To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Claire Samson, députée d’Iberville

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Claire Samson, députée d’Iberville

Version finale

Wednesday, June 1, 2022, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trois minutes)

15  409 Mme Samson : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Alors, j'aimerais revenir un peu sur mon action de ce matin avec ma question, dernière question de ma carrière politique, et c'était sur la francisation des immigrants, où je tenais à ce qu'ils comprennent bien que d'imposer à un immigrant, un nouvel arrivant, d'apprendre le français en six mois, c'est insensé, c'est illogique, c'est impossible. À moins qu'on les enferme nuit et jour, 24/7, là, en immersion totale, c'est impossible, d'autant plus qu'il y a beaucoup de nouveaux arrivants qui sont des femmes qui ont des enfants.

On a juste à regarder le groupe de gens d'Ukraine qui sont arrivés en fin de semaine dernière. Encore faut-il, pour ces femmes-là, pour participer à la francisation et aller suivre des cours, qu'elles aient des places en garderie. Or, les Québécoises ne sont pas capables d'avoir des places en garderie pour retrouver le marché du travail. Je ne vois pas comment ils vont réussir à aménager des facilités pour les femmes qui immigrent au Québec. C'est un réel problème, je pense. Six mois, ce n'est absolument pas possible.

J'aurais pu poser ma question sur le nouveau 500 $ de M. Legault, mais je pense que M. Duhaime va vous en parler. Et il y avait 1 000 questions qu'on aurait pu poser encore. Malheureusement, ça ne sera pas le cas, mais ça ne nous empêche pas d'avoir des idées. Alors, je vais laisser M. Duhaime, si vous le permettez.

M. Duhaime (Éric) : Merci beaucoup, Claire. Merci pour ta dernière question. C'est émouvant de... Malheureusement, tu ne veux pas te représenter. Tu aurais été une excellente candidate.

Je veux, aujourd'hui, évidemment, moi aussi, revenir sur le 500 $ de M. Legault pour vous dire que, tu sais, je pense que tout le monde, là, on est tous d'accord que l'inflation est en train d'affecter les Québécois, le pouvoir d'achat, notamment, de la classe moyenne puis des familles québécoises. Il faut faire quelque chose. Cela étant dit, on pensait, au dernier budget, que c'était une mauvaise mesure de donner 500 $. On aurait aimé puis on aurait préféré quelque chose de plus concret puis quelque chose de plus viable, de plus durable. On a souhaité, notamment, des baisses de taxe sur l'essence. Vous savez que j'ai proposé, depuis plus de deux mois, la suspension des taxes sur l'essence. Et on veut aussi des baisses d'impôt. On pense que le taux d'imposition, là... vous avez vu que le programme du Parti conservateur, à cet égard-là, est assez détaillé, là. On propose un plan qui est assez ambitieux à cet égard-là.

Mais aujourd'hui, je veux revenir aussi sur l'aspect du transport en commun parce que c'est souvent aussi... les plus démunis, c'est aussi une dépense importante, hein? Vous savez que juste une passe d'autobus ici, à Québec, c'est quoi, c'est 90 $ par mois. Là, on a un projet de tramway qui est en train de se constituer malgré l'absence d'acceptabilité sociale. On a rendu public un sondage Léger Marketing, il y a quelques jours, où on voit qu'il y a seulement 38 % des gens dans la région de Québec qui sont favorables au projet de tramway actuellement défendu par le gouvernement et par l'administration de Québec. Et, pour nous, c'est un seuil qui est bien en deçà de l'acceptabilité sociale qu'on nous avait promise au départ. Et moi, j'ai mandaté la commission politique, déjà, depuis quelques semaines, d'arriver à un plan pour qu'on puisse demander un moratoire sur ce projet de tramway là, et qu'en attendant on puisse offrir la gratuité du transport en commun dans la région de Québec. Ça serait une vraie économie pour... c'est plus de 1 000 $ pour chaque usager par année. C'est quelque chose de très concret. On peut le faire dès maintenant. On n'a pas besoin d'attendre cinq, six ans pour la construction. On n'aura pas de dépassement de coûts. On va avoir des autobus qui vont se remplir un peu plus, en tout cas, on l'espère. Ça va nous permettre de mesurer s'il y a véritablement un appétit pour une croissance du transport en commun parce qu'on sait que c'est une barrière quand même, les coûts.

