(Huit heures cinquante-six minutes)
La Modératrice
:
Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Méganne
Perry Mélançon, notre porte-parole en matière de développement régional, sera
suivie du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole
est à vous.
Mme Perry Mélançon : Merci
Laura. Bonjour. Il y a deux semaines, j'étais ici pour vous annoncer le dépôt d'un
projet de loi du Parti québécois sur le droit de préemption qu'on souhaite
accorder aux municipalités du Québec pour mieux gérer la crise du logement à
laquelle elles font toutes face, comme nous tous. Ça aura pris au gouvernement
plusieurs années à le constater. Et, quelques minutes à peine, justement, après
cette annonce-là, ce point de presse, il y avait le premier ministre, François
Legault, qui, dans son discours devant les assises, devant les élus, les
membres de l'UMQ, s'est engagé à déposer un projet de loi qui, entre autres,
là, accorderait ce droit de préemption là.
Alors, aujourd'hui, ce projet de loi, cet omnibus
municipal est inscrit au feuilleton, et nous avons des attentes. Évidemment qu'on
va s'attendre à retrouver le droit de préemption à toutes les municipalités du
Québec, et, à ça aussi, parce qu'on l'a maintes et maintes fois répété, au
Parti québécois, qu'il fallait aussi avoir des mesures de protection des OBNL d'habitation
qui, elles aussi, eux aussi, ont des défis. Parce que les promoteurs privés
regardent beaucoup, là, qu'est-ce qui se fait, qu'est-ce qui se vend, pour
ensuite rénover puis vendre plus cher, et ça fait en sorte que plusieurs aînés
ou autres personnes plus vulnérables vont se retrouver à la rue. Alors, il
faudra aussi avoir des mesures de protection légale pour permettre de mieux
protéger le parc immobilier de logement social au Québec. Et, troisième élément,
aussi, dans cet omnibus municipal, on souhaite également que la clause F sur
les baux de location soit abolie et qu'on ne puisse plus retrouver des hausses
complètement dérisoires des loyers. Parce qu'en ce moment, cette clause-là
permet à des propriétaires qui ont construit des nouveaux immeubles de pouvoir
augmenter les loyers de façon considérable et parfois même déraisonnable.
Alors, c'est les trois éléments dont on s'attend dans ce projet de loi là.
Également, en termes de développement
régional... parce que le logement, finalement, l'habitation, ça concerne
beaucoup les régions, mais il y a également un gros, gros déficit en termes d'infrastructures,
d'investissements dans les infrastructures régionales. J'avais le bonheur d'accueillir
notre chef, Paul St-Pierre Plamondon, en Gaspésie la semaine dernière, et nous
avons annoncé un rattrapage massif dans le financement des infrastructures
régionales. Et, pour ce faire, il faut bonifier l'enveloppe des infrastructures
régionales de 11 milliards de dollars sur 10 ans. Et, pour ça,
il faut vraiment créer un PQI régionalisé, qui serait administré par un
ministère des régions. Parce qu'il faut se rappeler que les libéraux avaient
enlevé le volet dédié aux régions, dans le ministère des Affaires municipales,
et que la CAQ n'a pas rétabli cette situation-là. Alors, on voit que le
développement régional n'est pas nécessairement dans les priorités de ce
gouvernement pour toutes sortes de raisons. On a vu chez nous, entre autres, l'annulation
de l'échéancier pour le retour du train, qu'on attend depuis très, très
longtemps. Ça fait 10 ans qu'il ne se passe rien sur notre chemin de fer.
Alors, toutes sortes de projets d'infrastructures, en éducation, en santé, tout
ça, il faut un rattrapage massif, et on va voir aujourd'hui si le gouvernement
admet qu'il y a un rattrapage et qu'il est prêt à concéder ces sommes-là
importantes pour les régions du Québec.
Là-dessus, je cède la parole à mon chef,
Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Méganne. Bonjour, tout le monde. Je veux commencer par offrir mes
condoléances aux familles touchées par le drame au Texas hier. Mais je me mets
dans la peau des parents, c'est d'une tristesse infinie, et ça nous touche au
Québec. Le même jour, nos médias rapportent des balles qui ont traversé une
garderie à Rivière-des-Prairies. Je pense qu'il y a une prise de conscience à
faire ici, au Québec, sur la sécurité, sur les armes à feu. Et moi, jamais je
ne veux voir des parents vivre ça ici, au Québec.
