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Point de presse de M. Christian Dubé, ministre de la Santé, M. Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, et Mme Sonia Bélanger, ministre déléguée à la Santé et aux Aînés

Version finale

Wednesday, October 26, 2022, 14 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures huit minutes)

M. Dubé : Alors, bonjour, tout le monde. Il fait plaisir de vous revoir et d'être, entre autres, accompagné de ce qu'on appelle maintenant l'équipe santé. Et on avait peut-être deux objectifs aujourd'hui, premièrement de vous présenter, justement, cette équipe-là et de faire un peu le point sur les différentes responsabilités qu'on a.

Tout d'abord, vous connaissez bien le Dr Carmant. Alors, Lionel, responsabilité très claire au niveau de Santé et Services sociaux. Et, du côté de Mme Bélanger, qu'on est très contents d'accueillir au gouvernement avec nous, qui est une ex-P.D.G., il n'y a pas si longtemps, elle était P.D.G. du Centre-Sud, et très, très contents qu'elle a fait le saut avec nous. Elle est vraiment la ministre qui va m'aider dans tous les autres dossiers qui ne sont pas de santé et services sociaux. Et on a déjà décidé de lui donner certaines responsabilités dont, entre autres, toute la question des aînés, proches aidants, et tout ça. Alors, on pourra répondre à vos questions là-dessus.

Mais je le répète, il y a un ministère de la Santé et des Services sociaux, et cette équipe-là va travailler ensemble. On va... C'est notre défi. Il y a souvent eu des silos à l'intérieur des différentes divisions du ministère, puis on s'est parlé beaucoup dans les derniers jours avec Lionel et avec Sonia. Pour nous, c'est important, maintenant, d'avoir ce mariage-là les trois ensembles.

Maintenant, sur la question des responsabilités, je pense que vous allez comprendre, parce que je suis certain que vous allez vouloir nous demander quelles sont vos priorités, puis etc. Et on parlait encore au... Je sais qu'on n'a pas le droit de vous parler du Conseil des ministres, là, mais, quand même, on a besoin d'aller rencontrer le premier ministre pour s'asseoir puis de finaliser nos priorités, malgré que l'essentiel de ces priorités-là ont été définies dans le plan santé quand on l'a déposé au mois de mars, mais vous nous laisserez quand même quelques jours pour aller rencontrer le premier ministre puis finaliser nos priorités.

Par contre, ce que je voulais vous dire aujourd'hui, puis que je veux dire aux Québécois, c'est que, pour nous, ensemble, il y a vraiment un enjeu en ce moment avec nos urgences. Et, les urgences, j'aimerais vous en parler un petit peu plus en détail, parce que les actions que nous avons posées jusqu'à maintenant, depuis même avant le plan de santé, incluaient une amélioration de nos urgences. Notre principal problème dans nos urgences, au Québec, c'est qu'il nous manque de personnel, mais ça, je ne vous apprends rien quand je vous dis ça aujourd'hui.

Mais ce qu'on a réussi à faire jusqu'à maintenant, puis on est très conscients que ce n'est pas suffisant, ce n'est pas suffisant, mais ce qu'on a réussi à faire... Puis je vous présenterai, là, dans les prochaines heures, un petit tableau qu'on mettra sur... J'aurais aimé ça l'avoir en ce moment, mais il sera disponible dans les prochaines heures. Ce qu'on a réussi à faire, c'est de travailler sur deux éléments pour les urgences : travailler sur le volume d'entrées, le volume d'entrées dans les urgences, puis travailler sur la capacité des urgences.