Donc... Et dans cet esprit-là, il y a eu des consultations publiques qui ont été faites. Vous avez vu que c'est un peu bidon. Vous avez vu que ça a brassé pas mal aux dernières consultations qu'il y a eu à l'ancien hôtel de ville de Sainte-Foy, il y a quelques jours. Et là, il y a une consultation virtuelle qui va se terminer le 9 juin prochain, donc la semaine prochaine. Et nous, on va organiser une manifestation le 9 juin pour réclamer un moratoire. On va être avec des groupes citoyens pour dire que le tramway, «no way», non merci. On veut s'assurer que le transport en commun... On croit aux transports en commun. On est favorables aux transports en commun, mais le projet actuellement sur la table est un mauvais projet, et donc on va aller de l'avant, là, pour manifester notre désaccord et réclamer un moratoire sur cet enjeu-là. Sur ce, ça va me faire plaisir de prendre vos questions.

M. Lachance (Nicolas) : M. Duhaime, il y a un parti politique, au municipal, qui a basé, qui a axé sa campagne électorale exclusivement sur le tramway, «no way», en faisant des pancartes où c'était inscrit : «Ceci est une élection référendaire sur le tramway». Et ce parti-là est bon dernier au conseil municipal à Québec. Pourquoi vous voulez recommencer ça?

M. Duhaime (Éric) : Parce que le parti qui a été élu n'était pas le parti du tramway tel quel. Vous vous souvenez que le...

M. Lachance (Nicolas) : Oui, mais il y a un parti qui s'est présenté avec les arguments que vous venez de présenter là qui n'a pas été élu, là.

M. Duhaime (Éric) : On peut dire aussi que la première personne qui a parlé du tramway, que c'était Anne Guérette, qui a eu 15 % des votes quand elle s'est présentée avec cette option-là. Aujourd'hui, elle fait partie des opposants au projet. M. Marchand s'est présenté devant l'électorat en disant qu'il y avait 10 modifications qui seraient apportées au tramway, notamment les coupes d'arbres, il y avait des problèmes avec ça, les dépassements de coûts, la dalle de béton surélevée en plein milieu qui va véritablement casser des quartiers, les fils électriques dans les airs. Donc, il y a un paquet d'engagements qui ont été faits par M. Marchand pendant la campagne électorale, et aujourd'hui, malheureusement, le projet de tramway qui est devant nous, c'est le projet de Mme Savard, qui a perdu l'élection. Donc, il n'y a pas... Puis aujourd'hui, quand on demande aux gens de Québec, oui ou non, êtes-vous pour un tramway?, non seulement ça n'a pas augmenté, ça a diminué. Et ça ne va pas augmenter quand ils vont se mettre à couper les arbres centenaires sur René-Lévesque, je vous en signe un papier, quand les gens vont réaliser que leurs espaces de stationnement vont disparaître, quand ils vont réaliser que Grande-Allée va être congestionnée, puis qu'on va éventrer la ville de Québec pendant plusieurs années pour la construction. Donc, s'il n'y a déjà pas d'acceptabilité sociale, si déjà, il y a seulement 38 % qui est favorable, imaginez quand ça va être au «peak», ça va... On ne peut pas faire le plus important projet de développement à Québec, le plus gros investissement de l'histoire de la ville de Québec, contre la volonté de 62 % de ceux et celles qui vont payer.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que, dans ce 62 % là, c'est tous des gens qui ont voté à Québec?

M. Duhaime (Éric) : Bien là, écoutez, là, je pense qu'on vit dans la région de Québec, là. Si quelqu'un reste à Stoneham ou si quelqu'un reste au centre-ville de Québec, ou si quelqu'un reste à Lévis, là, je vous rappelle juste...

