(Huit heures trois minutes)
La Modératrice
: Bonjour.
Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Méganne Perry
Mélançon, notre porte-parole en matière d'habitation sera suivie du chef du
Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon.
Mme Perry Mélançon : J'aurais
envie de dire peut-être porte-parole en matière d'économie, ce matin, parce que
je vais vous parler, en fait, de ce qu'on a appris encore sur le cas de Pierre
Fitzgibbon, qui a toujours fait beaucoup jaser pour la question du respect du
code d'éthique. Et on apprend encore une fois que M. Fitzgibbon a eu des
contacts très étroits avec un représentant de Polycor… bon, ex-représentant, mais
tout de même. La Commissaire à l'éthique lui avait dit… lui avait mis en garde
de faire très attention à ses amis, justement, dans le monde des affaires parce
qu'il est en politique maintenant puis qu'il y a un code d'éthique à respecter.
Et Pierre Fitzgibbon s'est montré encore très irrité, ne prend pas
vraiment la critique.
Mais c'est des questions légitimes qui
sont posées à M. Fitzgibbon puis il va falloir qu'il apprenne à vivre avec
puis, même, qu'il fasse un choix éventuellement. Parce que, là, là, il est
devant ce choix-là : ou bien il continue de faire de la business… des
affaires avec ses amis ou bien il fait de la vraie politique puis il respecte
le cadre de ses fonctions. Alors, ce n'est pas à l'Assemblée nationale ou à la
commissaire, là, à changer son code d'éthique en cours de route pour quelqu'un
qui se montrerait défavorable. Il faut… puis je pense qu'il n'est pas le seul,
il n'est pas le premier à faire des affaires, en politique, mais monsieur
Fitzgibbon, clairement, encore… c'est un manque d'honnêteté, un manque
d'intégrité.
Puis la commissaire l'a invité à la
prudence, il a même été retiré de son Conseil des ministres. Puis là, une fois
réintégré, il refait la même chose, alors qu'est-ce qu'il n'a pas compris? Je
pense que, là, il y a des questions à se poser puis la Commissaire à l'éthique
devrait faire toute la lumière là-dessus encore une fois. Alors, je cède la
parole à mon chef Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Méganne. Bonjour, tout le monde. On a encore un rappel, ce
matin, de la difficulté de la gouvernance par décrets en termes de reddition de
comptes et des risques réels, lorsqu'on parle de 6 milliards de
dollars en contrats de gré à gré. On sait déjà que bon nombre de contrats
avaient été donnés à des compagnies bidon et que le gouvernement a refusé notre
invitation de poursuivre les compagnies coquille… bidon à l'étranger. Il n'y a
pas eu de suivi, quand c'était le temps, sur ces questions-là, vous vous en
souviendrez. Mais également, on sait que la Vérificatrice générale est venue
dire, grosso modo, il y a 1 milliard, là, qui s'est gaspillé parce que les
contrats n'ont pas été gérés correctement.
Donc, devant 6 milliards de contrats
de gré à gré, la demande du Parti québécois, elle est simple, elle est très
claire, il faut passer au peigne fin chacun de ces contrats-là, évaluer la
valeur, le retour sur l'argent dépensé pour chacun des contrats. Et, s'il y a
des compagnies bidon qui ont profité des largesses du gouvernement, on réitère
que ça prend des poursuites. Ça fait presque deux ans qu'on dit ça, qu'il faut
récupérer ces sommes-là lorsqu'elles ont été mal versées, et ce n'est pas
normal que le gouvernement ne soit pas plus proactif sur une question aussi
fondamentale, compte tenu du montant en jeu, 6 milliards de dollars
donnés de gré à gré.
La Modératrice : On va
prendre les questions.
M. Laforest (Alain) : On
ne vous a pas entendu, M. Paul St-Pierre Plamondon… D'abord, là, juste
pour éclaircir la chose, avez-vous été invité à parler au 100e anniversaire
de René Lévesque?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je n'ai pas été invité à parler.
M. Laforest (Alain) : Comment
vous vous sentez par rapport à ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je constate qu'on a un 100e anniversaire de René Lévesque dans
le cadre duquel, à date, il y a eu plusieurs déclarations qui, à mon avis, ne
sont pas conformes à l'oeuvre, la pensée de René Lévesque et je m'interroge sur
la place que le Parti québécois et l'indépendance du Québec occupera dans ces
célébrations. Parce que je vois difficilement comment on peut célébrer René
Lévesque tout en écartant le Parti québécois et en écartant le fait qu'il a
consacré sa vie à l'indépendance du Québec et à dire aux gens : C'est
normal de vous consulter puis vous êtes capables de monter un pays. Donc, c'est
toutes des questions qui se posent, en effet, en ce moment.
