Point de presse de Mme Marie Bouillé, porte-parole de l'opposition officielle en matière de famille
Version finale
Wednesday, February 22, 2012, 9 h 30
Hall principal de l'hôtel du Parlement,
hôtel du Parlement
(Neuf heures trente et une minutes)
Mme Bouillé: Bonjour, ce matin. Excusez, on est entourés de familles qui lancent un cri du coeur ce matin. D'ailleurs, je suis heureuse d'être entourée de gens extraordinaires qui représentent les organismes communautaires Famille qui lancent ce matin donc un cri du coeur pour être entendus par la ministre de la Famille.
Les organismes communautaires Famille rejoignent plus de 100 000 familles par année et rendent des services inestimables envers les familles du Québec à toutes les étapes de la croissance et l'éducation de leur enfant. Ils m'ont demandé, les organismes communautaires Famille, dont la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec ainsi que la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille m'ont demandé d'être leur porte-parole, d'être leur voix dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
C'est pourquoi ce matin je déposerai, dès l'ouverture de la période de questions, je déposerai une pétition que les familles du Québec ont fait signer à la grandeur du Québec. Donc, on a plus de... on a autour de 10 000 signataires de la pétition qui demandent une amélioration du financement des organismes communautaires Famille. C'est crucial, ils sont en mode survie, alors que les services rendus, à mon avis, devraient être des services qui sont gratuits envers les familles du Québec qui en ont grandement besoin et qui en bénéficient grâce à elles et à eux. Donc, c'est important, et on s'attend à avoir des réponses de la ministre aujourd'hui même envers les demandes des regroupements.
Donc, sans plus tarder, je vais passer la parole à Mme Côté qui va s'adresser à vous pendant quelques minutes.
Mme Côté (Louisane): Alors, ma présence ici ce matin est principalement parce que, depuis quelques années, nous adressons des demandes de soutien financier au ministère de la Famille et au ministère des Finances parce que le mouvement des organismes communautaires, qui est vieux de 60 ans, est maintenant dans un état de dégradation importante. Au cours des dernières années, peu d'investissements ont été faits pour maintenir... pour permettre à ces organismes-là de maintenir le niveau actuel de leurs activités. Donc, pour éviter que le mouvement se dégrade davantage, on considérait que c'était important qu'il y ait des ajouts de financement qui soient apportés.
Ce qu'on demande, c'est de permettre, cette année, qu'il y ait 5,6 millions de rehaussement du financement des organismes communautaires Famille, et que, dans les années qui viennent, ce rehaussement-là se poursuive parce qu'actuellement le mouvement est vraiment en train de se dégrader. Plusieurs de nos organismes, environ... on estime à environ 55 % des organismes qui, au cours des dernières années, ont dû effectuer des coupures, que ce soient des coupures dans la grandeur du territoire qu'ils ont couvert, le nombre d'activités. De plus en plus d'entre eux ferment à la fin mai, pour réouvrir à la fin septembre, parce qu'ils ne sont plus capables d'assumer le rythme des activités actuelles.
Donc, la moyenne du financement des organismes communautaires Famille est de 59 000 $ par année, alors que la moyenne des organismes en santé et services sociaux se trouve à 130 000 $. Donc, on a un retard important, là, du financement qui est accordé aux organismes communautaires Famille. Est-ce que tu veux poursuivre?
Une voix: Oui. Je voulais juste ajouter qu'un peu comme on a souligné dans notre communiqué de presse aujourd'hui, qu'on a émis d'ailleurs ce matin, qu'il y a plus de... près de 300 organismes communautaires Famille dans toutes les régions du Québec, vous avez un peu la preuve ce matin. Évidemment, comme on est à Québec, on n'a pas fait venir quand même tout le monde des régions, mais on est certain que tous les groupes et toutes les familles qu'on représente sont avec nous ce matin et sont en appui. Il y avait aussi plus de 190 organisations des syndicats des organismes communautaires, des centres de femmes, il y a même de députés du PQ, mais d'autres députés aussi de d'autres partis qui ont appuyé nos démarches.
