait d'ici fin 2023. Un BAPE générique, c'est d'autres délais, là, on parle de plusieurs années.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Donc, pour vous, ce n'est pas un outil idéal? Ce n'est pas...

M. Tanguay : Ce n'est pas l'outil idéal. Je pense que ce qui ressortirait de tout ça, si le gouvernement emboîtait le pas, ça serait pertinent, mais ce ne serait pas l'outil idéal pour développer une vision décisionnelle pour le gouvernement.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il faut protéger la rivière Magpie, comme le propose... Le PQ va proposer une motion pour protéger la rivière Magpie.

M. Tanguay : Ah! je regarderai. Je n'ai pas vu le texte de la motion. On vous reviendra là-dessus, je n'ai pas vu le texte de la motion.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous, protéger la rivière Magpie...

M. Tanguay : Bien, je pense que c'est important de faire du développement. Arrêtons de dire que l'économie ne doit pas nuire à l'environnement. Je pense que l'économie et l'énergie doivent être des outils pour atteindre nos objectifs environnementaux, alors la protection des rivières, notre environnement. Quand François Legault disait en élection : On va faire un barrage, il faisait trop peu de cas du ravage environnemental que ça peut faire, que ça fait, un barrage. Alors, effectivement, avant de dire : On bâtit un ou 13 barrages, je pense que ce sont toutes des questions... d'où la commission nationale qu'on demande.

Mme Plante (Caroline) : La CAQ qui va faire campagne dans Saint-Henri—Sainte-Anne sur les baisses d'impôt, est-ce que c'est correct, c'est de bonne guerre, d'après vous?

M. Tanguay : Les baisses d'impôt, puis on en propose, nous aussi, des baisses d'impôt, c'est bon, mais vous ne pouvez pas, comme dans le contexte de Saint-Henri—Sainte-Anne, baser une politique de diminution des effets négatifs du coût de la vie par une baisse d'impôt. Il y a des gens qui font face à la hausse du coût de la vie qui n'en paie pas, d'impôt. Alors, qu'en est-il du 2 000 $ récurrent non imposable que l'on veut aux 70 ans et plus? Qu'en est-il de l'abolition de la TVQ sur le shampoing, les biens essentiels qui sont encore taxés, shampoings, savons, brosses à dents? Alors, on a plusieurs demandes pour aider les gens qui se serrent la ceinture puis qui ont de la misère à rejoindre les deux bouts. Baisses d'impôt, ça peut faire partie de ça, mais, je vous le dis, là, rappelez-vous la mise à jour économique, le gouvernement promettait, puis même dans... promettait un bouclier contre le coût de la vie. Bien, le bouclier, il est percé, puis baisses d'impôt, là, ça ne fait que boucher un trou du bouclier percé.

Mme Plante (Caroline) : ...d'acheter l'élection dans Saint-Henri—Sainte-Anne?

M. Tanguay : Oh! non, je n'irais pas là, non, non, non, je n'irais pas là, je n'irais pas là. Ce serait une erreur de dire ça. Chacun a le droit de faire ses propositions, la population va juger. Mais je n'irais pas jusque-là. Ce qu'on peut voir, par contre, c'est que le 500 $ de mars 2022 puis que le 400 $, 600 $ de décembre dernier, ça fait longtemps qu'il est dépensé. Puis on a questionné à raison. Voyons donc! En pleine élection, promettre l'envoi d'un chèque de 400 $, 600 $ à 95 % de la population, là, c'est sûr que, là, on a fait des liens avec un relent duplessiste, mais, au-delà de tout ça, tu ne peux pas dire que c'est un bouclier contre l'inflation, d'envoyer un chèque, là, «one shot», là, si vous me permettez l'expression, non.

M. Laberge (Thomas) : J'aimerais vous entendre. On a un sondage ce matin, dans Le Soleil, qui montre que le milieu de la culture à Québec a encore de la difficulté à se relever, là, après la pandémie. Qu'est-ce qui devrait être fait en la matière?

M. Tanguay : Bien, je pense que le gouvernement doit s'assurer d'être en dialogue avec les partenaires. Quelles sont les solutions? Oui, on peut injecter de l'argent, mais comment on peut faire en sorte que notre culture se porte bien au Québec? Puis le domaine culturel, c'est très large. Alors moi, je pense qu'il doit y avoir des consultations particulières selon les différents domaines culturels également. Et ça peut être autre chose aussi que l'injection d'argent qui est important. Mais je pense que ça prend là aussi une vision. C'est important de se tenir, c'est ce qui fait que le Québec, on est ce qu'on est, là. Nation francophone, notre culture, c'est majeur, il faut y voir.