M. Laforest (Alain) : L'organisateur
de cet événement-là, c'est quand même un ancien chef du Parti québécois, là, ça
vous dit quoi? C'est Lucien Bouchard qui est le porte-étendard du 100e anniversaire
et qui ne vous invite pas ou qui ne dit pas à son organisation : Il
faudrait peut-être inviter le chef du PQ. Est-ce qu'on est en train de vous
écarter? Est-ce qu'on est en train d'écarter… ce qu'il disait, le véhicule,
même s'il tente aujourd'hui de dire que ce n'est pas le cas?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est l'indépendance... c'est le Parti québécois qui semble être écarté de
ces festivités-là, ce qui est complètement incompatible avec la vie, l'oeuvre
de René Lévesque. Et moi, je ne peux que le constater, et on le voit, avec des
candidatures comme celle de Bernard Drainville. C'est également dans l'air du
temps, de vouloir enterrer le mot en «s». On n'est plus capable de dire
«souveraineté», l'actualité, pourtant, nous rappelle constamment la nécessité,
voire l'urgence de faire du Québec un pays. Mais même pour le 100e de René
Lévesque, on semble avoir de la difficulté à dire le mot «indépendance», et ça,
c'est un phénomène social… c'est un phénomène de société qui m'inquiète. Mais
c'est là que le Parti québécois se tient debout de manière très différente, où
est-ce que, nous, on assume notre idée puis on en est fiers, on ne cache pas
qu'on est indépendantistes, on ne cache pas notre projet de société.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
est-ce que vous demandez à pouvoir prendre la parole? Est-ce que c'est... qu'est-ce
que c'est, votre demande à la Fondation René-Lévesque, là, sur cet événement-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je leur laisse gérer l'événement. Mon constat, c'est que, pour un événement
qui se voulait non partisan, il s'est dit beaucoup de choses extrêmement
partisanes et décevantes sans que les organisateurs ne commentent, ne
réagissent. Mais je vais quand même avoir une certaine réserve, parce que je me
dis, au final, c'est René Lévesque qu'on doit célébrer. Moi, tout ce que je
demande, c'est qu'on célèbre sa pensée et sa mémoire de manière cohérente et
juste.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais le fait que vous ne puissiez pas prendre la parole, pour vous, est-ce que
c'est, comment dire, donc… c'est taxant?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est surprenant.
M. Gagnon (Marc-André) : Toute
cette chicane-là, est-ce que ce n'est pas un peu inopportun? Je parle du moment
où cela survient, notamment, avec Bernard Drainville hier qui fait un retour en
politique avec la CAQ. Je veux dire, ça ne fait pas bien paraître le Parti
québécois non plus, là, cette chicane avec Lucien Bouchard, la soeur de... Mme Lévesque,
non?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Au contraire, ce n'est pas une mauvaise chose pour le Parti québécois et
l'indépendance du Québec. Parce que, d'un côté il y a les gens qui disent :
Résignez-vous, ça n'aura jamais lieu, puis il y a les gens qui se présentent en
politique en disant : Je ne suis même pas capable de vous dire que je suis
indépendantiste, c'était ça, le prix pour le comté puis le ministère qu'on me
réserve, je n'ai pas le droit de vous le dire, que je suis indépendantiste, je
vais même jusqu'à répéter ce que le Parti libéral du Québec répète depuis des
années, à savoir que c'est une vieille question, c'est dépassé, ce n'est plus
dans l'actualité. Donc, pour le Parti québécois, l'indépendance, l'intérêt,
l'opportunité… c'est que, nous, on ne se cache pas, on dit la vérité, on donne
l'heure juste et on n'a pas honte d'être indépendantistes pendant que
d'autres...
M. Laforest (Alain) : …Drainville,
c'est un pleutre, c'est ça que vous êtes en train de dire, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il y a des gens qui, en politique, peuvent choisir de ne pas être fiers de
leurs convictions, de ne pas être fiers de leurs idées. Moi, je ne suis pas
comme ça, puis les gens qui se présentent au Parti québécois, on n'est pas
comme ça : on est très fiers de l'idée d'indépendance du Québec, on est
fiers de l'héritage de René Lévesque puis c'est ça qu'on va porter en toute
honnêteté, en toute franchise lors des prochaines élections.