M. Lachance (Nicolas) : Mais c'est parce que vous divisez l'électorat selon vos arguments, là, vous...

M. Duhaime (Éric) : Non, non, je vous dis que quand la CAQ nous avait présenté son projet, rappelez-vous, la première condition qu'ils avaient mise, parce que la CAQ aussi, hein, a déjà... des engagements dans ce sens-là, c'était une interconnexion avec la Rive-Sud. Donc, c'était un projet qui est pour l'ensemble de la région, là. Ce n'est pas juste les gens qui habitent physiquement dans le centre-ville qui vont payer ce projet-là. Et donc, pour nous, c'est important de prendre en considération les enjeux de l'ensemble de la région, là. Je pense qu'il faut arrêter de faire des espèces de guerres de clocher, là, c'est un projet pour toute la région de Québec, pas juste pour certains citoyens.

M. Lemieux (Olivier) : Le gouvernement en place, qui est majoritaire, appuie le projet. Vous le savez, M. Duhaime, il y a presque 550 millions qui ont été approuvés, décaissés, là. Votre mobilisation arrive drôlement tard. Ça fait un bout qu'on en parle, là.

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, ça fait un bout qu'on demande aussi à ce qu'il y ait de l'acceptabilité sociale, puis ça fait un bout qu'on ne l'a pas. Et on ne peut pas continuer à aller de l'avant dans un projet que les gens ne veulent pas. C'est ça, notre point. Puis comment ça se fait que le projet de tramway, qui est beaucoup moins populaire dans l'opinion publique, avance beaucoup plus rapidement que le troisième lien qui, lui, est beaucoup plus populaire auprès des contribuables puis des citoyens de la région? Ça aussi, il faut se poser des questions. Comment ça se fait que, dans le budget, il n'y avait pas un mot sur le troisième lien, mais qu'on mentionnait le tramway? Ça aussi, ça laisse beaucoup de gens perplexes.

M. Bossé (Olivier) : ...arrêter le projet puis...

M. Duhaime (Éric) : Mettre ça sur la glace, oui.

M. Bossé (Olivier) : Juste attendre de voir qu'est-ce que...

M. Duhaime (Éric) : Bien, s'ils ne veulent pas avoir une véritable consultation, puis s'ils ne veulent pas de référendum, puis s'ils ne veulent pas qu'il y ait une façon de mesurer l'acceptabilité sociale, bien, on va attendre le 3 octobre, là, l'élection est dans quatre mois. Donc, vous allez voir que la région de Québec va pouvoir se mobiliser pour dire ce qu'elle en pense.

M. Bougon (Sébastien) : Sur la gratuité du transport en commun, M. Duhaime, vous proposez ça à la ville? Vous leur demandez de le faire? C'est une promesse électorale? C'est quoi, exactement?

M. Duhaime (Éric) : Bien, on va le détailler quand on va présenter notre plateforme électorale. C'est pour ça que j'ai mandaté la commission politique d'élaborer ça, puis de voir la faisabilité de tout ça, comment on va le faire, comment va le concrétiser. On sait que c'est à peu près le tiers, présentement, qui est déboursé par les usagers. Donc, ça nous donne une idée de grandeur, on a déjà une idée. Puis l'autre avantage qu'on trouve aussi avec la gratuité, c'est que ça accélère aussi le processus, hein, il y a moins de monde qui... Ça va beaucoup plus vite, on peut rentrer par les deux portes. On va accélérer la qualité du service et on va, en plus, soulager, là, économiquement des gens qui en ont le plus besoin.

M. Lachance (Nicolas) : ...partout au Québec ou juste pour la région de Québec?

M. Duhaime (Éric) : Bien, je pense qu'on pourrait commencer par Québec parce que c'est ici que le projet, là, de tramway serait...

M. Lachance (Nicolas) : ...à Montréal, il y a le métro, il y a des autobus, il y a d'autres tramways, il y a le REM. Là, vous vous présentez au provincial, M. Duhaime, pas à la ville de Québec, là. Vous proposez ça pour qui exactement?

M. Duhaime (Éric) : Je comprends, mais c'est un projet pilote, dans le sens, on veut voir est-ce que, véritablement, il y a un appétit au Québec plus grand pour du transport en commun. On va pouvoir le mesurer, là, est-ce que, oui ou non, les gens vont se tourner vers, davantage, les autobus, les 800, s'il y a une gratuité. Moi, je pense que oui. Puis ce n'est pas un projet qui va diviser la population, comme le projet de tramway, à l'heure actuelle, de M. Legault. C'est un projet qui va rassembler les Québécois parce que les automobilistes ont intérêt aussi à ce qu'il y ait davantage de gens dans les autobus, parce ça va leur permettre, eux aussi, d'accélérer leur transport. Donc, c'est un projet que je trouve qui est gagnant pour l'ensemble de la population de Québec.