Un autre point que je dois absolument
aborder, c'est la déclaration d'hier, de François Legault, comme quoi il a
besoin d'un mandat fort pour obtenir plus de pouvoirs en immigration. Je ne
sais pas à quel point on peut verser encore plus loin dans cette manie du
gouvernement d'induire en erreur la population. Il y a une forme d'absurdité,
lorsqu'on sait que François Legault s'est fait dire non, que toutes ses
demandes principales, ses demandes les plus substantielles, se sont fait refuser
par le fédéral, que, récemment, il a fait la demande pour le chemin Roxham et
il s'est fait dire non à nouveau. Comment est-ce qu'un chef d'État, dont le
parti a 76 députés... Mais, en fait, quand on calcule le nombre de députés
dans l'Assemblée nationale qui sont d'accord avec le rapatriement des pouvoirs
en immigration, ça se compte par plus de 100 députés. Donc, il y a une
quasi-unanimité, à l'Assemblée nationale, sur l'idée qu'on exerce nos propres
pouvoirs en immigration. Et François Legault induit en erreur la population, berne
les gens en leur disant : Si vous me donnez encore plus de sièges, vous
allez voir, j'irai chercher les pouvoirs en immigration.
Le vrai problème de François Legault, ce
n'est pas le nombre de sièges, puis ce n'est pas en augmentant son nombre de sièges
qu'il ira chercher des pouvoirs, c'est qu'il a abdiqué sur l'essentiel. Il n'a
aucun rapport de force parce qu'il arrive à la table de négociation avec Ottawa
en disant : Peu importe les refus, peu importe ce que vous allez me dire,
je suis fédéraliste, à la vie, à la mort, peu importe ce qui va arriver. Il n'a
donc aucun rapport de force. Et ce gouvernement travaille de toutes ses forces
en ce moment à affaiblir, voire tenter d'anéantir la formation indépendantiste,
l'idée même qu'on devrait décider par nous-mêmes. Et ça, ce n'est pas normal.
Donc, je dénonce haut et fort cette nouvelle tentative de berner, d'induire en
erreur la population. La vérité, c'est que François Legault, au lendemain des
prochaines élections, peu importe le résultat pour chacun des partis, va se
faire dire non à nouveau par Justin Trudeau, et c'est parce qu'il est
fédéraliste à ce point qu'il n'a aucun rapport de force.
Sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice : Une
question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : Vous
avez dit tout à l'heure que jamais vous ne voulez voir ce qui s'est passé aux
États-Unis se produire chez nous. Qu'est-ce qu'il faut faire pour éviter que ça
se produise? Je comprends toute la prévention, tout ça, je comprends aussi le
contrôle des armes interdites, mais les armes interdites qui entrent chez nous
tombent dans des mains criminelles, là. Alors, sur le plan légal, que ferait le
Parti québécois pour essayer de faire en sorte d'avoir un meilleur contrôle des
armes à feu?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : D'une
part, jamais un gouvernement du Parti québécois n'aurait remis entre les mains
du fédéral... ou se serait servi de l'inaction du fédéral comme excuse pour ne
pas agir. On a perdu beaucoup de temps, au cours des dernières années, dans une
chicane de : Est-ce que c'est le municipal, le provincial ou le fédéral
qui devrait agir? Un gouvernement indépendantiste ne se pose pas la question,
il agit.
M. Lacroix (Louis) : Mais
pour l'instant, on n'est pas indépendant, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je
sais. Mais, si ça avait été le Parti québécois, même dans un environnement où
est-ce qu'on est lié par le fédéral, le devoir d'un gouvernement nationaliste,
c'était de légiférer, peu importe ce que le fédéral fait ou ne fait pas. Le
fédéral a fini par dire aux provinces : Arrangez-vous avec ça. Et donc,
d'une part, il n'y a pas d'excuses pour ne pas légiférer davantage. Je pense
qu'il y a vraiment un projet de loi à développer pour limiter et contraindre le
plus possible les armes à feu sur notre territoire. Mais vous avez raison de
dire : Même, dans le cadre juridique actuel se pose la question :
Est-ce que l'escouade actuelle dont le nom m'échappe...
Des voix : CENTAURE.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
CENTAURE, est-ce que c'est suffisant? Rappelez-vous l'escouade Carcajou de
l'époque du Parti québécois. L'escouade Carcajou prenait la pleine mesure de
l'impact des motards, du crime organisé, puis ça a demandé, donc, des
ressources colossales pour faire le ménage. Et moi, je ne le vois pas, ce
ménage-là au niveau des armes à feu. Je ne vois pas de contrôle très sérieux au
niveau des frontières parce que les armes à feu rentrent, en ce moment, puis il
y en a vraisemblablement beaucoup plus que ce que les policiers sont capables
de saisir. Donc, je ne vois pas de plan convaincant. Pas qu'il ne se fait rien.