M. Gagnon (Marc-André) : M. Drainville
ne nie pas son passé, ce qu'il dit, c'est que le débat entre souverainistes et
fédéralistes, et je le cite, «est passé date». Vous avez réagi comment en
entendant ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est le discours du Parti libéral du Québec. La vérité, c'est que,
dans l'actualité, l'indépendance revient constamment. Pas plus tard que la
semaine dernière, le premier ministre a dit que c'est une question de survie de
la nation québécoise, d'obtenir des pouvoirs d'Ottawa, et ne les obtient pas,
obtient un refus dans les 48 heures. Donc, l'actualité parle d'elle-même. Mais
il y a des choix que chacun doit faire dans la vie puis certains ne sont pas
fiers… ne sont pas honnêtes avec la population quant à leurs réelles
convictions.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que, tout ça, ça rend service au Parti libéral?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pourquoi?
M. Gagnon (Marc-André) : Bien,
eux, probablement qu'ils ne souhaitent que ça, là, que de relancer ce vieux
débat là, justement, là, tu sais, comme certains disent, là, pour diviser. Puis
ça leur a servi par le passé, vous le savez, de brandir l'épouvantail
référendaire puis...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne sais pas à quel point ça aide le Parti libéral, mais je ne pense pas
que ça aide la CAQ, de manquer à ce point de transparence et d'honnêteté
vis-à-vis l'électorat. Puis c'est là que...
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
vous pensez que ça…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est là que le Parti québécois, oui, va se distinguer, parce que les
candidatures que, nous, on met de l'avant sont honnêtes avec la population sur
leurs convictions puis sont là pour que l'indépendance se réalise. Donc, notre
message aux indépendantistes, il est simple : Si vous croyez à ce
projet-là puis si vous êtes fiers de ce projet-là, bien, allez avec ceux qui le
portent fièrement, pas ceux qui semblent mal à l'aise de même mentionner
l'existence de cette possibilité-là.
M. Robillard (Alexandre) : Non,
mais, Mme Perry Mélançon, est-ce qu'on peut savoir qu'est-ce que vous
demandez à la Commissaire à l'éthique, là? Est-ce que vous souhaitez qu'elle
enquête sur la transaction de Polycor? Vous avez dit : Elle doit s'en
occuper, mais je veux dire, concrètement, là, allez-vous posez un geste ou...
Mme Perry Mélançon : Bien,
le geste, je le pose justement. Je suis assez claire sur le fait que la Commissaire
à l'éthique devrait encore une fois se pencher sur le cas du ministre de
l'Économie et de ses liens étroits avec des représentants d'entreprises qui,
ensuite, ont eu des sommes très, très importantes pour des projets du
gouvernement du Québec. Et encore, justement, monsieur Fitzgibbon, oui, va
encore souper avec ses amis alors qu'elle l'a mis en garde, clairement, de se
tenir loin de lui, particulièrement dans ce cas-ci. Alors, pour moi, il faut...
M. Robillard (Alexandre) : …il
ya une apparence de conflit d'intérêts?
Mme Perry Mélançon : Demeure.
Pour moi, il faut aller au fond des choses et voir, ça a été quoi,
l'implication de M. Fitzgibbon et de cet homme-là en particulier.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous allez lui écrire pour lui demander formellement d'enquêter ou c'est
simplement une déclaration publique?
Mme Perry Mélançon : Une
déclaration pour le moment, mais on se penchera là-dessus. Effectivement, je
serais prête à...
M. Laforest (Alain) : Mais
vous n'avez pas l'intention de porter une plainte écrite, là, vous faites une
déclaration puis vous laissez ça là. La Commissaire à l'éthique, ça lui prend
un papier…
Journaliste
: Ça lui
prend une lettre.
M. Laforest (Alain) : En
fait, ça lui prend une lettre pour une demande d'enquête. Vous ne demandez pas
une enquête, là?
Mme Perry Mélançon : Bien,
peut-être que je pourrais laisser mon chef...
M. Robillard (Alexandre) : Vous
pensez qu'elle devrait enquêter ou si c'est formel, votre demande?