Puis pourquoi je fais cette notion-là? C'est que je vous donne un exemple pour la question du volume. Un bel exemple de ce qu'on a réussi à faire pour enlever du volume dans les urgences, c'est le guichet d'accès. Puis je vous donne une statistique, là, qui est importante. On a commencé avec le guichet d'accès au mois de juin. Déjà, dans les premières semaines, il y a eu à peu près 25 000 demandes de personnes qui appelaient au guichet d'accès, puis on était capable de rediriger en gros ces demandes-là en dehors des urgences. Puis ça, c'était au mois de juin, là, pour un mois, c'est à peu près 25 000 personnes qui appelaient. Trois, quatre mois plus tard, là, si je prends les 30 derniers jours de septembre, octobre, on est rendus à 75 000. Ça fait qu'il y a eu une amélioration importante du guichet d'accès pour être capable de mieux rediriger les demandes qui allaient... Parce que les gens, quand qu'ils ne savent pas quoi faire, par réflexe, puis c'est comme ça que notre réseau s'est établi dans les dernières années, par réflexe, les gens vont aux urgences. Puis Sonia, elle le sait, elle a été comme P.D.G.

Mon deuxième point, c'est que, je vous donne juste une statistique, on fait à peu près, dépendamment des mois, environ 300 000 urgences par mois, ça veut dire pas bien loin de 4 millions par année, là, bon an, mal an, de visites aux urgences. Ça fait que, quand je vous dis qu'on est rendus à 75 000 demandes qui passent par le guichet d'accès, par le GAP, puis ces guichets d'accès là sont pour enlever les demandes moins urgentes à l'urgence, hein, on parle souvent... on appelle ça, dans notre jargon, les P4, P5, les demandes qui sont moins prioritaires, on est déjà en train d'enlever beaucoup de demandes aux urgences par l'intermédiaire du guichet d'accès. Et ça, je vous dis, ça, c'est du travail qu'on a commencé à faire depuis longtemps qui va nous aider à enlever de l'achalandage aux urgences. On est d'accord? Donc, ça, c'est sur l'aspect volume, mais il y en a beaucoup d'autres, là, je pourrais vous les nommer, puis c'est ça que vous verrez dans le tableau, mais je pense, par exemple, aux médecins qui prennent plus de prises en charge. Avec le 300 000 qu'on a fait, il y en a plusieurs.

Du côté de la capacité. La capacité, on peut réussir à baisser les volumes, mais, en termes de capacité, on a un enjeu. S'il n'y a pas d'infirmière pour répondre à la demande, peu importe le niveau de volume, on n'est pas capable de bien répondre. Puis je ne vous apprends rien. C'est pour ça, je disais tout à l'heure qu'il manque beaucoup, beaucoup, beaucoup d'infirmières. Alors, on a plusieurs mesures qui sont en cours.

Et justement on va... Je pense qu'on a réussi à garder un certain équilibre, un meilleur équilibre, mais malheureusement ce qui vient de nous frapper, puis ce qui nous frappe, là, depuis quelques semaines, qui vient un peu nous déjouer, et on a eu une conversation hier avec les gens de la Santé publique, c'est qu'il n'y a plus juste maintenant la COVID qui est venue ébranler les colonnes du temple, mais c'est tous les autres virus respiratoires.

Puis je pense, entre autres, aux virus respiratoires pour les enfants. C'est ce qui explique, en ce moment, qu'il y a beaucoup plus d'achalandage dans les urgences spécialisées pour les enfants. Puis le plus bel exemple, bien, c'est à Sainte-Justine, puis je pense que tout le monde ici est au courant, là, en ce moment, que c'est... les parents sont nerveux, avec des signes qu'on ne sait pas si c'est des signes de COVID. Est-ce que c'est... Quel genre de virus? Alors, c'est sûr qu'avec cette nouvelle donnée là, puis qui n'ira pas en s'amenuisant, là, je ne veux pas inquiéter les gens, mais, d'ici les fêtes, les virus respiratoires sont toujours plus importants.

