(Seize heures trente-neuf minutes)
Mme Champagne Jourdain : «Kuei», bonjour.
Le Modérateur : Oui, il y avait quelques questions, on va y aller avec les questions. Allez-y.
Mme Lévesque (Fanny) : Bonjour, Mme Champagne Jourdain. Comment vous allez conjuguer votre rôle de ministre de l'Emploi, membre du cabinet du gouvernement Legault, et les attentes des Premières Nations qui vont probablement quand même vous incomber beaucoup? Comment vous allez allier les deux ou défendre les décisions peut-être impopulaires du gouvernement auprès des Premières Nations?
Mme Champagne Jourdain : Bien, écoutez, je pense que M. le premier ministre a été très rassembleur dans son discours. Il a fait part aussi de la responsabilité qu'on avait tous, les Québécois, hein, de porter ça, que ce n'était pas seulement sur mes épaules. C'est certain que j'apporte avec moi une connaissance puis une connaissance des réalités autochtones. Et c'est certain que ces dossiers-là vont m'intéresser puis que je vais vouloir aussi savoir où on s'en va avec ça.
Et, au niveau de l'Emploi, ce qui est intéressant aussi, c'est qu'on l'a dit souvent, on a un bassin dans nos communautés autochtones important de main-d'oeuvre. Et ça va être intéressant de travailler à pouvoir stimuler justement ces travailleurs-là, cette jeunesse-là pour apporter, dans le fond, une solution aussi supplémentaire à la pénurie de main-d'oeuvre et à tout le dossier de l'Emploi. Merci.
Mme Lévesque (Fanny) : M. Legault, justement, a mentionné que c'était la responsabilité de tous. Est-ce que ça vous a soulagé un peu? Est-ce que ça a enlevé une certaine pression sur vos épaules?
Mme Champagne Jourdain : Bien, écoutez, c'est comme ça que j'arrivais aussi ici. C'est comme ça que j'arrivais ici aussi. Il y a d'autres intervenants autochtones, porte-parole autochtones qui en ont fait part aussi. Moi, j'arrive, je vais faire le bout que je peux faire avec toute la volonté qui m'anime. Merci.
Le Modérateur : On va y aller avec la prochaine question de Marco.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Bonjour, Marco Bélair-Cirino, du Devoir. Félicitations, Mme la ministre!
Mme Champagne Jourdain : Merci.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Êtes-vous... Il y a un ministre officiel des Affaires concernant les autochtones et les Premières Nations, est-ce qu'il y a une ministre officieuse des Affaires autochtones et des Premières Nations?
Mme Champagne Jourdain : Écoutez, moi, j'ai une belle responsabilité qui est celle de l'Emploi. C'est un dossier que j'ai beaucoup défendu dans notre région avec mes implications passées. Je suis très heureuse de ça. Pour ce qui est aussi des relations avec les Premières Nations, on a un excellent ministre aussi qui est en place. Je suis très heureuse de le voir poursuivre son mandat. Il a travaillé fort, il est allé à la rencontre des 55 communautés durant la pandémie, il a travaillé à établir une relation solide. Donc, je suis très heureuse du dénouement, là, de tout ça.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, s'il y a des chefs de nations qui vous donnent un coup de fil, est-ce que vous allez leur dire : Appelez M. Lafrenière, ou vous allez leur dire : O.K., je vais relayer ça au Conseil des ministres?
Mme Champagne Jourdain : Bien, écoutez, je pense que M. Lafrenière demeure responsable des relations avec les Premières Nations, et c'est bien, mais c'est certain que, si je suis interpellée, on aura des discussions ensemble.
Le Modérateur : On va y aller avec le prochain micro, Véronique Prince.
Mme Prince (Véronique) : Oui. Bonjour, ici, bonjour, à Radio-Canada. Enchantée. Et félicitations pour votre poste!
Mme Champagne Jourdain : Merci.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce que ça aurait été trop délicat de vous mettre aux Affaires autochtones? Est-ce que vous préférez, pour éviter un quelconque conflit d'intérêts ou quelconque tension... Est-ce que vous avez demandé à être ailleurs qu'aux Affaires autochtones, justement?
Mme Champagne Jourdain : Non, mais je l'ai toujours dit dans ma campagne électorale, parce qu'on me l'a posée souvent, la question, je trouve que, dans une relation à nation, ça prend des gens qui représentent les deux nations de part et d'autre. Moi, je porte les deux nations, j'habite sur une communauté aussi. Je trouve que la formule actuelle avec le ministre Lafrenière, elle est excellente. Puis c'est ce que j'ai dit aussi tout le long de ma campagne, que c'était bien comme c'était. Merci.
Le Modérateur : On va y aller avec une dernière question en français.
Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour. J'aimerais savoir, jusqu'à maintenant, comment vous qualifieriez la relation entre le gouvernement de M. Legault et les Premières Nations depuis qu'il est arrivé au pouvoir?
Mme Champagne Jourdain : Bien, écouté, je... Moi, ce que j'ai observé durant les dernières années, c'est beaucoup d'efforts pour établir une excellente relation avec les différentes communautés et nations du Québec. Il y a eu beaucoup d'avancées qui ont été faites aussi au niveau de la valorisation des langues, au niveau de la préservation de ces langues autochtones là, et le travail va se continuer. Même chose pour tout ce qui est la sécurisation culturelle, on a des avancées. Si je prends l'hôpital de chez moi, qui est l'hôpital de Sept-Îles, il y a des ressources qui ont été mises en place pour s'assurer qu'on débute le travail, et que les choses changent, et que les gens se sentent bien accueillis partout. Moi, ce que je vois, c'est un gouvernement d'action qui n'attend pas mais qui se met tout de suite en action quand on voit qu'il y a des correctifs à apporter. Donc, ça, j'en suis très satisfaite. Merci.
Le Modérateur : In English.
Mme Senay (Cathy) : Good day. How do you see your role as the first Indigenous woman to be part of this cabinet? How do you see your role to inspire your colleagues on Indigenous Affairs?
Mme Champagne Jourdain : Comme je l'ai dit souvent, tout au long, de ma campagne, je l'apporte aussi avec moi, j'ai une bonne connaissance des enjeux puis des réalités autochtones parce que j'ai grandi dans ma communauté. J'y habite toujours et je vais y habiter jusqu'à la fin de mes jours, je le souhaite. J'amène ça avec moi. J'espère aussi pouvoir aider les gens à s'ouvrir davantage. J'ai des collègues qui sont tellement contents aussi que je rejoigne l'équipe et que je puisse partager avec eux les connaissances de ces réalités-là.
Et j'espère sincèrement que ce qui se passe aujourd'hui avec, oui, l'élection d'une première femme autochtone ici, à l'Assemblée, mais aussi avec la nomination de ministre, que ça va inspirer d'autres jeunes, d'autres femmes autochtones à faire ce dont elles ont envie et d'aller au bout de leurs ambitions. Merci.
Le Modérateur : Merci beaucoup, Madame.
Mme Champagne Jourdain : Merci.
(Fin à 16 h 45)