To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition responsable de la région de la Capitale-Nationale

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition responsable de la région de la Capitale-Nationale

Version finale

Tuesday, January 31, 2023, 16 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures trente-deux minutes)

M. Zanetti : Bonjour, tout le monde. Alors, je suis venu ici pour réagir au rapport du GTCA, le Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques, ce fameux comité indépendant qui avait été mis sur pied par le ministre de l'Environnement en même temps qu'il haussait la norme de nickel de cinq fois, rappelons-le, au printemps dernier. Évidemment, c'est 1 200 pages, hein, il est public depuis une heure, un petit peu plus, je n'ai pas eu le temps de le lire au complet. J'ai parcouru des affaires. J'ai cherché des choses assez ciblées. Et c'est un rapport très complexe, donc on va... j'aurai une analyse plus approfondie plus tard. Là, c'est vraiment des réactions que je voulais faire, disons, à chaud sur des choses qui m'apparaissent assez générales, mais intéressantes.

D'abord, les mesures d'atténuation. Il y a beaucoup de mesures d'atténuation qui sont proposées pour le port de Québec, qui visent la manutention de vrac, et c'est quelque chose dont on sait que c'est une source de pollution importante depuis longtemps. On le sait, ça fait au moins 10 ans, avec tout ce qui s'est passé avec la poussière rouge. Donc, s'il y a des mesures d'atténuation importantes qui sont proposées, c'est parce que le port a un rôle important à jouer dans la mauvaise qualité de l'air à Québec, et je trouve que c'est de bon augure. Évidemment, je vais analyser ça plus en profondeur, puis appeler aussi des experts pour avoir un regard là-dessus qui est plus scientifique.

Par rapport au nickel, ce qu'on constate là-dedans, c'est qu'il y a des dépassements de la norme journalière de nickel même aujourd'hui avec la nouvelle norme augmentée. Donc, ça prouve que le ministre de l'Environnement, en quelque part, a eu tort d'augmenter cette norme-là, que ce n'était pas prudent de le faire avant d'avoir un portrait de la situation. Imaginez, il a mis sur pied un comité pour savoir quelle était la situation, mais en même temps qu'il augmentait la norme. Puis là, bien, plusieurs mois plus tard, on se rend compte que, finalement, il a eu tort, à quelque part, parce que même la nouvelle norme est dépassée. Ça, c'est grave, et ça va demander des correctifs immédiats. J'espère que le ministre va être proactif par rapport à ça, puis j'espère aussi qu'il va remettre en question son projet de norme et qu'on va pouvoir avoir une discussion là-dessus. Était-ce une erreur? Est-ce que le gouvernement va reculer là-dessus? Je le souhaite, puis les gens de Limoilou, Maizerets, des quartiers centraux de Saint-Roch le souhaitent aussi. Ça, vous pouvez en être certains.

Un autre élément extrêmement important qui est pointé du doigt dans le rapport, c'est l'enjeu des transports. Beaucoup de pollution vient de la circulation automobile, de la combustion qui vient des véhicules. Et ça, ce que ça veut dire, là, d'une part, c'est que, si c'est une source importante, il faut agir. Et c'est un argument de plus contre le troisième lien qui, on le sait, amènerait des dizaines de milliers, peut-être 50 000 voitures au centre-ville de Québec de plus chaque jour à terme. Donc ça, c'est vraiment quelque chose qui ne doit pas arriver. Puis, l'autre chose qui doit vraiment arriver, par contre, là, c'est le tramway de Québec. Un réseau structurant de transport en commun électrique, ça, ça va réduire la pollution atmosphérique dans ce quartier-là. Puis, comme c'est une des sources qui est principale, alors on peut... il faut aller de l'avant, vraiment, là-dessus, puis il ne faut pas se laisser ralentir.

Autre chose... Bien, ça ressemble pas mal à ça, en fait — c'est 1 200 pages, hein? — pour l'instant.

M. Duval (Alexandre) : Bien, concernant la norme…

M. Zanetti : Ah! j'ai une autre chose qui m'est apparue, là, mais c'est que je n'ai pas la certitude que c'est absent du rapport. Mais je ne sais pas ce s'ils ont tenu compte du rapport de Patrick Ferland sur les études qui ont été menées sur l'incinérateur par le ministère de l'Environnement et dont la méthodologie a été critiquée par plusieurs experts au cours des dernières années, là. Est-ce qu'ils se sont fiés au ministère de l'Environnement pour dire ce qu'ils pensaient de l'incinérateur, ou est-ce qu'ils ont tenu compte des critiques méthodologiques et est-ce qu'ils ont considéré ces études-là comme étant invalides? Ça, c'est une question à laquelle je n'ai pas de réponse pour l'instant, mais évidemment je vais fouiller plus en profondeur.

M. Duval (Alexandre) : Sur l'enjeu du nickel, M. Zanetti, vous parlez du projet de règlement, mais, je veux dire, à toutes fins pratiques, c'est fait, là, la norme, elle a été changée. Ce que vous demandez au ministre, c'est, à la lumière de ce rapport-là, de revenir à tout le moins à l'ancienne norme, si je vous entends bien?