Alors, ce que j'ai demandé hier au Dr Boileau à son prochain point de presse, qui sera probablement la semaine prochaine, là, mais à son prochain point de presse, c'est de venir expliquer comment la question des virus respiratoires est venue s'installer chez nous, puis notamment, là, sans lui enlever le mérite de ce qu'il vous expliquera puis qu'il expliquera aux Québécois en détail la semaine prochaine, mais de venir expliquer que parce que, dans les deux dernières années, on était excessivement bien couverts avec nos mesures d'éthique respiratoire, puis là je pense aux masques, puis tout ça, bien, il y a eu beaucoup de ces virus-là qui ont été cachés ou qui ont été enlevés. Et là, tout d'un coup, bien, on arrive avec... sans mesure sanitaire, on le sait, puis c'était la bonne décision à prendre, mais là ces virus-là redeviennent beaucoup plus présents et ont un impact sur nos urgences.

Alors, moi, ce que j'ai demandé au Dr Boileau, c'est de nous revenir avec des mesures pour voir qu'est-ce qu'on pourrait faire pour être certains que, dans nos urgences, on est capables de voir comment on va faire les choses. Alors, la semaine prochaine, on pourra faire le point là-dessus.

Mais le point le plus important, le point le plus important, c'est qu'à nous trois on veut vous dire que la situation qu'on a, qu'on a déposée dans le plan de santé, on est très confiants qu'on va pouvoir améliorer. Et c'est une de nos priorités, les urgences. Il y en a beaucoup d'autres, c'est d'ailleurs pour ça qu'on a divisé nos responsabilités à trois, parce que vous le savez, que la santé, c'est un point excessivement important pour tous les Québécois. Alors, je terminerais en disant que moi, je peux répondre peut-être plus spécifiquement à des questions sur les urgences aujourd'hui, qui est un point, mais je vous laisserais aussi...

Mme Prince (Véronique) : ...une question sur le GAP.

M. Dubé : O.K. Parfait, mais je laisserais... je vous donnerais aussi l'opportunité... Parce que je ne veux pas être le seul à parler aujourd'hui, puis j'aimerais ça que... la chance de donner à Mme Bélanger ou au Dr Carmant de pouvoir répondre à vos questions sur les responsabilités qu'ils ont, d'accord?

Mme Prince (Véronique) : ...juste pour compléter sur les urgences. Le GAP, premièrement, là, est-ce que ça se déploie aussi rapidement et comme vous le souhaitiez? Parce qu'on a l'impression que non. Et, deuxièmement, est-ce que les gens savent c'est quoi, le GAP? Est-ce que c'est clair dans l'esprit des gens ou c'est un acronyme parmi tant d'autres?

M. Dubé : Bien, écoutez, est-ce que ça peut être précisé? La réponse, c'est oui. Il y a beaucoup de choses qu'on va... Je vais vous donner un exemple, là, un exemple très facile. On n'avait pas décidé qu'il y aurait un numéro commun pour Montréal, prenons ça comme exemple. Ce n'était pas une bonne idée. On avait décidé qu'on laissait chacun des CISSS et des CIUSSS donner un numéro de téléphone pour le GAP, ce n'est pas une bonne idée. On avait accepté ça, on est en train de corriger. D'ici la mi-novembre, il va y avoir un numéro de téléphone. On va travailler beaucoup plus avec les gens de Services Québec pour être capables...

Donc, il y a des choses à améliorer, mais, quand même, on a passé d'un achalandage de 25 000 appels à 75 000. Donc, il y a une demande, mais, moi, ce que je n'accepte pas puis qu'on a réalisé, c'est que, partout au Québec, les délais d'attente sont à peu près de 15 minutes, mais, à Montréal, le délai d'attente, il est deux heures au téléphone. Ça fait qu'on a dit : Ça ne marche pas. Alors, vous me suivez? Ce n'est pas que le GAP ne répond pas à un besoin, là, le guichet d'accès, il répond à un besoin, mais on a un.... je ne veux pas utiliser d'anglicisme, là, mais il y a de l'amélioration à faire dans certains éléments, et dont la communication aussi.