Il se fait quelque chose, il y a de la prévention, il y a les saisies sous le
projet CENTAURE, mais, à l'évidence, c'est insuffisant. Donc, légiférer,
arriver avec un projet de loi de modernisation du contrôle des armes à feu pour
les limiter...
M. Lacroix (Louis) : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
les limiter, dire : Là, on va revoir complètement les normes, on va
laisser faire le fédéral, on va s'approprier toutes ces compétences-là et on va
voir après, en consultant tous les experts, comment on peut limiter le nombre
d'armes à feu et augmenter aussi, là, le contrôle. Parce qu'il y a une proportion
substantielle... Je lisais un article de 2019, la moitié des armes d'épaule ne
sont pas enregistrées, là, en ce moment au Québec, là. Donc, ça, mais également
je pense qu'on manque de ressources puis que c'est un peu trop prudent,
l'approche actuelle de l'escouade CENTAURE. Moi, je pense qu'il faut
s'embarquer dans une démarche beaucoup plus musclée de saisie systématique des
armes de poing et des armes à feu et de contrôle beaucoup plus sévère de la
frontière. Puis on ne le voit pas en ce moment.
M. Laforest (Alain) : Ça, ça
relève du fédéral, là. On fait quoi, là? On met les policiers provinciaux sur
la frontière entre le Québec puis les États-Unis, puis on va bloquer Akwesasne?
C'est quoi qu'on fait?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui,
on exerce un contrôle avec la SQ. Le fédéral nous l'a dit qu'on pouvait agir.
Donc, une fois qu'ils nous l'ont dit, moi, je ne vois pas d'excuses pour que
prolifèrent et circulent des armes à feu.
M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce
qu'il faut être plus sévère sur les armes d'épaule? Parce que le bout de
contrôle qu'on a, là, c'est véritablement sur les armes d'épaule. Parce que les
armes de poing illégales, le mot le dit, elles sont illégales déjà.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
je pense que le problème est beaucoup plus dans les armes de poing puis dans
toute la sphère illégale. Et là-dessus, bien, tu as besoin de plus d'effectifs,
de contrôle, plus de policiers pour que les saisies se fassent, pour que ces
armes-là soient interceptées. Clairement, ce n'est pas le cas, là. Comment
est-ce que des gangs de rue peuvent se retrouver avec autant d'armes à feu?
Puis comment pouvons-nous avoir autant de cas de violence par arme à feu, si
notre escouade policière a les moyens pour agir, là. Clairement, il y a des
moyens insuffisants, sinon, il n'y aurait pas tous ces gangs-là qui ont une
quantité d'armes qu'ils n'hésitent même pas à utiliser, là. Quand une garderie
se fait tirer dessus, si, ça, ça ne nous réveille pas comme société, là, je ne
sais pas ça va prendre quoi.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que ça changerait quelque chose d'interdire les armes de poing au Québec?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je
pense qu'on est mieux d'en faire plus que pas assez. Puis là, tu sais, est-ce
que c'est les armes de poing? Est-ce qu'il y a un lien avec les armes d'épaule?
Moi, je pense que, devant les phénomènes qu'on voit chez nos voisins du Sud,
mais devant l'amplification évidente de la violence par armes à feu à Montréal,
on est mieux d'en faire plus que pas assez parce que, sinon, on va se retrouver
dans une situation comme on a vu au Texas, puis moi, je ne veux pas ça.
M. Robillard (Alexandre) : Puis
est-ce que c'est productif d'interdire, par exemple, des armes de poing au
Québec sans le faire dans le reste du Canada?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il
y a une limite, puis c'est pour ça que je suis indépendantiste. Mais au moins,
on aura agi dans la limite de ce qu'on peut faire. En ce moment, on ne le fait
pas.
M. Laforest (Alain) : Le
projet de loi n° 96, est-ce que les groupes anglophones, dont Julius Grey
qui annonce ses cartes, doivent le contester?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oh!
ils feront ce qu'ils veulent. Ce n'est pas à moi de les conseiller, mais je...
M. Laforest (Alain) : Pour
vous, vous avez dit que c'est un mauvais projet de loi.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est
un mauvais projet de loi.
M. Laforest (Alain) : Donc,
il faut le contester?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ah!