M. Zanetti : Exactement, tout à fait. Je pense qu'ici on vient montrer que, même en haussant la norme de cinq fois, les pratiques qui sont adoptées dans le port de Québec ne respectent même pas une norme augmentée. Ça veut dire que la santé des citoyens, des citoyennes est mise en danger. Parce qu'il n'y a pas juste le nickel, là, dans Limoilou, il y a aussi la circulation automobile, il y a l'incinérateur, il y a la papetière, il y a énormément de contaminants, puis aucune étude n'a été faite sur les effets cumulés de toutes ces pollutions-là. On a juste augmenté les normes, comme ça, à l'aveugle, pour répondre aux besoins d'une compagnie minière en particulier, là. Alors, c'était une erreur politique importante, et je pense que le ministre doit revenir en arrière.

Journaliste : Ce que le rapport conclut aussi, c'est que la population de Limoilou respire le pire air au Québec, pratiquement, en ce qui concerne les particules fines. Est-ce que les recommandations qui visent une concertation et une meilleure gouvernance, ça peut aider? Parce qu'on a l'impression, en lisant le rapport, que beaucoup de personnes sont concernées, mais qu'il manque de concertation pour y arriver, à réduire ce phénomène-là.

M. Zanetti : Oui, tout à fait, je pense qu'il doit y avoir de la concertation. On doit avoir aussi plus de données. Il doit être plus facile d'identifier les sources exactes de la pollution. Souvent, les pollueurs se cachent derrière le fait que, ah!, ça, c'est capté à tel endroit, mais comment pouvez-vous prouver que ça vient de chez nous? Alors là, il faut qu'on soit capable d'avoir des données. Je sais que... Je fonde beaucoup d'espoir sur l'étude Mon environnement, ma santé, dont j'espère voir les résultats au printemps, là, j'ai entendu dire en mars, mais je ne sais pas si c'est déjà sûr, là, parce qu'on... je pense, j'espère en tout cas qu'il va y avoir là-dedans des mesures qui vont avoir été analysées, des nouvelles mesures aussi, puis des liens avec la santé de la population. Parce que ce n'est pas tout de dire : Il y a beaucoup de pollution, de tels types de pollution à tel endroit, puis de dire aussi de qui ça vient, mais il faut voir — il y a des liens avec la santé du monde — est-ce que la santé du monde est pire dans Limoilou, Maizerets, Saint-Roch, les quartiers centraux qu'ailleurs. Puis, si oui, bien là, c'est vraiment grave. Je veux dire, nous, on en a l'intuition, on le sait un peu, mais ce serait bien d'avoir une certitude scientifique là-dessus pour forcer le gouvernement à bouger.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que vous pensez que le rapport va forcer le ministre à aller dans une autre direction?

M. Zanetti : Moi, je lui demande. J'espère qu'il va le faire. C'est le ministre de l'Environnement, ce n'est pas le ministre des minières. Donc, il devrait prioriser la santé des gens puis la propreté de l'environnement. Mais ce serait un virement à 180° de ce qu'on a vu pour l'instant, là. Donc, je l'espère, je vais militer pour ça. Je lui demande, j'espère qu'il va le faire, mais là on va voir.

M. Duval (Alexandre) : Vous connaissez déjà l'argument que le gouvernement va vous servir, là : le tunnel Québec-Lévis, c'est des autos électriques qui vont passer là-dedans, parce qu'en 2035 il n'y aura plus de vente de véhicules à essence neufs. Si on regarde à long terme, là, est-ce qu'on peut penser que la concentration de particules fines n'augmenterait pas à cause d'un tunnel? Puis là je ne parle pas de gaz à effet de serre liés à la construction, je parle vraiment des particules fines liées au transport. Est-ce qu'il y a peut-être un peu de vrai dans l'argument que le gouvernement risque de vous servir?

M. Zanetti : Bien, avec les échéanciers que le gouvernement se donne actuellement pour mettre fin à la vente de véhicules à essence, là, un troisième lien rempli de voitures électriques, là, c'est dans des décennies que ça va arriver, là. Je vais probablement être à la retraite depuis longtemps, puis les enfants qui sont aujourd'hui, là, leur santé va avoir été abîmée irréversiblement. Donc, moi, je pense qu'on ne peut pas sacrifier les générations actuelles comme ça pour des promesses de voitures électriques dans quelques décennies.

Deuxièmement, il y a un autre problème qui va être posé même si les voitures sont électriques, c'est la congestion. Les voitures électriques, là, à date, elles ne sont pas plus petites en taille, hein? Au contraire, de plus en plus, c'est des VUS, ça prend de la place, et ce n'est pas cohérent avec la croissance de la ville de Québec actuelle puis avec la mobilité d'une ville qui est en train de devenir une grande ville. Là, on voyait récemment que, si on englobe un peu large, on est rendus à 1 million d'habitants. Bon, ça englobe pas mal large, là, 1 million d'habitants, mais, quand même, à un moment donné, ça ne marchera pas, tu sais, ça va être les bouchons.