M. Laforest (Alain) : M. Dubé, ce qu'on comprend à la lumière de ce que vous venez de nous dire, c'est que le problème dans les urgences, actuellement, comme le premier ministre l'a dit ce matin, il n'y a pas de coup de baguette magique, là, ça va être dur jusqu'à Noël, c'est ça que vous nous dites, parce qu'il n'y a pas de personnel, puis ça déborde de partout, là. Des 200 %, 225 %, habituez-vous à ça au moins jusqu'à Noël, c'est ça que vous dites.  

M. Dubé : Bien, je veux faire attention sur deux choses. Oui, le premier ministre a raison, ça va être difficile. Puis on est contents, rappelez-vous, on a laissé nos infirmières prendre leurs vacances pour... la plupart ont pu prendre des vacances. On savait qu'on prenait des décisions difficiles, puis ça, je le répète souvent, parce qu'on a un personnel qui était épuisé.

Maintenant, quand je regarde... Puis vous le savez, là, maintenant, vous avez les statistiques qui sont disponibles, vous me parlez de 150 % ou 200 %, c'est très ciblé dans certaines urgences. Moi, je veux faire attention, M. Laforest, ça ne va pas mal partout, là. Il y a un bon pourcentage des urgences dans plusieurs grandes... Puis, moi, vous me connaissez, là, je vais être dans les urgences dans les prochains jours, parce que là, maintenant, j'ai de l'aide, entre autres, de Mme Bélanger dans ces choses-là. On va se concentrer sur celles où on a du 150 % de capacité, mais il y en a d'autres qui roulent à 85 %, à 100 %.

Alors ce qu'il faut faire, c'est s'assurer que celles... Puis c'est pour ça que je l'ai dit tantôt, c'est particulièrement à Montréal que c'est problématique. Et problématique parce que, justement, probablement qu'on a le virus respiratoire pour les enfants. Puis c'est pour ça que Sainte-Justine est peut-être beaucoup plus attaquée en ce moment que d'autres...

Mme Richer (Jocelyne) : ...qui passent 12, 15 heures à l'urgence et puis qui, de guerre lasse, se retrouvent chez eux sans même avoir vu un médecin, alors qu'ils ne peuvent même pas trouver de service ailleurs, vous leur dites quoi?

M. Dubé : Bien, écoutez, la seule réponse que je peux vous dire, c'est que ce n'est pas acceptable. C'est pour ça que j'ai été très clair, j'ai redit à Mme Savoie après... On a parlé aux P.D.G. hier, puis moi, j'ai dit : Ce n'est pas compliqué, là, on va faire une cellule de crise avec trois, quatre P.D.G. à Montréal, puis on va s'assurer que la collaboration qu'on veut avoir, comment... Puis là je ne vous dirai pas les mesures additionnelles qu'on va faire parce que ça va être à la cellule de crise de nous suggérer, mais cette cellule de crise là qu'on a mise en place, là, va venir nous faire des recommandations très spécifiques pour Montréal.

Mme Porter (Isabelle) : Mais, M. Dubé, il n'est pas seulement question de Montréal, on entend parlé du Suroît, de l'Outaouais. Ces gens-là vont être exclus de la cellule de crise?

M. Dubé : J'aurais dû dire le Grand Montréal, parce que vous avez raison, excusez-moi, là, je parle du Grand Montréal. On avait commencé à faire un travail, il y a un petit peu plus qu'un an, mais qui a été mis de côté. On avait dit : Il y avait 25 urgences qui étaient problématiques dans le Grand Montréal, mais malheureusement, avec la pandémie, bon, ça a été reporté, alors il faut rétablir. Et c'est pour ça que, pour répondre à la question de votre collègue, j'ai demandé à Mme Savoie de rétablir cette cellule de crise là pour s'assurer...

Mme Porter (Isabelle) : Puis est-ce qu'on doit comprendre qu'il n'y a rien qui va être fait pour ajouter du personnel à certains endroits? Donc, on exclut de...