Mme Perry Mélançon : La
demande, elle est là aujourd'hui, donc on fera les démarches nécessaires pour
qu'elle se saisisse du dossier.
M. Bossé (Olivier) : M. Fitzgibbon,
d'après vous, devrait juste déchirer son bottin téléphonique puis le jeter? Parce
qu'est-ce que... c'est la raison pour laquelle M. Legault l'a fait venir,
il a beaucoup d'amis. Là, on dit : Vous ne pouvez plus parler à vos amis.
Mme Perry Mélançon : Mais
ce n'est pas le seul à avoir eu des amis en affaires, donc pourquoi il est le
seul pour qui il faudrait changer tout le code d'éthique? Elle est là, la
question. Donc, ce n'est pas de mettre à la poubelle son bottin téléphonique,
mais c'est de… durant le temps où est-ce qu'il exerce des fonctions en
politique puis qu'il a un rôle aussi important au Conseil des ministres, bien,
il faut que, oui, il se tienne à l'écart pour un certain temps puis qu'il
arrête de faire des affaires avec tout le monde. Il n'est plus seulement cet
homme d'affaires là, il a choisi de s'impliquer pour le Québec et pour les
citoyens du Québec, donc je pense qu'il faut qu'il se montre plus blanc que
blanc et ce n'est pas le cas actuellement.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
pensez quoi de son ton, là, quand il répond, par exemple, à un de mes collègues :
Quand je soupe avec des amis, ce n'est pas de tes affaires, c'est-tu clair?
Mme Perry Mélançon : Bien,
c'est inacceptable. C'est ça, c'est ça, faire de la politique : il faut
que tu répondes aux journalistes, il faut que tu démontres que tu es intègre
face à la population. Il n'a pas fait cette démonstration-là ni dans ce cas-ci
ni dans les cas précédents. Donc, je pense que ce n'est pas une façon de gérer
le dossier, que de se montrer très irritable face aux journalistes, puis c'est
un manque encore une fois d'éthique et d'intégrité, selon moi. Donc, est-ce que
tu veux rajouter quelque chose?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Si je peux juste ajouter quelque chose à ça. Si vous pensez que c'est
arrogant puis que ça manque de respect, cette déclaration-là, dites-vous que la
proposition de la CAQ, c'est qu'elle a besoin d'encore plus de députés,
supposément, pour aller faire des gros gains à Ottawa. Donc, je profite de
l'occasion pour que tout le monde visualise, ici, le degré d'arrogance et de
nonchalance vis-à-vis les règles éthiques qui pourrait advenir, si vraiment on
exauce le voeu de la CAQ de prendre à peu près tous les sièges possibles sous
prétexte d'aller chercher des gains à Ottawa. Et tout le monde ici sait que ça
n'arrivera jamais.
M. Robillard (Alexandre) : Le
dossier Fitzgibbon, selon vous, est-ce que c'est une coche mal taillée, ça,
pour la CAQ?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je crains ce qu'on va découvrir avec le temps, grâce au travail
journalistique, sur les contrats de gré à gré. C'est ça, la mentalité, à la
CAQ, à savoir que les règles d'éthique sont facultatives. Là, ça fait combien
de fois qu'on parle de M. Fitzgibbon relativement à la Commissaire à
l'éthique, aux règles d'éthique?
M. Laforest (Alain) : Quatre
rapports.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
M. Laforest (Alain) : Quatre
rapports.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Quatre rapports. Et, à un moment donné, ça parle, comme organisation, de
comment la CAQ voit l'éthique. Et on vient de vivre deux ans de gouvernance par
décrets, des milliards de dollars de contrats de gré à gré, il va falloir un
contrepoids à ce gouvernement-là et il va falloir que le contrepoids soit plus
fort qu'en ce moment. Et je pense que c'est une des questions qui se pose à
l'élection parce que c'est un gouvernement qui semble faire très, très peu de
cas de l'éthique, qui s'accommode d'un pouvoir illimité sans reddition de
comptes.
M. Robillard (Alexandre) : Êtes-vous
d'accord avec M. Drainville qui semblait constater qu'il y a des coches
mal taillées à la CAQ?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
J'ai raté cette déclaration-là, de M. Drainville.