M. Béland (Gabriel) : Le RTC nous dit que les autobus 800, les express, sont déjà à pleine capacité, puis que c'est pour augmenter la capacité qu'on fait un tramway. Vous, vous dites : On va rendre ça gratuit pour attirer plus de monde dans des bus qui, selon le RTC, sont déjà pleins. Dites-vous que le RTC ne dit pas la vérité?

M. Duhaime (Éric) : Bien, je vous dis que, moi, je me base sur les chiffres, là. Je ne partirai pas une guerre de mots contre le RTC, là, je vois juste que l'achalandage n'a pas augmenté, qu'il a diminué. Donc, moi, ça, ça m'inquiète. Quand je vois qu'il y a de moins en moins de gens qui utilisent le transport en commun, alors qu'on a un discours qui est de plus en plus favorable au transport en commun, il y a quelque chose là-dedans qui est inquiétant. Il faut renverser cette tendance-là, puis je pense que la gratuité pourrait effectivement... on pourrait être victimes de notre succès puis de notre... À ce moment-là, il faudrait l'évaluer, là, mais ce n'est pas impossible qu'on soit victimes de notre succès puis qu'on...

M. Lemieux (Olivier) : L'achalandage augmentait à Québec avant la pandémie. Vous semblez minimiser l'impact de la pandémie sur le fait que les gens prennent moins l'autobus, mais on sait qu'il y a des gens qui ont eu peur, M. Duhaime, là.

M. Duhaime (Éric) : Oui, mais ça, c'est une bonne question aussi. C'est une bonne réflexion à avoir : Quel pourcentage de gens vont continuer à faire, par exemple, du télétravail, même après que l'ensemble des mesures sanitaires ne seront plus présentes? Est-ce qu'il y a des gens qui ont pris goût à cette nouvelle réalité là pour leur famille, pour leur propre qualité de vie? Il y a beaucoup de gens qui disent que, oui, ils vont continuer à faire le télétravail. Donc, ça aussi, il faut prendre ça en considération quand on fait un projet comme ça, parce qu'on ne le fait pas juste pour l'année prochaine, on le fait pour la prochaine génération.

M. Laberge (Thomas) : Ce n'est pas très conservateur, comme mesure. Est-ce que vous essayez de courtiser l'électorat de Québec solidaire?

M. Duhaime (Éric) : C'est une bonne question. Écoutez, moi, ce qui m'importe, ce n'est pas de savoir si, idéologiquement, c'est complètement aligné avec ce qu'on propose. Moi, ce que je veux savoir, c'est est-ce qu'il y a un résultat. Et je pense que la gratuité est davantage porteuse d'avoir un résultat pour augmenter le transport en commun que d'investir plus de 4 milliards de dollars dans un projet hasardeux. Puis même sur le plan environnemental, on commence à avoir de plus en plus de questions, là. Vous avez vu les acres de terrain qu'ils vont condamner, vous savez ce qui va se passer avec plus de 1 000 arbres, dont plusieurs centaines centenaires, vous savez qu'on va avoir une espèce de toile d'araignée de fils électriques au-dessus de la tête. Donc, moi, je trouve qu'au niveau environnemental le projet actuel, en tout cas, moi, il ne m'a pas convaincu puis il n'a pas convaincu beaucoup de gens à Québec si je me fie aux sondages.

M. Bossé (Olivier) : Combien ça peut coûter?

M. Duhaime (Éric) : Bien, pour un ordre de grandeur, là, je peux vous dire que, présentement, là, grosso modo, là, sur un budget de 225 millions, présentement, c'est à peu près 70 millions qui est... On va aussi économiser... parce qu'il y a quand même des coûts pour aller chercher de l'argent. Puis ça aussi, c'est ça qu'on est en train d'évaluer, également, parce que, veux, veux pas, tu sais, il n'y a plus de gens qui vont vendre des billets. Il y a toute une partie, là, des dépenses qui sont faites pour aller chercher cet argent-là, qui va pouvoir être économisée à partir du moment où il y a une gratuité.

