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Point de presse de M. Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve, et Mme Christine Labrie, députée de Sherbrooke

Version finale

Thursday, December 1, 2022, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures six minutes)

Mme Labrie : Bonjour, tout le monde. Je suis accompagnée aujourd'hui de mon collègue Alexandre Leduc, porte-parole de Québec solidaire en matière de travail, de David Clément, président du SCFP-5454 et de Sarah Nassar.

On est ici aujourd'hui parce que ça fait six mois que des employés des succursales de SQDC sont en grève, et l'écart de salaire entre ces employés et ceux de la SAQ, à mon avis, il est absolument injustifiable. Si vous demandez à n'importe quel citoyen du Québec, il va vous dire que c'est surprenant de voir un écart comme ça. Puis, même, il va être surpris d'apprendre qu'il y en a un, écart, parce que la plupart des gens prennent pour acquis que, quand tu travailles pour une société d'État, bon, bien, tu devrais avoir un salaire équivalent que tu vendes de l'alcool ou des produits du cannabis.

C'est d'autant plus déplorable comme écart que les employés de la SQDC, ils ont une mission vraiment de sensibilisation, de prévention. Ça prend des compétences particulières. C'est la mission qu'on leur a donnée, ici, comme législateurs. Si on veut des gens compétents, qualifiés pour faire ça, bien, il faut les payer décemment.

Et là, en ce moment, bien, la grève, elle dure des mois, et, pendant ce temps-là, ce qu'on voit, malheureusement, c'est que les gens se tournent vers le marché noir. Et ça, ça m'inquiète énormément. On a besoin que le gouvernement comprenne, là, que, pendant qu'il décide de ne pas régler ce conflit-là, on a des consommateurs au Québec qui se mettent peut-être en danger, qui consomment des produits de moins bonne qualité, qui se tournent vers le marché noir parce qu'il y a des succursales qui sont fermées, il y a des heures d'ouverture qui sont réduites. Et ça, les clients, même, le disent aux gens sur les piquets de grève, que c'est la solution qu'ils ont trouvée. Moi, ça m'inquiète énormément.

J'invite le gouvernement à s'inquiéter de ça aussi, parce que l'objectif de la création de la SQDC, c'était vraiment d'assurer l'accès à des produits de qualité pour les citoyens. On a un problème en ce moment. Donc, j'aimerais que le gouvernement se rappelle que c'était ça, l'objectif, et qu'en ce moment il y contrevient en laissant perdurer le conflit. Donc, je cède la parole à David Clément.

M. Clément (David) : Bonjour. David Clément, président du syndicat des employés de la SQDC. Un gros merci à Christine, à Alexandre pour l'invitation. On tenait à tenir un discours à l'Assemblée nationale parce que, comme salariés de l'État, on ne sent pas qu'on est des salariés de l'État aux yeux du gouvernement actuellement. On est une des sociétés d'État le moins bien payé, avec, comme il a été dit, une mission sociale particulière.

On a vu aussi M. Legault qui parlait qu'il voulait gouverner aux résultats. On a des belles preuves, actuellement, de ce que laisser le conflit aller pendant plus de six mois donne. C'est-à-dire que, dans le dernier rapport financier de la SQDC, on voyait que, pour une des premières fois, les ventes avaient diminué. Pour nous, c'est un signe évident que ces clients-là et ces clientes-là retournent vers le marché noir. Donc, oui, il y a le côté mission sociale, où je vais laisser ma collègue pouvoir en parler plus longuement tantôt, mais il y a le côté économique. La job qu'on fait comme conseiller, conseillère en cannabis, oui, c'est de donner des conseils qui visent la réduction des méfaits, mais c'est aussi d'aller capter le marché noir pour ramener des taxes dans le fonds consolidé du Québec. On a vu qu'avec six mois de grève, bien, ça stagne, et on voit, dans le prochain rapport des résultats, que ça va possiblement diminuer.

On lance donc un appel plein et entier au gouvernement, particulièrement à Mme Sonia LeBel. On est très proches de pouvoir régler. Je le dirais comme ça, on est à une goutte d'eau dans l'océan budgétaire du gouvernement du Québec de pouvoir en arriver à une entente. Nos membres veulent continuer leur mission, nos membres veulent retourner travailler, mais ils ne veulent plus et ils ne vont pas accepter de continuer d'être les salariés de l'État les moins bien payés dans des sociétés d'État.