M. Dubé : Je n'exclus rien.

Mme Porter (Isabelle) : Bien, dans le contexte où vous dites que ça ne va pas mal partout, vous n'envisagez pas, par exemple, de déplacer du personnel d'un endroit à l'autre?

M. Dubé : Je n'exclus rien, on va se comprendre. En ce moment, je vous dis que ce n'est pas acceptable que quelqu'un qui a un enfant qui attend 16 à 18 heures dans une urgence... Il y a deux statistiques qui sont importantes. Il y aura la prise en charge. Quand vous arrivez à l'urgence, on s'était engagé à ce que la prise en charge se fasse dans 90 minutes, c'est-à-dire que vous voyez au moins le médecin avant 90 minutes, puis après ça, bien, vous êtes peut-être plus disposé à attendre si vous savez c'est quoi, votre bobo, hein? Prise en charge versus la durée moyenne de séjour, ça, c'est les deux choses.

Mon enjeu, c'est que la prise en charge prend, en ce moment, en moyenne trois heures. Déjà, en partant, la prise en charge, elle n'est pas acceptable. Moi, je veux comprendre comment ça se fait que, dans certaines urgences... Puis je vous le dis, il y en a que ça va bien. Au Jewish, là, le triage se fait d'une façon différente. Je vous donne l'exemple du Jewish, mais je pourrais vous en donner d'autres. La prise en charge, elle rentre dans les standards, O.K.?

Mme Prince (Véronique) : Ça fait plusieurs fois que vous nous donnez l'exemple du Jewish. J'ai l'impression que ça fait comme un an qu'on parle du cas exceptionnel de l'hôpital juif de Montréal, mais pourquoi il n'est pas encore répété ailleurs?

M. Dubé : Bien, je peux vous dire que ça s'en vient, parce que c'est pour ça qu'on a demandé... Puis c'est pour ça que j'ai très hâte de vous parler de l'agence de santé puis comment l'agence de santé va permettre aux différents P.D.G. de travailler mieux ensemble puis d'aller chercher les meilleures pratiques à certains endroits. Parce que l'exemple, et c'est pour ça que j'en ai parlé beaucoup avec Sonia, puis... Excusez-moi, je devrais dire Mme Bélanger. Mme Bélanger, là, c'est celle que Mme Savoie avait nommée, dans le temps de la COVID, pour coordonner les activités de la COVID à Montréal.

M. Laforest (Alain) : On s'en souvient. Mme Bélanger, on peut vous entendre là-dessus?

Des voix : ...

M. Laforest (Alain) : Mme Bélanger, vous en pensez quoi, vous? C'est quoi, le problème...

Mme Bélanger : Bien, d'abord, permettez-moi, cet après-midi, étant donné que c'est mon premier scrum, de dire que je suis vraiment honorée de la fonction qui m'est attribuée. Je suis très contente d'être dans l'équipe du trio santé comme ministre déléguée à la Santé et aux Aînés.

Et d'ailleurs, dans la première responsabilité que j'ai, et j'ai déjà commencé, vendredi matin, à travailler à ce sujet-là, ça sera le soutien à domicile. On vient de parler des urgences. Ce qui se passe dans les urgences, au Québec, c'est ce qui se passe dans beaucoup d'urgences un peu partout dans le monde, O.K.? Et je ne veux pas banaliser en disant ça, mais actuellement les systèmes de santé sont quand même vraiment très fragilisés un peu partout. Et, si on veut améliorer la situation dans nos salles d'urgence, il faut travailler avant la salle d'urgence et après, en amont et en aval.

Et le soutien à domicile va être une des mesures qui va avoir un effet. Ça n'aura pas un effet en dedans de quelques heures, mais ça va avoir un effet parce que c'est un chantier qu'on est en train de mettre en place, mais on veut vraiment accentuer le soutien à domicile pour décongestionner les hôpitaux, O.K.? On le sait, un bon nombre de personnes qui pourraient avoir leur congé plus rapidement... Je parle des hospitalisations ici, et donc ça aurait un effet de décongestionner l'urgence, là, en «rebound».