M. Béland (Gabriel) : Est-ce que ça... Parce que vous avez déjà parlé d'un projet, pour Québec, structurant. Est-ce que ça remplace... Est-ce que c'est ça, votre proposition, ou il y a aussi un projet qui s'en vient?

M. Duhaime (Éric) : Bien, non. Moi, ce que je pense, c'est qu'on veut aller dans cette direction-là, voir les résultats. Il n'y a pas d'impact, c'est-à-dire que si, demain matin, ça ne fonctionne pas, puis, effectivement, ça prend un métro, ou un tramway, ou peu importe le projet, on n'aura pas rien perdu, au contraire, il y a des usagers qui vont avoir gagné puis ça va nous permettre de mieux mesurer l'impact. Monsieur parlait tantôt, notamment, du télétravail. On va être capable de voir c'est quoi, la demande puis l'offre, en fonction des résultats qu'on va atteindre au cours de la prochaine année. Puis si jamais on fait fausse route, ça va être facile de se revirer de bord, alors que le tramway, ça va être très difficile si on se rend compte que c'est un fiasco dans cinq ans.

M. Béland (Gabriel) : Sur la manifestation, il y a des députés de la région de Québec, de la Coalition avenir Québec, qui ont déjà, dans le passé, été très critiques du tramway. Est-ce que vous leur tendez la main puis vous les invitez à votre manifestation?

M. Duhaime (Éric) : J'aimerais bien qu'ils se présentent, effectivement, s'ils veulent venir. Tout le monde est bienvenu, c'est une manifestation non partisane. Oui, on participe à l'organiser puis on est avec des groupes de citoyens, mais s'il y a d'autres partis politiques qui veulent se joindre à nous...

M. Béland (Gabriel) : Vous pensez à quels députés, là, par exemple?

M. Duhaime (Éric) : Bien, c'est sûr que celui qui a été le plus critique, c'est probablement le ministre Éric Caire, hein, qui, lui-même, a été très critique du tramway. Je me souviens de l'avoir entendu à la radio dire : Tramway, «no way». Donc, je l'invite, s'il veut venir, être à nos côtés, Claire et moi, on va l'accueillir comme un héros, là, qu'il puisse venir. Ce n'est pas... Tout le monde est bienvenu, en fait, toute la population de Québec, ce n'est pas que... Peu importe vos allégeances, je pense que tout le monde doit se joindre à ça. Puis je l'ai dit tantôt, je donnais l'exemple d'Anne Guérette. Tu sais, Anne Guérette a été, à Québec, le symbole du tramway. Aujourd'hui, elle est une des plus grandes critiques du tramway. Il y a beaucoup de gens qui réalisent que ce projet-là, le projet qui est sur la table... ils ne sont pas nécessairement contre le transport en commun, au contraire, ils ne sont pas nécessairement contre, même, le tramway, mais ils sont contre le projet qui est proposé actuellement.

M. Lemieux (Olivier) : Vous attendez combien de personnes à votre manifestation?

M. Duhaime (Éric) : Ah! ça, tout le monde qui veut venir est bienvenu. On ne s'est pas fixé d'objectif en termes de nombre de participants, on veut juste marquer le coup. On veut que la fin des consultations... démontrer que la population n'est pas d'accord. Et plus on sera nombreux, bien, plus le message sera fort.

M. Béland (Gabriel) : Ça va être où?

M. Duhaime (Éric) : Ça va être ici, devant l'Assemblée nationale.

M. Béland (Gabriel) : Si on résume : moratoire, vous le demandez dès maintenant, et à compter du 3 octobre, bien, là, il y aurait peut-être une gratuité qu'on pourrait installer.

M. Duhaime (Éric) : Si les gens nous confient le pouvoir, c'est vers là où on s'en va.

M. Bourassa (Simon) : M. Duhaime, est-ce que la langue parlée à la maison, ça a un rapport avec ce que le gouvernement en pense? Est-ce que les gens à la maison devraient uniquement parler français ou ils peuvent parler la langue de leur choix?