M. Laberge (Thomas) : Mais est-ce que vous préconisez plus d'argent?

M. Tanguay : Je pense que ça fait partie des moyens et des solutions, mais, encore une fois, je pense que la réponse peut être plus complexe que ça. Il faut s'asseoir avec les partenaires, il faut avoir une discussion franche et honnête. Et là c'est Mathieu Lacombe qui est ministre, je pense, de la Culture. Alors, j'ose espérer qu'il est déjà à pied d'œuvre puis qu'il rencontre tous les intervenantes et intervenants pour développer, peut-être, une mise à jour d'une politique culturelle postpandémie, là. Je pense qu'on serait dus pour ça, là, aussi, là, une jasette. Mais le gouvernement ne jase pas bien, bien, hein? Puis le gouvernement décide, hein? Un barrage... En tout cas.

M. Authier (Philip) : What kind of a deal do you think will be a good deal for Québec off the… from the health transfers for Mr. Legault? What would be sufficient in your…

M. Tanguay : We'll see the end result of these negotiations. We are fully supporting the demands from the Government of Québec, an increase with respect to the transfers in the healthcare, and we'll see the end result of the negotiation. You know, when you're entering in a negotiation, there's two positions at a start, and we'll see if the end result is good for Québec. And we will perform our own analysis of this result, but we're hoping for the best, and we're supporting the Government's request on this.

Mme Mignacca (Franca G.) : So, what, to you, would be good for Québec?

M. Tanguay : I think that we know the needs, with respect to our health care system, are very, very high. And we need to have an injection of money, and we need a lot of money, a lot of support from the federal Government. And again, the Government asked for an increase up to 35%. That's the demand. We'll see what will be the end result, but it's not for me today to say a specific amount. But we need to have sufficient means because we have enormous needs.

Mme Greig (Kelly) :On Roxham, from a humanitarian perspective, what was your reaction or what is your reaction to the Mayor of New York giving people bus tickets to send them up North?

M. Tanguay : I think that it's unjustifiable. I don't think that's very, very human, to offer free… a bus ride to, in other words, get rid of these human beings. I think they are not merchandise; they are humans. And I think that, in the US, they need to do better on the human side with respect to these poor people. And here, in Québec, we need to have an organized immigration. We have to do it more efficiently from Québec and Ottawa, from both sides, be more efficient, and to tell the people that want to live here if it's going to be possible or not, but to be way more efficient.

Mme Greig (Kelly) : For closing Roxham, number of the other parties agree that it should be closed. You are taking another point of view?

M. Tanguay : Yes, absolutely. It's not by building a wall, that's my take on this position, that you will solve the problem. They are going to pass elsewhere. So, again, we have to be more efficient. On a larger scale, we need to have the Ottawa Government renegotiating an agreement with the United States, but, in the meantime, because it can take a lot of time, we need to be way more efficient here, in Québec, to keep control, with respect to our immigration. That's obvious, yes.

Mme Greig (Kelly) : …bureaucratic issue that…

M. Tanguay : Not only bureaucratic. I think that we need to have a leadership from Ottawa and from Québec as well in order to be more efficient in the bureaucracy. 

Mme Henriquez (Gloria) : So, if we tackle the Safe Third Country Agreement, let's say it happens, and then what happens with all of the misinformation that is being spread around all these countries about immigrating, about irregular immigration? That's a problem too.

M. Tanguay : Yes. And you're right, pointing the fact that these poor people, probably, they don't have a lot of information, probably, they don't have the correct information. And coming here by the Roxham passage, I think that, for them, it's not the solution, absolutely not. So, generally speaking, Ottawa, Washington and the other countries need to be more frank, and make sure that these people are informed with respect to their rights, and not putting them on a bus and say: Ciao! Bye! We solved our problem. I don't think it's the human way to treat these poor people.

Mme Greig (Kelly) : But just to be clear, PQ is not proposing a wall.

M. Tanguay : No, PQ is not proposing the wall. I'm the one saying that I think that they want to have the same effect as if there was a wall. They want what? They want to block the passage. They want what? And we need probably more details with respect to how they will be blocking the passage. So, they will put SQ agents to arrest those people. And to put them where and how? So, for me, it has the same effect as building a wall. They are not precising this, but they want to block the passage. So, let them explain their vision of… their humanitarian vision of immigration.

Merci beaucoup. Merci.

(Fin à 12 h 09)

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