M. Gagnon (Marc-André) : ...propos
d'avant sur le nombre d'élus. Je trouve ça intéressant parce que, notamment,
Pascal Bérubé, là, en entrevue, au début de la semaine, il disait qu'il serait
peut-être plus porteur de se porter sur la vision des partis que sur le nombre
de députés que la CAQ pourrait avoir. Mais pourtant, c'est ce même Pascal
Bérubé, là, qui devait être là ce matin puis qui n'y est pas, finalement, qui,
récemment, a sonné l'alarme sur une possible crise politique au Québec parce
que la CAQ pourrait possiblement rafler une centaine de sièges. Est-ce que
c'était une erreur de votre part d'aller là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, un n'empêche pas l'autre, au contraire. Si on prend du temps...
on vient de sortir un site qui s'appelle Le vrai bilan. Si on prend le temps de
regarder les problèmes dans la vie des gens qui n'ont pas été résolus en quatre
ans de gouvernance de la CAQ, puis si on prend le temps d'écouter chaque parti
d'opposition sur ce qu'ils ont de distinctif, d'unique à proposer aux
Québécois, moi, je pense que l'appui pour les partis d'opposition sera plus
grand, et la scène politique, mieux équilibrée qu'en ce moment. Mais c'est sûr
que, si on ne parle que des sondages, bien là, ça met moins en lumière les
solutions mises de l'avant par chaque parti. Puis le Parti québécois vient de
sortir un bilan de la CAQ, mais dans le cadre duquel on met en valeur nos
propositions, nos solutions, qui sont complètement différentes de celles de la
CAQ.
M. Gagnon (Marc-André) : ...il
y a trop de sondages?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense qu'on pourrait faire plus de place à ce que chaque parti politique
propose dans l'espace d'analyse.
M. Bossé (Olivier) : Il
faut remettre beaucoup d'argent public dans le chantier de Lévis?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je peux vous revenir sur celle-là. As-tu un...?
Mme Perry Mélançon : …
M. Bossé (Olivier) : Bien,
La Presse dit que ça va être annoncé demain, que ça va être le troisième
chantier, mais que Québec va aussi mettre de l'argent.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Est-ce que vous... Moi, je n'ai pas d'infos sur combien puis sur les Chiffres.
M. Bossé (Olivier) : Je
ne m'en rappelle pas.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
M. Bossé (Olivier) : Je
ne me rappelle pas, c'est...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est ça. Moi, je vais venir spécifiquement sur celle-là.
M. Bossé (Olivier) : ...le
gouvernement du Québec doit remettre encore de l'argent dans le chantier de
Lévis?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais regarder c'est quoi, exactement, les chiffres qui sont envisagés
avant de commenter parce que, là, je n'ai pas cette info-là.
M. Laforest (Alain) : Ottawa
qui ne finance pas le troisième lien, est-ce que ça pourrait être une bonne
échappatoire pour la CAQ pour enterrer le projet ou ne jamais faire la première
pelletée de terre?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je leur offre toutes les échappatoires possibles pour enterrer ce
projet-là. Mais ce serait ironique, parce que c'est une formation politique qui
a pris le pouvoir en 2018 en disant qu'on ferait des gros gains dans le Canada
et, malheureusement, ce qu'on constate, c'est que ce sont des échecs
substantiels dans chacun des dossiers. Mais on ne serait pas capables de nommer
l'indépendance du Québec. C'est là que, nous, on entre en jeu en disant :
s'il y avait de l'honnêteté, s'il y avait du courage, on nommerait le fait que
la seule solution durable, c'est l'indépendance du Québec. Nous serons les
seuls à dire ça lors des prochaines élections.
La Modératrice : On passe en
anglais. Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Karine Gagnon published a column this morning reminding
Mr. Drainville that he has not always been a pro third link, and he was
critical about it when he was a host, and that changing his mind, and selling
this idea yesterday about the third link, this is what makes people more cynical
about politics. How would you agree with this?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Well, this is a small
matter as compared to the fact that he's not allowed to say that he is in
favour of the independence of Québec, that he's still a sovereigntist. It's the
same principle that you shouldn't say what you think, if you join the CAQ, you
shouldn't be completely honest with people, you should say something that you
don't think.
But it's even a larger
problem when it comes to the future of Québec within Canada. When I hear
Bernard Drainville say things that the Liberal Party would say : It's not
in the news, it's an old project, we should get rid of it, it's so far from
what he has always said on that topic, it becomes a matter of honesty.