Non, mais là c'est parce qu'on mélange les groupes, là. La vérité, c'est qu'on
a un projet de loi nettement insuffisant, mais, comme pour le Bill 22, ça
soulève l'hystérie d'une proportion, peut-être faible, mais quand même très
audible, de la communauté anglophone. Puis moi, je ne mettrais pas tout le
monde dans le même panier, là. Ce n'est pas les anglophones. Il y a des
anglophones qui sont très d'accord avec le principe de français comme langue
commune. Puis faisons attention, aussi, là, avant de stigmatiser tout le monde
puis de rendre la situation plus tendue. Il y a certaines personnes qui vont,
comme d'habitude, tout contester, c'était prévisible. Ça ne change rien au fait
que le projet de loi n° 96 ne renversera pas le déclin de la langue
française. Le fait qu'il y ait beaucoup de décibels en ce moment ne devrait pas
nous faire oublier qu'en fait ce qu'on a devant les yeux, c'est un projet de
loi qui, de l'avis de tous les experts entendus, est insuffisant et ne
renversera pas le déclin de la langue française, malheureusement.
M. Bellerose (Patrick) : On a
vu, dans différents articles cette semaine, une détresse chez les aînés, des
chutes très nombreuses en CHSLD, des suicides, aussi, pendant la pandémie.
Question à deux volets : Est-ce qu'on a trop confiné? Et qu'est-ce qu'on
doit faire pour venir en aide à cette détresse-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
la pandémie a été un révélateur du peu d'importance qu'on accorde à nos aînés,
révélateur aussi des décisions du gouvernement vis-à-vis les aînés. Notamment,
vous savez ce qui s'est passé, là, les décès en CHSLD, mais, plus on en
apprend, plus on se rend compte que, de toute évidence, ce n'était pas la
priorité, ce n'était pas très, très haut, là, dans les priorités du
gouvernement à ce moment-là.
Mais ce qui est plus frappant, c'est, en
date d'aujourd'hui, je réitère qu'on a fait un plan complet qui s'appelle le
plan Vivre et vieillir avec dignité, qui, en fait, souligne qu'il y a un
changement de cap complet à faire si on veut donner à nos aînés cette
dignité-là. Le Québec, en ce moment, n'est pas digne de ses aînés. Est-ce qu'on
en fait une priorité? Bien, les prochaines élections vont peut-être nous
permettre de répondre à cette question-là. Nous, on présente un plan complet,
le plan Vivre et vieillir avec dignité, et on dit aux gens : Si
vous pensez que c'est une priorité, si on doit changer du tout au tout notre
manière de concevoir le vieillir, notre manière d'assurer une dignité... Parce
que c'est une chose de mourir dans la dignité, mais, si, de notre vivant, on ne
peut pas vivre et vieillir avec dignité, je pense qu'il y a des questions à se
poser. Nous, on va faire campagne là-dessus lors des prochaines élections.
Nous, on a un plan qui est intéressant, qui est complet. Ce sera aux gens de
décider si c'est une priorité désormais au Québec.
M. Bellerose (Patrick) : Donc,
compte tenu de tout ce qu'on a vécu, ce ne serait pas acceptable que le sort
des aînés ne soit pas un des grands thèmes de la campagne électorale?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il
faut absolument que ce soit un thème majeur de la prochaine campagne, à la
lumière de ce qu'on vient de vivre puis à la lumière de ce qu'on apprend
constamment, dont certaines choses qui n'ont plus rien à voir avec la pandémie.
Les chutes, là, en CHSLD, là, il n'y a plus de lien avec la pandémie. C'est le
manque de ressources, le fait qu'on s'est orienté vers des mesures tape-à-l'œil,
mais qui, pendant ce temps-là, ne règlent pas des problèmes très concrets dans
la vie de nos aînés.
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais...
M. Laforest (Alain) : L'aide
médicale à mourir…
La Modératrice
:
Dernière en français.
M. Laforest (Alain) : …êtes-vous
prêt pour une adoption rapide?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La
difficulté, en ce moment, c'est que le gouvernement, à la dernière seconde,
précipite un paquet de projets de loi. Donc, j'en appelle au gouvernement à collaborer,
notamment entre les leaders de chaque formation, à collaborer davantage, parce
que, si c'est une avalanche de projets de loi qui sont garrochés, c'est très
difficile de travailler.
M. Laforest (Alain) : Mais il
y a consensus, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Sur le fond des choses, évidemment qu'on va attendre le projet de loi, puis je
vais laisser Véronique Hivon commenter, c'est son dossier. Et on doit avoir
sous les yeux exactement le détail, avant de le commenter, donc c'est ce que
Véronique Hivon fera cet après-midi.