Mme Nassar (Sarah) : Bonjour. Mon nom est Sarah Nassar. Je suis la vice-présidente au SCFP-5454 pour les sociétés québécoises du cannabis. Donc, oui, ça fait plus que six mois qu'on essaie de signifier à l'employeur sur tous les tons que choisir de travailler à la SQDC, c'est choisir une situation difficile, c'est demeurer dans une permanente précarité financière. On doit voir une révision des salaires à la hausse, parce que, pour la plupart d'entre nous, ça signifie renoncer à la possibilité d'être un jour propriétaire, de devoir peut-être faire vivre moins décemment sa famille. On n'a pas de possibilité d'économiser pour le futur. Et puis, pour les étudiants qui sont des temps partiels à la SQDC, c'est difficile de poursuivre ses études sans encourir des dettes faramineuses sur le long terme. Donc, on réclame notre juste part. Le but, c'est d'obtenir la stricte nécessité, d'être rémunéré pour arrêter de survivre et pouvoir commencer à vivre, pouvoir commencer une carrière à la SQDC, évoluer avec notre mission sociale.

La mission sociale, elle est très gratifiante au jour le jour. On a un bon contact avec notre clientèle, on fait de la prévention des méfaits, mais on devient un petit peu les confidents de ces gens-là puis on manque énormément de ressources pour venir en aide à ces personnes-là. Puis, sur le long terme, malheureusement, il va y avoir une mouvance au niveau des salariés qui vont quitter la SQDC, puis ça va se répercuter directement sur la qualité du service client.

Donc, comme mon collègue le disait, on le sent, là, il y a des dommages collatéraux de ce conflit de travail là : les gens retournent sur le marché noir, la clientèle a une grosse perte de confiance dans l'institution qu'est la SQDC. Puis il y a vraiment une grosse incompréhension au niveau du fait qu'on n'est pas capables d'avoir un salaire comparable aux autres sociétés d'État pour qu'on soit pris au sérieux. Tu sais, cette mission sociale là, c'est vraiment un... c'est un beau projet, c'est vraiment un beau projet, mais il va falloir que la SQDC, l'État nous montrent le respect qu'on mérite, parce qu'on est des employés qualifiés qui veulent évoluer avec la mission puis protéger le consommateur. Donc, je vais céder la parole à Alexandre Leduc. Merci.

M. Leduc : Merci beaucoup. Moi, j'ai été faire un tour sur les lignes de piquetage au mois de juin. J'ai rencontré des gens motivés, des gens animés d'un désir de servir le public, des gens passionnés. On a passé le mot à l'intérieur du caucus. Plusieurs autres collègues sont allés faire des tours. Christine est allée, je sais qu'Alejandra est allée aussi, Sol est allé aussi dans la région de Québec. Donc, le caucus solidaire est présent sur le terrain, et c'est important pour nous aujourd'hui de relayer le message auprès du gouvernement, en particulier auprès de Sonia LeBel, de dire qu'il faut prendre soin de son monde.

Hier, le discours du premier ministre le disait. Il saluait tous les gens qui travaillent dans le secteur public du Québec. Bien là, il faut être conséquents, il faut passer de la parole aux actes. Six mois de grève pour des revendications de base, ça n'a pas de bon sens. C'est Noël qui s'en vient, il fait froid dehors. Alors là, on appelle vraiment, là, au sens des responsabilités du gouvernement. Je sais qu'il y a des gens, probablement, du cabinet de Mme LeBel qui nous écoutent en direct en ce moment. David et Sarah sont ici, dans la bâtisse, pour encore quelques heures. La manifestation est encore devant le Parlement pour le restant de la journée, pour le restant de l'après-midi, je suis bien convaincu. Alors, il est toujours possible, là, de se rencontrer, de s'asseoir avec Mme LeBel, ou pour le moins avec quelqu'un de son cabinet, et faire débloquer enfin ce conflit qui dure depuis trop longtemps. Alors, solidarité, puis ne lâchez pas. Est-ce qu'il y a des questions? Un mot de la fin, Christine?

Mme Labrie : Ça va.

M. Leduc : Ça va? Tout va bien. Bonne journée, tout le monde.

(Fin de la séance à 13 h 14)

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