Et je voulais ajouter qu'au ministère de la Famille, les groupes sont là depuis 2004, et est beaucoup le parent pauvre, finalement, du ministère de la Famille, parce qu'on sait qu'il y a les services de garde, bien que nous sommes bien d'accord à ce qu'il y ait des services de garde, et on défend ça, parce qu'étant des familles on a besoin des services de garde. Mais, en même temps, ce qu'on trouve, c'est qu'il n'y a pas juste ça au ministère de la Famille, et on considère que la ministre devrait entendre nos voix aujourd'hui. Et, comme le budget s'en vient, on souhaite que le gouvernement du Québec, qui... on sait qu'on est en période peut-être préélectorale, c'est peut-être un bon moment que M. Charest fasse un message aux familles du Québec.
Je laisserais juste la parole à madame... qui représente un... qui est une famille d'un groupe de Québec, qui va donner un bref témoignage, là, qu'est-ce que ça peut représenter un organisme famille pour elle.
Mme Bernard (Marie-Andrée): Bonjour, mon nom est Marie-Andrée Bernard. Moi, j'ai participé, à l'intérieur du réseau Entraide parents, j'ai participé à des groupes d'entraide justement pour mieux m'outiller, moi, mon conjoint, pour notre famille, à travers leur groupe d'entraide, sous forme d'ateliers. Nous, c'était pour les 0-6 ans. Et ça a été vraiment une expérience marquante pour notre famille, parce qu'on avait vraiment besoin d'aller chercher des moyens concrets pour nous aider à la maison, pour retrouver de l'harmonie, pour retrouver le goût d'être bien en famille, que ce soit agréable d'être parents. Et, avec conciliation famille-travail, c'est des grands défis. Puis, pour nous, ce groupe-là d'entraide a été... a eu un impact majeur pour la qualité de vie au quotidien dans notre maison.
Puis aussi, j'ai tellement aimé mon expérience d'avoir vécu ça, ce groupe d'entraide là, ça a tellement été aidant, que j'ai choisi de donner mon nom pour animer. Et là, j'anime Parent d'ado, parce qu'il y a aussi des ateliers pour les parents d'ados. Et actuellement, là, ce qui me touche beaucoup, là, ce qu'on vivait hier, en rencontre, c'est comment que les parents d'adolescents aussi vivent à l'intérieur de leur réalité avec leurs adolescents, beaucoup de choses en lien avec de la violence aujourd'hui.
Donc, ce n'est pas rien. Ce n'est pas rien, ce qui se passe pour ces familles-là. Et l'outil qu'offre Entraide parents au niveau des ateliers, en lien justement avec la problématique de violence à la maison, soit physique, psychologique, bien, ça a un impact majeur puis... Alors voilà, pour moi, ça a été vraiment aidant, là, puis... Voilà.
Une voix: Bonjour. Je m'appelle Vanessa. Je suis arrivée il y a deux ans au Québec avec une petite fille de cinq semaines, et maintenant, voilà, le deuxième qui a cinq mois, qui est né au Québec. Lorsque je suis arrivée ici de la Suisse, c'est un organisme communautaire familial qui m'a vraiment aidée à m'intégrer. Donc, c'est un facteur de cohésion sociale et d'intégration tellement important que je ne saurais les remercier. J'en aurais pour longtemps de les remercier, c'est vraiment eux qui m'ont aidée à faire mon intégration ici. Ça m'a tellement aidée que j'ai voulu leur tendre la main à mon tour et je me suis impliquée sur le conseil d'administration, et, je dois dire, c'est une lutte au quotidien de trouver du financement pour offrir aux personnes qui donnent des services un salaire décent et des conditions qui leur permettent d'offrir ces services-là. Et ça, c'est vraiment un appel du coeur, c'est une recherche au quotidien de trouver des fonds et de leur offrir juste des conditions décentes de travail.
Donc, c'est tout ce qu'on demande, c'est qu'elles puissent donner les servies à la hauteur de tout le coeur qu'elles ont et qu'on puisse leur offrir des salaires à la hauteur des autres organismes qui existent à travers le Québec. Merci.
Mme Bouillé: Est-ce qu'il y a des questions? C'était clair. Bien, je vous remercie beaucoup. C'est très clair et...
Une voix: Mais on est disponibles après aussi.
Mme Bouillé: Oui. Et la suite lors du dépôt de la pétition auprès de la ministre de la Famille Yolande James. Merci.
(Fin à 9 h 40)