Mme Senay (Cathy) : But he's following what the CAQ probably wants from him, is that,
if you're a federalist, you can sit within the CAQ, if you're a sovereigntist…
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : You can't say a word. You
can't say a word and you seem to be obliged to further lie about it by saying :
This is behind us, it doesn't exist anymore. It's very… I understand the
population to feel a degree of cynicism.
Mme Senay (Cathy) : Why?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Because there's no way he's
being honest with the population when he says that sovereignty is irrelevant,
it's behind us and it's not in the news. There's no way he's being honest with
the people.
Mme Greig (Kelly) : What signs do you have that that's not the case? That sovereignty
is still alive and well in Québec or independence is still alive?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Every week, every week,
every demand from the CAQ that led to a refusal by Justin Trudeau on
fundamental things such as 6 billion in the health system, such as the
application of Bill 101 to federal enterprises, such as, recently, the
powers on immigration that were said by the Premier to be fundamental for the
survival of the nation, he got, within 48 hours, a refusal by Justin
Trudeau. It's there every week. And it's really sad that certain politicians do
not have the courage to tell the truth to the population.
Mme Greig (Kelly) : It reminds me a lot the last election, there were many questions
about François Legault's links to independence and is there going to be a
referendum. It seems to come up right around this time, just before the
election. What do you think the play is, here, for the CAQ? To distance itself
as far as it can from independence? Is that, do you think, the goal?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Obviously, obviously. They're
not even capable of saying the word in «s», like we should now call it… sovereignty should be called the word in «s» because it's so
difficult for them to even mention that possibility,
it's... Obviously, their play,
if you say so… their position is to act as if that idea and that project is
irrelevant, non existing and it's very sad for Québec politics
and it lacks honesty.
Mme Senay (Cathy) :
What do you think about the timing of
Benoit Charette tabling his bill to increase water royalties today? The session
will end on Friday.
Mme Perry Mélançon :
Well, it's all about intentions. It's the same
thing as the «politique sur l'aménagement du territoire» : it's a work of
four years, but nothing really concrete, there is no action. There has been no
action since the beginning. So, in environment, I think he is trying to maybe
save his image, his face, his reputation because there is nothing really that
has been done to make people think that he is going to do what he is saying. Like,
it's just… for me, it's intentions and it's electoral promises, as we all do. It's
a plan for the future, but nothing really tells us that it's going to be
applied, so...
Mme Greig (Kelly) :
On that note, if I can get one last one
in about a debate on the environment that was... yesterday. It didn't seem to
go over well. Do you think that there should be a debate on the environment? And
how do you think that should be handled?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Yes, given the... You can't have a debate specific on every topic
during an election, it's impossible, but there are few exceptions. If a topic
is determinant for the future of humanity, sure, I'm there, I mean, we should
be debating that. There is a very few topics that I will allow, otherwise, it's
unmanageable. But this topic, we would be fools not to debate it.
M. Authier (Philip)
: …can I ask one?
La Modératrice :
...oui, rapidement.
M. Authier (Philip) :
I do apologize for my tardiness.
La Modératrice
: …
M. Authier (Philip)
: I don't know if this has already been asked, but what did you think
about Mr. Drainville's comments to the fact that the independence debate
is a dead-end?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
It lacks honesty, knowing what he said for many years, and it's not
true. It's not... it's part of a deal in which he gets a safe riding and
probably a ministry, but in exchange, he's not even allowed to say he is in
favour of independence. And that tells a lot about who the CAQ is. And it tells
a lot about who we are because I'm not hiding and I'm proud to say I believe
that independence of Québec
will happen and I'm there for that reason. So, people in Québec who will have to make a choice at the
next election will choose between people who are not proud of what they think,
who hide what they actually think or people who are transparent, honest and
courageous, based on what they believe is the best interest of Québec.
M. Authier (Philip)
: Do you think he sold-out his principles?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I think it's sad that he is
not even allowed to say that he is in favour of Québec independence and it's even more sad that he goes further… it's one
thing to say : Listen, I know what I'm getting into, CAQ is federalist, so
I'll say I'm nationalist, but he goes further and he says : It's behind
us, it's over, it's irrelevant. Saying those things is really astonishing in terms of integrity. There are levels, you
might be flexible to a certain extent on what you really believe, but to say
the exact contrary and to take the Liberal Party's speech for the last 30 years
as your own... as what you have to say to the population, I think it's really
troubling.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
(Fin à 8
h 29
)