Alors, je veux vous dire que ma première priorité, celle qui m'a été confiée puis pour laquelle on a déjà discuté dès lundi avec le ministre Dubé, c'est vraiment de mettre un chantier important en soutien à domicile pour revoir le rôle, responsabilités des personnes. M. le ministre a dit qu'il n'y en a pas, d'infirmières, mais il n'y en aura pas plus la semaine prochaine puis il n'y en aura pas plus dans trois semaines, des infirmières. Il faut se dire les vraies choses.

Mais, par contre, il faut réfléchir en dehors de la boîte par rapport aux rôles et responsabilités des individus dans les différentes professions, entre autres. Puis, en soutien à domicile, bien, on peut faire beaucoup de choses justement pour garder le rôle des infirmières là où c'est vraiment nécessaire. Et on veut aussi augmenter le nombre de prises en charge des patients qui viennent de l'hôpital pour avoir leur congé plus rapidement. On peut parler des soins palliatifs à domicile.

M. Laforest (Alain) : Mais vous avez le même problème, il n'y a pas de main-d'oeuvre.

Mme Bélanger : Bien, c'est-à-dire que, si on mise toujours sur les infirmières, c'est vrai, vous avez raison, je l'ai mentionné tantôt, il n'y en aura pas plus demain, mais, si on mise sur des assistantes de soins, je vous donne des exemples, si on mise sur le rehaussement de rôle de préposé aux bénéficiaires, si on augmente le travail d'équipe, si on intègre des technologies de l'information, puis d'ailleurs on va vous revenir dans quelques semaines parce qu'il y a plein de choses qui se travaillent actuellement pour améliorer le suivi à domicile... Ça fait que le suivi à domicile, ce n'est pas juste les infirmières. Puis il manque d'infirmières, oui, il y en manque, d'infirmières. On va quand même être au rendez-vous pour faire plus de soutien à domicile, c'est absolument essentiel.

Mme Richer (Jocelyne) : ...on voit, l'hiver approche. On sait que c'est une période très difficile, là, dans les urgences, c'est l'influenza qui sera là. Est-ce que vous anticipez que la crise qu'on connaît dans les urgences va encore empirer dans les prochains mois?

Mme Bélanger : Bien, écoutez, je pense que tantôt le ministre en a parlé, il va y avoir un point de presse bientôt, là, avec Dr Boileau pour faire un état de situation, dans le fond, sur la COVID mais aussi les autres virus. On rentre en pleine période, on le sait, l'automne, début de l'hiver, où tout ça s'accentue. Il y a toujours une pression encore plus forte sur le système de santé en période d'automne et d'hiver. Ce qu'on a vu cette année, c'est que c'est comme... c'est arrivé avant le temps. Et est-ce que j'anticipe... Bien, en fait, ce que je veux vous dire, c'est que les mesures et la cellule de crise qu'on veut mettre dans les salles d'urgence va nous permettre justement de pallier à ça.

Mme Prince (Véronique) : Mais, Mme Bélanger, vous avez été P.D.G., ça n'a jamais existé, une cellule de crise avec les P.D.G. de Montréal? Ça serait comme une première? J'ai de la misère à croire ça.

Mme Bélanger : Bien, écoutez, non, ce n'est pas... Oui, ça va être une première dans le sens de ce que M. le ministre a mentionné. Il y a eu des rencontres avec les P.D.G., il y a un travail d'équipe qui est fait, mais il faut travailler... je vais vous donner un autre exemple, travailler avec les compagnies d'ambulance, Urgences-Santé, par exemple. Il y a des projets d'ailleurs en Montérégie.