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez c'est toujours un choix individuel, évidemment, là, tu sais, on ne peut pas obliger des gens à se parler entre conjoints ou avec leurs enfants dans une langue que le gouvernement impose, là. Je n'ai jamais vu ça puis je ne pense même pas que c'est l'intention du gouvernement actuel, là, je ne veux pas lui prêter cette intention-là d'aucune façon. Mais je me pose beaucoup de questions, par exemple, sur les motivations du gouvernement d'en arriver avec un discours qui est aussi divisif. Je ne pense pas qu'avec l'adoption du projet de loi n° 96 le français, aujourd'hui, est mieux protégé qu'il l'était la semaine passée. Je pense que c'est davantage un outil politique à la veille des élections d'un gouvernement qui veut faire une vaste campagne de diversion afin de ne pas parler de son bilan. Parce que son bilan est très peu reluisant à plusieurs égards, notamment au niveau du système de santé, où le système est dans un pire état qu'il l'était quand la CAQ est arrivée, au niveau des finances publiques, où la dette va être beaucoup plus considérable. En fait, on a eu les déficits les plus lourds de l'histoire du Québec. Et je pourrais continuer encore sur plein de sujets où le gouvernement de la CAQ... sur l'exploitation de nos ressources naturelles, l'exploitation des hydrocarbures, où la CAQ a fait un virage à 180, a trahi celles et ceux qui, comme moi, ont voté pour elle. Donc, il y a beaucoup... Puis même en immigration aussi, hein. Moi, je me souviens de la CAQ qui disait : En prendre moins et en prendre soin. Aujourd'hui, on se rend compte qu'ils en ont pris plus, puis ils n'en prennent pas soin. Donc, il y a beaucoup, beaucoup de choses dont on va pouvoir discuter en campagne électorale, mais la CAQ veut ramener ça à des enjeux plus identitaires à des fins, évidemment, électoralistes. Je pense que tout le monde commence à le voir.

M. Béland (Gabriel) : La louisianisation du Québec, ça ne vous inquiète pas?

M. Duhaime (Éric) : Mais c'est-à-dire qu'en tant que Québécois, en tant que francophone en Amérique, il faut toujours s'inquiéter du sort de notre langue. On va toujours être dans une situation de minoritaires, puis il va toujours... on a un devoir de vigilance. Je pense que, là-dessus, beaucoup de gens sont d'accord. D'utiliser un mot comme la «louisianisation», je trouve que ça a l'effet inverse de l'objectif qui est recherché, c'est-à-dire qu'on dramatise, on fait peur aux gens, plutôt que de se baser sur la réalité des faits. Et on n'est pas... La situation de la Louisiane puis du Québec, à l'heure actuelle, ne se compare pas. Puis je trouve que M. Legault dessert le débat quand il amène des arguments qui me semblent démagogiques.

M. Lachance (Nicolas) : Si vous êtes élu, est-ce que vous allez, vous, également, demander le rapatriement des pouvoirs en immigration?

M. Duhaime (Éric) : Vous voyez, ça, c'est un bel exemple, là. Vous avez une très bonne question parce que, moi, je suis de ceux, là... J'ai entendu M. Legault dire qu'il voulait un mandat fort. C'est parce que ça fait quatre ans qu'il a un mandat fort. Qu'est-ce qu'il a fait? Ça ne prend pas... Ce n'est pas en élisant 150 députés de la CAQ sur 125 circonscriptions qu'on va faire avancer ce dossier-là. M. Legault, s'il était sincère dans sa démarche, il tendrait la main aux oppositions parce que le Québec n'est jamais aussi fort que quand il est uni. Et M. Legault divise les Québécois, et c'est lui qui est en train d'affaiblir le rapport de force du Québec. Moi, si j'étais premier ministre du Québec, si j'étais à sa place le 4 octobre prochain, je tendrais la main aux partis d'opposition, puis je m'arrangerais pour que l'Assemblée nationale du Québec parle d'une seule voix en matière de rapatriement des pouvoirs en immigration, ce sur quoi je suis totalement d'accord.