M. Laforest (Alain) : Mais
moi, je vous demande votre préjugé. Il est favorable ou défavorable?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je
ne me prononcerai pas tant qu'on ne l'aura pas sous les yeux.
La Modératrice : …aux
questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : On gun violence, are you scared that
what happened in Texas, at some point, in Montréal, with the incident yesterday at the daycare in Rivière-des-Prairies,
might just…
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Of course. I mean, the difference between what happened in Texas and
what happened in Rivière-des-Prairies is a few meters. If you have a different
angle of those «projectiles», munitions...
Une voix : Projectiles.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
...projectiles, the worst could have
happened. And not like it's a first case. For the past year, we've seen so much
gun violence in Montréal. It
seems obvious to me that the response by our Government is insufficient, and we should be worried. It happens so that the
two events are on the same day. If that is not a wake up call for us as a
society to take very seriously gun violence… I mean, we need to go further,
it's obvious.
Mme Senay (Cathy) :
But they'll tell you they are acting on
it, like, they put in place CENTAURE, they put millions of dollars on the
table. So, there are results.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Obviously, the results are partial, are not sufficient, and that's
because a substantial part of CENTAURE is prevention. And I'm all for
prevention, but, at some point, you need to crack down on those guns, you need
to have much more resources to cease them, you need to exercise a control at
the border because it's going through our border with the States. We need to be
much more proactive because, if what we are currently doing would be effective,
I think we wouldn't be in a situation where our daycares are being shot by gun
projectiles.
M. Grillo (Matthew) : In a PQ Government,
what would be the priority level for changing Bill 96? What priority level
would you place on changing Bill 96 in a PQ Government?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : So, in the next mandate, it will be
done in the first 100 days of our Government. In the first 100 days of a PQ Government, we will add the five elements that we think are obviously missing
from that bill, that is immigration 100% in French, Bill 101 to CEGEPs, culture, the bilingual status
of cities and, most importantly, a measure… concrete objectives and measures of
whether those objectives are being reached or not.
M. Grillo (Matthew) : Is French better protected today than it was yesterday?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Slightly. Slightly. There are
measures that are good, such as applying Bill 101 to companies from 25 to 50
employees. But the problem is it's a lot of red tape, a lot of administrative
measures that will create a burden on citizens, especially, I think,
English-speaking Quebeckers,
for a result that is very hypothetical. If you hear what the experts had to say
during the commission, the «commission parlementaire», it's not going to
reverse the decline of the French language. So, why all those measures to show
that something's happening, that you're doing something if you know that it's
actually not effective?
Our five measures are
much more to the core of what can impact the French language, and I think we
would take a step back in terms of red tape and administrative control. We
would be very open to listen to the day-to-day problems that some administrative
burden can create. Because the point is not to create burdens, it's just to
make sure that the proportion of French speakers is stable.
M. Authier (Philip) :
How muchdoes he actually have
to implement? I mean, he can go into the election campaign now and say :
Hey, I dealt with language. So, how much does he actually have to implement
from this stage on? Because there's lots of people talking. You mentioned there
are logistical problems with, you know, lack of professors, lack of teachers,
there's various... So, how much could he implement?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
I think the medias will make a follow-up on those issues and will
tell us if some aspects are just nonapplicable or very difficult to put in
place. But the core… I think the core debate, during the next election, is not
the implementation, because the time lapse is so limited, it's really :
why should we agree with a bill that, according to all experts, is not going to
allow to stop the decline of the French language? I mean, it seems such a
fundamental question, and the Government cannot answer that question. They point every party and they're
very aggressive, they talk about themselves. Of course, they're very strong on
self-promotion, so they talk about historical moments, and so on, but the
reality is all the experts said that it's not sufficient. So, what do we do?
That should be the debate during the next election.
La Modératrice
:
En terminant en anglais, s'il vous plaît.
M. Authier
(Philip) :
You
suggested that the anglophone communities have been mistreated by this bill. Can
you elaborate?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
I think some parts of the bill require more thinking, probably more
consultation. It's like if, because the Government doesn't have the courage to put structural essential measures… They
went very strong on all sorts of measures that are not effective, but that
maybe were not thought of sufficiently before putting it in the bill. So, it's
not a success, I think. That's why we voted against, we knew there was a
political price for voting against, but it's important that we say that this
job was not correctly done and that a government of the Parti québécois will do the job correctly in the first 100 days
of our government.
La
Modératrice : On va terminer là-dessus. Merci beaucoup. Bonne fin de
journée
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci.
(Fin de la séance à 9 h 18)