C'est parce qu'aujourd'hui, dans le fond, moi, ce que je voulais mettre l'emphase, c'était simplement de vous dire que je vais prendre le dossier du soutien à domicile, je vais accompagner le ministre pour d'autres dossiers. Et il y a une chose que je ne veux pas qu'on oublie, c'est que la responsabilité des aînés me revient aussi à 100 %, donc je vais continuer à travailler sur ce que Mme Blais a fait au cours des quatre dernières années, notamment toute la mise en oeuvre du projet de projet de lutte contre la maltraitance, mais je veux aussi vraiment avoir une vision beaucoup plus large du vieillissement au Québec. La maltraitance, c'est important. Il faut s'occuper, c'est inadmissible, des personnes qui sont vulnérables, mais il faut aussi s'occuper des aînés qui vieillissent. Puis on va avoir, comme société, à se parler des aînés éventuellement.

M. Lecavalier (Charles) : Juste une précision, M. Dubé, sur... Qu'est-ce que vous vous attendez du Dr Boileau? Vous voulez qu'il revienne, la semaine prochaine, avec des mesures? Qu'est-ce que vous attendez du Dr Boileau?

M. Dubé : Bien, ce qu'on comprend d'une discussion qu'on a eue pas plus tard qu'hier soir, c'est vraiment cette résurgence-là de différents virus respiratoires. Et ce qu'on lui demande, c'est de dire : Qu'est-ce qu'on peut faire de plus pour se protéger, pour protéger nos Québécois? Parce que là on parle toujours des personnes vulnérables face à la COVID, les personnes de 70 ans et plus, mais là c'est différent, là, c'est nos enfants, là, et c'est très, très différent. Alors, je vais lui...

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que c'est le retour de mesures sanitaires?

M. Dubé : On n'est pas là du tout, on n'est pas là du tout, mais je veux juste vous dire qu'on lui a demandé d'avoir un plan de communication très clair pour s'assurer qu'on minimise les chances d'amener nos gens à l'urgence comme c'est le cas à ce moment-là.

Des voix : ...

Le Modérateur : ...on va passer en anglais

Mme Porter (Isabelle) : Juste une petite question là-dessus, c'est parce que... Est-ce que ça veut dire qu'on vaccine trop ou on ne vaccine pas assez?

M. Dubé : Est-ce que je peux répondre à cette dernière question, Antoine? O.K. Je vais prendre la question sur la vaccination, parce que je reviendrai la semaine prochaine. Il y a deux semaines, quand on a fait le point, on était à moins de 100 000 vaccins par semaine. Là, on est rendus à plus que 150 000. On est dans la bonne direction, parce qu'on avait dit : Ce qui est important, c'est d'avoir une croissance.

Mais on sait aussi, sur la vaccination, que tout le monde se dit : C'est quand on va arriver à Noël que là il va y avoir... Puis, à Noël, ce n'est pas juste le 25 décembre, c'est le mois qui précède Noël. Ça fait que ce que j'aimerais que les Québécois comprennent, puis on reviendra là-dessus la semaine prochaine, c'est qu'il y en a beaucoup. Il y a-tu 2 millions, 3 millions de personnes qui vont vouloir se faire vacciner dans les deux prochains mois avant Noël pour être sûrs qu'ils sont mieux protégés durant la période des fêtes? C'est ça aussi qu'il faut se parler la semaine prochaine. Ça fait que je veux juste vous dire : En ce moment, la vaccination va très bien, mais on aimerait ça qu'elle s'accélère mais pas juste deux jours avant Noël. C'est ça que je dirais aujourd'hui.

Mme Prince (Véronique) : Je m'excuse, mais la cellule de crise, il manque des précisions, là.

M. Dubé : Mais, la semaine prochaine, on va pouvoir revenir.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Mme Prince (Véronique) : Mais c'est parce que vous attendez les recommandations pour quand de cette cellule-là?

Le Modérateur : On va passer en anglais. Je suis désolé, on va passer en anglais.

M. Dubé : O.K.

Mme Senay (Cathy) : Well, it's a good question because...

M. Dubé : You agree?

Mme Senay (Cathy) : Yes.