Cela étant dit, j'aurais aussi tendu la perche parce qu'on en a, des alliés, au Canada anglais. On a des provinces qui sont plus décentralisatrices. Il y a des gens aussi qui en ont assez du «Ottawa knows best» et qui pourraient être des alliés stratégiques. M. Legault, non seulement il n'a pas cultivé ces liens-là pour créer une alliance, pour mettre de la pression sur le gouvernement fédéral, il s'est créé des ennemis avec des gens qui auraient dû être des alliés naturels autour de la table des premiers ministres. Donc, je pense que si M. Legault était plus rassembleur, autant ici, avec les partis politiques, qu'avec ses collègues des autres provinces, on serait dans une situation de force plutôt que dans une situation de faiblesse, parce que là il se fait dire non. Ça n'a même pas été compliqué, M. Trudeau, ça a pris 24 heures pour qu'il réponde, puis c'était un non retentissant parce qu'il n'y avait aucun rapport de force. Puis ce n'est pas 25, 50, 100 députés de la CAQ de plus qui vont changer quoi que ce soit.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que ça va être ça l'enjeu de la campagne électorale?

M. Duhaime (Éric) : Bien, ça va être un des enjeux, certainement, mais j'espère que non. J'espère sincèrement que ça va être le pouvoir d'achat des Québécois parce que je pense que... Moi, je fais le tour des régions présentement, je rencontre des milliers de Québécois de toutes les régions. Puis je peux vous dire que les Québécois, présentement, sont inquiets quand ils voient le prix du litre d'essence à 2 $, quand ils voient la crise du logement, quand ils voient que leur salaire ne suit pas le coût de l'épicerie. Les gens réalisent qu'à toutes les semaines, à tous les mois, ils sont en train de s'appauvrir. Et ça, je pense que ça va être l'enjeu numéro un pour bien des Québécois, le 3 octobre, quand il va arriver le temps de voter.

M. Laberge (Thomas) : Vous dites que le gouvernement veut faire de la question identitaire un enjeu important, mais vous avez quand même pris la position d'accueillir des immigrants en fonction de leur compatibilité civilisationnelle, là. Je pense que ça s'inscrit clairement dans un débat identitaire. Donc, vous aussi, c'est une de vos préoccupations. Puis est-ce que vous voulez baisser les seuils d'immigration?

M. Duhaime (Éric) : Mais je l'ai dit depuis le début, là, je pense qu'il y a beaucoup de partis ici qui sont d'accord avec le fait qu'on a un devoir de préserver notre identité, notre langue. C'est un héritage qui est précieux, et il faut continuer à aller dans ce sens-là. Tout à l'heure, Claire a parlé, justement, des gens, là, que... le six mois, là, pour intégrer les gens. C'est sûr qu'apprendre le français... Il y a des gens qui arrivent de certaines régions du monde où c'est plus facile d'apprendre le français que quand on arrive avec une langue qui n'a même pas le même alphabet, tu sais. Le délai de temps pour apprendre une langue seconde n'est pas le même pour ces gens-là. Ce n'est pas une question d'intelligence, là, et il faut être réaliste par rapport à ça. Et c'est dans ce sens-là que, nous, on dit : Prenons des immigrants qui vont ultimement travailler. Parce que le vrai indicateur, quant à moi, d'une immigration réussie, c'est quand un immigrant travaille. Quand un immigrant est sur le chômage, c'est un échec et pour lui et pour sa société d'accueil.

Donc... Puis, tu sais, présentement, il y a 35 000... cette année, on prévoit qu'il pourrait y avoir jusqu'à 35 000 immigrants qui vont entrer illégalement par le chemin Roxham. C'est immense, là, c'est quoi, 30 %, 40 %, 50 % des immigrants qu'on va accueillir vont rentrer de façon illégale. Ils n'auront pas de possibilité de travailler, même s'ils le veulent, pendant un an, puis il va y avoir des délais épouvantables. Puis ça, M. Legault, tout ce qu'il fait, encore une fois, c'est une déclaration pour renvoyer la balle du côté d'Ottawa, mais concrètement, il n'a fait aucun geste concret pour que cette hémorragie-là cesse.

C'est tout? Merci beaucoup.

15  409 Mme Samson : Merci.

(Fin à 13 h 24)

Participants


Document(s) Related