Puis les voitures électriques aussi produisent des GES et de la pollution, pas dans les quartiers où ils circulent, mais là où elles sont produites. Donc, on pellette un peu le problème dans un autre pays puis sur la planète Terre ailleurs, mais ça ne peut pas être un argument suffisant. Puis, moi, ça ne me rassure pas, d'autant plus... Mais, le premier coup, c'est que dans combien de temps, tu sais? En 2035, ils vont commencer à interdire. Je veux dire, là, les gens qui vont acheter en 2034, leur auto va durer encore 15 ans. Ça nous mène à 2040. Je veux dire, là, c'est long, 2040

M. Duval (Alexandre) : 2050...

M. Zanetti : Oui, c'est ça, exact, exact, si l'auto dure 15 ans, 2050. Donc, je veux dire, on est supposés atteindre la carboneutralité à ce moment-là, mais moi je veux qu'on règle le problème avant 2050, là.

M. Duval (Alexandre) : Sur Mme Elghawaby, vous êtes un indépendantiste convaincu, fier, nationaliste, à quel point vous êtes à l'aise avec la position prise par votre parti aujourd'hui de vous abstenir sur cette motion-là?

M. Zanetti : Je suis parfaitement à l'aise, puis je trouve que c'est une position qui est indépendantiste. Les propos qu'a tenus Mme Elghawaby sont inacceptables, ils sont fâchants, ils ne sont même pas vrais, puis ils méritent d'être rectifiés. Je pense qu'elle doit retirer ses paroles. Elle doit s'excuser, ça a été demandé, ce n'est pas venu, c'est ce qu'on a dit toute la journée puis depuis le début que cette affaire-là est arrivée. Maintenant, nous, à l'instar du Bloc québécois, on a demandé une rencontre avec cette personne-là, parce que je pense qu'elle doit rencontrer du monde qui ont une vision différente du Québec pour évoluer dans sa pensée. Mais, en même temps, là, rappelons-nous d'une chose, comme indépendantiste, moi, ce que je veux, c'est qu'on ait quelqu'un au Québec qui soit nommé pour lutter contre l'islamophobie, ce n'est pas tant d'aller dire au Canada comment il doit faire ses choix politiques. Alors, c'est une proposition très fédéraliste, là, d'aller dire à Ottawa : Faites ceci, faites cela, renvoyez cette personne-là, engagez-en une autre. Moi, ce que je veux, c'est que le gouvernement du Québec, il prenne ses responsabilités ici, puis qu'on fasse, à la québécoise, une lutte à l'islamophobie. Et puis c'est ça que je souhaite. Je ne pense pas que ça va régler grand-chose, une demande de démission. Par contre, on attend toujours les excuses, et ces propos-là sont clairement inacceptables, ça, on est...

M. Laberge (Thomas) : Juste pour préciser, là. Donc, vous vous êtes réunis avec le caucus, puis vous avez dit : O.K., c'est quoi, la position la plus indépendantiste qu'on peut prendre à la gang?, puis c'était... tout le monde était d'accord : c'est la raison pour laquelle on va s'abstenir sur la motion, parce qu'on est des féroces indépendantistes?

M. Zanetti : C'est une des raisons importantes puis c'est une raison qui est cohérente, tu sais. Le fédéralisme, c'est d'essayer d'améliorer le Canada à l'intérieur du Canada, puis d'aller dire au Canada comment se gérer. Nous, notre position, en fait, elle est, comme celle que le Bloc québécois a prise, dire : On va rencontrer cette personne-là, parce que, clairement, je pense qu'il y a des discussions qu'il faut qu'elle ait avec du monde pour changer sa vision du monde.

M. Laberge (Thomas) : Parce qu'il a votre collègue Haroun Bouazzi, au fond, qui a dit que cette polémique-là, qui aurait un peu été créée par la CAQ, était une manière de faire diversion, finalement, en pointant une femme voilée. Est-ce que ce type d'argument là peut être aussi un argument pour s'abstenir avec cette motion-là?

M. Zanetti : Bien, la position de Québec solidaire, elle est très claire, c'est-à-dire qu'on dénonce ces propos-là, puis on pense qu'elle devrait s'excuser et se rétracter. Par ailleurs, il faut aussi qu'on soit capables de poser des actions concrètes pour lutter contre l'islamophobie. Puis la CAQ, ce n'est pas ça qu'elle est en train de faire, objectivement. Moi, j'ai été à toutes les commémorations du 29 janvier 2017 depuis qu'il y en a. Et, aujourd'hui, six ans après, ce que les gens ont dit dimanche, entre autres, c'est qu'il n'y en a pas, d'actions, tu sais, il n'y en a pas d'actions au niveau du gouvernement du Québec. C'est chaque année un discours de compassion dans les paroles, mais ça ne se traduit pas en actes. Et ça, il faut qu'on le souligne aussi. Je pense que c'est important. Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 16 h 45)

Participants


Document(s) Related