M. Dubé : I agree too.

Mme Senay (Cathy) : The cell crisis. Because you have, like, different solutions right now. So, the cell crisis, what do you expect and when for recommendations?

M. Dubé : Oh! I mean, we're talking days. We had a group that was looking at the urgency at a certain level... at the ER, there was a certain level, that's what... But that was before we get this new data from Santé publique that there was a big... we say «résurgence», a big increase in those new viruses that are coming right now, that we didn't have in the last two years. So, we're saying : OK, let's take action specifically on what we should do with those new viruses that are coming especially for the kids. And that's the reason that, at Sainte-Justine, we're getting this increase that we want to... And it's not going to be a matter of weeks, it's going to be a matter of days of what we can do for that.

Mme Senay (Cathy) : Are you asking Dr. Boileau to bring back the mask because we didn't have those virus...

M. Dubé : Not necessarily. This is a bit too early to say that, but I think the way... You know Dr. Boileau, he's very good. We talked about it yesterday, say : Can you be clear next week as what we should do? Because there are two months before Christmas, this is... and it's important. So, what do we do... to do for vaccination and what do we need to do for other measures. So, we'll be able to discuss that next week.

Mme Senay (Cathy) : The GAP, you say that the volume of people going to the ERs has been reduced because of the GAP. We don't see this with the data. Like, there are so many hospitals in the Greater Montréal region, they are, like... they have, like, 100% capacity and way above this. So...

M. Dubé : That's a good question. Can I just be very clear? You have an increase in the aging of population. That's the biggest factor of increase in the... can I say, in the ER, OK? What we have done because of GAP, we have reduced this, we have reduced the number of people that go to the emergency because we allow them to phone somewhere, we allow them to have a doctor taking care of them, so we were able to do that. Suddenly, instead of having a tube of 6 inches coming in, suddenly, it's coming bigger because we have the seasonality of those new viruses that were not there for the last two years.

So, you see, there is an increased pressure. So, this is what we do now, and we're going to have specific measures. And that's what we will be discussing in this crisis management as to what we should do in addition to all the measures that we have put in place that are more specific for...

Mme Senay (Cathy) : What can this be?

M. Dubé : Well, allow us few days.

Mme Senay (Cathy) : Because you have Dr. Boileau...

M. Dubé : I cannot ask a group of experts that is coming from PDGs with experience, with doctors... This is the group that we have together now. I couldn't say : Well, this is what they should tell me. This is what we're asking them. And, over the next few days, we'll have...

Mme Senay (Cathy) : The Gazette had, this morning, in an article, the fact that now the CLSCs... the staff from the CLSCs has to give its approval when the patient leaves the hospital, and that put some delays. Is that true? And is this something like a bureaucracy thing that you can solve?

M. Dubé : Well, this is one of the things that in «soins à domicile» we'll have to discuss with somebody that has a lot of experience, especially in Verdun. But we'll come back with those answers. But we have... Today, the message was very clear : We have this group that will be working together on all our priorities. And we're saying right now : The priority over the next few weeks is really with emergencies, but, but, all the other things like «soins à domicile» and all the things that we do are linked to that. And that's the reason we have clearly...

Mme Senay (Cathy) : Can I hear you about home care? Because you want to work on the home care support, and what I was talking about is the fact that CLSCs want to... they want to keep the follow-up on those patients leaving the hospital. You have... It takes time to put some home care services in place. What can you do with this, Mrs. Bélanger?

Mme Bélanger : I will return with an answer next week, because I have to read about a lot of «plans d'action» in «soutien à domicile», and we have to integrate together. I will come back for the vision of «soutien à domicile».

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Dubé : Merci, tout le monde. Il nous reste juste quatre ans, hein, alors on va se revoir. Merci.

Mme Senay (Cathy) : Sauf qu'il ne faut pas être malade à l'urgence en ce moment.

M. Dubé : Il faut... Non. Vous êtes mieux d'aller vous faire vacciner. Merci, tout le monde. Merci beaucoup.

(Fin à 15 h 35)